MATÉRIEL ET TECHNIQUE D’INSÉMINATION ARTIFICIELLE
UTILISÉS EN FRANCE POUR L’ESPÈCE PORCINE
RÉSULTATS OBTENUS
F. DU MESNIL DU BUISSON.
avec la collaboration technique de A. LOCATELLI, J. B. MEUROT et J. GOUSSOPOULOS. Station de Recherches de
Physiologie
animale,Centre national de Recherches
zootechniques, Jouy-en-Josas (Seine
etOise).
SOMMAIRE
La
technique
d’insémination décrite,qui
a été utilisé dans lapratique
sur 10 ooo truies est fondéesur le
principe
d’écoulement du sperme pargravité.
La durée de l’insémination est fonction des con-tractions du col et de l’utérus. Pour z5o cm3de sperme dilué, elle est de 4à 7 minutes dans 52p. 100 des cas. Les inséminations les
plus rapides
sont faites dans lapremière
moitié de l’oestrus ou surdes truies
parfaitement
calmes.Le matériel utilisé
comprend
une sonde en caoutchoucrigide
de 20 mm de diamètre(entourée
à son extrémité par un ballonnet formant un manchon de 35mm de diamètre sur 8 cm de
longueur),
un tube de
polythène
de i mètre et unrécipient
du type « flacon àplasma » qui
est tenu à 40cm au dessus du dos de la truie. La sonde est attachée par un lienélastique
à la queue de l’animal.Le sperme est conservé
prédilué
à1 5°C
enampoules
scellées enprésence
de gazcarbonique
sui-vant une
technique
décrite antérieurement par L. DAUZIERet nous-mêmes. Il est dilué une deuxième foisextemporanément.
Les résultats suivants sont donnés en pourcentage de mise-bas contrôlées
après
une seule insémi- nation. Sur 4438 inséminations, le pourcentageglobal
de réussites est de 51,3p. 100. Iln’y
a pas de différencesignificative
entre les résultatsenregistrés
avec du sperme utilisé lejour
même de la col- lecte(J « )ou
le lendemain(J l ).
On a obtenu 46,7p. 100lejour J 2
sur 6621. A., et 46,7 p. 100lejour J
3
sur 107 1. A. et pour lesjours
suivantsJ 4 , J 5
etJ 6
45,4p. 100sur un total de 331. A.La classification des truies, en tenant compte de leur comportement au moment de l’I. A., fait
apparaître
des différencesimportantes
dans les pourcentages de réussite : ainsi chez 87r truies « très calmes » le pourcentage s’élève à 63,8.Le nombre de
porcelets
parportée
est normal, pour les races utilisées soit, en moyenne, 8,72pour la race normande et 9,37 pour la race
Large
White.I,’avancement des recherches sur la
physiologie
de lareproduction
du Porcet sur la
technologie
du sperme de Verrat ontencouragé
les essais d’insémination artificielle. I,eur succès laisseprévoir
unegénéralisation prochaine
de l’insémi- nation dansl’espèce porcine ;
il nous a donc semblé utile de décrire aussi bien le matériel due latechnique
d’inséminationproprement
ditequi
ont été utilisés dans lapratique
enFrance, depuis près
de trois ans, sur 10 ooo Truies.TECHNIQUE
ETMATÉRIEL UTILISÉS
AL’ÉTRANGER
Le matériel d’insémination
comprend
deux éléments essentiels : une sonde et unrécipient
danslequel
se trouve le sperme.IT O
,
NIWA et KuDO( 194 8)
les associent en un seul instrument trèsoriginal.
Eneffet la sonde est constituée par un
cylindre
creux(diam.
20mm)
danslequel
semeut un
piston.
Le corps même de cetteseringue
est introduitprofondément
dansle
vagin
et le sperme estpoussé
par lapression
exercée par lepiston.
L’inconvé-nient
principal
de cetinstrument,
que nous avons utilisé pourprès
de 500 insémi-nations,
est sarigidité ;
même s’il estpratiquement
incassable(I,ucoflex),
ilrisque
de blesser la truie
quand
elles’agite.
Les
premières
sondesproposées
étaientégalement rigides puisque
constituées par un tube de verrelégèrement
coudé à son extrémité(3 hL oN&dquo;-kxoir
1934, GOETZE 1949, cité parHoH, 1956).
Les sondes actuellement utilisées sont, aucontraire, plus
ou moinssouples.
