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Activités consacrées à la jeunesse en République Démocratique du Congo, 1962-1966

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NATIONS UNIES

CONSEIL

ECONOMIOUE ET SOCIAL

Distr.

LB1ITEE

E/CH.H/SW/13

29 avril 1968

PRAHCAIS

Original : ANGLAIS

ECONOi'lIQUE POUR L'AFRIQUE Reunion regionale sur l!emploi des

jeunes et le developpement national

Niamey, 21-30 mai 1968

ACTIVITES CONSAGREES A LA JEUl^ESSS SN REPUBLIQIIB

DHiOCRATIQUE DU CONGO, 1962-1966

,468-441

(2)

iD/CN.H/SN/13

ACTIVITES CONSACREES A LA J3UH35S3 EN" REPUBLIQU3

DK-OCRATIQUE DU CONGO, 1?62-1966*

LA JEUHESSII PRIVIL2GIE3 UT NON PRIVIL^GISIi AU CONGO EN1 1962 - "PQRiJLTION EROITSSSIOHHELLE DANS LSS VILLES"

Dans les rues de Leopoldville \Jt et d'autres villes du Congo, on est

etonne par le.grand nombre des moins de vingt ans qui errent sans but, sans occupation, qui n'ont pas fait d1etudes et ne sont pas prepares a vivre dans l'Afrique nouvelle mais sont mecontents des conditions d1existence dans l'ancienne. Dans la poche de leur chemise on apercoit des "bulletins de notes et des avis de renvoi des dernieres ecoles qu'ils ont frequentees et dont ils ont obtenu un diplome ou ont ete expulses pour mauvaises notes ou mauvaise conduite. Tandis qu'ils vagabondent paresseusement dans les rues de la ville, leur demarche trahit une lassitude sans espoir; et pour- tant on discerne sur leur visage une expression avide et enthousiaste, car ils sont prets a saisir la premiere occasion de s'instruire, de se former ou de se preparer a vivre et a servir dans l'Afrique nouvelle.

On a appele ces adolescents la "generation perdue" du Congo. La plu- part ont obtenu un certificat des ecoles primaires que les Beiges avaient abondamment dispersees dans tout le pays. Dans l'impossibilite d*entrer a l'ecole secondaire dans leur propre region, ils laissent leur village aux vieux et se rassemblent dans la ville la plus proche. "La," disent- ils aux autres villageois, "nous continuerbns nos etudes et trouverons une place dans une ecole". Avant 1'independance, s'ils ne parvenaient pas a obtenir un permis temporaire de sejour dans la ville, ils ne tar- daient pas a etre renvoyes dans leurs villages, pour retourner aussitot a la ville jusqu'au moment ou ils etaient de nouveau trouves sans permis.

Aucune possibilite d'eraploi - on peut a peine mentionner le mot - avec les milliers d'hommes adultes charges de familie qui vivent en ville, car les hommes aussi ont subi la fascination de la civilisation industrielle et de tout ce qu'elle apporte.

Certains sont las des coutumes et des regimes tribaux qui avaient degenere depuis l'arrivee des Suropeens. Las d'etre a la frontiere de deux civilisations, eux aussi cherchent a ameliorer leur sort et se pre—

cipitent vers les villes plus vite que celles-ci ne peuvent absorber la main-d'oeuvre qu!ils. constituent.

Document presente par John J. Bradley, Conseiller des Nations Unies en matiere de jeunesse, detache aupres du Gouvernement de la Republique democratique du Congo, 30 juin 1966.

_i/ Kinshasa etait alors Leopoldville et la nouvelle designation est

utilisee dans la suite du document.

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II n'est pas surprenant que des rivalites politiques se declarent lorsque des adolescents oisifs ne demandent qu'a consacrer leur enthou- siasme a une "cause". II est tout naturel iue des bandes, tribales et

non tribales, se forraent pour des pillages et des destructions de grande envergure, en partie pour vivre, en partie pour le plaisir de faire quel-

que chose; elles vagabondent la nuit, cherchant toutes les occasions

possibles de vivre et de trouver un sens a la vie.

liais lorsqu'on voit des adolescents qui ont eu la chance de trouver du travail ou une place dans une ecole secondaire, on est frappe par la diversite de la personnalite des jeunes Congolais. Le probleme de cette

"generation perdue" aurait pu etre evite si elle avait beneficie de quel-

que encouragement, de quelques directives( de meilleures chances et de

possibilites d'adaptation. Des jeunes qui avaient fait partie d'une bande ont abandonne leurs activites pour devenir membres de mouvements de jeu- nesse catholiques ou protestants; ils peuvent ainsi trouver une nouvelle personnalite, leur existence prend un sens, ils cherchent a servir et la joie de vivre africaine s'exprime sans" entrave. Ces jeunes gens sont un exemple des possibilites qu'offre la jeunesse africaine si l'on arrive

a identifier ses besoins et a les satisfaire.

Tel pourrait §tre 1'objet d'un programme de formation professionnelle destine a ces adolescents "deplaces". En raison de leur age, il semble qu'un programme de formation scolaire ne serait pas souhaitable. En fait, une tentative faite dans ce sens, 1'annee precedant l'independance, a titre de mesure d'urgence avait abouti a un echec total.

Nombre de ces adolescents, qui ont quitte I1ecole depuis deux ans ou plus, trouvent derisoires mais aussi difficilef de retourner a leur age aux rudiments de 1'enseignement primaire. "Ou cela nous menera-t-il ?" disent-ils

en outre, "trouverons-nous du travail pour autant ?"

Une solution au probleme consisterait a implanter au coeur de la ville

des centres de jeunesse ou ces gar9ons pourraient vivre. Ils trouveraient

la un esprit communautairej une discipline collective stricte, accompagnes

des devoirs et des obligations qui s'y rattachent. Cens centres pourraient

etre affilies aux Eglises et a leurs mouvements de jeunesse, ce qui comble- rait une lacune spirituelle et affirmerait ce sentiment de participation propre a la communaute chretienne. On pourrait y prevoir des installations recreatives et sportives, des jeux, des chants - tout ce qui est necessaire pour rendre la vie d'un adolescent agreable et interessante. Les centres

ne devraient pas etre trop surpeuples, afin que les pensionnaires jouissent d'une certaine intimite. La surveillance pourrait etre assuree par un

couple devoue qui vivrait dans le meme bStiment ou a proximite. Le mari pourrait conserver son emploi normal tout en surveillant la discipline, les activites et le travail de groupe, tandis que la feinme s'occuperait du menage. Aucun centre ne devrait recevoir plus de 20 garcons.

Dans la journee, les adolescents etudieraient ou travai11eraient

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comme apprentis dans diverses "branches. On pourrait demander a dee artisans africains,* t'els que sculpteurs sur ivoiie ou sur bois, charpentiers, raeca- niciens, macons, peintres? cordonniers, reparateurs de radio, d'assurer la formation en cours d'emploi d'un ou plusieurs jeunes gens, Apres quel- ques temps, l'apprenti pourrait peut-etre reoevoir un salaire proportionne a la qualite de son travail, ainsi qu'un certificat lorsqu!il posse*derait a fond son metier, Des arrangements pourraient etre faits avec la direction d'entreprises industrielles qui seraient disposees a accepter qu'un petit nombre de jeunes gens travaillent benevolement ou moyennant un salaire minimum pour apprendre un metier specialise, I-jais ce genre d'arrangement pourrait presenter de graves difficultes vis a vis des syndicats car il n'existe pas de legislation de 1'apprentissage.

D'autre part, peut-£tre quelques employeurs ne demanderaient-ile pas mieux que de prendre un jeune gar9on qui ne serait pas paye, plutot qu*un pere de famille, Aussi faudrait-il veiller a ce qu'aucun adolescent ne se voit attribuer un travail d'homme.

■ Leur formation terminee, les jeunes gens devraient ne pas-Stre ren- voyes du centre mais y demeurer jusqu'a ce qu'ils aient obtenu uh emploi dans une societe ou une entreprise. Un centre special pourrait §tre affecte a. ces gargons, ou ils pourraient vivre tout en remplissant des fonctions benevoles pour des projets de service communautairef en attendant d*avoir trouv6 un emploi regulier.

