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Corrélation entre le score de l’ICIQ-UI-SF et les résultats d’un test psychométrique de personnalité d’une population ayant une incontinence urinaire

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ARTICLE ORIGINAL

Corrélation entre le score de l’ICIQ-UI-SF et les résultats d’un test psychométrique de personnalité d’une population ayant une incontinence urinaire

Correlation between ICIQ-UI-SF score and personality testing results over a urinary incontinent population

L. Timmermans

a,∗,b,c

, J. De Mol

a

, C. Mélot

a,d

, F. Falez

a

aDepartmentofcorporealevaluationCP629,universitélibredeBruxelles,Bruxelles, Belgique

bDepartmentofurology,centrehospitalierJolimont,Nivelles,Belgique

cDepartmentofurology,CHUA.-Vésale,Montigny-le-Tilleul,Belgique

dDepartmentofemergencymedicineCP520,ErasmeUniversityHospital,ULB,Bruxelles, Belgique

Rec¸ule20aoˆut2015;acceptéle30novembre2015 DisponiblesurInternetle31d´ecembre2015

MOTSCLÉS Incontinence urinaire; ICIQ-UI-SF; Test

psychométrique; Minimult

Résumé

Objectif.—Nousavonsrecherchélesélémentsdepersonnalitédansunepopulationayantune incontinence urinaire. Une corrélationentre lesrésultats du questionnairede personnalité Minimultetlesrésultatsdel’ICIQ-UI-SF(InternationalConsultationIncontinenceQuestionnaire UrinaryIncontinenceShortForm)aétéréalisée.Lebutdutravailestd’objectiverlafiabilité etlasincérité desréponsesdespatientsetderechercherlesélémentspermettantd’établir qu’untroubledepersonnalitépourraitêtreimpliquédanslaphysiopathologiedel’incontinence urinaire.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:luc.timmermans@ulb.ac.be(L.Timmermans).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2015.11.003

1166-7087/©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

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Matérielsetméthodes.—Nousavonsréaliséuneétudeprospectiveobservationnelle.Unques- tionnaire informatisé comprenant une double présentation des trois questions scorées de l’ICIQ-UI-SFparmiles71questionsduMinimultaétéproposéà47patients.

Résultats.—Sur37patientsinclus,letestnonparamétriqueWilcoxon-Mann-Whitneyaconforté laconcordancedesdeuxquestionnairesICIQ-UI-SFavecp=0,1792.Parmiceux-ci,l’inventaire Minimult apermisdesélectionner 23patients dontlescoredel’échelledevaliditéF(avec F<70)autorisait uneanalysecliniquefiable.UnscoreF>70correspondàunepersonne«qui accentuesessymptômes»oupeutêtresignificatifd’untroubledel’attentioncequijustifie l’exclusiondecespatients.Nousavonscomparéladifférencedesscoresdel’ICIQ-UI-SFlors des test et re-testaux scores obtenus sur l’échellede validité F, indicateurde surcharge, duquestionnaireMinimultenutilisantl’analyseROC.LesrésultatsontdémontréuneAUCde 0,559avecunesensibilitéde78,6%etunespécificitéde43,5%.Parmicettepopulationvalide de 23patients, aucun scoreL n’étaitsupérieur à 70ce qui indique l’absence demensonge délibéré.L’analysedepersonnalitédecettemêmepopulationn’adétectéaucuntroublede personnalitédans 9cas. Elleadémontré six casprésentantune valeur élevéesurl’échelle d’hypochondrie,cinqunevaleurélevéedansl’échellededépression,quatreunevaleurélevée dansl’échelled’hystérie.Cettetriadenévrotiqueaétéretrouvéedansdeuxcas.Ladéviation psychopathique(Pd)relativeàunregistreantisocialétaitretrouvéedanscinqcastandisque l’échelleparanoïaainsiquel’échelled’hypomanieétaientélevéesdansuncasmaisaucune associationentreces traits de personnalitén’étaitobservée cequipermettait deconclure enl’absencedeproblèmesdecomportement.Le profilpsychotiqueassociantschizophrénie, paranoïa,dépressionethypomanien’aétéretrouvédansaucuncas.Letableaupsychasthénie quicorrespondàdestraitsdepersonnalitéphobo-obsessionnelsétaitretrouvédansprèsdela moitiédescasvalides.