N
IWA
( 195 8) lui-même, emploie
maintenant une sonde en caoutchouc. Elle estouverte, non pas à son
extrémité,
mais par des pores situés à la base d’un apexqui prolonge
une olive en caoutchoucrigide, placée
là pourempêcher
le reflux.KVAS!NISKI et Ko:vvuKOVa
( 195 8)
ont conçu une sonde du mêmetype
mais dont l’olive estremplacée
par une bouleplus
grosse, en caoutchouc mousse ; cette sonde a unegaine métallique.
P OLG
E
( 195 6)
a décrit une sonderectiligne
en caoutchouc assezrigide ;
sonfort diamètre lui
permet
d’adhérerplus
ou moins étroitement à laparoi
duvagin.
Enfin le
système
du ballonnet a été très habilementaménagé
sur la sonde enplas- tique
de AAMDAL(rg5 7 ) :
à 2 centimètres de son extrémité se trouve undisque
amovible
qui, gonflé,
seprésente
comme un torre bouchant la lumièrevaginale.
Cette sonde a été utilisée avec succès pour des milliers d’inséminations.
La
légère pression
nécessaire pour fairepénétrer
le sperme dans les cornesutérines
peut
être obtenue de différentes manières : ou bien onpeut
créer cettepression
dans le
récipient qui
contient le sperme, ou bien onpeut
provoquer son écoule- ment pargravité
enplaçant
le flacon de sperme à une certaine hauteur au dessus dupoint
depénétration.
Plusieurstypes d’appareils
ont donc été conçus.Les
Japonais
aboutent la sonde à uneseringue
de verre de 100 ce. AAMDAL,se sert d’une
petite
bouteille en matièreplastique
trèssouple
de 50 ce., contenant exactement la dose de sperme dilué nécessaire pour une truie. Pour l’inséminationl’opérateur comprime
la bouteille avec sa main et la videcomplètement.
Cetteméthode offre de
grandes
commodités pour letransport
en mêmetemps
que de sérieusesgaranties d’hygiène.
Elleprésente cependant
l’inconvénient de ne per- mettre leréglage
de lapression
à exercerqu’en
fonction du début de reflux. Deplus,
comme laprécédente
et lasuivante,
elleoblige
l’inséminateur à suivre la truiechaque
foisqu’elle
sedéplace.
Avec le flacon
hermétique
de verre danslequel
Por,G! crée unepression
avecune
poire,
onpeut craindre,
si la sonde sedéplace,
de voir le flacon se vider en dehors du cervix.Une
pression plus
facilement contrôlablepeut
être obtenue par une dénivel- lation entre l’extrémité de la sonde et lerécipient
où se trouve le sperme. C’estle
système
dubock, classique
pour les lavements ou lesinjections vaginales, qu’ont
utilisé Mm,ovArrov et GOETZE. KVASNISKY
( 1959 )
utilise undispositif
de cetype
avec deux
récipients
et unepossibilité d’injecter
de l’airgrâce
à unepoire
de Richard-son.
L’inconvénient
de cetappareillage
est sacomplexité.
MATÉRIEL UTILISÉ
PAR NOUSLa sonde est en caoutchouc assez
dur ;
son diamètre( 20 mm)
etl’épaisseur
deses
parois (6 mm)
contribuent à lui donner de larigidité. Longue
de 45 cm, ellepeut pénétrer jusqu’au
col. Sonextrémité,
troncconique
sur unelongueur
de 35mm, estpercée
par un trou de q mm de diamètre. Un ballonnetgonflable
etamovible, placé
à 5ou 6 cm del’extrémité,
enserre la sonde sur unelongueur
de 8 cm, et formeun manchon de 35 mm de diamètre. Pour rendre le ballonnet moins
fragile,
on l’amoulé en feuille
anglaise
assezépaisse
enayant
soinqu’il
neprésente
aucunetension
quand
il estdégonflé.
Le
récipient
est un flacon àplasma classique gradué,
en verre « asolvex ». Onl’emploie
avec le bouchon decaoutchouc,
lacapsule métallique
à vis et l’étrier enplastique prévus
pour l’écoulementgoutte
àgoutte
duplasma.
