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La faune du site Almohade de La Barrera (Bonares, Espagne, XIIe-XIIIe siècle)

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: hal-02336848

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Submitted on 29 Oct 2019

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Espagne, XIIe-XIIIe siècle)

Aurélia Borvon, Claude Guintard, J. A. Pérez Macías

To cite this version:

Aurélia Borvon, Claude Guintard, J. A. Pérez Macías. La faune du site Almohade de La Barrera (Bonares, Espagne, XIIe-XIIIe siècle). Revue de Médecine Vétérinaire, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 2008, 159 (3), pp.130-143. �hal-02336848�

(2)

Introduction et présentation du

site archéologique de la Barrera

Le site archéologique islamique de La Barrera a été découvert en 2001, suite à la réalisation d’une prospection archéologique de surface dans la commune de Bonares (province de Huelva, Espagne ; fig. 1) [34]. Ce site se trouve à l’extérieur du centre urbain de cette localité et était connu depuis longtemps. En effet, une importante quantité de céramiques et des structures en forme de silos ont été découvertes ces dernières années dans une petite carrière servant à approvisionner les industries de la poterie locale. A l’intérieur des coupes réalisées dans cette carrière d’argile, le potentiel stratigraphique du site est réduit, puisqu’il ne dépasse en aucun cas 70 cm de profondeur. Dans cette strate archéologique superficielle prédominent du matériel correspondant à de la céramique fracturée probablement en raison des labours, et des tuiles creuses de typologie isla-mique. Il est assez surprenant de constater l’absence d’autres matériaux de construction, notamment de briques et de maçonnerie, qui devaient constituer les murs des maisons. Il

est en effet fort probable que les structures d’habitation étaient construites en pisé, matériau qui a totalement disparu. Par endroits cependant, des fragments de stuc en plâtre qui ont pu former l’enduit extérieur de ces murs de pisé ont été retrouvés. Le site se trouve non loin de la ville de Niebla (madîna Labla). Les sources arabes indiquent que la circonscription (kûra) de Niebla était composée de huit districts (aqâlîm), dont les plus connus étaient ceux de Niebla (Walba) et de Gibraleón (Djabal al-`Uyûm). Ces sources font remarquer l’importance de l’olivier et de la vigne dans toute cette province [20, 41]. À l’époque islamique, La Barrera se trouve dans la zone la plus densément peuplée de la campagne de Niebla, dans l’iqlîm de madîna Labla ; il s’agirait d’un petit village (balda) du district de Niebla, chef-lieu du district. La grande quantité de silos présente sur le site pourrait ainsi être en relation avec une économie où les productions de l’olivier (huile et olives) et de la vigne (sirop et raisins) jouent un rôle essentiel. L’artisanat potier, auquel sont associés les fours retrouvés sur le site, est une activité attestée dans la région depuis l’époque romaine. Elle est due à la qualité des argiles de Bonares (marnes, avec de nombreuses figlinae) pour la production d’amphores et autres céramiques de stockage.

R RÉÉSSUUMMÉÉ

Le site de La Barrera (Bonares, Huelva, Espagne) daté de la période Almohade (XIIe-XIIIesiècle) a livré 273 restes de faune pour une masse de 2674,9g, dont 191 indéterminés pesant 33,3g. Ces indéterminés semblent appartenir pour la plupart aux restes déterminés fragilisés. Malgré un nombre de restes déterminés relativement faible (82), 11 taxons ont pu être identifiés. Les mammifères domestiques sont représentés par six taxons : le bœuf, les caprinés (mouton et chèvre), les équidés (cheval et âne) et le chat. Trois espèces de mammifères sauvages sont présentes : le cerf, le chevreuil et le lièvre. Parmi les oiseaux, seule la poule est représentée. Un fragment de valve de coquille Saint-Jacques, a été retrouvé. Cet ensemble archéozoologique provenant d’un silo est relativement original de par un nombre d’espèces identifiées assez élevé, proportionnellement au nombre total de restes déterminés. Outre des déchets alimentaires, on constate également la présence de quelques jeunes individus (un sujet périnatal d’équidé et un de cerf, ainsi qu’un jeune chevreuil), dont la peau a pu être prélevée en vue d’une fabrication de cuir de qualité, réputé depuis fort longtemps dans cette région. La répartition anatomique particulière des restes osseux de caprinés (métapodes et os du crâne), malgré un faible corpus, orienterait comme précédemment vers une hypothèse de prélèvement de la peau.

Mots-clés : Archéozoologie, Espagne, période Almohade, alimentation, cuir, juvéniles.

S

SUUMMMMAARRYY

The fauna from the Almohade site of La Barrera (Bonares, Spain, 12th-13thcentury)

The site of La Barrera (Bonares, Huelva, Spain) dated from the Almohade period (12th- 13thcentury) has produced 273 faunal remains for a mass of 2674.9g; 191 of them are undetermined and weigh 33.3g. These undetermined ones seem to belong to determined weakened remains. Despite a relatively small number of determined remains (82), 11 taxons are identified. Domestic mammals are represented by 6 taxons: cattle, sheep and goat, equid (horse and donkey) and cat. Three wild mammal species are also present: red deer, roe deer and hare. Amongst birds, only chicken is represented. One mollusc fragment, a valve of scalop shell was also found. This archaeological assemblage coming from a pit is relatively original due to its high number of identified species, proportionally to the total number of determined remains. But more than diet waste, some young individuals are present (one perinatal equid and one red deer, and a young roe deer), of which the skin may have been be removed to produce quality leather, reputed for a long time in this region. The particular anatomical layout of the goat and sheep bone remains (metapods and skull bones), despite a small corpus, would suggest as previously a skin removal hypothesis.

Keywords: Zooarchaeology, Spain, Almohade period, diet, leather, juveniles.

A. BORVON1,2, C. GUINTARD2*& J.A. PÉREZ MACÍAS3

1Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, UMR 7041 Equipe Archéologie Environnementale, 21 allée de l’Université, 92 000 Nanterre. 2Laboratoire d’Anatomie comparée, Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes, Route de Gachet, BP 40706, 44307 Nantes Cedex 03. 3Universitad de Huelva, Campus del Carmen, Av. de las Fuerzas Armadas s/n, 21 071 Huelva, SPAIN.

