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EC socio 352 : ETUDE DE CAS

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Academic year: 2022

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SECTION DE SOCIOLOGIE

2017/2018

Niveau : Licence 3 Volume horaire : 32 heures

EC socio 352 : ETUDE DE CAS

M. Sara NDIAYE – sarandiaye@gmail.com CODE : EC4 SOCIO 352 "ETUDE DE CAS 1"

NB : Un « Cas » désigne, dans la recherche, un phénomène SINGULIER, une ILLUSTRATION DE L’ORDINAIRE.

Prérequis

Chaque étudiant doit au préalable : Choisir son parcours

connaitre les modules de « son » parcours contenu dans la maquette de la Licence disposer de tous les syllabii des modules de son parcours

Présentation de l’EC :

L’élément constitutif « ETUDE DE CAS 1 » fait partie d’un groupe d’enseignements, avec Analyse des données quantitatives, Analyse des données qualitatives et Outils d’analyse spatiale, destinés à accompagner l’étudiant au cours de la rédaction scientifique de son document de fin de cycle.

Au cours de son déroulement, une attention particulière sera portée sur les règles encadrant ce document de fin de cycle et sur ses enjeux (en termes de poursuite de la formation, de débouchés pour l’étudiant, etc.). La présence des étudiants aux séances de TD est obligatoire.

Toutefois, cet accompagnement ne remplace pas l’encadrement individuel de l’étudiant assuré par les enseignants au sein des parcours. En termes claires, chaque étudiant a déjà son encadreur avant de bénéficier de cet accompagnement.

Durée : L’EC4 SOCIO 352 "ETUDE DE CAS 1" est semestriel. Il se poursuit au semestre 6.

Objectif général : A la fin des Travaux dirigés, l’étudiant devra acquérir des capacités rédactionnelles suffisantes pour réaliser une ETUDE DE CAS au sein de son PARCOURS.

Objectifs spécifiques :

Expliquer le protocole de rédaction d’une Etude de cas

Développer les compétences des étudiants en rédaction scientifique

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Structuration des TD EC

PLAN

ETUDE DE CAS

I. FORMULATION DES THEMES/SUJETS D’ETUDE DE CAS 1 : Identification des modules de formation des Parcours 2 : Formulation de l’étude de cas

3 : Évaluation de la faisabilité théorique et empirique de l’étude de cas 4 : Normes et règles de base encadrant l’étude de cas

II. PROTOCOLE DE LA 1ère PARTIE DE L’ETUDE DE CAS 1 : Revue de la littérature

2 : Rapport exploratoire (Entretiens exploratoires)

3 : Cadre théorique (Problématique - Question – Hypothèse – Conceptualisation – Modèle d’analyse)

III. PROTOCOLE DE LA 2ème PARTIE DE L’ETUDE DE CAS 1 : Cadre empirique (Monographie - Contextualisation) 2 : Cadre méthodologique (Stratégies d’enquête) 3 : Cadre analytique (Plan d’analyse des données)

IV. PROTOCOLE DE LA 3ème PARTIE DE L’ETUDE DE CAS 1 : Présentation des données

2 : Analyse des données 3 : Perspectives pour le Master

I. FORMULATION DES THEMES/SUJETS D’ETUDE DE CAS 1 : Identification des modules de formation des Parcours Déterminer un domaine d’étude de cas.

DEROULEMENT

Les étudiants inventorient tous les modules des parcours de la Licence au Master afin de déterminer leur domaine de l’étude de cas

Support pédagogique Maquette de Sociologie

I. FORMULATION DES THEMES/SUJETS D’ETUDE DE CAS 2 : Formulation de l’étude de cas

Déterminer une thématique d’étude de cas.

DEROULEMENT

Les étudiants inventorient toutes les thématiques traitées dans les modules des parcours de la Licence au Master afin de déterminer leur thématique d’étude de cas.

Supports pédagogiques Syllabii de cours

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I. FORMULATION DES THEMES/SUJETS D’ETUDE DE CAS

3 : Évaluation de la faisabilité théorique et empirique de l’étude de cas

Justifier la faisabilité du sujet en fournissant une bibliographie actuelle et disciplinaire sur la thématique identifiée, précisant le « terrain » et indiquant le profil des personnes ressources.

DEROULEMENT

Les étudiants devront soumettre une bibliographie actualisée sur la thématique de leur choix. Ils devront également préciser leur « terrain » et déterminer le profil des personnes ressources pour la phase exploratoire.

