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GRAND EST JUIN 2020 N 2. Usage du glyphosate dans l agriculture du Grand Est et alternatives

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(1)

GRAND EST

JUIN 2020 N°2

Usage du glyphosate

dans l’agriculture

du Grand Est et

alternatives

(2)
(3)

SOMMAIRE

p. 4 RÉSUMÉ

p. 5 INTRODUCTION

p. 7 1 MESURER L’UTILISATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Sources disponibles

Indicateurs de suivi de l’utilisation des produits phytosanitaires

p. 7 2 ÉTAT DES LIEUX DE

L’UTILISATION DU GLYPHOSATE EN GRANDES CULTURES

Méthodologie

Enjeux de la maîtrise des adventices en grandes cultures

Utilisation des herbicides en grandes cultures

Zoom sur l’usage du glyphosate en grandes cultures

Alternatives au désherbage chimique en grandes cultures

p. 14 3 ÉTAT DES LIEUX DE

L’UTILISATION DU GLYPHOSATE EN VITICULTURE

Méthodologie

Enherbement en viticulture

Utilisation des herbicides en viticulture Zoom sur l’usage du glyphosate en viticulture

Alternatives au désherbage chimique en viticulture

p. 20 4 ÉTAT DES LIEUX DE

L’UTILISATION DU GLYPHOSATE EN ARBORICULTURE

Méthodologie

Enherbement en arboriculture

Utilisation des herbicides en arboriculture Zoom sur l’usage du glyphosate

en arboriculture

Alternatives au désherbage chimique en arboriculture

p. 24 5 BILAN DES ACHATS

DE GLYPHOSATE

Analyse du NODU herbicides

Zoom sur les achats de glyphosate et leur évolution

p. 27 ANNEXE 1

Sources mobilisées et points de vigilance

dans l’analyse des données

(4)

RÉSUMÉ

A partir du dispositif des enquêtes statistiques du ser- vice de la statistique et de la prospective du ministère de l’agriculture et des données de la banque nationale des ventes des produits phytopharmaceutiques par les distributeurs agréés, ce dossier dresse un état des lieux de l’utilisation du glyphosate dans les principales filières végétales du Grand Est. Au-delà du glyphosate, l’utilisation des herbicides dans ces différentes filières est expliquée et évaluée. Les alternatives existantes au désherbage chimique sont également détaillées.

L’introduction du dossier met en lumière le contexte dans lequel a été conduite cette étude en Grand Est et les évolutions engagées dans le cadre du plan Ecophyto au niveau national et régional.

Dans la première partie de ce dossier sont décrits les enjeux de l’utilisation des herbicides dans les trois prin- cipales filières végétales du Grand Est et le niveau d’uti- lisation de ceux-ci. L’usage du glyphosate est analysé de manière exhaustive. Il est, en effet, commun aux trois filières. Les données disponibles ne permettent pas de hiérarchiser la quantité de glyphosate utilisée

par filière. Cependant, au vu des surfaces respectives mobilisées par ces trois filières végétales en Grand Est et des niveaux d’usage du glyphosate dans ces mêmes filières, on peut conclure que la filière grandes cultures concentre la majorité des usages de glyphosate dans la région, suivie par la viticulture. Les quantités consom- mées en arboriculture sont quant à elles marginales.

L’usage du glyphosate s’est accru ces dernières années, en raison des mécanismes de substitutions d’autres substances actives herbicides et d’évolutions dans les pratiques culturales. Différentes alternatives tech- niques apparaissent néanmoins de plus en plus plébis- citées, notamment dans la filière viticole.

La seconde partie de ce dossier dresse un état des lieux des achats de produits phytopharmaceutiques herbicides (hors biocontrôle et usages non agricoles) dans le Grand Est sur la période 2014 à 2018, avec un zoom sur l’évolution des achats de glyphosate.

Ceux-ci ont en effet, en lien avec la progression des usages dans les filières grandes cultures et viticulture, connu une hausse significative dans la région sur cette période.

(5)

INTRODUCTION

En juin 2018, le Gouvernement, représenté par les ministres de la transition écologique et de l’agriculture, a engagé un plan national de sortie du glyphosate avec comme objectifs de mettre fin aux principaux usages de ce dernier d’ici fin 2020 et à l’ensemble des usages d’ici fin 2022, sans laisser les agriculteurs dans une impasse. Aussi, les ministères ont engagé un certain nombre d’actions pour y parvenir qui s’in- sèrent dans le plan global Ecophyto 2+ qui vise une réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.

Pour le Grand Est, la feuille de route régionale Ecophyto, actualisée dans le courant de l’année 2019 en concertation avec les différents acteurs, décline les objectifs de ce plan dans le territoire. La présente analyse de l’usage du glypho- sate conclut un travail de diagnostic initié dans le cadre de l’actualisation de cette feuille de route. Elle a permis de mieux identifier les enjeux et de proposer des actions régionales

adaptées afin d’accompagner les agriculteurs dans la connais- sance des alternatives au glyphosate et, plus largement, aux herbicides. Des études similaires avaient été réalisées par l’INRAE au niveau national, avec notamment en 2017, un rap- port sur les usages et alternatives au glyphosate dans l’agri- culture française.

Dans le cadre de cette feuille de route, différentes initiatives régionales sont mises en avant, dont l’engagement des trois interprofessions viticoles du Grand Est de tendre vers un objectif de zéro herbicides en 2025. Dans la région, le déve- loppement important de l’agriculture biologique des filières à bas niveaux d’intrants ou de la certification Haute Valeur Environnementale, sont également des éléments favorables à cette réduction de l’usage des produits phytopharmaceu- tiques, dont le glyphosate, sur les années passées et à venir.

(6)

1 MESURER L’UTILISATION

DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES

1. Sources disponibles

Ce dossier s’appuie, en premier lieu, sur le dispositif des enquêtes Pratiques culturales du service de la statistique et de la prospective du ministère de l’agri- culture, qui a pour objectif de collecter périodiquement des données détail- lées sur la conduite de l’itinéraire tech- nique des exploitations agricoles. Ces enquêtes portent sur quatre filières végétales : les grandes cultures et prai- ries, la viticulture, l’arboriculture et le maraîchage, et permettent donc de suivre l’usage des produits phytosani- taires par filière.

