DOCUMENTATION
LES
ANTIBIOTIQUES
DANS L’ALIMENTATION ANIMALEJ. P. VACHEL R.
FÉVRIER
Station de Recherches sur
l’élevage
Centre national de Rechercheszootechniques ,)ouy-en-Josas
PLAN DE
L’ÉTUDE
Introduction.Historique :
a) le facteur Protéine animale
b) la vitamine B 12
c) le deuxième facteur de croissance
d) découverte de l’action de
l’Auréomycine
et des autresantibiotiques.
Les antibiotiques en alimentation animale : a)
quelques précisions
sur lesantibiotiques b)
action desantibiotiques
c) variabilité de leur action.
Hypothèses sur le mécanisme d’action des
antibiotiques :
Action sur les
microorganismes
Emploi desantibiotiques.
Étude
des antibiotiques chez le porc :a)
le porc en croissanceb)
la truie gestante et allaitante c) conclusions.Étude
desantibiotiques
chez les ruminants :a)
le veaub)
les bovins adultesc) les ovins.
Étude
desantibiotiques
chez les volailles.Étude
desantibiotiques
chez les autresespèces.
Conclusion.
Bibliographie.
INTIIODI T CTION
Les
antibiotiques
sont des substances élaborées par desorganismes
vi-vants et
qui,
à très faibledose,
inhibent la croissance demicroorganismes
ou,plus
exactement,empêchent
leurprolifération.
Par leurpouvoir antibiotique
ou
bactériostatique,
ils sedistinguent
des substances ditesantiseptiques
oubactéricides, <lui provoquent
la mort totale desbactéries, microorganismes,
spores, etc...
Les
antibiotiques
sont, soitd’origine
bactérienne(Bacillus
brevis ou Pseil-domonas
!yocyaMae),
soitd’origine fungique (Actinomyces, Aspergillus,
Peni-cillium).
Pour laplupart,
ils sontproduits
par des moisissures ou desmicroorga-
nismes vivant dans le sol. En outre, certaines
plantes
vertes telles que le trèfle rouge, leblé,
lechou,
etc... sont des sourcesd’antibiotiques (B RIGGS , 1051 ).
On en trouve
également
depetites quantités
dans lelait,
les bananes et lesgraines
de tomate(CAT R O N , rg5a).
On
peut
dire que c’est PASTEUR etJ OUB E R T ( 1 8 77 ) qui
constatèrent pour lapremière
fois l’actionantibiotique
d’unorganisme
vivant : une bactériebanale, placée
dans duliquide
où vivait une bactériecharbonneuse, l’empêchait
de se
développer.
Il y avait diffusion d’une substance de l’une desespèces, qui
tuait l’autre. Ils conclurent que « la vie
empêche
la vie».Beaucoup plus tard,
FLEMING
(ig2g)
observa l’actionanalogue
d’unemoisissure,
un Penicillium(caractérisé
par la suite comme étant le P.notatum), placé
accidentellement dans une boîte de Petri avec des bactéries de l’intestin. Il donna le nom de« Pénicilline » à la substance
hypothétique qu’il
rendaitresponsable
de cephé-
nomène. Mais ses efforts pour isoler cette substance demeurèrent vains.
En ig3g, DUBOS isola le
premier antibiotique
sous forme hautement con-centrée,
laTyrothricine.
Mais cette substance se révéla nettementtoxique
pour l’hommequand
elle était absorbée par voie interne(son application
médicaleactuelle se limite à la
thérapeutique
des cavités naturelles et desplaies).
En 1939
également, pendant
la guerre, FLOREY et CHAIN sepenchèrent
àOxford sur le
problème
de lapurification
de la Pénicilline. En ig4r,après
avoirsurmonté de nombreuses difficultés
techniques,
ils réalisèrent pour lapremière
fois
l’injection
à un malade d’unePénicilline, qui
était encore une substance trèsfragile
etimparfaitement purifiée.
L’utilisation de cette substance en thé-rapeutique
devait sedévelopper particulièrement
au cours des dernières années de la guerre. EnFrance,
c’est en 1943 que laPénicilline, parachutée
clandesti-nement
d’Angleterre,
fut utilisée pour lapremière
fois àl’hôpital
de l’Institut Pasteur(M ACHEB Œ UF , 1952 ).
Par lasuite,
de nombreux autresantibiotiques
furent
découverts,
et leur liste est bien loin d’êtreclose ;
citons lesplus
connus :la Bacitracine
(rg 43 ),
laStreptomycine (ig 44 ), l’Auréomycine (rg 4 6),
la Terra-mycine ( 1950 ),
etc...Jusqu’en
rg5o, l’utilisation de toutes ces substances avait une seuleappli-
cation : la
thérapeutique humaine ; chaque antibiotique possède
un «spectre
antibactérien
» plus
ou moins étendu etcaractéristique :
ondésigne
par ce terme la liste des bactériesqui
sont sensibles à cetantibiotique.
