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Texte intégral

(1)

INFLUENCE DE LA SUPPLÉMENTATION DES PROTÉINES

DE BLÉ PAR DES DOSES CROISSANTES DE LYSINE

SUR LA TENEUR EN ACIDES AMINÉS LIBRES DU SANG

ET DU MUSCLE DU RAT EN CROISSANCE

M. PAWLAK, R. PION

Monique

ALLEZ, G. BAYLE J. LEROUX Laboratoire

d’Études

des Métabolismes,

Centre de Recherches

zootechniques et

vétérinaires, 63 - Theix

près

Clermont-Ferrand Institut national de la Recherche

agronomique

SOMMAIRE

De

jeunes

rats, pesant 100g au début de

l’expérience, reçoivent pendant

deux semaines, des ra-

tions

isoénergétiques

et isoazotées, dont la seule source de

protéine

est du blé, additionné de

lysine,

thréonine,

tryptophane

et méthionine, de telle manière que tous les besoins des animaux soient cou- verts à

l’exception

du besoin en

lysine.

Le taux de

lysine

est variable et échelonné de 30 p. 100

(blé

sans

lysine additionnelle)

à 200p. 100 du besoin

théorique.

Des

gains

de

poids

moyens de

5 ,8

à

7 , 25

g par

jour

sont obtenus dans tous les cas où les besoins en

lysine

des animaux sont satisfaits. La teneur en

lysine

libre du sang augmente avec la teneur en

lysine

de la ration, et l’accroissement est

particulièrement

net

lorsque

le taux de

lysine

alimentaire

dépasse

le besoin.

Une

augmentation

similaire, mais

beaucoup plus marquée,

est observée dans le cas du muscle : la teneur en

lysine

libre des muscles des rats

qui

ont consommé la ration la

plus

riche en

lysine

est

égale

à 27fois celle des muscles des animaux ayant consommé le blé non

supplémenté

en

lysine,

alors

que

les valeurs les

plus

élevées observées dans le sang ne sont que 7 fois

supérieures

aux

plus

faibles.

INTRODUCTION

Les

acides aminés libres du sang constituent la

principale

forme de

transport

des

produits

de la

digestion

des matières azotées

alimentaires,

et leurs teneurs traduisent

l’équilibre

entre les

apports

et les besoins. Plusieurs auteurs, et en

particulier L ON -

GENECKER et HAUSE

(1959)

chez le

Chien, MORRISSON,

MIDDI,ETON et MCI,AUGHI,AN

(1 9 6 1

)

chez le

Rat,

ZiMMERMANet SCOTT

(r 9 65)

chez le

Poulet,

ont mis en évidence une

(2)

relation entre la

composition

en acides aminés libres du

plasma sanguin

et la compo- sition des matières azotées

ingérées.

Or,

il y a

également

un

équilibre

entre

apport

et utilisation au niveau des tissus consommateurs d’acides

aminés,

et en

particulier

du

muscle, qui

constitue la masse

azotée la

plus importante

de

l’organisme,

et est le

siège,

en

période

de

croissance,

d’une

synthèse protéique

intense. De

plus,

HARPER et ROGERS

( 19 65)

ont constaté chez le Rat que

des déséquilibres

en

acides

aminés modifiaient

plus

les teneurs en acides ami- nés libres du muscle que celles

du

sang.

Aussi

avons-nous

entrepris l’étude comparative

de

l’influence

de la

composition

des

protéines alimentaires

sur la

composition

en acides aminés

libres

du sang et du

muscle chez le Rat en croissance.

Après

avoir

constaté,

dans une

première expérience,

!PAWI,AK

et

PION, 19 67) qu’une

forte carence en

lysine

modifiait

beaucoup plus

la

teneur en

lysine

du muscle que celle du sang, nous avons cherché à déterminer dans la

présente expérience

l’influence de doses croissantes de

lysine,

allant d’une forte

carence à un

excès,

sur la teneur en acides aminés libres de ces tissus.

MATÉRIEL

ET

MÉTHODES

i. Animaux

Des rats mâles de souche Wistay, élevés dans des locaux éclairés de 6 h à 18 h, maintenus à 22° et de

degré hygrométrique

contrôlé

(6 0

p.

100 ), reçoivent

un

régime

standard

depuis

le sevrage

jusqu’à

ce

qu’ils atteignent

un

poids

de 100à I Io g

soit pendant

io à

12 jours.

