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Introduction à la phénoménologie cosmologique d'Eugen Fink.

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Academic year: 2021

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HAL Id: tel-00713806

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Submitted on 2 Jul 2012

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Introduction à la phénoménologie cosmologique d’Eugen Fink.

David Chaberty

To cite this version:

David Chaberty. Introduction à la phénoménologie cosmologique d’Eugen Fink.. Philosophie. Uni- versité de Grenoble, 2011. Français. �NNT : 2011GRENP001�. �tel-00713806�

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THÈSE

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE GRENOBLE

Spécialité : Philosophie

Arrêté ministériel : 7 août 2006

Présentée par

David Chaberty

Thèse dirigée par Jean-Marie Lardic

préparée au sein du Laboratoire Philosophie, Langage et Cognition dans l’Ecole Doctorale Philosophie, Histoire, Représentation, Création (Lyon 3, ENS LSH, Grenoble 2)

Introduction à la phénoménologie cosmologique d’Eugen Fink

Thèse soutenue publiquement le 25 mai 2011, devant le jury composé de :

M. Eric Dufour Président dujury

Professeur à l’université de Grenoble

M. Jean-Marie Lardic Membre

Professeur à l’université de Nantes

M. André Stanguennec Rapporteur

Professeur à l’université de Nantes

M. Jean-Louis Vieillard-Baron Rapporteur

Professeur à l’université de Poitiers

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A la mémoire d’Eugen Fink

Je tiens à remercier sincèrement :

Tout d’abord mon directeur de thèse, Jean-Marie Lardic, pour son soutien inconditionnel à un travail qui ne fut pas toujours évident ; mes parents, Jean et Christiane, pour leurs soutien moral, matériel, et leur confiance; les responsables des séminaires de recherche de l’UPMF, J.M. Lardic et Denis Vernant, pour leur accueil bienveillant ; Ghislaine Carle, dont le travail de traduction fut pour moi décisif ; Odile Henras pour son soutien logistique ; plus généralement mes amis philosophes pour leurs support amical : Yvan Besson, Pierre-Olivier Munda ; la revue Alter, pour une première publication de mes travaux ; et aussi les responsables du Fink-Archiv de Fribourg pour leur aimable service.

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Table des matières

TABLE DES MATIERES ... 2

INTRODUCTION... 6

1)FINK EN FRANCE AUJOURDHUI... 6

2)PROBLEMES FONDAMENTAUX ET STRUCTURE DE NOTRE TRAVAIL... 22

PREMIERE PARTIE : DE LA PHENOMENOLOGIE TRANSCENDANTALE VERS UNE PHENOMENOLOGIE COSMOLOGIQUE. L’EMERGENCE DE LA PROBLEMATIQUE FINKEENNE DU MONDE... 32

CHAPITRE PREMIER : LES ORIGINES PHENOMENOLOGIQUES DE LA PROBLEMATIQUE FINKEENNE DU MONDE.... 33

1. - Les racines de la réflexion finkéènne dans le mémoire de 1928 ... 33

A) La spécificité de la première approche finkéenne du monde... 34

B) La relation spatio-temporelle de l’ego et du monde... 36

C) Le propos de Représentation et image... 38

2. - L’émergence de la problématique finkéenne du monde dans les travaux d’assistance à Husserl ... 41

A) La position finkéenne de la problématique cosmologique de la phénoménologie dans les esquisses de problématique générale de 1930-1931... 42

a) Le monde pré-donné comme thème central de la phénoménologie... 42

b) La structure de la prédonation du monde ... 46

α) L’espace-temps du monde ... 46

β) Le monde commun ... 48

γ) L’être pour soi du monde... 50

c) La critique de l’idéalisme subjectif ... 52

α) L’extériorité de la réalité ... 52

β) Le problème phénoménologique du fondement... 54

γ) La structure mondaine de la réflexion phénoménologique ... 57

d) La réflexion phénoménologique ... 58

α) Le fondement cosmologique de la réflexion transcendantale... 58

β) Le moment subjectif de la réflexion transcendantale : réflexion, subjectivité, constitution ... 62

e) Les analyses de la phénoménologie cosmologique ... 68

α) La structure mondaine de l’expérience objective ... 69

β) L’analyse réfléchie de la pré-donation du monde... 71

f) Conclusion à l’analyse des esquisses de problématique générale de 1930-1931 ... 77

B) L’appréhension finkéenne des Méditations cartésiennes dans les travaux d’assistance aux remaniements des textes husserliens... 79

a) Recommencer le chemin cartésien ... 80

b) La première méditation ... 84

α) L’idée d’une philosophie première... 84

β) Le problème du fondement ... 88

γ) La réduction phénoménologique... 93

c) La seconde méditation... 103

α) La transcendantalité... 103

β) La prédonation du monde ... 107

γ) Les éléments d’une critique de la phénoménologie husserlienne ... 113

d) La troisième méditation ... 122

α) La structure réflexive de la constitution cosmologique ... 122

β) Les analyses constitutives... 125

e) La quatrième méditation... 131

α) La question d’une égologie universelle ... 131

β) Le problème du fondement temporel... 135

f) La cinquième méditation ... 139

α) Le problème de l’intersubjectivité ... 139

(5)

β) La question d’une communauté transcendantale ... 144

γ) La théorie transcendantale de l’empathie... 147

g) Conclusion ... 153

C) La Sixième méditation cartésienne... 155

a) Le propos de la Sixième méditation cartésienne ... 155

α) Introduction ... 155

β) La position du problème de la méthode... 160

γ) La signification ontologique de l’activité phénoménologisante... 163

b) Les étapes de la méthodologie de la théorie des éléments... 165

α) La signification de l’activité réductive ... 166

β) L’activité régressive... 169

γ) La phénoménologie constructive ... 171

c) Les activités du spectateur... 179

α ) L’expérience théorique ... 179

β) L’activité phénoménologisante en tant qu’idéatrice ... 184

γ ) L’activité phénoménologisante en tant que prédication... 187

d) Les fondements de la phénoménologie ... 191

α) Le problème de l’objectivation de la phénoménologie... 192

β) L’absolu phénoménologique... 199

γ) L’idéalisme transcendantal ... 208

e) Conclusion : interpréter la Sixième méditation cartésienne ... 212

3. – Penser la métaphysique : la conférence de 1935 sur Kant et la phénoménologie... 225

A) La signification métaphysique du questionnement kantien ... 226

B) Le développement phénoménologique du problème transcendantal... 230

C) Phénoménologie et pensée spéculative... 233

Chapitre deuxième : La relation de la pensée du jeune Fink à son époque... 235

1. – La défense de la phénoménologie husserlienne : face au néokantisme ... 236

2. – Confrontation avec le premier Heidegger ... 247

A) La phénoménologie ... 248

B) Le monde... 251

C) Compréhension de l’être et histoire de la métaphysique... 259

D) Conclusion... 264

CONCLUSION GENERALE DE LA PREMIERE PARTIE... 266

DEUXIEME PARTIE : LA PENSEE COSMOLOGIQUE ... 269

CHAPITRE PREMIER : MONDE ET METAPHYSIQUE... 271

Première section : La problématique de la quadruple structure transcendantale de la question de l’être271 1. – Position et exposition de la problématique fondamentale... 271