Or,
le 9 avril 1950, STOKSTAD etJ UK E S (zg5o-a),
dans unrapport présenté
à l’American Chemical
Society of Philadelfifiie,
annoncent quel’Auréomycine,
cette «
golden drug
» utilisée dans l’alimentation des animaux deferme,
s’est révélée unpuissant
accélérateur de la croissance. On connaissaitjusqu’alors l’Auréomycine
comme unantibiotique
utilisé contre lapneumonie
àvirus,
lacoqueluche,
la fièvreondulante,
letyphus,
laméningite cérébro-spinale
et biend’autres affections. Ce résultat
parut
extraordinaire :- par sa nature : l’action d’un
antibiotique
sur la croissance était sur-prenante ;
- et par son
ampleur :
les effets del’Auréomycine
étaientsupérieurs
àceux obtenus avec de très fortes
quantités
des différentes vitamineshydroso-
lubles actuellement connues.
Cette découverte était le couronnement d’un
grand
nombre de travauxeffectués à
partir
de 1941 sur un facteur de croissance dénomméAPF,
sur la vitamine BI2 et sur différentssous-produits
de fermentation microbienne. Onpeut
schématiser de lafaçon
suivante lesétapes
de cesrecherches,
que nous examineronsplus
en détail :1
0 Les
protéines
animales ont une action favorable etspécifique
sur lacroissance. Cette amélioration
qu’elles provoquent
est attribuée à un facteurdénommé A. P. F.
2
° La vitamine Bi2 est l’élément le
plus important
de l’A. P. F.3
° La vitamine BI2 est découverte dans des bouillons de culture des diffé- rents
microorganismes qui produisent
desantibiotiques.
4
° L’emploi
de ces bouillons comme source de vitamine B12 conduit à des résultatsremarquables,
dont l’action de la vitamine BI2 seule nepeut
rendrecompte.
5
°
Ces concentrés contiennentégalement
unantibiotique ;
on attribue àsa
présence
les résultatssurprenants
obtenus.6° L’addition
d’antibiotique
pur à la ration confirme cettehypothèse.
C’est l’histoire de ces recherches que nous allons maintenant tenter de retracer.
I. -
HISTORIQUE
a)
LE FACTEURPROTÉINE
ANIMAL OU A. P. F.On avait
remarqué depuis plusieurs
années que des facteurs decroissance, indispensables
à certains animaux(rat,
porc,lapin, poulet)
existaient dans le foie et dans différentsproduits d’origine animale,
alorsqu’ils
étaient absents dans la totalité des alimentsvégétaux,
levure et germe de blé enparticulier.
Ainsi,
MAPSON( 1932 - 1933 ),
I!ARTMANN et al.( 1941 ) ; C ARY ,
I!ARTMANN et al.(i 94
6)
montrent laprésence,
dans lefoie,
d’un facteur de croissancequ’ils appellent
« nutrient X » ou « facteur X »,également présent
dans lesproduits laitiers,
la caséinebrute,
le muscle de boeuf et certaines herbes. D’autres au- teurs(MeI N Ti p E
et al. 1943. - SCHWEIGERT etal.,
1945. - KUNKELL etal., 194
8.
- BOSSHARDT et al. 1945. -J AFF E
etE LVEH jE M , 1947 )
étudientégale-
ment l’action d’extraits de foie sur la croissance et concluent à la
présence
d’une substance active inconnue.
Par
ailleurs,
on découvre des facteurs de croissanceanalogues :
- dans les extraits aqueux de
poisson (J AFF E
etE LV EHjEM,
1947. - X1 C
HOL et
al., i947) ;
§- dans les
déjections
séchées de vache. Cefacteur,
dénommé « facteur fumier devache », augmente
laproduction
des oeufs et leurpouvoir
d’éclosion(NEST
L E
R
etal., 193 6),
ainsi que la croissance desjeunes poulets (H AMMOND , I944) !
1- dans les excréments de
poule (R UBIN ,
BIRD etal., 194 6).
Ce facteuragissant
lui aussi sur lepoulet,
estsynthétisé
par une bactérie que contiennent les excréments(ST OKS TA D
etal., 194 8).
En
définitive,
ilapparut (A SCHKENASY ,
1950, Nutrition Reviews1949)
que toutes ces substances : facteur du
foie,
facteurX,
facteur fumier devache,
étaientidentiques
ou du moins très voisines etqu’elles
existaient dans de nom-breuses
protéines
animales.Ces facteurs furent
désignés
par le termegénéral
de : « Animal Protein Factor » ou A. P. F.D’après HOGAN ( 1950 ),
ce terme étaitdéjà
trèsrépandu
avant d’être utilisé dans des textes, et personne n’en connaissaitl’origine.
Il n’ajamais
eu de sanc-tion officielle et n’a
jamais
été défini. Deplus,
l’A. P. F. n’est pas uneprotéine,
et son
origine
n’est pas directementanimale ;
ce terme est donc mal choisi.Autrefois, écrit-il,
dans laplupart
des cas, les « nouvelles » vitaminesqui
étaientannoncées se révélaient être des
mélanges,
etl’appellation primitive
était ou-bliée dès que les
composants
en étaient identifiés... Dans l’avenirimmédiat,
laterminologie
A. P. F. resteraprobablement
aussi confusequ’elle
l’a étéjusqu’ici.