*Auteur chargé de la correspondance : E-mail : guintard@vet-nantes.fr

La faune du site Almohade de La Barrera

(Bonares, Espagne, XII

e

-XIII

e

siècle)

(3)

En 2001, un projet d’urbanisation concernant une grande partie de la superficie occupée par ce site islamique est réalisé. Il a permis de mettre au jour quelques structures en forme de silos et d’effectuer un suivi archéologique, permettant notamment la découverte de l’ensemble des ossements étudiés dans cet article. La récupération de ce matériel n’a pas été faite de manière systématique, car elle était conditionnée par le travail des pelleteuses qui réalisaient le terrassement. D’autres silos étaient visibles sur le site mais les archéologues n’ont pu y prélever ni os ni céramique. Malgré ces conditions peu favorables, il paraissait intéressant d’étudier ce dépôt, car il existe peu d’études archéozoologiques pour les sites de cette période et qu’il s’agit de la première référence à la faune de cette époque pour la province de Huelva.

Le silo d’où proviennent les ossements (fig. 2) était une structure circulaire d’un mètre de diamètre et de quelque trois mètres de profondeur, avec de petites cavités creusées sur les parois, qui, pourvues de traverses de bois pour former une échelle, facilitaient l’accès au silo. Le sédiment du remplissage était formé de cendres, d’ossements et de quelques fragments de céramiques. Après l’abandon de sa fonction première de stockage, ce silo a été utilisé comme dépotoir pour les déchets domestiques de cuisine, comme semblait l’indiquer l’importance des cendres dans ce comblement. Cependant, en tant que dépotoir, ce silo a reçu des animaux morts dans d’autres circonstances.

Les formes céramiques du site appartiennent à l’époque almohade et almohade tardive (XIIe-XIIIe siècle) et aucun

matériel ne peut être attribué au bas Moyen Âge chrétien. Le site serait sans doute abandonné après la conquête de Niebla en 1262 ou consécutivement à la révolte et à l’expulsion de la population mudéjare en 1264 [33]. Quelques fragments d’ataifores décorés en verde y morado, caractéristiques du Xe

siècle et de la première moitié du XIesiècle, pourraient indiquer

une occupation antérieure. Mais cette phase califale et post-califale (Xe-XIesiècle) n’est pas certaine, car très souvent la

survivance de ces formes à l’époque almohade a été constatée. Parmi les céramiques, sont présents les types les plus communs des sites contemporains du Sud-Ouest de la Péninsule, comme Niebla, Saltés et Mértola [7]. La céramique, commu-ne à celle mise au jour à Saltés, permet de situer la période d'occupation du site entre le XIIesiècle et la première moitié

du XIIIesiècle.

Matériel et méthodes

Les vestiges fauniques proviennent du silo (tabl. I). Parmi les 191 restes indéterminés pesant 33,3g, il faut signaler la présence d’un fœtus (13 côtes, 1 ulna (GL = 27,8mm) et 1 humérus (GL = 29,2mm), (fig. 3) pesant 1,6g et de deux côtes (bœuf ou cerf) pesant 21,3g. Les 174 autres indéterminés (10,4g) sont des frag-ments de dents et d’os appartenant très probablement aux restes

FIGURE1 : Situation géographique du site archéologique de La Barrera

(commune de Bonares, province de Huelva, Espagne).

(4)

déterminés (parfois fragiles et présentant de nombreuses cassu-res récentes). Aucun tamisage n’a été effectué.

Les restes osseux ont été déterminés grâce aux manuels de référence classiques ([5, 9, 42], et [18, 26] pour les petits ruminants), ainsi que de la collection de référence de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes. Ils ont été dénombrés (Nombre de Restes NR) et pesés (Poids [ou plutôt masse] des Restes PR en grammes). Les âges de mortalité ont été estimés à l’aide des dates d’épiphysation pour les mammifères domestiques ([5], pour le chat [31]), et pour les espèces sauvages : [25] pour le cerf, [46] pour le chevreuil). Les âges de mortalité ont été estimés à l’aide des éruptions [4, 45] et usures dentaires. Pour les usures, les méthodes utilisées sont celles de DUCOS [46], avec réalisation de radiographies afin d’obtenir les hauteurs de fûts dentaires pour les mâchoires comportant des dents enchâssées (les précautions relatives à l’utilisation de la radiographie pour ces mesures sont dans LEWIS [30]), combinée aux stades d’usure de GRANT [22] et PAYNE [32] pour les caprinés, et comparée à des mandi-bules d’âge connu. Les âges estimés à partir des dents pour le chevreuil sont ceux donnés par TOMÉ et VIGNE [46]. Les NMI (Nombre Minimum d’Individus) ont été décomptés [37] : le NMI fréquence (D/G) puis le NMI de combinaison à l’aide des âges estimés sur les dents et d’après les soudures épiphysaires. Les os ont aussi été mesurés pour les os épiphysés suivant les recommandations de VON DEN DRIESCH [13] et d’EISENMANN pour les équidés [15], ainsi que les grandes longueurs des os de juvéniles non épiphysés. A l’aide de certaines de ces mesures, des hauteurs au garrot pour les caprinés [43] ont pu être estimées. L’âge du fœtus de cheval a pu être évalué à l’aide de PRUMMEL [39]. Les traces visibles sur les os ont été répertoriées (traces de découpe et brûlures).

Résultats

A/ COMPOSITION GÉNÉRALE DE LA FAUNE

Le tableau II indique les NR et PR en valeurs absolues et relatives (%).

Malgré un faible nombre de restes déterminés (82), le spectre de faune est assez varié. Les artiodactyles domes-tiques sont représentés par le bœuf, le mouton et la chèvre. Trois autres mammifères domestiques sont présents : le chat, le cheval et l’âne. Les NR des espèces consommées et non consommées sont presque égaux. Le NR des mammifères sauvages est, proportionnellement aux espèces domestiques, relativement élevé, du fait notamment de la présence de plusieurs vestiges osseux de jeune cerf. Les autres animaux déterminés sont la poule et un mollusque bivalve. Quels que soient les taxons considérés, leurs importances respectives en NR et en PR sont pratiquement équivalentes (fig. 4).

B/ RÉSULTATS PAR ESPÈCE

1

1)) MMaammmmiiffèèrreess ddoommeessttiiqquueess ccoonnssoommmmééss

Le tableau III montre la répartition des parties du squelette pour les deux seules espèces de mammifères domestiques consommées attestées. Il s’agit du bœuf et des caprinés.

Le bœuf

Vingt-et-un restes ont été attribués au bœuf, pour un poids de 1574,6g. Ces restes sont relativement peu fragmentés : 75 g par reste. Malgré un nombre de restes peu élevé, toutes les grandes parties anatomiques sont représentées (tabl. III). L’estimation du Nombre Minimum d’Individus (NMI) et des âges de mortalité a été réalisée à partir des dents. Les résultats sont regroupés dans le tableau IV.