On constate en regardant en arriere que les puissances coloniales et les missionnaires ont coramis une grave erreur en se concentrant trop sur la masse et trop peu sur la formation d'une elite, ce groupe reduit qui constitue le levain de la societe. Le programme envisage pourrait tendre vers cet objectif. II est certain qu'un programme de cet ordre ne serait pas suffisant pour resoudre totalement le probleme. Des artisans et des specialistes qualifies sans emploi n'ont pas un meilleur sort que des manoeuvres non specialises dans la m§me situation, kais un aspect de la question est pris en considerationj le probleme trouye une solution par—

tielle. D'autres efforts sont consacre"s a des programmes de formation dans certains domaines techniques. Parallelement, il convient de stimuler les investissements et le developpement economique pour que des possibilites

$!emploi supplementaires soient offertes a la raain-d'oeuvre africaine, II faut evidemment que des efforts considerables soient deployes en vue de la creation d'une conjoncture economique et politique stable, telle que les etres huraains puissent affronter la vie sans craindre la faim,

l'oppression et I'accableraent. Les adolescentes ne doivent pas §tre oubliees dans ces programmes. Elles aussi ont besoin df§tre aidees et dirigees.

Le grand nombre des services sociaux et des emplois nouveaux ouverts aux femmes donnerait a penser que du point de vue professionnel le probleme est moine grave en ce qui les concerne, etant donne la tendance naturelle pour les filles dTaider a. la maison et le fait qu1elles se marient jeunes.

Cependant, on ne saurait oublier que la propagation de la prostitution, 1'inferiorite de leur condition et l!insuffisance du soutien qu'elles

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recoivent de la societe pour leur avancement mettent lee jeunes femuies africaines dans une situation difficile. Des centres feminins ou les arts raenagers sont enseignes et pratiques peuvent largement contribuer a, l'amelioration du sort des femmes e\ a constitution d!une elite feminine. On devra s'assurer la cooperation du Gouvernement1 non seu- lement pour obtenir des subventions, mais encore pour elaborer ce pro

gramme.

L'industrie beneficierait considerablement d'une formation et d!une orientation professionnelles organisees. Pour cette raison, et parce que les dirigeants des industries desirent que l'economie soit forte et

qufils sont personnellement soucieux de l'avenir de l'Afrique et des

Africains, ils souhaiteront peut-§tre participer egalement au financement de cette entreprise.

Cette idee, qui n'est pas nouvelle, a ete realisee dans un grand nombre de pays nouvellement independants. Gomme le disait u. Clifford

dans son rapport de i960 sur la jeunesse inemployee au Congo, lorsquTon

s'adresse a la masse de la population congolaise - et le cas est le m§me dans la plupart des pays nouvellement independants, - on parle a la jeu

nesse, car 60 pour 100 environ des habitants ont moins de 24 ans et de

30 a 50 pour 100 moins de 15 ans. Au Congo, et dans la. plupart des pays africains, la population augmente a raison de 2 a 5 pour 100 par an,

cfest-a-dire qu!elle double tous les 20 ans.

Au Congo comme dans la plupart des pays africains, comme la structure de lfenseignement est essentiellement axee sur l'instruction primaire, le marche du travail setrouve envahi par des jeunes gens qui refusent de se

livrer comme leurs parents a l'agriculture de subsistance mais n'ont aucune perspective de.trouver un travail remunerateur en ville. Les moyens d*en- seignement complementaire sont limites et merae une formation technique ou professionnelle plus poussee ne constitue pas une garantie dfemploi»

... De 1960 a

Le Haut—Coramissariat a la jeunesse et aux sports institue recemment a connu de nombreuses vicissitudes depui& i960 et I'independance. B^l

I960, il faisait partie du Ivii.nistere des affaires socialss; il a e"te ■ constitue en rainistere distinct en 1963. En 1965, les deux gbuverneraents

qui ont'precede celui du General iiiobutu avaient envisage de fusionner les

affaires sociales avec la jeunesse et les sports. Cette fus-ion s'est effec-

tivement operee et a dure un mois. Le General LiobutuV President de la

Republique democratique du Congo a,, en 1966, constitue un Haut-Commissariat

a la jeunesse et aux sports.

En octobre 1962, le specialiste des questions de jeunesse a pTis les

fonctions de conseiller au kinistere de la jeunesse et' des' sports- du -

.Gouvernement central. A cette epoque, le ministere commen9ait toiit juste

a se cohstituer. L'un des problemes les plus urgents qui se posait au

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Gouvernement etait celui du nombre croissant des adolescents ch3meurs ou desoeuvres; mais on ne pouvait guere compter sur une expansion des moyens prevus pour ces jeunes gens tant que le pays ne possederait pas un gouvernement stable.

En 1963, le specialiste des questions de jeunesse a etabli et pre- sente au Gouvernement central un plan destine a, attenuer ce problemej mais les changements constants de ministre et les mouvements frequents de per sonnel administratif ne laissaient aucune"possibility de mettre en oeuvre

un plan d'une envei-gure suffisante. Entre 1J62 et 1965 la Section des

sports du ministere a beneficie d'une allocation budgetaire plus importante qui a ete utilisee en majeure partie pour permettre a des equipes de par- ticiper a des tournois et a des jeux a 1'etranger et pour employer des entraineurs*

Les traitements representent encore une large part du budget annuel des .gouvernements central et provinciaux. Pour chercher a compenser le faible niveau et le manque de formation du personnel, on tend a augmenter les effectifs. Or, il est frequent de voir un grand nombre d'employes de bureau et dTadministrateurs subalternes totalement oisifs,

II en resulte non seuleiuent un desordre accru dans l'administration, mais encore une charge financiere considerable pour les pouvoirs publics.

De tous. les programmes de developpement social au Congo, celui de la

jeunesse est peut-ctre celui qui a le plus souffert depuis l'independance.

En effet, la plupart des agents des services sociaux beiges sont partis, Peu nombreux etaient les Congolais suffisamment formes pour reprendre leurs postes et la structure edifiee par l'ancienne administration sfest ecroulee presque entiereraent tandis que l'equipement des centres etait pille.

Peu apres l'independance, un grand norabre de pays, dont l'Allemagne et Israel, ont propose de former de jeunes CongolaiSo

En 1961, le Gouvernement israelien a fait venir 40 jeunes. gens et

jeunes filles en Israel pour un stage de six mois consacre a la formation aux techniques de I1organisation de la jeunesse, principalement axe sur l'elevage et lfagriculture.

La formation s^est revelee efficace et les jeunes gens sont repartis pleins d'entnousiasme et prets a faire beneficier leurs camarades de leurs connaissances, fciais lorsqu'ils sont rentres, le iinistere de la jeunesse et des sports etait a peine organises Us n'ont trouve aucxme orientation, si bien que ceux qui auraient du etre des animateurs de la jeunesse se sont disperses pour chercher des postes dans d'autres ministeres.

En 1961, une formation de quelque ordre qu'elle fut, du moment

qu'elle etait donnee a lfetranger, etait consideree comme conferant une haute qualification et les jeunes gens qui rentraient au Congo n'avaient aucune difficulty a trouver un poste, generalement dans lTadministration ou un domaine etranger a la formation qu:ils avaient regue.

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Lorsqu'on a coiMaence de prevoir la mise en oeuvre du premier stade

du programme de la Jeunesse pionniere nationale, on s'est efforce de

persuader quelques uns des jeunes gens qui avaient re9u une formation en Israel de participer au projet, mais ils etaient deja adaptes a leur

emploi et recevaient des traitements superieurs a ce que le Mnistere de la jeunesse et des sports pouvait offrir, (Nous avons pu en definitive obtenir le concours de 1'un d'eux). Pendant la premiere annee de son

sejour au Congo, le Conseiller en matiere de jeunesse a eu principalement pour ta*che de fournir des avis aux gouvernements central et provinciaux

sur les moyens d'ameliorer les programmes et I1organisation des Centres

educatif.s et des chantiers qui relevaient du uinistere des affaires sociales et de la jeunesse et des sports.

Le Conseiller a egalement consacre beaucoup de temps et d1efforts a apporter son concours aux institutions benevoles et a les aider a revenir a la normale, a fournir aide et conseils aux gouvernements central et pro vinciaux pour I1organisation de cours de formation et de programmes de jeunesse, apportant dans bien des cas une aide materielle sous forme d'e- quipement et de materiel, presque tout ayant ete vole au cours de l'annee suivant l'independance.

Cours de formation

Trois cours ont ete organises entre 1964 et 1966. Ils etaient adaptes aux besoins :de la jeunesse inemployee et mettaient plus particu- lierement l'accent sur la formation professionnelle en vue de l'emploi.

Le premier cours, prevu.au debut de ^^641 s'est tenu a l'Ecole nationale de cadres a Kinshasa, sous le patronage des gouvernements, central et provinciaux. II comptait 28 participants recrutes dans I1en semble du pays, dont la plupart avaient deja acquis une experience des questions de jeunesse avant I1independence. Apres quatre jours dfini- tiation a Kinshasa, les stagiaires ont ete conduits a 25 km de Kinshasa a proximite du Pic uenzi, ou on les a fait camper pendant neuf jours pour eprouver leurs qualites de ccnfiance en soi, d'ingeniosit^ et d'initiative.