A) Introduction : exposition provisoire du problème de la quadruple structure transcendantale de la question de l’être ... 271

B) La question du monde ... 275

a) Le monde et l’étant... 275

b) L’espace... 278

c) La différence cosmologique... 281

C) La question de la vérité ... 283

a) La vérité comme dimension... 283

b) La précompréhension... 288

c) La vérité comme apparaître... 292

D) Conclusion : le renvoi à la question de Dieu... 294

2. – Le problème de la quadruple structure transcendantale de la question de l’être posé dans le cadre d’une philosophie de l’esprit : le thème de la compréhension de l’être ... 297

A) Introduction : position générale du problème... 297

B) Essence et existence ... 303

C) Concept et objet... 307

D) Chose et totalité... 310

E) Les transcendantaux ... 314

F) Conclusion : le modèle ontologique... 316

Deuxième section : monde et concepts cosmologiques... 326

1. – Le développement du problème du monde... 327

A) Position de la problématique du monde ... 327

a) Considérations introductives... 327

b) Le problème de la métaphysique... 334

B) Le dépassement cosmologique de la métaphysique... 339

a) L’Etant, l’Un, l’Absolu... 340

(6)

b) Le contexte mondain de la pensée métaphysique... 344

C) Les problèmes fondamentaux d’une philosophie cosmologique ... 348

a) Première approche non-métaphysique du problème du monde... 348

b) Espace, temps, apparaître... 351

D) Conclusion : penser le monde après la métaphysique ... 355

2. – Le développement des concepts cosmologiques... 363

A) Les moments du monde : le Ciel et la Terre... 364

a) Acheminement vers le problème du Ciel et de la Terre : la question des éléments... 364

b) Le Ciel et la Terre comme moments du monde... 372

α) Le moment de la Terre... 372

β) Le moment du Ciel... 379

B) Les concepts cosmologiques fondamentaux... 383

a) LETHE et ALETHEIA... 387

b) LOGOS et PHYSIS... 390

C) Conclusion : le renouvellement cosmologique de l’ontologie de la chose ... 396

a) Copie et participation... 398

b) Dialectique et infini... 404

Troisième section : les problèmes fondamentaux de la métaphysique ... 407

1. – Espace, temps, mouvement... 410

A) Position de la problématique... 410

a) Considérations introductives... 410

b) La distinction originaire de l’être et de l’espace-temps-mouvement... 414

c) Les bases de la compréhension métaphysique de l’espace, du temps, et du mouvement... 419

B) Le premier mouvement ... 423

a) Le NOUS platonicien... 423

b) La transformation aristotélicienne du problème... 431

2.. – Le problème de l’apparaître... 440

A) Introduction à la problématique de l’apparaître ... 440

B) La problématique traditionnelle ... 444

a) Les apories du concept de phénomène... 444

b) Réflexion critique et chose en soi... 449

c) Savoir et manifestation... 458

α) Le problème de la connaissance a priori... 458

β) La manifestation... 466

C) La compréhension cosmologique du problème de l’apparaître ... 476

a) L’apparaître comme médium absolu... 476

b) Mouvement et région... 484

Appendice : la compréhension finkéenne de Nietzsche... 499

A) Introduction : l’expérience cosmologique de Nietzsche... 500

B) Nietzsche et la métaphysique ... 507

a) Les fondements de la cosmologie de Nietzsche : la «métaphysique d’artiste »... 508

b) Les pensées fondamentales de Nietzsche... 511

α) La mort de Dieu et la volonté de puissance... 512

β) L’éternel retour du même ... 518

c) La destruction de la tradition occidentale... 524

C) Conclusion ... 531

CONCLUSION DU CHAPITRE PREMIER : PENSER LA COSMOLOGIE DE FINK... 539

A) L’interprétation de Stephen Wirth... 542

B) L’interprétation de Katharina Schenk-Mair... 555

CHAPITRE DEUXIEME :FINK ET SON EPOQUE... 567

Première section : le problème anthropologique ... 569

1. – L’existence humaine... 569

A) Introduction : première approche du problème de l’existence humaine ... 569

B) La structure fondamentale de l’auto-compréhension de l’homme... 578

a) Ici et maintenant... 578

b) Le problème de la «Jemeinigkeit »... 583

c) Première approche des phénomènes fondamentaux de l’existence humaine... 589

2. – Les phénomènes fondamentaux de l’existence humaine ... 592

A) La mortalité... 592

B) Le travail ... 599

C) Le pouvoir ... 605

D) Eros ... 611

E) Le jeu... 617

(7)

3. – L’anthropologie philosophique... 622

A) Le problème des concepts fondamentaux de l’anthropologie : personne et socialité ... 625

B) Anthropologie et connaissance : le problème de l’anthropomorphisme ... 629

4. – Conclusion... 634

Appendice : l’ouvrage de 1960 Le jeu comme symbole du monde ... 637

1. – Le problème de l’approche philosophique du jeu ... 638

2. – L’analyse des pratiques ludiques originaires ... 645

3. – Conclusion... 652

Deuxième section : le dialogue avec le dernier Heidegger ... 656

1. - Problèmes fondamentaux ... 657

2. - Le rapport Etant-Un ... 664

A) Le problème de la dimension fondamentale... 668

B) Les concepts fondamentaux héraclitéens... 674

CONCLUSION... 691

1)PROBLEMES FONDAMENTAUX... 691

2)PORTEE PHILOSOPHIQUE... 702

INDEX DES MATIERES... 713

INDEX DES NOMS ... 719

BIBLIOGRAPHIE... 720

(8)

Introduction

1) Fink en France aujourd’hui

Pourquoi une introduction, en français, aujourd’hui, à la pensée d’Eugen Fink ? Parce qu’il y a chez Fink une pensée extraordinairement pertinente, malheureusement méconnue, dans sa teneur essentielle, du public français. En effet, le nom d’Eugen Fink est plus ou moins familier des cercles phénoménologiques, mais la représentation que l’on se fait de lui nous semble largement erronée. A cela une raison principale : la représentation que l’on se fait de Fink repose sur le corpus finkéen disponible en français. Car si le corpus allemand de Fink comprend une trentaine d’ouvrages, le corpus français n’en comprend, jusqu’à aujourd’hui que sept. Pour mettre en perspective le corpus allemand et le corpus français, deux distinctions sont centrales : les œuvres de jeunesse vis-à-vis des œuvres de la maturité d’une part, et, parmi les œuvres de la maturité, les textes fondamentaux et les textes secondaires. Or en France, aujourd’hui, nous ne disposons que de textes de jeunesse et de textes secondaires de la maturité, et c’est ce qui forme la représentation que l’on se fait de Fink en France.

Cernons là brièvement.

