J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
J
EAN
-F
RANÇOIS
J
AULENT
Théorie `-adique globale du corps de classes
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
10, n
o2 (1998),
p. 355-397
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_1998__10_2_355_0>
© Université Bordeaux 1, 1998, tous droits réservés.
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Théorie
l-adique globale
du
corps
de
classes
par
JEAN-FRANÇOIS
JAULENTRÉSUMÉ. Nous établissons les résultats fondamentaux de la théorie
l-adique
globale
du corps de classes pour les corps de nombres. ABSTRACT. We establish the fundamental results of the l-adic class fieldtheory
for number fields.SOMMAIRE
0. Introduction et notations 355
0.1. Position du
problème
3550.2. Index des
principales
notations 3571. Construction des
Zemodules
fondamentaux 3591.1. Le é-adifié du groupe des idèles 359 1.2. Définition du
f-groupe
des classes d’idèles 3621.3. Valeurs absolues
Ê-adiques principales
et formule duproduit
3642. Résultats fondamentaux du corps de classes
~-adique
3672.1.
Isomorphisme
du corps de classes.~-adique
367 2.2. Schémagénéral
de la ramification abélienne 3712.3. Les
conjectures
deLeopoldt
et de Gross 3773. Eléments de dualité
Sadique
3813.1. Pseudo-radicaux attachés aux groupes d’idèles 381
3.2.
Isomorphismes
de dualité 3863.3.
Corps
coprincipaux
et corpslogarithmiquement principaux
390Récapitulatif
desprincipaux
groupes de normes 394Bibliographie
3960. INTRODUCTION ET NOTATIONS
0.1. Position du
problème.
La théorieglobale
du corps declasses,
tellequ’elle
futdéveloppée
notamment parTakagi,
Artin etChevalley,
a pourbut
principal
ladescription arithmétique
des extensions abéliennes d’unformulation la
plus
ancienne,
celle deTakagi,
elleinterprète
ainsi le groupe de Galois d’une extension abélienne finieL/K
de corps de nombres comme groupe de congruences attaché à un diviseurconstruit
sur lesplaces
ramifiées dans cette extension. Cette
description,
aujourd’hui
encore laplus
efficace pourapprécier numériquement
une situationdonnée,
souffrecependant
d’être limitée au seul cas des extensions finies. L’introduction parChevalley
des groupesd’idèles, qui
relie defaçon
lumineusepoint
de vuelocal et
point
de vueglobal,
permet
depallier
agréablement
cette difficulté. Mais d’autresproblèmes surgissent
alors :-
d’abord, l’application
deréciprocité
d’Artin1/;,
définie sur le groupedes classes d’idèles
CK
=JK/K"
du corpsK,
à valeurs dans legroupe de
Galois
GK
=Gal(Kab/K)
de l’extension abélienne maximaleKab
deK,
n’est
jamais
injective :
si[K : Q]
= r + 2c est ladécomposition canonique
du
degré
de K en ses contributions réelle etimaginaire,
le noyauci
des
est,
eneffet,
leproduit
d’une droite réelleI~,
de c toresR/Z
et de r + c - 1solénoïdes
(R(6Z)/Z,
où7~
désigne
comme d’ordinaire lecomplété profini
de Z pour latopologie
définie par ses sous-groupes d’indice fini. L’existence de"normes universelles" est ainsi une
première
source decomplications
dansla théorie. -
ensuite,
ladécomposition
canonique
du groupe de GaloisGx
commeproduit
direct de sesp-composantes
Gp _
K K pour tous lespremiers
p, ne se traduit pas immédiatement en termes de classesd’idèles,
puisque
ni le numérateurJK
ni le dénominateur K’ ne sont desÀ-modules ;
ce
qui
est une deuxième source de difficultés enparticulier
dans l’étude despro-p-extensions.
-
enfin,
si S est un ensemble d’au moins deuxplaces
finies deK,
leproduit
KS
=Kf
des groupesmultiplicatifs
descomplétés
de K auxplaces
contenues dans Ss’injecte
naturellement dans le groupeCK,
mais latopologie
induite surl’image
par latopologie
usuelle deCK
n’est pas leproduit
destopologie
des cequi
constitue une troisième source deproblèmes.
L’approche Sadique
de la théorieglobale
du corps de classes visepréci-sément à remédier à l’ensemble de ces difficultés
ensemblistes, algébriques
outopologiques
par une modification convenable du groupe des classesd’idèles et de sa
topologie
conduisant in fine à unisomorphisme
(algébrique
et
topologique)
entre le groupeC~
modifié et le groupe de GaloisG~
pleinement compatible
avec lesopérations
de semi-localisation.Quoiqu’il
soit naturellement
possible
de mener cette construction pour tous les pre-mierssimultanément,
nous avonschoisi,
pour des raisons desimplicité,
de faire choix une fois pour toutes d’un nombre
premier
et de netra-vailler que sur les
f-parties
des groupesprécédents :
la théorieSadique
entre le é-adifié
CK
du groupe d’idèles et le groupe de Galois9K =
G~~~
de lapro-é-extension
abélienne maximale de .K. Bienentendu,
il esttou-jours
possible,
enprenant
tous les îensemble,
d’identifier leproduit GK
des divers9K
avec celuiCK
desGK,
cequi
revient dans les constructionsprécédentes
àremplacer
l’anneau des entiersSadiques
par leproduit
Z de tous lesZi.
Mais cela a souvent pourconséquence
de rendre moinsvisible les rôles très
différents,
dans les énoncés du corps declasses,
de la ramification modérée et de celle sauvage ; de sorte que c’est laprésentation
Sadique
qui
nousparait
traduire au mieux la réalitéarithmétique.
L’exposé
fondateur de la théorieSadique globale
du corps de classes est lechapitre
I. l d’un travail de thèse surl’arithmétique
des f-extensions soutenuen 1986
(cf.