Comae les jeunes gens provenaierit de toutes les provinces du Congo et de differents milieux tribaux, c'etait la une excellente occasion pour eux de comrauniquer et de vivre ensemble,

L'enseignement donne dans ce camp de travail portait sur l'hygiene et le secourisrae, 1' entrainement physique et les jeux d^quipe. On a egalement organise trois projets destines a reveler les qualites de chef et d1initiative personnelle. Le plus fructueux de ceux-ci etait la re construction d!un pont dont lfecroulement avait coupe l'unique voie d'acces empruntee par les camions qui transportaient le bois entre la foret et Kinshasa.

La valeur de la formation devait §tre demontree par les resultats et par le nombre des participants qui entreprendraient ou continueraient

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de diriger un centre apres la periode de stage, Un cours de perfectionne- ment de "breve duree a ete organise et des visites ont ete renduefi aux jeunes gens dans leurs provinces respectives, Une douzaine d!entre eux,sur les 25 qui ont participe au cours, font un excellent travail dans differentes provinces du Congo.

Deux autres stages de formation ont ete organises au cours de la m§rae anne"e, l'un destine aux cadres de jeunesse pour le Carrefour des jeunes et un autre, de six mois, pour la formation du premier contingent de cadres pilotes en vue du premier stade du programme de la Jeunesse pionniere

nationale.

On trouvera ci-dessous des details sur ces deux cours, dans la section relative a l'historique de la Jeunesse pionniere nationale et du Carrefour de jeunes.

Les deux categories de .jeunesse

Le i-iinistere de la jeunesse et des sports (devenu Haut-Commissariat)

dispose d'un personnel administratif distinct pour les questions de jeunesse,

celles-ci etant reparties sous deux titres : la jeunesse organisee et la

jeunesse non organisee ou la jeunesse privilegiee et la jeunesse non pri vilegiee.

De ces deux categories, celle de la jeunesse non organisee est _de

loin la plus importante. L'Etat s'est deja charge de fournir un enseigne-

ment scolaire et une formation professionnelle a un certain nombre d'ado-

lescents "non organises11 tandis que les services sociaux benevoles, les Eglises et les missions ont plut8t, dans lfensemblef organise des centres et des groupes pour la jeunesse privilegiee, Des services benevoles ont fait recemment un excellent travail en dirigeant des centres destines

& des jeunes non priviligies.

Jeunesse organisee ou privilegiee

Un grand nombre des jeunes gens dont s'occupent les services benevoles

vont a 1'ecole ou travaillent, ou sont etroitement rattaches k une mission confessionnelle. Avant I'independance, ces services beneficiaient dans

bien des cas de dons annuels importants de l*Etat pour leurs camps de for mation et leur materiel, mais ces dons ont ete supprimes entre i960 et

1964* Depuis 19^5» certains ont recommence a, recevoir de petites subven tions et d'autres doivent obtenir une aide en 1966. Ivlais ces services de jeunesse ne sont nullement con9us ou organises pour repondre aux besoins

essentiels des jeunes non priviligies sans travail ni de ceux qui ne

peuvent poursuivre leurs etudes scolaires,: Les scouts, les guides, I'BiCA,

la Croix-Rouge et norabre d'organismes confessionnels sont congus, comme en

Europe, pour la formation du caractere et I1education civique grSce au

camping, au scoutisme, aux jeux dfequipe, aux sports et autres activites

de loisirs.

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Dans tout le Congo, chaque groupement confessionnel a sa propre federation de scouts et de guides et on remarque ces formations dans chaque ecole et dans chaque commune dans les zones rurales aussi bien qu'urbaines. Le mouvement de la Croix-Rouge est egalement assez bien etabli au Congo et possede une organisation nationale de cadets. On

trouve aussi la Croix-Rouge de la jeunesse, la Croix-Rouge kimbanguiste et d'autres services centres autour de la Croix-Rouge. L!YM)A opere

dans les principaux centres du Congo et l'Armee du Salut organise le raouvement de la Jeunesse de l'Armee du Salut. Parmi les autres groupes, mehtionnons Jeunipro, Jeunesse joyeuse et le Club des jeunes methodistes,

Ce sont peut-etre les missions et paroisses catholiques du Congo qui possedent les organisations de jeunesse les plus solides. Outre les

scouts, les guides, la Croix-Rouge, il existe une formation nationale dite Xavari ainsi qufune organisation dite Febosco, I'une et l'autre fondees sur des principes Chretiens mais fonctionnant dans les mSmes

conditions que les scouts et les guides,.

Tous les groupements de jeunesse catholiques sent membres de la Federation des jeunesses catholiques. Presque tous les services de

jeunesse ordinaires recrutent leurs membres dans les ecoles, parmi les jeunes travailleurs ou parmi les paroisses et les Eglises de confessions

diverses.

Jeunesse non priviligiee ou non organisee

Ce groupe represente de loin la majorite de la jeunesse des villes et comprend ceux qui n'ont pas pu terminer leur scolarite et ceux qui

sont venus des zones rurales.

Les chantiers, centres educatifs sociaux et foyers feminins qui

avaient ete iraplantes par les Beiges en 1959 se sont occupes et s'occupent encore d'un certain pourcentage de ces jeunes gens. Les centres conti- nuent de fonctionner sous le patronage direct de l'Etat. Us offrent en general un cours de formation de deux a trois ans.

Les centres agricoles sont situes pour la plupart dans les zones rurales; les centres sociaux educatifs dans les villes.

Les changements de gouvernement, en rendant impossible touteconti-

nuite, ont constamment mis en echec les efforts tentes pour suggerer une

meilleure allocation budgetaire et des programmes plus rationnels, Un

progres a ete accompli dans certaines provinces. D'autres restent

stationnaires. Jusqu'en 1964, tous les chantiers et centres educatifs

de la region de Kinshasa relevaient du iiinistere des affaires sociales

et de la jeunesse et des sports.

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Chantiers agricoles - 1959

En 19^4t tous lee chantiers agricoles avaient ete places sous la depen-

dance de 1'Administration provinciale du Congo central, mais en 19^6, ils

ont ete transferee au Haut-Commissariat a la jeunesse et aux sports.

La preparation professionnelle et civique de la jeunesse, choisie comme objectif principal, est assuree en vue de permettre ou d?encourager les adolescents a. se consacrer aux activates agricoles, c'est-a-dire a.

passer dfun milieu urbain a un milieu rural, ou de les preparer a des emplois industriels ou artisanaux.

Le premier objectif a ete atteint par les chantiers de la jeunesse,

le second par les centres sociaux educatifs (secteurs de la jeunesse) et,

pour les filles, par les cercles de jeunes filles.

Ces chantiers avaient pour objet d'apporter sans distinction d'aucune sorte aux jeunes travailleurs une aide morale et materielle. Quels qu'aient pu etre les succes ou les echecs, selon les cas, leur but essentiel, qui etait le retour des jeunes gens a I1agriculture, n'a pas toujours pu etre atteint, en particulier a Kinshasa.

La raison en est, semble—t-il, que les enqu§tes necessaires sur la disponibilite de terres auraient du §tre effectuees avant que le programme soit entrepris.

Avant que les Beiges- ne quittent le Congo, les jeunes gens etaient loges et nourris dans les chantiers. Apres l'independance, lorsqufils ont repris leurs activites, il n'y avait plus de credits pour acheter de la nourriture, si bien qu'un grand nombre des garQons retournaient dans leurs villages ou se dispersaient dans les villes voisines.

Quelques chantiers agricoles ont marque des progres et un tres petit norabre de jeunes gens ont commence a cultiver un petit potager commercial.

II est encore tres difficile d'evaluer 1'etendue des succes et des echecs.

Ce n'est qu'en se rendarvt dans les provinces qu'on peut obtenir.une idee exacte de la situation. Jusqu'a. present les administrations provinciales qui envoient des rapports aux autorites centrales sont encore rares.

Chantier agricole de Lukuni, maintenant a Lubumbashi

On trouve a Lubumbashi (iCatanga) un exemple de chantier bien organise,

ou les stagiaires peuvent beneficier de possibilites d'emploi une fois leur formation achevee.

Le Chantier de Lukuni releve du I-iinistere de la jeunesse et des sports.

Sous la direction de i-i. Kissiba, il accomplit des progres considerables.