(9)

Le jeune Fink est un phénoménologue, connu pour avoir été le dernier assistant de Husserl, pour avoir également co-fondé avec le R.P Van Breda les archives Husserl de Louvain, et il est connu du public phénoménologique pour être l’auteur d’un recueil d’articles sur la phénoménologie husserlienne (De la phénoménologie), d’une part, et pour être l’auteur de la célèbre Sixième méditation cartésienne, d’autre part. Après guerre, Fink débute un enseignement à l’université de Fribourg-en-Brisgau, et mène une brillante carrière en tant que professeur de philosophie et de philosophie de l’éducation jusqu’en 1971, où, malade, il abandonne l’enseignement (il meurt en 1975). Durant cette période 1946-1971, Fink publie quatorze ouvrages1, parmi lesquels des ouvrages de métaphysique, d’anthropologie, d’histoire de la philosophie, de politique, et de pédagogie. L’étude de ces ouvrages montrent une pensée authentiquement philosophique, c'est-à-dire une pensée où chaque élément a sa place dans l’ensemble. Il y a chez Fink, on le verra, une cosmologie fondamentale, à partir de laquelle il critique la métaphysique, et il y a, sur la base de cette critique, une compréhension originale de l’histoire de la philosophie ; il y a encore, corrélée à cette cosmologie une anthropologie philosophique originale, une pensée morale et politique et une théorie pédagogique.

Or en français, concernant le corpus finkéen, on dispose des œuvres de jeunesse, et, concernant la pensée de la maturité, d’une œuvre anthropologique particulière : Le jeu comme symbole du monde, deux œuvres d’histoire de la philosophie : le Nietzsche et le Héraclite, et un recueil de conférences, Proximité et distance, bien trop succinct pour exposer pleinement la problématique finkéenne fondamentale, même si, il est vrai, ce recueil peut servir de toute première introduction. Du coup, quel tableau a-t-on de la pensée de Fink en France ? On a la représentation d’un jeune phénoménologue, qui ultérieurement se serait intéressé à Nietzsche et au problème anthropologique du jeu, en même temps que, les conférences de Proximité et distance l’attestent, il aurait médité, « dans le sillage de Heidegger » dira t-on, le problème ontologique. Cette représentation, nous le soutenons, est largement erronée.

Nous soutenons qu’il y a, non pas une évolution contingente entre le jeune Fink phénoménologue et un Fink de la maturité qui aurait évolué vers Nietzsche et le problème anthropologique du jeu, mais qu’au contraire il y a une évolution problématique tout à fait rigoureuse entre la période que nous appelons de jeunesse et la période que nous appelons de

1 Seize autres ouvrages paraîtront après la mort de Fink.

(10)

la maturité. Simplement cette évolution n’a pas été reconnue faute d’une étude approfondie du corpus finkéen. Pour bien saisir l’itinéraire global de la pensée de Fink, il est nécessaire de prendre en vue ses pensées fondamentales de la maturité, dont nous pouvons déjà indiquer qu’elles se structurent en trois étapes : la quadruple structure transcendantale de la question de l’être (que nous exposerons dans le détail, le moment venu), le renversement cosmologique du primat de l’ontologie, et la pensée de la phénoménalité fondamentale. Ces trois pensées forment le fondement de la pensée finkéenne, c’est seulement par rapport à elles que peuvent se comprendre les travaux sur l’histoire de la philosophie (et notamment le Nietzsche) ou les bases de sa pensée anthropologique (dont la question du jeu n’est qu’un seul moment). Il est donc nécessaire pour bien comprendre Fink aujourd’hui d’avoir en vue ce que l’on peut appeler le corpus fondamental, pour bien saisir les différents aspects de sa pensée.

Mais un problème encore plus profond se pose : celui, non plus de la seule pensée de la maturité, mais celui du rapport entre la pensée de jeunesse et la pensée de la maturité. C’est un problème absolument central pour l’intelligence de la pensée de jeunesse en même temps que pour l’intelligence de la pensée de Fink dans sa globalité. Avec une question fondamentale : y a-t-il eu une rupture entre le jeune Fink phénoménologue et le Fink cosmologue de la maturité, comme certains commentateurs semblent le penser, ou y a-t-il une continuité principielle entre les deux périodes ? Qu’est-ce qui fonde ce problème ? Ce qui fonde ce problème c’est la condition qui était celle du jeune Fink, d’être l’assistant de Husserl.

Les textes du jeune Fink se rapportent à la pensée de Husserl, et ce jusque dans le propos général des travaux rédigés dans le contexte de l’élaboration, par Husserl, des ses Méditations cartésiennes : Fink a rédigé des manuscrits édités sous le titre : « projets d’assistance à l’œuvre de Husserl », et rédigé la célèbre Sixième méditation cartésienne. En conséquence de quoi, on a cru que la pensée du jeune Fink se développait sous l’égide de Husserl, et que, ultérieurement, au gré d’influences diverses (Nietzsche, Heidegger, dit-on), Fink aurait évolué, de manière plus ou moins contingente disions nous, vers d’autres tropiques. A ce moment là, on part des textes de jeunesses, et on repère, de manière plus ou moins exacte, l’évolution ultérieure (sans pourtant tenir compte, concernant l’évolution ultérieure, de tout le corpus disponible). Nous proposons l’approche inverse. Il faut partir de la problématique de la maturité pour repérer, à rebours, généalogiquement, les racines, chez le jeune Fink, de la pensée de la maturité. Il faut, nous le soutenons, partir de la cosmologie de la maturité, qui est la problématique fondamentale de Fink, pour comprendre rétroactivement la pensée de

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jeunesse. Il se joue là rien moins qu’une juste intelligence de la pensée de jeunesse. Si l’on procède ainsi, on se rendra bientôt compte que l’essentiel de la pensée de jeunesse, n’est pas tant une lecture plus ou moins personnelle de Husserl, qu’une mise en question radicale de la phénoménologie transcendantale husserlienne. On verra que le jeune Fink loin de développer des analyses raffinées mais secondaires, discute d’abord le problème phénoménologique du fondement, qu’il aperçoit le monde (et non l’ego) comme le fondement de la pratique phénoménologique (ce qui entraîne un renouvellement radical de tout le programme phénoménologique, nous l’expliciterons), et nous soutiendrons donc que le monde, chez Fink, n’est pas considéré, comme chez Husserl, comme un corrélat de la subjectivité transcendantale, mais comme la dimension, « ni objective ni subjective » dira Fink plus tard, dimension dont l’aperception constitue la pensée centrale de la pensée d’Eugen Fink tout entière.

On peut maintenant se retourner sur la représentation que l’on a de Fink en France, selon laquelle, d’abord husserlien, il aurait ensuite évolué vers des intérêts variés et contingents, comme Nietzsche ou le jeu : nous soutenons que le jeune Fink n’était pas husserlien, mais, déjà, « cosmologue » ; nous soutenons que c’est de sa période phénoménologisante que Fink tient son problème du monde, qu’il n’y a donc pas de rupture entre la pensée de jeunesse et la pensée de la maturité. La période de la maturité est le développement de la problématique de jeunesse, et la problématique de la maturité est, quant à elle, non pas centrée simplement sur Nietzsche ou le jeu (certains le soutiennent), mais elle est au contraire le déploiement de la cosmologie fondamentale conquise dans les années de jeunesses.

