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Recension « Théâtre de la Mère Folle, Dijon, XVIe –XVIIe [sic], éd. Juliette Valcke, Orléans, Paradigme, 2012 »

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Recension “ Théâtre de la Mère Folle, Dijon, XVIe –XVIIe [sic], éd. Juliette Valcke, Orléans, Paradigme,

2012 ”

Estelle Doudet

To cite this version:

Estelle Doudet. Recension “ Théâtre de la Mère Folle, Dijon, XVIe –XVIIe [sic], éd. Juliette Valcke,

Orléans, Paradigme, 2012 ”. Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes / Journal of Medieval

and Humanistic Studies, Classiques Garnier, 2013. �hal-02314329�

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Journal of medieval and humanistic studies 2012

Théâtre de la Mère Folle, Dijon, XVI

e

–XVII

e

[sic], éd.

Juliette Valcke

Estelle Doudet

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/crm/13008 ISSN : 2273-0893

Éditeur

Classiques Garnier

Référence électronique

Estelle Doudet, « Théâtre de la Mère Folle, Dijon, XVIe –XVIIe [sic], éd. Juliette Valcke », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 2012, mis en ligne le 26 mai 2013, consulté le 06 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/crm/13008

Ce document a été généré automatiquement le 6 mai 2019.

© Cahiers de recherches médiévales et humanistes

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Théâtre de la Mère Folle, Dijon, XVI e XVII e [sic], éd. Juliette Valcke

Estelle Doudet

RÉFÉRENCE

Théâtre de la Mère Folle, Dijon, XVIe –XVIIe [sic], éd. Juliette Valcke, Orléans, Paradigme (« Medievalia » 77), 2012, 250p.

ISBN 978-2-86878-291-5

1 Juliette Valcke offre du répertoire dramatique de la Mère Folle dijonnaise la première édition critique à être publiée depuis le XIXe siècle. Donnant désormais un accès sûr à des textes assez peu connus, son ouvrage vient heureusement compléter les diverses entreprises éditoriales qui, depuis quelques décennies, défrichent le maquis des textes dramatiques en français et en langue régionale. Par ses qualités et l’intérêt des six pièces qu’elle propose, cette édition devrait attirer l’attention des spécialistes du théâtre, et plus généralement celle des analystes littéraires, des historiens, des sociologues et des linguistes. Grâce à l’étude d’anciennes pratiques spectaculaires, le livre propose en effet de riches données pour mieux cerner le fonctionnement de l’espace public dans les espaces francophones. En outre, cette parution contribue à la redéfinition actuelle des cadres d’analyse longtemps en usage chez les historiens du théâtre. Ces six pièces, rédigées en français et en bourguignon, sont-elles un théâtre « français » ? Déployées de 1576 aux années 1620, témoignent-elles d’un théâtre « médiéval » ? Quel sens donner à un tel répertoire ?

2 L’introduction, d’une soixantaine de pages, est consacrée à l’histoire de la société joyeuse de Dijon. Elle précise l’imaginaire souvent vague qui entoure jusqu’à aujourd’hui la Mère Folle, association urbaine dont les activités carnavalesques se confondraient avec les fameuses fêtes des fous du Moyen Âge. Juliette Valcke met au contraire en lumière les spécificités sociales et culturelles des divers groupes (société du Fol, chantres de la Sainte-Chapelle, etc.) ayant tour à tour participé à l’animation publique de la ville depuis