Une serie de trois centres de developpement rural, pouvant recevoir 370 jeunes gens, ont ete etablis lfan dernier. L!accent est mio sur

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1'auto-assistance et les methodes de developpement communautaire. Le per sonnel comprend 12 agents; les garcons, organises en sections -de-hurt, -"

elisent leurs chefs de section; les sections sont reunies en groupes qui elisent egalement leurs chefs de groupes, par^i lesquels sont'choisis les 11 merabres dfun comite central qui se reunit tous les mois et qui pratique effectivement "1'autonomie interne". Le directeur et le personnel indi- quent le travail a faire, mais c'est le comite qui doit prendre toutes les dispositions pour la repartition des tSches, le maintien de la discipline, etc.

Les deux tiers du temps sont consacres a des travaux pratiques - culture maraxchere principalement - mais les garcons se livrent egalement a la cons truction effective en briques et pierres du camp dont les bUtiments primi- tifs faisaient partie d'un camp minier desaffecte. Us ont eu d'autre part

la chance de decouvrir a quelque distance du camp un canal d1irrigation de quatre kilometres environ gr&ce auquel ils peuvent arroser leurs champs, Les transports etant rares, comme partout au Congo, il leur faut faire au raoins deux heures de marche chaque jour pour aller au travail et en revenir.

II est evident que iu. Kissiba est un animateur et un organisateur remar—

quable pour un projet de ce genre; il fait un excellent usage de la for mation qu'il a recue et pourrait jouer un role important si cette methode de formation se developpait. Le premier groupe terminera son stage en

mars 1966 et il sera alors interessant de voir si les jeunes gens trouvent

des situations qui leur permettent de mettre en pratique ce qu'ils auront appris, k. Kissiba etudie la possibility de creer une sorte de colonie cooperative pour ceux qui seraient disposes a y participer.

II pense que ces centres pourraient sansgrandes difficultes suffire a leurs propres besoins s'ils disposalent du materiel et des moyens de trans port necessaires. Cependant, a 1'heure actuelley d'enormes quantites de legumes montent en graxne et sont perdus, faute de pouvoir §tre amenes au marche, me'me apres que les stagiaires ont consomme ce qui leur etait neces- saire. II est evident que des debouches existent, car des habitants de Lubumbashi trouvent avantage a venir de la ville a. bicyclette pour rapporter un chargement de legumes qu'ils revendent avec un benefice considerable.

Centres educatifs

Ces centres, qu'on trouve dans la plupart des villes des provinces, ont ete inaugures en 1959 ©"t preparent a des emplois industriels et arti-

sanaux. . . - ■ ■

Cette preparation s'est principalement effectuee grSce aux centres sociaux et educatifs.

La difference entre les centres et les chantiers ne reside pas seulement dans le type d'instruction qu'ils offrent, raais aussi dans la forme de leur structure, Tandis que les chantiers sont des camps de jeunesse etablis a la campagne et offrant au stagiaire une formation a

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plein temps, les centres fournissent dans les villes une instruction scolaire et manuelle acceleree. Les stagiaires ne vivent pas au centre.

Le programme prevoit diverses specialisations, principalement travail du bois et du metal et electricite. Dans certains centres, les programmes comprennent aussi la preparation de jeunes gens en vue de leur admission dans les chantiers agricoles. Quelques uns se consacrent a la readaptation professionnelle et civique des jeunes delinquants.

Lorsque ces centres ont ete ouverts, on ne s'est guere preoccupe de ltemploi des garcons a I1issue de leurs deux ou trois annees de forma

tion. Depuis 1965 il y a eu quelques progres dans certaines grandes

villes et une large proportion des adolescents trouvent un emploi a la

fin de leur stage. Dans un grand nombre d*autres villes, une partie du

"budget annuel est utilise pour payer les traitecents d'un personnel trop nombreux, ce qui ne laisse que peu de chose ou rien pour i'achat des mate-

riaux et des outils indispensables aux travaux pratiques. On trouvera ci-

dessous un exemple de ce genre a propos d'une mission a Goma dans le

Nord ICivu, effectuee en mars 1966.

En 1963, on a mene une enquete sur le nombre de jeunes gens qui trou- vaient un emploi apres avoir ete formes dans un certain nombre de centres educatifs de Kinshasa. II y en avait tres peu.

La raison en etait en grande partie que les metiers a enseigner avaient ete mal choisis. On s1etait contente de poursuivre le programme fixe par le gouvernement colonial avant l'independance. Or un grand nombre des me tiers enseignes ne menaient a rien. Dans d'autres cas, on ne donnait qu!une instruction theorique faute des fonds necessaires pour acheter les outils

et les materiaux mentionnes plus haut.

La Direction des affaires sociales s'est laissee persuader de renoncer a 1fenseignement dfun grand nombre de metiers, tels que 1*electricite et la : metallurgie qui ne menaient a rien et de les remplacer par des specialites telles que menuiserie, ma9onnerie, batiment, briqueterie, petites repara

tions interieures, cordonnerie et boulangerie.

i-iission a Goma

Goma n'a qu'un centre educatif. II existe cinq chantiers et centres educatifs dans la region rurale de Goraa et de Rushuru, mais ceux-ci n'ont pu faire 1'objet d!une enqugte approfondie faute de transport. L'Inspecteur administratif des deux zones ne s!est rendu qu'une seule fois dans les cinq centres de la region dont il a la responsabilite, toujours faute de moyens de transport.■ Apparemment, rien n!est organise pour la jeunesse inemployee

de la ville de Goma.

A l'exception du centre educatif, il n'y a ni centres pour externes

ni autres moyens de formation. Quelques organismes benevoles dirigent les

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mouvements habituels de scouts, eclaireurs, xavariens, etc., mais ils s'oc- cupent des garcons qui vont a. l'ecole. En outre, le rapport adresse par

l'Inspecteur administratif de la jeunesse et des sports du gouvernement

provincial signale des equipes sportives et des sports organises. Un cer tain nombre de bons projets ont ete etablis sur le papierj ils pourraient

§tre executes si des credits suffisants etaient octroyes en 1966. La

Sortie:, .de la jeunesse et des sports de Goma a manifestement connu des dif-

ficultes. Depuis le debut de 1955* il y a eu des mouvements de personnel

constants au siege et dans les centres educatifs. L'inspecteur actuel

n!est en poste que depuis trois mois. Ce manque de continuity est proba- bleraent la cause de 1'absence d'une organisation constructive dans les

chantiers. Le budget de 1966, bien qu'ayant ete presente au Gouvernement

central, n'a pas encore ete approuvee

Le Chantier educatif de Goma recoit 240 stagiaires. Le personnel

comprend 21 instructeurs, surveillants, enseignants et secretaires et

cinq agents administratifsT ce qui est beaucoup par rapport au nombre des stagiaires, d'autant. plus que les cours et travaux pratiques cessent a.

12 h 30 tous les jours. Le chantier comprend les sections suivantes : menui-

serie, electricite, mecanique.

L'atelier de menuiserie a donne lieu a quelques difficultes. II compte 11 instructeurs adultes qui semblent travailler pour leur propre compte. En fait il est pratiquement devenu un atelier prive et les stagiaires n'ont

aucune possibilite dfinstruction pratique. Apparemment, ces menuisiers ne

pergoivent pas leur traitement depuis plusieurs niois et ont en consequence.

repris l'atelier a leur compte.

En ce qui.concerne les autres metiers, electricite et mecanique, on ; n'enseigne que la theorie faute d'outils et de materiaux pour les travaux

pratiques. II y a done la 240 gargons qui apprennent la theorie de trois

metiers sans pouvoir beneficier de la moindre pratique. Qu!adviendra-t-il

de ces 240 stagiaires une fois leurs deux ou trois annees de formation terminees ? Get enseignement theorique d'un metier est sans valeur s'il nfest pas suivi d'une instruction pratique. II ne servira qufa creer un nouveau groupe d1adolescents desillusionnes incapables de trouver un emploi.

Cette penurie de materiel, de materiaux et d'outils pour I'enseigne- ment pratique dos metiers n'est pas l*exclusivite du Nord-Kivu, jnais-se retrouve dans un grand nombre de chantiers et centres educatifs dans les provinces.

Les affectations prevues a cet effet dans les budgets provinciaux sont

souvent supprimees. L'equipement, les outils et les materiaux n1ont pas ' ete renouveles depuis long-temps dans un grand nombre de centres. On pour- rait y remedier en enyoyant un fonctionnaire du Gouvernement central dans les provinces pour conseiller, offrir des directives et verifier les affec tations budgetaires.

