RELATIONS ENTRE LA QUANTITÉ DE LAIT CONSOMMÉ
PAR LES AGNEAUX ET LEUR CROISSANCE
G. RICORDEAU R. BOCCARD.
C. DAMIANI A. VAN WILLGEN Station de Recherches sur r Fle1’age,
Centve national de Rerheyches
!,oole(h!iiqïtes,
Jouy-en-Josas(!’<’:’H<’-<’<-0!!<’).
SOMMAIRE
A partir
des données obtenues sur 97 brebis de la race desPréalpes
du Sud(!8
brebis allaitanti agneau, 39allaitant des
jumeaux
oubessons),
nous avonsanalvsé quelques
facteurs de variation de la croissance des agneaux au cours despremières
semainesd’allaitement :
la quantité de laitconsommé et le
poids
des agneaux à la naissance.Les résultats montrent : 1
°
Que la
corrélation maximum entre lait tété et croissance est atteinte plus tôt pour les agneaux bessons(période
0-21jours)
que pour les agneauxsimples ( 0 - 35 jours).
2
°
Que
lepoids
des agneaux entre 29et 35jours
permet une aussi bonne estimation de laquantité
de lait consommé
pendant
lapériode correspondante
que la connaissance de la vitesse moyenne de croissance et dupoids
à la naissance.3
°
Que
dans tous les cas,l’écart-type
des différences entrequantité
réellement consommée etquantité
estimée est de l’ordre de rz p. 100. 4°
Que pendant
les 5premières
semaines, la vitesse de croissance des agneauxsimples
nedépend
pas
intrinsèquement
de leurpoids
de naissance, comme cela semble être le cas pour lesjumeaux.
5
°
Que
l’indice de consommation estrespectivement
de !,8I et ;,,-).! pour les agneauxsimples
et les bessons.
Pour la
majorité
des brebis laitières soumises à latraite,
la durée d’allaitement s’étale sur unepériode
de 40 à 45jours.
I>upoint
de vuethéorique
laméthodologie
du contrôle laitier
impose
donc la connaissanceprécise
de laproduction
laitière des brebis au cours de cettepériode.
Il ne nousappartient
pas dans cetteétude,
d’enanalyser
tous lesaspects,
dont leplus important
est celui de la relation avecl’apti-
tude laitière des brebis à la
traite,
mais de voir dansquelle
mesure il estpossible
d’utiliser le
gain
depoids
des agneaux ou,plus simplement,
leurpoids
vif commeestimateur du lait tété par les agneaux.
RITZMn!·r
(1917),
NEIDIG et IDDINGS(igig)
ont étéparmi
lespremiers
à étudierl’influence de la
production
laitière des brebis sur la croissance des agneaux.LE R
OY
( 193 6), puis LE ROY , LE RY ,
Z!r,T!R(ig!2)
ontanalysé
et discuté les bases du contrôle laitier indirect àpartir
de la croissance desjeunes,
en tenantcompte
dela
composition
du lait et del’âge
des agneaux.Le tableau i
présente
les coefficients de corrélation obtenus par différents auteurs entre le lait consommé et la croissance des agneaux. La corrélation varie avec lapériode
d’allaitement considérée. Tout en restanttoujours élevée,
elle est maximumpour la
période
de l’allaitementexclusif,
c’est-à-dire lepremier
mois de lactation.La connaissance de la
composition
dulait,
en matière grasse notamment, estsusceptible
àpriori
de rendreplus
étroite cette relation. Les coefficients de corré- lation obtenus par BARNICOAT et al.( 195 6)
entre la croissanceenregistrée
de o à12
semaines,
lesquantités
de matière grasse d’unepart,
et de lait d’autrepart (quan-
tités consommées entre 3 et 9
semaines),
ne sont passignificativement différents,
bien que lepremier
soitplus
élevé( 0 , 72
contreo,fn).