Conclusion.—Nousconcluonsqu’unecorrélationentrelesrésultatsd’unquestionnairedeper- sonnalité etles résultatsde l’ICIQ-UI-SFest réalisable. Cetteétude comparativeobjective la fiabilitédesréponsesdespatientstandis quelasincérité decelles-ciestdéterminéepar l’absencedemensongedélibérérecherchéparleMinimult.Nousconfirmonsetprécisonsles donnéesdelalittératuresurlesdifférentstableauxcliniquesdelapersonnalitédespatients incontinentsensoulignantl’importancedutableaupsychasthéniequicorrespondàuneper- sonneanxieusevictimed’unimportantressentidesonproblème.Ceséléments permettent desuspecterqu’untroubledepersonnalitépourraitêtreimpliquédanslaphysiopathologiede l’incontinenceurinaire.

Niveaudepreuve.— 4.

©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

KEYWORDS

Urinaryincontinence;

ICIQ-UI-SF;

Psychometrictest;

Minimult

Summary

Objective.—Wefoundoutthepersonalitypatternofanincontinentpopulationandproceeded toacorrelationbetweenthepersonalityinventoryandtheICIQ-UI-SF(InternationalConsul- tationIncontinenceQuestionnaireUrinaryIncontinenceShortForm)todemonstratereliability andsincerityoftheanswers andtoestablishthatapersonalitydisturbancemayimpactthe physiopathologyofmicturition.

Materials and methods.—We performed an observational prospective study. It included patient’sanswerstoacomputedquestionnairecombiningadoubleICIQ-UI-SFquestionnaireand the71questionsoftheMinimultquestionnaire.Forty-sevenpatientswereaskedtoparticipate.

Results.—Over37patientsincluded,Wilcoxon-Mann-Whitneynonparametrictestconfirmed agreementofthetwoICIQ-UI-SFquestionnaireswithP=0.1792.Twenty-threepatients were validatedtotheMinimultinventorywithFscale<70.Weanalysedvariabilityofthetwoglobal ICIQ-UI-SFscoreinregardwiththevalidityscaleusingROCanalysis.WeobservedanAUCof 0.559 with sensitivity78.6% and specificity43.5%. NoL scorewas above 70 demonstrating absenceoflie.Nopersonalitydisturbancewasfound in9cases.Weobservedsixcaseswith ahighhypochondric value,fivewithahigh depressivevalue,and fourwith ahighhysteric value. Thisneurotic triadwas found intwocases. Wenoticedfivecases withpsychopathic deviancerelativetoantisocialbehaviourwhilevaluesofparanoiaandhypomaniawerehigh inonecasewithoutanyassociationofthesepersonalityaspects,whichdemonstratedabsence ofbehaviouralproblem.Psychoticprofileassociatingschizophrenia,paranoia,depressionand hypomaniawasnotfound.Weoutlinedinhalfofthevalidpopulationasignificanthighpsycho- asthenicpattern.

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Conclusion.—We conclude that a correlation between the personality inventory and the ICIQ-UI-SF is feasible. The comparative study demonstrate reliability of answers. Sincerity isestablished by the Minimult L scale. We confirm andprecise literatureinformation over clinicalpersonalitypatternofthispopulationandobserverelevantelementsconcerningthe psycho-asthenicpatternwhichdepictsananxiouspersonalitywithanimportantfeelingofthe problem.These elements permitto suspectthatapersonality disturbancemay impact the physiopathologyofthemicturition.

Levelofevidence.— 4.

©2015ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Le conceptde miction cognitive intègre cinq cadres dans lesquels s’inscrit la miction à savoir le temps, le schéma cognitif, l’évitement du risque de fuite, l’habitude et l’appréciation dudegré de remplissage vésical [1]. Cette notion estdéterminée parle constat qu’ilest difficilede définirunecauseunicisteauxpathologiesmictionnelles.Les facteurspsychologiques[2],lestroublesdelapersonnalité [3]etlesaltérationscognitives[4]yontunimpactmajeur.