De
même,
SCHWEIGEPT(r 949 ) signale
que les concentrés deprotéines végé- tales,
tels que le tourteau desoja,
contiennent ces facteurs de croissance incon- nus, d’ailleurs à des doses extrêmement faibles.Quoi qu’il
ensoit,
le terme A. P. F. est demeuré.STOKST
ADet al.
(z 94 8)
avaient découvertqu’un microorganisme anaérobie, présent
dans les excréments depoule, synthétisait
ce facteur. Apartir
du milieude culture de cette
bactérie,
ilspréparèrent
des concentrés et en déterminèrent leur activité sur la croissance dupoulet, comparativement
à des extraits de foie. Dèslors, (ST OKSTAD , 1950 ),
des recherches furententreprises
aux labora-toires
I,ederle,
pour mettre aupoint
des méthodes deproduction
industrielle de l’A. P. F. par fermentation.Ainsi,
au début de 1949, des concentrés d’A. P. F.commencèrent à
apparaître
sur lemarché,
aux Etats-Unis.b)
LA VITAMINE B12. - NOUVELLE SIGNIFICATION DE L’A. P. F.Pendant ce
temps,
une autre série de recherches étaitpoursuivie,
sansrapport
avec lespréoccupations précédentes :
dans deuxlaboratoires,
on étudiait le facteur anti-anémiepernicieuse
dufoie,
extrêmementimportant
pour l’homme. C’est en
192 6
que laprésence
de ce facteur fut mise en évidencepar MINOT et MURPHY
( 192 6).
Mais sa structure et son mécanisme d’action restaient encore obscurs.(A SCHK E NASY , ig5o) Cependant,
LESTER SMITH( 194 8)
travaillant en
Angleterre
aux laboratoires Glaxo et RICKES et al.( 194 8 a),
travaillant aux
Etats-Unis,
réalisent en mêmetemps
l’isolement de la subs- tance active des extraitsantipernicieux.
RICKES propose le nom de « Vitamine BI 2 ».
Aussitôt
après
la découverte de cettevitamine,
de nombreux auteurssignalèrent
son action sur la croissance desanimaux,
notammentO T T,
RICKESet WooD
( I g 4 8),
LjujEet al.( I g 4 8),
RICHARDSONet al.(Ig4c!),
sur lespoulets ;
NEU M
ANN et al.
( I g4g),
HOGANet ANDERSON( 1949 )
sur lesporcelets ;
EMERSONet al.
( 1949 )
et HARTMANet al.( 1949 )
sur le rat. Cette action sur la croissance ressemblaitétrangement
à celle de l’A. P.F. ;
on pensa que les deux substances étaientidentiques.
STOKSTAD( 1949 b)
et SPIESet al.( 1949 )
montrèrent que les concentrés d’A. P. F.d’origine
microbienne étaientdoués,
tout comme la vita- mine BI2, depropriétés anti-anémiques.
Ces travaux et ceux de SKEGGS et al.( 194
8)
et CuTas!RTRON et LESTER SMITH( 1949 ), permettent
la conclusion suivante :I,’A. P. F.
d’origine
microbiennecontient,
entre autres, la vitamine BI2,qui
en est le facteur essentiel.Ainsi,
la vitamine B12 est certainement la sourcela
plus importante
de l’activité « A. P. F. » desproduits
animaux(Nutrition Reviews, 1950).
Peu de
temps après
avoir découvert la vitamineB I2 ,
RICKESet al.( 194 8 b) signalent
en effet laprésence
d’une activitévitaminique
BI2dans des bouillonsde culture de différentes
espèces
deStreptomyces.
Ils réussissent même l’iso- lement de la vitamine cristallisée àpartir
d’un bouillon de culture deStrepto-
myces
Griseus, microorganisme
àpartir duquel
est obtenue laStreptomycine.
D’après
S’roxsTAD( 1950 ),
le même résultat fut obtenu avec les bactéries oumoisissures
produisant
d’autresantibiotiques, Pénicilline, Auréomycine,
etc...C’est donc à ces
microorganismes
que l’on s’adressa comme sources de vita- mine B12.Ainsi, d’après
Boxs’r!DT( 1950 ), quand
on cherche àséparer
et àobtenir,
d’unepart l’antibiotique
de la fermentation pour l’utiliser enthérapeutique,
d’autre
part
la vitamineBi2,
on obtient unsous-produit qui
contient encoredes
quantités
considérables de vitamine etd’antibiotique. Ayant
découvert de cettefaçon
de nouvelles sources de facteurs de croissance(B 12
ou A. P.F.),
on
développa
leurfabrication,
soit par unprocédé
de fermentation se rappro-chant des méthodes
employées
pour laproduction
desantibiotiques,
soitplus simplement
commesous-produits
de cetteproduction.
Cessuppléments
commer-ciaux dénommés A. P. F. furent séchés et vendus pour l’alimentation des vo-
lailles et des porcs.
