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SPECTROGRAPHIE PAR GRILLE

P. Bouchareine, P. Jacquinot

To cite this version:

(2)

JOURNAL DE PHYSIQUE Colloque C 2, supplément au no 3-4, Tome 28, mars-avril 1967 page C 2

-

183

SPECTROGRAPHIE

PAR

GRILLE

Laboratoire Aimé Cotton, CNRS, 92-Bellevue, France

Résumé.

-

On décrit l'utilisation d'une grille codeuse de Girard avec le récepteur photogra- phique. On donne les résultats d'expériences grâce auxquelles ont été obtenues des améliorations du rapport signal sur bruit, de la linéarité de la réponse de la plaque ou du temps de pose. On discute des avantages qu'on peut attendre du procédé en fonction des conditions.

Abstract, -The use of a coding Girard grid with a photographic plate is described. Results of experiments are given where the signal to noise ratio and the linearity of response of the plate are improved, or the exposure time reduced. The advantages of this process are discussed for diffe- rent cases.

1. Introduction. - Sur les spectromètres destinés à L'étude de l'infrarouge la grille de Girard [l] permet de transmettre au récepteur un flux très supérieur à celui que laisse filtrer une fente tout en conservant une forme similaire de la fonction d'appareil. Ce gain en flux de l'ordre de la centaine est un gain en rapport signal sur bruit car dans ce domaine spectral le bruit du récepteur est le seul décelé.

L'application du dispositif dans le visible est gêné par le flux de lumière non modulée reçu par le photo- multiplicateur qui superpose au signal un bruit para- site important. Toutefois un gain appréciable subsiste si le spectre est constitué de raies peu serrées.

L'application à la photographie du procédé se heurte aux mêmes difficultés augmentées de quelques autres provenant des particularités du récepteur photographique.

Malgré ce handicap l'utilisation photographique de la grille semble garder quelques avantages dans certains cas particuliers. C'est en faisant des hypo- thèses très simples sur l'origine du bruit photogra- phique que l'on peut chiffrer les limitations du pro- cédé. Les résultats présentés semblent confirmer les estimations de cette théorie élémentaire.

II. Le récepteur photographique.

-

a) BRUIT, RAP- PORT SIGNAL SUR BRUIT, RENDEMENT QUANTIQUE.

-

Soit une plaque uniformément impressionnée. Les fluctuations de sa densité' D mesurée sur des domaines d'égales surfaces S donnent un écart quadratique moyen des valeurs de D égal à 6D. Si S est la surface d'une fente exploratrice par exemple, ces fluctuations

se traduisent sur l'enregistrement densitométrique par ce qu'on appelle couramment le bruit de plaque. Reportées sur la caractéristique expérimentale

D.

Log N (Fig. 1) où N est le nombre de photons

FIG. 1. -Variations en fonction du nombre N de photons rqus par unité de surface, de la densité, du rapport signal sur bruit et du rendement quantique d'une émulsion.

reçus par unité de surface, ces fluctuations donnent l'écart quadratique moyen obtenu sur les mesures de N. Si y est la pente de la caractéristique D. Log N

Les variations du logarithme du rapport signal sur bruit NISN en fonction de l'exposition de la plaque sont représentées (Fig. 1) par la courbe expérimentale

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C 2 - 184 P. BOUCHAREINE ET P. JACQUINOT

no 2. On constate que ce rapport passe par un maximum pour une densité de plaque caractérisée par le point A.

Un récepteur de rendement quantique égal à l'unité et qui aurait reçu les photons tombés sur une surface S aurait compté NS photons, l'erreur - quadratique moyenne pour un tel comptage étant JNS, ce récep- teur donnerait un rapport signal sur bruit égal à

Jz.

En comparant les deux expressions de ces rapports signal sur bruit on définit un rendement quantique expérimental de la plaque photographique introduit par Clark Jones en 1958 [2]. Un récepteur de rende- ment quantique Q donnera dans la mesure précédente un rapport signal sur bruit égal à J K S , par consé- quent :

L'intérêt de cette définition vient de ce que D est bien proportionnel à 1/& pour une densité de plaque donnée. Q est donc caractéristique de la plaque pour cette densité.

La proportionnalité de D à 1/JS s'interprète sim- plement en considérant la mesure de densité d'une surface S comme un comptage du grand nombre p

de grains d'argent qui y sont aléatoirement répartis. L'erreur relative sur ce comptage est de l'ordre de

1/& proportionnel à I/J?.