On comprend avec tout cela le problème que pose une compréhension d’Eugen Fink en France, tant il semble que la représentation que l’on s’en fait soit limitée voire tout simplement erronée.

Pour approcher plus en détail la représentation que l’on se fait de Fink en France, nous nous proposons de nous pencher ici sur la seule introduction en français à la pensée de Fink

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existant à ce jour, et qui est « l’introduction du traducteur », par Nathalie Depraz, à la traduction française de la Sixième méditation cartésienne. A cette occasion, nous poserons un certain nombre de questions et de problèmes auquel notre travail aura pour tâche de répondre.

Le premier problème est celui de situer l’évolution de la pensée de Fink, ses moments, et ce non seulement en elle-même, mais dans son rapport aux pensées qui lui furent plus ou moins contemporaines (Nietzsche, Husserl, Heidegger). C’est un premier problème d’importance dont dépend à la fois l’intelligence de la pensée de Fink en même temps que le sens et la portée des concepts fondamentaux qui furent les siens. Nathalie Depraz écrit :

L’œuvre philosophique de Fink, tout d’abord enracinée dans la phénoménologie husserlienne, s’en démarque progressivement, tout en continuant à perpétuer au sein d’analyses techniques la démarche phénoménologique. Dans la mouvance de l’ontologie heideggerienne, l’intérêt de Fink se porte alors aussi sur des questions d’herméneutique. La lecture de Nietzsche donne cependant à sa perspective une dimension cosmologique propre.2

Essayons de décomposer cette première présentation, riche de sens et de références.

D’abord, le problème primordial est celui de la relation de Fink à Husserl. C’est un problème très important qui réclame une étude approfondie des textes datant de la collaboration de Fink à Husserl dont nous disposons. On sait que Fink fut l’assistant de Husserl de 1928 à 1938 (mort de Husserl), et, parmi l’ensemble des travaux « phénoménologiques » de Fink, il s’agit de bien saisir l’évolution de la réflexion finkéenne, de telle sorte à pouvoir nettement situer et délimiter la pensée de Fink vis-à-vis de celle de Husserl. En effet, une approche grossière du rapport Fink/Husserl peut flouer l’intelligence du rapport des deux philosophes. Il y a par exemple le premier mémoire, Représentation et image (1928) de toute évidence nettement husserlien, il y a ensuite les manuscrits finkéens relatifs aux Méditations cartésiennes (1930- 1932), dans lesquels la pensée propre de Fink émerge : ce n’est plus dans les fondamentaux phénoménologiques husserliens que Fink évolue, mais c’est une remise en cause du fondement égologique de la phénoménologie qui s’opère là. Et puis, il y a encore les articles que Fink publie après (1934-1939), dans lesquels il défend Husserl face aux polémiques de

2 Nathalie Depraz, « Introduction du traducteur », in Eugen Fink, Sixième méditation cartésienne, trad. N.

Depraz, Millon, Grenoble, 1994, p. 16

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l’époque (discussion avec le néokantisme notamment), et dans lesquels il ne fait pas ressortir la discussion sur le fondement cosmologique de la phénoménologie, qu’il est cependant capable de mener ; bref, il est indispensable de mener une étude sérieuse et approfondie sur la pensée du jeune Fink et sur son rapport à Husserl. Avec un certain nombres de questions auquel il devient indispensable de répondre aujourd’hui si l’on veut bien cerner la pensée du jeune Fink : quel était le rapport de Fink à Husserl ? A partir de quand peut-on dire que le jeune Fink n’était plus husserlien ? Dès lors n’est-il pas illégitime d’assimiler toute la pensée du jeune Fink (1928-1945) à celle de Husserl, du moins dans ses fondamentaux ? Et si c’est le cas, quelle était l’originalité du jeune Fink vis-à-vis de Husserl ? Comment, sur la base de sa pensée propre mais naissante, Fink comprenait-il les thèmes centraux de la phénoménologie husserlienne des Méditations cartésiennes ? Et du coup : comment comprendre les textes du jeune Fink relatifs aux Méditations ? Doit-on les comprendre à partir de Husserl (et c’est ce que fait une famille de commentateurs), ou au contraire doit-on les comprendre comme une remise en question, une prise de distance et un renouvellement complet de la problématique husserlienne ? C’est un problème tout à fait contemporain pour la compréhension du célèbre texte, la Sixième méditation cartésienne, tant est que si les compréhensions divergent, la question de la remise en cause, chez le jeune Fink, du fondement cartésien de la phénoménologie n’a pas été clairement posée : pour les uns, il va de soi que le jeune Fink évolue dans l’égologie fondamentale, pour les autres, il est clair que Fink pose la question de la prédonation du monde au commencement de sa réécriture des Méditations, mais il faut, pour nous, poser clairement le problème de savoir comment le jeune Fink pensait le problème du fondement en phénoménologie transcendantale, et c’est selon nous à cette seule condition que le rapport Fink/Husserl dans les années 1930 peut être clarifié de manière solide et satisfaisante. Nathalie Depraz a donc parfaitement raison de dire que Fink « se démarque progressivement de Husserl », et pour nous il est indispensable de préciser à partir de quoi, comment et pourquoi. Il faudra dès lors distinguer, dans l’œuvre du jeune Fink, la pensée du premier mémoire, les travaux d’assistance aux Méditations, et enfin les articles tardifs du jeune Fink, pour bien comprendre la nature et les nuances du rapport Fink/Husserl, après quoi on ne pourra plus indifféremment parler de Représentation et image et de la Sixième méditation cartésienne, en même temps que d’affirmer que le Fink de 1934 (les articles regroupés dans De la phénoménologie) était un husserlien orthodoxe.