Théâtre de la Mère Folle, Dijon, XVIe –XVIIe [sic], éd. Juliette Valcke

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2012

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la fin du XIVe siècle. Probablement constituée à la fin du siècle suivant, la Mère Folle s’épanouit au cours du dernier tiers du XVIe siècle. Le rôle majeur que le groupe assume dans la vie politique locale pendant un demi-siècle est souligné par les circonstances de son déclin. La révolte du Lanturelu, réaction notamment à l’abolition par Louis XIII des États de Bourgogne, suscite une forte répression de la part des pouvoirs centraux. La Mère Folle est l’une des plus illustres victimes de l’encadrement désormais plus sévère des groupes d’influence régionaux. Juliette Valcke insiste avec justesse sur les enjeux idéologiques des représentations données par la société, à laquelle participent des hommes de loi, des artisans et quelques nobles. Se posant comme une auctoritas dans la ville, la Mère Folle entend contrôler les mœurs des Dijonnais et n’hésite pas à traduire devant son tribunal ceux qui contreviennent à la bonne conduite. Le répertoire de la société apporte donc une pièce non négligeable à la connaissance de la culture satirique du XVe au XVIIe siècle. L’introduction aurait pu développer davantage ce point, en écho par exemple aux études de Pascal Debailly. Il y a néanmoins peu à ajouter à la présentation. Tout au plus aurait-on pu souhaiter une réflexion plus large sur le phénomène des sociétés joyeuses, notamment par comparaison avec les anciens territoires bourguignons non rattachés au royaume de France. Sans doute les travaux de Katell Lavéant sur les Pays-Bas méridionaux (Un théâtre des frontières. La culture dramatique dans les provinces du Nord aux XVe et XVIe siècles, Orléans, Paradigme, 2011) étaient-ils trop récemment publiés pour pouvoir être pris en compte. Quoi qu’il en soit, cette édition atteste l’importance des cultures régionales francophones. Le répertoire de la Mère Folle témoigne d’un théâtre qui dialogue sciemment avec le « françois » pour souligner ses différences.

3 L’ouvrage présente ensuite six courtes pièces, remarquables à plusieurs égards. Elles sont livrées par un manuscrit de la BnF, le ms. fr. 24033, dont certains folios sont vraisemblablement des rôles d’acteurs, à l’image de la Complainte de Diane, deuxième texte de l’ensemble. Le codex, finement scruté par l’éditrice qui propose en fin de volume un important apparat, est quasiment inconnu, même des spécialistes. C’est un trait assez commun des manuscrits dramatiques des XVe, XVIe et du début du XVIIe siècle : facilement accessibles grâce à leur conservation dans de grandes institutions, ces volumes échappent pourtant aux yeux des médiévistes comme des modernistes.

4 D’emblée se manifeste la principale originalité des textes, leur usage équilibré du français et de la langue bourguignonne. L’alternance linguistique, concertée, est un moteur de leur dramaturgie, puisque le dialecte bourguignon identifie les commentateurs satiriques que sont les vignerons. Les titres choisis par l’éditrice, « jeux », « comédies », laissent plus ou moins percevoir la diversité des formes sollicitées : se succèdent ici un charivari lancé par des satyres, des fous et des dieux olympiens contre le grand maître des eaux et forêts dans l’Asnerie (1576), menaçant ce dernier de l’humiliant rituel de l’asouade ; une pastorale de Noël (v. 1580) ; une revue mordante des vices contemporains dans la Comédie des mécontents (v. 1580) ; des dialogues de Mère Folle et ses suppôts dans le Jeu joué par l’Infanterie (1583) ; des fous français et des vignerons bourguignons dans la Comédie du ris (v. 1620). Toutes partagent cependant le même dessein satirique. La critique se déploie tantôt ad status, égrenant les péchés des états sociaux ou les troubles liés aux conflits religieux ; tantôt elle attaque un individu, à l’instar d’Élie Du Tillet, notable coupable d’avoir battu son épouse et qui est la cible de plusieurs jeux. Enfin, l’ancrage circonstanciel et local de ce répertoire n’entrave nullement la circulation d’une culture

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dramatique. On croise donc dans la pastorale Robin et Marion, Bon Temps dans la Comédie des mécontents.

5 Les qualités de l’édition sont manifestes. Au sein des textes, les passages en bourguignon sont immédiatement suivis de leur traduction en français moderne, ce qui permet à la lecture de conserver sa fluidité. Les notes explicatives sont abondantes et complètent les renseignements donnés dans chaque introduction. Le choix de placer l’apparat en fin de volume peut se justifier dans le même souci de maniabilité. La liste des noms propres offre un utile aperçu des figures ou des lieux convoqués, même si on aurait pu séparer l’index des personnages. Il est dommage en revanche que l’élucidation lexicale proposée en bas de page ait conduit à supprimer tout glossaire, surtout pour des pièces dont le travail linguistique est assez remarquable. Dans la bibliographie, on pourrait enfin suggérer d’inclure les quelques références supplémentaires évoquées plus haut.

Théâtre de la Mère Folle, Dijon, XVIe –XVIIe [sic], éd. Juliette Valcke

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2012

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Références

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