Les données issues de l’observation de l’état d’épiphysation des os du squelette post-crânien (annexe 1) confirment les données d’âges obtenus à partir des dents, soit des individus déjà âgés. Un seul métatarse a été attribué à un mâle. Toutes les données ostéométriques sont en annexe 2, mais aucune des mesures prises ne permet d’évaluer le gabarit des animaux, qui cependant sont de petit format.

Des traces de couperet ont été observées sur 7 os (3 man-dibules (fig. 5), 1 humérus, 1 métatarse, 1 phalange proximale, 1 vertèbre lombaire). Quelques traces de couteau ont été relevées (2 mandibules, 1 radius et 1 vertèbre lombaire) et une trace de coup de nature indéterminée sur une vertèbre lombaire. Des traces de brûlures de couleur noire (fig. 6) sont observables sur toute ou partie de l’os (5 restes) et 3 vestiges présentent des fissures ou un " éclatement" pouvant être dues à la présence/proximité d’une source de chaleur importante.

Les caprinés : mouton et chèvre

Douze restes ont été attribués aux caprinés, pour un poids de 222,3g soit un indice de fragmentation de 18,5 g par reste. Parmi ces vestiges, trois sont attribués au mouton, trois à la chèvre et les 6 autres n’ont pu être déterminés au niveau spécifique. C’est surtout la tête qui est représentée (9 restes sur 12), et notamment les dents (avec ou sans os). Seuls trois méta-podes ont été retrouvés pour le squelette post-crânien (tabl. III). Quatre individus ont pu être individualisés d’après leurs dents et leur âge de mortalité comme indiqué dans le tableau V.

Un métatarse et deux métacarpes indiquent un âge de plus de 36 mois. En combinant les données sur les dents et le squelette post-crânien, on obtient un NMI total de 6, dont au moins trois moutons et une chèvre.

Toutes les données ostéométriques sont en annexe 2. La grande longueur (estimée) d’un métacarpe attribué à une chèvre permet d’évaluer la hauteur au garrot [43] à 78 cm, ce qui est d’un grand format.

FIGURE4 : Importance relative des différents taxons en pourcentage du NR (Nombre de Restes) et du PR (Poids des Restes en grammes).

(5)

déterminés indéterminés Total N NRR 82 191 273 % % NN RR 30 70 100 P PRR 2641,6 33,3 2674,9 % % PP RR 98,8 1,2 100 M

MAAMMMMIIFFEERREESS ddoommeessttiiqquueess

bœuf

mouton / chèvre

équidé chat

ssaauuvvaaggeess

cerf chevreuil lièvre

ttoottaall MMaammmmiiffèèrreess O OIISSEEAAUUXX poule M MOOLLLLUUSSQQUUEESS pectinidé T TOOTTAALL Bos taurus

Ovies aries / Capra hircus Equus sp. Felis catus Cervus elaphus Capreolus capreolus Lepus europaeus Gallus domesticus Pecten sp. N NRR 21 12 23 3 12 5 3 7 799 2 1 8 822 % % NN RR 25,6 14,6 28,0 3,7 14,6 6,1 3,7 9 966,,33 2,4 1,2 1 10000 P PRR 1574,6 222,3 456,2 10,9 283,1 77,4 2,1 2 2662266,,66 6,4 8,6 2 2664411,,66 % % PP RR 59,6 8,4 17,3 0,4 10,7 2,9 0,1 9 999,,44 0,2 0,3 1 10000

TABLEAU1 : Principales caractéristiques du "corpus" archéozoologique (NR : Nombre de restes, PR : Poids des Restes en grammes, fragmentation en gramme par restes).

TABLEAU2 : Spectre de faune total : répartition numérique et répartition pondérale (NR : Nombre de Restes, PR : Poids des Restes en gramme).

ccoorrnniilllloonn oosssseeuuxx m

maaxxiillllaaiirree aavveecc ddeennttss ddeennttss ssuuppéérriieeuurreess m

maannddiibbuullee ssaannss ddeennttss m

maannddiibbuullee aavveecc ddeennttss ddeennttss iinnfféérriieeuurreess vveerrttèèbbrreess ccôôtteess ssccaappuullaa hhuumméérruuss rraaddiiuuss uullnnaa m mééttaaccaarrppiieennss ccooxxaall fféémmuurr ttiibbiiaa ccaallccaanneeuumm m mééttaattaarrssiieennss pphhaallaannggee pprrooxxiimmaallee pphhaallaannggee mmooyyeennnnee pphhaallaannggee ddiissttaallee ttoottaall NR 1 1 3 1 2 1 1 3 1 1 2 2 1 1 21 %NR 28,6 9,5 4,8 19,0 19,0 19,0 100 O Ovviiss NR 2 1 3 3(/12) O Ovviiss // CCaapprraa NR 1 1 1 3 6 6(/12) C Caapprraa NR 1 1 1 3 3(/12) O Ovviiss // CCaapprraa %NR 75 -16,7 8,3 100

TABLEAU3 : Répartition des restes osseux de bovinés et caprinés suivant les éléments squelettiques (NR : Nombre de Restes). B

(6)

Une seule trace de couperet a été observée sur une mandi-bule en arrière de la 3èmemolaire. Deux traces de couteau ont

été relevées sur un métacarpe. Certaines mandibules et dents sont cassées, ainsi qu’un métacarpe, et un métatarse présente un coup donné sur la diaphyse ("éclatée"). Une dent, une mandibule et les deux métacarpes comportent des traces de calcination et/ou de carbonisation (Fig. 7).

2

2)) MMaammmmiiffèèrreess ddoommeessttiiqquueess ""nnoonn--ccoonnssoommmmééss""

Ils sont considérés comme " non consommés ", car aucune trace ne permet d’attester d’une quelconque consommation. Le tableau VI montre la répartition des parties du squelette pour ces mammifères, les équidés et le chat.

Les équidés

Vingt-et-un restes ont été attribués aux équidés, pour un poids de 456,2 g. Le poids moyen des vestiges est de 19,8g par reste, soit un bon état général de conservation, d’autant plus que 18 restes appartiennent à un très jeune individu (fig. 8) avec plusieurs os entiers (cf. ostéométrie (GL) en annexe 2) uniquement du squelette post-crânien (poids moyen des restes du juvénile : 10g / reste). Ce foetus est âgé d’environ 40 semai-nes (âge estimé à l’aide des GL d’après PRUMMEL [39]).