Il faut remarquer que cet A. P. F. diffère sensiblement de l’A. P. F. tel
qu’on
le concevait àl’origine,
c’est-à-dire comme unproduit
animal issu dufoie,
du
lait,
de laviande,
dupoisson,
dujaune
d’oeuf et de leurs dérivés. Ce dernierne
pouvait
contenir à la fois vitamine B12 etantibiotique.
Cette remarque est extrêmementimportante ;
nous verrons ci-dessous les confusionsregrettables qui
découlent del’emploi
de ce terme dontl’acceptation
estparfois incertaine, puisqu’il désigne
deuxproduits
assez différents.c)
LEDEUXIÈME
FACTEUR DE CROISSANCELes concentrés d’A. P. F. utilisés en alimentation animale
peuvent provenir
de deux sources différentes :
- les
protéines animales,
- les
produits
issus de fermentation microbienne.Or,
certains auteurs(d’après
BRIGGS, 1050a)’constatèrent qu’il existait de
notables différences dans l’activité de ces « A. P. F. » selon leur
origine.
On découvrit à l’automne 1949, dans différents laboratoires
(stations expérimentales
duConnecticut, Texas, Washington
et laboratoiresI,ederle), qu’au
moins un dessuppléments
d’A. P. F.présents
sur le marché — mais pas tous -provoquait
une meilleure croissance despoulets
et dindons que ne le faisaient les aliments pourvus deprotéines
animales ou de vitamine B12 cris-tallisée. On pensa que ce
phénomène
était dû à laprésence,
enplus
de la vita-mine Bi2, d’un facteur non
identifié,
améliorant la croissance. On commença alors à rechercher ce facteur.Voici les
principales
étudesqui
ont conduit àl’hypothèse
d’un 2e facteurde croissance :
Dès le mois d’avril 1949,
ST OKSTAD , J UK E S
et al.(m!qc! a)
réalisent desexpériences
sur despoulets
recevant des rationscomposées
deprotéines végé-
tales et
complétées
par différents concentrés :- soit de vitamine B12 : extraits de
foie ;
facteur anti-anémieperni-
cieuse
cristallisée,
ouAPA ;
vitamine Bi2cristallisée ;
- soit d’A. P. F. concentrés obtenus par fermentation à
partir
decultures de
Streptomyces
aureofaciens(microorganisme
utilisé pour la pro- duction del’Auréomycine).
En utilisant cet A. P. F. aux doses de 20 à 60 g parkg
deration,
ils obtiennent une croissance «eztraordinaire », qu’ils
nepeuvent reproduire
enajoutant aux
différents concentrés de vitamine B 12 de la levure debrasserie,
de la farine de luzerne ou des solubles depoisson
ou dedistillerie.
A 25
jours d’âge,
cetteaugmentation
de croissance était de 18 à 28 p. 100.Elle était même
plus importante
que celle obtenue avec de la vitamine B12 pure(injection
hebdomadaire de o,5 y de vitamineB 12 ),
comme le montrentles chiffres du tableau ci-dessous :
Devant ces
résultats,
les auteurs concluentqu’un
facteur « auxiliaire » de croissance existe dans lespréparations
deStreptomyces
aureofaciens.CouCH et REED
(i 95 o)
utilisentégalement
despoulets
recevant des rations deprotéines
exclusivementvégétales ;
ils montrent que 0,25 à 1 p. 100desup- plément d’Auréomycine produit
parfermentation,
déterminent une croissanceplus rapide
chez les « broilers » que ne le fait unmélange
de 6 p. 100 de farine depoisson
et 2p. 100de soluble depoisson,
dans les mêmes conditions.Puisque
ces deux
aliments
sont des sources de vitamineBi2,
ilapparaît
que l’amélio- ration de la croissance est due à laprésence
d’un deuxième facteur de croissance.Utilisant des
dindons,
Mc GINNIS et al.( 1949 ),
ainsi que SINGSENet MAT- TERSON
( 1949 ),
obtiennent desréponses
de croissance inhabituelles avec cesmêmes
suppléments
obtenus par fermentationd’Auréomycine.
Dans uneexpé- rience,
Me GINNISobtient des dindonneauxpesant 3 86
g à 3semaines,
avec unsupplément
depâte
de foie contenant de la vitamine Bi2, - et5 86
g avec o,5 p. 100d’un
supplément
defermentation,
soit uneaugmentation
degain
de52
p. 100. Les dindons semblent
avoir,
pour le 2efacteur decroissance,
unplus grand
besoin que lespoulets.
Les
expériences
de SINGSENet MATTERSON montrent en outre que les din- dons recevant desprotéines d’origine végétale
nerépondent
pas à la consom-mation de vitamine Bi2,
mais
que leur croissance est nettement améliorée avecdes A. P. F. issus de la fermentation de
l’Auréomycine.
Mais les effets les
plus frappants
de lasupplémentation
avec un « A. P. F.d’Auréomycine
» furent obtenus chez lesporcs: Currxa,
BuxrrsrD! et al.( 1949 a)
distribuent à des porcs une ration
composée
exclusivementde végétaux,
d’élé-ments minéraux et de vitamines A et D. Les
suppléments
d’A. P. F.d’origine
microbienne
provoquent
uneaugmentation
de croissance de 26 à 153 p. 100 ;au
contraire,
l’addition de concentré de vitamine B12 ne provoque pas de ré- ponse.Voici les
gains
depoids
obtenus :Réalisant des
expériences analogues, B URNSID E,
CurrHa et al.( 1950 )
obtiennent des
gains
depoids journaliers
de 340 g sanssupplément
et de56 7
gavec un A. P. F.