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Un second groupe de problèmes est soulevé par Nathalie Depraz, lorsqu’elle énonce : « Dans la mouvance de l’ontologie heideggerienne, l’intérêt de Fink se porte alors aussi sur des questions d’herméneutique. »3. En effet, en même temps que la question de comprendre le rapport Fink/Husserl, se pose la question du rapport de Fink à son autre grand contemporain, Heidegger. Là encore le problème qui se pose est de savoir si, comme l’avancent certains commentateurs4, Fink était un heideggerien convaincu (on sait qu’il assista au cours Concepts fondamentaux de la métaphysique (1929-1930))5 ou si au contraire, de même qu’il se situait à distance de Husserl, il se démarquait nettement, dans la forme et le contenu de sa philosophie, de l’œuvre d’Heidegger. La question doit être clairement posée, surtout quand l’on connaît les contradictions qui accompagnent la réputation du jeune Fink : si on le dit husserlien, il n’était pas heideggerien et inversement, et, en vérité, il est maintenant nécessaire de mener une étude qui soit capable de trancher sur ces filiations contradictoires. Nathalie Depraz fournit un fil conducteur sur l’une de ces filiation : Fink, dit-elle, s’est intéressé aux « questions d’hérméneutique ». C’est une affirmation curieuse puisque, à l’époque, Fink ne parle pas d’herméneutique, mais si l’on doit comprendre par là le fait, pour un phénoménologue, de tenter de comprendre la tradition, effectivement la question se pose de savoir si et comment le jeune Fink s’est intéressé à une compréhension phénoménologique de la tradition. Quels sont les textes qui peuvent permettre de situer et de confirmer une approche, chez le jeune Fink, de l’histoire de la pensée ? On verra qu’il faut nuancer cette perspective, en ce que d’une part seule la conférence de 1935 « L’idée de philosophie transcendantale chez Kant et dans la phénoménologie » (brève, succinte, où les idées fondamentales ne sont pas développées) propose une approche finkéenne de l’histoire de la pensée, et que d’autre part si la pensée cosmologique du jeune Fink est à même de fournir le cadre d’une compréhension de la tradition, Fink ne procède pas, effectivement, c'est-à-dire dans la rédaction ou la publication de ses écrits, à une telle interprétation de la tradition. Il est donc tout à fait important de bien cerner le rapport Fink/Heidegger, où l’on verra que il n’y a pas tant une convergence des deux penseurs sur les questions d’ « herméneutique », que des divergences sur les fondamentaux de la phénoménologie. Nous interrogerons donc le rapport Fink/Heidegger sur trois points : d’abord le concept de la phénoménologie qui leur est respectif, la conception du monde qui en découle, et, enfin, à partir de là, nous essaierons d’envisager ce qui les rapproche et les

3 Idem

4 Par exemple Jean Kessler.

5 Heidegger dédia, à sa mort, la publication du cours à Fink.

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distingue, au niveau de la compréhension de l’être et de la théorie de l’histoire de la métaphysique.

A partir de là on aura une idée plus claire du rapport de la pensée du jeune Fink aux « maîtres de Fribourg », et l’on pourra bien situer le jeune Fink vis-à-vis de Husserl et de Heidegger, et trancher sur les filiations plus ou moins erronées que l’on rencontre souvent, en phénoménologie, sur le rapport du jeune penseur aux grands fondateurs de ce mouvement.

Mais encore, Nathalie Depraz, après avoir situé le jeune Fink vis-à-vis de Husserl et Heidegger, écrit : « La lecture de Nietzsche donne cependant à sa perspective une dimension cosmologique propre. »6. Elle énonce là un problème absolument fondamental concernant la compréhension de l’œuvre et de la pensée de Fink toute entière. La question est de savoir quand, comment et pourquoi Fink a développé sa pensée originale du monde. C’est un problème qui touche d’abord la compréhension du jeune Fink. Dans la perspective de Nathalie Depraz, on a l’impression que le jeune Fink oscille entre Husserl et Heidegger, et que c’est sa lecture de Nietzsche qui, dit N. Depraz, « donne…à sa perspective une dimension cosmologique propre ». Face à cette compréhension, nous voudrions poser un certain nombre de questions. Quand Fink à t-il appréhendé le monde avec l’originalité qui est la sienne ? Est- ce ultérieurement aux années de jeunesse, ou est-ce dès les années 1930 ? C’est une question dont dépend toute l’interprétation du jeune Fink. Soit, comme on semble le penser, le jeune Fink oscillait entre Husserl et Heidegger, mais sans visée cosmologique propre, et ensuite, lisant Nietzsche, il acquis sa pensée cosmologique, soit au contraire c’est précisément la discussion du fondement égologique de la phénoménologie qui lui permit de prendre en vue le fondement cosmologique de cette dernière, en quoi dès lors il se distinguait d’emblée, dès les années 1930, de Husserl et de Heidegger, en quoi encore il mettait en place la dimension cosmologique de sa pensée à partir de laquelle seulement il se proposait de comprendre l’histoire de la pensée, et notamment la pensée de Nietzsche. C’est seulement, alors, parce que Fink a conquis phénoménologiquement sa pensée du monde, qu’après, il se proposera de penser Nietzsche. Dans ce cas, ce n’est pas Nietzsche qui révèle au jeune Fink le problème du monde, c’est le problème du monde qui conduit Fink à Nietzsche. A ce moment là le tableau d’ensemble n’est plus le même : ce n’est pas un jeune Fink mi-husserlien mi-heideggerien qui

6 Nathalie Depraz, « Introduction du traducteur », in Eugen Fink, Sixième méditation cartésienne, trad. N.

Depraz, Millon, Grenoble, 1994, p. 16

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passe ensuite à Nietzsche, c’est un jeune Fink pleinement original et pour ainsi dire déjà

« cosmologue » qui, à partir de là, interroge la tradition.

Ce qui s’engage ici c’est la compréhension de la différence du jeune Fink et du Fink de la maturité. Avec là aussi un certain nombre de questions, à commencer par celle-ci : qu’est-ce qui permet de distinguer et de délimiter, dans l’œuvre et la pensée de Fink, la période de jeunesse et la période de la maturité ? C’est ce qui n’est pas très clair dans les exposés qui portent sur la pensée de Fink. N. Depraz, par exemple, ayant situé la pensée du jeune Fink vis- à-vis de l’ « herméneutique » d’Heidegger, poursuit son exposé en situant la pensée du Fink de la maturité toujours du coté de l’ontologie. Elle écrit :

…avec des articles comme « L’analyse intentionnelle et le problème de la pensée spéculative » (1951) ou « Les concepts opératoires dans la phénoménologie de Husserl » (1957), tous deux publiés dans Nähe und Distanz, Fink s’engage dans une démarche phénoménologique nouvelle, très marquée par la perspective ontologique. Déployant par exemple dans son article « Le problème de l’expérience ontologique » (1949), …certaine inflexion ontologique déjà à l’œuvre dans la Sixième méditation cartésienne, Fink médite principalement la question de l’origine du monde, qui lui apparaît alors comme la question phénoménologique fondamentale. 7

Le premier problème qui se pose là est celui de la pensée ontologique de Fink. Dans quelle mesure peut-on dire qu’il y a chez Fink une ontologie ? Il y a, c’est certain, chez Fink, une compréhension du problème ontologique, mais l’ontologie est-elle, pour Fink, la problématique fondamentale ? N’y a-t-il pas plutôt chez Fink une ontologie originale, du fait même du primat du monde dans sa pensée ? Du coup est-il juste de saisir l’évolution de Fink, de la période de jeunesse jusque dans la période de la maturité, sous le jour de l’ontologie seule ? C’est ce que nous mettons fortement en doute. Ce problème est à mettre en perspective avec la filiation « nietzschéenne », et nous reposons la question : quand Fink a-t-il développé sa problématique cosmologique originale ? S’il l’eu tenu de Nietzsche, quand est-ce que cette influence est-elle devenue effective ? Et quel rapport entre cette influence supposée et l’influence ontologique venue de Heidegger ? N’est-ce pas plutôt parce que le jeune Fink était d’abord en possession de sa phénoménologie cosmologique, qu’il eu pu ensuite affronter, sur ces bases, le problème ontologique, pour penser enfin, à partir de là, la pensée de Nietzsche et notamment sa destruction de l’ontologie classique ? Il nous faudra montrer comment