Trois os de membres d’adultes (pour un poids total de 276,2 g) ont été déterminés : un reste d’âne et deux attribués au cheval (dont un probable). Il n’est toutefois pas possible d’écarter l’hypothèse de la présence de mule ou de mulet, du fait de la difficulté de leur détermination et de l’absence des os permettant cette détermination ([19, 36]). Le NMI total des équidés est de 3, dont un âne de plus de 15 mois, un cheval de plus de 12 mois. Un fémur de petite taille qui appartient à un équidé d’espèce indéterminée indique un âge de moins de 42 mois (tabl. VII).

Un coup de couperet a pu être observé sur le métapode d’âne juste au-dessus de l’épiphyse. Des traces de carbonisation (coloration noire) sont visibles sur ce même métapode. Sur les vestiges osseux du fœtus dans le dernier quart de gestation, une seule trace ancienne de couteau a pu être observée.

Le chat

Trois restes (1 mandibule et 2 fémurs) ont été attribués au chat (fig. 9), pour une masse de 10,9g (fragmentation : 3,6g). Le NMI d’après les fémurs est de 2 et d’après les soudures épiphysaires, ces 2 individus sont âgés de plus d’un an (Smith, 1969 in [31]). Sur la mandibule, les prémolaires 3 et 4, ainsi que la carnassière sont sorties : l’individu a au moins 6 mois. Les données ostéométriques sont en annexe 2. La mandibule et un des deux fémurs sont cassés mais on n’observe pas de traces de découpe d’origine anthropique (ni couteau, ni couperet).

3

3)) MMaammmmiiffèèrreess ssaauuvvaaggeess

Ils sont représentés par trois espèces : le cerf, le chevreuil et le lièvre. Le tableau VIII montre la répartition des parties

du squelette de ces mammifères sauvages.

Le cerf

Douze restes ont pu être attribués au cerf, pour une masse de 283,1g, soit un indice de fragmentation de 23,6g par reste. Le NMI est de 2 : un adulte représenté par un fémur dont l’extrémité proximale est soudée, âgé de plus de 3 ans [25], et un très jeune animal représenté par 11 os du squelette post-crânien, dont toutes les épiphyses sont non soudés, ce qui indique au moins un âge de moins de 10 mois (extrémité distale de l’humérus). Il s’agit très probablement d’un nouveau-né étant donné la petite taille des éléments squelet-tiques (fig. 10). Les données ostéométriques sont indiquées en annexe 2. Le fémur d’adulte présente des traces de couperet au niveau de sa tête et sur la diaphyse ; des traces de couteau sont visibles sur et à proximité de l’extrémité proxi-male. Deux traces de brûlures (noires) sont aussi visibles. Seules deux très fines incisions ont pu être décelées sur un des deux métacarpes du très jeune individu.

Le chevreuil

Il est représenté par 5 restes qui pèsent 74,4g (indice de fragmentation : 14,9g). Ces 5 os appartiennent très probablement à un même individu (fig. 11) dont l’âge peut être estimé entre 6 mois et 1 an (mandibule : avec dp2, dp3, dp4, M1 sortie, M2 en éruption : entre 4 et 8 mois, aucun des os du squelet-te post-crânien n’a d’épiphyse soudée à la diaphyse : moins de 15 mois [46]). Une anomalie est présente sur les deux fémurs (symétrie) : il s’agit d’une ostéopénie, disparition de la corti-cale qui laisse apparaître l’os spongieux, par défaut de calci-fication ou minéralisation. Cette anomalie est plus marquée sur l’extrémité distale que sur la proximale. Le même type de lésion se retrouve sur le tibia et le métacarpe, mais de façon moins prononcée. Seules deux fines incisions parallèles sur la face médiale de la mandibule ont été observées.

Le lièvre

Trois vestiges osseux ont été attribués au lièvre (PR = 2,1g). Ces trois vestiges de coxal appartiennent très certainement à un seul individu de plus de 5 mois (référentiel lapin [21]). Aucune trace de découpe n’a été relevée.

4

4)) OOiisseeaauuxx ddoommeessttiiqquueess :: la poule

Deux restes de poule ont été déterminés pour un PR de 6,4g. Ces deux os entiers (ostéométrie en annexe 2) appar-tiennent à un adulte. Deux fines incisions au couteau sont présentes sur l’extrémité proximale du fémur.

5

5)) CCooqquuiillllaaggeess

Un morceau de coquille a également été retrouvé (fig. 12). Il s’agit d’un mollusque bivalve de la famille des Pectinidés, le genre et l’espèce probables étant Pecten maximus, la

(7)

m

méétthhooddee ddee ddéétteerrmmiinnaattiioonn ddee ll''ââggee PP44 MM11 MM22 MM33 ââggee eessttiimméé

ddeennttss iissoollééeess supérieure indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 1,18 6,5 ans et plus

inférieure indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 2,87 entre 6,5 et 9 ans

stades d'usure Grant (1982) g

m

maannddiibbuulleess indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 3,09 environ 6,5 ans

stades d'usure Grant (1982) g

indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 1,48 2,56 plus de 6,5 ans

stades d'usure Grant (1982) k-l h-j

indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 1,17 1,82 2,40 environ 9 ans

stades d'usure Grant (1982) f-g k-l l j

N

NMMII ddeennttss == 44

TABLEAU4 : Âges estimés des bovins d’après leurs dents, à l’aide des stades d’usure de GRANT [22] et de la méthode de DUCOS [14], avec i = indice d’usure, H = hauteur du fût de la bifurcation des racines au point le plus supérieur du croissant antérieur et D = diamètre transverse du collet. Les données métriques des dents sont en annexe 2.

m

méétthhooddee ddee ddéétteerrmmiinnaattiioonn ddee ll''ââggee PP33 PP44 MM11 MM22 MM33 ââggee eessttiimméé ddeennttss iissoollééeess inférieure indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 4,83

stades d'usure Grant (1982) b entre 1 et 2 ans inférieure stades d'usure Grant (1982) f-g

autre observation (M3) défaut d'usure ; usée, cassée (colonnette distale absente) au moins 2 ans m

maaxxiillllaaiirree indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 1,72 un peu plus de 2 ans

(mais moins de 3 ans)

m

maannddiibbuulleess mouton indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 3,49 4,64 5,47

stades d'usure Grant (1982) E h f E environ 2 ans

stade Payne (1973) D-E

âge éruption : Silver (1969) et Barone (1976) en éruption en éruption en éruption mouton indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 1,49 2,51 4,15

stades d'usure Grant (1982) j k g g entre 2 et 3 ans

stade Payne (1973) E

capriné indice d'usure (i=H/D), méthode de Ducos (1968) 2,83

stades d'usure Grant (1982) g-h entre 1 et 2 ans N

NMMII ddeennttss == 44 TABLEAU5 : Âges estimés des caprins d’après leurs dents, à l’aide des dates d’éruption [4, 45] et usures dentaires [14, 22: avec i =

indice d’usure, H = hauteur du fût de la bifurcation des racines au point le plus supérieur du croissant antérieur et D = diamètre transverse du collet). Toutes les données métriques des dents sont en annexe 2.