Ils sont alors

répartis en lots

de 8 dont les

poids

moyens ne diffèrent pas les uns des autres de

plus

de 2g.

Ils sont élevés en cages individuelles et

reçoivent

à volonté les rations

expérimentales

sous forme

semi-liquide pendant

2semaines. Les consommations sont mesurées

chaque jour,

et la croissance est contrôlée par

pesée

tous les 2

jours.

Les différents lots ont été

répartis

en quatre

expériences (tabl . 5 )

effectuées à des

époques

différentes.

2 . Régirrzes

Ils sont à base de blé de deux variétés différentes, ayant subi une conservation de durée variable

après

la récolte

(tabl. i),

additionné de minéraux et de vitamines

(tabl.

2et

3 )

et

supplémenté

en DL- méthionine,

L-tryptophane

et L-thréonine

(tabl. 4 ),

ainsi que par des doses de

L-lysine

variables

selon les lots

(tabl. 5 ).

Le taux

protéique

de la ration est voisin de iz p. 10°;

l’équilibre énergétique (

4 50

o

kilocalories par

kg

de matière

sèche)

est assuré par addition d’amidon de maïs et d’huile d’ara- chide en modifiant les

proportions

d’amidon de maïs et d’huile d’arachide.

(3)
(4)
(5)

3

. Prélèvement des échantillons

En fin de

période expérimentale,

les rats sont abattus le matin entre 10et 12h sans avoir subi

de

jeûne préalable.

Le sang carotide est

prélevé

sous anesthésie à l’éther et recueilli directement dans sept fois son volume d’éthanol froid

(― io o ).

Les muscles des membres

postérieurs

sont

disséqués

et

placés

immédiatement dans l’azote

liquide.

Les

prélèvements correspondant

à l’ensemble des animaux de

chaque

lot sont

regroupés

pour l’ana-

lyse.

Les échantillons sont conservés à-20°C.

4

. Extractions

a)

Acides aminés libres des sangs.

L’agent

d’extraction est l’éthanol 84p. 100utilisé à froid. Une

quantité

connue de norleucine est

ajoutée

à l’échantillon afin de contrôler le caractère

quantitatif

des différentes

opérations.

La mise

en

présence

des

composés

à extraire et du solvant est effectuée par

broyage (quatre

fois i

mn)

au Wa-

ring

Blendor. Les pots sont refroidis entre deux

broyages

successifs.

Les extraits sont

séparés

du résidu par

centrifugation

à froid

( 4

500

g).

Le résidu est

repris

et

extrait à nouveau, et l’ensemble des

manipulations

est

répété quatre

fois. Les différents extraits

(70

0

à 800ml pour 20à 30g de sang

frais)

obtenus sont

regroupés,

amenés à un

pH compris

entre

3

et 4par addition d’acide

acétique glacial

et

purifiés

par passage sur

échangeurs

de cations

(Amberlite

IR

120 )

sous forme II+

qui

fixe les acides aminés et amides et les cations minéraux.

Les

composés

non retenus sont éliminés par

lavage

à l’eau

bidistillée, puis

la

majorité

des acides

aminés et amides sont élués par une solution

d’ammoniaque

2N

( 1 , 5

fois le volume de

la résine)

suivie d’un

rinçage

par un

égal

volume d’eau bidistillée. Les

plus

fortement retenus sont élués par une solu- tion

d’ammoniaque

4 N

( 3

fois le volume de la

résine)

suivie d’un

rinçage

à l’eau bidistillée.

Les extraits sont

mélangés

et l’ammoniac est éliminé par

évaporation

sous vide

(source chaude

3

8°, source froide -

20 °).

Ils sont alors concentrés et

repris

par un volume connu de tampon citrate

pH

2,2en vue du

dosage

des acides aminés par

chromatographie

sur colonne.

b)

Acides aminés libres des muscles.

Les échantillons additionnés de norleucine sont extraits par l’acide

picrique

à i p. 100

(TA LLA N,

M

OOREet STEIN,

1954 ),

selon une

technique d’épuisements

successifs similaire à celle

employée

pour l’extraction des acides aminés libres des sangs. Le volume total des extraits est de 600à 700 ml pour 4

0à 50 g de muscle frais.