En second lieu, il s’appuie sur les don- nées issues de la banque nationale des ventes des produits phytopharmaceu- tiques par les distributeurs agréés. Ces données permettent de suivre annuel- lement, depuis 2014, les achats de pro- duits phytosanitaires par code postal et constituent ainsi un outil de référence pour le suivi régulier de l’utilisation des produits phytosanitaires en France.

2. Indicateurs de suivi de l’utilisation des produits phytosanitaires

La quantité de substance active (en kilogramme ou tonne de substances actives), utilisée ou achetée, est un

indicateur largement utilisé. Sa princi- pale limite est qu’il ne tient pas compte de la dose appliquée et de l’efficacité variable selon les substances actives et leur forme chimique. Certaines subs- tances actives peuvent ainsi être rem- placées par de nouvelles substances actives efficaces à plus faible dose.

Le nombre de traitements phyto- sanitaires est le deuxième indicateur pouvant être utilisé. Un traitement phytosanitaire est défini comme l’ap- plication d’un produit commercial lors d’un passage au cours d’une campagne culturale. Un même produit appliqué en deux fois compte pour deux trai- tements. Cet indicateur présente de nombreuses limites car il ne prend en compte ni les doses épandues, ni la nature des substances épandues.

L’indicateur de fréquence de traite- ment (IFT) est un indicateur de suivi de l’utilisation des produits phytosani- taires sur une surface (parcelle, exploi- tation, département, etc.) pendant une période donnée (le plus souvent, une campagne culturale). Il comptabilise le nombre de doses de référence utili- sées par hectare au cours de cette cam- pagne. Cet indicateur peut être agrégé à l’échelle d’un ensemble de parcelles, d’une exploitation ou de tout autre ter- ritoire et constitue un indicateur local

de référence dans le cadre du plan Ecophyto.

Le nombre de doses unités (NODU) est le principal indicateur de référence du plan Ecophyto. Il permet d’apprécier au fil des années l’évolution de l’utilisa- tion des produits phytosanitaires, grâce aux données d’achats et de ventes des produits. Cet indicateur s’affran- chit des substitutions de substances actives par de nouvelles substances efficaces à plus faible dose puisque, pour chaque substance, la quantité appliquée (en kilogramme) est rappor- tée à une « dose unité » (en kg/ha) qui lui est propre. Il peut-être calculé à dif- férentes échelles territoriales. L’unité du NODU est l’hectare. Ainsi, le NODU d’un territoire peut être rapporté à une surface agricole (en hectare) pour calculer un nombre de traitements à pleine dose par hectare.

La part de surfaces traitées par une substance active, quelle que soit la quantité appliquée et le nombre d’ap- plications, peut également constituer un indicateur intéressant pour juger du poids de cette substance active dans les itinéraires techniques. En revanche, ce dernier ne tient pas compte des quantités appliquées, qui peuvent varier sensiblement selon les surfaces.

(7)

1. Méthodologie

L’étude s’appuie sur les enquêtes pra- tiques culturales en grandes cultures, en particulier celles de 2011, 2014 et 2017.

Celles-ci portent sur les campagnes culturales de ces années depuis les

2 ÉTAT DES LIEUX DE L’UTILISATION

DES HERBICIDES EN GRANDES CULTURES

opérations suivant la récolte du précé- dent cultural à la récolte de la culture considérée (pour 2017 : des opérations suivant la récolte de 2016 à la récolte de la culture considérée en 2017). Elles portent sur onze cultures en France métropolitaine 1  : le blé tendre, le blé

dur, le colza grain, l’orge (l’orge de prin- temps et d’hiver ne sont pas différen- ciés), le maïs grain, le maïs fourrage, la betterave sucrière, le tournesol, le triticale et les pommes de terre. Ces cultures occupent en effet la majeure partie des terres arables en France

1 Le champ de l’enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017 a été élargi par rapport aux précédentes enquêtes et sept nouvelles cultures ont été enquêtées au niveau national : féverole, soja, lin fibre, lin oléagineux, mélange de céréales, mélange avec protéagineux et mélange fourrager. Ces cultures n’ont pas été retenues dans cette analyse.

Graphique 1

Surfaces de grandes cultures en production par territoire du Grand Est en 2017

800 000 700 000

0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000

Surfaces (ha)

Champagne-Ardenne

Source : Agreste, statistique agricole annuelle définitive 2017

Note : les chiffres du département de Haute-Marne sont inclus dans ceux de la Lorraine et exclus de ceux de la Champagne-Ardenne (voir méthodolo- gie)

Blé tendre

En 2017, le Grand Est est la première région française en surface pour les grandes cultures. Les dix cultures enquê- tées recouvrent plus de 1 970 000 hectares, soit 89 % des terres arables de la région, avec au premier rang de celles- ci : le blé tendre, l’orge et le colza.

L’assolement varie sensiblement dans la région. La culture du maïs grain prédomine en Alsace tandis que les grandes cultures lorraines et champenoises sont plus diversifiées,

avec des spécificités propres à chacun de ces deux ter- ritoires. Ainsi, le maïs fourrage, l’orge d’hiver et le colza sont très présents en Lorraine, en lien avec le poids de la polyculture-élevage, tandis que le blé tendre, l’orge de printemps, la betterave sucrière et la pomme de terre sont nettement plus présents en Champagne-Ardenne, avec la proximité d’outils industriels en aval de ces productions (meunerie, malterie, sucrerie, friterie et féculerie).

Orge Colza Betterave

industrielle Maïs grain Maïs

fourrage Pois

protéagineux Pomme

de terre Tournesol Triticale Lorraine

Alsace

Le Grand Est : un territoire de grandes cultures aux différents visages

(8)

métropolitaine (73 %) et en Grand Est (89 %). A noter, le blé dur, non enquêté en Grand Est, et le tournesol, pour lequel l’échantillon est trop faible pour permettre de diffuser des chiffres à l’échelle de la région, ont été exclus du champ de l’étude.