TABLEAU6 : Répartition des restes osseux des mammifères non-consommés suivant les éléments squelettiques (NR : Nombre de

Restes).

Equus sp. Felis catus

aadduullttee ttrrèèss jjeeuunnee

N

NRR NNRR NNRR

m

maannddiibbuullee aavveecc ddeennttss 1

v veerrttèèbbrreess 4 ccôôtteess 2 h huumméérruuss 2 m mééttaaccaarrppiieennss 2 ccooxxaall 2 fféémmuurr 1 2 2 ttiibbiiaa 2 m mééttaattaarrssiieennss 1 m

mééttaappooddeess 1 (âne)

p

phhaallaannggee pprrooxxiimmaallee 1 (cheval) 1

(8)

FIGURE5 : Traces de découpe sur une mandibule de bœuf (face médiale).

FIGURE7 : Métacarpe et mandibule de caprinés présen-tant des traces de brûlures.

FIGURE 8 : Restes osseux de squelette postcrânien de fœtus d’équidé.

FIGURE9 : Fémur et mandibule de chat. FIGURE10 : Vestiges osseux du squelette

post-crânien d’un très jeune cerf.

FIGURE11 : Eléments du squelette du jeune chevreuil. FIGURE 12 : Fragment de valve droite de

coquille Saint-Jacques.

FIGURE 6 : Phalanges de bœuf (passées au feu pour les deux de gauche).

(9)

o

oss ééttaatt dd''ééppiipphhyyssaattiioonn iinnddiiccaattiioonn dd''ââggee

phalange proximale (cheval) S plus de 12-15 mois

métapode (âne) S plus de 15 mois

fémur ED NS moins de 42 mois

TABLEAU 7 : Données d’âge des équidés basées sur l’observation du degré d’épiphysation des os (avec ED : extrémité distale,

S : soudé, NS : non soudé) d’après les données de BARONE [5] relatives au cheval.

TABLEAU8 : Répartition des restes osseux des mammifères sauvages suivant les éléments squelettiques (NR : Nombre de Restes).

Cervus elaphus Capreolus capreolus Lepus europaeus

aadduullttee ttrrèèss jjeeuunnee jjeeuunnee

N

NRR NNRR NNRR NNRR

mandibule avec dents 1

humérus 2 radius 2 ulna 1 métacarpiens 2 1 coxal 1 3 fémur 1 2 2 tibia 1 phalange proximale 1 ttoottaall 1122 55 33

coquille Saint-Jacques. En effet, la coquille n’est pas entière et il n’y a pas la valve gauche ce qui rend plus difficile la détermination. Les mesures de cette valve creuse sont indi-quées en annexe 2. Elle est usée, polie sur toute sa surface.

Discussion

La discussion porte sur la conservation, l’importance relative des différentes espèces, ainsi que sur l’utilisation des animaux pour leur cuir sur ce site des XIIe-XIIIe siècles. Toutes les

interprétations sont posées à titre d’hypothèses du fait du nombre limité de restes déterminés et attribués à chaque taxon. Cependant avant d’aborder la discussion proprement dite, cette étude va être replacée dans le cadre de l’archéo-zoologie médiévale en Espagne.

A/ L’ARCHÉOZOOLOGIE EN ESPAGNE : NOTES

HISTORIOGRAPHIQUES SUR LA PÉRIODE MUSULMANE

Les premiers travaux archéozoologiques dans ce pays remontent à la fin des années 1960 et au début des années 1970 [1], mais les niveaux islamiques ne sont pas abordés [2, 3]. Relatant la recherche en archéozoologie en Espagne, BENITO IBORRA [8] mentionne les rares cas d’études archéozoologiques relatifs à la faune d’époque médiévale. On trouvera, par ailleurs un synopsis actualisé dans FERNANDEZ [17]. Pour la période islamique, il rapporte l’analyse du site de Sant Martì (Lleida, Segria) par MIRÓ (étude inédite) et l’analyse ostéologique de deux silos du Pla d’Almata et du hisn (château) de Balaguer (Lérida) par CORTES, LLUROS et

TORRES (1986). Il souligne l’existence enfin de l’étude méthodologique des fractures intentionnelles des ossements réalisée par CHAVES, MORALES, SERRANO et DE LA TORRE en 1987 qui intègre deux sites musulmans : celui d’Angosta de los Mancebos (Madrid) et celui de Torre del Andador (Teruel). Dans une moindre mesure, l’analyse de la faune de l’alquiera islamique médiévale de la Sierra de Espadán (Castellón) a donné lieu à étude (KLEIN et CRUZ-URIBE, 1985), ainsi que la faune de la Rábita califale des Dunas de Guardamar (Alicante) [BENITO IBORRA, 1987 in [8]].

De plus, BENITO IBORRA [8] aborde deux contextes archéologiques qui pourront être rapprochés du site de La Barrera : le Castillo de la Mola (origine début XIIIesiècle) et

le Castillo del Río (époque Almohade). Les travaux récents de LENTACKER et ERVYNCK [29] sur le matériel animal de Saltés (Huelva) serviront également de comparaison.

Le peu d’études archéozoologiques réalisées provenant de contextes musulmans en Espagne met donc en évidence l’intérêt de cette étude, même si le corpus étudié est très limité en nombre et n’autorisera pas d’extrapolations statistiques.

B/ CONSERVATION DES VESTIGES OSSEUX

La conservation dans la structure archéologique (silo converti en dépotoir) étudiée est relativement bonne. En effet les os de jeunes animaux sont plus fragiles (aspect spongieux) et plus sujets à la conservation différentielle [11]. Néanmoins trois squelettes de jeunes, voire de très jeunes individus d’équidé, cerf et chevreuil ont été retrouvés sur le site, témoin d’une relativement bonne conservation. De plus les

(10)

vestiges osseux semblent peu altérés en surface et avoir été pour partie épargnés par les facteurs taphonomiques tels que racines, dents de carnivores, omnivores et rongeurs. L’hypothèse d’un enfouissement rapide sans action des nécrophages semble probable. De plus, l’indice de fragmen-tation est faible : 32,2g par reste comme masse moyenne des restes déterminés. De nombreux os (34) sont (presque) entiers, plus particulièrement ceux des juvéniles (23).

