REFLETS DU VALAIS
CS-Service des paiements <olus>.
Ou comment trouver l'arrangement idéal
pour votre trafic des paiements...
Héritage de la Chine ancienne, le TANGRAM est tin jeu composé de plusieurs/ormes différentes. Avec de la fantaisie et de la logique, on peut les combiner à l ’infini. Il en est de même des 16 prestations différentes du CS-Service des paiements «plus».
\
Y
* I
l
*
4 1
Vous qui préférez vous consacrer à votre entre
prise plutôt qu’à vos paiements: le CS-Service
des paiements «plus» est exactement ce que
vous cherchez. Car il offre de nombreuses
prestations qui vous feront
économiser temps et argent.
Que votre trafic des paiements
soit informatisé ou non. Les combinaisons en
sont aussi nombreuses que celles du Tangram.
Et adaptées à chaque cas particulier. Le
conseiller en service des paiements «plus» de
votre succursale CS vous
renseignera volontiers.
CREDIT SUISSECS
1500 m
H Ô TEL DES M A S Q U E S
Chambre avec TV + vidéo - demi-pension BARBECUE - P RO MENADES ORGANISÉES
PISCINE - TENNIS
7 jo u rs
p ar p e rs o n n e Fr. 4 2 0
.-(du 9 juin à fin septembre) Juillet et août + Fr. 7 0 -Réductions pour enfants: jusqu'à 6 ans gratuit - de 6 à 14 ans 5 0 %
H Ô T E L DES M A S Q U E S 1972 ANZÈRE (VS) - Téléphone 0 2 7 / 3 8 2 6 5 1
SOLEIL
Champéry-Rlanachaux Tél. 0 2 5 / 7 9 11 41 Val-d'llliez Tél. 0 2 5 / 7 7 2 0 77 Les Crosets Tél. 0 2 5 / 7 9 1 4 2 3 Champoussin Tél. 0 2 5 / 7 7 2 7 27Vos stations préférées vous fo n t redécouvrir les joies de la nature avec leurs nouveaux forfaits
PAS À PAS
À TRAVERS LES PORTES-DU-SOLEIL
3 jours dès Frs. 1 4 5 - tout compris 7 jours dès Frs. 3 3 8 - tout compris
Saillon
Communiquer, informer, faire connaître! De l'idée à la réalisation, de la maquette au bon à tirer, en passant par le graphisme, la photographie, le choix des caractères et l'épreuve, une équipe dynamique, compétente est disponible pour conseiller, créer, aider.
C'est ainsi que tout au long de l'année nous réalisons prospectus illustrés, dépliants, affiches.
Avenue de la Gare 19 - 1920 M artigny 1 - Téléphone 0 2 6 /2 2 0 5 2
gaM Ê Ê asË Ê h
LA FLEUR
DE ^IMPRESSION
COULQJRS
DXNAMISeVOS
MeSVŒS
Offrez un
C A D E A U
renouvelé
douze fois
□ Commande
Veuillez adresser votre revue «Treize Etoiles» pendant une année à:
Nom et p r é n o m : ... L o c a lité s :... P a y s : ... offert par Nom et p r é n o m : ... A d r e s s e : ... ... L o c a lité :... Date et s ig n a tu re :... La personne à laquelle vous offrez
«Treize Etoiles» recevra une carte lui indiquant de qui lui vient ce cadeau. Prix de l'abonnement pour une année: Suisse Fr.s. 5 0 Etranger Fr.s. 6 0 -A détacher et expédier sous enveloppe à «Treize Etoiles»
Imprimerie Rillet, 1 9 2 0 Martigny 1
□ Commande
Sans engagement de ma part, je désire bénéficier d'un abonnement gratuit de trois mois à la revue illustrée «Treize Etoiles ». Nom et prénom: ... A d r e s s e :... Localité et p a y s :... h O N Vi KT
BONVIN
GRANDS DOMAINES ________ A SION CENTRE D t DEGUSTATION LAUSANNE S ION •Une proximité
dont vous profitez!
« y -v lF ; b a s e" Z * ST. G A U E N : X v 7 ö l t e n , ^ IDrA • LUZERN / ’
e y* BERN
CHUR •J V
Â
11/
l u gJ o.i l
v vUne des 12 succursales de
l’Office fiduciaire de la Fédéra
tion suisse des cafetiers, restau
rateurs et hôteliers est à proxi
mité de chez vous - prête à vous
assister avec compétence dans
vos activités commerciales... en
pleine connaissance des parti
cularités locales!
Téléphonez... et profitez
ainsi de la proximité de ces con
seillers compétents et dévoués!
1700 Fribourg av. du Midi 13 tél. 0 3 7 /2 4 6 5 1 2 1204 Genève bd Georges Favon 24 tél. 0 2 2 /2 9 8611 1009 Pully av. Gén. Guisan 42 tél. 0 2 1 / 2 9 9 7 1 5 1950 Sion place du Midi 24 tél. 0 2 7 /2 2 34 45 4051 Bâle Steinenvorstadt 53 tél. 0 6 1 /2 2 28 40 3014 Berne Standstrasse 8 tél. 0 3 1 /4 2 8 3 55 7000 Coire Quaderstrasse 5 tél. 0 8 1 /2 2 36 42 6002 Lucerne Pilatusstrasse 24 tél. 0 4 1 /2 3 42 42 6900 Lugano Via Gemmo 11 tél. 0 9 1 /5 6 9 0 2 1 4600 Olten Froburgstrasse 15 tél. 0 6 2 /3 2 1 8 28 9001 St-Gall Vadianstrasse 25 tél. 0 7 1 /2 2 2 8 1 7 8027 Zurich Gotthardstrasse 62 tél. 0 1 /20 1 2611D épartem ents spéciaux: 1009 Pully
Service d ’estimations
romand 42, Av. Gên. Guisan
Conseils en gestion 42, Av. Gên. Guisan
tél. 0 2 1 /2 9 9 7 1 5 tél. 0 2 1 /2 9 97 15
FIDUCIAIRE DE Ul
FEDERATION SUISSE
DES CAFETIERS,
RESTAURATEURS
ET HOTELIERS
■ ' S | '% / t u r j m . - t u x u a r j c n / m r 4% ,'\ ! , 7 i d/ :i . t b n r a t. S th fJ Z u L s V / »jj' V a. {^renatoli M'-rirnJ L-i*: ‘sujnù'r m*rstrreJ
Tables à retenir
S A IIM T -M A U R IC E V E R B IE R M A R T I G N Y R A V O IR E C H A R R A T S A I L L O N B I N I I / S A V I È S E A N Z È R E E U S E IG N E S IO N S A I N T - L E O N A R D S IE R R E V E Y R A S / S I ERRE K IP P E L BR IG M Ü N S T E R B R E IT E N R IE D -B R IG Ecu du ValaisH ô te l-C a fé -R estaurant Verlu is ant
Hôtel du Grand-Quai M o te l-R e s ta u ra n t Transalp in
Hôtel de Ravoire Relais du Vig noble
Relais de la Sarvaz Bain s-de-Saillon
Restaurant Le Chalet Restaurant Grill-Bar Le Rondin des Bois H ô te l-R e sta u ran t G rand-Roc Hôtel-C a fé -R e stau ra n t des Pyramides
Hôtel C ontin ental Hôtel de la Channe Au Coup de Fusil Café de Genève (Cave valaisanne)
Restaurant Au Vie ux-Vala is Restaurant La Vinic ole A u b erge du Pont Pizzeria-Grill Bar-Salon
Salle pour banquets (25-130 places) 0 2 7 / 3 1 2 2 31
Relais du Château de Villa
Restaurant de La Noble -Contrée
Hotel Bie tschhorn
Hotel du Pont Hotel Channa Restaurant Rovina
Hotel-R e sta u ran t-Ta ve rne Salina
Restaurant Zur M ühle
Curiosités à découvrir
M A R T I G N Y S A IL L O N S IO N SIE R R E M a n o ir de la Ville du 31.3 au 2 9 .4 H ermann Plattner Fabrique d 'é ta in s d 'art Erz Etains SPBA n tiq u ité s René Bonvin, Rue du Rhône 19
Hôtel de Ville, M aison Supersaxo
Hôtel de Ville,
salle du poète R.M. Rilke et Musée des étains anciens
(Lorsqu'il s'agit de placements,
on peut compter sur TUBS)
L’Union de Banques Suisses met son expérience
à votre service.
Prenez contact avec notre conseiller en placements.
Il vous mettra sur la bonne voie.
UBS: Votre banque tous azimuts.
Union de
Banques Suisses
Association suisse pour la rénovation des anciens immeubles
P R O R E N O V A , bureau-conseil, section Valais Rue du Rhône 19 1950 SION Tél. 0 2 7 / 2 3 57 50 PRORENOVA BUREAU-CONSEIL Discussions et conseils au sujet des rénovations d'anciens immeubles F A B R IQ U E DE STO RES M IC H E L S A
m jûD ceO iisD
1951 SION <B 0 2 7 / 2 2 5 5 0 5 / 6 SERVICE DE R É P A R A T IO N S F O U R N IT U R E AVEC OU S A N S POSE - VOLETS À ROULEAUX - STORES À LAMELLES - RID EAUXÀ BAN DES VERTICALES - STORES EN TOILE - M INI-STOR ES - M O U S T IQ U A IR E S
C'EST B O N !