Par contre une interprétation aussi simple ne permet pas de comparer les fluctuations obtenues pour une surface S donnée avec des densités de plaque diffé- rentes

D l

et

D,.

En effet le nombre p cité plus haut est purement fictif. On l'introduit pour justifier les fluctuations observées macroscopiquement mais il est très différent du nombre de grains réels que révélerait un comptage microscopique. On ne peut que cons- tater expérimentalement les variations du rapport signal sur bruit (courbe 2) dont on déduit simplement celles du rendement quantique (courbe 3, figure 1). Ce rendement quantique passe par un maximum pour une densité de plaque caractérisée par le point B. b) MEILLEURES CONDITIONS D'UTILISATION. - De ces résultats découlent les lois d'utilisation optimale du récepteur photographique 131.

Si la précision de la mesure ne dépend que du nombre de photons que pourra délivrer la source il convient de faire le meilleur usage de ceux-ci et d'amener par un choix approprié des paramètres géométriques du faisceau la densité de plaque au point B.

Si la source peut fournir autant de photons qu'on le désire il est avantageux de prolonger la pose jus-

qu'au point A. Les photons ainsi ajoutés seront moins bien utilisés mais on extraira de la plaque le maxi- mum d'information qu'elle puisse contenir. Tout dépassement de cette exposition entraînera une dété- rioration du rapport signal sur bruit final. Pour amé- liorer ce rapport signal sur bruit il faudra augmenter la surface de plaque utilisée ou choisir une plaque moins sensible de même rendement quantique [4]. Si la source ne peut donner la quantité de lumière suffisante pour amener au point B une surface raison- nable d'émulsion, il convient d'atteindre cette densité par préexposition. Toutefois si ce procédé permet d'atteindre le rendement quantique maximal de la couche sensible il introduit un bruit parasite dû au flux de préexposition [5].

c) APPLICATION AUX SPECTRES DE RAIES. - On voit d'après ces données les très mauvaises conditions d'utilisation de la plaque photographique lorsqu'on y enregistre un spectre de raies. La majeure partie de la surface sensible est inutilisée et une très faible proportion des raies est enregistrée avec une densité compatible avec l'obtention d'un bon rapport signal sur bruit.

Notons à ce propos qu'il ne faut pas prendre pour bruit les fluctuations du fond non exposé de la plàque mais celles qu'on aurait au sommet d'une raie si celle-ci était large. Si la raie est fine le bruit ne se voit pas mais il se traduit par une incertitude sur la mesure de la densité de cette raie.

Le cas des raies faibles est particulièrement défa- vorable : indépendamment des cas où la proximité d'une raie intense rend leur étude impossible, leurs images sont d'autant plus mauvaises que le petit nombre de photons disponibles est très mal utilisé. On peut évidemment voiler la plaque pour amener le fond à la densité du point B mais on gaspille ainsi une bonne partie des grains d'argent utilisables. De toute façon le rapport d'intensité entre les raies extrê- mes pour lesquelles des mesures seront possibles (indépendamment des questions de linéarité) n'excède pas 10 comme ordre de grandeur.

Nous allons montrer que l'emploi d'une grille qui rend plus uniforme la répartition de l'énergie sur la surface du récepteur permet d'améliorer dans ce cas les conditions d'exploitation de la plaque.

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SPECTROGRAPHIE PAR GRILLE

FIG. 2.

-

Schéma du dispositif expérimental.

est 0'1 mm ; la largeur instrumentale correspondante observable sur les figures 3 et 4 est 7 x IO-' mm. Un condenseur placé devant la grille forme l'image de la source sur le réseau et son objectif. La lumière fait retour sur elle-même (montage Littrow) et vient former l'image de la grille d'entrée en lumière monochromatique sous celle-ci (Fig. 2). Le châssis porte-plaque est ajouré et peut subir une translation horizontale de 5 cm d'amplitude rigoureusement parallèle à la dispersion du réseau.

Le faisceau correspondant à la radiation 5 461

A

du mercure vient après traversée de la plaque développée et d'un condenseur converger sur un photomulti- plicateur où se forme l'image du réseau.

La grille montée sur lames de ressort et excitée par un électroaimant est susceptible d'osciller verticale- ment dans son plan avec une amplitude réglable et une fréquence de l'ordre de 80 Hz.

b) FONCTIONNEMENT. - Le premier temps est la

pose photographique : la source à étudier éclaire la grille immobile et on enregistre sur la plaque autant d'images de la grille qu'il y a de raies dans le spectre. En un deuxième temps (dépouillement) la plaque développée, fixée et séchée est remise exactement en position. Le châssis comporte à cet effet trois butées définissant convenablement la position de la plaque dans son plan.