Cependant, malgré la conservation d’os plus fragiles de jeunes, une partie des os d’individus adultes semble fragilisée, notamment sous l’effet de la chaleur, le toucher est friable et ressemble à celui du plâtre. De plus, de nombreuses cassures sont récentes (fouilles et post-fouilles), et une bonne partie des petits fragments indéterminés (174 indéterminés sur 191, pesant 10,4g, soit un indice de fragmentation de 0,06g/reste ; Total indéterminés = 0,2g/reste) semblent provenir des vestiges déterminés.

Aucun des vestiges de jeunes animaux (34 restes sur 79 restes de mammifères déterminés) ne comporte de trace de brûlure, tandis que 27 à 35,5% des dents et os des individus plus âgés en comportent. Ce pourcentage est différent suivant que l’on tient compte uniquement de la coloration noire des vestiges (12 restes), ou si l’on y ajoute les os présentant des fissures ("éclatement" de l’os ainsi fragilisé) pouvant être dues à la présence/proximité d’une source de chaleur importante (4 restes). L’hypothèse d’une cuisson à la flamme directe peut être avancée pour le fémur de cerf (loca-lisation d’une trace noire de brûlure sur l’extrémité proximale), mais pour les autres vestiges, il semblerait que l’on ait plutôt affaire à des traces de cuisson "secondaire", les os étant jetés dans le feu ou se seraient retrouvés à proximité d’une impor-tante source de chaleur. De plus le remplissage du silo était constitué en grande partie de cendres.

Une partie de la faune du site ne peut être appréhendée du fait des conditions de fouilles empêchant un ramassage exhaustif (pelleteuses) et du fait de l’absence de tamisage : il manque très probablement une bonne partie des petits os et des petites espèces. Il serait par exemple étonnant que, aussi proche d’une rivière (fig. 1 et [35]), les habitants n’aient consommé aucune espèce de la faune piscicole.

C/ LES TAXONS REPRÉSENTÉS SUR LE SITE DE LA BARRERA

1

1)) AAnniimmaauuxx ddoommeessttiiqquueess

Ils sont représentés par 5 espèces de mammifères et un oiseau.

Concernant les mammifères, seule la consommation de viande de boeuf est attestée de façon certaine. Ses restes com-portent en effet une dizaine de traces de découpe de boucherie. Avec 21 restes, il est le deuxième animal le plus représenté du corpus faunique. Cette espèce n’est cependant que peu représentée (environ 10%) sur les trois sites de comparaison : le Castillo de la Mola et Castillo del Río [8] et la ville de Saltés [29] (ces trois sites comprennent majoritaire-ment des déchets alimajoritaire-mentaires). Les individus consommés sont des adultes déjà âgés : plus de 4,5 ans d’après l’état de

soudure d’une vertèbre (toutes les épiphyses des autres os sont soudées) et 6,5 ans et plus d’après les dents. Ces âges estimés sont en accord avec les données des sites de comparaison (1 subadulte pour 5 à 6 individus âgés de 4 ans et plus). La consommation d’animaux de réforme, après une utilisation pour du travail et/ou production de lait semble donc probable. D’après BENITO IBORRA [8], le bœuf musulman est de petit format, tout comme celui de la période chrétienne (par contre il passe de 10% du NR à 64-86% à l’époque chrétienne).

Les caprinés sont des subadultes (1 à 2 ans) ou des adultes (plus de 2 ans). La production de laine et/ou de lait peut être envisagée, mais ne peut être certaine du fait du faible nombre de restes. Ces classes d’âges sont également celles présentes sur les sites de comparaison, en revanche ce sont les animaux les mieux représentés en NR : entre 50 à 80%. Contrairement au bœuf où toutes les grandes parties anatomiques sont représentées, la répartition des parties du squelette des caprinés est originale. En effet, seule la tête et les métapodes sont représentés, ce qui peut indiquer un prélèvement de la peau (cf. infra : partie D).

Le taxon le plus représenté en nombre de restes est l’équidé. Cependant sur 23 restes, 18 appartiennent à un même individu : un fœtus en fin de gestation ou un nouveau-né. Deux espèces ont pu être déterminées : l’âne et le cheval, pour un reste chacun. L’hypothèse du mulet n’est cependant pas à écarter. En al-Andalus en effet, une mulasserie locale est bien attestée à cette période [33]. Sur les sites archéologiques les équidés sont très peu représentés (au mieux quelques pourcents sur les trois sites de comparaison).

Une seule espèce de carnivore domestique est représentée sur le site : il s’agit du chat. Les deux individus sont des adultes, vivant probablement en commensal de l’homme. Une seule espèce de la basse-cour est consommée : la poule.

2

2)) MMaammmmiiffèèrreess ssaauuvvaaggeess

Ils sont représentés par trois espèces. Seule la consommation du cerf adulte est certaine ; un individu jeune (nouveau-né) est présent. Le chevreuil est représenté par un seul individu dont l’âge peut être estimé entre 6 mois et 1 an. Le lièvre, représenté par un seul individu, a pu être consommé. L’acquisition de ces trois taxons a pu se faire par la chasse aux alentours du site. La chasse (lièvre, cerf, bouquetin et sanglier) est attestée sur les deux châteaux étudiés par BENITO IBORRA [8], probablement en lien avec un statut social élevé. De même, sur le site de Saltés [29] les espèces chassées sont attestées (cerf, chevreuil, lièvre et oiseaux). Dans tous les cas les taxons sauvages représentent moins de 10% du total du NR.

3

3)) MMoolllluussqquueess

Il existe deux espèces de coquilles Saint-Jacques morpho-logiquement très proches : l’une, Pecten jacobeus, présente en Méditerranée et au sud de l’Espagne en Atlantique, et l’autre Pecten maximus en Atlantique du Portugal à la Norvège. Cependant, POPPE et GOTO [38] soulignent que des intermédiaires entre les deux espèces existent au large du

(11)

Portugal, près de Gibraltar. Il y a souvent eu confusion entre les deux "espèces". Ainsi, comme l’expliquent GRUET et BONNISSENT [23], P. jacobeus est mal nommée, en ce sens que la coquille Jacques du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle était donnée ou vendue au pèlerin à Compostelle après le pèlerinage, en signe d’accomplissement du pèlerinage. Il s’agissait donc de coquilles prises localement sur l’Atlantique de la côte cantabrique, et non en Méditerranée. Le pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle aurait débu-té dès le IXesiècle, mais le symbole de la coquille n’apparaît

avec certitude qu’au Xeou XIesiècle [27, 28].