[JO])
qui,
contrairement à d’autres sections de lathèse,
n’avaitjamais
faitjusqu’ici l’objet
d’unepublication spécifique. Compte
tenu de l’intérêt propre del’approche Sadique
de la théorie du corps declasses,
ilnous a donc semblé
important
d’en donner ici uneprésentation
complète
en liaison avecquelques développements plus
récents.Notre
point
dedépart
est la théorie deChevalley
tellequ’elle
estex-posée,
parexemple,
dans le livre d’Artin et Tate[AT].
Nous construisonsd’abord les
Zemodules
fondamentaux(section 1)
et établissons ensuite lesprincipaux
résultats de la théorieSadique
(section
2).
Dans une dernièrepartie,
nous abordons enfin desquestions
de dualité liées notamment auxclasses
logarithmiques
(section 3).
Les notations utilisées sont rassemblées dans un index. Unappendice récapitule
les groupes de normes attachésà
quelques
unes desprincipales pro-~-extensions
abéliennes d’un corps denombres donné.
0.2. Index des
principales
notations. Defaçon générale,
lesobjets
standard sontreprésentés
par un caractèrelatin ;
leurs f-adifiésrespec-tifs
(par
exemple
leur tensorisé par par un caractèreanglais ;
leursco-.~-adifiés le sont par un caractère
gothique.
Notations latines :
.K" le groupe
multiplicatif
d’un corps denombres K ;
JK
le groupe des idèles(au
senshabituel)
deK,
UK
le sous-groupe des idèlesunités ;
Dx
=JK / UK
legroupe des
diviseurs ;
P~
le sous-groupe des diviseursprincipaux ;
=
DK/PK
legroupe des classes de diviseurs
(i.e.
le groupe des classesd’idéaux au sens
restreint) ;
EK
(resp.
EKd )
le groupe des unités au sens restreint(resp. ordinaire) ;
(resp.
l’ensemble desplaces
de K(resp.
àl’infini,
divisant~) ;
,S’ un ensemble fini de
places
de K et s soncardinal ;
E£
le groupe des S-unités(au
sensrestreint)
deK ;
le groupe des S-classes de diviseurs
(au
sensrestreint) ;
K.
lecomplété
de K en laplace
p ;7r, une uniformisante de
K~
le groupemultiplicatif
deKp
etUp
son sous-groupeunité ;
Mo
(resp.
~~ )
le sous-groupe des racines de l’unité d’ordreétranger
à p(resp.
d’ordrep-primaire) ;
v,
(resp.
bp)
la valuation(resp.
la valuationlogarithmique)
surKpx.
Not at ions
anglaises :
7Zx
ZI
©z K X lef-groupe
des idèlesprincipaux
(le rayon) ;
~x
EK
lef-groupe
des unités(au
sensrestreint) ;
J-lK = lef-groupe
des racines de l’unité dans 1Dx
Q9zDx
lef-groupe
desdiviseurs ;
PK
Q9zPK
son sous-groupeprincipal ;
= VK /PK
le~-groupe
des classes de diviseurs deK ;
lim le
compactifié .-adique
du groupemultiplicatif
Kpx
-Up
lim le sous-groupe unité deR, ;
+- p
mp
7ZtDr
lel-groupe
des racines de l’unité dans~x
=ilres
Rp
lef-groupe
des idèlesde K ;
CK
= JK /RK
lef-groupe
des classesd’idèles ;
Llx
= il
Up
le sous-groupe des idèlesunités ;
Yp
le sous-groupe ferméengendré
par les racines del’unité ;
RK
f1 sous-groupe deRK
formé des racines locales del’unité ;
N
ÜK
Ul’
le sous-groupe des unitéslogarithmiques
deJK ;
iK
le noyau dansJK
de la formule duproduit
pour les valeursabsolues ;
Dx
=JKIÛK
leil-groupe
des diviseurslogarithmiques
(de degré nul) ;
7~x
=7ZKÛK
IÛK
son sous-groupeprincipal ;
ëfK
=DKIPK
lef-groupe
des classeslogarithmiques ;
~K
ux
lef-groupe
des unitéslogarithmiques globales ;
~x
lequotient
deCK
parl’image
deÍlK ;
TK
le sous-groupe de torsion deJI
=Ilpes Up
FIPES
Rp le ~-groupe
des,S’-idèles ;
ES
lis
lef-groupe
des S-unitésglobales ;
Cfk
= lef-groupe
des S-classes de diviseurs.Notations
gothiques :
3K =
(§à /Z£)
JK
lef-groupe
des coïdèlesde K ;
UK =
UK
leUK
= le sous-groupe des coïdèles unitéslogarithmiques ;
1)K
= le£-groupe
descodiviseurs ;
D K =
0z,-
DK
le£-groupe
des codiviseurslogarithmiques ;
9’tK
=Q9Z,- RK
lepseudo-radical global ;
0z,- FK
le£-groupe
des codiviseursprincipaux ;
=
0z,-
PK
sonanalogue logarithmique ;
=
0z,-
£Kd
le£-groupe
des coünités(au
sensordinaire) ;
~K
=Q9z,-
ÉK
le£-groupe
des coünitéslogarithmiques ;
i (t,K =
0z,- CK
le£-groupe
des classes decoïdèles ;
= le
£-groupe
des coclassesd’idèles ;
= le
pseudo-radical hilbertien ;
I K
=y K /yj
lequotient
de iJK par son sous-module divisible maximal. 1. CONSTRUCTION DES’Ill-MODULES
FONDAMENTAUXLe nombre
premier f
étantfixé,
nousdésignons
par7Z
= lim- k
l’anneau des entiers
Sadiques.