L’acide

picrique

est éliminé par passage des extraits sur une colonne de résine

échangeuse

d’anions Dowex 2 X

8 ( 5 o

à 100

mesh).

Les acides aminés ne sont pas retenus sur cette résine et sont recueillis dans l’effluent,

qui

est concentré par

évaporation

sous vide. L’échantillon est ensuite trai -

(M OORE

et STEIN,

195 8),

de manière à éliminer l’interférence du

glutathion

dans le fractionnement des acides aminés,

puis ajusté

à un volume connu à l’aide de tampon citrate

pH

2,2en vue du

dosage.

5

.

Séparation

et

dosage

des acides aminés.

Ils sont

séparés

et dosés sur

appareil automatique (S PAC xntArr,

MOOREet STEIN,

195 8).

Les acides

aminés acides et neutres sont séparés en 15 h sur une colonne de 140 x o,g cm de résine AMINEX

Q

150

S

(Bio

Rad

Laboratories)

maintenue à

5 o o C,

au moyen de tampons citrates de sodium

pH

3,25 et 4,25

(MOORE,

SPACKMAN et STEIN,

195 8).

Le débit utilisé est de 45 ml par heure, et le

changement

de tampon est

effectué 7 h 15

mn

après

le début de l’élution.

Les acides aminés

basiques, l’ammoniac,

l’ansérine et la carnosine sont

séparés

en 7 h sur une colonne de 25 X 0,9cm de résine XX 93730

0 (Phoenix

Précision

Instrument).

L’élution est effectuée d’abord à 40° avec du tampon citrate 0,35 N

pH

4,26

jusqu’à

la sortie

de l’ansérine,

puis

à 50° avec du tampon citrate 0,35 N

pH

5,28. Le

débit

du tampon est de 50ml par heure.

Le mode de fractionnement utilisé pour les acides aminés acides et neutres ne permet pas de sé- parer la sérine de la

glutamine,

et la

proline

de la citrulline.

RÉSULTATS

I,es

différents

essais de

supplémentation

des

régimes

à base de blé par la

lysine

ont été

réalisés

en

quatre expériences,

dont nous

analyserons séparément

les résultats.

(6)

1

. Croissance et eonsommation

(tabl. 5 )

Expérience

I. Les taux de

lysine

utilisés sont tous inférieurs aux besoins de l’animal.

L’importante différence

de

croissance (plus

de 35 p.

1 00 )

observée entre les lots m

et 12 est

obtenue

sans

augmentation importante

de la consommation d’aliment. Les doses de

lysine supplémentaires

dans les

régimes consommés

par les animaux des lots

r3

et 14n’entraînent

qu’une

très

faible augmentation

de croissance. En

revanche,

les consommations

alimentaires

sont

légèrement diminuées (respectivement

de

4 à 8 p.

ioo),

et l’indice de

consommation

est amélioré.

Expérience

II. - Les croissances obtenues sont, à taux de

lysine égal,

un peu

supé-

rieures à

celles

de

l’expérience précédente.

Les taux de

supplémentation

les

plus élevés, choisis

l’un pour satisfaire

largement

les besoins du

Rat,

et l’autre pour lui appor- ter un net

excès,

entraînent une

augmentation

de

croissance,

au

prix

d’un

léger

accroissement de la consommation.

L’amélioration importante

de la croissance

(qui

est presque

doublée) permise

par l’addition au blé de

2 , 1 6

g de

lysine

est obtenue avec une

augmentation

relative-

ment faible de la

consommation (de l’ordre

de 4,5 p.

100 ).

Expérience

III. - Dans cette

expérience,

les deux taux de

lysine

alimentaire les

plus

faibles

correspondent

sensiblement

à

la satisfaction du

besoin,

tandis que les deux taux

supérieurs correspondent

à un excès :

les

croissances

obtenues

sont toutes

élevées.

La croissance tend à

augmenter plus

vite que la

consommation.

(7)

Expérience

IV. -Un excès de

lysine

alimentaire

(environ

deux fois le

besoin)

a été com-

’ paré

à un

régime théoriquement équilibré.

Les croissances obtenues dans les deux

cas sont voisines de celles

qui

avaient été observées dans

l’expérience

I.

2

.

Composition

en acides aminés libres du

sang et

du muscle

(tabl.