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Le'poste budgetaire consacre aux traitements du personnel, qui etait trop important pour le nombre de stagiaires du centre, devait §tre revise ou reaffecte. Un credit supplementalre devait Streprevu pour le salaire

de 20 manoeuvres affectes a 1'entretien des terrains de sports. Un autre credit a ete" attribue pour le voyage a Washington, Bruxell.es et Entebbe

du Directeur et de son adjoint qui devaient assister en ^66 a des.confe rences sur la jeunesse. D'autre part, le loyer du siege et du centre de

formation n'est pas paye depuis trois ans.

Resume

Recommandations presentees par le Conseiller apres sa mission dans la pro

vince du Nord-ICivu

Budget de 19.66 pour Gorna, Nord-Kivu

Le principal poste du budget de ^^66 pour le Nord-Kivu- etait coristitue par les traitements, ce qui etait justifie par lfemploi d'un personnel nom- breux. Le centre a pour objet de former un certain nombre de jeunes

garcons de facon qu'ils puissent trouveir du travail une fois leur formation terminee. i-^ais la formation offerte est incomplete : elle ne consiste qu'en un enseignement theorique qui ne saurait aider les stagiaires a trou- ver du travail.

Le personnel, surtout le personnel administratif, pourrait Stre reduit, ce qui permettrait une econoraie qui pourrait §tre utilisee pour l'achat des

raatiriaux et des outils indispensables, et pour I1extension des activites

aux villes ou presque rien n'est prevu pour la jeunesse inemployee.

Un autre poste parfaitement inutile des affectations prevues pour les salaires est celui qui concerne I'emploi de 20 manoeuvres pour I'entretien des terrains de sports pour les deux regions de Goma et Rushuru. Le

General Iuobutu a recemment invite tous les citoyens a aider le pays par leure propres efforts, Cet appel s'adressait tout particulierement a la jeunesse congolaise. De petits services communautaires et des projets

d'auto-assistance de cet ordre peuvent Stre facilement confies a la jeunesse elle-m@me. Les terrains de sports qui sont destines a son usage personnel pourraient e"tre nettoyes et maintenus en ordre par des equipes de stagiaires du centre, ceux-ci n'ayant plus de cours apres 12 h 30. On pourrait inviter les professeurs et instructeurs du centre a organiser les equipes a cet effet* Ces projets permettraient d'economiser les deniers du paysw Dfautre part, les professeurs du centre pourraient eux-m§mes assurer 1'entrainement sportif des jeunes gens dans l'apres-midi, ce qui eviterait d'employer un personnel specialise a cette fin.

Sections : menuiserie. mecanique automobile et electricite

L'atelier de menuiserie devrait 8tre utilise exclusivement pour l'ins- truction pratique des jeunes gens et comprendre un maximum de trois ou

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Fage 14

quatre instructeurs. Les sections de mecanique automobile et d'electricite devraient Stre^abandonnees puisqu'il y a tres peu de chances que les sta-

giaires trouvent un emploi a Goma dans ces corps de metier.

Slles pourraient etre remplacees par 1!enseignement d'autres special.i- tes : services publics, briqueteries, reparations de bStiments, maconnerie,

cordonnerie et, naturellement, menuiserie. • ■-..-_.

Voyages pour conferences

Le voyage du directeur et de son adjoint a Bruxelles, Washington et Entebbe a. I1occasion de conferences sur la jeunesse represente un autre

poste important du budget. '': "

II est certes souhaitable que le Congo soit represente a ces conferences qui offrent une excellente occasion de rencoritrer des" jeimes d'autres pays.

Liais etant donne 1'absence de materiel indispensable aux activites du centre et la necessite de developper les services destines a la jeunesse inemployee de la ville, il semble regrettable de depenser tant d'argent alprs que les

besoins sent si urgents dans des demaines plus essentie-ls.

Enfin,. 1'Inspecteur .administratif a signale que le loyer du centre fit du siege administratif ainsi que du mobilier n'etait pas paye depuis trois ans. Le proprietaire des batiments a exige dȤtre paye. Si ces comptes ne sont pas regies, 1'administration provinciale risque de perdre les locaux.

Gen'est pas la une critique du centre de Goma ou de son budget, mais un exemple qui sert a demontrer a quel point il serait necessaire qu'un representant experiments du Haut-Gommissariat du Gouvernement central se rende dans les provinces pour encourager, conseiller et inspecter, et con- trSler les budgets provinciaux de fa?on que la priorite soit accordee aux postes essentiels, ce dont la jeunesse beneficierait.

Jeunesse pionniere nationale - JFN

Sntre :1961 et 1963, un grand nombre de projets ont ete entrepris au Congo et des sommes considerables lui ont ete affectees par le Gouvernement, des donateurs d'aide etrangere et des organisations internationales.

Dans bien des cas, les resultats ont ete decevants : celui, par exemple, des chantiers.de jeunesse, etc. dont le maintien a coute fort cher au pays.

Les echecs 6nt ete dus en grande partie a une dispersion des efforts, au....

caractere isole de lfexperience et de 1'crganisation et a l'absence d*un, objectif final fixe dans le cadre dfun plan general de coordination des, ;

divers ministeres interesses.

En 1963, le Conseiller, acconipaghe d'uri fonctiohna'ire du~ ministere-,- - s'est rendu dans les pays voisins (Republique du Congo et Republique

centrafricaine) pour etudier la maniere dont les deux gouvernements , ■ avaient aborde le probleme du chomage de la jeunesse en creant dans chaque

pays un service civique de la jeunesse.

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La Jeunesse pionniere nationale a ete creee a, Brazzaville en 1951 sous

la direction d'officiers de l'Arme"e francaise.

Le mouvement a ete lance apres les emeutes fomentees par des jeunes gens au debut de l'annee et l!enr6lement a d'abord ete obligatoire. Plus tard, on a constate qu'il etait inutile de le rendre obligatoire car il y

avait de longues listes de jeunes desireux de s'enrSler. En 19^3) il

fonctionnait de fagon satisfaisante. A cette epoque, la Jeunesse pionniere nationale existait depuis un an a Bangui, capitale de la Republique centra- fricaine et commencait a prendre son essor. La Jeunesse pionniere nationale centrafricaine relevait directement du President de la Republique, Celui-ci assumait l'entiere responsabilite du Service national de la jeunesse et ne tolerait aucune ingerence de la part des ministeres. II a demande lui-m§me au Gouvernement israelien d'envoyer 14 .techniciens pour lancer le mouvement, apres une visite qu'il avait faite l'annee precedente en Israe'l.

Entre 19&2 et 19^4» le mouvement a ete place directement sous l'autorite

des techniciens israSliens. En 1964» certaines attributions ont ete confe rees au personnel forme sur place et les activites ont connu une expansion considerable en depit du manque de fonds. Tous ces services nationaux de jeunesse sont extrSmeraent coftteux. Au Congo, un JPN ne saurait §tre caique sur les organisations israeliennes axees sur une formation paramilitaire.

On a constate a Brazzaville et a Bangui qufil n'etait absolument pas neces- saire de rendre obligatoire I'enr8lement des jeunes dans le service national de la jeunesse et que cette mesure avait ete abandonnee apres quelques mois d'application. La perspective d'etre nourris, v§tus, loges et de recevoir

eVentuellement une formation professionnelle quelconque suffisait a attirer

les jeunes gens# ' . 1

Un programme echelonne, qui devait demarrer a Kinshasa, a ete soigneu- sement mis au point en Republique democratique du Congo. Les premiers stades du programme etaient les suivants : formation d*un groupe d'anima- teurs pilotes destines a diriger des centres de formation pour extexnes

a lanshasaa l!intention d'adolescents ineraployes et planification de la

premiere ferme pilote en vue de la formation d?un groupe selectionne a 1'agriculture et a l'elevage.

Le Gouverneraent israe'lien a promis de fournir a ses frais deux ou

trois techniciens qui lanceraient le programme a. Kinshasa et contribueraient

a I1 organisation de la premiere ferme pilote. II a toutefoirtnsiste" pour

que le Gouvernement central garantisse un credit suffisant pour couvrir

les frais d1expansion au cours des deux annees suivant la mise en execution

du projet-

Une ferme abandonnee.a ete trouvee, qui repondait admirablement aux besoins, Quelques semaines apres la presentation du programme au cabinet du ministre, le gouvernement changeait. Le nouveau ministre de la jeunesse

et des sports n!a pas voulu s'engager a garantir des fonds suffisants

pour couvrir un programme d!expansion de deux ans et le plan a dftStre

abandonne, Le Gouvernement israe'lien a decide de ne pas envoyer de techni

ciens tant que le Congo ne disposerait pas dfun gouvernement plus stable.