Une discussion autour de la pertinence théorique des propositions d’étude de cas est organisée.

SUPPORTS PÉDAGOGIQUES Annexe 1 : NOTES SUR L’ETUDE DE CAS

I. FORMULATION DES THEMES/SUJETS D’ETUDE DE CAS 4 : Normes et règles de base encadrant l’étude de cas.

Le contrat éthique stipule que tout document académique doit respecter des normes.

REGLES 1. Il est interdit toute forme de plagiat.

2. L’étude de cas doit être un document équilibré et structuré.

3. L’étude de cas comprend une quarantaine de pages.

4. L’étude de cas doit être déposée à la 1ère quinzaine du mois d’octobre de chaque année.

5. L’étude de cas est un documenté de fin de cycle.

6. La présence des étudiants aux séances de TD est obligatoire.

REFERENTIELS

Le Guide LMD de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Mise à jour, Avril 2011) Maquette de Sociologie (Révisée en 2015)

Avis aux étudiants sur le Plagiat (publié en février 2018)

II. PROTOCOLE DE LA 1ère PARTIE DE L’ETUDE DE CAS 1 : Revue de la littérature

Les étudiants soumettent leur revue documentaire.

CONSIGNES

Concevoir une grille de recension documentaire ayant les rubriques suivantes : - Question centrale de la référence bibliographique

- Problématique (s) abordée (s) - Position (s) théorique (s) de l’auteur - Démarche de l’auteur

- Connaissances significatives (et mobilisables dans le cadre de l’étude de cas) Rédiger une revue de la littérature d’une dizaine de pages (structurées en paragraphes)

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II. PROTOCOLE DE LA 1ère PARTIE DE L’ETUDE DE CAS 2 : Rapport exploratoire (Entretiens exploratoires) Les étudiants soumettent leur rapport exploratoire.

CONSIGNES

Rédiger un rapport exploratoire (structuré en paragraphes) présentant le profil des personnes ressources et les informations pertinentes recueillies auprès d’elles.

II. PROTOCOLE DE LA 1ère PARTIE DE L’ETUDE DE CAS

3 : Cadre théorique (Problématique - Question – Hypothèse – Conceptualisation – Modèle d’analyse) Les étudiants soumettent le cadre théorique de leur étude de cas. Il devra contenir :

- Problématique - Question - Hypothèse

- Conceptualisation - Modèle d’analyse

CONSIGNES

Rédiger une dizaine de pages (structurée en paragraphes) en suivant les indications contenues dans la référence ci-dessous :

SUPPORT

Quivy, R. et Van Campenhoudt, L. (1988). Manuel de recherche en sciences sociales. Paris : Dunod.

III. PROTOCOLE DE LA 2ème PARTIE DE L’ETUDE DE CAS 1 : Cadre empirique (Monographie - Contextualisation) Réaliser la monographie du « cas ».

Contextualiser le cas.

CONSIGNE

Présenter une monographie en décrivant les éléments contextuels (national et local). Cette présentation doit être la plus descriptive et la plus approfondie possible

Support pédagogique

Hamel Jacques (1997). Études de cas et Sciences Sociales. Paris : L’Harmattan.

III. PROTOCOLE DE LA 2ème PARTIE DE L’ETUDE DE CAS

2 : Cadre méthodologique (échantillonnage – Outils de collecte)6 Exposer la méthodologie du « cas » en étant le plus concret possible.

CONSIGNE

Vous devez répondre, à chaque étape de la rédaction de la méthodologie, à la question Comment avez-vous procédé ? Comment comptez-vous procédé ?

A ce niveau, évitez de faire des notes de cours (par exemple : « la méthodologie est importante…..

l’échantillonnage désigne le procédé de sélection….).

Supports pédagogiques

Alvaro P. (1997) “Échantillonnage et recherche qualitative : essai théorique et méthodologique”, In, Laperrière, Mayer, Pires (sd) La recherche qualitative. Enjeux épistémologiques et méthodologiques. Montréal : Gaëtan Morin (pp. 113-169).

Berthier N. (2000). Les techniques d’enquête. Méthode et exercices corrigés. Paris : Armand Colin Blanchet A., Gotman A. (1992). L’enquête et ses méthodes : l’entretien. Paris : Nathan

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Deslauriers, J.-P. (Ed.) (1987). Les méthodes de recherche qualitative. Québec : PUQ Hamel Jacques (1997). Études de cas et Sciences Sociales. Paris : L’Harmattan.