7 Idem, p. 18

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l’ontologie de Fink, notamment sous le jour du devenir et de l’apparaître (pas d’arrière-monde ontologique), est tout à fait compatible avec la critique nietzschéenne de la tradition. Du coup, ce qu’il faut se redemander, c’est ce qui distingue le jeune Fink du Fink de la maturité, si il est entendu qu’il n’y a pas une continuité au niveau du problème ontologique (c'est-à-dire la continuité d’un questionnement qui saisirait l’ontologie comme fondamentale). Si il existe bien une continuité, - et une continuité essentielle -, entre le jeune Fink et le Fink de la maturité, elle se situe plutôt ainsi : en possession de sa phénoménologie cosmologique, Fink en dégage un schéma fondamental : le rapport Etant-Un, avec la différence de l’étant et du monde ; le rapport Etant-Bien, avec le problème de la genèse cosmologique ; et le rapport Etant-Vrai avec le problème, traité cosmologiquement, de l’apparaître. C’est ce schéma général qui permet à Fink de développer, dès son premier cours de 1946 (Einleitung in die Philosophie), sa théorie fondamentale de la quadruple structure transcendantale de la question de l’être. Le jeune Fink conquiert son schéma cosmologique, le Fink de la maturité le développe et le déploie. Il ne s’agit plus, pour le Fink de la maturité, de penser les fondements cosmologiques de la problématique philosophique, mais il s’agit de développer la pensée de ces fondements : avec une problématique fondamentale (le quadruple questionnement), une théorie de la compréhension de l’être, une remise en question du primat de l’ontologie, un développement des moments cosmologiques fondamentaux, et enfin, à partir de là, une compréhension de l’histoire de la métaphysique, qui met justement en cause le primat de l’ontologie dans la tradition, et qui situe de là tous les échecs de la métaphysique.

Nathalie Depraz a donc partiellement raison de remarquer, nous la citons :

Déployant par exemple dans son article « Le problème de l’expérience ontologique » (1949),

…certaine inflexion ontologique déjà à l’œuvre dans la Sixième méditation cartésienne, Fink médite principalement la question de l’origine du monde, qui lui apparaît alors comme la question phénoménologique fondamentale. 8

En effet, le traitement de la question ontologique chez le Fink de la maturité est bien en puissance dans la Sixième méditation cartésienne, mais nous trouvons le propos ambigu lorsqu’elle conclut : « …Fink médite principalement la question de l’origine du monde, qui lui apparaît alors comme la question phénoménologique fondamentale. ». Nous trouvons ici

8 Idem, p. 18

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un problème lui aussi archi-fondamental : qu’est-ce que le monde pour Fink ? Et ce problème touche directement l’interprétation du jeune Fink : le monde est-il pour le jeune Fink l’horizon général de toute conscience d’objets comme c’est le cas chez Husserl ? Auquel cas en effet le problème de l’origine du monde est bien le problème phénoménologique fondamental. Mais pour Fink (et déjà le jeune Fink), et c’est un point très important, le monde n’a pas d’origine. Poser la question de l’origine du monde c’est chercher, dans une perspective égologique, ontologique, ou théologique, un inconditionné relativement auquel le monde est un conditionné. Or c’est précisément ce que réfute Fink : l’être est l’être de l’étant, et il a sa condition, elle-même inconditionnée, dans la trinité de l’espace-temps-apparaître.

C’est très ambigu de parler chez Fink d’une origine du monde. Il apparaît donc impératif de bien clarifier le rapport de l’ontologie et de la cosmologie chez Fink, en quoi l’affiliation avec Heidegger et le mouvement ontologique devra pour le moins être nuancée.

Cela, N. Depraz l’a, pour une part, en vue, puisqu’elle écrit :

Dans Welt und Endlichkeit, Fink tâche de penser la portée de la différence cosmologique par rapport à la différence ontologique. Partant, il met en évidence le thème du monde comme totalité d’être, thème que Heidegger, comme d’ailleurs la tradition philosophique ou scientifique antérieure, a selon lui en général occulté. Tout en ancrant sa méditation dans un horizon d’ordre ontologique, Fink confère la primauté à la question du monde comme tout spatio-temporel infini, par rapport auquel tout étant apparaît dès lors nécessairement fini. 9

Il est donc bien clair ici que Fink distingue « monde » et « être », mais ce qui est flou c’est précisément cette distinction dans sa teneur essentielle. Le problème, en effet, se pose du point de départ de la « différence cosmologique » : est-ce que Fink part du problème de l’étant pour concevoir le monde comme « totalité d’être », ou est-ce qu’au contraire Fink part du monde, c'est-à-dire du processus de l’apparaître, pour saisir, et seulement à partir de là, l’étant dans son être ? Il n’y a pas là vaine subtilité, mais un problème central pour l’intelligence de la pensée du Fink de la maturité. Il y va du primat de la question de l’être et du statut du problème ontologique chez Fink. En effet si l’on part de l’étant, l’on conçoit le monde comme

« totalité d’être », c'est-à-dire le monde comme somme de choses, comme la « totalité » de

« l’être ». Or le monde chez Fink est-il la totalité de l’étant ? Il semble que, de façon

9 Idem

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essentielle, il faille répondre par la négative. L’étant est-il le point de départ de la perspective cosmologique ? Ou est-ce au contraire le mouvement cosmologique, spatio-temporel, de l’apparaître, qui doit d’abord être pris en vue pour penser l’apparaître de l’être de l’étant ? A ce moment là l’étant est bien saisi dans sa finitude essentielle, et N. Depraz a parfaitement raison de dire que c’est vis-à-vis du monde que la finitude de l’étant devient claire, mais il nous semble que cette finitude ne peut être aperçue si l’on part de l’étant pour penser le monde comme totalité d’être ; au contraire il faut saisir la finitude comme un résultat, c'est-à- dire non pas partir de l’étant pour penser le monde mais partir du monde pour penser l’étant qui vient, par lui, à l’être. La « différence cosmologique » dont parle N. Depraz, et qu’elle met en perspective avec la « différence ontologique » d’Heidegger, signifie-t-elle donc seulement une différence entre monde et chose, ou signifie-t-elle aussi un ordre dans la considération philosophique du problème, à savoir un ordre qui commande de partir du monde pour penser les choses et non l’inverse ? C’est ce que nous tenterons de montrer. Parce que si l’on part de l’étant pour penser le monde, on est conduit à penser le monde ontologiquement (totalité d’être), ce qui est au plus haut point ambigu. Le monde n’est pas une totalité d’être, et ne peut, sans ambiguïté, être pensé comme « totalité d’être » chez Fink, si il est vrai que le problème de la totalité chez Fink ne repose pas d’abord sur l’étant, mais constitue primordialement le monde dans lequel l’étant peut-être saisi dans sa finitude propre. On voit donc comment il est ambigu et délicat d’assimiler le Fink de la maturité au « mouvement ontologique » de Heidegger : si Fink suivait Heidegger, alors effectivement il serait parti, conformément à une problématique essentiellement ontologique, de l’étant pour penser le monde, mais il s’avère que cette perspective est fausse, en ce que l’ontologie pour Fink (contrairement à Heidegger), n’est pas fondamentale. Elle est fondamentalement seconde vis- à-vis de la cosmologie, et c’est cette différence de vue qui distingue les deux « différence ontologique » et « différence cosmologique ». Il s’agira donc pour nous de bien exposer d’une part la nature et la portée de la « différence cosmologique » chez Fink, en même temps que sa critique de l’ontologie traditionnelle et du primat de la question de l’être.