La répartition de ces cultures n’est pas homogène sur le territoire régio- nal. Cette disparité et la méthodologie de construction du plan de sondage expliquent un champ variable de l’en- quête dans le Grand Est. Ainsi, seuls le blé tendre et le maïs grain ont été enquêtés en Alsace, ces cultures occu- pant 76  % des terres arables du terri- toire. A l’inverse, la Champagne-Ardenne a été enquêtée pour toutes les cultures identifiées au niveau national, à l’excep- tion du blé dur. Les résultats affichés sont donc représentatifs du seul champ de l’enquête.

La connaissance et l’analyse pré- alable des pratiques culturales du Grand Est nous ont conduit à faire le choix dans l’étude de distinguer trois territoires disjoints sur lesquels

ces pratiques sont relativement homogènes : l’Alsace, la Lorraine à laquelle est ajoutée la Haute-Marne, la Champagne-Ardenne à l’exclusion de la Haute-Marne.

2. Enjeux de la maîtrise des adventices en grandes cultures

Les adventices concurrencent les plantes cultivées et réduisent leur rendement. Elles peuvent également compliquer les opérations de récolte et dégrader la qualité de celle-ci.

En grandes cultures, une des périodes cruciales pour la maîtrise des adventices est la période d’inter-culture. Il s’agit alors de détruire les adventices qui se sont développés sur des sols reverdis sans inter-culture et, de plus en plus, de détruire les couverts d’inter-culture, dont la mise en place est devenue plus courante avec l’application de la direc- tive Nitrates. C’est durant cette période que la majorité des interventions de désherbage (chimique et mécanique)

se concentrent. D’autres interventions moins fréquentes sont possibles tels que le désherbage des plantes sarclées (maïs, tournesol, etc.) ou la destruction des vivaces.

Différentes stratégies et techniques s’offrent aux exploitants agricoles pour gérer cette période d’inter-culture. Le recours aux herbicides et, en particulier au glyphosate, s’est imposé comme une des stratégies privilégiées ces dernières années. D’autres alternatives existent pour réduire cet usage de glyphosate et, en premier lieu, le travail mécanique du sol. Ces alternatives seront détaillées dans un second temps.

3. Utilisation des herbicides en grandes cultures

Une utilisation systématique des herbicides

Dans le Grand Est, plus de 97  % des surfaces de grandes cultures enquê- tées ont reçu au moins un traitement

Graphique 2

Indicateur de fréquence de traitement herbicide par centile en Grand Est et en France en 2017

IFT herbicide Grand Est IFT herbicide France 5,0

Indicateur de fréquence de traitement herbicide 4,5

0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Pourcentage

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Note de lecture : 3 % des surfaces de grandes cultures du Grand Est ont un IFT herbicide inférieur à 0,3. 4 % des surfaces de grandes cultures françaises ont un IFT herbicide inférieur à 0,4.

(9)

tendreBlé Maïs grain Maïs

fourrage Orge Triticale Colza Pois protéagi-

neux

Betterave sucière

Pomme terrede

Alsace 1,0 1,5 - - - - - - -

Lorraine 1,7 1,7 1,4 1,9 1,4 2,3 1,2 - -

Champagne-Ardenne 1,4 1,6 1,5 1,2 1,2 1,7 1,3 2,5 2,0

Grand Est 1,5 1,5 1,4 1,6 1,4 2,0 1,2 2,5 2,0

France métropolitaine 1,6 1,5 1,4 1,6 1,2 1,8 1,3 2,7 2,2

Tableau 1

Indicateur de fréquence de traitement herbicide moyen, par culture et par zone, en 2014

Source : Agreste, enquête pratiques phytosanitaires en grandes cultures 2014

Note : les chiffres de la Lorraine incluent le département de la Haute-Marne (voir méthodologie)

tendreBlé Maïs grain Maïs

fourrage Orge Triticale Colza Pois protéagi-

neux

Betterave sucière

Pomme terrede

Alsace 1,0 1,6 - - - - - - -

Lorraine 2,0 1,7 1,4 1,7 1,2 2,2 1,1 - -

Champagne-Ardenne 1,7 1,9 2,0 1,4 1,0 1,8 1,2 2,8 2,3

Grand Est 1,8 1,7 1,5 1,6 1,2 2,0 1,2 2,8 2,3

France métropolitaine 1,9 1,7 1,4 1,7 1,2 2,0 1,3 2,7 2,5

Tableau 2

Indicateur de fréquence de traitement herbicide moyen, par culture et par zone, en 2017

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Note : les chiffres de la Lorraine incluent le département de la Haute-Marne (voir méthodologie)

herbicide durant la campagne culturale 2016-2017. Environ 85 % des surfaces affichent un indicateur de fréquence de traitement (IFT) herbicide compris entre 0,5 et 3. L’usage des herbicides par les exploitants concerne ainsi la quasi-tota- lité des surfaces de grandes cultures. En revanche, l’intensité de leur usage varie fortement selon les surfaces. Le constat est équivalent à l’échelle nationale.

Un usage des herbicides variable selon les cultures

L’analyse de l’IFT herbicides en grandes cultures, en 2014 et 2017, met en évi- dence un niveau d’utilisation des trai- tements herbicides proche entre les territoires considérés du Grand Est.

Quelques disparités ressortent néan- moins. En Alsace, pour le blé tendre, l’utilisation de traitements herbicides est nettement inférieure à celle constatée en Champagne-Ardenne et en Lorraine.

L’IFT herbicide en Lorraine est signifi- cativement supérieur à celui observé en Champagne-Ardenne sur plusieurs cultures (blé tendre, orge, triticale, colza), et ce sur les deux campagnes culturales considérées. A titre de com- paraison, l’IFT herbicide moyen sur la France métropolitaine est assez proche des valeurs observées en Grand Est et aucun constat net ne ressort.

Selon les cultures, l’intensité des traite- ments herbicides est variable. Elle est ainsi sensiblement plus importante pour le blé tendre, le colza, les pommes de terre et la betterave sucrière.

La comparaison de l’IFT herbicide moyen entre 2014 et 2017 indique, selon les cultures, une stabilité ou une hausse des traitements herbicides en Grand Est (à l’exception du triticale pour lequel l’IFT herbicide est en baisse) et en France métropolitaine.