Mucchielli A. (sd) (1995). Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines et sociales. Paris : Armand Colin

Peneff, J. (1990). La méthode biographique. Paris : Armand Colin

Quivy, R. et Van Campenhoudt, L. (1988). Manuel de recherche en sciences sociales. Paris : Dunod.

III. PROTOCOLE DE LA 2ème PARTIE DE L’ETUDE DE CAS

3 : Cadre analytique (analyse qualitative – analyse quantitative – analyse spatiale – analyse descriptive – méthode assistée par ordinateur)

Exposer la méthode d’analyse du « cas » que vous adoptez, en étant le plus concret possible.

CONSIGNE

Vous devez répondre, à chaque étape de la rédaction de la méthode d’analyse, à la question Comment avez-vous procédé ? Comment comptez-vous procédé ?

A ce niveau, évitez de faire des notes de cours (par exemple : « l’analyse de contenu thématique est une méthode qualitative….. », ou « l’inférence statistique est une méthode quantitative... », ou encore « la géomatique est une méthode de représentation des données géographiques…. ».

Supports pédagogiques

COPANS J., 1993-1994. « Un manuel de savoir-dire plus qu’un manuel de savoir-faire », Journal des anthropologues, 53 54 55 : 179-183.

Bouroche, Jean-Marie et Gilbert Saporta (1998), L’analyse des données, 7e édition, Paris, Presses Universitaires de France, Collection Que sais-je ? Paris, 128 p.

Volle, Michel (1993), Analyse des données, 3è éd., Economica, Paris, 324 p.

IV. PROTOCOLE DE LA 3ème PARTIE DE L’ETUDE DE CAS 1 : Présentation des données

2 : Analyse des données 3 : Perspectives pour le Master Exposer les données d’enquête.

Exposer les données secondaires.

Classer les données en fonction de l’hypothèse.

Ebaucher une perspective de recherche pour le Master (problématique, questionnement, sujet de recherche).

CONSIGNES

Distinguer les données obtenues à partir de votre enquête. Par exemple : témoignages, biographies, histoires de vie, réponses d’enquêtés, etc.

Distinguer les données secondaires. Par exemple : données actuelles provenant d’autres enquêtes, statistiques nationales et locales, rapports, Archives, Articles de presse, etc. Des données audio-visuelles (émissions, documentaires, etc.)

Distinguer les citations directes et les citations indirectes.

Proposer une bonne méthode de communication de vos résultats. Clarifier le plan d’analyse.

Supports pédagogiques

ADAM J.-M., BOREL M.-J., CALAME C. & KILANI M. (éds), 1990. Le discours anthropologique. Paris, Méridiens Klincksieck.

COPANS J., 1993-1994. « Un manuel de savoir-dire plus qu’un manuel de savoir-faire », Journal des anthropologues, 53-54-55 : 179-183.

Hamel Jacques (1997). Études de cas et Sciences Sociales. Paris : L’Harmattan.

Mucchielli A. (sd) (1995). Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines et sociales. Paris : Armand Colin

Peneff, J. (1990). La méthode biographique. Paris : Armand Colin

Quivy, R. et Van Campenhoudt, L. (1988). Manuel de recherche en sciences sociales. Paris : Dunod.

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CONSIGNES GENERALES

L’étude de cas est un DOCUMENT DE FIN DE CYCLE d’une haute importance académique (poursuivre la formation en Master) et professionnelle (plus-value dans la recherche de stage, de contrat et/ou d’emploi)

Aucune forme de plagiat n’est tolérée, si infime soit-elle. Il faudra mettre des guillemets lorsqu’on cite une référence et préciser la source de façon complète.

Le document doit être rédigé le plus correctement possible : style correct, forme académique, dense dans le fond et équilibré.

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ANNEXE : NOTES SUR L’ETUDE DE CAS

1- DÉFINITIONS DE L’ÉTUDE DE CAS SELON DIVERS AUTEURS

Pour Yin (1981),

«la caractéristique qui distingue l'étude de cas et qu'elle tente d'examiner a) un phénomène contemporain dans son contexte de vie réel, spécialement lorsque b) les frontières séparant le phénomène et le contexte ne sont pas clairement évidentes» (cité page 205).