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Cependant, un credit a ete accorde pour permettre de lancer le pro jet sur une echelle reduite a Kinshasa. II s'agissait d'une assistance au jour le jour et on n'etait jamais assure de disposer des fonds necessaires pour couvrir les depenses de nourriture et les faux frais du premier con tingent de jeunes aninateurs en stage a Kalamu. iiais le defautd'appui

et d'interet de la part du ministere a certainement ete compense par

1 • enthousiasme de nombreux jeunes gens qui se sont inscrits pour le premier cours. Trente-six d'entre eux, qui possedaient une certaine experience des activites de jeunesse ont ete designes pour suivre le premier stage

de formation d'animateurs.

Le cours durait six mois. Des examens mensuels ont ramene le nombre des participants de 36 a 16. Ce sont ces 16 stagiaires qui ont constitue les animateurs des premiers centres d'externes de Kinshasa, Deux jeunes volontaires britanniques successivement attaches au Conseiller au cours de

1'annee I964-I965 ont apporte une aide considerable a 1 Organisation et au fonctionnement de ce premier cours. Ces volontaires ont egalement prete leur concours pour 1*organisation et l'ouverture des,premiers centres d'externeso Cinq centres etaient ouverts lorsque le stage s'est acheve mais en raison de la penurie de bStiments dans la capitale, trois groupes

de jeunes ont du etre loges dans de grandes tentes. Ces tentes, ainsi que tout 1 *equipement, le mobilier et les materiaux necessaires au demarrage de ces premiers centres, ont ete donnes par la Direction des affaires

sociales des Nations Unies sur le stock laisse par le Service de liquidation de l!Armee. En 1966, quelque 300 jeunes gens regoivent une instruction complementaire, dont TOO ont ete recemment retenus pour une formation spe- cialisee, principalement en cultures maraicheres et potageres. A la suite de 1'appel lance par le General hobutu aux habitants des villes et des communes les invitant a se soucier davantage de leurs terrains et de leur environnement et de proceder a un nettoyage general, l'Expert en matiere de jextnesse a indique au Haut-CommisBariat que des equipes de membres de

la Jeunesse pionniere nationale pourraient jouer un role utile en encou-

rageant et en aidant les habitants des diverses communes de Kinshasa a

nettoyer leurs canaux, leurs jardins et leurs rues. Des groupes d'adolescents se sont mis au travail avec d'excellents resultats. Le Gouvernement. leur a recemment fourni des bleus de travail, des chemises et des chaussures et un

dejeuner va leur etre distribue tous les jours.

Service national de la jeunesae .: ■' ■■'■'>'- • ■■ -^ •

.: En fevrier 1966, sur la demande du nouveau Haut^Commissaire a la;- -jeunesse et aux sports du Gouvernement central, le Specialiste hors classe des questions sociales des Nations Unies et le Conseiller en matiere de jeunesse ont etabli, en collaboration etroite avec le Secretaire general du Haut-Commissariat et son directeur de la jeunesse, un plan detaille en vue d'une extension du mouvement de la Jeunesse pionniere nationale visant a creer un veritable service de la jeunesse nationale. recirutant parmi les chSmeurs des volontaires a plein temps qui txavailleraient a divers projets de developpement economique. Le probleme du.chSmage de :■ la jeunesse se trouverait certainement ainsi en grande partie resolu et

le Gouvernement etudie actuellement la question.

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Bien que le plan ne prevoit, pour commencer, qu'un nombre de jeunes limite a 3*000, il envisage la creation d'un service professionnel de la jeunesse peu couteux pour 1!ensemble du pays. Le gouvernement du General liobutu se preoccupant manifestement du chomage des jeunesy le moment

semble plus opportun qu'en 1964 pour la constitution d'un service-national de la jeunesseo

Des services nationaux de jeunesse ont ete crees dans un grand nombre d!autres pays africains. Certains ont remporte quelque succes; d'autres ont echoue. Le Conseiller a vu des services nationaux de jeunesse en Republique du Congo, en Republique centrafricaine et en Zambie.

Le Ijalit le Ghana, le Kenya connaissent egalement le probleme du

chSmage des jeunes. Tous ont cree des services nationaux de jeunesse sous

une forme ou sous une autre, connus sous des appellations diverses -

service civique de la jeunesse ou camps de travail - et dont certains mettent I'accent sur une formation paramilitaire. Ces mouvements visant a occuper les jeunes chomeurs d*un pays sont souvent qualifies de mesures "bouche-trou".

Les adolescents sont recrutes a plein temps. Us sont nourris, vStus, loges et recoivent un peu d'argent de poche en echange du travail qu'ils effectuent dans le cadre de divers projets de developpement.

Au cours de cette periode d'enrolement, ils re?oivent I1instruction

scolaire qui leur a manque ainsi qu'une formation technique et professionnelle

poussee en prevision de leur sortie au bout des deux ans.

II est probable que le Congo devra adopter une politique analogue s'il

souhaite appprter sans tarder une solution au probleme des masses de jeunes

gens qui restart oisifs dans les villes. Ce n'est pas une solution bon marche, mais une autre ne le serait pas davantage. Si l'on ne fait rien maintenant

pour les jeunes (qui ont grand besoin d'§tre aides), il faudra plus tard affecter des sommes plus importantes aux forces necessaires pour faire res

pecter la loi et l'ordre.

L'experience recueillie aupres d'autres pays qui ont cree un service national de la jeunesse est interessante et fructueuse. Certains ont impose

l'enrSlement obligatoire; pour d'autres, l'experience a prouve que cette

methode n*etait pas necessaire. Quelques pays ont lance leurs mouvemente avant de disposer d'un nombre suffisant de cadres entraines et experimen-tes- pour leur direction.

L'un d'eux, qui a inaugure recemment un programme de service national de la jeunesse a fait une propagande considerable invitant tous les jeunes ch6meurs a s'enr61er. Les resultats ont ete catastrophiques. On avait assez de fonds pour nourrir les camps mais pas assez de personnel qualifie pour

organiser un programme. II faut beaucoup d'adresse et d'experience pour

s'occuper d'un large groupe d'adolescents indisciplines et un programme

bien equilibre pour les garder constamment occupes. Dans la plupart des cas,

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lorsqu'on lance un pjrogra-iL.uc J.e service national de la jeunesse, on doit faire venir de 1'exterieur des techniciens experimentes pour les quelques premieres armees.

Le service national de la .jevmesse en Zambie

Le Specialist, -i.-i 3d. jt-uiie^^o -v«r,it &■';'*. consailler aupres du Gouvernemeht zambien avant de vtnir r\u Conge,

Le Gouvernemant a lance son programme de service national de la jeunesse en 19^4j mais il n'a pas eu de succes,

Les animateurs d .3 oamps de jounesse avaiont ete choisis parmi de jeunes homines politiques qui, dans la plupart des cas, n'avaient pas ete formes aux techniques de. 1*organisation, de 1'administration et de 1'encadremeht de la jeunesse.

Des mesures correctives ont ete prises et en 1966 on constatait quelque progres. Nous savons tous qu'un programme complet a long terme est indis pensable et aussi que des solutions doivent etre envisagees bien au-dela des deuxannees de formation et d'enseignement complementaire et des projets de service public.

On ne doit pas voir la un woven de gagner du temps, comme ce fut le cas lorsque la puissance coloniale a lance les chantiers et centres educatifs sans se soucier de procurer des possibilites d'emploi aux jeunes gens a

l'issue de leur stage de formation. On a toujours eu l'intention de placer les stagiaires, main on ne 1'a jamais realise. Aussi, si l'on entend creer un service national de la jeuncsae au Congo, doit-on se preoccuper immediate- ment d'elaboror une politiqu>: visant a. acsuror des possibilites d'eraploi- aux adolescents une fois leur formation achevee. II faudra a cet effet cooperer etroitement avec un grand nombre d'autres ministeres et avec des organismes publics et privos,. Le recrutement de quelques milliers de jeunes au Congo ne resoudraix nullement le probleme. On devra s'efforcer d'atteindre un chiffre de 5C<-000c Qu'il s'agisse ou non d'un bouche-trou, - - e'est maintenant qu'il fa/u/fc :-^airo qv.Glque chose pour la jeunesse. II y

aurait -de nombreuses possibilitos qui ne modifieraient en rien la situation actuelle de 1'emploi : participation a la construction et a la reparation de routes, assechement et defrj-ohemont de terres pour, la culture du ria.

La vallee de la Sanda, qui suit le cours de la riviere a. partir de Ndjili serait ideale pour la culture si la route pouvait etre reparee. Un grand ■ nombre de projets essentiels pourraient etre entrepris, mais tous seraient tres couteux.