Viandes et charcuterie en gros Viande séchée du Valais Jam bon cru - Petit lard sec
Produits de tra ite u r - Produits surgelés
Le spécialiste pour hôtels et restaurants
C H E R -M IG N O N
Tél. 0 2 7 / 4 3 33 71 - 72 396 1 C H E R M I G N O N (Valais)
Gastronomie
L -c \
( C K in o is e r ie
Le re stau ra n t
chinois à Bluche
e s t o u v e rt to u te l’an n ée
Fermeture hebdomadaire: lundi Hôtel de la Gare, Bluche Crans-Montana, tél. 027/413121 O u v e r t m i d i e t soirr~
> ^ R estaurant-BarGrand-Roc
(
F e ^ r \ Route de la Télécabine A n z è r e A m b ia n ce intime Service attentionnéIl est préférable de réserver vos tables
Tél. 0 2 7 / 3 8 3 5 3 5
D irection : A rian e P on t
V y
S ym pathique lie u de rencontre. Nous ne nous contentons pas de dire... b o n a p p é tit... nous som m es aux p e tits soins po u r satisfa ire m êm e les g ourm ets les plus exigeants.
Café-R estaurant-Dancing Piscine et sauna publics
Salle pour banquets Vis-à-vis de la télé cabin e La Creusaz
HQEBL
☆ ☆ ☆ ☆
ß l m
M
i l l o
Fam. Elly et J a n M o lLes M a ré c o tte s (VS) (10 k m de M a rtig n y) Tél. 0 2 6 / 6 16 65
où l'on se se n t chez soi
Pour vos rep a s d ’affaires, sém inaires, c o n fé re n c e s et co n g rè s,
le R e s ta u ra n t-B ra s s e rie
LES ILES
à la Bourgeoisie de Sion m et à votre dis p o s itio n des sa lle s de 10 à 3 0 0 personnes. Re sta u ra n t fra n ç a is - M ets de brasserie
Se re c o m m an d e : J a c q u e s S a u th ie r T élé p h o n e 0 2 7 / 3 6 4 4 4 3
Truite braisée
au johannisberg
N ettoyer les truites. Saler e t poivrer intérieur et extérieur. Les m e ttre dans une cocotte ou un p la t à gratin préala blem ent beurré. A jo u te r quelques oi gnons ou échalotes finem ent hachés, couvrir aux trois quarts de joh a n n is berg. Introduire au four, laisser m ijo ter ju sq u 'à cuisson presque complète en arrosant régulièrement. S o rtir les truites, les disposer su r un plat. Récu pérer le fo n d de cuisson dans une casserole, laisser réduire presque à sec, verser de la crème fraîche, cuire ju sq u 'à onctuosité voulue et re ctifie r l'assaisonnem ent de sel, poivre, ju s de citron et Worcester. R etirer du fourneau, je te r une bonne pincée de p e rsil ou de ciboulette haché. Se se rt avec pom m es natures ou riz blanc. Vous dégusterez la truite au johannisberg, mais s i vous avez un surplus de vin rouge, faites donc la truite à la dôle ou au p in o t noir.RESTAURANT LES ILES Jacques Sauthier
R ES T AU R A N T-G R ILL-B A R
LE BONDIN
DES BOIS
Place du Village - Anzère
Pour vos repas d ’affaires, séminaires, conférences, congrès.
Restaurant et grill 2 5 0 places Salle de conférences et banquets 3 0 0 places
Directio n générale: Georges Dussex Tél. 0 2 7 / 3 8 3 9 7 0
Z e t/a u s a ///
t/e / a -é o /t/s é e
■3.96 4
Petite salle p o u r réunions d'affaires Salle p o u r banquets e t mariages
Cuisine fine et soignée A la brasserie assiette du jo u r
e t spécialités su r assiette
Fam. A. Galizia-G erman
Tél. 0 2 7 / 5 5 6 7 74
H ôtel-R estaurant Channa
Ihre G a s tstätte in Brig Das bekannte F ein schm ecker lokal m it organisie rten Spezia litäten w ochen. Fam. W a lc h -R ic c i Tel. 0 2 8 / 2 3 6 5 5 6 a g a a i E H E Français schenke
Channa - Pizzeria -
Bier-B ie n m a n g e r , un p la is ir r e n o u v e lé
A u s w ä r t s e s s e n m a c h t S p a s s
Monocristaux
Dll EVA
Corindons & SpinellesS M X I a
I
s Pour la bijouterie l’industrie des pierres d ’horlogerie l’industrie des instruments de précision l’industrie optique LASER & MASER l’ industrie électronique l’industrie chim ique et les laboratoires l’industrie textile, etc.INDUSTRIE DE PIERRES SCIENTIFIQUES
HRAND DJEVAHIRDJIAN S. A.
MONTHEY - SUISSE
'L/NGAY FRERES
M O N T H E Y S.A.
1871 C H O ËX
C onstructions en bois Chalets en madriers Téléphone 0 2 5 / 7 1 2 4 58PROFITER DE
L'EXPERIENCE
LA MATZE A SION
yous offre pour voscongrès assemblées banquets Salles de 5 0 à 6 0 0 places M. LAMON Tél. 0 2 7 / 2 2 33 0 8 T élé siè ge à g ra n d e c a p a cité 1200-2100 p e rs ./h S o lu tio n s m odernes, d é v e lo p p é e s dans tous les d é tails , c o n s tru c tio n s c o rre s p o n d a n t aux exig e nce s et aux de m a n d e s
w
S
d
S T Ä D E L I -
L I F T A G
CH-8618 Oetwil a m See, Zürich Telefon 01/929 2121
Photo Journal du Haut-Lac
Monthey-Les Giettes, 4 2 8 -1 6 0 0 m, balcon su r le Lém an e t po rte d'entrée du vaste complexe touristique franco-suisse «Les Portes-du-Soleil», été-hiver 2 0 0 insta lla tio ns de rem ontées mécaniques, 6 0 0 km de p iste s et de prom enades. D u Léman aux Dents-du-M idi.
Renseignem ents: O ffice rég io n a l du tourism e, M onthey, place Centrale 4, tél. 0 2 5 / 7 1 5 5 17Q.
G A R A G E S - C O N C E S S I O N N AIR E S
G a r a g e T r e iz e E to ile s
Reverberi SA Agence officielle
Citroën - Daihatsu - Innocenti - Masserati Route du Simplo n Tél. 0 2 5 / 7 1 2 3 63
G A R A G E C R O S E T
Agence officielle Peugeot - Talbot Collombey-le-G rand
Tél. 0 2 5 / 7 1 6 5 15
Distrib ute ur officiel R e nault Tél. 0 2 5 / 7 1 2 1 61 G a r a g e de C o l l o m b e y SA Agence officielle Collombey Tél. 0 2 5 / 7 1 2 2 4 4 G a r a g e d e M o n t h e y SA
Seule agence officielle V W - Audi Route de Collombey
Tél. 0 2 5 / 7 1 7 3 13
V O Y A G E S - A R T - P H O T O S
Avions-Trains-Bateaux
B âtim ent Gonset Tél. 0 2 5 / 7 1 6 6 33
Galerie Charles Perrier
En perm anence: Raphaël Ritz.
Edouard Valette. Ernest Bieter, Edmond Bille, etc.