D’autre
part,
pourchaque place
noncomplexe p
d’un corps denom-bres
K,
nous notons vp la valuationassociée,
à valeurs dans Z pour pultramétrique,
dansZ/2Z
pour p réelle.1.1. Le £-adifié du groupe des idèles. A
chaque
corps de nombres K(de
degré
fini surQ),
nous allons associer deuxZ rmodules :
lepremier RK
global,
défini àpartir
du groupemultiplicatif K"
des éléments non nuls deK ;
le secondJK
semi-local,
construit àpartir
des groupesmultiplicatifs
Kf
descomplétés
noncomplexes
de K.Définition 1.1. Etant donné un corps de nombres
K,
nousappelons
.l-groupe des idèlesprincipaux
de K et nous notonsRK
le tensoriséf-adique
du groupemultiplicatif
de ses éléments non nuls:R
Le groupe
RK
est la réunion des£-groupes
de S-unités£1
= 0zEk,
lorsque
Sparcourt
les ensemblesfinis
deplaces
de K. Chacun desEK
estcompact
pour satopologie
naturelle de ncethérien etRK
est lui-même untopologique pour la
limite inductive destopologies
desEs
K °Par définition de la
topologie
limiteinductive,
les sous-modules ouvertsde
RK
sont exactement ceuxqui
intersectent chacun desEK
suivant unsous-module relatif
ouvert,
c’est à dire(puisque
les£1
sont detype
fini surZl)
suivant un sous-module d’indice fini. Latopologie
ainsi obtenue surRK
est donc strictementplus
fine que celle définie par ses sous-modulesRemarques
1.(i)
L’application
canonique
de KX dansRK
n’est pasgénéra-lement
injective.
Plusprécisément
son noyau est le sous-groupe de KXformé des racines de l’unité dans .K d’ordre
étranger
à ~. Lequotient
qui
s’injecte
dans s’identifie à un sous-groupepartout
densede
RK.
(ii)
Convenons d’ordonner lesplaces
de K enposant
Sn
={p
E~}
(avec
la convention ±1 pour lesplaces
archimédiennes).
Nousavons évidemment KX =
UnENEin et
chacun desEin
={~
E0,
Sn~
est un Z-module detype
fini. Enparticulier
RK
=est réunion dénombrable de
Zl-modules
compacts.
(iii)
Le groupeRK
s’identifie à un sous-module strict de la limiteprojec-tive À§L =
cependant
latopologie
deRK
n’est pas la
-restriction à
RK
de latopologie
naturelle de définie par les sous-modulesK
Définition et
proposition
1.2. Pourchaque place p du
corps de nombresK,
nous notonsle
Ê-adifié
du groupemultiplicatif
Kf
ducomplété
de K en p. Le groupe~~
est unZ£-module
ncethérien donccompact
pour latopologie définie
par ses sous-modules d’indicefini.
(i)
archimédienne,
deux cas seprésentent :
si p
est réelleégal
à 2, il
estisomorphe
à7~/27~ ;
il est nul dans tous les autres cas.(ü)
ultramétrique,
le choix d’uneinformisante
7rppermet
d’écrireformellement
7Z~
= en notant encore 7r pl’image
de 7r p dans et endésignant
=lim Up/U:k la
limiteprojective
desquotients d’exposant
+-k p
imaire
du sous-groupe des unités du corps localKp
-
lorsque p
divisef,
le groupeUp
n’est autre que le groupe des unitésprincipales
deKp ;
-
lorsque p
ne divise pas~~ il s’identifie
auf-sous-groupe
deSylow
/-lp du groupe des racines de l’unité dansKp.
Dans les deux cas nous disons queUp
est le sous-groupe des unités deRp.
Preuve.
(i)
Si p
est uneplace archimédienne,
le groupemultiplicatif
K~
est soit
divisible, lorsque
p estcomplexe ;
soit leproduit
de {±1}
par un groupedivisible, lorsque
p est réelle. La limiteprojective
R~
est donc nulledans le
premier
cas,isomorphe
àZ£/2Z£
dans le second.(ii)
Si p
est uneplace ultramétrique,
ladécomposition
du groupefait intervenir le groupe
MO
des racines de l’unité d’ordreétranger
à p, le groupe!7j
des unitésprincipales,
et une uniformisante 7rp deK~ .
-
Si p
est au-dessusde t,
le groupelip
est £-divisible et le groupe!7j
estun
Z-module noethérien,
isomorphe
comme tel à la limiteprojective
de sesquotients
finis. Il vient donc dans ce cas :comme annoncé.
-
Si p
ne divisepas ~,
legroupe p§
est leproduit
direct de sonÉ-sous-groupe
de
Sylow
pp et de son sous-groupe t-divisiblep§ ;
tandis que le groupeU~ ,
qui
est unZp-module
(avec
p #
Ê),
est donc .~-divisible. Il suit alors :, comme annoncé.
Dans les deux cas, le groupe
Rp
est leproduit
direct deUp
et duZrmodule
libre de dimension 1engendré
parl’image
de l’uniformisante 7r, . DRemarques
2.(i)
Contrairement à le tensoriséÊ-adique
n’estpas,
lui,
unZl-module
detype
fini : ladécomposition
du sous-groupeprincipal
faisantapparaître
unZp-module
libre de dimensiondp =
Q ],
donc un Z-module sans torsion de ranginfini,
leproduit
tensoriel oz est lui-même de rang infini sur
(ii)
Il est commode de poserUp
= 1lorsque p
est archimédienne réelle et,pour t
=2,
deprendre
irp_ -1,
cequi
permet
d’écrire paranalogie
avec le casultramétrique.
Définition 1.3. Par
£-groupie
des idèles d’un corps de nombresK,
nousentend ons l e
produit
---des
.~-adi,fiés
des groupesmultiplicatifs
descomplétés
de.K,
restreint auxfamilles
dont tous les éléments sont des unités àl’exception
d’un nombrefini
d’entre eux.Le groupe
JK
est la réunion des£-groupes
lorsque
,S’parcourt
les ensemblesfinis
deplaces
de K. Chacun desJi
estcompact
pour satopologie
naturelle deproduit
etJ K
est lui-même untopologique
pour la
limite inductive destopologies
des:Tl.