(préparé
àpartir
deStreptomyces aureofaciens).
Ils concluentavoir obtenu une nouvelle preuve de la
présence
dans l’A. P. F. d’un ouplusieurs
facteurs différents des vitamines Bi2 ou B12b.
En
comparant
différentes sources d’A. P.F.,
DYER et al.(ig 5 o)
notentque des
porcelets pesant
en moyenne 14kg, âgés
de 2mois et recevant 0,7p. 100 d’unsupplément
d’A. P. F.produit
par le LaboratoireLede y le,
dosant 3à 4 mi- crog de vitamine B I2 par g ontgagné significativement plus
depoids
que ceux recevant unequantité équivalente (c’est-à-dire ayant
la même activité vita-minique B 12 )
d’unsupplément
d’A. P. F.produit
par le Laboratoire Merck.Cet A. P. F. était utilisé à la dose de o,i p. 100et dosait 27,5 y de vitamine Bi2 par gramme.
Résultats de
l’expérience
deDyer
Ces faits
suggèrent
aux auteurs :- soit la
présence
d’un ou deplusieurs
facteurs nonidentifiés,
- soit une action favorable sur la croissance de
l’Auréomycine
résiduelle.Nous citerons enfin les résultats de CATROrr
(i 95 o a), qui
étudiaégalement
l’action de ces
produits
de fermentation del’Auréomycine
avec des porcs.Disposant
de 195animaux,
il montre que ces substancesaugmentent
la crois-sance et
préviennent
la diarrhéesanguinolente qui
sévit dans les autres groupesexpérimentaux.
Il obtient les résultats suivants :d) DÉCOUVERTE
DE L’ACTION DEL’AURÉOMYCINE
ET DES AUTRES ANTIBIOTIQUES
Les
expériences
que nous venons de relater aboutissent aux mêmes con-clusions : les
sous-produits
de la fabrication microbienne desantibiotiques
stimulent la croissance d’animaux aussi divers que les
poulets,
les dindons etles porcs, que la ration contienne des
protéines animales, végétales,
unmélange
desdeux,
ouqu’elle
contienne unsupplément
de vitamine Bi2 ou non. Ce résultat étantétabli,
il restait à isoler le deuxième facteur de croissance inconnu etresponsable
de cephénomène.
Déjà,
en194 6,
MOORE et al. à la Station duWisconsin,
avaient montré que lespoulets
recevant une ration de basepurifiée présentaient
une meilleurecroissance
quand
on yajoutait
de laStreptomycine.
Ces résultatssuggérèrent
aux auteurs que cet effet était dîi à une inhibition de certaines bactéries intes-
tinales, spécialement
celles dutype coli, qui
sont nuisibles auxpoulets.
ST OKS
TnD et
] UK E S (ig 5 o b)
montrèrent à leur tour que l’action favorable del’Auréomycine
sur la croissance identifiait ce 2e facteurprésent
dans lesA. P. F.
d’origine
microbienne àl’antibiotique
résiduel lui-même.Ainsi,
le 9 avril ig5o(a),
ils commentent la découvertequ’ils
viennent defaire : «
L’auréomycine,
cette« drogue dorée »,
est unpuissant
accélérateur de lacroissance,
et elleproduit
des effetssupérieurs
à ceux obtenus avec de grossesquantités
den’importe laquelle
des vitamineshydrosolubles
connues à l’heureactuelle,
même si on les utilise à dosesmultiples
de cellesqui
couvrent les be-soins normaux ». Cette découverte fut
également
annoncée parplusieurs
groupes de chercheurs travaillantindépendamment.
Aux laboratoires
Lederle,
STOKSTAD etJ UKES (ig 5 o b)
avaientconfirmé,
dans de nouvelles
recherches,
l’actionparticulièrement marquée
sur la crois-sance des
poulets,
des résidus de fermentation deStreptomyces
aureofaciensajoutés
à des rations de base contenant surtout desprotéines végétales
etcomplémentées
avec des excès de vitamine B12. En outre, le fractionnementchimique
du facteur de croissanceinconnu, présent
dans le résidud’Auréomy- cine,
montraqu’il
avait despropriétés
voisines de celles del’Auréomycine
elle-même. Aussi les auteurs eurent-ils l’idée de comparer
l’Auréomycine
cristallisée pure avec lesproduits
bruts de fermentation : les résultats montrèrent que leur action sur la croissance était presqueéquivalente (voir
tableauci-dessous).