Grand Est France métropolitaine

Dénomination de la substance active

Part de surfaces ayant reçu au moins un traitement avec cette

substance active (%)

Dénomination de la substance active

Part de surfaces ayant reçu au moins un traitement avec cette

substance active (%)

Diflufenicanil (DFF) 27 Diflufenicanil (DFF) 29

Glyphosate 26 Glyphosate 18

Iodosulfuron 24 Iodosulfuron 18

Mesosulfuron 24 Mesosulfuron 17

Flufenacet 20 Flufenacet 17

Tableau 3

Détail des cinq premières substances actives herbicides utilisées toutes cultures confondues selon les surfaces traitées en 2017

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Une évolution des substances actives herbicides épandues

En 2017, les cinq premières substances utilisées en proportion des surfaces traitées sont, pour la France et le Grand Est, dans l’ordre décroissant : le diflufenicanil, le glyphosate, l’iodosul- furon, le mésosulfuron et le flufenacet.

Cependant, l’usage du glyphosate, de l’iodosulfuron et du mésosulfuron est plus répandu en Grand Est. Ces chiffres confirment ainsi la place importante du glyphosate dans les itinéraires culturaux des grandes cultures en Grand Est.

(10)

Graphique 3

Détail des cinq premières substances actives herbicides pour lesquelles la progression des surfaces de grandes cultures traitées a été la plus impor- tante 1 entre 2014 et 2017

12

Hausse de l’usage entre 2014 et 2017 en proportion de surfaces traitées (%) 10

0 2 4 6 8

Flufenacet Glyphosate Prosulfocarbe Pendiméthaline Diflufenican Grand Est

France

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en grandes cultures 2014 et enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Note de lecture : entre 2014 et 2017, la proportion de surfaces ayant reçu une application de glyphosate a crû de 8 % dans le Grand Est (4 % en France métropolitaine).

1 Les cinq premières substances actives herbicides pour lesquelles l’usage a le plus fortement progressé en Grand Est et en France sont identiques.

Le flufenacet, un herbicide anti-gra- minées pré-levée ou post-levée, est la substance active herbicide pour laquelle l’usage progresse le plus fortement en termes de surfaces traitées en 2017 comparées à 2014. Ceci est à rappro- cher du retrait de l’isoproturon en 2017,

dont elle est venue en substitution dans une large part. En Grand Est, en 2017, 20 % des surfaces de grandes cultures reçoivent une application avec du flufe- nacet (17 % en France) contre 9 % en 2014 (6 % en France).

tendreBlé Maïs grain Maïs

fourrage Orge Triticale Colza Pois protéagi-

neux

Betterave sucière

Pomme terrede

Toutes cultures

Alsace 1 % 5 % - - - - - - - 3 %

Lorraine 31 % 22 % 13 % 38 % 17 % 41 % 33 % - - 33 %

Champagne-

Ardenne 6 % 7 % 8 % 6 % 0 % 10 % 11 % 8 % 8 % 7 %

Grand Est 18 % 7 % 12 % 22 % 14 % 19 % 22 % 8 % 8 % 18 %

France métro. 13 % 13 % 11 % 17 % 12 % 19 % 22 % 10 % 6 % 14 %

Tableau 4

Proportions de surfaces par culture avec au moins une application de glyphosate en 2014

Source : Agreste, enquête pratiques phytosanitaires en grandes cultures 2014

Note : les chiffres de la Lorraine incluent le département de la Haute-Marne (voir méthodologie)

Les usages d’autres substances actives herbicides progressent, avec des dis- parités entre le Grand Est et la France métropolitaine. Ainsi, l’usage du pro- sulfocarbe et celui du diflufenicanil augmente en Grand Est mais cette progression est bien plus importante encore à l’échelle de la métropole. A l’inverse, l’accroissement de l’usage du glyphosate est plus marqué en Grand Est. La progression de l’usage de la pen- diméthaline est similaire en Grand Est et dans l’ensemble de la France.

4. Zoom sur l’usage du glyphosate en grandes cultures

Un usage du glyphosate contrasté selon les territoires et cultures

En France, en 2017, 18 % des surfaces de grandes cultures reçoivent au moins un traitement contenant du glyphosate durant la campagne culturale contre 26  % des surfaces en Grand Est. Cet écart est significatif et ne peut pas s’expliquer uniquement par les marges d’imprécision inhérentes aux enquêtes statistiques ou par la nature des cultures enquêtées en Grand Est. Une des principales explications est le déve- loppement d’une agriculture recourant peu au labour dans la région.

Cependant, l’utilisation du glyphosate est très disparate dans la région et des écarts significatifs apparaissent selon les territoires et les cultures. L’usage du glyphosate est très important en Lorraine, où 42  % des surfaces de grandes cultures reçoivent au moins une application de glyphosate, contre 16 % en Champagne-Ardenne, un chiffre

proche de la moyenne nationale. En Alsace, sur les deux cultures enquêtées, seules 5 % des surfaces sont concernées par une application de glyphosate.

Ces écarts d’usage s’expliquent notam-

tendreBlé Maïs grain Maïs

fourrage Orge Triticale Colza Pois protéagi-

neux

Betterave sucière

Pomme terrede

Toutes cultures

Alsace 3 % 5 % - - - - - - - 5 %

Lorraine 44 % 30 % 22 % 44 % 15 % 52 % 47 % - - 42 %

Champagne-

Ardenne 16 % 14 % 26 % 15 % 4 % 11 % 23 % 21 % 11 % 16 %

Grand Est 28 % 11 % 23 % 29 % 13 % 31 % 37 % 21 % 11 % 26 %

France métro. 18 % 19 % 13 % 20 % 12 % 19 % 24 % 17 % 10 % 18 %

Tableau 5

Proportions de surfaces par culture avec au moins une application de glyphosate en 2017

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Note : les chiffres de la Lorraine incluent le département de la Haute-Marne (voir méthodologie)

(11)

ment par des différences de recours au travail du sol (labour et autres interven- tions mécaniques) selon les territoires.