6 à

9 )

Certains

composés azotés, qui

ne

figurent

pas sur les tableaux de

résultats,

sont

présents

dans les tissus

analysés.

C’est le cas notamment de la

taurine,

de lacarnosine et de

l’ansérine,

que l’on trouve dans les muscles en

quantités beaucoup plus impor-

tantes que les acides aminés. I,a

proline,

la

citrulline,

et, en faible

proportion,

la cys- tine sont

présentes

dans les deux

tissus,

mais n’ont pas été dosées

quantitativement.

Composition comparée

des tissus

sanguins et

musculaires.

La teneur en acides aminés libres et amides libres totaux des muscles des animaux recevant un

régime équilibré

est environ dix fois

plus

élevée que celle des sangs cor-

respondants.

Cette différence est

due,

en

majeure partie,

à la

présence

dans le muscle

de

quantités importantes

de

glycine,

ainsi que d’acide

aspartique,

d’acide

glutamique

et

d’alanine,

de

glutamine

et de sérine. Les différences observées dans le cas des acides aminés

indispensables

sont

beaucoup plus faibles,

et ne concernent que certains d’entre

eux : la

thréonine, l’histidine,

la

lysine et,

à un moindre

degré, l’arginine.

(8)
(9)

Influence

de la teneur en

lysine

de la ration.

Lysine (fig. i).

La teneur en

lysine

libre du

sang augmente proportionnellement

à celle de l’ali-

ment,

lorsque

cette

dernière

passe

de

2,g

(blé non supplémenté) à 8, 5 g par kg

de matière

sèche

ingérée.

Une

augmentation supplémentaire

de 10p. 100 de la teneur en

lysine

de l’aliment entraîne une

augmentation

de 30 p. ioo environ de la concentration de cet acide aminé dans le sang. La courbe de concentration semble

présenter

ensuite un

plateau, redevient

à nouveau ascendante

lorsque

la dose de

lysine

alimentaire passe de 11,7 à 12,5 g par

kg

d’aliment sec,

puis

atteint un nouveau

plateau

au-dessus de

ce taux.

Les

différences

de concentration

observées

au niveau du tissu musculaire sont

beaucoup plus

nettes ; les teneurs

augmentent graduellement

pour les

plus

faibles

taux de

supplémentation

et sont 6 fois

plus

élevées chez les animaux

ayant

reçu une ration contenant

8, 5

g de

lysine

par

kg

d’aliment sec que chez ceux

qui

ont

ingéré

le

blé non

supplémenté

en

lysine.

Une addition

supplémentaire

de

lysine (g, 3

au lieu de

8,

5

g par

kg

de matière sèche

ingérée)

entraîne une

augmentation

brutale de la teneur

du muscle

qui

est doublée. Des

quantités plus

élevées

comprises

entre 9,3et ii,7g par

kg

n’entraînent

plus d’augmentation

de la teneur en

lysine

libre du muscle. Celles-

ci se manifestent à nouveau pour

des supplémentations plus importantes.

(10)

Il y a donc un

parallélisme

entre les

phénomènes

observés au niveau du sang et

au niveau du

muscle,

mais

l’amplitude

des variations est

beaucoup plus importante

dans le cas de ce dernier. Les concentrations en

lysine

libre du muscle et du sang des rats recevant la

plus

forte

supplémentation

sont

respectivement

28 fois et 7fois

plus

élevées que celles des animaux

qui

consomment le

régime

le

plus

pauvre en cet acide

aminé,

ce

qui

semble

indiquer qu’il

y a une accumulation

importante

de

lysine

dans

le muscle.

Thréonine.

Elle a été

apportée

dans les rations en

quantité légèrement supérieure

à l’estima-

tion du besoin du Rat

(no

p.

ioo),

de manière à ce que celui-ci soit certainement satis- fait. Les teneurs en thréonine du sang et du muscle des animaux consommant les ra-

tions déficientes en

lysine

sont très

élevées,

et traduisent une certaine accumulation de cet acide

aminé,

dont l’utilisation par les tissus est limitée par la faible

quantité

de

lysine qui

est mise à leur

disposition.

Elles tendent à diminuer avec la

supplémen-

tation en

lysine

des

rations,

en

particulier

dans le cas du muscle. Toutes les teneurs en thréonine observées aussi bien dans le sang que dans le muscle au cours de

l’expé-

rience I et IV sont inférieures à celles

qui

ont été mesurées pour les autres lots.