RiTZMAN
( 1917 ),
1BT!tmc et li)DiNc!s( I919 ),
et KOVAc( I95S )
arrivent d’ailleurs à la conclusion que la richesse du lait en matière grasse n’infiue pas defaçon signi-
ficative sur la vitesse de croissance des agneaux. Fn
fait,
il faudraitpeut-être
tenircompte,
non seulement desquantités
de matières azotées ou de matière grasseingé- rées,
mais aussi de la richesse moyenne en ces éléments au cours des différentespériodes
de croissance. Parexemple,
dansl’espèce bovine,
MATHIEU(ig6o)
a observéque
jusqu’à
un mois la vitesse de croissance desjeunes
veaux, recevant la même quan- tité delait,
mais à différentes teneurs en matière grasse,présentait
une valeur maxi-mum pour un taux
butyreux
voisin de 35g. par litre. Selon le même auteur, ce tauxoptimum augmente
avecl’âge
des veaux. Si les mêmesphénomènes
seproduisent
chez
l’agneau,
il serait nécessaire d’effectuer l’étude de laphase
d’allaitement parpériodes plus
courtes que cellesqui
ont étéenvisagées jusqu’alors,
notamment par BARNICO
AT et al.
(rg56).
De telles études sont d’ailleurs
délicates,
car il est très difficile d’obtenir par la traite un échantillonreprésentatif
du lait consommé par les agneaux. En effectuant2 ou 3 traites
pendant
l’allaitement sur unepériode
de 2.1 heuresaprès séparation
des agneaux, CONSTAN’1’INESCU et Gor!DOS
( 195 8),
BaRmcoAT et al.(ig56),
RrcoR-D E
AU et I)Etvn!uR
( I9 6 I )
ont montré que ces traites nepermettaient
d’obtenir que 70à8 5
p. IOOdu lait consommé par les agneaux. Pour toutes cesraisons,
nous n’avonspas tenu
compte
dans cette étude de la teneur en matière grasse du lait tété.MATÉRIEL
ETMETHODE
En i95;, 58 et 5g, nous avons estimé la
quantité
de lait tété, entre la naissance et le scnage, par les agneaux de la race desPréalpes
du Sud selon unetechnique
discutéeprécédemment
(RtCOa-DEAU
, BoCCARD, DENAMUx, ig60). Nos observations ont
porté
sur 97brebis dont 43seulement ont allaité leurs agneaux au-delà de semaines.RÉSULTATS
a)
.Ë’fO/M!t’OM de la relation lait tété — croissance au cours des 7premières
semccsnesd’allaitemeizt :
Pour les deux
types d’agneaux (simples
etbessons,
tableau2 ),
la corrélationmaximum r 12
(entre
lait consommé etcroissance)
estcomprise
entre 0,75 et0 ,8 0 .
Cette valeur est atteinte
plus
tôt pour les agneaux bessons(période
o-2ijours)
que pour les agneauxsimples ( 0 - 35 jours).
Cedécalage
résulte certainementde
l’évolu- tion différente de laproduction
laitière des brebis allaitant soit un agneau, soit deux agneaux, laproduction maximum journalière
étant atteintebeaucoup plus
tôt pour les bessonnières(RrcoRD!!u,
DEKAMUR,ig6i).
I,’examen
du tableau 2 nouspermet
de faire deux remarquessupplémentaires :
- le
remplacement
de la vitesse moyenne de croissance par lepoids
vif amé-liore presque
toujours
le coefficient de détermination de laquantité
de laitconsommé ;
- le
groupement
des données relatives aux deuxtypes d’agneaux
conduit àune surestimation des corrélations v12et v13
(entre
lait tété etpoids vif).
b)
Période de!’/6’!f’/;Cf : les 5 premières
semaines d’allaitemellt :Nous
disposons
pour cettepériode
des donnnées concernant5 8
agneauxsimples
et 3q
couples
de bessons(tableau 3 ).
A un
mois, l’écart-type
des erreurs entre laquantité journalière
de lait réelle- ment consommée et celle estimée àpartir
de la vitesse de croissance et dupoids vif,
est de l’ordre de 190g pour les brebis avec un agneau et de 220g pour les
bessonnières,
soit m à 13 p. IOO en valeur relative. Les coefficients derégression
calculés àpartir
des données des brebis avec i et 2 agneaux ne sont pas
significativement
différents(P
= 0,17 et o, 29pour lacomparaison
des coefficientsde régression b 12
etb 13 ).
Toute-fois,
larégression
du lait tété sur la vitesse de croissance ou lepoids
vif estplus
faiblepour les bessons que pour les
simples.
W
ALLACE
( 194 8)
a observé d’ailleurs des résultatscomparables.