On effectue alors le décodage de l'information contenue dans la plaque : celle-ci défile devant l'image oscillante de la grille d'entrée éclairée par la radiation 5 461

A

du mercure. A chaque coïncidence de cette image oscillante avec une image enregistrée sur la plaque on reçoit du photomultiplicateur un signal modulé à 160 Hz qu'on envoie sur un dispositif à détection synchrone et un enregistreur : le spec- trographe s'est mué en microdensitomètre à grille ;

il est nécessaire d'utiliser le même dispositif pour les opérations de prise de vue et de dépouillement de la plaque afin de compenser les effets de la distorsion (courbure de raie) introduite par le réseau.

Exception faite du spectre du fer, les résultats pré- sentés plus loin ont été obtenus en remplaçant le réseau par un miroir plan. Plusieurs poses effectuées en donnant au chassis différentes positions permettent de superposer sur la plaque des images de grille et par conséquent de simuler un spectre quelconque. La lecture de la plaque peut dans ces conditions se faire en lumière blanche ce qui permet d'obtenir simplement un faisceau intense et stable.

IV. Résultats. - a) REPRODUCTIBILITÉ. Deux enre- gistrements d'une même plaque sont donnés sur la figure 3. La reproductibilité des fluctuations montre que ce bruit vient bien du signal enregistré sur la plaque. Les légères différences proviennent du bruit du faisceau lumineux venant de la source utilisée à la lecture (bruit du densitomètre). Pour cet exemple nous avons choisi une plaque de densité faible (0,05 au-dessus du fond). Le flux transmis par la plaque est important et le taux de modulation donné par la raie est très faible. Le bruit de plaque représente sur cet enregistrement des taux de modulation de l'ordre

IO-^

et le bruit du faisceau lui-même (à la fréquence de la détection avec une largeur de bande de quelques cycles par seconde) est du signal continu ce qui représente déjà un faisceau intense et bien stable.

b) FONCTION D'APPAREIL. COMPARAISON A CELLE

DONNÉE PAR UNE FENTE. - Le cas le plus défavorable

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P. BOUCHAREINE ET P. JACQUINOT

FIG. 3. - La reproductibilité de deux enregistrements carac- térise le bruit de plaque. On remarquera la faiblesse dcs taux de modulation détectés dans cet enregistrement.

Soit N le rapport de la surface de la grille à la surface de la fente ayant même hauteur et donnant la même résolution. Comme nous l'avons vu précédemment nous ne pouvons que comparer deux plaques de même densité. Si l'étendue de la source est suffisante pour couvrir la grille et le réseau ces deux plaques seront obtenues avec la grille et avec la fente pour un même temps de pose. Le rapport entre les surfaces de plaque impressionnée est N/2 car la grille alternativement opaque et transparente à une transmission moyenne égale à 112. D'autre part la méthode de lecture pré- cédemment décrite fait la différence entre les grains de la plaque vus pour deux positions distinctes de la grille. La moitié de la surface impressionnée est vue pour les deux positions et ne donne lieu à aucun signal. C'est finalement sur N/4 fois plus de grains qu'avec la fente que portera la mesure effectuée avec

la grille (*). Le rapport signal sur bruit sera JN/2 fois meilleur avec celle-ci.

Ce raisonnement simple ne peut se faire qu'en comparant les deux plaques à même densité. Mais on sait que l'obtention d'un bon rapport signal sur bruit fixera a priori la densité de plaque à laquelle les deux prises d'images devront conduire. Il n'y aurait pas de sens par exemple à chercher expérimentalement le temps de pose qui donnerait avec la grille le même rapport signal sur bruit que la fente car on sait que dans une telle expérience au moins une des deux pla- ques serait utilisée dans des conditions très défavora- bles.

Nous appliquons le raisonnement précédent au cas où, en un point de la plaque se superposent n images de grille ; ceci revient à dire que le spectre fournit n éléments spectraux sur une largeur de la grille. En supposant ces éléments d'égales intensités et acceptant pour la plaque la loi de réciprocité on déduit avec la grille un temps de pose n/2 fois plus court pour atteindre la même densité de plaque qu'avec la fente, le facteur 112 vient de la transmission moyenne de la grille.