Autres acides aminés.

Il ne semble pas que l’influence de la teneur en

lysine

de la ration ait d’influence très nette sur les concentrations dans les tissus

sanguins

et musculaires des autres acides aminés

indispensables ;

il en est de même dans la

majorité

des cas des acides

aminés non

indispensables.

DISCUSSION

Méthodologie

Choix de la

période expérimentale.

La

période choisie,

dans la

phase prépubertaire

de la

croissance,

est caractérisée par une

synthèse protéique intense,

favorable à l’étude de l’utilisation des acides ami-

nés,

et à la mise en évidence des carences et des

déséquilibres

éventuels. Le

poids

des

animaux au début de

l’expérience

est suffisant pour leur

permettre

de

supporter

sans

trop

de

dommages des

carences alimentaires relativement

importantes,

et de consom-

mer la ration

expérimentale

en

quantité

suffisante pour que l’on

puisse

en mesurer

effectivement les effets.

La durée de

l’expérience

est suffisamment

longue

pour éliminer l’influence du

changement

de

régime, qui

n’influe sur la consommation que

pendant

les trois

premiers jours.

*

Composition

des

régimes.

Ils ont été établis de manière à assurer, dans l’état actuel de nos

connaissances,

la couverture des besoins des animaux sans excès

notables,

à

l’exception

du besoin

en

lysine,

et leur

ingestion

a assuré des croissances élevées pour tous les lots dont les rations n’étaient pas

trop

fortement carencées en

lysine.

Les estimations des besoins

en acides aminés utilisées sont celles de RANHOTRA et

J OHNSON (i 9 65) correspondant

à des vitesses de croissance

élevées.

(11)

Prélèvements. , HI

LL et OLSEN

( 19 6 3 ),

confirmant des travaux

antérieurs,

ont montré chez le Poulet

qu’un jeûne

de 12à

4 8

heures entraînait une modification

importante

des te-

neurs en acides aminés libres du

plasma, et,

en

particulier,

une accumulation de

lysine

et de thréonine.

Aussi,

dans cette

expérience,

les rats,

qui

avaient constamment de la nourriture à leur

disposition,

et n’étaient pas astreints à des repas, n’ont-ils pas subi de

jeûne

avant les

prélèvements.

Ils ont été sacrifiés entre 10et 12heures du

matin, après

avoir pu s’alimenter normalement

pendant

la

journée

et la nuit

précédente.

Conservation des échantillons et extractions.

Les

dosages

ont été effectués sur le sang total pour les raisons

qui

ont été

exposées précédemment (PION,

FAUCONNEAU et

R!x!.T, i 9 6 4 ). I,es

muscles

prélevés

ont été

choisis en fonction de leur taille et de leur facilité de

prélèvement qui permettent

une fixation

rapide

des échantillons par

congélation

dans l’azote

liquide.

Les extraits

alcooliques

obtenus à

partir

des sangs se conservent très facilement à -

r5!C ;

les muscles

congelés

nécessitent

plus

de

précautions :

une

décongélation

accidentelle de courte durée modifie fortement leurs teneurs en acides aminés libres.

Nous avons constaté

qu’une décongélation

d’une demi-heure

pouvait multiplier

les

teneurs en acides aminés libres par 2 ou 3.

Aussi,

les échantillons ont-ils été maintenus

congelés

et à basse

température jusqu’au

moment où ils ont été

broyés

dans l’acide

picrique.

Les teneurs en acides aminés de ces extraits

picriques

sont

identiques,

aux

erreurs

expérimentales près,

pour la

plupart

des acides

aminés,

et, en

particulier,

pour tous les acides aminés

indispensables dosés,

à celles que l’on

peut

observer dans les extraits

alcooliques

obtenus à

partir

des mêmes échantillons. La

technique d’épuise-

ments successifs

présente

une bonne

sécurité, puisque près

de 90 p. ioo des acides aminés se trouvent dans le

premier

extrait.

Résultats Croissance.