Crochetan 1 Tél. 0 2 5 / 7 1 5 6 76 PUBLICITAS SION, tél. 0 2 7 / 2 1 21 11 M O N T H E Y . tél. 0 2 5 / 7 1 4 2 49 GA RA GE
[STAISJO]
.monthey' ^ ' ‘ B O U T I Q U E S S P É C I A L I S É E SFFM
M O Ni C H E B O U D p
[MACHINES DE bureau]>
70THEY
@ 0 2 5 - 7 1 5 8 M a r o q u i n e r i e d u C e r f Gérant R. Tordeur Place de Tübingen Tél. 0 2 5 / 7 1 55 9 0Le technicien de vos sports
Rue Pottier 7 Tél. 0 2 5 / 7 1 6 4 63
a u x
: + c A b e A u x
Etains, porcelaine, cristauxArticle s ménagers, listes de mariages, etc. Centre com mercial du Crochetan, 1er étage Tél. 0 2 5 / 7 1 4 9 39
B o u t iq u e A u r é l i a
Prêt-à-porter
Guy Laroche, Allieri, Rodier, Triscosa Rue des Bourguignons 4 Tél. 0 2 5 / 7 1 17 73
La S a c o c h e
Daniel M artenet Travaux sur cuir Av. de la Gare 5 Tél. 0 2 5 / 7 1 4 8 18 Boutique !•* ,
xnfiyH L
C rochetsn 2 Tél. (028) 71 57 68 Robes de grossesse -B O U T IQ U E "Vête m ents et jo uets pour enfants 0 - 6 ans Place Tübingen 2 - Tél. 0 2 5 / 7 1 7 8 48 A G E N C E I M M O B I L I È R E D o m i n i q u e B u s s ie n SA Agence immobilière Rue du Château Tél. 0 2 5 / 7 1 4 2 84 D A N C I N G S Café-Restaurant-Dancing Le L e v a n t Bernard Biollaz Champéry Tél. 0 2 5 / 7 9 12 72
D iscothèque
m o n tn e y
Ouvert tous les soirs de 2 2 h à 3 h Tél. 0 2 5 / 7 1 62 91 HO R LO G E R IE S - O P T IQ U E S Optique du Crochetan A . J e n t s c h , opticien Centre commercial Tél. 0 2 5 / 7 1 3 1 2 1 Horlogerie-Bijouterie L A N G E L Concessionnaire agréé
le/ mu/t: de
Cartier
M onthey Fbris
H Ô T E L S - R E S T A U R A N T S
H O T E L C O R S O
Chambres avec confort Av. de l'Industrie 41 Tél. 0 2 5 / 7 1 4 3 31-32
Hôtel-Restaurant P i e r r e - d e s - M a r m e t t e s
Restaurant: spécialités de poissons, fru its de mer Brasserie: spécialités valaisannes, plats mijotés
K i3 ETOILES
M en su e l: avril 19 8 4 C o n s e i l d e p u b l i c a t i o n : F o n d a t e u r : E d m o n d G ay, Pully. P ré s id e n t: J a c q u e s G u h l, h o m m e de lettres, Sion. M e m b re s : C h ristin e A y m o n , artiste- p e in tre , V é ro s s a z ; C h a n ta i Balet, a v o c a te , S io n ; A ubin B a lm e r, o p h ta lm o lo g u e , S io n ; M a rc -A n d r é Ber- claz, industriel, Sierre; A m i Delaloye, u rb a n is te , M artigny; X a v ier F u rre r, a rch itecte, V iège; M ichèle G iova- nola, d é lé g u é e culturelle, M o n th e y ; G ottlieb G u n te r n , psy ch iatre, B rigue; R o g e r Pecorini, chim iste, V o u v ry ; E liane V e rn ay , éditrice, G e n è v e ; Michel Zufferey, a rch itecte, Sierre.5 ^ / O r g a n e officiel W * * d e l’O r d r e d e la C h a n n e V Ed it eur : G e o rg e s Piliet R é d a c t e u r : J e a n - J a c q u e s Z u b er P h o t o g r a p h e s : O s w a ld R u p p e n , T h o m a s A n d e n m a t t e n S e r v i c e d e s a n n o n c e s : Publicitas SA , a v e n u e d e la G a r e 1951 Sion, tél. 0 2 7 / 2 1 2 1 1 1 S e r v i c e d e s a b o n n e m e n t s , i m p r e s s i o n :
Im p rim e rie Pillet S A A v e n u e d e la G a r e 19 19 2 0 M a rtig n y 1 Tél. 0 2 6 / 2 2 0 5 2 A b o n n e m e n t : 12 m o is Fr.s. 5 0 .-; é tr a n g e r Fr.s. 6 0 - C la s s e u r à tringles Fr.s. 1 4 -O n t c o l l a b o r é à c e n u m é r o :
A ria n e Alter, A m a n d B o c h ata y , S o la n g e B rég an ti, F ra n ç o is e B ruttin, B e r n a r d C re tta z, Derib, Michel Eggs, E u g è n e G ex, C h a n ta i Goeldlin, E d o u a r d G uigoz, P ie rre Im hasly, L ie se lo tte K a u e rtz , S te f a n L agger, J e a n - F r a n ç o i s Lovey, A lb ert Ma- thier, Inès M engis, E d o u a r d M o ra n d , L ucien P o rc h e t, H a n n e s T a u g w a l- der, P a s c a l T h u r r e , R o d o lp h e Tissiè- res, M a u rice Z e rm a tte n .
L a re p ro d u c tio n d e t e x te s o u d ’illus tratio n s, m ê m e partielle, n e p e u t être faite s a n s u n e a u to ris a tio n d e la rédaction. C o u v e r tu r e : F ê te d es fifres e t t a m bo u rs, S ta ld e n ried . T a g d e r F a h n e n , T r o m m l e r u n d d e r Pfeifer, S t a l d e n ried. P h o t o O s w a ld R u p p e n .
Editorial
Il est malin, m a d ré , costaud. P a y s a n ? Certes. Et bien d e sa v a l lée, ave c son ru d e accent, ce p arle r qui p r o c è d e p a r saccades, cet esprit qui n e saisit ja m a is les objets p a r le côté q u e l’o n a tte n d .
J e le revois ce printe m ps-là, vers P â q u e s , a u r e to u r d ’u n e lon g u e r a n d o n n é e d a n s la neige un p eu lourde. A u rende z-vous, p a s u n m ot. Me reconnaît-il s e u l e m e n t ? S o n re g a rd plissé s ’a t t a r d e su r la m o n t a g n e q u ’il a d e s c e n d u e , p a r co u rt l’éc h in e d e s sapins. Et puis il h u m e à pleines n a rin e s l’o d e u r qui se d é g a g e d u sol : u n cu rie u x p a r f u m d e fe rm e n ta tio n , à c a u s e d e la d é g r a d a tio n d e s feuilles m o r te s sous le soleil ta ndis q u e le sol est e n c o r e s a tu ré d ’eau.
Il p lo n g e so n nez d a n s u n verre d ’arvine, boit à p etites gorgées, p o se le v e rr e et se ren c o g n e. Et b r u s q u e m e n t se m e t à sourire. M aurice C h a p p a z m e rejoint enfin, il a m o m e n t a n é m e n t f e rm é son livre d ’images.
T o u t à l’heu re , la g é n é ro sité d u vin et la tié d e u r d e l’air d élient les la ngues, la co n v e rsa tio n va et vient av e c vivacité. Mais voilà q u ’il s’agit d e d o n n e r son avis su r q u e lq u e point qui intéresse C h a p p a z . J ’a tte n d s so n opinion. Mais il me la n ce av e c im p atien ce : Vous, vous d ’abord, dites-moi ce q u e v o u s p e n sez. Et ses y eu x pétillent d e curio sité, d e malice. J ’e n t e n d s le gosier de grive qui c h a n t e : «Eh! Ludivine, M arguerite, C a th e rin e , dites to u t de vous. »
La n a t u r e s ’a b a n d o n n e o u se d o n n e à qui veut. P a s les gens, to ujours inquiets d e se découvrir. Or, le b a v a r d a g e n ’intéresse p a s C h a p p az , mais a u c o n tra ir e ces ac cè s d e vérité p r o fo n d e qui surgissent b r u s q u e m e n t a u t o u r n a n t d ’u n e c o n v e r s a tion.
C h a p p a z , oiseleur, c h a sse à l’affût, g u e t te u r inlassable d e ces m o m e n ts privilégiés o ù les être s ap p a r a iss e n t d a n s le ur vérité. Ah! mais vous croyez p e u t -ê tr e q u e C h a p p a z est u n affab u la te u r. Moi non. S ’il in vente, c’est d a n s le langage. Mais je suis sû r q u ’il a vu, e n t e n d u , surpris to u te s les ch o s e s q u ’il a écrites. J e a n - F r a n ç o is Lovey et P ierre Im hasly v o u s p r o p o s e n t d a n s cette édition u n e le ctu re d e C h a p p az . C h a c u n p é n è t r e d a n s l’oeuvre avec u n e g r a n d e liberté, u n e g r a n d e s u b jectivité. Ils v o u s e n g a g e n t à lire et relire C h a p p a z ; accueillez le ur invi tation. O n n e r e n c o n tr e p a s so u v e n t d a n s la litté ra tu re d e s p o è t e s de c e tte taille.
SOMMAIRE
M aurice C happaz c h em in e sur l ’arête a ig u isée de la p o é sie , à é g a le d ista n ce lointaine d e la gloire et de la vanité. Connu, p a s vraim ent reconnu. Solitaire comme un fa u v e su perb e. Pierre Im- h asly et Jean-François L ovey n o u s in i tient à l ’hom m e et à l ’œ u v re . (P age 12)
Tandis que d’autres c ité s cu ltiven t le p a s sé a v e c p lu s ou m oin s de co m p la i sa n ce et de rom antism e, M on th ey s ’e n gage dan s so n aven ir a v e c de grands projets d’urbanism e. Solange Bréganti dirige le projecteur sur q u elq u es réa li sations qui sin gu lariseron t la capitale du C h ablais au s e u il de l ’an 2000.