Apartir
de don-nées
provenant
de 16 brebis Suffolk(allaitant
enmajorité
dessimples)
et de 23 brebisBorder
I,eicester
x Cheviot(allaitant
enmajorité
desbessons),
il constate une cor-rélation de o,go2 entre croissance et lait consommé
(r l2 ),
contre une corrélation deo, o i
5
lorsqu’on
considère lepoids
vif à 28jours
au lieu de la vitesse de croissance(!13).
D’autrepart,
larégression b 13
de laquantité
de lait consommé sur lepoids
vifà 28
jours
estsupérieure
pour les brebis Suffolk(3,3c!!)
à celle des brebis BorderI,eicester
x Cheviot(3,30!).
Nous avons admis
l’hypothèse
d’unerégression
linéaire entre le lait consomméet la vitesse moyenne de croissance. En
fait,
il sembleplutôt
que laligne
derégression
soit
curviligne,
notamment en cequi
concerne les agneauxsimples ayant
une vitessemoyenne de croissance
journalière supérieure
à 250 g. Si nos données sont insuf- fisantes pour tester la linéarité de larégression,
onpeut
constater d’unepart
que les agneauxqui
consomment peu de lait semblent l’utiliserproportionnellement
mieuxpour leur
croissance,
bien que, d’autrepart,
il existe une relationlégèrement négative
entre la vitesse de croissance et la
quantité
de lait nécessaire par unité de croît.Ces deux
conclusions, apparemment divergentes,
nepeuvent s’expliquer que
si l’on
place
leproblème
sur leplan énergétique
en faisant lapart
des besoins d’entre- tien et de croissance. On a bien mis enévidence,
parexemple,
que laquantité
de matièregrasse fixée par
l’organisme
est d’autantplus
élevée que la croissance estplus rapide :
le tableau 4, donnant la
composition corporelle
en tissus dissécablesd’agneaux
decroissances et
d’âges différents,
illustre bien cette évolution pour le casprécis
desagneaux de la race des
Préalpes (B OCCA IZ D , I9 6 0 ) .
Il en résulte quel’énergie
néces-saire par unité de
gain
depoids
vifaugmente
non seulement avecl’âge,
mais avecla vitesse de
croissance,
comme l’ont montré LKROYet Zm.Z!!( 104 8).
Les animauxà croissance
rapide
auraientdonc,
pour la transformation des nutriments engain
de
poids,
un rendementénergétique plus
faible que les animaux à croissanceplus
lente. GUYER et DYRR
(ig,; 4 ),
MUNRO( 1955 ),
HunT!R(i<) 5 6)
et OwE!(r9!7)
sontarrivés aux mêmes conclusions.
Cependant,
cette diminution du rendement éner-gétique
estcompensée
par la valeurplus
forte durapport
del’énergie
consacrée à la croissance à celle utilisée pour l’entretienpendant
une mêmepériode.
D’autrepart, l’énergie
nécessaire à l’entretien d’une unité depoids
aif décroît avec l’accroisse- ment dupoids
vif de l’animal. Undéfinitive,
pour atteindre unpoids
vifdéterminé,
sans considération de
composition corporelle,
les agneaux à croissancerapide
ontun rendement
énergétique global supérieur
à ceuxqui
ont une croissance lente. Cetaspect
a d’ailleurs étéanalysé
par WALLACE( 1955 ).
c)
In.dice de consornmatiora :La
quantité
de lait nécessaire par unité degain
depoids
vif ou indice de consom-mation a été calculée par de nombreux auteurs pour des races et des
périodes
de con-trôle différentes. Les valeurs moyennes obtenues
(tableau 5 ),
pour lapériode
des6
premières
semaines d’allaitement varientde à 6,
etpeuvent
même atteindredes valeurs
supérieures
si l’on se réfère aux estimations de MuxRO( 1955 )
obtenuesà
partir
des données de NEIDING et IDDINGS, BONSMA, BaxNrcoar et al. Il existedonc des différences
individuelles,
raciales et annuelles trèsimportantes,
cequi
n’est pas très étonnant si l’on tient
compte
de lagrande
variabilité desaptitudes laitières
et dupoids
des agneaux à unâge
donné. En moyenne, l’indice estplus
faible pour les
mâles,
mais la différence n’est passignificative
selon VERAY VEGA(i
95
6).