Un fait
cependant
resteinexpliqué :
S2oxsTn
Det
J UK E S (ig 5 o b)
avaient trouvé que lespréparations
d’Auréo-mycine
traitées par unehydrolyse
alcaline(l’extraction
alcaline se faisait enchauffant i
kg
demycélium
sec avec un excès de soude o,5N,
en neutralisantpuis
enconcentrant), possédaient
encore une activité sur lacroissance,
alorsque
l’Auréomycine
était inactivée par unpareil traitement,
ainsiqu’on
pou- vait s’en rendrecompte
par uneanalyse microbiologique
effectuée à l’aide deStaphylococcus
aureus(méthode
de DORNBUSH et P!!,cnx,194 8).
A la fin deleurs
expériences,
ils concluent :« En se référant à un
grand
nombre d’essaisl’Auréomycine
cristallisée n’a pas semblé donner uneréponse
aussiimportante
et aussi uniforme que la culture entière et concentréed’Auréomycine (voir
tableauci-dessous).
Il sembleimpro-
bable que toute l’activité des cultures de fermentation utilisées
puisse
êtreimputable
à leur teneur enAuréomycine
».Quoi qu’il
ensoit,
même s’il est exact quel’Auréomycine
ait une actionlégèrement plus
faible que celle desproduits
defermentation,
son influencesur la croissance des
poulets
est extrêmement nette et indiscutable.Les mêmes auteurs montrèrent
également
que laStreptomycine,
le suc-cinyl-sulfathiazole
et l’acide3 -nitro- 4 -hydro Y y-phénylarsonique
ont une actionanalogue
àl’Auréomycine,
mais moins accusée.Ex!ériences de
STOKSTAD etJUKES
Stimulation de la croissance
produite
chez despoulets
par différents sup-pléments,
enprésence
de vitamine B12.Dose de vitamine Bi2 :
injection
de 4y par semaine.Ration de base : 70 p. 100 de tourteau de
soja ;
23 p. 100 de maïsjaune ;
7 p. 100 de minéraux et vitamines.
De nombreuses
expériences
confirmèrent l’action del’Auréomycine
cris-tallisée sur la croissance et montrèrent, en
particulier,
que les résultats de STOKS T
AD et
J UK ES,
obtenus avec del’Auréomycine
sur despoulets, pouvaient
être
généralisés.
Citons notamment les travaux de WHITEHILI, et al.( I95 o a)
et de LILLIEet BIRD
(i9!o)
sur lespoulets,
ceux de STOxs2nD etJ UK E S (r 95 o c)
sur les dindons
(titre IV, § c).
Expérimentant
sur des porcs,J UK ES,
STOxs’rnD et al.( 1950 a)
leur distri- buent une rationcomposée
de 57p. 100de maïsjaune
et 41,5 p. 100de tourteau d’arachide. Dans unepréexpérience
durant 28jours,
ils montrent que l’Auréo-mycine
pureaugmente
la croissance de 40fi.
100 et diminue les diarrhées.Dans une deuxième
expérience
durant 4 semaineségalement,
les auteursnotent une
augmentation
de croissance sur le groupe témoin de 45!.
100 avecun
supplément
de 50 mgd’Auréomycine
parkg
de ration.CnxPErrTER
(1 950 a)
compare l’action de la VitamineB 12 ,
del’Auréomy-
cine pure et d’un
supplément
brut de fermentation del’Auréomycine,
sur lacroissance de
plusieurs
lots de 8porcs
Chester White recevant unrégime
con-tenant :
41 p. 100 de maïs
20 p. 100
d’avoine,
10 p. 100 de farine de
luzerne,
10 p. 100 d’issues de
blé,
10 p. 100 de
tankage,
7 p. 100 de tourteau de
soja,
2 p. 100 de minéraux.
Il constate que le
gain
moyenjournalier
passe de 209g avec la ration de base à 399 g avec 27,5 mgd’Auréomycine
pure parkg
deration,
et que l’on obtient le même résultat( 390 g)
avec o,5 p. 100 d’unsupplément
A. P. F. defermentation
(contenant
4,2 mgd’Auréomycine
par g d’A. P.F.,
cequi apporte
21 mg
d’Auréomycine
parkg
deration).
C ARPEN TE
R conclut : « Ces résultats
suggèrent
que le 2e facteurprésent
dans les concentrés d’A. P. F. est un
antibiotique
».Enfin,
LUECKE et al.( 195 o a),
utilisant unrégime
de base constitué de : 75 p. 100 de maïs,22 p. 100 de tourteau de
soja,
3
p. 100 de minéraux divers.
et distribué à des
porcelets,
montrent que laStreptomycine
pure à la dose de 0, 05
p. 100, en addition à la Vitamine Bi2
(2!,! microg
parkg), produit
à peuprès
la même croissance que o,5 p. 100 d’A. P. F. issu de la fermentation del’Auréomycine, l’augmentation
de la croissance parrapport
aurégime
de baseétant de 4o p. 100. Au
contraire,
la vitamine B12 seule n’aqu’une
faible action(augmentation
de la croissance de 10 p. 100seulement).