(P age 33)
On dit v olon tiers que le s iè c le à venir sera dom iné par le s bio tech n iq u es, sur le p lan scien tifiq u e. Im agine-t-on que le Valais pourra participer activem en t à cette en trep rise im m en se? Il le fait d'ores et déjà, à son é ch elle, grâce à Cytotech qui regroup e une q u inzain e de bioch im istes travaillant sur l ’interfé- ron. (P age 44)
Editorial
8
Choix culturels
Mémento d e s activités culturelles
10
M aurice Chappaz, comme une fleur sur le fleuve
12
Les G éorgiques d e Virgile et d e Maurice Chappaz
16
Engelzunge ganz aus Mensch
17
Mizette Putallaz, du visible à l’invisible
18
Das abenteuerlische Leben
d e s Johann-Christian Theler
20
Un M usée cantonal d'art m oderne
24
Activités agricoles
Au CERM d e Martigny, 4e Foire agricole du Valais
25
O rd re d e la Channe, les bouteilles et leur histoire
28
Tourisme et loisirs
W alliser Tourismus in Schlagzeilen
31
Nouvelles du tourisme valaisan
32
Monthey en m arche vers l'an 2000
33
«Patrouille d e s Glaciers», 45 ans a p rè s
37
Ivresse entre neige et ciel
38
R ep ères d ’information
Potins valaisans - Am Rande verm erkt
39
Le bloc-notes d e Pascal Thurre
40
Vu d e G enève et d e Berne
43
Domaine industriel
Quinze ch erch eu rs sur la b rèch e
44
Société
Fleuron du Chablais, l'Ecole d e musique d e Monthey
48
Sion, la Bourgeoisie, âme d e la cité
52
E spaces verts
Le retour du lynx
54
D étente
Planche originale d e BD
56
Grâchen, parad is blanc, parad is vert
57
Mémento
des
activités
culturelles
Aux cim aises
I N A T E R S 1 K u n s tb a u s z u r L inde H c h . O s w a l d I k o n e n A u s stellu n g 17. M ärz - 28. April K u n s tb a u s z u r L inde A l f o n s S t u d e r Plastik en 18. Mai - 11. A u g u s t I S1ERRE I C h a t e a u d e Villa P h i l i p p e M a h l e r P e in tu re s j u s q u ’a u 2 9 avril C h a t e a u d e Villa B a b e t t e O l s o m m e r P e in tu re s d è s le 12 m ai 1 VERCORIN I G alerie F o n t a n y W a l t e r W i ll i s c h P e in tu re s, g ra v u re s , dessins j u s q u ’a u 2 8 avril G alerie-clu b M igras Exposition d e t r a v a u x d e s éco les clubs
L’arbre
B rigue: 16 avril - 2 mai S ion: 7 m ai - 2 3 m ai M artigny: 2 8 m ai • 15 juin I SION I G alerie-club M igras E xpédition suisse a u G r o e n la n d A u x p o r t e s du P ô l e N o r d
P h o t o s de F ran cis P arel e t R o g e r F ra g n ière 5 avril - 2 m ai G alerie G r a n d e - F o n ta in e R o w l a n d F a d e J o s e t t e B a r d o u x P e in tu re s O r g a n is a tio n : L es A m is d e s A rts et.A rtis tes A ssociés (A.A.A.A.) 1 0 4 m ai - 2 juin G r a n g e - à - l’E v ê q u e G il b er t C o n s t a n t i n P e in tu re s, g ra v u re s , s c u lp tu re s 5 a u 2 7 m ai M aison d e la D iète C a m i l l o Huiles, sc u lp tu re s, vitrau x 2 a u 3 0 m ai M o n t d ’O r g e s u r S ion G alerie Le vieux J a c o b F e r e n c B u g y i l P e in tu re s , dessins, g r a v u r e s 14 avril - 6 m ai J a n B u d z i n s k i
Huiles, acriliques, dessins 12 m ai a u 10 juin 1N E N D A Z1 A telier M a d ra s S k i e r e t v i v r e à N e n d a z J e a n A u g a g n e u r : b a n d e s d e ssin é es J a c q u e s F a v re , cin é a ste
M yriam M artin : p e in tu re s, d essin s S im o n e O p p lig er: p h o to s P la n tu , d e s s in a te u r d e p re sse a u M o n d e : c a ric a tu re s
M arlyse T schui, jo u rn a lis te à la R S R : tex te s
O r g a n is a tio n : A rt-E n -C iel j u s q u ’a u 6 m ai I MARTIGNY | G alerie-clu b M igras A u fil du R h ô n e . . . . A u fil d e s s i è c l e s G r a v u r e s a n c ie n n e s 9 avril - 18 m ai F o n d a tio n P i e r r e - G ia n a d d a M iz e tt e P u t a l l a z P e in tu re s A u foyer: L es p e in tu r e s d e M a lo u L es p h o t o g r a p h i e s d e Y a n j u s q u ’a u 6 m ai F o n d a tio n P ie rre - G ia n a d d a R o d in 12 m ai - 21 o c to b re G alerie d e la D r a n s e A l a i n H o n e g g e r P astels, a q u a r e lle s 2 0 m ai - 3 juin G alerie d e la D ra n s e Le p r i n t e m p s d e s p o è t e s en m ai p o u r la d a t e ex ac te, veuillez c o n s u lte r vos q u o tid ie n s L e M an o ir
R a y m o n d M e u w l y (1920-1981)
P e in tu re s 19 m ai - 2 4 juin
Ferenc Bugyil, l ’h eure de la licorne, 84
Sur les scènes
I BRIG I O berwalliser K e lle rth e a te r 4. Mai u m 2 0 .3 0 U h r Der K l a s s e n f e i n d T h e a te r g r u p p e n M.A.R.I.A. O berwalliser K e lle rth e a te r 11. Mai u m 2 0 .3 0 U h r S c h l u s s p u n k t durch d a s K e lle rth e a te r
I
S1ERREI
La S a c o c h e II m ai à 2 0 h 3 0 B ol ero T eatro A n to n in A r ta u d Interprètes:M a rio n n ettes d e Michel Poletti O rg an isatio n : G R A , S ierre
[ SION
I
P etith éâtre
3, 4, 5 m ai à 2 0 h 3 0
Sur u n e île
Une c ré a tio n d e l’A telier-T h éâtre O riph’L am Réalisation: Françoise M oret, P a s c a l D ay er
M usique classique
I BRIGI
S t o c k a lp e rs c h lo s s 8. Mai u m 2 0 .3 0 U h r V i v i a n e G o e r g e n , K lavier D a n i e l R o b e r t Graf, V ioloncello O r g a n is a tio n : S c h lo s s k o n z e r te I SAINT-MAUR ICE | S a lle d u C ollège 4 m ai à 2 0 h 3 0 E n s e m b l e i n s t r u m e n t a l d e G r e n o b l e Soliste: S u s a n n a M ildonian, h a r p e D irection: S t é p h a n e C a r d o n O r g a n is a tio n : J e u n e s s e s culturelles d u C hab lais, S a in t-M au ric eSur grand écran
I
m a r t i g n yIC in é m a Etoile 8 m ai à 2 0 h 30
A l a s k a
C in é -c o n fé re n c e
O r g a n is a tio n : V isages e t réalités d u m o n d e
Variétés
I SIERRE I L a S a c o c h e 2 5 m ai à 2 0 h 3 0 H u m o u r p a r P e t e r W y ssb ro d O r g a n is a tio n : G R A , S ierreFolklore et tradition
I VA L-D’ILLIE Z/LES C R O S E T S | 4 a u 6 mai F ê t e d e m u s i q u e c h a m p ê t r e [ m o n t h e y! S a lle d e la G a r e e t ru e s p ié to n n e s 18, 19 et 2 0 mai C o n c e r ts publics (o u t e t in doo r) 2 5 e a n n i v e r s a i r e du j u m e l a g e M o n t h e y - T u b i n g e nO r g a n is a tio n : c o m m issio n culturelle d e la Ville de M o n th e y
Docum entation: Lucien Porchet
A n n o n c e z p a r écrit to u t e s vos m an ifesta tio n s culturelles e t fo lk lo riques p o u r le 2 5 d u mois qui p r é c è d e la p a ru tio n , à l’ad re sse su iv a n te : M. Lucien P o rc h e t, 1906 C h a rr a t : * : ■ :: ! / : !
M aurice Chappaz
en légende et en vérité
Comme une fleur
sur le fleuve
Il f u t u n t e m p s o ù le s r o i s a v a i e n t u n b o u f f o n q u i l e u r é t a i t u n e c o n s c i e n c e d e p l u s e t q u i d é v o i l a i t à l e u r s y e u x d ’a c c o u t u m a n c e la f a c e s o l a i r e d e s c h o s e s c a c h é e s . L es r o y a u m e s d ’a l o r s s e n o u r r i s s a i e n t d e c e s p a r o l e s v e n u e s d ’a i l l e u r s , d ’i r o n i e o u d ’o r a i s o n . Les p r i n c e s d ’a u j o u r d ’h u i n ’o n t p l u s c e t t e s a g e s s e ; ils l a i s s e n t à la p o é s i e le s o i n d e c l a m e r s e s v é r i t é s d a n s le s b o r d u r e s d u q u o t i d i e n , à l’o m b r e d e s p r o g r è s e t d e s s a u l e s .R isquons un in stan t la lumière! O n n e sait p a r o ù a b o r d e r M aurice C h a p p a z . S a b a n q u is e est m o u v a n t e et sa p a ro le surgit to u jo u rs d ’un lieu o ù o n n e l’a t te n d pas, la poésie se c o n j u g a n t m al av e c l’évi dence. P e u t- ê t re conviendrait-il d e n ’en p a r le r q u ’à mi-voix, p a r m u r m u re , p a r ellipse, à m i-chem in e n t re la cra in te d e le s u r p r e n d r e et l’espoir d e le ce rner, et d e re s p e c te r chez lui le silence d o n t il a si bien dit les se n teu rs. Mais cela n e se peu t. N’a t te n d o n s p a s l’office d e s n é c ro lo gies p o u r lui dire n o tr e g r a titu d e et p r é s e n te r à l’archipel d e s lettres la v aste p a le tte d e ses sortilèges. La poésie a besoin parfois d u g ra n d jour, des r a y o n s m a g n a n im e s , des v e n ts forts, des e a u x to u r b ill o n n a n tes, des sa luts c h a le u re u x et des voix offertes.