Le rapport signal sur bruit donné par la fente sera le même que dans le cas de la raie unique pourvu que les densités de plaque choisies soient les mêmes.

Soit p le nombre fictif de grains par unité de surface de la plaque qui caractérise ses fluctuations de densité. Si s est la surface de la fente celle-ci donne un rapport signal sur bruit égal à

&.

Le nombre de grains vus par la grille au cours d'une oscillation est Nspl2. Ces grains contribuent à donner un bruit dont l'ampli- tude est J N S ~ / ~ . Seule la fraction l / n de ces grains contribue au signal que donne un seul élément spectral soit Nsp/2 n. Le rapport signal sur bruit est donc

J K l n

J S

qui présente par-rapport à celui donné par la fente un gain J N / n J2. Ce gain devient infé- ,- rieur à l'unité, pour n = 1/N/2.

A la limite du spectre continu, n = N et la fente donne à elle seule une pleine utilisation de la plaque. La grille donnera la densité convenable en un temps de pose N/2 fois plus court au cours duquel la source aura émis N/2 fois moins de photons, et le rapport signal sur bruit sera l/,/N de celui donné par la fente. Le seul avantage qu'on puisse y voir est le suivant : si le temps de pose est imposé à une valeur qui permet

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SPECTROGRAPHIE PAR GRILLE C 2

-

187 à la grille d'obtenir sur la plaque une densité conve-

nable, le même temps de pose appliqué à la fente fera perdre à celle-ci sur le rapport signal sur bruit un facteur très supérieur à JN par rapport à ce qu'elle aurait donné avec le temps de pose N/2 fois plus long qui lui était nécessaire.

Pour simuler le cas monochromatique nous avons effectivement exposé deux plaques identiques à l'image d'une fente et d'une grille pour les amener toutes deux à une densité approximativement égale à 0,2. Les enregistrements tirés de ces deux plaques, l'une lue par la fente de 28 mm de hauteur, l'autre lue par la grille à l'aide de notre montage sont donnés sur la figure 4.

Sur l'enregistrement donné par la grille il a fallu multiplier les amplitudes par un facteur 15 pour rendre visible le bruit. Celui-ci n'est mesurable que suffisam- ment loin de la raie lorsque les pieds ont disparu. Les deux premiers pieds font toute la hauteur de l'enregistrement. On n'a pas cherché ici à apodiser par les procédés classiques de défocalisation ou de suppression des parties de la grille comportant les plus grandes fréquences spatiales mais il se trouve que la décroissance des pieds est malgré tout rapide ; ils ne sont impressionnants sur cet enregistrement

qu'en raison du très fort grandissement appliqué à la raie.' Le rapport

slb

mesuré est 800.

Ce bruit représente effectivement les variations aléatoires de transmission sur la surface de plaque explorée. L'amplitude de ce bruit est caractéristique de la densité 0,2 de ce type de plaque. Il décroît en réalité lentement quand on s'éloigne de la raie parce que la portion exposée vue par la grille est remplacée au fur et à mesure de la translation de la plaque par la partie non exposée où le bruit est plus faible.

Sur l'enregistrement donné par la fente on ne peut comparer la hauteur du signal (raie no 2, l'échelle est linéaire en transmission) aux fluctuations du fond vierge de la plaque. Ces fluctuations ne caractérisent pas le bruit correspondant à la densité du sommet de la raie. On peut l'évaluer en tenant compte de mesures expérimentales qui ont montré que les Auc- tuations de transmissions de la plaque à la densité 0,2 sont à peu près doubles de celles données par la plaque vierge. Sur cet enregistrement la raie no 2 présente ainsi un rapport signal sur bruit égal à 75 ce qui nous donne un gain 10,5 apporté par l'utilisation de la grille.

Malgré la mauvaise précision qui entache ces éva- luations de bruit cette valeur est en accord avec la valeur théorique 10 donnée par

N

= 400.

FIG. 4. -De gauche à droite.

Enregistrement obtenu à partir d'une image de grille de densité 0,2. Le même enregistrement amplifié par un facteur 15.

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C 2 - 1 8 8 P. BOUCHAREINE ET P. JACQUINOT

c) LINÉARITÉ DE LA CARACTÉRISTIQUE.