Par définition de la
topologie
limiteinductive,
les sous-modules ou-verts deJK
sont ceuxqui
intersectent chacun des:Tl
suivant unsous-module relatif ouvert. De
fait,
il estpossible
d’exhiber une base desous-modules ouverts de
J K
enprocédant
comme suit : pourchaque place
ultramétrique p
deK,
faisons choix d’une uniformisante 7rp danssi p
est réelle prenons 7!p --1 ;
et,
si p
estcomplexe
posé,
le groupeJK
s’écrit comme somme directetopologique
dusous-module
compact
=llPEPlK Up,
formé des élémentsunités,
et duZ£-module
multiplicatif
E97r Zi
construit sur les7rp,.qui
s’identifie au l*pEPlK p
groupe des diviseurs de
K ;
Les
produits
où,
pourchaque place p
deK,
lefacteur
désigne
un sous-module d’indice fini deZVp
égal
àU,
pour presquetout p, et n, un entier naturel
arbitraire,
forment une base de sous-modulesouverts de
Remarques
3.(i)
L’application canonique
du groupe des idèlesJK
dans le .~-adifié~K n’est jamais
injective :
son noyau est leproduit
0
J41
U~ ;
sonimage
est un sous-groupepartout
dense de,7x.
(ii)
Convenons d’ordonner lesplaces
de .K enposant
,S’n
={p
E(avec
la convention pour lesplaces
archimédiennes).
Nousavons évidemment
JK =
montre queJK
est réunion dénombrable deZemodules
compacts.
(iii)
Le groupe~x
s’identifie naturellement à un sous-module strict duproduit
IZP
descompactifiés
Cependant,
latopologie
deJK
n’est pas la restriction à~x
duproduit
destopologies
desIZP.
1.2. Définition du
f-groupe
des classes d’idèles.Théorème et définition 1.4.
L’application
naturelle du tensoriséf-adi-que
7l£
0. K" du groupemultiplicatif
du corps K dans leJK du
groupe des idèles deK, qui
est induite parl’injection diagonale
deK dans le
produit
de sescomplétés
Kp,
est unmonomorphisme
continu. Le groupetopologique
quotient
est un
compact.
Nous disons que c’est le£-groupe
des classesd’idèles du corps K.
Preuve. Partons de
l’injection
diagonale
KX yll"EPlK
groupemultiplicatif
de K dans leproduit
de ceux de sescomplétés.
Par passage auquotient,
nous endéduisons,
pourchaque
entierk,
unmorphisme
naturelqui
estinjectif
lorsque f
estimpair,
et dont le noyau est d’ordre 1 ou 2 dansnous obtenons par
conséquent
unmorphisme injectif :
Sa restriction au
départ
à à l’arrivée àJK,
est leZi-morphisme
cherché. Comme il est
injectif d’après
cequi
précède,
nous identifieronsdésormais avec son
image
canonique
dans Celaétant,
nous allonsétablir successivement :
(i)
quel’application
naturelle de?ZK
dansJK
estcontinue ;
(ii)
que~ZK
est fermé dansJK ;
(iii)
que lequotient
JKIIZK
est unZemodule
compact.
(i)
Lepremier
point
résulte de la définition de latopologie
limiteinduc-tive : pour
chaque
ensemble fini S deplaces
deK,
le groupees
=est un
Z rmodule
detype
finidonc,
d’unefaçon
et d’uneseule,
unZtmodule
topologique.
Enparticulier
latopologie
deEK
est induite par celle de’7s
Si doncOK
est un sous-module ouvert deJK,
les sous-modulesOK
nJl
étant ouverts dans les il en est de même des sous-modules
OK
n Ek
dans les£k ;
cequi
veut dire que est un sous-module ouvert de Enparticulier l’injection canonique
de7ZK
dans~~
est bien continue.(ii)
Le secondpoint
s’établit comme suit : étant donné un idèlegénéralisé
r de
JK qui
n’est pas dans fixons S’ assezgrand
contenant lesplaces
archimédiennes,
pour avoir r E"S
puis,
pourchaque place p
de Kn’appartenant
pas àS,
choisissons n~ assezgrand,
de telle sorte que le diviseurpI.p
soitprincipal
(dans
le£-groupe
Dx
=7~~
0~DK
des diviseursde
K).
Celaétant,
comme Es
est fermé dansJ£,
il existe un sous-moduleouvert
Os
deJl
dont le translatétOk
ne rencontre pasEs .
LeZemodule
C~K
engendré
dansJK
parEs
et les éléments pour p E S est alors unsous-module ouvert de
JK
dont le translaté ne rencontre pas7Zx .
(iii)
Pour établir le troisièmepoint,
nous allons montrer quel’image
UKRK /R K cr UK/£K
dansCK
du sous-modulecompact
l.lK
deJK
formé des idèles unités en est un sous-module d’indice fini(de
sorte queCK
seracompact
comme réunion finie decompacts).
DOr,
cela résulte de laproposition :
Proposition
1.5. Lequotient
JKIUKIZK
dut-groupe
des classes d’idèles du corps K par le sous-groupeformé
des classes des idèles unitéss’identifie
canoniquement
au£-groupe
fini
des classes de diviseurs de K :Dérrzonstratzon. Le groupe des diviseurs d’un corps de nombres est le groupe
abélien libre construit sur ses valuations : Comme la
valuation vp
associéep est
réelle,
et dans Z si p estultramétrique,
le groupeDK
est le pro-duit direct de rKexemplaires
deZ/2Z
et du groupeIdK
des idéaux deK. Son
quotient
par le sous-groupe desdiviseurs principaux
(i.e.
par
l’image
canonique
de K’ dansDK)
est finid’après
lagéométrie
des nombres : dans laterminologie
desidéaux,
c’est le groupe des classes au sens restreint. SonÊ-sous-groupe
deSylow
C£K
=(DK/PK)
est donccanoniquement
lequotient
du tensoriséÊ-adique
DK
= 0~DK
du groupe des diviseurs par celui
PK
=Zl
OzPK
dusous-groupe
principal
PK . Maintenant, DK
s’identifiecanoniquement
à etPK
estl’image
canonique
de7ZK
dansDK .