Ce dernier constateégalement,
comme Ow!!r( 1957 ),
une relationlégèrement positive
entre le niveau deproduction
laitière des brebis et l’indice de consomma-tion. En ce
qui
concerne les agneauxPréalpes simples
etbessons,
les indices relatifs auxpremières
semaines d’allaitement sontrespectivement
dej,S.!
et 5AI(tableau 6),
avec un coefficient de variabilité de13 ,6
p. IOO,Sans vouloir discuter le
point
de vueénergétique,
pour les raisonsdéjà
énoncéeset d’autant
plus
que nous ne pouvons considérerchaque
agneauisolément,
il est intéressantd’enregistrer
la différence moyenne observée entre agneauxsimples
etagneaux bessons. A un
mois,
parexemple,
lecouple
de bessons n’a consommé que 35P. Ioo de lait deplus
que lessimples,
alors que sa croissance a étésupérieure
de44p. ioo. Un admettant que la
composition
du lait des bessonnières ne soit pas dif-férente de celle des brebis allaitant un seul agneau,
plusieurs hypothèses peuvent expliquer
cettesupériorité :
1
° Les bessons
pris
individuellement sont, à unâge donné, plus légers
que les agneauxsimples.
Ilspeuvent,
parconséquent,
consacrer à leur croissance unepart
de lait
proportionnellement plus importante
que nepeuvent
le faire les agneauxsimples.
2
° La vitesse de croissance des bessons à l’allaitement est
toujours plus
faibleque celle des
simples qui
formentplus
de tissusadipeux.
3
° Les bessons tètent
proportionnellement plus
de lait que lessimples
au débutde la
période
d’allaitement. I>ans une étude sur laproduction
laitière destruies,
!_!r,wo:v LSOAGNEUR
(in = )8) signale,
eneffet,
que larépartition
de laproduction
laitière a une influence sur la croissance des
porcelets :
les truiesqui
ont laplus
forte
production
au début de la lactation étant cellesqui produisent
lesportées
les
plus
lourdes.d) l njluence
ditpoids cf la
naissancc :Le
poids
de naissance des agneaux, dans la mesure où il traduit lavigueur
etl’état de
l’agneau
au d--but de laphase d’allaitement,
estsusceptible
d’influencer la relation laitconsommé-gain
depoids.
I,àaussi,
nousséparerons
les deuxtypes d’agneaux
pour tenircompte
des différencesqui peuvent
exister dans leurdévelop- pement
et mettre ainsi en évidence les interactions existantes.i
o Cas des agneaux
simPles.
- Les corrélations totales v14 et r24 entre lepoids
à la naissance d’une
part (!),
laproduction
laitière des mères(i)
et la vitesse moyenne de croissance( 2 )
des58
agneaux d’autrepart,
sont peusignificatives (tableau 7 a).
Par contre, les corrélations
partielles
rJ4.2et r 2Une sontplus significatives.
Ces résul-tats montrent que :
- pour des agneaux ayant la même vitesse moyenne de croissance, la
quantité
de lait consommé est
indépendante
dupoids
de naissance des agneaux ;- la vitesse de croissance des agneaux
simples
nedépend pratiquement
pas de leurspoids
à lanaissance,
mais presque essentiellement de laquantité
de laitconsommé.
Les corrélations r12 et r1204 sont
respectivement
de o, 7o eto,6 7 ,
mais l’écart-type
doublement lié 0’1,24(c’est-à-dire l’écart-type
de la distribution desquantités
delait consommées d’une
sous-population
obtenue en sélectionnant d’abord les agneaux de mêmepoids
à lanaissance, puis, parmi ceux-ci,
les agneauxayant
la même vitesse de croissance)est équivalent
àl’écart-type
lié 0’1,2( 0’1 ,2 4 =
188g.).
Un ce
qui
concerne la corrélationpartielle
entre lait consomméjusqu’à
9 semaines et la vitesse moyenne de croissancecorrespondante (le
nombred’agneaux qui
tètentet le
poids
à la naissance étant maintenusconstants),
Guv ER et DYER(r 954 )
obtien-nent une valeur de
o,6 9 o
alors que la corrélation totale observée(v lz )
était deo,8 5 6
pour l’ensemble des observations. Pour ces auteurs, si l’on tient
compte
de laproduction
laitière des mères, le
poids
de naissance des agneaux n’influence pas le taux de crois-sance
(r 24 , 1 = o,Io<s,
N. S. contre r204 =0 ,6 49 ).
Apartir de 4 o brebis, BARNICOAT et
al.