Tels sont les résultats les
plus caractéristiques
dequelques
travaux réalisésau cours des années 1949 et 1950. Ils ont, d’une
part,
conduit les chercheurs à trouver un 2e facteur de croissance autre que la vitamine Bi2 dans les sous-produits
issus de la fabrication desantibiotiques
parfermentation ;
d’autrepart,
ils leur ont
permis
de découvrir que ce facteur étaitl’Auréomycine (ou
un autreantibiotique)
et d’enpréciser
les effets.Nous avons insisté sur
l’Auréomycine
parcequ’elle
fut utilisée lapremière
en alimentation animale.
Mais,
siJuKEs,
STOKSTAD et leurs collaborateurs du laboratoireLederle,
ont choisi de travailler sur cetantibiotique,
c’est « parcequ’il
a le «spectre
» antibactérien leplus étendu,
ses effetsatteignant
les orga- nismes dutype
virus lesplus grands,
lesprotozoaires
et les bactéries intesti- nales de différentes sortes n,juxes (ig5i a).
Ainsi
s’ouvrait,
sur des résultats aussiprometteurs,
un nouveauchapitre
de la science de la Nutrition.
Il. - LES
ANTIBIOTIQUES
EX ALIMENTATION ANIMALE Lesantibiotiques
utilisés en alimentation animale sont,jusqu’à présent,
au nombre d’une dizaine. Nous étudierons les
cinq plus importants,
c’est-à-dire
l’Auréomycine,
laPénicilline,
laStreptomycine,
laTerramycine
et la Baci-tracine. Nous citerons en outre
quelques
résultats obtenus avec d’autres anti-biotiques, qui
sont encore peu utilisés ouqui
se sont révélésinefficaces,
voiretoxiques
au cours de différentesexpériences.
a) QUELQUES PRÉCISIONS
SUR LES ANTIBIOTIQUES[D’après
PECK( 1051 ),
CHAIN( 194 8),
WINTERSTEINERet DUTCHER( 1949 ),
S
ANNIE
( 194 6),
MACHEBCËUF(1952),
STOKSTAD etJUKES (1950 a),
PLONSKY(
I95I
) .I
L’Auréomycine C 22 H 22
à 29N ’ O ’ ci
Elle est
produite
par leStreptomyces
aureofaciens et doit son nom à sacouleur dorée. Elle fut isolée en
I g 4 8
par DuGGaR, du laboratoire Lederle(U.
S.A.).
Sespropriétés antibactériennes, pharmacologiques
etthérapeutiques
ont été décrites en détail par DUGGAR
(rg48).
La Streptomycine
C!iH39N!O12
Elle est
produite
par leStreptomyces griseus
et fut isolée par W AKSMANX et sescollègues
en 1944. Un résumé des connaissances sur laStreptomycine
a été établi par WAKSMANN
(rg5o).
La Pénicilline
R-Co-C a H t1 N 2 0 3 S
Elle est
produite
par les Pénicillium notatum et crysogenum. Découverteen 1929 par
F L E MIN G,
elle fut utilisée pour lapremière
fois en médecinehumaine en 1941, par les docteurs !!,oR!v et
C HA m, qui
avaient découvertson action
chimiothérapeutique (C HAIN ,
Fi,OREY etal., I o 4 o-ABRAHAm
etal., 1941 ).
Son usage fut surtoutrépandu
àpartir
des dernières années dela guerre. ’
La Pénicilline est en fait un
mélange
deplusieurs
substancesdifférentes,
dont les
propriétés chimiques
etbiologiques
sont très voisines(Pénicillines F, G, K,
X,etc...).
La Terramycine
C zz H z4 à 26 N z 0 9
Produite par un
actinomycète,
leStreptomyces rimosus,
elle fut isolée enig 5
o par FINLAY et al. Son nom est dû au
sol,
d’oùprovenaient
les germes mi- crobiens utilisés.La Bacitracine
C’est un des
antibiotiques
dérivés du Bacillus subtilis. Il fut découvert pour lapremière
fois en 1945. Son nom est dû àMargaret T RACY , qui
en fournit les
premières
cultures. Il a un «spectre
o trèsétendu,
c’est-à- direqu’il
est efficace contre de nombreuxmicroorganismes.
Son intérêt toutparticulier
en alimentation animaleprovient
de sonpoids
moléculaire élevé et des dimensionsimportantes
de samolécule,
cequi
lui confère un faible tauxd’absorption
intestinale.Dans des
expériences
réalisées par Me GzrrNrs(ig5o b)
sur des dindonneauxâgés
de 4semaines,
il s’est révélé le meilleur desantibiotiques expérimentés.
Le même auteur montra
qu’utilisé
à faibledose,
ilaugmentait
de 20p. 100, la croissance despoulets âgés
de 4 semaines.Le
Chloramphenicol
Plus couramment
appelé Chloromycétine (nom
commercial donné par la maisonPaRx!,
DAVISetC ie ),
il estproduit
par leStrefitovrayces
Venezuelae.Formule
C ll H 12 N 2 0 s C1 2 .
Cet
antibiotique
s’est révéléimpuissant
à améliorer la croissance desporcs,
mais il aprovoqué
unelégère
diminution de l’indice deconsommation,
dansune
expérience rapportée
par I,nsr.!y( 1950 b).