Enfin, le Gouvernement prend des mesures limitees mais importantes pour aider les jeunes gens qui n'auraient autrement rien a faire. I-iais ces efforts sont partout entraves par 1'insuffisance des ressources finan- cieres. Cependant, ils n'en sont pas moins louables eticontribuent,

fUt-ce dans une faible mesure, a la solution d*un probleme qui prend dans oer.taines regions des proportions redoutables • '

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Organismes prives et benevoles consacrant certaines activites a la .jeunesse inemployee

Le relevement economique du Congo dependra dans une large mesure des efforts que la masse deploiera pour s'aider elle-meme.

Depuis 1964, le Specialiste des questions de jeunesse a consecre une grande partie de son temps a. encourager et a stimuler des groupements de jeunes, des services sociaux et des missions en vue de la mise en oeuvre d'un programme d'auto-assistance communautaire dans des regions urbaines et rurales.

Quinze a, vingt projets dans lesquels des groupements de jeunesse lo- caux ont joue un rSle dominant ont ete executes avec succes.

Un grand nombre de ces projets ont beneficie d1encouragements finan ciers et materiels de la part du Ponds de developpement communautaire de la Direction des affaires sociales de I1Organisation des Nations Unies, Quelque "JO projets de developpement communautaire ont ete realises sous les auspices de la Direction des affaires sociales, et des groupements de jeunesse benevoles y ont joue un r61e utile en aidant et en encourageant les populations locales gra"ce a des activites dfauto-assistance.

Aide de l'Etat a des organismes benevoles et sociaux

Avant l'independance, un grand nombre d'organismes benevoles et sociaux, surtout d1inspiration catholique, recevaient d'importantes subventions

annuelles de l'Etat, Celles-ci ont ete supprimees entre i960 et le debut

de 1965» Depuis J\9651 des dons sont octroyes de temps a autre a des orga-

nismes benevoles de diverses confessions qui participent a la formation et a l'education de jeunes ch8meurs, ainsi qu'a des groupements de jeunes gens travaillant a. des projets d'auto-assistance. Des dispositions sont en

general prises pour que ces projets soient presentes au Gouvernement central pour approbation et attribution d'une aide financiere.

Depuis le debut de 19^5? les organismes sociaux benevoles qui consacrent leur temps et leurs efforts a essayer dfassurer la formation d'adolescents non priviligies sont de plus en plus nombreux. Jiais ils demarrent sur une echelle modeste, avec des fonds et un personnel reduits et, de ce fait, ne contribuent pas de fagon tres sensible a la solution du probleme des

jeunes ch6meurs. On trouvera dans les pages suivantes un apergu des efforts

remarquables deployes par les organismes sociaux benevoles.

Les Jeunes ouvriers catholiques, branche congolaise du mouvement mondial des ouvriers catholiques, attirent inevitablenent dee ch8meurs dans les

missions et paroisses catholiques et, de temps a autre, contribuent a divers projets de developpement communautaire. Autre groupement catholique : la Jeunesse agricple. catholique qui, comme son nom l'indique, cherche a orga niser la jeunesse rurale ou la jeunesse interessee aux questions rurales.

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Cet organisme se consacre a I1amelioration des zones rurales au Congo. II compreirdune"section feminine tres active, qui a contribue a susciter:.l'in- teret en faveur du relevement du niveau des femmes dans les villages, et a forme de jeunes animatrices qui encouragent le progres dans les villages de leur region. II existe des groupes de Jeunes ouvriers catholiques dans les villes principales du Congo. Beaucoup font un excellent travail car ils

sont en general installed dans les zones surpeuplees des villes ou les be-

soins sont particulierement imperieux.

Le Specialiste des questions de jeunesse a pu etudier tout particu lierement les centres de la JOC dans la region de Kinshasa, notarament le

centre situe dans la commune surpeuplee de Ngiri-Ngiri et consacre aux nombreux jeunes indigents et chomeurs de la zone. Le centre gere une

soupe populaire Men organisee ou un dejeuner est servi pour 10 francs con- golais par personne. On y enseigne la menuiserie, la cordonnerie et la boulangerie. Ces deux derniers ateliers commencent a couvrir leurs frais.

Les chaussures sont reparees pour I1ensemble du district moyennant un petit benefice et le pain est vendu dans la zone. Le Haut-Commissariat a la jeunesse et aux sports octroie une subvention annuelle a ce centre. La Direction des affaires sociales des Nations Unies ltd a egalement apporte une aide materielle considerable par l'interraediaire du Ponds de develop- pement communautaire sous la forme d'un refrigerateur a petrole, de vaisselle et d'ustensilee de cuisine pour la soupe populaire, dfoutils et de mate- riaux pour 1'amelioration des ateliers et d'une quantite de materiel de camping et de jeux. Le centre a ete handicape a la fin de 19^5 par un chan- gement de direction et par une intervention des syndicate. Depuis la cons titution d!un nouveau comite d'adultes, compose d'hommes d'affaires de la region, il a regagne du terrain. A l'heure actuelle, le comite cherche

a reunir des fonds suffisants pour I1installation de I1electricity au centre, de fagon qu'on puisse y tenir des seances de nuit. II recueille egaleraent des fonds pour faire poursuivre la construction d'un pont sur le Bumbu, commencee en 1965 avec 1'aide du Ponds de developpement communautaire des Nations Unies et les pasteurs protestants et Icimbanguistes. Ce pont faci- literait granderaent la liaison entre Ngiri-Ngiri et Malcala ainsi que le transport des denrees alimentaires, legumes, etc. destines a la commune de Iiakala qui est pour le moment souvent inaccessible pendant la saison des

pluies.

Depuis le debut de 1965 plusieurs services de jeunesse florissants^ont fait leur apparition et meritent une mention speciale car ils sont dus a

1'initiative congolaise.

Le premier est un mouvement qui s'intitule les Jeunes volontaires du travail de Kinshasa. Les services de ce groupement s'etendent a iasangani

depuis la rebellion.

Le Club des jeunes volontaires du travail existe depuis a peu pres un

an et compte 120 membres a Kinshasa et 80 environ a Kisangani par suite de

ses activites dans cette ville. II beneficie d'un appui de l'Organisation

des Nations Unies et du Gouvernement central.

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II comprend des jeunes gens disposes a assurer un service volontaire a plein temps en echange de leur nourriture et de leur logement. Ils ont entrepris des projets divers, notamment la construction d'un pont, la remise en etat d'un cimetiere, une participation a la construction des batiments d'un elevage de volailles et le demarrage de deux petits centres

agricoles.

A la suite des troubles qui ont eu lieu a Kisangani, 1'Organisation des Nations Unies a envoye de Kinshasa par avion une equipe de ces jeunes gens charged d1installer un petit chantier agricole pour occuper les

nombreux jeunes ch8meurs de Kisangani. Des groupes ont ete organises pour cultiver des legumes. Le programme a bien pris et se poursuit.

En outre, cette equipe a aide a reparer un grand nombre de maisons endommagees, en cooperation avec les Compagnons ba*tisseurs.

Sn consultation avec la Haut-Coumissariat du Gouvernement central le Specialiste des questions de jeunesse envisage d'envoyer deux animateurs des Jeunes volontaires qui participeraient au demarrage d'une cite de . jeunes a lubandka dans la province orientale et une autre a IColwezi dans

la province de Lualaba, au Katanga. Le Gouvernement central est dispose a.couvrir les frais de nourriture du volontaire designe pour hbandka ainsi que le cout d'une motocyclette qui sera necessaire a son travail.

Cependant, avant que ces nouveaux projets ne soient entrepris, le

Specialiste des questions de jeunesse estimequ'un cours de perfectionnement devrait etre organise a Kinshasa sur 1'administration generale, l'organisa- tion et 1'encadrement de la jeunesse, a 1'intention de membres choisis du Club des jeunes volontaires du travail. Ce cours serait organise en colla boration avec certains cadres de la communaute Iciiabanguiste qui ont egale- ment demande une aide en matiere d1organisation et pour des cours de for mation d'animateurs de services de jeunesse.

Les eclaireurs et eclaireuses du Christ au Congo - Kinshasa

Les eclaireurs et eclaireuses du Christ (scouts protestants) comptent quelque 2.000 membres dans 1-ensemble du pays, dont 130 environ a Kinshasa et dans ses environs. Ils s'occupent de services communautaires et de travaux agricoles, notamment d'elevage de volailles, dans deux centres.