Un tubeplonge
dansle fond pour
permettre
l’entrée de l’air. Ce matériel degrande
série est bon marché.Un tube de i mètre en
polythène (diamètre extérieur : 4 mm)
dequalité
médicaleest
placé
entre le flacon et la sonde. Il est relié au bouchon et à l’entrée de la sonde par un embout effilé en verreépais
ou enLucoflex (plastique rigide). L’emploi
d’untube calibré dans le circuit
permet
de limiter le débit.Ce matériel d’insémination est
complété
par un lienélastique
et unepince (type pince
àhémostase)
nécessaire pour maintenir la sonde enplace
dans levagin
en la rendant solidaire de la queue de la truie.
TECHNIQUE D’INSEMINATION
ARTIFICIELLEDans la
pratique
de l’inséminationartificielle,
la seuletechnique
de conser-vation du sperme utilisée actuellement en France est celle que nous avons décrite
avec I,. DAUZWR en
195 8.
Le dilueur de Van DWvtnRr! et SHARMA
( 1957 )
sansjaune
d’oeuf( 1 ) peut
êtrepréparé
à l’avance et conservé unesemaine,
à condition que lesantibiotiques
nesoient additionnés au dilueur
qu’au
début de lajournée
d’utilisation. Pour éviterun
jaunissement
de lasolution,
on a intérêt à chauffer très doucement entre40 0 C
et
70 0 C.
Dès que le dilueur est saturé de gaz
carbonique
à latempérature
de30 0 C,
onincorpore
lesantibiotiques, puis
onmélange
le dilueur et le spermefiltré,
volumeà volume.
Le sperme ainsi dilué est
réparti
enampoules représentant
chacune la dose (1
) Note : Compositon du dilueur pour i litre d’eau distillée : citrate trisodique r r H20, 24, 280 gr ; bicar- bonate de sodium, 2,1gr ; chlorure de potassium, o,4gr ; glucose anhydre, 3,o gr ; para- amino-phényl-sulfamide,
3 , o
gr;barbotage du C02 pendant io minutes (pH 6,; - 6,4).
Après barbotage, pénicilline r ooo ooo U. I. et streptomycine r gr.
de
spermatozoïdes
nécessaires pour une insémination artificielle(ampoule
de 30-40ou 50ce suivant la concentration du
sperme).
Les
ampoules
sontgarnies
entrempant
une extrémité dans lerécipient pendant
que l’autre est reliée à une
trompe
à eauqui
crée unelégère dépression ; après
scelle-ment fait au chalumeau
(butagaz,
lance« !Ypress
detype Bijoutier, sans oxygène),
elles sont
étiquetées
et laissées à latempérature
ambiantejusqu’à
ce que leurcontenu se trouve lui aussi à cette
température.
Enfin on lesimmerge
dans unbac d’eau à
15 °C
où elles sont stockées.Pour obtenir une
température
absolument constante de15 °C,
onplace
le bacdans un
réfrigérateur réglé
à unetempérature
inférieure ài 5!C
et on maintient à15
0 la
température
de l’eau au moyen d’une résistance de 500 watts reliée à unthermomètre de contact au III0e de
degré
C. Ensuite lesampoules
sonttransportées
par les inséminateurs dans de
grandes
bouteilles thermos contenant de l’eau à15 °.
Pour les
expéditions
àlongue
distance nous avons utilisé des boîtes en matériauxtrès
légers (Frigolit)
danslesquelles
lesampoules
se trouvaient au contact de flaconsen
plastique
contenant de l’acideacétique congelé (température
de cristallisationl
6,6°C ;
chaleurlatente,
43,2calories).
Le dilueur
qui
servira à la dilutionextemporanée
est le même que celuiqui
a été
employé
pour lapremière dilution,
mais il ne contient pas de gazcarbonique ;
il est
transporté
dans des thermos à latempérature
de30 0 C,
ceci afin depermettre
un réchauffement
partiel
du sperme avant l’insémination.Au moment même de
l’insémination, après
avoir vidé le contenu del’ampoule
dans le flacon à
plasma,
l’inséminateur y verse doucement le dilueurjusqu’à
la gra-duation 250.
L’opérateur
introduit ensuite dans levagin
la sondeaprès
l’avoir mouillée avec un peu dedilueur ; lorsqu’elle
bute sur lespremières
tubérosités ducol,
il la recule d’un demi centimètre afin dedégager
l’ouverture. Il fixe alors la sonde à la base de la queue au moyen del’élastique
et de lapince, puis gonfle
trèslégèrement
leballon;
un excès de
gonflage
estnuisible,
car il provoque une réaction de défense de la truie.La sonde est ensuite reliée par le tube en
plastique
au flacon que l’inséminateur tiendra à la hauteur de sapoitrine pendant
toute l’insémination.Ces
opérations
ne nécessitent aucune contention de latruie,
pasplus
quel’emploi
d’une cage, contrairement auxtechniques indiquées
par BONADONNA( 1940
)
ou LlEBENBERG( I952 ) :
elles sont réalisées sans isoler la truie de ses com-pagnes. Même
lorsque
la truie estagitée,
la sonde reste normalement enplace.