Sachant que la démarche diagnostique intègre l’utilisation d’auto-questionnaires validés [5], nous nous sommesinterrogéssurlavaliditéreproductivedel’échelle ICIQ-UI-SF (International Consultation Incontinence Ques- tionnaireUrinaryIncontinenceShortForm)etsurl’analyse interprétativedesonscoreenfonctiondesprincipauxélé- mentsdelapersonnalitéretrouvésdansunepopulationde patient(e)sconsultantpourincontinenceurinaire.L’analyse delalittérature nerapportepasd’autreétudecombinant l’utilisation d’une échelle d’évaluation de l’incontinence etuntestpsychométriquedelapersonnalité.

Matériels et méthodes

Nousavonsréaliséuneétudeprospectiveobservationnelle évaluant les nouveaux patient(e)s consultant pour incon- tinence urinaire entre septembre 2014et avril 2015. Les critères d’inclusioncomportaient l’existence d’une incon- tinence urinaire, la connaissance suffisante de la langue franc¸aiseetl’accordécrit departicipationàcetteétude.

Lesdonnéesrecueilliesétaientsystématiquementrendues anonymes.

Tous les patients inclus étaient soumis à un question- naireinformatisédontlediaporamadéfilaitàraisond’une image par 15secondes sans possibilité de relecture. Les réponsesétaientannotéessouslaformederéponsevraieou faussepourl’inventaireMinimultousouslaformedepoin- tagedel’itemadéquatoul’indicationduniveauapproprié suruneéchellevisuelleanalogique(EVA)pourlequestion- naire scoré relatif à l’ICIQ-UI-SF. Les deux questionnaires étaient conjoints avec une double présentation des trois questionsscoréesdel’ICIQ-UI-SFparmiles71questionsdu Minimult.Les participantsdevaient répondre àla totalité des77questions.Unedernièrefeuilleanonymeconcernait

lesinformationsdémographiquesrelativesausexeetl’âge.

Unepremièrediapositive présentéeendébutdetest pour uneduréede20secondesprésentaitlesaspectstechniques del’étude.Laduréetotaledutestétaitde20minutes.

ICIQ-UI-SF

Le questionnaire scoréetvalidé a étédéveloppé sous les auspicesdel’InternationalConsultationonIncontinenceet comprendtroiscomposantesintéressantes:lafréquencede l’incontinenceurinaire,sasévéritéetsonimpactsurlaqua- lité de vie [6]. La version franc¸aise du questionnaire est validéetandisquesaformenumériqueestencoursdevali- dation. Laformenumérique dontle contenuestinchangé parrapportàlaformepapierestactuellementconsidérée commeéquivalenteparlecomitédeguidancedel’ICIQ.La premièrequestionétaitposéedansl’étudeenposition6bis etreposéeenposition72,lasecondequestionétaitposée enposition32bisetreposéeenposition73etl’impactsur laqualité devieétaitévaluée suruneéchelleanalogique visuellede10cmproposéeenposition59bispuisenposi- tion74.Ladispersiondesquestionsrépétéesdansl’étude permettait d’obtenir uncontrôledes réponsessous forme d’uneprocéduretest/re-test etuneconfrontationdesdif- férences obtenuesentre la premièrevision etla seconde visiondelamêmequestiondel’ICIQ-UI-SFaveclesdonnées psychométriquesfourniesparletestMinimult.

Minimult

Les premiers tests de personnalité ont été élaborés dès 1892avec la création dès 1943de l’Inventaire Multipha- siquedelaPersonnalitéduMinnesota(MMPI)quicomportait 550questions[7—9]. Dès 1955, des versions abrégées ont été élaborées dont la plus connue est le Minimult établi parKincannonen1968[10,11].Cettedernièreestutilisée dansl’évaluationdesprofilsdepersonnalitéenrevalidation etenexpertisemédicale.L’inventairecomprend3échelles devalidité et8échellescliniques. Lapremièreéchellede validité L(Lie)permet dedétecterles mensongesdélibé- rés.Unrésultatélevé(>70)correspondàunepersonnequi surestime sa propre valeuret seprésente «sous son jour le meilleur». L’échelle de validité F permet de détermi- nerlacohérenceinterneauxitems.Ellecontrôlelavalidité de l’ensemble du test etun résultat élevé (>70) indique

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une surcharge et correspondà une personne «qui accen- tueses symptômes» oupeut être significatifd’un trouble de l’attention. L’échelle de validité K évalue la capacité d’autocritique. Une valeurélevée (>70) indiqueune atti- tudedéfensivequipeutallerjusqu’àunedéformationdans le but deseprésenter sous unaspect plus «normal» [4].