Ils ont depose une demande d'assistance aupres du conseil eocumenique des

^glises pour un projet agricole et pour un projet interessant la construction d un dispensaire en i960 dans la province du Kasai'; ils esperect element obtenir le concours de deux volontaires americains. Le Specialiste des questions de jeunesse et son personnel ont etabli un projet en vue de l'a- melioration des conditions de vie au Camp Luka, zone de squatters qui se trouve dans une situation deplorable. Les routes sont en mauvais etat 1 eau est pollute et les families vivent dans la crasse et la misere.

Ce projet est actuellement en cours.

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Quatre jeunes animateurs des eclaireurs de Kinshasa vivent sous des tentes avec des animateurs du Club des jeunes volontaires du travail dans la region afin de mettre au point des arrangements pour le demarrage du projet en encourageant les jeunes du Camp Lul:a a se livrer ou a participer a. des activites d'auto-assistance, Le projet a l'approbation et 1'appui du Haut-Commissariat du Gouvernement central. Quatre bicyclettes neuves ont

ete mises a la disposition des animateurs.

Compagnons ba*tisseurs

Un autre groupement, qui n'est pas a proprement parler un mouvement de jeunesse mais qui attire des jeunes gens, est celui des Compagnons bStisseurs.

C'est la branche congolaise d'un organisme international de service civil dont le siege est en Belgique- II opere dans la province du Kasai" ou il tra- vaille a la construction de logements et au developpement communautaire

rural.

La branche congolaise compte huit ou neuf membres, dont chacun a promis de consacrer un, deux ou trois ans de sa vie au service volontaire dans la

communaute. En 1964 et 19^5? les Compagnons ont beneficie d'un appui consi

derable, sous la forme de materiel et de camions pour un grand nombre de leurs projets de developpement coromunautaire, de la part du Fonds de deve loppement communautaire de la Direction des affaires sociales des Nations Unies.

La Communaute kimbanguiste - Kinshasa

II s'agit d'un groupement religieux, d'inspiration baptiste a l'origine, qui compte une quarantaine d'annees de vie autonome. Outre ses eglises, il possede un programme educatii ct social extremement bien organise, com- prenant notamment des activites en faveur de la jeunesse. II a 13 ecoles a Kinshasa, toutes etablies dans des communes tres peuplees; la plupart de ces ecoles sont utilisees le soir pour les activites des jeunes.

A Lutendelej.a une -vingtaine de kilometres de "Kinshasa, on est en train d!organiser une ferme cooperative et un centre de formation pour jeunes filles.

Les batiments et la terre - 900 ha environ - ont ete offerts il j a quelques annees aux eglises kimbanguistes par un Beige. La communaute y construit actuellemeht les batiments d'un elevage de volailles, une section d'elevage de moutons et de chevres, et une vaste parcelle de terrain est exploitee pour la culture maraichere. Elle possede sa propre briqueterie ou sont fabriquees des nriques pour, la restauration des ba*timents existants de Lutendele et pour la construction de nouveaux bStiments pour les elevages de volailles et d'animauxo De jeunes membres de la communaute, deux garcons et trois fillas, recoivent une formation aux techniques de l'elevage de la volaille.

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Les Kimbanguistes constituent probablement 1'une des communautes les plus avancees du Congo» Lfauto-assistance et le service coramunautaire tiennent une grande place dans tous les projets qu'ils entreprennent et ils sont extremement desireux de s'instruire. Des collectes sont effectuees tous les mois parmi les merabres de la communaute. II y a quelques semaines, un rally a ete organise presque sans preavis a lfintention des experts et de visiteurs de la Direction des affaires sociales des Nations Unies.

Ceux-ci ont ete accueillis par un choeur mixte de plus de 100 voix et par un orchestre de cul~n?es d'une cinquantaine d'executants. Plus tard, ils se sont entretenus avec les animateurs du mouvementj don't quatre s'etaient recemment rendus a Rome, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis en delegation officielle.

Au cours d'un long debat, les animateurs ont fait preuve de beaucoup d'initiative et se sont montres soucieux d'apprendre de nouvelles methodes plus efficaces en matiere d'activites de jeunesse. Ils se sont declares tres desireux d'utiliser les services de jeunes volontaires etrangers a cet effet, et le Conseiller des Nations Unies suit la question. Ils ont recem- ment demande conseil et assistance pour I1organisation d'un cours de formation a 1'encadrement de la jeunesse. La Section des affaires sociales de l'Orga- nisation des Nations Unies a pu fournir l'aide consultative, et une assistance raaterielle et financiere a ete recemment accordee par le Ponds de developpe- ment coramunautaire. Le Haut-Commissariat a la jeunesse et aux sports a ega-

lement octroye un don sur le budget de J\965-Jl966*

Projet de kibboutz - Kinshasa

Le ;:ibboutz a ete entrepris il y a un an sous la direction d'un pretre beige dans les faubourgs de ICinshasa; un groupe de 28 jeunes gens provenant des zones les plus pauvres de la ville construisent une petite colonie

agricole sur le modele israSlien. L'animateur comme les membres appartiennent

a la JOC (jeunesse ouvriere catholique) ou ils puisent leur foi et la per

severance necessaire pour accomplir une tache souvent difficile, avec l'appui et l'aide technique de l'INAS.

Ce projet a beneficie au cours du dernier trimestre d'une importante affectation de materiel et de materiaux, ainsi que d'une subvention de 300.000 francs congolais du Ponds de developpement communautaire destinee au lancement de la section d'elevage de volailles et de betail.

Village de Boboto - Kinshasa

La creation d'un Izibboutz analogue a ete commencee l'an dernier dans le village de Boboto, ou un groupe de 25 jeunes gens provenant de la region appauvrie de Ndjili construisent les batiments d'une petite cooperative.

Un comite d'adolescents est responsable de 1'organisation du programme journalier. II a pour conseillers le jeune juge du tribunal de la delin- quance juvenile et son assistant. Des experts de la FAO fournissent aide

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et avis en matiere d'agriculture. L'excellente terre, don du Chef de I-'iilcondo, offre de vastes possibilites d1 expansion. Ce projet est en bonne voie et un bon noinbre drhectares sont en culture.

La Direction des affaires sociales de 1'Organisation des Nations Unies a pu participer au developpement des activites en fournissant du materiel et des tentes pour les nauvellss recrues. Un representant du Gouvernement central a inspecte a deux reprises le projet avec le Specialiste des ques tions de jeunesse et a promis une aide financiere sur le prochain budget.

Un troisieme kibboutz doit demarrer en raai dans une ferme abandonnee de Kimuenza a proximite du Lac de ma Vallee. Le Specialiste des questions de jeunesse s'est rendu sur les lieux avec le comite d'adultes et a promis de solliciter la collaboration du Gouvernement central.

Carrefour de .jeunes - Kinshasa

Des centres de jeunesse ont ete installes a, Kinshasa avec.1*aide du ■ ■ Conseil oecumenique des Eglises et sous la direction de Suisses et d'Allemands.

Outre les activites de jeunesse, ils organisent des cours d1enseignement general et professionnel a 1!intention de jeunes gens qui, pour quelque rai- son, ne vont pas a l'ecole. Des stages de formation sont egalement organises pour des animateurs et des experiences interessantes.sont tentees dans le domaine de la formation en cours d'emploi dans une cooperative de production et de commercialisation, de facon que les jeunes qui sont formes aux metiers

artisanaux disposent de debouches pour leur marchandise* A Kinshasa mSme,

il existe actuellement deux grands centres et deux orphelinats. " '

Les deux centres de jeunesse, l'un et 1'autre situes au centre de.

Kinshasa, sont ouverts a des jeunes gens et jeunes filles de toutes religions.

La. devise du Carrefour est "sans distinction de race ou d'ideologie".

Le personnel comprcnd un directeur, un volontaire americain et deux jeunes filles suisses, tous occupes a plein temps au centre et, depuis le

cours de formation de cadres de jeunesse tenu en 19^4, 14 animateurs et

instructeurs.

Qrphelinats

L'orphelinat, fonde en 1964, a accueilli 15 orphelins refugies qui dormaient jusque la sous des verandas et prenaient des lecons dans la journee. La plupart de ces enfants venaient de 1'Angola.' Actuellement,*

grctce a une petite subvention du ministere de la jeunesse et des sports, a du materiel et des materiaux fournis par le 7onds de developpement

communautaire de la Direction des affaires sociales, cet orphelinat abrite 30 enfants. Ceux-ci font leur propre cuisine, organisent des activites recreatives et, pendant la. journee, participent benevolement a des projets de construction du Carrefour et remplissent de petits emplois en ville.

Certains prennent des Ie9ons au centre du Carrefour a Kinshasa-est.

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