DLa
correspondance
entre.~-groupes
de classes d’idèles et de diviseurspeut
ainsi se résumer par lediagramme
commutatif exact(où
toutes les flèchessont des
Zi-morphismes) :
Diagramme
1Scolie 1.6. Pour tout enserrcble
fini
de S deplaces
deK,
lequotient
Cfk
=du
f-groupe
des classes d’idèlesCK
par le sous-groupeGK(S)
-(des
classes des idèles unités en dehors deS)
s’identifie
cano-niquement
auquotient
duf-groupe
des classes de diviseurs du corps K par le sous-groupeengendré
par les classes des diviseurs construits sur lesplaces
de S. Nous disons queCÊS
est let-groupe
des S-classes de diviseurs du corps K.1.3. Valeurs absolues
Sadiques principales
et formule duproduit.
Onpourrait
craindre que la f-adification des groupes d’idèles fassedis-paraître
laclassique
formule duproduit
pour les valeurs absolues. Il n’en estrien,
à condition naturellement deremplacer
les valeurs absolues habituellesDésignons
pour cela par7~~
le groupemultiplicatif
des élémentsin-versibles de l’anneau des nombres
Sadiques,
parUl -
sous-groupedes unités
principales
de et > lasurjection canonique
desur
ul
(de
sorte que,pour t impair,
lequotient
~c/
u > estl’unique
racine de l’unité dans
qui
est congrue à umodulo £ ;
tandis que si t vaut2,
u > esttoujours
égal
àu).
Cela étant nous avons :Définition 1.7. Etant donnée une
place p
d’un corps de nombresK,
nousappelons
valeur absolue£-adique principale
d’un élément x, du groupeTp
et nous notons l’élément du
Z¡,-module
multiplzcatif
Ull
1 +ÊZ£
défini
par:=
1, si p
estcomplexe ;
1 xp 1 p
_sg (xp)
>,si p
estréelle ;
=
ultramétrique
etétrangère
= >
>, si p
est au-dessus de t.Enfin,
nousappelons
valeur absolue~-adique
principale
d’un élément x de~Zx
relativement à laplace
p, et nous notonslxlp
la valeur absolue.e-adique
principale
de l’élément où sp est lasurjection canonique
deRK
dans induzte parl’injection
naturelle de KX dansRemarques
4.(i)
La définition donnée ici diff’ere de celle de Tate(cf.
[Ta],
Ch.
VI,
§ 1,
déf.1.1),
qui
ne s’étend pas auxZemodules.
Plusprécisément,
pourchaque
place p
deK,
laquantité
lxlp
est le crochet de la valeur absoluede
Tate ;
c’estpourquoi
nousparlons
de valeur absolueprincipale.
(ii)
L’application
xp H-Ixp Ip
est trivialement unZrmorphisme
deRp
dans
Ul.
Enparticulier,
elle est continue et fermée pour latopologie
na-turelle de ces deux modules.
Si p est ultramétrique,
sonimage
est,
enoutre,
un sous-module d’indice fini de!7~.
Proposition
1.8(Formule
duproduit
pour les valeursabsolues).
L’application
est un
Zp,-morphisme
continu du£-groupe
~K
des idèles du corps K surle groupe
Ut
des unitésprincipales
de l’anneau Son noyauJK est
unsous-module
fermé
deJK qui
contient le tensorisé£-adique
RK
du groupemultiplicatif
Démonstration.
Remarquons
d’abord que laquantité Il
Ixo Ip
est bien définiepuisque,
pourchaque
idèle x
de lescomposantes yp
étant des unités pourpresque tout p, le
produit
infini n’a en faitqu’un
nombre fini de facteursdistincts de 1. Cela
étant,
pour montrer quel’application y
estcon-tinue sur
JK,
il noussufht, d’après
lapropriété
universelle de latopologie
pour
chaque
ensemble fini S assezgrand
deplaces
de K. Pourcela,
nous pouvons supposer que S contient lesplaces
au-dessus de~, auquel
cas nousavons Il
x11=
IlpEs
pourchaque s
de,7K ;
et la continuité deIl . Il
résulte de celle desapplications Il
.IIp
sur chacun des facteursR~.
Enfin,
pour établir la formule duproduit,
il suffit de noterqu’elle
esttrivialement vérifiée sur le corps des
rationnels, puis
d’écrire que l’on a, pour tout x deRK :
Corollaire 1.9. Le noyau
jK
de laformule
duproduit
pour les valeurs absoluesf-adiques
sur K estl’image
réciproque
par la normearithmétique
NKI,Q
du même noyau,7~
pour le corps des rationnelsQ.
Preuve. On a, en
effet, Il
YIIK=11
pour tout y de.J’K,
doncProposition
1.10. Soit p uneplace
de K la valeur absolueÊ-adique
principale
associée.(i)
Si p
ne divise pasÊ,
le noyauUp
del’application 1 - Ip
est le sous-module des unités deRp :
(ii)
Si p
divisel,
le noyauÜp
del’application 1
-Ip
est caractérisé par la condition :Le groupe
Mp
est leproduit
direct du sous-groupe ~u~ des racines de l’unité dans et d’unZI-module
libre de rangKp :
Et,
dans tous les cas, le groupeLl~
estl’image réciproque
par la normearithmétique
locale du noyau dansRp
de la valeur absoluef-adique
princzpale
surQp.
Preuve.
(i)
Lorsque
p ne divisepas Ê,
la condition = 1 s’écrit toutaussi bien v~
(xp)
=0 ;
elle caractérise donc les unités deRp
(on
noteraque, du fait des conventions
utilisées, -1
n’est pas une unité dans si pest réelle et f
égal
à2).