-

Lorsque caractérisent une saturation de l'émulsion (ou concavi- deux ou plusieurs images de grille se recouvrent sur té négative de la caractéristique).

une même région de la plaque se pose le problème En 6d est donné l'enregistrement obtenu avec une de la linéarité de la réponse de l'émulsion. Nous avons plaque très dense (D > 2). On y voit deux termes étudié le cas particulier de deux images d'égales inten- supplémentaires et la très nette détérioration du sités pour lequel certains points de la plaque restent rapport signal sur bruit. De telles conditions ne sont vierges, certains sont portés à la densité D et d'autres jamais atteintes dans la pratique.

Sur ces enregistrements on peut constater l'apodi-

FIG. 5. - Plaque correspondant à un doublet d'où est tiré l'enregistrement de la figure 6c.

à la densité caractéristique d'un éclairement double, Ni dans la caractéristique D. Log N, ni dans la carac- téristique transmission-éclairement les trois points ne sont en général alignés.

La figure 6 présente différents enregistrements de doublets pour des densités moyennes de plaque croissantes. Sur la plaque la distance entre les com- posantes est 1 mm, c'est-à-dire que les images se recouvrent dans la proportion de 27/28 (Fig. 5).

En 6a la plaque est pratiquement en dessous du

seuil. Aucun signal n'y est décelable à l'œil ni par densitométrie ordinaire. Si la non-linéarité y donne des termes parasites d'intermodulation ceux-ci sont inférieurs au bruit.

En 6b la plaque de densité 0,18 se trouve dans la concavité positive de la caractéristique. On voit apparaître deux raies fantômes négatives distantes de 1 mm des raies principales.

En 6c la densité moyenne de la plaque se situe dans la partie presque linéaire de la caractéristique D. Log N. Les termes d'intermodulation sont déjà positifs et

sation donnée aux fortes densités par la diffusion de l'émulsion (atténuation photographique des hautes fréquences spatiales).

L'existence de ces termes parasites serait catastro- phique dans un spectre inconnu et beaucoup plus difficile à tolérer que celle des pieds. L'expérience suivante a montré qu'une bonne compensation de ces défauts est obtenu dans le cas plus courant d'un spectre à raies nombreuses. La densité de la plaque est alors beaucoup plus uniforme (Fig. 8). On peut espérer voir l'ensemble des points de la plaque rassem- blé dans un domaine de densités suffisamment étroit pour pouvoir admettre une réponse linéaire quelle que soit la forme de la caractéristique.

Effectivement dans l'enregistrement présenté sur la figure 7 toutes les raies dont I'amplitude est supé- rieure au bruit sont réelles. Ce spectre est un spectre synthétique obtenu par la méthode précédemment décrite ; nous y connaissons l'emplacement de chaque raie. D'autre part l'intensité de ces raies est bien mieux respectée que- ne le permettrait la forme de la carac- téristique dans un enregistrement classique. Le rap- port entre la raie la plus intense et la raie la plus faible est égal à 100.

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SPECTROGRAPHIE PAR GRILLE C 2 - 1 8 9

Frc. 6. - Doublets. On voit les termes d'intercombinaison.

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P. BOUCHAREINE ET P. JACQUINOT

FIG. 7. -Un spectre complexe synthétique. La raie fléchée n'a fourni en ce point de la plaque que 1/100 de l'éclairement donné par i'ensemble des images de grille superposées. La densité de la plaque en ce point étant 0,4, on voit sur la caractéristique de i'émulsion que cette raie seule serait restée très en dessous du seuil.

d ) SPECTRE DU FER.

-

A titre d'exemple nous avons enregistré le spectre d'un arc au fer entre les radiations 5 400

A

et 5 500

A.

Une plaque a été prise avec la grille : un temps de pose de 0,5 s a donné à la plaque une densité conve- nable (Fig. 8a). Le même dispositif utilisé avec fente nous a donné une plaque acceptable pour les raies peu intenses pour un temps de pose de 10 s (Fig. Sb). Les deux enregistrements tirés des deux plaques sont représentés sur la figure 9.

Sur le spectre a donné par la grille le zéro représente le zéro de modulation du faisceau de lecture. La flèche représente une amplitude de modulation crête à crête de 1

%

du flux continu transmis.

Sur le spectre b donné par la fente le O représente l'absorption totale par la plaque (densité infinie). C'est une échelle linéaire en transmission.

Le rapport signal sur bruit est du même ordre dans les spectres a et b alors que les temps de pose sont dans un rapport 20. On remarque sur la figure 10 à échelle plus grande que la fonction d'appareil est apodisée au prix d'un élargissement qui limite le pouvoir de résolution à 20 000 (la distance focale de l'objectif est 2 m). Ceci est dû aux aberrations du système objectif-réseau.