L’analyse des résultats des précédentes enquêtes (2011 et 2014) donne une hié- rarchie similaire des usages, avec une progression importante en Champagne- Ardenne et en Lorraine des usages de glyphosate (42  % des surfaces en Lorraine en 2017 contre 33 % en 2014 et 16  % en Champagne-Ardenne en 2017 contre 7 % en 2014). Le dévelop- pement du sans labour durant cette même période contribue fortement à expliquer cette hausse.

La part des surfaces avec application de glyphosate varie également sensi- blement selon les cultures. Ainsi, pour le maïs grain, le triticale ou la pomme de terre, l’usage du glyphosate a concerné moins de 15 % des surfaces en Grand Est en 2014 et en 2017. En revanche, pour d’autres cultures, telles que le colza, l’orge et le pois protéagineux, l’usage a concerné systématiquement plus de 20 % des surfaces en Grand Est et jusqu’à 37 % des surfaces pour le pois protéagineux en 2017.

Une dose moyenne appliquée variable

La dose moyenne de glyphosate appli- quée sur les surfaces ayant reçu au moins un traitement contenant du glyphosate varie sensiblement selon les cultures. En 2017, la dose moyenne appliquée s’échelonne entre 700  g/ha et 1  400  g/ha selon les cultures. Ainsi, pour le colza et l’orge, sur les deux campagnes culturales étudiées, la dose

Graphique 4

Propositions de surfaces par culture avec au moins une application de glyphosate en 2014 et 2017

Pomme de terre

0

Proportion des surfaces ayant reçu au moins un traitement contenant du glyphosate durant la campagne culturale (%)

2017

Source : Agreste, enquête pratiques phytosanitaires en grandes cultures 2014 et enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Betterave sucrière Pois protéagineux Colza Triticale Orge Maïs fourrage Maïs grain Blé tendre

2014

40 35 30 25 20 15 10 5

Graphique 5

Dose moyenne de glyphosate appliquée (g/ha) sur les surfaces ayant reçu au moins un traitement contenant du glyphosate en Grand Est en 2014 et 2017

Pomme de terre

0

Dose moyenne de glyphosate appliquée (g/ha) par culture sur les surfaces traitées 2017

Source : Agreste, enquête pratiques phytosanitaires en grandes cultures 2014 et enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Betterave sucrière Pois protéagineux Colza Triticale Orge Maïs fourrage Maïs grain Blé tendre

2014

1 600 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200

moyenne appliquée reste sous le seuil de 800  g/ha. A l’inverse, pour le maïs grain, la dose moyenne appliquée est de 1  000  g/ha en 2014 et de près de

1 400 g/ha en 2017. La dose moyenne appliquée évolue à la baisse ou à la hausse entre 2014 et 2017 selon les cultures.

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Graphique 6

Part des surfaces traitées au glyphosate selon la fréquence du labour sur la période 2010-2014 et sur la période 2013-2017

Source : Agreste, enquête pratiques phytosanitaires en grandes cultures 2014 et enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Méthodologie : le « sans labour » correspond à la pratique d’aucun labour sur une période de cinq ans (ici 0 année avec labour sur la période 2010-2014 ou la période 2013-2017) ; le « labour occasionnel » correspond à un labour une fois tous les deux ans maximum (ici : une ou deux années avec labour sur la période) ; le

« labour fréquent » correspond à au moins un labour tous les deux ans sans qu’il soit systématique (ici : trois ou quatre années avec labour) et le « labour systématique » correspond à un labour tous les ans.

55

Proportion des surfaces ayant ru au moins un traitement contenant du glyphosate (%) 50

0 5 35 40 45

2014 2017

Grand Est 2014 2017

Systématique

10 15 20 25 30

Fréquent Occasionnel Sans labour

France métropolitaine

Sans labour Labour occasionnel Labour fréquent Labour systématique 2010-

2014 2013- 2017 2010-

2014 2013- 2017 2010-

2014 2013- 2017 2010-

2014 2013- 2017

Alsace 4 6 6 7 17 28 73 60

Lorraine 24 28 21 29 19 23 36 19

Champagne-Ardenne 19 30 24 33 30 23 28 14

Grand Est 20 27 21 29 24 23 36 21

France métropolitaine 15 21 21 26 24 27 40 26

Tableau 6

Proportions de surfaces selon la fréquence de labour sur les périodes 2010-2014 et 2013-2017 (%)

Source : Agreste, enquête pratiques phytosanitaires en grandes cultures 2014 et enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Méthodologie : le « sans labour » correspond à la pratique d’aucun labour sur une période de cinq ans (ici 0 année avec labour sur la période 2010-2014 ou la période 2013-2017) ; le « labour occasionnel » correspond à un labour une fois tous les deux ans maximum (ici : une ou deux années avec labour sur la période) ; le

« labour fréquent » correspond à au moins un labour tous les deux ans sans qu’il soit systématique (ici : trois ou quatre années avec labour) et le « labour systématique » correspond à un labour tous les ans.

Note : les chiffres de la Lorraine incluent le département de Haute-Marne (voir méthodologie)

5. Alternatives au désherbage chimique en grandes cultures La labour : un marqueur déterminant dans l’utilisation du glyphosate

Le travail du sol est la principale alter- native au recours aux herbicides et au glyphosate. Le labour est le plus efficace.

La hausse de la fréquence du labour permet en effet de réduire significative- ment le recours au glyphosate. Ainsi, en

Grand Est en 2017, 50 % des surfaces n’ayant pas été labourées sur les cinq dernières années ont reçu une appli- cation de glyphosate contre 11  % des surfaces ayant été systématiquement labourées. Ce constat est identique au niveau national et sur la période précé- dente. Lorsque la fréquence de labour augmente, cela a également un effet sur l’usage du glyphosate. Ainsi, 24  % des surfaces en labour occasionnel en Grand Est ont reçu une application de glyphosate contre 14 % des surfaces en labour fréquent.

Une pratique du labour en recul

Entre 2014 et 2017, la pratique du « sans labour » a significativement progressé dans la région ainsi qu’en France métro- politaine, expliquant ainsi pour une part la progression de l’usage du glyphosate mise en lumière précédemment.