(ii)
Lorsque
p diviseÊ,
la condition = 1 s’écrit encore(x p)
/
N13vp(xp)
> >= 1. Elle affirme doncque la norme de xl’ s’écrit comme
produit
d’une
puissance
de Ê(qui
est nécessairement et d’une racine de l’unité. Mais cettepropriété
caractérise le noyau dulogarithme
d’Iwasawadans
Qe,
cequi
conduit àl’équivalence
annoncée.Enfin,
comme estd’indice fini dans
Ui,
il vient immédiatement(avec
la conventiondimzl X
=.
déf
dimçà l§je
pour toutZemodule
X) :
Corollaire 1.11. Le noyau dans
JK
des valeurs absoluesprincipales
estle sous-module
compact
UK
fl
composé
direct du sous-groupe Pt£00 yeIfp des idèles unités
qui
sont localement des racines del’unité,
et d’unZi-module
libre de dimensionE[Kr :
~~ _
[K : Q].
il£Définition 1.12. Le
quotient
tK
=JKIÛK
est,
pardéfinition,
leÊ-groupe
des diviseurs
logarithmiques
du corps K. Nous disons quel’image
PK
deRK
dansDK
est le sous-groupeprincipal
deVK.
Lequotient
est le
f-groupe
des classeslogarithmiques
du corps K.Nota. Comme
expliqué plus
loin,
laconjecture
du Grossgénéralisée
postule
précisément
la finitude du groupe2.
RÉSULTATS
FONDAMENTAUX DU CORPS DE CLASSES.~-ADIQUE
2.1.
Isomorphisme
du corps de classesSadique.
Nousrappelons
sansdémonstration les résultats fondamentaux du corps classes local pour les
.~-extensions,
puisqu’ils
sont essentiellement bien connus sous cette forme(cf.
parexemple,
[AT],
Ch.VI,
§4).
Nous donnons en revanche la preuvedes résultats
globaux.
Théorème 2.1
(Corps
de classeslocal). Etant
donné un corps localK~,
l’application
deréciprocité
induit unisomorphisme
detopologi-ques du
compactifié profini
7Z -
sur le groupe de Galois f-kDp =
de la f-extension abélienne maximale du corpsKl’.
Dans cet
isomorphisme
le groupe d’inertie7p
= estl’image
dusous-groupe
Ul’
des unités deRl’.
- ne divise
ramification
est modérée et le groupeIp
estfini,
isomorphe
au J-Lp du groupe des racines de l’unité dansK~ .
-
ramification
est sauvage et le groupe7p
estinfini.
Dansce
cas, la
suite des sous-groupessupérieurs
deramification
estl’image
dansRemarques
5.(i)
L’application
deréciprocité
locale établit unecorrespon-dance
bijective
entre les sous-modules fermés deR,
et les f-extensionsabéliennes de
K, .
Plusprécisément
toute sous-extensionLp
de est lecorps des
points
fixes d’ununique
sous-module fermé de Enparticulier,
si H est un sous-groupequelconque
de etLp
son corps desinvariants,
la fermeture de H dans
?Z~
est le sous-module de7Z~
associé àLp.
(ii)
Dans lacorrespondance obtenue,
les f-extensions abéliennes finies deKp
sont associées aux sous-modules fermés d’indice fini deRp ,
c’est-à-dire aux sous-modules ouverts deRp .
Ces sous-modules sont donc caractériséscomme groupes de normes associés aux f-extensions finies de
Scolie 2.2. Si
Lq3
est une f-extensionfinze quelconque
de lesous-module ouvert de
7Z~
associé par le corps de classes local à la sous-extensionmaximale
L~
deL~
qui
est abélienne surKq3,
estl’image
de7z =
p lim par la normearithmétique. Il
vient ainsi :4--k p p
Ce résultat s’étend sans difficulté aux extensions
infinies,
si l’on convient de direqu’un
élément de7Z~
est norme dans une telle extensionlorsqu’il
estnorme dans chacune de ses sous-extensions finies. Dans ce cas, le théorème
d’existence du corps de classes local affirme que tout sous module fermé de
7Z~
est le groupe des normes d’uneunique
t’-extension abélienne deK~ .
Théorème 2.3
(Corps
de classesglobal).
Étant
donné un corps denom-bres
K,
l’application
deréciprocité
induit unisomorphisme
continu du .l-groupeJK
des idèles de K sur le groupe de GaloisGK
=de la t’-extension abélienne maximale de
K ;
le noyau de cemorphisme
est le sous-groupe
RK
formé
des idèlesprincipaux.
Dans lacorrespondance
obtenue,
le sous-groupe dedécomposition
Dp
d’uneplace
p de K estl’image
dans
Gx
du sous-groupe7Z
deJK ;
et son sous-groupe d’inertieIp
est celle du sous-groupe des unités deDémonstration.
D’après
Artin-Tate(cf.
[AT],
Ch.XIV,
prop.10),
lemorphisme surjectif
du groupe des idèles de .K sur le groupe de GaloisGx
de la £-extension abélienne maximale de K est nul sur le sous-groupet’-divisible
Jy¿v
deJK.
Comme let’-groupe généralisé
JK
contientcano-niquement
lequotient
JK/JY¿v,
ils’agit
donc d’établir que lemorphisme
quotient
GK
seprolonge
defaçon
unique
en unZi-morphisme
de
JK
surG# ,
que ceprolongement
estcontinu,
et que son noyau est le(i)
existence duprolongement :
Pourchaque
place ultramétrique
p de Kfaisons choix d’une uniformisante prenons irp =
1,
si p
estcomplexe ;
7rp -
-1, si p
est réelle.Puisque
le sous-groupeUK
des
unités deJK
estcontenu,
parconstruction,
dans celuiUK
deJK,
l’application 1/J
cherchéeest bien définie sur le sous-groupe dense
UK
E97rz.
Ecrivant alorsPEPtx P
pour
chaque
familleSadiques
p p
presque tous
nuls,
nous obtenons leprolongement
cherché.(ii)
continuité del’application
obtenue : Si H est un sous-groupe ouvertde le corps des
points
fixesqui
luicorrespond
par la théorie de Galois est une f-extension abélienne finiede K ;
elle est ramifiée en un nombre fini deplaces.