M aurice C h a p p a z est u n c o n t e m p o rain capital.
Q u ê t e , t r a n s p a r e n c e e t g é n é r o s i t é
Son c h a n t est d ’u n e vie, d ’u n pays, d’u n e exigence. Il n o u s invite à rien de m oins q u ’à l’essentiel : n o u s s o m mes é p h é m è r e s et, d a n s ce p a s sa g e qui est le n ôtre, n o u s s o m m e s a p p e lés à n o u s c o n s u m e r ple in em en t. Dans l’a m o u r et d a n s la m ort. Ecrire n’est p a s u n ac te d e décoration, mais d e conjuration.
J ’ai t o u j o u rs a im é chez lui cette sensation d e freiner le te m p s, d e lui in venter des obstacles, d e rejoindre la rive p o u r voir s’éc o u le r le fleuve, de p r o p o s e r à l’h o m m e u n point d’a n c r a g e o ù il se sa c h e h o m m e , périssable et aim an t, si noble et si fragile.
J ’ai t o u j o u rs a im é cette q u ê t e t r a n s p a r e n te d e l’origine, d e ce qui n o u s distingue, d e ce qui unit, d a n s le mystère, l’h o m m e à la n a t u r e et la n a tu re a u x dieux. C ’est là bien plus q u ’u n e q u e l c o n q u e échelle d e s v a
leurs faisant à n o tr e e n g e a n c e u n e filiation d e prestige. L’écriture r e s ta u re . Elle a ce ra re privilège de c h a n te r n o tr e source, d e n o u s d es ti n e r u n ailleurs et d e «ressusciter la sublim e te rre d o n t n o u s s o m m e s le d i a m a n t p e r d u » ( T e s ta m e n t d u H a u t-R h ô n e ) .
J ’ai to u jo u rs aimé, face a u x sujets graves, face à la m o r t qui glace, cette exquise délicatesse du rire qui écla te en pirouette, c e tte attitu d e so c ra tiq u e o ù l’h u m o u r in a tte n d u est u n e a u t re politesse d u désespoir. J ’ai to u jo u rs aim é c e tte générosité lyrique, ce m é la n g e d e trivialité et d ’incantation, c e tte m o s a ïq u e des c o u t u m e s et des vins.
U n r i c h e t e r r i t o i r e
O n ne lit p a s C h a p p a z les yeux distraits, c o m m e p a r h a s a r d ou p a r effraction. O n le relit, av e c cette p a tie n c e et cet ém e rv e ille m e n t qui font les é m o tio n s durables. O n s’y
p r o m è n e c o m m e e n u n pays d o n t o n co n n a ît p e u à p e u les trac es et les erra n c e s. O n y m a r q u e des repères, o n s’y perd, on revient sur ses signes, h e u r e u x d e tr o u v e r un refuge et d e savoir q u ’o n n ’est plus seul. C a r cette poésie n o u s est u n e m a n iè r e d e c o m p a g n e .
U n e te rr e n ’existe q u ’à s’in v e n te r un la n g a g e et à se désigner u n scribe. Le Valais existe. Magnifié, d o u l o u reux, p ro m e tte u r .
J e l’ai re n c o n tré chez C h a p p a z avec son p a s sé r u d e et flam boyant, avec ses rites, ses rires, sa d é m e s u re , ses frôlem ents, ses entailles et ses e s p é rances.
P e u t- ê t r e l’écrivain est-il u n p e u l’a n tiq u a ire d e n o u s-m ê m e s.
Texte: Jean-François Lovey Photos: O sw ald Ruppen
Les Géorgiques de Virgile et de Maurice Chappaz
En d é c e m b re 1983, les EditionsC astella o n t réédité d e u x o u v r a g e s d e M aurice C h a p p a z et d ’Eric Ge- nevay, soit les tra d u c tio n s re v u e s et corrigées d e s Idylles d e T h é o c rite et des G é o rg iq u e s de Virgile, t r a d u c tions qui o n t p a r u la p re m iè re fois e n 1951-1954 a u x Editions R e n c o n tre à L a u sa n n e . P a r la le ctu re des G é o rg iq u e s de Virgile, n o u s r e m o n t o n s e x a c t e m e n t à d e u x mille ans, a u x q u e l q u e s a n n é e s qui o n t p r é c é d é la naissan c e du Christ.
D a n s les G éorgiques, Virgile c h a n te la terre, les saisons et les jours, n o n p a s p a r d e g r a n d e s e n v o lé e s lyri ques, mais p a r un réalism e très p oétique. Il décrit les tr a v a u x d e la te rre av e c la précision d ’u n h o m m e d e la terre, fait p a r t d e ses e x p é r ie n ces, o b se rv e les p la n te s et n o u s dit la te rre qui le u r convient, n o u s dit les a n i m a u x d o m e s tiq u e s et c o m m e n t il fau t p r a ti q u e r l’élevage. C ’est u n véritable traité d ’a g ric u l tu r e et u n g r a n d p o è m e , d ’u n seul souffle, écrit p a r u n p o è te -p a y sa n . S e s conseils p ra tiq u e s s o n t e n c o r e valables a u j o u r d ’hui, p o u r celui, to u jo u rs p lus rare, qui cultive e n co re ses lopins d e te rr e a v e c a m o u r. Voilà le m o t lâ ché: a m o u r. Ne souriez pas, v o u s les p a y s a n s d ’hier, les p r o d u c te u r s d ’a u j o u r d ’hui s o u mis a u m a rc h é d e l’a r g e n t et à la d ée sse rentabilité. T o u jo u rs m é c o n te n ts du tr o p ou du tr o p peu. Le p a y s a n de Virgile peine d a n s le c o n t e n te m e n t, récolte et v e n d a n g e d a n s la joie et la gratitude. Il g o û te à to u s les fruits d e sa te r r e n o u r ri cière. N ’est-ce p a s le m ê m e q u e ce p a y s a n d u Valais o u d ’ailleurs, de nos p è r e s et m è re s d ’il y a soixante a n s à peine, d e nos a n c ê t re s d ’il y a mille o u d e u x mille ans. C om bien, je m ’e n souviens, on était irré ducti b le m e n t a tta c h é s a u x parcelles, si m aigres fussent-elles, d e n o s h é r it a ges, com bien en ra c in é s c o n tre t o u te logique. O n aimait n o tr e terre, elle
n o u s le renda it bien p a r le plaisir de g oûte r, d e d é g u s te r les fruits tirés d e n o tre sol. La te rr e nou rrit t o u jo u r s so n h o m m e , o n n e cessait de le rép é ter. A u jo u r d ’hui, il n ’y a plus d e r e to u r à c e tte vie in d é p e n d a n te , sous le seul jo u g d e la nécessité. A m oins d ’u n e c a t a s tr o p h e m e n a ç a n t la vie des plantes, des an im a u x , des h o m m e s.
D a n s ses C h a n t s d e s G é o rg iq u e s de I à IV, Virgile n o m m e , a p p e lle les c hoses et les c h o s e s v ie n n e n t à nous. Elles surgissent telles q u e n o u s les a v o n s vues, observées, au lo ng d e nos chem ins, d e n o s vastes c a m p a g n e s . N o u s s o m m e s ravis p a r l’e x a c titu d e d e s p lus infimes détails, d ’u n e plante, d ’un arbre, il les dit s a n s fioritures, en c o n ta c t direct avec la te rr e et sa poésie n ée s p o n t a n é m e n t d u réel, d u vrai. T o u t ce q u ’il décrit, s’o r d o n n e e n p o èm es, e n cha nts. N o m m e r les ch o ses c ’est les é v o q u e r, c a r sa n s n o m elles ne se ra ien t pas.
C h a p p a z et G ene vay, en e n t r e p r e n a n t la tra d u c tio n des G éo rg iq u e s e n la n g u e française, se so n t d o n n é u n e t â c h e bien difficile. C a r c o m m e n t p a s s e r du latin « cette la n g u e faite p o u r le m a r b r e qui ne b a v a rd e p a s » à n o tre français soum is a u x règles ac a d é m iq u e s. C h a p p a z y réussit p arf a ite m e n t, g râ c e à cette am itié et intim e p a r e n t é q u ’il é p r o u ve p o u r Virgile. Virgile, son am i d ’il y a d e u x mille ans, in te rp rè te d e C h a p p a z , C h a p p a z in te r p rè te de Virgile. Et c’est p o u r q u o i il p e u t sa n s pein e s’identifier à Virgile, le tra d u ire et n e le po in t trahir. C h a p paz, tr a d u c te u r o u a u t e u r p e u im p o rte, il r e c ré e les G é o rg iq u e s en u n e n o u v elle langue, il s’efface et Virgile d e m e u r e to u jo u rs p ré se n t to u t a u lo ng d e la lecture.