Dans tous les territoires du Grand Est, la part des surfaces en « sans labour » ou en «  labour occasionnel  » est en hausse entre 2014 et 2017. A l’échelle du Grand Est, 27 % des surfaces n’ont pas été labourées entre 2013 et 2017 et 29 % ont été labourées une seule année sur la période. Ces pratiques sont plus fréquentes en Grand Est qu’à l’échelle nationale.

La pratique régulière du labour reste largement répandue en Alsace où 60 % des surfaces ont été systématique- ment labourées entre 2013 et 2017 et 28 % des surfaces l’ont été sur trois ou quatre des cinq dernières années. Cela explique le faible recours au glyphosate dans les cultures alsaciennes.

Le développement des pratiques sans labour répond à des motifs variés selon les exploitations : réduction du temps d’intervention (notamment, dans des exploitations de grande taille), com- pétitivité économique (coût moindre du recours au glyphosate par rapport à une consommation importante de carburant), préservation de la qualité des sols (réduction du risque d’érosion, amélioration de la structure des sols et de l’activité biologique), intérêt envi- ronnemental (stockage de carbone et biodiversité).

Développement des techniques culturales simplifiées

Les techniques culturales simplifiées (TCS), ou techniques sans labour (TSL), sont des techniques de simplification du travail du sol impliquant de ne pas recourir au labour. Ce développement

(13)

Graphique 7

Proportions de surfaces selon la fréquence du travail du sol hors labour en 2017

100

Proportion des surfaces selon la fréquence d’interventions mécaniques hors labour (%) 0 10 70 80 90

0 passage

20 30 40 50 60

France métropolitaine

1 passage 2 passages 3 passages Plus de 4 passages

Grand Est Alsace Champagne-

Ardenne Lorraine 23

27

27

18 4

25

33

28

12 3

14 24

37

24 1

39

35

21 6

12

32

33

17 6

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en grandes cultures 2017

Méthodologie : sont comptabilisées ici en tant que techniques culturales simplifiées l’ensemble des inter- ventions mécaniques (travaux superficiels du sol à moins de 15 cm de profondeur et travaux du sol à plus de 15 cm de profondeur sans retournement).

Note : les chiffres de la Lorraine incluent le département de Haute-Marne (voir méthodologie).

du «  sans labour  » peut aller de pair avec un usage croissant d’autres maté- riels permettant d’effectuer des travaux du sol plus superficiels, qui contribuent à la maîtrise des adventices tout en

limitant la perturbation mécanique des sols. Ainsi, en Champagne-Ardenne, 74  % des surfaces ont subi trois inter-

ventions mécaniques ou plus lors de la campagne culturale 2017 contre

44 % en Lorraine et 38 % en Alsace. Cet état de fait peut expliquer le moindre recours au glyphosate en Champagne comparé à la Lorraine, tandis que le moindre recours à ces interventions en Alsace s’expliquerait par le recours toujours majoritaire au labour systéma- tique. Plusieurs facteurs contribuent à justifier cette stratégie différenciée en Champagne-Ardenne parmi lesquels des sols plus propices aux interventions mécaniques et des exploitations plus à même d’assumer les investissements nécessaires à l’acquisition du matériel.

Alternatives aux interventions mécaniques et chimiques

D’autres leviers que le travail du sol peuvent être activés pour réduire l’uti- lisation du glyphosate, parmi lesquels l’implantation de couverts végétaux gélifs en inter-culture, la diversification des cultures avec l’implantation de prai- ries temporaires (exemple : luzerne) ou la mise en place de cultures étouffantes (exemple : chanvre).

(14)

3 ÉTAT DES LIEUX DE L’UTILISATION DU GLYPHOSATE EN VITICULTURE

Surfaces en production (ha)

Graphique 8

Surfaces de vignes en production par bassin viticole et par département du Grand Est en 2016

35 000

Aube

AOP Champagne

Haut-Rhin Marne

Bas-Rhin

Autres vignes du Grand Est (AOP, IGP ou sans IG) AOP Alsace

Source : Agreste, statistique agricole annuelle définitive 2016

Note de lecture : quatre autres départements de la région accueillent des vignobles classés (hors Alsace et Champagne) ou des vignobles non classés. Il s’agit de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse, de la Moselle et des Vosges.

0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000

Haute-Marne

Autres départements

du Grand Est, tels que la Meurthe-et- Moselle, la Moselle et la Haute-Marne mais ceux-ci ne sont pas enquêtés au vu de leur taille réduite. Par ailleurs, seule la partie champardenaise du vignoble Champagne a été enquêtée (92 % du vignoble) bien que l’appellation recouvre des surfaces dans l’Aisne et la Seine-et-Marne.

Lorsque des résultats sont issus des enquêtes pratiques culturales en viti- culture en 2013 ou 2016, pour une

meilleure interprétation des évolutions, le champ d’étude est l’ensemble des exploitations viticoles ayant participé aux deux enquêtes. Cet échantillon panel est suffisamment conséquent pour garantir la significativité des résul- tats. En effet, sur les 17 bassins viticoles en France, 6 743 exploitations ont par- ticipé à l’enquête 2013, 7 156 exploita- tions ont participé à l’enquête 2016, et 5  679 d’entre elles ont participé aux deux enquêtes.

En 2016, avec plus de 47  000 hec- tares de vignes en production, 6 % des surfaces viticoles françaises sont situées dans le Grand Est.

Deux bassins viticoles majeurs au niveau national concentrent l’essen- tiel des surfaces : le bassin viticole de Champagne (66 % des vignes en production du Grand Est) et le bas- sin viticole d’Alsace (33 %). Le bassin viticole de Champagne s’étend éga- lement dans l’Aisne, en Hauts-de- France, avec plus de 2 500 hectares de vignes en production et, dans une moindre mesure, en Seine-et- Marne, en Île-de-France, avec 22 hectares de vignes en production.

Les surfaces viticoles subsistantes du Grand Est (1 %) sont principale- ment le fait des vignobles des côtes de Toul et des côtes de Moselle.

1. Méthodologie

L’étude s’appuie sur les enquêtes pra- tiques culturales en viticulture, en par- ticulier celles de 2013 et de 2016. Ces enquêtes ont porté sur 17 bassins viti- coles en France, dont ceux d’Alsace et de Champagne en Grand Est.