Et c’est à la lumière de la différence cosmologique et de la critique du primat de l’ontologie que pourra être apprécié le rapport de Fink à la tradition. En effet, le rapport de Fink à la métaphysique doit être clarifié par rapport à certaines filiations, comme lorsque N. Depraz affirme dans son exposé :

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En effet, dès 1955…ressurgit alors une influence… : la référence hégélienne…Dans le Séminaire consacré à Héraclite, on retrouve cette marque hégélienne qui fait de la philosophie finkéenne une ontologie spéculative du soi absolu – du spectateur phénoménologisant dans une terminologie encore husserlienne, corrélée à une cosmologie du logos absolu… 10

Le premier problème qui se pose ici est de comprendre l’évolution du Fink de la maturité.

Qu’il y ait chez Fink une pensée de jeunesse et une pensée de la maturité, c’est entendu, mais quelle est l’évolution de la maturité elle-même ? C’est une question très intéressante, mais au regard de laquelle on comprend mal pourquoi N. Depraz y introduit une réminiscence de l’influence hégélienne. Car qu’est-ce qui permet de repérer une évolution, un « tournant » dans la pensée du Fink de la maturité ? Nous pouvons déjà indiquer que, pour nous, c’est le problème anthropologique que Fink développe pour la première fois dans son cours de 1955 Grundphänomene des menschlichen Daseins. Si les débuts de la maturité se font sous le signe de la problématique de la quadruple structure de la question de l’être et sous la forme d’un traitement cosmologique de cette problématique, les cours sur Nietzsche, et les cours sur l’anthropologie marquent un tournant dans la pensée du Fink de la maturité, de telle sorte que le rapport à la métaphysique classique se voit doublement dépassé : non seulement Fink a conduit sa critique de l’ontologie traditionnelle au profit d’une cosmologie fondamentale, mais encore il prend en vue, dans une approche plus ou moins systématique, la question des motivations anthropologiques fondamentales qu’il situe comme « plus originaires » que toute théorie sur l’être ou sur la compréhension de l’être. On peut dire qu’à ce stade le tournant du Fink de la maturité s’opère, et permet même d’envisager une toute dernière période dans la pensée de Fink, dans laquelle, à la lumière de son anthropologie, il développe de manière conséquente le problème pédagogique, ce qui se traduit d’ailleurs, à la fin de sa vie, par des publications ciblées11. Cerner ce mouvement de pensée, quoique très important pour l’intelligence de la pensée de Fink en son entier, excède cependant l’ambition de notre travail : dans le cadre de notre introduction à sa pensée nous présenterons la pensée du jeune Fink, son évolution ultérieure, c'est-à-dire le développement de la cosmologie fondamentale, sa théorie de l’histoire de la métaphysique, et enfin son anthropologie, mais nous ne pourrons pas entrer dans les questions pédagogiques, morales et politiques qui forment cependant le

10 Idem

11Fink Eugen, Metaphysik der Erziehung, Klostermann, Frankfurt am Main, 1970; Fink Eugen, Erziehungs- wissenschaft und Lebenslehre, Rombach, Freiburg, 1970

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centre de la dernière pensée de Fink. Mais il est tout de même important de poser la question suivante : quel fut le tournant de pensée du Fink de la maturité ? Une approche de l’anthropologie (1955), et la mise en perspective possible avec les pensées sur la compréhension de l’être (1947) permettront d’envisager ce problème. Et par là nous pourrons poser la question : y a-t-il un retour de Fink à la métaphysique dans les années 1950, et notamment à la métaphysique de Hegel ? Cela nous semble doublement contradictoire. Car d’une part le premier Fink de la maturité, nous semble t-il, dépasse déjà le point de vue de la métaphysique traditionnelle, mais encore dès 1955, s’opère le tournant anthropologique.

Qu’est-ce que le dépassement de la métaphysique chez le premier Fink de la maturité ? C’est le dépassement, d’abord, du primat de l’ontologie. La métaphysique se définit, chez Fink, essentiellement, comme une ontologie. Hegel pense, dans le cadre de la métaphysique en général, le rapport Etant/Un comme le rapport de Dieu et du monde (nature et esprit), le rapport Etant/Bien comme l’objectivation progressive du Concept, et le rapport Etant/Vrai comme l’inscription de l’étant dans l’Idée. A la mesure de cette Idée, tout étant acquiert, en même temps que sa vérité, sa valeur. C'est-à-dire que l’on retrouve chez Hegel la double caractéristique de toute métaphysique : partir de l’étant (traitement ontologique du rapport Etant/Un) pour penser Dieu ontologiquement, et mesurer de là tout étant relativement à Dieu (traitement ontologique du rapport Etant/Bien), ce que Fink nomme le « comparatif ontologique ». Or cette critique de la métaphysique, c'est-à-dire le recul pris à vis d’un traitement fondamentalement ontologique de la quadruple structure de la question de l’être, et son renouvellement sous la forme d’un traitement cosmologique de cette quadruple question, cela Fink l’opère dès 1946 (cours Einleitung in die Philosophie). C’est tout simplement impossible que Fink soit revenu à Hegel dans les années 1950.

Ce qui permet à N. Depraz cette erreur au sujet d’un retour finkéen à Hegel dans les années 1950 c’est donc, selon nous, l’ambiguïté qui entoure sa compréhension du rapport de Fink à Heidegger. Parce qu’elle suppose que Fink « se meut » dans « la mouvance » de l’ontologie heideggerienne, elle interprète « ontologiquement » le développement de la compréhension finkéenne d’Héraclite (elle le dit explicitement : « Dans le Séminaire consacré à Héraclite, on retrouve cette marque hégélienne qui fait de la de la philosophie finkéenne une ontologie spéculative du soi absolu… »). Puisqu’elle comprend le monde chez Fink comme une

« totalité d’être », elle ne peut pas, nous semble t-il, bien apercevoir que la cosmologie de Fink est, en même temps, un renversement du primat de l’ontologie. C’est pourtant à cette

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lumière là qu’il faut bien comprendre la critique finkéenne de la métaphysique : l’Un n’est pas Dieu, mais le monde, celui-ci ne peut pas faire office, dès lors, de « comparatif ontologique », et la vérité ne réside, dès lors, pas tant dans l’essence que dans l’existence. Il y a là essentiellement une critique de la métaphysique dans ses fondements, qui prend la forme d’une critique cosmologique de l’ontologie, et c’est seulement à partir de là que le rapport de Fink à la métaphysique peut être bien apprécié. Nous tenterons donc d’exposer les grands moments de cette critique : théorie de la quadruple structure transcendantale de la question de l’être, d’une part, et renversement du primat de l’ontologie, d’autre part. On pourra alors prendre la mesure de la distance qu’il y a entre la cosmologie de Fink, et, comme dit N.