J e n ’ai p a s ap p ris le latin et je ne puis p a r le r ni p é n é tr e r le génie d e c e tte langue. D a n s l’e n s e ig n e m e n t scientifique q u e j’ai reçu, o n co n si déra it le latin, le grec, c o m m e des
la n g u e s m ortes. O n n o u s a r e t r a n ch é s d e ces g r a n d e s civilisations d ’a v a n t le christianism e et d e ses débuts. Mais e n lisant la trè s belle tra d u c tio n d e s G éorgique s, je me r e n d s c o m p te q u e le latin n ’est pas u n e la n g u e m o rte , mais u n e langue a u x vérités d e to u jo u rs, bien vi vante.
«Il n ’y a rien d e n o u v e a u so u s le soleil»: ce q u e Virgile a observé ave c t a n t d e précisions et c h a n t é il y a d e u x mille ans, c ’est ex a c te m e n t ce q u e n o u s a v o n s o b se rv é et trouvé si s im p le m e n t b e a u d u r a n t notre vie.
Texte: A lbert Mathier Photo: O sw ald Ruppen
Engelszunge ganz aus Mensch
Nein, es stim m t nicht, dass C h a p p a z a m B a h n h o f in L a u s a n n e einen R uc ksac k d e p o n ie rt hätte, d e n er je desm al abholte, e h e er d e n G r a n d P o n t hin aufzockelte, R u c k s a c k s o zusagen zu d e m einen Z w eck: p o u r
faire plus C h appaz.
A ndererseits: Vielleicht g e h t e r d e n noch mit d e m R u c k s a c k ins Bett, und in d e n h o h e n S c h u h e n ; weil er nämlich im m e r u n te rw e g s ist. Allerdings: N ie m a n d e n m ö c h t e es v e rw u n d e rn , b e d ü r f te C h a p p a z d e r Viktualia ü b e r h a u p t nicht, d e n n sei ne S ta tio n e n sind alle d u r c h einen m e ta p h y s isc h e n Eros k arto g rafie rt I (M eta physik? M odische E t h n o lo
gen s a g e n g e r n e : s u p r a n o r m a l ; w as nichts b ed e u te t, a u s s e r dass sie hier nichts zu d e u t e n , n u r n o c h zu d e u teln h a b e n ; q u a n t a fo rm u la - q u a n t a form ai! qu el Cam em bert...). G esc h ic h tch e n u m M aurice C h a p paz gibt es h u n d e r t. D as p la tt m a t e rialistische Wallis ist keine Fabel m e h r; jetzt m a c h t es se in en Dichter zu ein er solchen. D er Reiz dieser G eschichte: alles, w as d e m g u te n M ann a u s R e s s e n tim e n t a n g e d ic h tet w u rd e , w as a u s Neid e r s o n n e n war, es h a t sich zur p u r e n V e r k lä r u n g sle g e n d e g e m a u se rt. Kraft d e r Kraft dieses S tre ite rs - k raft seiner
endurance. C h a p p a z m u ss te lange
bittere G e g n e rs c h a f t e rtra g e n , ec h te Feindschaften. J e tz t k o m m t es ihm auf ein bisschen A p p la u s von der falschen Seite, la m e d e sim a , auf ein pa a r falsche n e u e F re u n d e von im m er a u c h nicht s e h r an. Es ist Tribut, d e n er d e m Erfolg bezahlt. Ja, es stim m t, M aurice m u ss te d en Weg ü b e r die G e r m a n o p h o n i e n e h m en, u m sich, via R u h m , bei seinen engsten L a n d s le u te n j e n e n R e sp e k t zu verschaffen, d e n sie seinem B ren n e n , se iner Liebe v e rw e h rt h a t ten.
Ja, es stim m t, ich h a b e s c h o n e tw a geflucht beim Ü b ersetze n ; w e n n es so v e r tra c k t w a r u n d so schwierig. Öfter a b e r h a b e ich gebetet, H e r r
gott, e rh a lt u n s diesen M a n n seine h u n d e r t J a h r ; weil es so s c h ö n war, so gut, so viel w eiter v ersp re c h e n d . Nein, w er - n a c h d e r stre n g e n Arbeit - nie v o n ihm g e h ö r t h a t:
v e n ez, allons f u m e r u n e cigarette e n sem b le , d e r k e n n t d e n Tonfall,
k e n n t d e n w a h r e n W e rt b ein ah e ange lische r d é t e n t e nim m er. C h a p p a z : die A u g e n a u f m a c h e n u n d P o e t sein, fa u t le faire. Das H ö c h ste sagen, als w ä r e es nichts. D em Nichts e n tg e g e n tr e te n - u n d alles holen. Ein stecken, ein ste ck e n - u n d die ewig verschissene M e d io krität ist es, die a m g e m e in s te n zuschlägt, im m e r u n t e r die G ürtelli nie - a b e r dabei sicher u n d sicherer w e rd e n , d e r S c h m e rz wird sich v e r silbern. Zwanzig J a h r e g e te e rt u n d gefedert, u m d a n n als s c h ö n s te r H a h n a u fz u ste h n . D en H e n n e n a n d e n H als fahren. A ngst h a b e n , u n d sich mit e in em w iederfinden als d e r S tärkste. V on d e r uneigentlichen zur eigentlichen L e g e n d e w erd en . Der R o u tin e e n tg e h n , d a s W u n d e r d e r K re ation nie (v)erlernen, d e m ü tig a n n e h m e n d a s M ysterium ; wie d e r P riester d a s Ministerium. Die H a k e n ste lle r mit d e r U nbotm ässig- keit eines Kindes vo n v o rn a n g e h n . Wissen, wie m a n e in sam bleibt, u n d abstinent, trotz d e s Zulaufs, u m disponibel zu sein d e r G n a d e : das ist, w as ein en zuw ä chst, weil m a n es er d u ld e t hat, e rd a u e r t. Im Artisti sc h e n keine Konzession m a c h e n - u n d d e n n o c h v o n all je n e n gelesen w o rd e n sein, die nie ein B uch auf- schlagen, fa u t le faire. Einer J u g e n d n a c h tr a u e r n , die unwiederbringlich ist, u n d d a r a u s d e r Z u k u n ft d o ch eine A lternative weisen, u n d zwar die einzig m ögliche fast, falls es sie d e n n g eb e n sollte, diese Z ukunft,
fa u t le faire. Bald ein m al mit d en
N achtigallen red e n , so rein ist er g ew o rd en , d e r tiefinnere S ang, d e r
C a n te jo n d o , fa u t le faire.
D as H erz eines francoprovenzali- sc h en T ro u b a d o u r s , die Militanz,
d e r p u n c h vo n C h a rle s P éguy, die visionäre K raft eines William Blake u n d die g estalterische M acht des s p ä te n Rilke: z u s a m m e n ergibt d a s nicht d e n g a n z e n C h a p p a z !
Ich frässe G ras, B ä u m e risse ich aus, w ü sste ich, wie er d a s m a c h t. Ich weiss es nicht. Ich a h n e nur, dass er d e m K o c h to p f in d e r L e g e n d e n k ü ch e einen r e c h te n Deckel aufge setz t h a t mit: « A rire et à m ourir», seinem letzten Buch, einer s u m m a (letzten im S in n e v o n neu, v e rs te h t sich).
Finis legen d ib u s!
Hier wird alles eins. U nd d a s Eine ist d a s G rosse, d a s G rosse im Klei nen, d a s Kleine ein Fanal.
Texte, in d e n e n die Präzision m y stisch wird u n d die Mystik zum P räzisionsinstrum ent. P oesie als H e rm e n e u tik , ihrer selbst, u n d H e r m e n e u tik als e x a k te W issenschaft. Diese W issenschaft hier, die a lle r dings ist nicht wertfrei. Sie ist E x o r zismus u n d P a m p h l e t. Exorzism us des Todes, P a m p h l e t d e s Lebens. Nichts m e h r von S ym bolism en, keine S tellvertreterei - C h a p p a z wird d a s Leben. B esser d e n n je d er Preis h a t dieses B uch ihn geadelt. C h a p p a z wird d a s L eben selbst.
P o u r faire plus C h a p p a z, d a s wird
schwierig w erd en !
C H - zeitgenössische L ite ra tu r? (Den D ü r r e n m a t t h a lte n sie für ein Kaliber für sich, h a lte n sie.) Über d e m D u n st aller N ied e ru n g e n se he ich d a s H a u p t von Frisch. D a n e b e n steile ich M aurice C h a p p a z . D a n n se h e ich la n g e nichts m ehr. L a u te r Dunst.
- C h a p p a z ? - C h a p e a u !
A lors q u e les d e rn iè res d é c e n n ie s o f fraient le sp e c ta c le d ’u n e p e in tu re -d é- sarroi, il suffit d e v a n t les oeu v res de Mizette Putallaz, d e se m e t t r e en éta t d ’e n f a n c e et d e re g ard e r. C a r le plaisir d e p e in d re e st chez elle p lu s p h y siq u e et affectif q u ’intellectuel: elle e s t u n e fille d e la terre, et c ’est s o n m o n d e a g raire lié a u x so u v e n irs d e s o n e n f a n c e q u ’elle v e u t e x p r im e r c o m m e u n e r e v e n d ic a tion à so n id entité et à ses racines. C ’est d o n c d a n s l’é v o ca tio n et le té m o ig n a g e d ’u n e civilisation p a y s a n n e , alo rs q u e les t r a v a u x é ta ie n t rudes, la te r r e a v a r e et les tâ c h e s sim ples, q u ’elle t r o u v e so n au th en ticité.