Les

augmentations

de croissance obtenues par l’addition au blé de doses crois- santes de

lysine

n’ont été

accompagnées

que de faibles

augmentations

de consomma-

tion,

et

même,

pour les taux les

plus

élevés utilisés dans

l’expérience I,

d’une baisse

de consommation. La

supplémentation

se traduit donc par une amélioration de .la transformation de

l’aliment

en tissus

animaux,

et n’intervient que faiblement sur

la consommation. Ce fait, qui

semble être en contradiction avec

l’augmentation

de

la

quantité d’aliment ingérée généralement

associée à la

supplémentation

en

lysine,

est

probablement

à ce que la consommation de ceux de nos

animaux,

dont la ration était la

plus carencée,

était

déjà

très élevée.

Des croissances de 5,7à 6 g par

jour

ont été obtenues avec des rations ne conte- nant que 5,5 g de

lysine

par gramme de matière sèche ce

qui

laisse supposer que la

lysine

alimentaire est utilisée

plus économiquement

chez les animaux

carencés,

ou que les tissus

synthétisés

par ces animaux contiennent moins de

lysine.

Ce dernier fait

pourrait

être le corollaire de

l’augmentation

de

l’incorporation

de thréonine dans les

protéines,

constatée par VOSMDAet al.

(i 9 66),

chez des animaux dont la ration com-

portait

un

large

excès de thréonine.

Le fait que nous

n’ayons

pas constaté de diminution de la croissance chez les animaux dont les rations

comportaient

un excès de

lysine

n’est pas en contradiction

(12)

avec les baisses notables observées par de nombreux

auteurs,

et en

particulier

par

RA

T,

BOUFFAULTet

JACQUOT ( 195 6),

car les doses utilisées par ces derniers étaient

beaucoup plus

fortes que les nôtres. Il

est,

en

revanche,

en désaccord avec les observa- tions de ZI!R!AN et SCOTT

( 19 6 5 ), qui

ont observé dans des

conditions

voisines

des nôtres une diminution de croissance de 20p. ioo chez le Poulet.

Les consommations alimentaires et les croissances observées au cours des

expé-

riences I et IV sont

plus

faibles que celles

qui

ont été obtenues pour des lots compa- rables au cours des

expériences

II et III. Ces différences sont

peut-être

dues à la nature du blé

utilisé, qui

avait été conservé un an à la

température

ambiante dans le cas des

expériences

I et IV.

Teneur en acides aminés libres du

sang et

du muscle.

Lysine.

Le

changement

de

pente

des courbes de concentration observé aussi bien dans le cas du sang que dans celui du muscle

lorsque

la teneur en

lysine

de l’aliment

dépasse

8,5 g

par

kg

de matière

sèche,

laisse supposer que le besoin en cet acide aminé est alors

satisfait, qu’il

y a un certain

stockage

des excédents dans les

tissus,

et, en

particulier,

dans le tissu musculaire. Il doit donc être

possible

d’utiliser ces courbes pour mesurer le

degré

de satisfaction du besoin en

lysine

des animaux à la suite de

l’ingestion

d’une

ration

donnée, et,

par

conséquent,

le

degré

de

disponibilité

de la

lysine

des

protéines qu’elle

contient. La

grande amplitude

des variations observées au niveau du tissu mus-

culaire

permet d’espérer

obtenir des résultats

plus précis

par l’étude de ce tissu que par celle du sang.

La valeur obtenue pour le besoin est nettement

plus

faible que celle

qui

est

géné-

ralement admise. Ce fait

peut

être dû aussi bien à la souche et aux conditions

d’élevage

des animaux utilisés

qu’à l’équilibre

de l’ensemble de la

ration.

Nous n’avons pas observé d’accumulation

importante

de

lysine

dans le sang des animaux dont la ration contenait un

large

excès de cet acide

aminé,

contrairement à ce

qu’ont

observé MCI,AUGHI,ANet II,I,MAN

( 19 6 7 )

chez le Rat et Zm!Exn!nN et

S

COTT

( 19 6 5 )

chez le

Poulet,

dans des conditions

expérimentales

assez différentes des nôtres. En

revanche,

la nette accumulation de

lysine

libre dans le tissu musculaire constatée chez les animaux

ayant

reçu une dose de

lysine

alimentaire sensiblement

égale

au double du

besoin, permet

de supposer que cet acide aminé n’est catabolisé que lentement par

l’organisme,

et

qu’il peut

être stocké au moins

pendant

un certain

temps.