De même il est inutile de soulever l’arrière train de la truie avec un
palan
GoETzE, 1949 )
pour obtenir un écoulementrégulier
du sperme.Quant
à lapratique qui
consiste à obstruer la vulve avec un morceau de coton en find’opération,
elle est
illusoire,
car le spermequi
reflue dans levagin
a très peu de chance depénétrer
à nouveau dans l’utérus.I,’avantage
de latechnique
d’insémination artificielle pargravité
tient essen-tiellement à la
possibilité
d’utiliser unepression faible,
insuffisante pour provoquer l’écoulement forcé du sperme et son refluxquand
le col et l’utérus secontractent,
mais tellecependant qu’elle
assure son passage dans l’utéruspendant
lesphases
derelaxation du col.
Au cours de
l’insémination,
la durée del’opération,
comme l’allure de la courbed’écoulement,
reflètent alors la réaction du tractusgénital
de la truie. Aussi les avons-nous étudiées sur un certain nombre de truies.DURÉE DE I,’INSÉMINATION
Une
pression
de 40 cm d’eau étant suffisante pourl’insémination,
nous l’avons choisie pourenregistrer
la vitesse d’écoulement. Nous avons utilisépendant
nosmesures un tube calibré
(diamètre :
1,33mm) permettant
l’écoulement de 250 cm3 de sperme en i minute 40secondes,
c’est-à-dire untemps
inférieur à la duréed’éja-
culation d’un même volume
pendant
la collecte du sperme.I,’enregistrement
desquantités
deliquide
écoulé en maintenant le niveausupérieur
du
liquide
à hauteur constante, apermis,
par lecture toutes les 10secondes,
d’éta- blir des courbes de vitesse depénétration pendant
l’inséminationartificielle ;
troissont donnés à titre
d’exemple
à lafigure
2. Ellescomprennent
presquetoujours
un ou
plusieurs paliers
reliés par deslignes
depente
voisines de cellecorrespondant
à l’écoulement libre du tube calibré.
On a noté la durée totale de l’écoulement dans
plus
de 250 cas : sur deux lots de14 6
et 133 inséminations faitesrespectivement
chez les éleveurs et enporcherie expérimentale,
la durée moyenne pour l’introduction de 250 ce de sperme a été de 6 minutes 52 secondes et 5 minutes 57 secondes.Sur le lot de
14 6
inséminations(tableau 1 ),
52 p. 100des inséminations ont unedurée
comprise
entre 4 et 7 minutes et seulement 12 p. 100prennent plus
de 10mi-nutes
(jusqu’à
14minutes) ;
la vitesse depénétration
sembleplus grande
pour les truiesqui
ontdéjà porté
que pour les truiesnullipares (6
minutes 39secondes sur100 inséminations
contre minutes
22 secondes sur4 6 inséminations) mais,
enréalité,
c’est seulementlorsque
les truies montrent uncomportement
différent ducomportement typique
de l’oestrus(truies plus
ou moinsagitées),
que l’introduc- tion du sperme estplus rapide
chez les vieilles truies que chez lesjeunes
truies.Dans le cas
contraire,
la durée de l’insémination est la même pour lesnullipares
etles autres, soit 6 minutes i3 secondes et 6 minutes 20secondes. En tout cas, on enre-
gistre
une relation étroite entre la durée de l’insémination et lecomportement.
Dans le lot de 133 inséminations
pratiquées
sur desjeunes
truies dont leschaleurs étaient
contrôlées,
on a classé les truies suivant le moment de l’oestrus où l’insémination artificielle a étéopérée (tableau 2 ). L’insémination
estplus rapide quand
elle a lieu dans les trentepremières
heures de l’cxstrus.Ainsi,
avec cettetechnique
et cematériel,
ou nepeut espérer pratiquer
desinséminations très
rapides
comme dans lesespèces
à insémination naturelle intra-vaginale,
mais il n’est pasimpossible
que la durée de la stimulationproduite
lors del’insémination ait un effet sur les contractions des cornes
utérines,
donc sur lesmouvements du sperme et
peut
être sur la manière dont lesspermatozoïdes
attein-dront la
jonction utéro-tubaire,
leur lieu destockage (DU
MESNH, Du BUISSONet
DAUZI!R, I9 jj).