Yin précise que les études de cas n’impliquent pas le recours à un type particulier de données (comme les données qualitatives) ou de méthodes (méthodes ethnographiques ou d'observation participantes). Au contraire, l'étude de cas est une «stratégie de recherche» qui, comme d'autres stratégies telles les simulations ou les devis expérimentaux, n'est pas lié à un type particulier de données ou de méthodes. On peut aussi bien faire une étude de cas en utilisant des données et méthodes quantitatives aux côtés de méthodes plus qualitatives de cueillette et d'analyse.

Dans un article intitulé «Stories in Context: Characteristics of Useful Case Studies for Planning and Evaluation», publié dans Evaluation and Program Planning, vol 7:205-208, Mitchell D.

McCorcle présente sa vision de ce que devrait être une étude de cas et de quelle façon elle devrait être présentée dans les revues scientifiques.

Pour McCorcle :

«Une étude de cas est une description détaillée d'un processus donné d'évaluation ou de planification dans son contexte de vie réel» (p; 205).

Parmi les avantages des études de cas, McCorcle identifie:

1) offrir une densité de détails empiriques qui permet le développement et la vérification de modèles complexes d'organisation. Elle permet d'aller au-delà de la mesure des inputs et des outputs et rend possible une analyse des dynamiques et des processus complexes par lesquels les inputs se traduisent ou non en outputs. Elle permet de comprendre le pourquoi des résultats positifs et négatifs ou l'absence de résultats.

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CONDITIONS À RESPECTER

Mais il y a des conditions qui doivent être respectées dans la présentation des résultats d'une étude de cas. McCorcle en identifie plusieurs:

1) Il est important de choisir le «bon cas». On en décrit qu'un seul. Il faut qu'il soit représentatif des autres cas vers lesquels on élargit les conclusions, qu'il porte sur un problème d'intérêt théorique et provocateur (ex: échecs d'un programme) et qu'il focalise sur les aspects du contexte qui sont les moins bien compris, les plus confondants.

2) Il doit être riche en détails. Les détails sont pour les utilisateurs des études de cas ce que les larges échantillons sont pour les chercheurs des devis expérimentaux. Ils doivent être des «thick descriptions» selon le mot de Geertz (1973).

3) Il pense que l'étude de cas doit d'abord être descriptive et qu’il faille séparer la description de l'évaluation, les faits des opinions, les données des analyses. L'auteur devrait s'en tenir d'abord à une bonne description minutieuse mais structurée. Or, nous pourrions suggérer au contraire que l'analyse fait partie de l'étude de cas. Le chercheur ne doit pas laisser à d'autres le soin de faire les analyses.

4) L'étude de cas doit être une «histoire de cas». Le ton doit celui d'un chercheur qui raconte une histoire invoquant les réactions émotives des acteurs, les conflits, etc. Elle doit prendre une forme narrative. Elle doit comporter une série d'«anecdotes représentatives».

Robert E. Stake, pour sa part (Chapitre #14 : CASE STUDIES dans Handbook of Qualitative Research) fonde son analyse sur le fait que l'étude de cas n'est pas un choix méthodologique, mais un choix d'objet de recherche. On choisi d'étudier un cas, et ce autant avec des outils qualitatifs que quantitatifs.

Ce qui démarque les études de cas, c'est leur intérêt pour un cas en particulier qui devient digne d'étude pour lui-même, parce qu'il est intéressant, exotique (communauté particulière, territoire typique, etc.) ou au contraire, parce qu'il est représentatif d'une classe de cas.

On utilise le vocable «étude de cas» pour mettre en évidence qu'un cas fait objet d'étude et que l'on peut apprendre beaucoup de ce cas.

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2- QU'EST-CE QU'UN CAS?

Un cas peut être un individu, une classe, un projet pilote, un phénomène précis, une situation, une entreprise privée, une institution, un établissement, un musée, une résidence, une profession, etc.

Wieviorka, Michael, 1992. Case Studies: history or sociology? in Charles C. Ragin et Howard S. Becker, What is a Case?

Exploring the foundations of Social Inquiry. Cambridge University Press. Cambridge U.S.A.

Wieviorka définit le cas à partir de la notion de cas en médecine, ce qui est un «beau cas» pour le médecin. Un cas médical est «bon»

s'il est rare et diagnosticable; il est à la fois un individu malade et une nouvelle catégorie de maladie.