Leséchellescliniquessontleséchelleshypochondrie (Hs), dépression (D), hystérie (Hy), déviations psychopathiques (Pd),paranoïa(Pa),psychasthénie(Pt),schizophrénie(Sc), ethypomanie (Ma). L’indiced’anxiété de Welshcomplète l’analyse. Le seuil permettant de déterminer l’existence d’untroubledepersonnalitéestétablià70pourchaqueitem clinique.Lesréponsesobtenuessontintroduitesmanuelle- mentetanalyséesinformatiquement.

Analyse statistique

Les données continues sont présentées sous forme de moyenne(m)±écart-type(ET)aprèsvérificationdelanor- malité(testdeWilk-Shapiro).

Les données obtenues lors de l’analyse des premières questionsdel’ICIQ-UI-SF(questions6bis,32bis,et59bis) sontcomparéesauxréponsesdesmêmesquestionsreposées enposition72,73,74.Ellesfontl’objetd’unereprésenta- tionbox-and-whiskeretd’uneanalysededivergenceselon lestestsnonparamétriquesdeWilcoxon-Mann-Whitney.

Utilisantl’analyseROC(receiveroperatingcharacteris- tic),nouscomparonslesrésultatsdes questionsICIQ-UI-SF en fonction des résultats de l’échelle de validité F avec valeurseuildeF>70.L’étudeestpoursuivieparuneanalyse ROCdeladifférencedescoreobservéeentrelesrésultats auxdeuxquestionnairesICIQ-UI-SFenfonctiondesrésultats del’échelledevaliditéF.

Lesanalysesontétéréaliséesàl’aidedulogicielMedcalc version11.1(Mariakerke,Belgique).

L’étudecliniqueaétéapprouvéeparlecomitéd’éthique universitaireenréférenceULBErasmeP2014/173,avecavis favorable descomités d’éthique locaux centre hospitalier Jolimontle20/06/2014etCHUCharleroile10/09/2014.

Résultats

Surunepériodede8mois,nousavonsrencontré47patients présentantuneincontinenceurinaire.Deuxpatientsontété excluspourconnaissanceinsuffisantedelalanguefranc¸aise ethuitpatientsn’avaientpasremplileconsentementécrit.

Trente-septpatientsontétéinclusdansl’étude.

Lesdonnéesdémographiquesrelatives aux participants révèlent 7hommes pour 30femmes âgés en moyenne de 63ans(ET=16,3),dontleplusjeuneétaitâgéde19anset 9moisetleplusâgéde92anset3mois.

Lavaleurmoyenneobtenuelorsdurecueildesréponses aupremierquestionnaireICIQ-UI-SFestde13,22(ET=4,02) et la valeur obtenue lors du recueil des réponses au second questionnaire est de 13,24 (ET=3,99). La diffé- rencemoyenneentrelesdeuxscoresestde1,16(ET=1,7).

Nousavonsobservéunedifférenceminimumde0etmaxi- mumde9,8entrelesdeuxrecueilscommeillustrédans la Fig.1.Nousavonsnoté unedifférenceinférieureà2dans 29cas, inférieureà 3dans 5cas, inférieureà 5dans 2cas.

Chezune patienteâgéede 65ans,nousavonsobtenu une

0 2 3 5 6 8 9 11 12

ICIQdelta 30

25

20

15

10

5

0

Frequency

Figure1. Distributiondesdifférences(ICIQdelta)entrelesscores ICIQ-UI-SF.

divergencede9,8avecunemodificationportantspécifique- ment sur l’EVA de qualité de vie (différence de 8,8), ce quiévoqueunefatigueenfindequestionnairebienqueles échellesdevaliditédel’inventaireMinimultsoientdansla normalité.

L’analyse statistique illustrée enFig. 2 par une repré- sentationbox-whiskeraconfortélaconcordancedesdeux questionnairesICIQ-UI-SF déterminéeavecuntestdeWil- coxon(p=0,1792)etuntestdeMann-Whitney(p=0,9569).

Les valeurs moyennes obtenues lors du recueil des réponses à l’inventaire Minimult sont reprises dans le Tableau 1. Une seule patiente de 72ans présentait une échelle L>70. Cette dernière présentait également des valeursFetKsupérieuresà70.Cetestn’étaitpasvalide.