Parsuite,
si S est la réunion desplaces
ramifiées et de celles au-dessus de.~,
nous avons évidemment1/J(Up)
c H pourchaque
p e S’. Deplus,
lequotient
GK /H
étant un~-groupe
fini,
il existe unsous-module ouvert
Ui
de =Ur,
et,
pourchaque place
p, un sous-moduledont
l’image par e
est contenue dans H. Leproduit
~
est alors un sous-module ouvert de
~K
contenu dans-1 ~ (H) ;
cequi
prouveque ip
est continue.(iii)
noyau : nous savonsdéjà
que le noyaude e
est un sous-module ferméde
JK ,
lequel
contientl’image
de KX donc la fermeture de cetteimage,
qui
estTZx.
Pour voirqu’il
n’a pas d’autreséléments,
il suffit de remarquer que la construction des idèlesgénéralisés
a tué le sous-groupe des normesuniverselles,
dont la structure est bien connue(cf.
[AT],
Ch.IX, ~1),
etqui
estprécisément
le noyau dansJK / KX
del’application
deréciprocité.
Enfin,
le lien entre le corps de classesglobal
et le corps de classes local ne pose aucune difficultéparticulière
puisque,
pourchaque place
p deK,
le
Ze-module
compact
7Z.
s’identifie(algébriquement
ettopologiquement)
avec son
image
canonique
dans lequotient CK
= 0Plus
généralement :
Lemme 2.4. Si S est un ensemble
fini
deplaces
deK,
lasurjection
na-turelle 0
ED
R’p RK) /RK
CCK
est unisomorphisme
deZI-modules
pes
compacts.
Remarque
6. Ce résultat n’est pas vrai dans la théorieclassique
du corpsde
classes,
puisque
l’application
c’l’ES P
n’est pas un
homéomorphisme
pour lestopologies
habituelles de ces deuxgroupes, dès que ,S’ contient
plus
d’uneplace.
Démonstration.
Puisqu’un
Z-module
detype
fini est d’unefaçon
et d’une seule unZI-module
topologique,
il suffit de vérifierl’injectivité,
c’est-à-direle fait que
R K
rencontre trivialementchaque
somme finie 0)R, .
Or celap~6’
résulte directement du fait que l’unité est le seul élément de hauteur infinie
dans ~Z. En
effet,
si r = est un idèleprincipal
contenu dans unesomme finie o les conditions rp = 1
pour p g S’,
montrent que r,qui
pe6’
est
puissance
locale en dehors deS,
pour toutk,
estpuissance
l-ième
globale
pour tout k(cf.
[AT],
Ch.IX,
§1,
th.l),
i.e. de hauteur infiniedans D
Remarques
7.(i)
L’application
deréciprocité globale
établit unisomor-phisme
deZemodules topologiques
dul-groupe
CK
des idèles de .K surle groupe de Galois
GK
de la 1-extensions abélienne maximale de K. Ellemet ainsi en
bijection
les sous-modules fermés de~K qui
contiennent?ZK
avec les t-extensions abéliennes deK,
chaque
sous-extension deKab
étantle corps des
points
fixes d’ununique
sous-module fermé de,JK
contenantRK.
(ii)
Dans lacorrespondance obtenue,
les l-extensions abéliennes finies deK sont associées aux sous-modules fermés d’indice fini de
7K
contenantRK,
c’est-à-dire aux sous-modules ouverts deJK qui
contiennent Ces sous-modules sont donc caractérisés comme groupes de normes attachés aux ~-extensions finies de K :Scolie 2.5. Si L est une f-extension
finie quelconque
deK,
le sous-moduleouvert de
CK
associé par le corps de classesglobal
à la sous-extensionma-x2mate
Lab
de Lqui
est abélienne sur K estl’image
deCL
par la normearithmétique :
Dans cette
description,
les sous-groupes dedecomposition
et d’inertie d’uneplace
p dans l’extension abélienne sont donnés par lesiso-morphismes :
Remarques
8.Lorsque
L est une extension abélienne deK,
les groupes dedécomposition
et d’inertie d’uneplace p
dansL/K
s’identifientrespective-ment aux groupes de Galois et d’inertie de l’extension abélienne locale La
correspondance
entre le corps de classes local et le corps de classesglobal
se traduit alors par les identités :Dans le cas
général,
enrevanche,
il n’en est pas de même : si L est uneest l’intersection
Lp =
nL~
descomplétés
de L pour lesplaces
au-dessus Bde p
(pris
dans une même clôturealgébrique
deK~ ) .-
D’après
le corps declasses
local,
le groupe de Galois de lasous-extension abélienne
L:b
deLp
est donné parl’isomorphisme :
Mais il
peut
arriver que l’on aitpuisque
l’exten-sion abélienne locale
Lab
peut
contenir strictement la localisée de l’extension abélienneglobale
Lab .
2.2. Schéma
général
de la ramification abélienne. Nous introduisonsici
quelques
unes desprincipales pro-t-extensions
abéliennes d’un corpsde nombres K et nous déterminons les groupes de normes
qui
leurcor-respondent.
Le corps K étantréputé fixé,
nous omettons dans un but desimplification
l’indice K dans les notations.Les extensions étudiées sont définies le
plus
souvent sous une conditionmaximale de
plongement,
dedécomposition
ou de ramification. Précisonsd’abord ce que nous entendons par là :
Définition 2.6. Etant donnés deux ensembles
finis
(disjoints)
S et T deplaces
d’un corps denombres,
nous disonsqu’une
£-extension L de K estT-ramifiée
etS-décomposée lorsqu’elle
est nonramifiée
auxplaces
(finies)
étrangères
à T etcomplètement
décomposée
auxplaces
deS ;
autrementdit, lorsque
pourchaque
place p
de K etchaque
de L au-dessus de .p, l’extension localeLT/Kp
estnon-ramifiée
si p
n’appartient
pas à T ettriviale
si p appartient
à S.Convention :
lorsque p
est uneplace réelle,
le groupemultiplicatif
Rp
est
égal
à et son sous-groupe des unitésMp
est triviald’après
la définition 2. Laplace p
peut
donc sedécomposer
dans une £-extension(abélienne)
deK,
mais non seramifier,
sans contredire le théorème 2.1.Lorsqu’une
place
réelle n’est pascomplètement décomposée
dans uneÊ-extension de
K,
nous disonsqu’elle
secomplexifie.