P o u r in te r c e p te r c ette réalité, loin de faire e x p lo s e r les ob jets et les êtres, l’a rtiste les c e r n e et les simplifie. S o n œ il e x erc é lui p e r m e t d e n ’en re te n ir q u ’u n e fo rm e c o n d e n s é e , voire elliptique, r é d u ite à l’indispensable. Ainsi l’e x e m p le d e l’o ise au d a n s s o n oeuvre: il a p e r d u bec, œil, p a tt e s et s o u v e n t q u e u e . Il est ré d u it à u n e fo rm e g é o m é tr iq u e ou plusieurs. 11 e n va d e m ê m e p o u r les p e r s o n n a g e s qui o n t p e r d u le u r reg ard , leu r id entité faciale p o u r n ’ê tre plus q u ’u n v o lu m e , u n e form e, u n e a ttitu d e d écrite a v a n t to u t p a r u n v ê te m e n t simplifié lui aussi. C e tt e ré d u c tio n p o u r rait p a r a îtr e u n a p p a u v r i s s e m e n t d e la vie à sa r é s o n n a n c e intellectuelle. Mais l’artiste é c h a p p e d ’instinct à cet écueil: p a r la répétition q u a s i o b sess io n n elle de la fo rm e simplifiée à l’in térieu r d e l’e s p a c e pictural, elle re n d a u x ob jets et a u x ê tre s leu r a p p a r e n c e d e variété e t de c o m p le x ité e t leu r d y n a m is m e vital. 11 fa u t m a i n t e n a n t r e n d r e v ra is e m b la bles ces fo rm es s u r u n e su rfa c e limitée. 11 s’agit d o n c d ’o r g a n is e r l’e s p a c e afin q u e c h a q u e é lé m e n t d u réel soit assimilé selo n d e s lois qui p e r m e t te n t de c réer u n n o u v e l o rg a n is m e . M izette Putallaz, p a r c e q u ’elle est p e in tre figuratif, distri b u e les v o lu m e s selon les lois d e la g é o m é trie , d e l’h a r m o n i e et d e l’é q u ili bre. Elle o rg a n is e c h a q u e toile, elle a ttrib u e à c h a q u e ê tre et à c h a q u e objet s a v a le u r d im e n sio n n e lle p o u r c rée r cet e n s e m b le h o m o g è n e et c o h é r e n t s a n s leq u el l’ex p res sio n p ictu ra le ne p e u t s’a c h e m in e r vers l’é m o tio n artistique. Mais a u - d e là d e la c o m p o s itio n , c’est la c o u le u r - d e rn ie r é lé m e n t d u visible - qui va a n im e r les f o rm e s et qualifier l’e s p a c e g r a p h iq u e . D e rn ier é lé m e n t de c o n n a is s a n c e p e rç u p a r les sens, elle est aussi le p re m ie r é lé m e n t i n d é p e n d a n t
18
d u réalism e: elle est p a r t d e l’im a g i n a Mizette Putallaz:
du visible à l’invisible
tion e t d u rêve. Ainsi p o r t o n s - n o u s to u se n n o u s n o s c o u le u rs c o m m e u n e h a r m o n ie d e l’â m e , c o m m e u n e m u siq u e. U n objet o u u n e vision n o u s les restitue c a p té e s p a r d e s fo rm es e t d es lignes, m ais c’e s t la c o u le u r q u i la p re m iè re « r e m u e d e s s e n tim e n ts q u e les p a ro le s n e p e u v e n t e x p r im e r q u e d ’u n e m a n iè r e v a g u e» . Là e n c o re , l’artiste est fidèle à elle -m ê m e. L es to n s d e te r r e a v e c les noirs cô to ie n t t o u jo u r s s u r ses toiles les b lan cs e t les bleus. C o n t r a s te violent, to u jo u r s le m ê m e : o m b re -lu m iè re , blan- c h e u r-n o irc e u r, d u a lité to u jo u r s ré p étée , c o n s ta n te s qui so n t la p o r te o u v e r te v ers l’h u m a in , le m e n ta l e t l’affectif de celle q u i crée.
Ainsi, à tr a v e r s la co u le u r, a v o n s - n o u s q u itté le m o n d e r e g a r d é p o u r le m o n d e intérieur. A ce s ta d e d e l’o b s e rv a tio n , l’œ u v r e d ’a r t est d e v e n u e u n o rg a n is m e , u n e u n ité indissoluble. L’a rtiste lui- m ê m e s ’e n é t o n n e qu i y d é c o u v r e so n lan g ag e. L ’o s m o s e s ’est acc o m p lie , o ù la fo rm e p u ise sa force d a n s la significa tion et o ù le s e n s a p p a r a ît p o r té p a r les form es. Et c ’est la c o u le u r q u i n o u s ex p liq u e la p r e m iè r e qu i e st la f e m m e : elle est s o lid e m e n t terrie n n e, p r a g m a t i q u e e t réaliste. Mais sa réalité ph y siq u e, c h arn elle, e x p r im é e p a r les b ru n s, est p r e s q u e a n ta g o n is te d u désir d ’ê tre p u r esprit. C a r le b lan c se fait d e p lu s en p lu s p ré s e n t. P lu s q u ’a utrefois, il e n v a hit la toile j u s q u ’à d e v e n ir le su jet réel d u ta b le a u : h a r m o n i e s d e blancs, s e n s a tion de b la n c h e u r, de lu m ière et d ’éclat. O r, l’im p a c t d e s c o u le u r s a été a n a ly s é p a r les scientifiques et t r o u v e a u c o u rs d e s siècles et m ê m e d es civilisations ses c o n s ta n te s et so n sy m b o lis m e universel. Le b lan c e t le bleu y s o n t les signes de la lu m ière intérieure, de la p u re té , de la spiritualité. Tel fut p e rç u V e r m e e r de Delft. C h e z M izette P u ta lla z ces ry th m e s d e b lan cs s o n t p r é te x te s à d es m o u v e m e n t s d e l’esprit vers la sérénité. C e s vols d ’oiseau, s o u d a in fixés en plein e ssort, c ’est s o n â m e e n q u ê t e d ’e sp ace, d e p a ix e t d ’infini. S o n désir im m é d ia t d ’éternité.
Mais d e m ê m e q u e l’o ise au est forcé de r e d e s c e n d r e s u r la terre, l’a rtiste doit p r e n d r e pied d a n s la réalité. Et c ette réalité elle la choisit d ’instinct silen cieuse. T o u te la p e in tu r e d e Mizette P u ta lla z est u n e m a n iè r e d e fuir le bruit. C a r d a n s sa vision d es réalités les plus sim ples, d ’où la civilisation m o d e r n e et le p ro g r è s s o n t a b s e n ts , s ’est installé u n g r a n d silence: la possibilité d ’ê tre p le in e m e n t so i-m êm e . Tel ce p o è te , demi- dieu, q u i m a r c h e n u su r le c h e m in d é se rt o ù n ’existe p o u r to u te réalité q u e son
m o n d e in té rieu r illustré p a r ce n u ag e q u ’il p o r te d a n s s a tê te e t q u i e st sa s u b s ta n c e réelle, sa vérité, s a poésie. Ou bien e n c o r e celui-là qu i m é d ite s u r sa b r a n c h e , r e s c a p é d ’u n e a p o c a ly p s e ou as c ète nu , p e r d u d a n s les m é a n d r e s d ’un su b c o n s c ie n t a u ssi inextricable q u e l’e n c h e v ê t r e m e n t d es b r a n c h a g e s .
Et la p o é sie éclate. Ici n é e d e l’é tra n g e d a n s u n e c o m p o s itio n p a r f a ite m e n t I m aîtris ée et s p a c ie u s e o ù le m eilleur de l’a rtiste s e re tr o u v e : le silence, la c o n tem plation, la terre et l’espace, le rêve et le mystère. E n tre la com plexité de l’art et la com plexité de la vie, n o u s dirons q u e l’artiste n o u s offre ses meilleures œ u v r e s lo rsq u ’elle s’éloigne de l’anecdote p o u r des visions quasi surréalistes. Le p lu s s o u v e n t c e p e n d a n t la poésie n aît d es ob jets les p lu s sim ples. C a r ils o n t u n e â m e : ils im p liq u e n t la p ré se n ce de to u s c eu x qui o n t été, qu i so n t et qui s e ro n t: un b a n c, u n e fen être, un c h am p , u n bol, c’e st t o u jo u r s la m ê m e m an ière d e p a r le r d e s ê tre s aim és. C a r les objets viv en t e n o s m o s e a v e c les ê tre s les plus h u m b le s , c o n f o n d u s a v e c eux, d e m êm e v a le u r p s y c h o lo g iq u e e t esth étiq u e. Et c ’est a u ssi la m a n iè r e d é g u is ée et p u d i q u e d e M izette d ’e x p r im e r la fuite d u t e m p s v ers l’in élu c ta b le conclusion d e la vie. M ais l’a r t e s t u n exutoire s u p r ê m e et l’artiste, e n s ta tu f ia n t d ’ins tinct les ob jets e t les ê tre s d a n s leur p é r e n n ité et leu r universalité, a depuis l o n g te m p s a n e s th é s ié la vieille angoisse d e la m ort. Et t o u te l’œ u v r e e x p rim e la sé ré n ité et la lucidité d e celle qu i c o n n aît le b o n h e u r d e s c h o s e s d e la vie, baignée q u ’elle est d e l’a n ti q u e sa g e s s e p o p u laire, c o m m e le s o n t ces vieilles silen cieuses e t a p a is é e s a p r è s u n e existence rocailleuse, a lo rs q u e les a c te s et les p e n s é e s m ê m e s s ’é c o n o m is e n t.