LesautrespatientsprésentaientunL<70avecuneéchelle devaliditéF>70dans13cas,cequidémontraitchezchacun d’entreeuxuneattitudedesurcharge.Seuls23patientssur les37inclusdans l’étude présentaient un F<70, validant lesrésultatsobtenusàl’inventaireMinimult.Deuxpatients

Box-and-whisker 22

20 18 16 14 12 10 8 6 4 2

ICIQ1 ICIQ2

Figure2. Comparaisondesmédianes(box-whiskerplots)entre lesdeuxquestionnairesICIQ-UI-SF.

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Tableau1 Résultatmoyendes échellesduMinimult comprenantleséchelles devalidité L(Lie),F,Ketleséchelles cliniqueshypochondrie(Hs),dépression(D),hystérie(Hy),déviationspsychopathiques(Pd),paranoïa(Pa),psychasthénie (Pt),schizophrénie(Sc),ethypomanie(Ma).L’indicedeWelshestunindiced’anxiété;leseuilpathologiqueest70pour chaqueitem.

Minimult L F K Hs D Hy Pd Pa Pt Sc Ma Welsh

m±ET 50±10 67±23 50±11 64±12 59±13 62±11 63±18 62±14 73±18 70±22 57±10 68±24

surles37présentaientuneéchelleK>70dontunprésentait uneéchelleLetF>70etl’autreunevaleurF>70.L’échelle devalidité K,quicorrespond àune attitudedéfensivedu sujet, ne modifiait en rien les conclusions obtenues par l’échelleF.

Nousavonscomparéladifférencedesscoresdel’ICIQ-UI- SFlorsdestestetre-testauxscoresobtenussurl’échelle de validité F, indicateur de surcharge qui correspond à unepersonne«quiaccentuesessymptômes»oupeutêtre significatif d’un trouble de l’attention, du questionnaire Minimultenutilisantl’analyseROCavecF>70étantconsi- dérécommenonvalide(Fig.3).

Cette analyse a démontré une différencede 0,4entre les deux questionnaires ICIQ-UI-SF significative avec un AUC=0,559(sensibilité78,6%,spécificité43,5%).

Parmicettepopulationvalidede23patients,aucunscore Ln’était supérieurà 70cequi indiquel’absencedemen- songe délibéré.L’analyse de personnalité decette même populationn’adétectéaucuntroubledepersonnalitédans 9cas.Nousavonsnotéparmices23dossiersvalidessixcas présentant une valeurélevée à l’échelle d’hypochondrie, cinqavecunevaleurélevéeàl’échelledépressionetquatre avecunevaleurélevéeàl’échelled’hystérie.Cettetriade névrotique a été retrouvée dans deux cas. La déviation psychopathique(Pd)relative àunregistre antisocialétait retrouvée dans 5cas tandis que l’échelle paranoïa ainsi que l’échelle d’hypomanie étaient élevées dans un cas.

Aucuneassociationentrecestraitsdepersonnalitén’était observéepermettantdeconclureàl’absencedeproblèmes de comportement dans l’échantillon étudié. Le profil

ICIQdelta

0 20 40 60 80 100

100-Specificity 100

80

60

40

20

0

Sensitivity

Figure 3. Courbe ROC de la variabilité de la différence des ICIQ-UI-SFen fonction de l’échellede validité F déterminant la cohérenceinterneauxitems.

psychotique associant schizophrénie,paranoïa, dépression ethypomanien’aétéretrouvédansaucuncas.Lerésultat moyen des échelles cliniques était inférieur à 70sauf en ce qui concerne le tableau psychasthénie qui correspond à des traits de personnalité phobo-obsessionnelsque l’on peut retrouver chez une personne anxieuse victime d’un important ressenti de son problème. Ce tableau était retrouvé dans 10cas parmi les 21valides et dans 9cas, l’indice d’anxiété de Welsh était supérieur à 70. Une régressionlinéaireetcorrélationpositiveentrel’échellePt etl’indice deWelshétaitobservéeavecr=0,55 (p=0,01, IC0,15—0,79)(Fig.4).