Nousparlons
donc decomplexi,fication
là où d’autresparlent
deramification
àl’infini,
et nousréservons le
concept
de ramification aux seulesplaces
finies. Enparticulier,
une extension est S-ramifiée dèsqu’elle
est non ramifiée auxplaces
finies(i.e.
ultramétriques)
n’appartenant
pas àS, quel
que soit lecomportement
des
places
à l’infini(i.e.
archimédiennes).
Exemple
2.7. Extensions maximalesrespectivement
£-ramifiée,
e La f-extension abélienne
f-ramifiée
maximaleKir
est laplus
grande
f-extension abélienne de .Kqui
est non ramifiée en dehors desplaces
Sadiques ;
son groupe de normes est ainsi leproduit :
a La f-extension abélienne modérément
ramifiées
maximale de K estla
plus grande
~-extension abélienne de Kqui
est non ramifiée auxplaces
Sadiques ;
son groupe de normes est leproduit :
. L’intersection
e, n
Kmr est la f-extension abélienne maximalenon-ramifiée
Knr(aux
places
finies)
deK ;
son groupe de normes est leproduit
de R par le sous groupe unité Ll deJ :
e Le
compositum
est laplus grande
~-extension abélienne K"de K
qui
estséparément ramifiées,
i.e.composée
d’une extension .~-ramifiéeet d’une extension modérément
ramifiée ;
son groupe de normes est ainsil’intersection
-où
s~(E)
(resp.
est leprojecté
canonique
dansLh
Il
Up (resp.
dans Pt£= du f-adifié £ du
groupe des unités de K.
pli
Examinons maintenant les groupes de Galois :
Nous avons immédiatement
u~
R/R i°t°/
UIUL
n ?z etle dénominateur est constitué des unités
globales
(i.e.
des éléments deE)
qui
sont localement triviales auxplaces Sadiques.
Comme nous allons levoir
plus
loin,
laconjecture
deLeopoldt postulant précisément
satrivialité,
nous obtenons ainsiDe
façon
semblable,
nous avonsullui n
R et le déno-minateur est constitué ici des unitésglobales qui
sont localement trivialesaux
places
modérées donc presquepartout.
Le groupeLh
n R est doncConsidérons maintenant l’extension
composée
Kir Kmr.
Nous obtenons :Comme nous avons
(sous
laconjecture
deLeopoldt)
et(dans
tous lescas),
il suit :ce
qui
permet
d’identifier le tensoriséÊ-adique E
du groupe des unités de K au groupe de Galois relatif d’une sous-extension abélienne deKab.
Enfin,
le groupe de GaloisGal( Knr / K)
adéjà
été calculé(cf.
prop.1.5) ;
c’est tout
simplement
le.~-groupe
des classes de diviseurs du corps K :En d’autres
termes,
le groupe des classes G.~ et le f-adifié £ du groupe des unitéspeuvent
ainsis’interpréter
comme les obstructionsglobales
à ce que l’extension abélienne maximaleKab /K
soit lecompositum
direct dessous-extensions et
Kmr / K.
L’ensemble de cette discussion
peut
ainsi se résumer(sous
laconjecture
de
Leopoldt)
par lediagramme
(où
sontreprésentés
les corps et les groupes deGalois) :
Nota. Le groupe de Galois
l,fe/se(E)
est unZi-module
noethérien
(en
fait de dimension(r
+2c) - (r
+ c -1)
= c +1,
sous laconjecture
deLeopoldt).
Le groupe en revanche n’est pasde
type
finipuisqu’il
admet desquotients
de rang arbitrairementgrand
comme le montre
l’exemple
suivant.Exemple
2.8. Extensions maximalesrespectivement
S-ramifiée,
S-décom-posée.
Soit S un ensemble fini de
places
de K contenant lesplaces t-adiques.
~ La t-extension abélienne
S-ramifiée
maximaleKs’
de K est laplus
grande
~-extension abélienne de Kqui
est non ramifiée en dehors deS ;
son groupe de normes est leproduit :
e La f-extension abélienne
S-décomposée
maximale deK Sd
de K est laplus grande
f-extension abélienne de Kqui
estcomplétement décomposée
aux
places
deS ;
son groupe de normes est leproduit :
Les mêmes calculs que ceux conduits dans
l’exemple
précédent
donnent iciet
où
£S
est le £-adifié du groupe des S-unitésglobales
et(resp.
sa
projection
dansLfs
(resp.
RS),
laquelle
estisomorphe
à£8
dans tous les cas
(resp.
sous laconjecture
deLeopoldt) ;
enfin
Diagramme
3Exemple
2.9. Extensions maximalesrespectivement libre,
localementli-bre.
Une
pro-.~-extension
abélienne de K est dite dibrelorsque
son groupe deGalois est un groupe abélien
libre,
c’est à dire leproduit
decopies
deLa f-extension abélienne libre maximale de K est donc tout
simplement
lecompositum
Kz desZeextensions
de K.Or,
pourqu’une
pro-.-extension
soit libre il est évidemment nécessaire
qu’elle
le soit localement. Laplus
grande
f-extension localement libre de K est souventappelée
extension deBertrandias-Payan,
ces deux auteursl’ayant
introduite(sous
une autreter-minologie)
à l’occasion de l’étude d’une condition suffisante de laconjecture
de
Leopoldt
(cf.
[BP]) ;
c’estpourquoi
nous la notons.Kbp.
Etpuisque
le sous-groupe de torsion deRI’
est le sous-groupe des racines p,, le groupede normes associé à
Kbp
est leproduit :
Il en résulte immédiatement que le groupe de normes associé à Kz est la racine de celui-ci