La coquille retrouvée à La Barrera est usée, polie sur toute sa surface. Elle a pu être ainsi polie par l’eau de mer, puis rejetée et collectée sur la plage, et ensuite transportée vers le site. Il est possible, sans que le fragment retrouvé ne permette de l’attester, qu’elle ait eu un usage, notamment de parure ou de signe de pèlerinage. P. maximus est également attestée sur le site de Saltés comme étant une espèce fréquente.

D/ PRODUCTIONS ANIMALES : L’HYPOTHÈSE DU CUIR

La présence de plusieurs jeunes individus, un sujet périnatal d’équidé, un de cerf, et un jeune chevreuil, semble être une caractéristique particulière de ce dépôt. Ces trois individus sont représentés par plusieurs os de leur squelette, notamment post-crânien : 18 restes pour l’équidé (sur 23 au total pour ce taxon), 11 (sur 12) pour le cerf et 5 (sur 5), dont une mandibule pour le chevreuil. Le nombre de restes de ces trois individus est largement dominant par rapport au nombre de restes attribués à leurs espèces respectives : 85% des restes de ces trois taxons appartiennent en effet aux juvéniles.

Peu de traces de découpe, et au couteau uniquement, ont pu être observées sur les os de ces individus. Sur les vestiges osseux de l’équidé une seule trace très superficielle de couteau sur la partie distale d’un tibia a pu être repérée. Pour le cerf, deux très fines incisions ont pu être décelées sur un des deux métacarpes. Et pour le chevreuil, seules deux fines incisions parallèles sur la face latérale de la mandibule ont pu être observées. Cette localisation anatomique particulière des incisions serait compatible avec un prélèvement de la peau lors de la phase de dépouillement.

L’âge de ces individus, ainsi que les quelques traces au couteau à localisation anatomique caractéristique d’un prélè-vement de la peau [44], oriente donc vers une hypothèse de production de cuir. De plus, toutes les parties anatomiques sont représentées, ce qui laisse à penser que le cuir a été prélevé et l’animal, ainsi dépouillé, rejeté dans le silo converti en fosse dépotoir.

La répartition anatomique des restes osseux de caprinés, malgré un faible "corpus", orienterait aussi vers une hypo-thèse de prélèvement de la peau. En effet plusieurs exemples archéozoologiques datant de différentes périodes attestent d’une répartition anatomique particulière des os de caprinés sur les sites d’ateliers de tanneurs ([40] par exemple). D’après SERJEANTSON [44], les concentrations de restes crâniens et de "bas de pattes" sont les témoignages du prélè-vement de peaux en vue de leur traitement ultérieur par un artisan spécialisé. BORGARD et al. [10] signalent

l’abon-dance de certains organes squelettiques de caprinés : les cor-nillons, les métapodes, et surtout les phalanges et vertèbres caudales, ainsi que les petits os des carpes et tarses et les sésamoides. De même FABRE et al. [16] retrouvent parmi les os de caprins juvéniles et jeunes adultes, les os crâniens et les os des extrémités distales des membres (métapodes, phalanges et sésamoïdes), tout comme BAXTER [6]. Toutefois, cette répartition anatomique particulière ("bas de pattes" et restes crâniens) n’est pas toujours le témoin d’un artisanat de la peau [40], mais peut résulter d’autres activités artisanales (boucherie, artisanat de l’os par exemple).

Sur le site de Bonares, les os de caprinés ne sont représentés que par le crâne et les métapodes, ce qui est en partie en adé-quation avec les parties squelettiques retrouvées sur les sites de tannerie avérés. L’absence de certains os sur le site peut être liée au faible nombre de restes retrouvés, mais aussi liée à la collecte des vestiges lors des fouilles archéologiques.

Les traces de prélèvement de la peau au couteau sont également de bons indicateurs. Ainsi par exemple, BAXTER [6] observe des traces au couteau pour l’enlèvement des pieds, faisant probablement partie de la procédure de prélè-vement de la peau, avec notamment des marques au couteau sur les métapodes. À Bonares, un métacarpe comporte deux traces de couteau pouvant correspondre à un prélèvement de la peau. FABRE et al. [16], RODET-BELARBI et al. [40] observent (entre autres) ces mêmes types de traces de dépouillement.

Ainsi, à Bonares, la répartition anatomique des restes de caprins et les traces d’écorchement sont des indices ténus mais tangibles en faveur de l’hypothèse d’un prélèvement de la peau des caprinés en vue d’une production de cuir, même si l’hypothèse d’une consommation du cinquième quartier ne peut être écartée [40, 44].

La peau de nombreuses espèces [12, 44] peut être prélevée en vue d’une fabrication de cuir. Ainsi, le chat et le lièvre déterminés à Bonares ont pu fournir leurs peaux, même si le lièvre a tout aussi bien pu être consommé (ou les deux). Les vestiges osseux de ces deux taxons ne comportent pas de tra-ces de prélèvement de la peau, mais l’absence de tratra-ces n’est pas un élément en défaveur d’un prélèvement de la peau [44].

La présence de juvéniles, et notamment de nouveau-nés, dont le cuir est très apprécié, les parties squelettiques repré-sentées pour les caprinés, les différentes espèces présentes, ainsi que les traces de dépouillement au couteau [12, 16, 44] orientent l’interprétation du dépôt archéozoologique vers un prélèvement de peau en vue d’une fabrication de cuir, répu-té depuis fort longtemps dans cette région. En effet, la proxi-mité avec la ville de Cordoue, réputée pour sa production de cuir de qualité et la forte réputation du cuir ibérique attestée dès le VIIIe siècle, et qui a continué jusqu’à la période

moderne [12], plaident pour une production de cuir à partir de peaux soigneusement sélectionnées pour leurs qualités techniques. Cette production de cuir peut aussi être destinée, comme Ma J. VIGUERA MOLINS nous l’a suggéré, à la

fabrication de parchemins [47, 48], indispensables à la réali-sation de manuscrits.