( 195 6) rapportent
une corrélationmultiple (R 2 . 4 )
de o,735entre la vitesse moyenne de croissance des agneaux, d’unepart,
et l’ensemble lait consommé etpoids
à lanaissance d’autre
part,
contre une corrélation totale(r l2 )
de o,73i entre la vitesse moyenne de croissance et laquantité
de lait tété. La considération dupoids
à lanaissance dans la détermination du lait consommé par les agneaux
simples
nepermet
donc pas d’améliorer sensiblement laprécision
de l’estimation et l’onpeut
penser,avec WALLACE
( 19 . 4 8),
que lepoids
vif à un mois est au moins un aussi bon estimateur de laquantité
de lait consommé que la croissance des agneauxpendant
la mêmepériode
2
° Cas des agneaux doubles, - Les corrélations vi4et vz4 sont très
significatives
et
beaucoup plus
élevées que dans le cas des agneauxsimples,
mais alors que la cor- rélationpartielle
r!t4,z estpratiquement nulle,
la corrélation r2401 restesignificative.
Pour une même consommation de
lait,
la vitesse de croissance des agneauxaugmente-
rait donc avec le
poids
de naissance ducouple
de bessons.Le
problème
ne doit d’ailleurs pas être aussisimple
et l’onpeut
supposer(nos
données étant insuffisantes pour le
confirmer) qu’indépendamment
de laquantité
de lait
consommé,
la relationpoids
à la naissance - vitesse moyenne de croissance n’est pas linéaire. On aurait ainsi le schéma suivant :- une limite inférieure du
poids
à la naissance en dessous delaquelle
le rende-ment
lait-gain
depoids
estmédiocre,
- une limite
supérieure
dupoids
à la naissance au-dessus delaquelle
la vitessede croissance ne
dépend
pas dupoids
à la naissance(cas
de lamajorité
dessimples),
- une classe intermédiaire où se manifeste la croissance
compensatrice (cas
de la moyenne des agneaux
doubles).
Uneffet,
les foetus d’une brebis bessonnière bénéficient de moins bonnes conditions in utero que le foetusunique
dont la croissanceprénatale
n’est pasfreinée, grâce
à des conditions de milieuplus
favorables.Après
la
naissance,
les bessons se trouventplacés
dans des conditions de milieu meilleuresqui
leurpermettent
une croissanceplus rapide.
Cephénomène,
telqu’il
a été étudiéchez les bovins
(WINCHESTER
et HowE,1955 ),
suppose des conditions de vie sous-optimales, pendant
une certainephase
de lacroissance,
pourpouvoir
se manifesterpar la suite. Ce
point particulier
n’a été que peu étudié chez lesovins,
les auteursne
séparant généralement
pas les données des agneauxsimples
et des agneaux bes-sons. GUYER et 1!!!R
( 1954 )
ontcependant
observé une corrélationpartielle,
nonsignificative,
entre lepoids
de naissance et lacroissance,
laquantité
de lait tété etle nombre
d’agneaux
par brebis allaitante étant maintenus constants, mais leurpériode
de référence est celle des
6 3 premiers jours.
3 - Ensemble des agneaux:
Comme nous l’avons
déjà signalé,
les différences moyennes entre agneauxsimples
et bessons résultent du fait que pour un
âge
donné les deuxcatégories d’agneaux
n’ont pas le même
poids. L’analyse
de la covarianceportant
sur lacomparaison
desvitesses de croissance des deux
catégories d’agneaux
ayant la même consommation de lait et le mêmepoids
à lanaissance,
nouspermet cependant
de conclure que leshypothèses
deplans
derégression parallèles
pour les deuxcatégories
et deplans
derégression
confondusqu’ils
soient ou nonsupposés parallèles
sont trèsacceptables.
Par la même méthode nous avons pu constater :
- que pour un même
poids
de naissance et une même vitesse decroissance,
les données nepermettent
pas de mettre en évidence une différencesignificative
de laquantité
de lait consommée par les deuxcatégories ;
- - que l’influence des variations du
poids
à la naissance et de la croissance surla
quantité
de lait tété n’étaient passignificativement
différentes pour les agneauxsimples
etjumeaux.