La figure 11 permet de juger le bruit de ces spectres : deux enregistrements (1 et 2) de la même plaque montrent l'influence des fluctuations de la source à mercure qui a servi à la lecture. Le troisième enregis- trement a été tiré d'une plaque différente.

Conclusion.

-

Le mauvais rendement quantique, la très désagréable forme de la caractéristique et la faible dynamique de la plaque photographique ont souvent fait abandonner ce récepteur en faveur du balayage photométrique utilisant les tubes photomul- tiplicateurs.

Dès que le nombre d'éléments spectraux à étudier atteint la centaine le premier défaut est largement compensé.

Nous pensons avoir trouvé un procédé d'enregis- trement photographique qui compense les deux autres. Ce procédé est à rapprocher des résultats specta- culaires obtenus en holographie [ 6 ] . Dans cette nou- velle méthode d'imagerie les conditions d'utilisation de la plaque sont optimales : un hologramme est une plaque à peu près uniformément grise qui peut faci- lement répondre aux conditions précisées dans notre première partie. On sait la très grande dynamique atteinte par la reproduction holographique et que deux hologrammes coexistent sur la même plaque sans aucune intercombinaison.

La méthode spectrographique présentée par G. W. Stroke [7] bénéficie des mêmes avantages.

(10)

SPECTROGRAPHIE PAR GRILLE C 2

-

191

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P. BOUCHAREINE ET P. JACQUINOT

FIG. 9. -Comparaison des spectres obtenus avec une grille FIG. 1 O. - Détail du spectre de la figure 9.

(a : temps de pose 0,s s) et avec une fente (b : temps de pose 10 s).

(12)

SPECTROGRAPHIE PAR GRILLE C 2

-

193 Bibliographie

[1] GIRARD (A.), Appl. Opt., janvier 1963. [2] JONES (R. C.), Phot. Sci. Eng., 1958, 2, 57.

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[4] MARCHANT (J. C.), MILLIKAN (A. G.), J. Opt. SOC.

Amer. 1965, 55, 907.

[5] MARCHANT (J. C.), J. Opt. SOC. Amer. 1964, 54, 798. [6] LEITH (E. N.)]et UPATNIEKS (J.), J. Opt. SOC. Amer. 1964,

54, p. 1295.

[7] STROKE (G. W.), Communication du Congrès de Spec- troscopie Instrumentale, Bellevue 1966.

DISCUSSION

A. GIRARD.

-

1) Quel type d'émulsion avez-vous utilisé ?

2) Dans quelle mesure les conditions optimales d'utilisation de la plaque photographique que vous avez définie au début de votre exposé sont-elles applicables à l'holographie ?

P. BOUCHAREINE.

-

J'ai utilisé essentiellement des Panchro 66 et Superfulgur Guilleminot. Ces plaques non destinées à un usage scientifique ne présentent pas un grain particulièrement fin. Mais les résultats de comparaison que j'ai obtenus entre une grille et une fente sont indépendants de la nature de l'émul- sion utilisée.

Quant aux conditions optimales d'utilisation elles sont définies pour tout signal quel qu'il soit. Vholo- gramme est un signal qui pratiquement se prête bien

au choix d'une bonne exposition de l'ensemble de la plaque.

J. RING.

-

This is a most elegant and important method and 1 can immediately see many applications in astronomy. It seems to me that considerations of signallnoise may possibly mean that a different type of emulsion is needed from that used for single slit spectrometry. Have you investigated the signal/noise properties of a range of emulsions ?

P. BOUCHAREINE.

-

On ne peut pas définir a priori

des émulsions mieux adaptées à la grille ou à la fente, sinon peut-être en ce qui concerne y. C'est pour chaque problème particulier qu'il faut choisir la sensibilité et le grain d'une émulsion.

G. STROKE.

-

1) Une des applications de cette nouvelle méthode serait l'étude des structures hyper- fines avec des éléments radioactifs (par ex. celles du Pr Henry Stroke à New York University). Dans de tels cas il n'y a qu'un petit nombre de raies (rapports d'intensité peut-être 100 à 1) et la méthode doit très bien marcher.

2) En réponse au commentaire de M. Girard, rapprochant cette méthode de certains aspects des travaux holographiques : la situation concernant l'effet du grain est beaucoup (peut-être 100 à 1 000 fois) meilleure dans la méthode de « spectrographie par grille » qu'en holographie. En effet, en holographie il est nécessaire d'enregistrer les franges d'interférences

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