(12)

Conclusion

Cet ensemble archéozoologique provenant d’un silo converti en fosse dépotoir est relativement original par le nombre d’espèces identifiées assez élevé (11 taxons déterminés) proportionnellement au nombre total de restes déterminés (84). Seule une partie des animaux est susceptible d’avoir été consommée ; il s’agit du bœuf, du cerf, peut-être des caprinés, et de la poule. La présence de quelques jeunes individus (2 sujets périnataux d’équidé et de cerf et un jeune chevreuil) dont une bonne partie du squelette est présente, semble aussi être une caractéristique particulière de ce dépôt. Leur pré-sence peut être due à un prélèvement du cuir, production réputée depuis fort longtemps dans la région. Cette hypothèse de prélèvement de la peau peut aussi s’appliquer au chat et aux caprinés (répartition particulière des parties anatomiques). L’hypothèse du cuir d’après les données archéozoologiques est vraisemblable dans une région encore actuellement très réputée pour ce produit. Aucun indice de consommation n’a pu être relevé sur les vestiges de lièvre, même si cette hypothèse est quasi certaine, en plus d’un prélèvement possible de

four-rure. Les vestiges fauniques retrouvés correspondent donc à des rejets de consommation et de pelleterie. Dans l’ensemble peu de traces de découpe sont visibles. De plus, une espèce est absente du spectre faunique : il s’agit du porc (et également de son équivalent sauvage, le sanglier). Elle est parfois pré-sente dans des sites contemporains : BENITO IBORRA [8] signale cette espèce dans les niveaux chrétiens et musul-mans. Cette absence peut en partie s’expliquer par le faible corpus, mais aussi par le rôle joué par l’Islam, même s’il existe une certaine tolérance quant à cet interdit.

Remerciements

Nous remercions tout particulièrement A. Bazzana, direc-teur de recherche au CNRS (UMR 5648, CIHAM, Lyon II) d’avoir attiré notre attention sur l’intérêt archéozoologique du site de Bonares, Y. Gruet pour les informations sur la coquille Saint-Jacques, A. Bridault pour la confirmation de la détermination du jeune cerf, et C. Picard pour l’aide à la mise en forme définitive du manuscrit.

Annexes

o

oss ééttaatt dd''ééppiipphhyyssaattiioonn nnoommbbrree dd''oobbsseerrvvaattiioonnss iinnddiiccaattiioonn dd''ââggee

radius EPS 3 plus de 12-15 mois

phalange moyenne S 1 plus de 15-18 mois

phalange proximale S 2 plus de 20-24 mois

calcanéum S 1 plus de 36 mois

vertèbre lombaire SV 1 environ 4,5 - 5 ans

vertèbre lombaire NS 1 plus de 4,5 - 5 ans

B

Boovviinnss mesure valeurs

os frontal 47 138,0 46 492,4 44 140,0 vertèbre lombaire BF cr 34,1 40,7 HF cr 34,2 40,6 BF cd [49] HF cd [44] H 97,1 humérus BT 79,6 radius Bp [70] - [72] SD 38,0 32,8 40,6 Dd - - 21,0 CD 98,0 [60] 101,0 fémur SD 90,0 CD 29,2 métatarse Bp 48,8 45,3 Dp 45,8 42,1 SD 29,5 26,1 CD 99,0 -DD 28,6 -calcanéum GL 110,9 GB 33,6 ant post

phalange proximale Glpe 55,8 61,5

Bp 30,2 32,3 SD 26,7 26,2 Bd 28,8 30,5 post. phalange moyenne GL 41,1 Bp 30,2 SD 23,5 Bd 26,9 ant. phalange distale DLS 73,4 Ld 54,0 MBS 24,2 B

Boovviinnss Ducos (1968) von den Driesch (1976)

d deennttss iissoollééeess

M1 ou M2 supérieure H 25,5

D 21,6

M3 inférieure H [45]

D 15,6 B 4,7

m

maannddiibbuulleess (radiographies)

M3 H 46,6 L 36,4 D 15,1 B 14,1 15a 77,5 M2 H [26] D 17,6 M3 H 41,2 D 16,1 M1 H 19,2 D 16,4 M2 H 30,6 D 16,8 M3 H 40,1 L 36,5 D 16,7 B 15,1

ANNEXE1 : Âge de mortalité des bovins d’après le degré d’épiphysation des os du squelette post-crânien (avec EP : extrémité proximale, S : soudé, SV : soudure visible, NS : non soudé) d’après BARONE [5].

(13)

C

Caapprriinnss Ducos (1968) von den Driesch (1976)

d

deennttss iissoollééss H 42,1 L 24,8

(M3 inférieure) D 8,7 B 8,7

H - L

-D 8,2 B [8,4]

m

maannddiibbuulleess (radiographies)

M1 H 12,3 D 8,2 M2 H 24,3 D 9,7 M3 H 36,7 L 24,7 D 8,8 B 9,0 7 80,0 8 56,4 9 26,4 15a [38] 15b 23,6 15c 18,5 E Eqquuiiddééss

ffœœttuuss oouu nnoouuvveeaauu--nnéé

humérus GL 107,2 107,8 fémur GL 127,6 127,7 tibia GL 149,9 149,3 métacarpe GL 140,7 -métatarse GL 173,1 -phalange proximale GL 43,9 -aadduullttee

phalange proximale Eisenmann von den Driesch

n cheval 1 GL 79,8 2 - 74,2 3 SD 29,6 4 Bp 51,7 5 Dp 35,3 6 Bd 44,3 7 - 46,0 8 - 41,4 9 - 70,8 10 - 59,8 11 - 59,4 12 - 15,8 13 - 11,7 14 Bfd 40,0 15 Bfp 48,0 métapode - DD 28,4 âne 6 Bd 41,0 10 - 41,0 11 - 37,2 12 - 28,4 C Ceerrff n

noouuvveeaauu--nnéé mesure valeurs

humérus GL 119,8 119,6 radius GL 140,0 métacarpe GL 167,0 -CD 44,0 45,0 SD 12,2 11,8 fémur GL 151,7 150,2 C

Cooqquuiillllee SSaaiinntt--JJaaccqquueess (morceau de valve droite)

hauteur dorso-ventrale env. 95 mm

longueur env. 150 mm de large

C

Caapprriinnééss mesure valeurs

chèvre mouton métacarpe GL [136] -Bp 25,8 -Dp 18,5 -SD 14,2 18,4 CD 44,0 56,0 DD 9,8 12,4 Bd - 28,9 chèvre métatarse Bd 25,5 Dd 18,2 DD 11,4 CD 42,0 C Chhaatt mandibule 5 19,0 7 6,6 9 10,0 10 8,8 M1 L 7,1 B 2,8 fémur GL 98,6 -Bp 18,4 18,5 Dc 9,0 8,8 SD 7,7 8,0 CD 25,0 25,0 Bd 17,5 -C

Chheevvrreeuuiill jjeeuunnee mesure valeur

M1 : diamètre transverse collet 7,5

Métacarpe GL 120,8 DD 13,6 Bp 18,1 SD 10,6 DD 7,9 CD 35,0 fémur GL 137,4 138,4 tibia GL 174,4 P

Poouullee mesure valeur

humérus GL 65,9 Bp 18,8 Bd 14,1 SC 6,7 fémur GL 82,2 Lm 76,6 Bp 16,0 Dp 11,2 SC 6,5 Bd 15,3 Dd 13,9

(14)

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