Le cas est intéressant si le médecin peut décrire le phénomène (la maladie) dans une revue professionnelle et que d'autres médecins sont susceptibles de rencontrer. Il réfère à un patient spécifique mais aussi à une maladie-catégorie indépendante du patient. Il est donc à la fois unique mais aussi reproductible à plusieurs exemplaires.

Toutefois, le cas est toujours unique pour le malade; le cas n'existe que pour l'observateur extérieur;

Le but de l'étude de cas pour lui est de produire un «cas théorique».

LE CAS SELON ANDREW ABBOTT

Abbott, Andrew, 1992. What do cases do? Some notes on activity in sociological analysis, in Charles C. Ragin et Howard S.

Becker, What is a Case? Exploring the foundations of Social Inquiry. Cambridge University Press. Cambridge U.S.A.

Abbott (1992) dit que l'on peut définir les «cas» comme des exemples de certaines réalités sociales mais selon deux perspectives.

D'abord, il peut s'agir d'un exemple d'une population, comme éléments singuliers d'une population d'objets sociaux (personnes, compagnies) dont le cas est un membre.

Ensuite, le cas peut aussi être une entité particulière d'une classe conceptuelle, un exemple d'une classe conceptuelle qui

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possède certaines propriétés (ex: un type structurel comme la bureaucratie) et les cas sont des exemples de cette propriété.

Abbott apporte une réflexion intéressante sur le rôle dévolu aux

«cas» dans les recherches quantitatives. Il dit que dans les analyses positivistes classiques, telles celles menées en sociologie, ce sont les variables et non les individus qui sont considérés comme des sujets, comme des agents. Les individus sont passifs. Ainsi tel événement ou conditions sera influencée par le sexe, le revenu, le niveau de scolarité, le degré d'isolement social mais pas par les acteurs sociaux.

3- LES DIVERS TYPES D’ÉTUDES DE CAS 3.1 LA CLASSIFICATION DE ROBERT STAKE

Stake identifie trois types d'études de cas:

1) Les études de cas intrinsèques. L'attention est ici portée sur le cas pour le cas. Nous recherchons une meilleure compréhension de ce cas en particulier, pour lui-même, pour sa valeur intrinsèque. Le but n'est pas de vérifier une théorie, de construire une théorie ou un concept ou d'établir des bases de comparaison pour d'autres cas.

2) Les études de cas instrumentales. L'étude de cas a ici, comme objectif de raffiner ou de construire une théorie, de développer une nouvelle perspective sur un sujet plus large. Le cas lui-même est ici d'un intérêt secondaire. On en fera une analyse en profondeur, on le scrutera à la loupe mais dans le but de faciliter la compréhension de concept, théories ou modèles qui sont extérieurs au cas, et de plus, prédéterminés.

Le cas est justement choisi parce que l'on croit qu'il peut permettre la compréhension d'un phénomène. Il joue un rôle de support à l'analyse, mais n'est plus la finalité de l'analyse.

Qu'il soit ou non représentatif d'autres cas n'importe pas ici.

C'est sa contribution instrumentale à la construction de théorie qui compte.

3) Les études de cas collectifs ou si on veut les études qualitatives multisites. On mettra ici encore moins d'importance sur le cas lui-même. Son intérêt vient du fait qu'il est représentatif d'autres cas. Ils font parties d'une même population de cas. Le but de la recherche est de mieux comprendre un phénomène, une population, une situation. La notion d'échantillon de cas est ici centrale. Le but de la recherche est de mieux comprendre une population plus large de cas.

En fait, dans certains domaines, on peut penser que l'on ne peut comprendre un cas en profondeur si on ne le compare pas ou si on

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ne l'analyse pas avec d'autres cas avec lesquels il est en interaction. En fait on fait plusieurs études de cas, mais chaque cas étudié l'est en profondeur. Même si l'objectif est plus large, chaque cas demeure un objet d'étude. L’accent est encore mis sur les cas et non sur la seule théorie, contrairement aux études transversales ou aux études expérimentales.

Mais pour Stake, les objectifs de comparaison et de description en profondeur sont opposés et irréconciliables La comparaison est un processus scientifique, un mécanisme conceptuel d'une utilité et d'une puissance très grande. Mais elle nous force à fixer notre attention sur des attributs décontextualisés qui seront comparés mais qui obscurcissent, masquent, les autres connaissances que l'on peut avoir du cas.