Le
temps
nécessaire àl’insémination, compris
habituellement entre 5 et 10minutes,
ne constituecependant
pas un élémentsusceptible
de fairerejeter
cettetechnique.
RÉSULTATS
OBTENUS AVEC CETTEMÉTHODE
Que peut-on
attendre de cette méthode? Nous avonsdéjà publié
un certainnombre de résultats
d’expériences
faites au laboratoire ou chez les éleveurs(DU
M ESN i
L Du BmssoV et
D AUZI E R , Ic!5!-I9!q).
Les résultats suivants
représentent
ceux que l’onpeut
obtenir destechniques
décrites dans les conditions
pratiques ( 1 ).
Toutes les mises bas ont été
enregistrées après
une visite faite par l’insémi- nateur 4 à 5 moisaprès chaque
insémination artificielle. Bienqu’environ
5 p. 100 (’) Toutes les inséminations ont été réalisées par les soins de la Coopérative Agricole d’Insémination Arti- ficielle et d’Amélioration du Cheptel du Finistère et des Côtes du Nord. Nous remercions particulièrement leDocteur Jo:!D!T, directeur, pour sa collaboration si bienveillante et si efhcace, et Messieurs TROIVILLEet LE- BORGNE, pour leur importante participation à ce travail.
des truies
puissent
être considéréesaprès enquête
commestériles,
aucune insémi- nation n’a étéannulée ;
les chiffrespubliés
sont doncrapportés
au nombre total d’inséminationspratiquées.
Les inséminations ont été réalisées sur 5 cantons par des inséminateursqui opèrent
habituellement sur des vaches.Les inséminations ont commencé en février
195 8 ; beaucoup
d’éleveurs uti- lisaient alors l’inséminationporcine
pour lapremière
fois. Aussi les résultats ont-ils été très faibles( 3 6,8
p. 100, 32,7 p.100 ) jusqu’au
jeravril 1959(tableau 3).
Depuis
cettedate,
les résultats se sonttoujours
améliorés et l’on a atteint55 ,6
p.100
pour le quatrième
trimestre 1959( 1 ). Mais,
bien que l’on aitpris
toutesprécautions
utiles pour conserver et utiliser le sperme et le dilueur à
température invariable,
on a
constaté,
comme l’annéeprécédente,
une chute de 6 p. 100 durant les mois d’hiver( 1e r
trimestreig6o).
Nous ne savons pas si ces variations sont fortuitesou si elles sont véritablement liées à la
saison,
soit par action sur le sperme au moment del’insémination,
soit par une baisse de fécondité.Sur
433 8
inséminationsconsécutives,
lepourcentage
de mise basaprès
une insémination est de 51,3 p. 100(tableau q.).
I,e
jour
de la collecte et le lendemain lepourcentage
s’élèverespectivement
à53,4 p. 100 et 51,2 p. 100
(différence
nonsignificative,
X2 =x,8z). Après 4 8
heures(J 2 )
lepourcentage
estplus
faible(q.6, 7
p.100 ),
mais il n’estsignificativement
différent que de celui du
jour
0(X 2 = 9 , 47 ). Après
72 heures(j 3 )
etjusqu’à
6jours,
le
pourcentage
reste sensiblementidentique : q.6, 7
et 45,4 p. 100. Mais le nombre d’inséminations àpartir
du 3ejour
n’est pas suffisant pour en tirer une conclu- sion formelle.En tout cas, l’abaissement du
pouvoir
fécondant du sperme au début de saconservation est assez faible pour
permettre
son utilisationpendant
3jours
etéviter,
dans lapratique,
legaspillage.
Les variations dans les résultats en fonction des antécédents de
reproduction
des truies
(q. 7 ,5
et54 , 17 )
confirment les chiffresdéjà publiés
parplusieurs
auteurs et( i
)
Durant les zeme et 3eme trimestre r96o, on a enregistré, dans l’un des sous-centre, un taux de mise bas de 58,8 sur r660 inséminations.par nous-mêmes
après
utilisation d’autres matériels et méthodes.Malgré
les diffé-rences de taille des organes
génitaux,
nous utilisons la même sonde et le même vo-lume de
liquide ;
il n’est pasimpossible
que l’on aitavantage
àréduire,
pour lesprimipares,
le diamètre de la sonde et le volume du sperme diluéinjecté.