P a r v e n u à ce s ta d e de la m éditation, to u te l’œ u v r e écla te en c h a n t d ’a m o u r p o u r les ê tre s e t les c h o ses. Mizette P u ta lla z dit e x a c t e m e n t ce q u ’elle sent d e la vie: elle dit le q u o tid ie n b a n al, elle dit la fatigue, le sillon creux, l’a rb r e dans le c h a m p , l’en v o l d e l’o iseau , elle dit la terre n ourricière, m a te rn e lle et génitrice o ù l’ê tre h u m a i n p l a n t e ses racin es et est p r o lo n g é de g é n é ra tio n e n g é n é r a tion s a n s violence; a u t a n t d e visions e m m a g a s in é e s d a n s la m ém o ire, a u ta n t d e s o u v e n irs d ’u n e e n f a n c e re co n s titu ée pièce p a r pièce, c o m m e les é lé m en ts d ’u n puzzle n o s ta lg iq u e fixé d a n s l’é te r nité d e la toile.
Texte: Chantai G oeldlin-D eslarzes Photos: Osw ald Ruppen, Jucky Goeldlin
E x t r a i t d e la p r é s e n t a t i o n d e l’e x p o s i t i o n « M i z e t t e P u t a l l a z » à la F o n d a t i o n P i e r r e - G i a n a d d a , M a r t i g n y . M a r s 1 9 8 4 .
Das abenteuerliche Leben
des Johann-Christian Theler
A usw anderung als Neubeginn
Ich v e r s u c h e mir vorzustellen, w as sich in d e m kleinen B erg d o rf Aus- se rbe rg u n d bei d e n V e r w a n d te n des J o h a n n - C h ris tia n T h e le r a b g e spielt h a b e n muss, als e r mit seiner Familie 1892, kurz von W e i h n a c h ten, n ac h A rgentinien a u s w a n d e r te . V erm utlich m ü ss te m a n einer B e rg b auernfam ilie e n t s ta m m e n , die sich seit M e n s c h e n g e d e n k e n a n d en stotzigen H a ld e n d e s R h o n e ta le s a b m ü h t, u m d e n A ufb ru ch n a c h vollziehen zu k ö n n e n u n d zu e r l e ben w as in je n e n M e n sc h e n vorging. Ich b e w u n d e r e d e n M ut u n d d a s u n g e b r o c h e n e S e lb s tv e r tra u e n ei n e s Vaters, d e r sich mit d e n w e n i g en Habseligkeiten, zu d e n e n a u c h d a s H eim w e h g eh ö rte , mit d e n S e i n en auf eine solche Reise wagte. S e lb sta c h tu n g u n d S elb ste rh a ltu n g m ö g e n die G r ü n d e g e w e se n sein, die ihn d az u trieben, die B e rg h e im a t zu verlassen u n d a u f « der ä n d e r n Seite d e r Erde», u n te r M e n sch e n mit f re m d e r K u ltu r u n d f re m d e r Z u n g e eine n e u e Bleibe zu suchen. Wie viele M itbürger m ö g e n ihm vor d e m Schritt in eine solch u n b e stim m te Z u k u n ft a b g e r a te n haben. N eb e n einer z ä h e n G e s u n d h e it w ar wohl sein wertvollstes G e p ä c k die e r e rb te G e n ü g s a m k e it u n d d e r u n e r m ü d lic h e Arbeitswille. Mit d e r V e r a n t w o r tu n g u n d d e n S o rg e n einer fünfköpfigen Familie b e f r a c h tet, wollte e r sich in Ambrosetti, im südw estlic hen A rgentinien a n s ie deln.
Die T h e le rs bestiegen in Le H a v re d e n D a m p f e r «D on P e d ro » , d e r sie auf einer b eschw erlichen F a h r t n ac h B u e n o s Aires b rachte. Die M u tter tr u g ein w eiteres Kind als
R e ise g ep ä ck u n t e r ihrem Herzen. Zw eiundzw anzig K ilom eter v o n d e r k leinen B a h n s ta tio n Arruffò e n t fernt, e r w a rb sich J o h a n n -C h r is tia n T h e le r zwei Lose to p f e b e n e n wilden G ra sla n d es. Er g ren z te seine zwei h u n d e r t H e k ta r e n mit F ä h n c h e n ab u n d b ega nn, n a c h W a sse r zu g r a ben, d a s er in vier M eter Tiefe fand. Rasenziegel w u rd e n g e s to c h e n u n d in d e r b r ü te n d e n S o n n e zu B a u s te i n en getro c k n et. L e h m diente als Pflaster. Zwei G lasfe n ste r u n d eine verschliessbare T ü re so rg ten in d en fo lg en d e n zwölf J a h r e n für Licht u n d W ohnlichkeit. T h e le r k au fte zwei K ü h e u n d ein Kalb, zwei K ü h e b e k a m er von g u te n L e u te n g e sc henkt, u n d zwei O c h s e n u n d vier K älber erhielt er a u f Kredit. Das arge n tin isc h e B a u e r n d a s e in b e g ann. Bargeld w a r M a ngelw are, u n d Kredite m u s s te n bei ä n d e r n S iedlern erbettelt w e rd e n . A ber er k o n n t e sich a u f seine kräftigen A r m e u n d seinen D urchhaltew illen verlassen. V on d e n K indern m u ss te er d a s A usserste abfo rd ern , was V e r n u n ft u n d g e s u n d e r M e n s c h e n v e r s ta n d zuliessen. G lü ck lich e r weise b ra u c h te die Familie d e n Arzt nicht, d e r 150 K ilom ete r abseits praktizierte, d a f ü r a b e r w a r die H e b a m m e fleissig a u f Besuch.
Trotz M issernten, T ro c k e n p e r io d e n u n d Viehdiebstahl d u r c h die ein h e i m ischen « p o s te ro s » b ra c h te es die Familie inne rt eines J a h r z e h n t e s zu a n s e h n lic h e m W o h lsta n d . 1910 zä hlte T h e le r 3 2 0 S tü c k H a u stiere auf se inem G r u n d u n d B oden. W as ihn a b e r b e d rü c k te, w a r d a s F ehle n einer S c h u le für seine vielen Kinder. Er entschloss sich, die F a r m zu v e r p a c h te n , die Tiere zu v e rk a u fe n
u n d n a c h A u sserb e rg z u r ü c k z u k e h ren. U n d d o r t erging es ih n e n wie d e r G e m s e , die sich zu lange von R udel fe rn g e h a lte n hatte. Die Aus- s e rb e rg e r u n d die «N iw h ü ser The- lini » k o n n t e n sich nicht m e h r a n e i n a n d e r g e w ö h n e n . M a h a t te nicht m e h r d e n gleichen S tallgeruch, also übersie d elten die M u tte r mit den K indern n a c h Naters, wo die S c h u len ac h t M o n a te d a u e r t e n sta tt nur se ch s wie in A usserberg.
Ein Familienbild in d e m faszinieren d e n B uch vo n H a n s Theler, betitelt « E rin n e ru n g e n » , zeigt a u f einem F o to d reiz eh n Kinder, d e n e n M utter Maria J o s e p h a d a s L eben g e s c h e n k t hatte. Drei s t r a m m e Buben u n d zehn a n m u tig e M ä d c h e n s t e h e n n e b e n ihrer gütig d rein b lick e n d e n M utter, d e r e n L ippe n nichts von d e r H ä r te des L ebe ns verraten. N e b e n ihr sitzt d e r V a te r mit h a r t g e p r ä g te n G esichtsz ügen u n d e ig e n willigen, k e c k e n A ugen. Ihn zog es 1919 sc h o n w ieder n a c h A rg e n ti nien, d a ihm in N a te rs die S ch u ld e n ü b e r d e n K opf g e w a c h s e n w aren u n d e r keine Möglichkeit sah, zu g rö sse re m V erdienst zu k o m m e n . Mit seinem S o h n J o s e f u n d einer T o c h t e r schifft er sich im März 1919 in Marseille w ieder ein. U ber B u e nos Aires ging die Reise n ac h A m brosetti zurück. D och w elc he E n t tä u s c h u n g ! S eine F a rm glich wieder e in er Wildnis. T h e le r k r e m p e lte die Ä rm el hoch. Volle drei J a h r e s c h u f te te er u n aufhörlic h, bis er die F arm w ieder h o c h g e b ra c h t h a t te ; d a n n ergriff ihn die alte A b en te u erlu st. Er überliess die « H a c ie n d a » seinem S o h n u n d f u h r mit d e r E isenbahn n a c h Rosario. M an h a t te ihm e r zählt, dass 1000 K ilom eter