Il est donc

possible qu’une protéine

alimentaire déficiente en

lysine puisse

être

supplémentée

efficacement par de la

lysine

libre

provenant

d’une

ingestion

antérieure

ou d’une

absorption plus rapide.

Aut y

es acides aminés.

Les différents acides aminés

indispensables

sont

présents

en

quantité

relativement faible dans les

prélèvements

de sang et de muscle que nous avons

analysés,

à

l’excep-

tion de la

thréonine,

ce

qui

confirme les résultats

obtenus

par G.

W ELLERS , J.

CHE-

VANet N.

GAGENT ( 19 66).

C’est

peut-être

pour cette raison que nous n’avons pas pu mettre en évidence pour les autres acides aminés la

diminution

de teneur observée

dans le cas de la thréonine

lorsque

la teneur en

lysine

de la ration

augmente.

Les teneurs en thréonine observées chez les animaux

ayant

consommé du blé stocké

pendant

un an sont

plus faibles,

aussi bien dans le cas du sang que dans celui du

(13)

muscle,

que chez

les

animaux des deux autres

expériences.

Il est donc

possible

que la

faiblesse

relative des croissances observées soit

due,

au moins en

partie,

à une indis-

ponibilité partielle

de la thréonine du blé.

CONCLUSION

Ces résultats montrent que la détermination de la teneur en

lysine

libre

du tissu

musculaire

peut permettre

une mesure

précise

de la satisfaction du besoin des animaux

en cet acide

aminé,

à condition que là ration ne contienne pas d’autres facteurs limitants.

Cette

méthode

peut

être

appliquée

aussi bien à la détermination du besoin d’animaux

ingérant

une ration de

composition

bien connue

qu’à

la mesure in vivo de la

disponi-

bilité de la

lysine des

aliments. Il est

vraisemblable, d’après

les variations de

teneurs

observées

dans

le cas

de

la

thréonine, qu’une méthode

similaire

peut

être mise au

point

pour cet acide aminé. En

outre, les croissances

élevées observées dans la

plupart

des cas chez les animaux dont

les

rations

n’étaient

pas

trop déficientes

en

lysine

per- mettent de

supposer

que les acides

aminés

du

blé, au moins lorsqu’il n’a pas subi

de

longue conservation,

sont bien utilisés par l’animal.

&dquo;

!

Reçu

pour

publication

en

juin 19 68.

REMERCIEMENTS ,

Ce travail a été réalisé en

partie grâce

au contrat de la

Délégation générale

à la Recherche scien-

tifique

et

technique

67oo 819.

SUMMARY

INFLUENCE OF SUPPLEMENTING WHEAT PROTEINS WITH INCREASING AMOUNTS OF LYSINE ON THE FREE AMINO ACID CONTENT OF BLOOD AND MLTSCLE OF GROWING RATS

The

study

was made on Wistar rats reared in individual cages and fed on diets based on wheat

supplemented

with amino acids

(tables

4and

5 )-

The

requirements

of amino acids except for

lysine

were covered

by

all diets. The different diets had

graded

amounts of

lysine

between 30and 200 per cent of the theoretical

requirement

of the

animals

(table 5 ).

At the end of the

exp P rimental period ( 2 weeks)

whole blood and muscle of the hind limbs were

sampled.

After extraction with cold 84p. 100ethanol for blood and 10p. 100

picric

acid for muscular tissue, free amino acids were estimated

by

column

chromatography.

Growth rates obtained were

high

except for diets with the lowest contents of

lysine.

Intake of food was

always high

and differed little as a result of

supplementary lysine.

Free

lysine

in blood and muscle increased with that in the feed

(fig. I ),

but the

degree

of

difference was much

higher

in the muscular tissue. The free

lysine

content of muscle in rats

given

the diet richest in

lysine

was 27times greater than that in animals

eating

wheat not

supplemented

with

lysine,

while the

highest

value seen in blood was

only

7times the lowest. In both tissues there

(14)

was a

large

increase when the

requirement

of the animal was satisfied. The contents of other amino acids

changed

little, except for threonine which accumulated in blood, and

particularly

in muscle

in the case of a deficit of

lysine.

The

particularly large

increase of

lysine

seen in muscle when the

requirement

of

lysine

was met shows that measurement of this concentration could be a

particularly

sensitive method for estima- tion of the

degree

to which

requirement

of this amino acid is satisfied.

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I3 - I 8.

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