Laquantité
moyennejournalière
de lait tété( YI )
étant estiméedans ce cas, à
partir
de la croissance moyennejournalière (x 2 )
et lepoids
de naissance(x!)
par la formule suivante :Y I
=
425,66
-f- 3!72 x! +2 6, I7
x,- que l’on
peut,
sansperte
deprécision, négliger
lepoids
de naissance et utiliserpour l’ensemble des agneaux la formule de
régression
du lait tété sur la croissance.Yi !
4 , 0 8
x2 + 449l’écart
type
résiduel ayl,x2étant estimé à 206 g.Les 2
catégories d’agneaux
secomportent
donc de la mêmefaçon,
cequi permet
à la
rigueur
de grouper l’ensemble de leurs données.CONCLUSION
De l’ensemble des résultats
exposés,
il ressort que la relation lait tété-croissance estétroite,
maiscependant
assez variable entre lots et races(Tableau
I - 3 ou 4 pre-mières
semaines).
Lescomparaisons
sontcependant
rendues délicates du fait que les auteurs :W
indiquent
l’intensité de laliaison,
sanspréciser
les erreurs dans l’estimation du lait consommé(variance
liée du lait consommé parrapport
aupoids
vif ou augain
depoids),
2
° ne
séparent
pastoujours
les données des agneauxsimples
et bessons.Après
WAI,LAcE(rg 4 o),
GuyEx et DYER(rg j4 ),
BARNICOAT et al.( 195 6),
noussommes arrivés à la conclusion que la considération du
poids
à la naissance offrecependant
un intérêtcertain,
car elle rendpossible
d’autrescomparaisons
et doitpermettre
de déceler certaines erreurs dans l’alimentation ou lecomportement
desagneaux. D’autre
part,
lapratique
decroisements,
soit entre races, soit entre souches de formatsdifférents,
estsusceptible
de nous offrir des échantillonsexceptionnels
pour
lesquels
les relations établies ci-dessus ne serontplus
satisfaisantes.Dans notre
étude,
nous n’avons retenu que lepoids
vif contrôlé entre 29et 3!jours (le poids
moyen étantajusté d’après
la croissance réaliséedepuis la naissance).
La considération de
périodes partielles
doitpermettre également
d’obtenir des résul- tatsintéressants,
mais elle nécessite alors unplus grand
nombre depesées.
Avec nos
données,
laprécision
de l’estimation du lait consommé soit àpartir
du
croît,
soit àpartir
dupoids vif,
est assez faible :écart-type
des erreurs de l’ordrede 12 p. 100. Si ces estimations
peuvent
fournir desrenseignements précieux
dans lecadre d’un contrôle laitier
indirect,
pour letriage
des brebis suivant leuraptitude laitière,
les contrôles d’alimentation ou dedescendance,
il semble difficile d’engéné-
raliser
l’emploi
dans le cadre du contrôle laitierdirect,
d’autantplus
que sur degrands troupeaux,
doivent êtreimportantes
les erreurs résultant des agneauxvoleurs,
des abandons et desadoptions,
des accidentspathologiques divers,
del’usage plus
oumoins
précoce
du sevrageprogressif.
Reçu en
février
ig6i.SUMMARY
RELATIONSHIP BETWEEN GROWTII OF LAMBS AND QUANTITP OF MILK CONSUMED.
From data obtained from 97 ewes of the
1’realpes
du Sud breed( 5 8
ewessuckling single,
39suckling
twins), certain factorsinfluencing
thegrowth
of lambsduring
the first weeks ofsuckling
have been studied viz. the
quantity
of milk consumed and theweight
of lambs at birth.The results show :
’
i. - That the maximum correlation between milk suckled and
growth
is reached earlier for twin lambs(period
0-21days)
than forsingle
lambs( 0 - 35 days).
z. - That the
weight
of the lambs between 28 and 35days
makes itpossible
togive
anequally good
estimation of thequantity
of milk consumedduring
thecorresponding period,
as theknowledge
of the average rate of growth and of the
weight
at birth.3
. - That in all cases the standard deviation of the differences between the
quantity actually
consumed and the
quantity
estimated is about iz p. 100. 4. - That
during
the first five weeks, the rate ofgrowth
ofsingle
lambs does notdepend
in-trinsically
on their birthweight,
as seems to be the case for twins.5. - That the feed efficiency is 5,84and 5,41 for single and twin lambs,
respectively.
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