Discussion

L’incontinence urinaire peut avoir un impact défavorable importantdansdemultiplesaspectsdelaviedesindividus [6]. Afin de permettreau cliniciend’utiliser un «langage commun»,des questionnairesontété élaborés[5,6]. Éla- boré par l’International Continence Society en 1998, le questionnaireICIQ-UI-SF,d’usageaisé,présenteunevalidité interneacceptable,unebonnefiabilitéetunalphadeCron- bachde 0,95pour la versionanglaise[6]. Nousavonspar ailleurs [12] objectivéque lesmeilleurs prédicteursindé- pendants d’une incontinenceurinaire démontréesurbase d’un examen urodynamique sont l’âge etle score obtenu surlabaseduquestionnaireICIQ-UI-SF.

LequestionnaireICIQ-UI-SF aété intégrédans leques- tionnaire d’évaluation de la personnalité à des niveaux différents afin decomparer lesréponsesobtenues lorsdu test puis du re-test. Nousavonsstatistiquement confirmé

0 20 40 60 80 100 120

w 140

120 100 80 60 40 20 0

Pt

Figure4. Régressionlinéaire entrel’échelle de psychasthénie (Pt)etl’indiced’anxiétédeWelsh.

(6)

les observations publiées [13] confirmant la concordance desdeuxquestionnairessignantlafiabilitéduquestionnaire.

L’analysedelapersonnalitédesindividusdontlesréponses étaientdiscordantesn’apasdémontréd’anomalieclinique.

Nousavonsdistribuélespatientsendeuxgroupes,ceuxdont lescoredel’échelleFétaitsupérieurà70(n=14)etceux dontle scoredel’échelleFétaitinférieur à70(n=23)et avonsanalysé lesdifférences deréponses aux deuxques- tionnairesICIQ-UI-SFenfonctiondelavaliditéattestéepar lerésultatobservésurl’échelledevaliditéF.Cetteanalyse adémontréunedifférencesignificativede0,4entrelesdeux questionnairesICIQ-UI-SF avecuneAUCde0,559lorsdela réalisationdela courbeROC distribuantladifférencedes scoresdel’ICIQ-UI-SFselonlavaliditéF(sensibilité78,6%, spécificité43,5%). Malgréle faibledegré designification, cette observation confirmaitla concordance des résultats desdeuxquestionnairestoutenévoquantqu’unedifférence de0,4ouplusentredeuxquestionnairesICIQ-UI-SFindique unesurchargeetcorrespondàunepersonne«quiaccentue ses symptômes»ou peut être significatif d’un trouble de l’attention.

Afind’exclurelesréponsesdéviantesetatypiquesinvali- dantlequestionnaireMinimult(carlesréponsespourraient signifierque lapersonneauraitrépondu de manièrealéa- toire), nous avons exclu les patients dont le score de l’échelle F était supérieur à 70. Parmi cette population validede23patients,aucunscoreLn’étaitsupérieurà70ce quiindiquel’absencedemensonge délibéré.L’analyse de personnalitédecettemêmepopulationn’adétectéaucun trouble de personnalité dans 9cas. L’étude de personna- lité des patientsincontinents s’est limitéeaux 23dossiers validesdontlescoredel’échelleFétaitinférieurà70,cequi n’autorisepasdedéduiredes conclusionssurles14autres dossiers. Lorsd’une précédente étuderéaliséeenhôpital psychiatrique,nousavionssoulignélafréquenceimportante del’incontinenceurinairerencontréedanscettepopulation spécifique[14].L’impactdestroublespsychologiquesinduit parles abus sexuelsdans l’enfancesur lessymptômes du basappareilurinaireetenparticuliersurl’incontinenceuri- naireaétélargementévoquélorsd’une revuerécentede lalittérature[15].L’impactsurlaqualitédevieetenpar- ticuliersurl’anxiétéetladépressionaétémisenévidence tantchezleshommesquechezlesfemmesdansuneétude multicentriqueréaliséeauxÉtats-Unis,enAngleterreeten Suède [16].Une corrélation entreurgenturie, pollakiurie, nycturie,incontinence etanxiétéa été miseen évidence parMacaulayetal.[2].Cesauteursontobservédans leur populationféminine unhauttaux dedépressionsanspour autantdéterminersicetraitdepersonnalitéétaitantérieur au problèmeurologiqueoulaconséquenced’une moindre qualitédevie.Ilsontégalementobservédesscoresélevés àl’échelle«hystérie»qu’ilsestimentêtreenrapportavec uneperted’estimedesoi-mêmeouunepertedeconfiance.