Enfin,
lecomportement
de la truie au moment de l’intervention(tableau 5) joue
un rôlecapital
dans la réussite de l’insémination(68,6
p. 100 chez les truiesmultipares
trèscalmes) ;
ceci confirmeégalement
nos résultats antérieurs obtenuscependant
dans des conditionstechniques
très différentes(DU
MESNIL Du BUISSONet
D AUZIER , zg 5 g),
de même que ceux de MADDEN(1959
eti96o).
Le nombre de
porcelets
parportée (tableau 6) peut
être considéré comme nor-mal,
si l’on tientcompte
du fait que les truies inséminées sont, laplupart
dutemps
issues de croisement. Ainsi les truies detype Normand,
ont un nombre de porce- lets relativement fort pour leur race et inversement les truies «Large
White »qui
ont souvent dans leurs ascendants des éléments de la race
Normande,
moins pro-lifique,
montrent desportées
en moyennelégèrement
inférieures au standard de la race.Il est du reste
probable qu’un
abaissement du nombre desspermatozoïdes
par dose provoque une diminution du nombre desporcelets
à la naissance(DU
MESNILDu
BUISSON, 10 61).
En
conclusion,
si le matérielutilisé,
enpolytène
et encaoutchouc, présente
l’inconvénient d’être difficile à
nettoyer
et àaseptiser,
la nature-même de ce maté-riel,
de la sonde notamment, constitue un élément desécurité ;
elle met l’insémi-nateur à l’abri de toute manoeuvre
dangereuse
pour latruie ;
en outre, la liaisonsouple
entre lerécipient
et la sonde luiépargnent
lafatigue
due à lapoursuite
decertaines truies
pendant l’opération
et évite à peuprès complètement
le refluxdu sperme dilué. De
plus,
letransport
du sperme enampoule
scelléeimmergée
le
protège
contre lapollution
et les variations detempérature.
Cette méthode est donc très sure : son utilisationpendant
2 ans dans lapratique,
avec contrôle des résultats à la naissance semble lui conférer un certainavantage
sur les autres tech-niques
utilisables à l’heure actuelle.Reçu
en novembre 1960.SUMMARY
THE MATERIAL AND TECHNIQUE OF ARTIFICIAL INSEMINATION IN THE PIG USED IN FRANCE.
RESULTS OBTAINED.
The
technique
of insemination described here is based on theprinciple
of flowby gravity
of thesemen. It has been
applied
to some 10 ooo sows in the field. The timerequired
for an inseminationdepends
on the cervical and uterine contractions of the individual sow. In 52 p. 100 of cases, the timerequired
to inseminate z!o cc of semen is 4-7 minutes. The duration of the insemination is least in the first half of (estrus and inperfectly quiet
sows.The material used consists of a
rigid
rubber catheter( 20
mmdiameter)
surrounded at one endby
an inflatable balloon(8
cmlong,
35mmdiameter).
The catheter is connected to a bottle of the«
plasma
bottle o typecontaining
the sementhrough
a i-meterlong polythene tubing ;
the bottleis held 40cm above the sow’s back. The rubber catheter is attached to the tail
by
an elastic band.The semen is
prediluted,
thenpreserved
ati j°C
in sealed vials under carbon dioxideaccording
to the
technique
described earlierby
DAnzILR andmyself.
The semen is diluted a second timejust
before use.
The results given in the
following
areexpressed
as the percentage of checkedfarrowings
aftera
single
insemination -- ;i.3 per 100 of 4,438 inseminations have thus been found successful. Nosignificant
difference was found when the results recorded for semen used on theday
of collection(0)
werecompared
with the results obtained for semen used theday
after (J l )
- 662A. I. carried put onday .T2
gave a rate of success of 46.7p. roo while 107 A. I. on day J3also gave 46.7p. 100. For thesubsequent days
J4, J5, Js the rate of successgiven by
atotal of 33inseminations was 45.4 p.10 0.
Great differences appear in the rate of success when the behaviour of the sows at the time of insemination is taken iuto consideration. Thus in 871sows recorded as « very
quiet by
the insemi- nator, the rate of success amounts to 63.8 p. roo.The litter sizes obtained were those considered normal for the
particular
breeds used,namely
8.72on the average for the Kormande and 9.,;! for the
Large
White.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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