Depraz, l’ « ontologie spéculative du soi absolu ». N. Depraz précise son interprétation : l’ontologie spéculative est, dit-elle, « corrélée à une cosmologie du logos absolu… ». On comprend bien là encore comment, ne distinguant pas clairement le rapport de l’être et du monde, N. Depraz identifie le Tout à un Tout de l’être, le LOGOS ayant alors ampleur de monde, l’ambiguïté résidant en ce que la question de savoir si le monde est corrélatif au LOGOS ou le LOGOS corrélatif au monde n’est pas claire. Nous poserons donc la question du rapport du LOGOS et du monde chez Fink, en nuançant grandement l’affiliation monde/LOGOS : en effet le LOGOS pour Fink signifie la rationalité ontologique de l’étant : le monde lui-même ne comprend ni n’incarne aucun LOGOS. Et c’est seulement une fois aperçue que l’être est l’être de l’étant, et seulement de l’étant, que la question d’une

« ontologie spéculative » chez Fink peut être clarifiée : le spéculatif chez Fink signifie un niveau dans la pensée de l’être de l’étant. Sur la base du donné, se posent des questions dont les réponses ne sont pas immédiatement données : elles doivent faire l’objet d’une spéculation, à commencer par la question du rapport de l’essence et de l’existence. C'est-à- dire que l’ontologie spéculative chez Fink a toute sa dignité, mais dans le champ de l’étant, pas dans le champ du monde. Et c’est seulement parce que N. Depraz ne distingue pas clairement la différence radicale entre être et monde chez Fink, qu’elle peut situer chez Fink une « ontologie spéculative… corrélée à une cosmologie du logos absolu », et ainsi confondre deux niveaux de considération chez Fink bien distincts, et ce du fait qu’elle situe Fink dans la mouvance de la pensée d’Heidegger. Pour nous il sera donc très important de bien situer l’ontologie et la cosmologie chez Fink, en même temps que le rapport Fink/Heidegger, et de dissiper le flou qui entoure la pensée de Fink sur ces questions essentielles.

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Mais peut être qu’à la racine de ces problèmes et de ces questions réside un problème, dans la pensée de Fink, bien plus profond : et qui concerne les origines de la pensée, chez le jeune Fink, du monde. En effet N. Depraz écrit, nous la citons à nouveau :

Dans le Séminaire consacré à Héraclite, on retrouve cette marque hégélienne qui fait de la philosophie finkéenne une ontologie spéculative du soi absolu – du spectateur phénoménologisant dans une terminologie encore husserlienne, corrélée à une cosmologie du logos absolu…

Ce qui est frappant ici c’est que le « soi absolu » dont N. Depraz nous dit qu’il est l’objet de l’ontologie spéculative est identifié au « spectateur phénoménologisant » (thème important du jeune Fink qui caractérise une condition de la pratique phénoménologique). Et à ce « sujet » phénoménologique est « corrélée », dit N. Depraz, la « cosmologie ». Il y a là un problème essentiel, peut-être le plus fondamental pour entrer dans la pensée de Fink : le monde pour le jeune Fink, est-il un « corrélat » ? Quelle différence, alors, vis-à-vis de Husserl ? Le monde, pour le jeune Fink, et c’est le problème phénoménologique du monde qui le conduit à le penser, n’est-il pas justement ni subjectif ni objectif (et donc n’est en aucun cas un

« corrélat ») ? C’est que N. Depraz semble lire la Sixième méditation cartésienne à partir de Husserl, elle semble traiter le monde comme un corrélat et lire le jeune Fink en ce sens, au point que, chez le Fink de la maturité encore, elle situe « l’ontologie spéculative » comme une ontologie du sujet, du « soi absolu » ; or, pour nous, il en va tout autrement. Le « soi » chez le jeune Fink, n’est pas absolu ; non seulement il est tributaire de l’intersubjectivité dans laquelle il s’insère essentiellement et constitutivement, mais encore l’intersubjectivité elle- même n’a de fondement que dans l’espèce corporée qui caractérise l’humanité, cette dernière, elle-même dépendant du mouvement du monde qui porte à l’apparaître, dans la genèse cosmologique, tout étant dont l’homme dans la nature. Le « soi » chez le jeune Fink, déjà, n’est pas « absolu », et nous le montrerons dans le détail dans notre première partie consacrée à la pensée du jeune Fink.

On voit donc, avec tout cela, comment la pensée de Fink, dans la réception française, est problématique : il y va de la compréhension précise de cette pensée, en même temps que son rapport aux grands mouvements phénoménologiques du XXème siècle, et nous voudrions, pour achever cette introduction, évoquer un certain nombre de problèmes auxquels notre travail aura pour tâche de répondre.

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2) Problèmes fondamentaux et structure de notre travail

Notre première question portera sur le mémoire de 1928, Représentation et image, que l’on cite indifféremment aux cotés des textes relatifs aux Méditations et qui nous semble pourtant principiellement différent. Nous essaierons d’en cerner le propos, et il sera dès lors possible de mettre en perspective ce travail avec les pensées fondamentales de 1930. Nous penserons montrer par là que la réflexion proprement finkéenne ne commence pas avec le travail de 1928 mais bien avec les travaux dits d’ « assistance à Husserl ». A partir de là nous entreprendrons de traiter deux groupes de problèmes : le premier concernant les manuscrits relatifs aux cinq premières méditations, le second concernant la célèbre Sixième méditation cartésienne. Avec un point essentiel selon nous : il ne faut pas lire la Sixième méditation, ni pour elle-même, ni à la suite des cinq Méditations de Husserl. Il faut, pour bien comprendre cette Sixième méditation, être instruit de la discussion que Fink a mené des cinq Méditations précédentes, et dont nous avons trace grâce au volume de compléments publié comme tome II de la Sixième méditation, et qui consiste en des rédactions parfois très courtes, parfois assez longues sur les moments fondamentaux des Méditations husserliennes. C’est dans ces manuscrits là que l’essentiel perce pour la première fois, c’est dans ces manuscrits que la mise en question du fondement égologique de la phénoménologie husserlienne s’opère, c’est à travers ces manuscrits, qui reprennent les moments structurels des cinq premières Méditations husserliennes, sans exception, que Fink jette les fondements de sa pensée cosmologique. Cette mise en question du fondement égologique, au profit d’un fondement cosmologique est absolument essentielle pour comprendre, non seulement la Sixième méditation cartésienne, mais toute la pensée de Fink dans son ensemble, en ce qu’elle en constitue la racine. Nous procèderons donc à un examen épousant l’ordre inverse de l’ordre éditorial, puisque nous commencerons notre examen du texte finkéen en partant du volume de compléments, qui concerne donc les cinq premières Méditations, puis, pensant respecter ainsi l’ordre des choses, nous examinerons la Sixième méditation en son lieu et place de conclusion du programme phénoménologique du jeune Fink.

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