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La « charge » administrative en élevage : état des lieux

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Renc. Rech. Ruminants, 2007, 14 421 INTRODUCTION

L’agriculteur, face aux nouvelles exigences réglementaires, sociétales et commerciales, doit assurer de plus en plus d’enregistrements et conserver tout un ensemble de preuves administratives afin de pouvoir les mettre à disposition d’un auditeur ou d’un contrôleur. L’impact économique est important, notamment depuis la mise en place de la conditionnalité des aides PAC en 2005. L’objectif de cette étude est de mettre à plat l’ensemble des obligations administratives que doivent respecter les éleveurs de ruminants (bovins, ovins et caprins) sur l’activité de l’élevage afin de les accompagner au mieux dans cette activité.

1. MATERIEL ET METHODE

Le recensement des documents à détenir par les éleveurs de ruminants a été réalisé à partir de l’étude de cinquante-six textes réglementaires nationaux et européens et de cinq démarches volontaires d’envergure nationale (Agriculture biologique, Agriculture raisonnée, Charte des bonnes pratiques d’élevage, Code mutuel en élevage caprin et socle de base pour la qualification des élevages de bovins).

L’analyse des textes réglementaires a été faite avec l’appui d’experts en lien avec le texte. D’autre part, trente entretiens d’éleveurs (collectif et individuel), dits « performants » sur les aspects administratifs, ont été réalisés afin de connaître leurs motivations en la matière ainsi que la manière dont ils valorisent les enregistrements.

2. RESULTATS

Soixante-douze documents, dont soixante-deux liés à la réglementation ont été recensés (figure 1). Cinquante-quatre documents (dont quarante-quatre liés à la réglementation) sont communs à l’ensemble des trois espèces. Dix documents, dont neuf liés à la réglementation, et six documents, tous liés à la réglementation sont respectivement spécifiques des bovins et des petits ruminants (ovins et caprins). La plupart du temps, un éleveur n’est pas concerné par l’ensemble des documents « réglementaires » listés pour sa filière, par exemple pour le transport d’animaux vivants sur une grande distance, la transformation à la ferme, … Ainsi, sur les soixante-deux documents liés à la réglementation, seuls vingt-six sont « incontournables » (vint-et-un et vingt respectivement pour les bovins et les ovins / caprins). Ils sont principalement liés à l’identification des animaux (dont les mouvements) et aux aspects sanitaires.

Les documents utilisés en exploitation agricole peuvent être répartis en trois catégories selon le niveau de traitement (ou d’effort à fournir par l’éleveur pour le gérer) :

(1) les documents à conserver en l’état (ex : ordonnance) (2) les documents à viser et à transmettre ou conserver (ex :

bordereau d’enlèvement d’animaux)

(3) les documents servant de support d’enregistrement (ex : carnet sanitaire).

Globalement, 2/3 des documents liés à la réglementation nécessitent peu d’effort d’enregistrement (catégorie 1 et 2).

Sur les vingt-quatre documents qui composent la c a t é g o r i e 3, seuls six nécessitent des enregistrements à fréquence régulière voire quotidienne et donc sont perçus comme très contraignants.

La première motivation des éleveurs enquêtés pour la tenue des enregistrements est la crainte des contrôles de l’administration. Ils valorisent uniquement les documents de la catégorie 3 et principalement ceux nécessitant un enregistrement quotidien. Cette valorisation technique leur permet une meilleure gestion de leur élevage.

3. DISCUSSION ET CONCLUSION

La « charge » administrative en élevage est perçue comme une contrainte forte et sa tenue à jour est principalement motivée par la crainte des contrôles. Parmi les soixante- douze preuves administratives recensées, 85 % dépendent de la réglementation, les autres étant liés à des démarches volontaires. Ces dernières ont un rôle important dans l’information et l’accompagnement des éleveurs sur leurs obligations. 57 % des documents liés à la réglementation dépendent des caractéristiques de l’exploitation : le tronc commun à l’ensemble des élevages est donc assez limité.

Les documents à conserver en l’état, majoritaires dans la plupart des filières animales, demandent un travail de classement et d’archivage. Les documents servant de support d’enregistrement, demandent, eux, toute une logistique de saisie et de conservation de l’information.

Cette étude a permis d’élaborer un manuel technique sur l’ensemble des preuves administratives d’enverg u r e nationale afin d’informer les éleveurs sur leurs obligations.

Afin que le manuel reste utile et une référence pour les éleveurs et techniciens, il devra être mis à jour régulièrement.

Figure 1: répartition des documents entre les espèces selon leur nature (réglementaire ou liée à des démarches volontaires).

Les auteurs remercient l’ensemble des éleveurs, organismes et experts qui ont contribué à cette étude et ont ainsi rendu sa réalisation possible.

Cette étude a été menée grâce au soutien du CASDAR et de l’Office de l’Elevage.

La « charge » administrative en élevage : état des lieux An inventory of the administrative load in breeding

GAUTIER J.M. (1), GILAIN-GALLIOT C. (2)

(1) Institut de l’Elevage, BP 42118, 31321 Castanet Tolosan Cedex (2) Institut de l’Elevage, 149 rue de Bercy, 75595 Paris Cedex 12

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