Ces deux bassins représentent plus de 99 % de la surface régionale de vignes.

Quelques vignobles classés (Toul, Moselle, Coiffy) et non classés sont présents dans d’autres départements

Deux bassins viticoles majeurs à l’échelle nationale

(15)

2. Enherbement en viticulture

La maîtrise de l’enherbement : un enjeu majeur

En viticulture, s’agissant de cultures pérennes, l’enjeu est différent par rap- port aux grandes cultures. Il s’agit de maîtriser l’enherbement tout au long de l’année, et ce, sans le levier de la rota- tion culturale et avec des possibilités réduites de travail du sol.

En bref, l’enherbement des vignes consiste à conserver ou implanter une couverture végétale entre les rangées de vignes ou/et sous les vignes. Il peut être spontané ou semé (exemple  : semis d’espèces annuelles telles que des légumineuses ou des graminées).

L’enherbement présente différents avantages environnementaux : accrois- sement de la vie biologique du sol, amé- lioration de la portance et de la porosité du sol, limitation des risques d’érosion et arrêt ou réduction des traitements herbicides. Il est cependant à l’origine d’une concurrence pour l’eau et l’azote, qui peut se traduire par une baisse notable de la vigueur des vignes et donc des rendements de celles-ci.

Deux choix, qui peuvent se combiner, s’offrent aux viticulteurs pour gérer l’enherbement de leurs parcelles. Ils peuvent soit opter pour un enherbe- ment partiel ou total de leurs vignes, soit opter pour une maîtrise de l’enher- bement, par un désherbage chimique ou mécanique. Ces stratégies sont sou- vent associées, la gestion de l’inter-rang et celle du rang sur une parcelle étant souvent distinctes.

L’enherbement inter-rang, une solution de plus en plus plébiscitée

En 2016, 33 % des surfaces du vignoble Alsace et 24  % des surfaces des

vignobles Champagne et France étaient enherbées sur la totalité des inter-rangs.

Les différences de pratiques appa- raissent sur l’enherbement partiel des inter-rangs (exemple  : enherbement d’un inter-rang sur deux). Ainsi, dans les vignes d’Alsace, 66  % des surfaces sont concernées par ces pratiques. A l’échelle nationale, cette pratique est

Champagne Alsace France

Enherbement inter-rang (% de surfaces)

Aucun 66 1 47

Partiel 10 66 29

Total 24 33 24

Tableau 7

Proportion des surfaces avec un enherbement inter-rang en 2016 dans les bassins viticoles du Grand Est et de France (%)

Source : Agreste, enquête pratiques phytosanitaires en viticulture 2016

Graphique 9

Evolution des pratiques d’enherbement des inter-rangs des vignobles du Grand Est et de France de 2006 à 2016

Source : Agreste, enquêtes pratiques phytosanitaires et pratiques culturales 2006, 2010, 2013 et 2016 Champ : les résultats correspondent ici à l’ensemble des parcelles enquêtées et ne sont pas restreints au panel pour 2013 et 2016

100

Proportion des surfaces de vigne avec enherbement inter-rang partiel ou total (%) 90

0 10 60 70 80

Champagne Alsace France

2006

20 30 40 50

2010 2013 2016

également répandue avec 29  % des surfaces concernées. En Champagne, seulement 10 % des surfaces affichent des inter-rangs partiellement enher- bés. Par conséquent, 66 % des vignes de Champagne ne sont pas enher- bées dans les inter-rangs, un chiffre nettement au-dessus de la moyenne nationale (47  %), tandis qu’en Alsace, Graphique 10

Evolution des pratiques d’enherbement sous le rang des vignobles du Grand Est et de France entre 2013 et 2016

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en viticulture 2013 et enquête pratiques phytosanitaires en viticulture 2016

100

Proportion des surfaces de vigne avec enherbement sous le rang (%) 90 0 10 60 70 80

Champagne Alsace France

20 30 40 50

2013 2016

(16)

l’enherbement des inter-rangs, partiel ou total, est systématique.

En 2006, l’enherbement partiel ou total des inter-rangs était déjà largement répandu en Alsace et la pratique s’est encore plus généralisée depuis cette date. L’enherbement inter-rang par- tiel reste la solution privilégiée dans le bassin. En Champagne, l’enherbement des inter-rangs de vignes se développe au fil des années. Ainsi, en 2016, 32 % des vignes du bassin étaient enherbées sur une partie ou la totalité des inter- rangs contre 12 % en 2006. De même, sur l’ensemble des vignobles français, la part des surfaces de vignes avec un enherbement, partiel ou total, s’affiche en légère progression sur le long terme (l’évolution constatée entre 2010 et 2013 n’est pas significative).

L’enherbement sous le rang, une pratique encore peu développée

En 2016, dans les vignobles du Grand Est comme à l’échelle nationale, la pratique de l’enherbement sous le rang concerne moins de 10 % des sur- faces viticoles. La pratique apparaît

cependant en légère progression en Alsace bien que le niveau de la hausse la rende difficilement interprétable au regard des marges d’imprécision inhé- rentes à l’enquête.

3. Utilisation des

herbicides en viticulture

La moitié des vignes françaises ne sont pas enherbées dans l’inter-rang et la quasi-totalité ne l’est pas sous le rang.

Le désherbage chimique, avec l’utilisa- tion d’herbicides, est le premier levier pour maîtriser l’enherbement sur ces parcelles.

Champagne Alsace France

2013 1,4 0,3 0,6

2016 1,1 0,4 0,7

Tableau 8

Indicateur de fréquence de traitement herbicide moyen, par bassin viticole du Grand Est et en France en 2013 et 2016

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en viticulture 2013 et enquête pratiques phytosanitaires en viticulture 2016

Graphique 11

Indicateur de fréquence de traitement herbicide selon les centiles sur bassin viticole du Grand Est et en France en 2016

IFT herbicide France IFT herbicide Champagne 7

Indicateur de fréquence de traitement herbicide 6

0 1 2 3 4 5

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Pourcentage

Source : Agreste, enquête pratiques phytosanitaires en viticulture 2016

Note de lecture : 20 % des vignes en Alsace, Champagne et France ont un IFT herbicide égal à 0. 88 % des vignes en Alsace ont un IFT herbicide inférieur à 1.