Des résultats défavorables ont été obtenus sur la croissance despoulets (B RIGGS ,
ig5oa)
et pour la croissance et l’indice de consommation des dindons. Dans ce dernier cas,d’après
BRANION(rg
5
i)
il estprobable
que son action aplutôt
éténuisible,
au taux de 25mglkg
de ration.
D’après
HEUSER(zg 5 r),
son action est très faible chez lespoulets.
La Streptothricine
C zo H 34 N a O s
Produite par le
Streptomyces lavendulae,
elle fut isolée sous forme cris- tall i s é
e par FRIED et al.
(zg 45 )
et PECKet al.(ig46).
M
OOREet al.
(ig 4 6)
ont montréqu’ajoutée
à unrégime purifié,
elle augmen- tait la croissance despoulets,
comme laStreptomycine.
Au taux de 5 ooo unitéspar 100g de
régime,
les animaux la tolèrentrapidement,
mais à 10 ooo unitéset
plus,
elle devienttoxique (alors
que laStreptomycine
n’est pastoxique,
même au taux de 5000o unités par 100g de
régime).
La Néomycine
Produite par le
Streptomyces
3535, c’est unmélange
trèscomplexe
deplusieurs néomycines (A,
B,I, II).
La Tyrothricine
Découverte par DuBos en 1939, ce fut le
premier antibiotique
isolé sousforme hautement concentrée et le
premier
utilisé enthérapeutique,
bienavant la Pénicilline. Il est
produit par
le Bacillus Brevis. Mais il serévélatrop toxique
pourl’usage
interne. Il semble n’avoir étéexpérimenté
en alimentation animale que chez lespoulets (HE US E R , zg5z).
C’est en fait un
mélange
de 2antibiotiques,
la Gramicidine et laTyroci-
dine.
b)
ACTION DES ANTIBIOTIQUES 14
e résultat le
plus spectaculaire
de leur action estl’augmentation
de lavitesse de croissance. Elle est variable avec un certain nombre de facteurs que
nous étudions ci-dessous. Cette
augmentation
de la croissances’accompagne
souvent d’une diminution de ce que nous nommons : indice de consommation
(FÉVRIER, I(!52).
Les
antibiotiques
contrôlent en outrequelques
maladies infectieuses du porc et du veau, enparticulier
celles relatives au tractus intestinal(diarrhées).
Enfin,
différents auteurs leur attribuent d’autres rôles accessoires(action d’épargne,
actionhormonale,
action sur lepelage
des porcs(C UNHA
et al.ig 5
o
a)
et des veaux(RusoFF, I 95 o).
Nous examinerons ces
points
endétail,
en étudiant l’action des antibio-tiques
sur différentesespèces
animales.c) VARIABILITÉ
DE LEUR ACTION ENGÉNÉRAL
L’action des
antibiotiques
sur ledéveloppement corporel
des animauxn’est pas
spécifique. L’Auréomycine,
laStreptomycine
ou laPénicilline,
denature et de structure
chimiques différentes, agissent
dans le même sens, bien que leurs effets soientplus
ou moinsmarqués.
Parailleurs,
d’autres substancesqui
ne sont pas desantibiotiques,
telles que leSuccinyl
sulfathiazol ou l’acide3 -nitro- 4
-hydroxy-phénylarsonique,
ont les mêmespropriétés,
comme l’ontsignalé
de nombreux auteurs, notamment STOI!sTnn et] UK ES ( 1950 b), J UK E S (ig
5
o),
BIRD( 1050 ),
CARPENTER( 1949 b,
I95ob),
BRIGGS(1 95 0 a)-(I 95 I)
etMoR!xousc
(1946
et1949).
Les
réponses
des animaux sont assezvariables ;
ellesdépendent d’après
C
UNHA
( 1950
b)et
leDéparte»tent d’Agriculture
des Ltats-Unis( I95I ) :
1- des
aniniaux,
de leurespèce
et de leurâge,
- des
antibiotiques,
de leur nature et desquantités utilisées,
- des
rations,
c’est-à-dire de leurcomposition,
de la nature de leurs pro- téines(animales
ouvégétales)
et dessuppléments qu’on y ajoute (concentrés
de vitamine BI2, farines
animales,
condensés solubles depoisson, etc...),
- des conditions
générales d’élevage,
enparticulier
des conditions sani- taires et de l’état des animaux.1
0 Variation avec les animaux Les
réponses
des animaux auxantibiotiques
varient :- avec
l’espèce,
l’action est favorable auxmonogastriques : porcins,
volailles et
jeunes
veaux ; elle estplutôt
défavorable aux bovins adultes et auxagneaux,
- avec
t’âge,
l’action n’est pas la même pour lepoussin
ou lepoulet
enfin de
croissance ;
pour leporcelet
ou la truie nourrice.D’après
BOHSTEDT(
1950
),
lesantibiotiques
sont très utiles pour les porcs, mêmeâgés
de 2jours,
ainsi que pour les veaux,
jusqu’à
Imois au moins. Al’âge adulte,
de mêmequ’à
la
période
terminale de lacroissance,
laréponse
auxantibiotiques
semble nulle.Nous examinerons dans un
chapitre spécial
lesparticularités d’emploi
des