Uneanalysed’unepopulationmasculine[3]présentantdes troubles du bas appareil urinaire sur hypertrophie pros- tatique a mis en évidence un profil de personnalité en corrélation avecde l’anxiété, de la dépression, des atti- tudes pessimistes, l’absence d’espoir, de l’impulsivité et del’hostilité,unemauvaiseestimedesoi,delacolèreet unevulnérabilitéexacerbéeaustressetauxémotionsnéga- tives. Hubert et al. [1], lors d’une revue de littérature, revoientla physiopathologiedestroubles delamiction et

delacontinenceenintégrantlesnouvellesnotionsintégrant lesprincipescognitifsaveclesmécanismesmictionnels.Ils notent qu’une composante à la fois cognitive et psycho- émotionnelle peut être suspectéedans l’apparition d’une hyperactivité vésicale. Le système limbique, le système préfrontal etle centre pontique mictionnel interviennent danslemécanismephysiopathologiquedemanièreprépon- dérante.Lesauteurs signalentl’apport thérapeutiquedes techniquescognitivessurlaqualitédeviedespatients.Un telapportaégalementétéobservésurlabasedetestsde personnalitédansd’autrespathologieschroniquestelsque lalombalgie[17,18],l’épilepsie[19],lesdermatoses[20], lesmaladieschroniquesdel’intestin[21]etlespathologies chroniquesdel’enfant[22].

Dansnotreétude,seulementunepatientede72anspré- sentaituneéchelleL>70toutenprésentantégalementdes valeurs F et K supérieures à 70ce qui rendait ce dossier non valide. Nous pouvons donc objectiver la fiabilité des réponsesdes23dossiersvalides.

L’étude a été limitée à l’analyse de personnalité de patients incontinents sans tenir compte du type d’incontinence,deladuréedessymptômes,nid’uneéven- tuelleperturbationpsychologiqueindépendantedutrouble urinaire. Une étude ultérieure devrait être réalisée en tenantcompte deces aspects afind’en analyser l’impact psychosocial.

Nousavonsconfirmélesdonnéesobservéesdanslalitté- ratureenrapportaveclapersonnalitédépressive,anxieuse ethystérique puisque dans notre population, six cas pré- sentaient une valeur élevée à l’échelle d’hypochondrie, cinq avec une valeur élevée à l’échelle de dépression et quatre avec une valeur élevée à l’échelle d’hystérie.

Cettetriadenévrotiqueavaitétéretrouvéedansdeuxcas.

Nous avions également remarqué que la déviation psy- chopathique (Pd) relative à un registre antisocial était retrouvédans 5cas. L’échelleparanoïa ainsiquel’échelle d’hypomanieétaientélevéesdansuncasmaisaucuneasso- ciation entre ces traits de personnalité n’était observée cequipermettait de conclureenl’absencedeproblèmes decomportement. Le profilpsychotique associant schizo- phrénie, paranoïa, dépression et hypomanie n’avait été retrouvédans aucuncas. Nousavons surtout observéque letableaupsychasthéniequicorrespondàdestraitsdeper- sonnalitéphobo-obsessionnelsquel’onpeutdécrirecomme unepersonneanxieuse victimed’unimportantressentide sonproblèmeétaitretrouvédansprèsdelamoitiédescas validesavecunecorrélationpositiveavecl’indiced’anxiété deWelsh.Cettenotionpréciselesdonnéesdelalittérature enrapportavecletableauanxieux.

Conclusion

Nousconcluonsqu’unecorrélationentrelesrésultatsd’un questionnairedepersonnalitéetlesrésultatsdel’ICIQ-UI-SF estréalisable.Cette étudecomparativeobjectivelafiabi- lité des réponses des patients tandis que la sincérité de celles-ciestdéterminéeparl’absencedemensongedélibéré recherchéparleMinimult.

Nousconfirmonsetprécisonslesdonnéesdelalittérature surlesdifférentstableauxcliniquesdelapersonnalitédes patientsincontinentsensoulignantl’importancedutableau

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psychasthénie qui correspond à une personne anxieuse victime d’un important ressenti de son problème. Ces élémentspermettentdesuspecterqu’untroubledeperson- nalité pourraitêtre impliqué dans la physiopathologiede l’incontinenceurinaire.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

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