Certains font, selon Stake, de la biographie ou histoire de vie, une catégorie à part dans les types d'études de cas, parce qu'ici la notion de chronologie et de durée dans le temps est manifeste.

Stake rappelle que les chercheurs utilisant les études de cas visent et s'intéressent à ce qui est particulier sur chacun des cas. Le cas est «unique», exceptionnel à plusieurs points de vue:

- la nature du cas;

- ses dimensions historiques;

- son environnement physique;

- son environnement social, culturel, économique, politique, légal, etc;

- par rapport aux autres cas;

- pour les informateurs qui en parleront, - etc.

Stake croit que les auteurs mettent souvent trop l'accent sur les études de cas instrumentales. Ce serait le cas de Miles et Huberman, de Yin etc. Ces auteurs insisteraient trop pour en faire des tremplins pour la généralisation en considérant les cas étudiés comme des prototypes, des cas représentatifs d'autres cas. Les études de cas prendraient trop l'allure d'études préliminaires servant à jeter les bases d'extrapolation, de généralisation voire de construction de théorie. Stake déplore qu'on n'étude plus suffisamment et que l'on ne valorise plus les études de cas intrinsèques. On s'éloignerait du souci d'études de cas en profondeur dont le seul but est de comprendre le cas. Ici, il ne faudrait pas être obnubilé par nos problématiques disciplinaires (sociologie, anthropologie, psychologie). Le cas doit être analysé avec le moins de cadre théorique possible, pour ne pas le dénaturer. On

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doit laisser le cas parler, le laisser raconter sa propre histoire.

D'ailleurs avance Robert Stake, «l'insistance sur l'impératif de la construction théorique semble diminuer en science sociale qualitative» P238. Ce point est discutable malgré l’importance du fort courant postmoderniste.

Le chercheur utilisant les études de cas ne doit pas être qu'un constructeur de théorie ou un vérificateur d'hypothèses. Il doit garder à l'esprit l'impératif de comprendre la complexité d'un cas et de le resituer dans le contexte plus large dans lequel il vit.

Mais il ne faut pas se leurrer. Le chercheur ne rapporte jamais, dans son rapport final, qu'une partie de toute l'information pertinente recueillie. Il sélectionne les éléments qu'il juge pertinent

3.2 LA CLASSIFICATION DE ROBERT K. YIN

Yin, Robert K. 1993. Applications of Case Study Research. Newbury Park, London. Sage Publications.

Yin, pour sa part, distingue les études de cas exploratoires, descriptives et explicatives.

1) L'étude de cas exploratoire serait réalisée dans l'étape initiale d'une étude de cas plus large et aurait pour but de fournir les paramètres permettant d'échantillonner les cas, d'identifier les facteurs à prendre en considération, de jeter les bases d'une théorie explicative du «cas» qui est objet d'étude.

2) Les études de cas explicatives visent à élaborer des «théories causales». Elles peuvent être de deux types:

2.1 les théories factorielles qui ressemblent aux études quantitatives avec variables dépendantes et indépendantes que l'on documentera avant d'évaluer la force de l'association entre les unes et les autres, les meilleurs «prédicteurs».

Les facteurs les plus fortement corrélés avec les variables dépendantes seront ceux qui fondent la théorie causale. Le but ici est d'identifier un nombre limité de facteurs causals. Selon les contrats donnés, souvent les études de cas reçoivent ce type de mandat;

2.2 les théories explicatives collent mieux aux études de cas causales; plus complexes sera l'enchevêtrement de facteurs retenus, plus intéressante sera la théories causale.

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3) Les études de cas descriptives qui nécessitent des théories descriptives qui n'expriment pas des relations de cause-effet mais qui balisent la description du cas, en établissent les limites.

EXEMPLES CLASSIQUES D’ÉTUDES DE CAS SELON J. PLATT

Platt, Jennifer 1992. Cases of cases...of cases, in Charles C.

Ragin et Howard S. Becker, What is a Case? Exploring the foundations of Social Inquiry. Cambridge University Press.

Cambridge U.S.A.

Platt fait dans ce chapitre une analyse de certaines recherches qu'elle considère comme étant des études de cas.