IFT herbicide Alsace

Un niveau d’utilisation des herbicides distinct entre Champagne et Alsace

L’analyse de l’IFT herbicides en viticul- ture, en 2013 et 2016, dans les bassins viticoles Champagne et Alsace met en évidence une différence nette dans le niveau d’utilisation des herbicides sur les deux bassins. Ainsi, que ce soit en 2013 ou en 2016, l’IFT herbicides en Champagne est significativement supé- rieur à celui en Alsace. Il est également nettement supérieur à celui observé en moyenne sur l’ensemble des bassins viticoles français. A l’inverse, l’IFT her- bicides en Alsace est significativement inférieur à la moyenne nationale.

L’utilisation de produits phytopharma- ceutiques herbicides en Champagne a cependant nettement diminué entre 2013 et 2016, l’IFT herbicide affichant une baisse significative entre ces deux années.

(17)

Une utilisation des herbicides inégale au sein d’un même bassin

L’usage des herbicides n’est pas sys- tématique en viticulture. Ainsi, un cinquième des vignes en Alsace, Champagne et en France ne reçoivent aucun traitement herbicide en 2016. Le développement de l’agriculture biolo- gique explique une part importante de cette absence de traitement herbicide.

Pour les surfaces où un traitement her- bicide est appliqué, l’IFT herbicide varie sensiblement, révélant une grande va- riabilité et disparité en termes de pra- tiques selon les parcelles et viticulteurs

4. Zoom sur l’usage du glyphosate en viticulture Un niveau d’utilisation des herbicides distinct entre Champagne et Alsace

Le glyphosate constitue une solution encore incontournable en 2016 pour les bassins viticoles, en Grand Est comme en France. Ainsi, sur plus des trois quarts des surfaces en Alsace et en France, une application de glypho- sate sur tout ou partie de la surface a été réalisée. Au regard des surfaces concernées par l’application d’un trai- tement herbicide, le glyphosate est la solution privilégiée dans les stratégies de désherbage chimique. En Cham- pagne, son usage est un peu moins répandu avec 63 % des surfaces ayant reçu une application de glyphosate en 2016. Ainsi, une part des surfaces du bassin Champagne, pour lesquelles le désherbage chimique est pratiqué, ne sont pas traitées au glyphosate mais avec d’autres herbicides. Cependant, entre 2013 et 2016, l’usage du glypho- sate a fortement progressé en surface dans les vignes en Champagne.

Entre 2013 et 2016, l’usage du glypho- sate progresse significativement en proportion des substances actives her- bicides utilisées en Champagne ainsi

Champagne Alsace France

Proportion des surfaces du vignoble traitées au glyphosate sur tout ou partie

de la surface 1 (%)

2013 42 74 72

2016 63 78 75

Tableau 9

Proportion des surfaces avec utilisation de glyphosate sur tout ou partie de la surface1 en 2016 dans les bassins viticoles du Grand Est et de France (%)

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en viticulture 2013

1 En viticulture, les traitements herbicides sont généralement localisés sur une portion de la parcelle et, très souvent, sous le rang. Or, l’inter-rang va généralement représenter plus des deux tiers de la surface de la parcelle (son poids dépend de l’écartement entre les rangs). Ainsi par exemple, en Alsace, en 2016, la proportion moyenne de surface traitée par un traitement herbicide était de 32 %. Ainsi, si 78 % des sur- faces du vignoble reçoivent une application de glyphosate, c’est en moyenne sur seulement 32 % de cette surface qu’un traitement au glyphosate est réellement appliqué.

Dénomination de la substance active

Part de la substance active

dans les quantités de substances actives herbicides épandues (%)

Champagne Alsace France

Glyphosate 10 67 52

Aminotriazole 2 39 9 24

Oryzalin 24 12 8

Thiocyanate d’ammonium 11 1 3

Flumioxazine 4 5 3

Tableau 10

Détail des cinq premières substances actives herbicides utilisées en 2013 dans les bassins viticoles du Grand Est et de France selon la quantité de substance active 1 (%)

Source : Agreste, enquête pratiques culturales en viticulture 2013

1 Il s’agit des cinq premières substances actives herbicides utilisées sur la campagne viticole 2013 en France. Ce classement peut légèrement différer en Alsace et en Champagne. Ainsi, en 2013, le glufosinate était le cinquième herbicide utilisé en QSA en Champagne.

2 L’aminotriazole a été interdit de vente et d’utilisation en France le 31 décembre 2015.

Dénomination de la substance active

Part de la substance active

dans les quantités de substances actives herbicides épandues (%)

Champagne Alsace France

Glyphosate 60 85 82

Glufosinate 2 14 3 4

Aminotriazole 3 1 < 1 3

Oryzalin 17 6 3

Napropamide < 1 3 2

Tableau 11

Détail des cinq premières substances actives herbicides utilisées en 2016 dans les bassins viticoles du Grand Est et de France selon la quantité de substance active 1 (%)

Source : Agreste, enquête pratiques phytosanitaires en viticulture 2016

1 Il s’agit des cinq premières substances actives herbicides utilisées sur la campagne viticole 2016 en France. Ce classement peut légèrement différer en Alsace et en Champagne. Ainsi, en 2016, l’oxyfluorfen était le cinquième herbicide utilisé en QSA en Alsace.

2 Les seuls produits contenant du glufosinate ammonium autorisés en France ont vu leur autorisation de mise sur le marché retirée en octobre 2017 par l’Anses.

3 L’aminotriazole a été interdit de vente et d’utilisation en France le 31 décembre 2015.

qu’en Alsace et en France. Le glypho- sate constitue la première solution tech- nique pour le désherbage chimique dans les vignobles. La progression est d’autant plus forte en Champagne que son usage apparaissait minoritaire en 2013. Cela confirme les évolutions

observées sur les surfaces ayant reçu une application de glyphosate. Ainsi, la part du glyphosate dans la QSA her- bicide passe de 10 % à 60 %. Ces évo- lutions s’expliquent notamment par l’interdiction de vente et d’utilisation, le 31 décembre 2015, de l’aminotriazole,

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