La première est le livre de Shaw, The Jack-Roller (1930) qui est à la fois l'étude d'un individu, un adolescent délinquant mais qui est à la fois le cas d'un problème social particulier (la délinquance), le cas d'un traitement particulier de la délinquance par les services sociaux, voire le cas de l'application d'un nouveau programme de services sociaux dans une ville donnée. En fait, le livre constitue lui-même un cas dans le cadre d'un programme plus large de réforme sociale.

Plusieurs niveaux de cas sont alors imbriqués dans ce cas, celui de Stanley.

Un second exemple est représenté par le livre de Angell (1936) sur The family Encounters the Depression qui est fondé sur la description de 50 familles qui ont vu leurs revenus familiaux baissés de plus de 25% lors de la grande dépression américaine. Le cas était la "famille" comme unité d'analyse. L'échantillon devait être suffisamment grand pour s'assurer que tous les types de familles ou tous les types de modes d'adaptation familiale à la crise avaient été couvert et mis à jour: au moins une famille pour tous les types. Ainsi, un chercheur qui dans une autre recherche étudierait une famille présentant les mêmes caractéristiques, répondant d'un type d'adaptation donné, serait en mesure de prédire ce que fera cette famille et ce qui lui adviendra.

Dans le cadre du livre classique de Ruth Benedict Patterns of Culture, les cas sont trois sociétés primitives choisies pour leurs différences marquées: la société et sa culture est le cas de base. Son objectif est de démontrer que chaque culture possède une consistance interne fondée sur des principes sous-jacents. Les cas ne sont pas choisis pour démontrer ce postulat qui est pris pour acquis. Elles sont choisies parce que ces sociétés sont supposées être plus simples, présentant un plus fort niveau d'intégration sociale, que les sociétés occidentales, donc des cas où il sera plus aisé de mettre à jour ces fameux principes sous-jacents. Sa conclusion, le point qu'elle souhaite démontrer, est que la personnalité est fortement influencée par la culture, mais pas

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complètement; d'où des problèmes de déviance dans les cultures qui n'offrent pas des rôles sociaux pour répondre aux besoins des divers types de personnalité.

Pour démontrer ce point elle aurait du comparer des sociétés qui offrent et n'offrent pas de marge de manœuvre pour permettre l'expression d'une large diversité de type de personnalité. Cette société de comparaison, latente dans son travail, est la société américaine qui est intolérante face à la diversité des personnalités, à l'expression de la différence. La société américaine serait intolérante face aux écarts à la norme, porterait rapidement des jugements de valeurs sur les comportements déviants contrairement à ces sociétés traditionnelles qui acceptent facilement les rôles sociaux de fous, de sorciers, de guérisseurs, etc. Évidemment elle réfère à la société américaine des années 1930, qui va changer plus tard.

Elle cite aussi l'exemple classique du Street Corner Society de White (1943) qui analyse deux gangs de rue dans un quartier pauvre italo-américain de Boston en les resituant dans leur contexte social local soit par rapport aux politiciens et aux gangsters du coin. Ici les cas ne furent pas choisis à l'avance, pas plus que le quartier qui fut plutôt choisi au hasard du logement de l'étudiant de doctorat qu'il était. Les cas (les gangs) émergèrent suite à une démarche inductive. Il s'agit d'un cas classique d'étude de terrain, d'observation participante qui s'étendra sur plusieurs années durant lesquelles il verra de jeunes adolescents devenir les bigs shots, les caïds du coin: bref un historique des

«carrières» offertes dans le quartier étudié. Son étude en soi devient un «cas» d'étude fondée sur l'observation participante à long terme.

Un dernier exemple d'étude de cas qualitative est celui du livre Boys in White de Becker et al. (1961) qui analyse la formation médicale d'étudiants de l'École de médecine de l'université du Kansas. Ici ce n'est pas une étude de cas d'une faculté de médecine. Les étudiants ne sont pas non plus les cas (bien que ce soient eux qui sont interviewés, observés et bien que les noms de certains reviennent souvent dans l'ouvrage) mais ce sont plutôt les groupes années qui constituent des unités intermédiaires entre les étudiants et la faculté. Il ne s'agit pas non plus d'un échantillon de groupes année mais d'un échantillon de points d'observation de ces groupes années dans le temps, soit durant toutes les années de leur formation. Ici les cas sont en partie des «observations groupes». Il ne s'agit donc pas d'une observation participante classique. L'objectif était d'analyser l'impact de la formation médicale sur la carrière des futurs médecins.

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