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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

L’exploitation économique des espèces exotiques envahissantes :

un outil de régulation ?

Première évaluation

et identification de points de vigilance

16ème Réunion du GT IBMA – 5 décembre 2017, Vincennes

(2)

Contexte

• Des difficultés de gestion des EEE qui persistent : financements, interventions de « gestion courante »

• En parallèle, certaines EEE peuvent représenter une ressource commercialement exploitable

• Des propositions de valorisation émergent : action gagnante- gagnante, plus-value écologique et économique…

Une solution apparemment séduisante…

(3)

Objectifs de l’étude

Evaluer les intérêts et les risques de l’exploitation commerciale des espèces exotiques envahissantes (EEE) comme possibilité de régulation de ces espèces

En se basant sur un panorama international de cas d’études :

• identifier les conséquences et les risques liés à l’exploitation commerciale des EEE ;

• analyser leur contribution à la maîtrise de ces espèces dans les milieux naturels ;

• identifier des points de vigilance et proposer un cadre de réflexion pour s'assurer de l’innocuité environnementale de ces initiatives et obtenir des intérêts écologiques réels.

Cible toute structure amenée à émettre un avis sur des projets d’exploitation commerciale d’EEE

(4)

La valorisation socio-économique

Définition : actions visant à favoriser l’utilisation des espèces exotiques envahissantes à diverses fins, y compris pour l’alimentation, les matières, ou encore les biocarburants.

Deux grandes catégories

1. Exploitation commerciale d’EEE : création d’un marché, où des acteurs privés s’approprient une ressource, la transforment et la commercialisent;

Génération de bénéfices financiers, relation producteur-consommateur

2. Mesures incitatives : un pouvoir public encourage la pratique d’activités (chasse, cueillette, etc.), et peut rémunérer/défrayer le piégeage ou la capture

Pas de génération de revenus pour le pouvoir public, relation pouvoir public/chasseurs-cueilleurs- piégeurs

(5)

Panorama international

Bibliographie et enquête auprès de personnes ressources

87 experts contactés (56 % réponses)

36 cas d’études identifiés

(6)

Intérêts

Intérêts économiques, sociaux et territoriaux

Compensation d’une perte de revenus

Suite introduction EEE, disparition ressource autochtone

Générations de revenus, et dynamisation de bassins d’emplois

Espagne, Afrique

Intérêts écologiques

Réduction des populations et diminution des impacts Rares résultats : Cerf en Nouvelle-Zélande, Ragondin en Louisiane

Détournement des pressions anthropiques

Cité dans les pays en développement, pas démontré

(7)

Risques écologiques

Surcompensation écologique

Prélèvements concentrés sur certaines classes d’âge, périodes de reproduction, permettant la régénération des

populations… Complexité des phénomènes densité

dépendants. Démontré pour Carpes, écrevisses, l’Alliaire, certains carnivores…

Introductions volontaires et involontaires

Démontré pour les écrevisses en Espagne, en Suède; les carpes en Am. Nord

• Transmission de pathogènes

Peste des écrevisses, démontré en Espagne et Suède

Maintien et dispersion des populations

Effet cobra, lien dépendance économique

• Impacts sur les espèces non-ciblées

Capture d’anguilles (crabes, écrevisses…)

(8)

• Création d’une dépendance économique

Antinomique avec les objectifs de gestion des EEE et avec le retour sur investissement

• Intégration des EEE dans la culture locale

Conflits d’intérêt, oppositions à la gestion, destruction d’espèces autochtones au profit d’EEE plus rentables…

Exploitation illégale de l’EEE devenue une ressource économique

Ecrevisses au Portugal, Palourde japonaise sur la lagune de Venise, écrevisses au Royaume-Uni, utilisation de pièges non-autorisés

• Socialisation des coûts et privatisation des bénéfices

Arbres exotiques en Afrique

• Risques sur la santé humaine

Pollution chimique des espèces consommées, toxicité de certaines espèces

Risques économiques et sociaux

(9)

Bilan du panorama international

11

4 5 6

1

6 5

1 2

1

7

25

0 5 10 15 20 25 30

Achevé Abandonné Rejeté En projet En cours

• 70 % faune

• 40 % invertébrés

• 70 % des projets en cours

(10)

Bilan du panorama international

11

9 7

3 1

0 2 4 6 8 10 12 14

Entreprise privée

Institution publique

ONG Université / Organisme

de recherche

Coopérative

Exploitation commerciale Incitation au prélèvement

(11)

• Evaluation et suivi scientifique des projets de valorisation économique

2 projets d’exploitation commerciale accompagnés d’études sur la dynamique des EEE cibles

12 projets d’exploitation commerciale avec suivi des prélèvements

• Etudes de marché : 27 cas

• Processus de transformation : 18 cas

• Analyses nutritives et chimiques : 5 cas

• Projets encore trop rarement intégrés dans des stratégies de gestion globales des EEE, malgré des efforts

Bilan du panorama international

(12)

“ Favoriser l’utilisation des espèces exotiques engendre une «incitation perverse» : on vend une espèce intrinsèquement mauvaise pour l'environnement en la présentant comme quelque chose de précieux et d’utile. L’exploitation commerciale peut faire partie intégrante d’une stratégie de gestion, mais n’aura pas d’impact si mis en place indépendamment, car il n’a pas pour objectif d’épuiser la ressource”

CABI, coordination des programmes sur les espèces exotiques envahissantes en Afrique et en Asie

« Le risque est grand de glisser vers lacréation de besoins au-delà de ce que la gestion pourrait fournir»

Plateforme belge de la biodiversité

“L’exploitation de l’Écrevisse du Pacifique est considéré comme l'une des incitations à de nouvelles introductions illégales. Des études ont montré de la surcompensation biologique suite à l'épuisement des stocks par piégeage, ainsi que des preuves d’afflux de l’espèce en provenance des zones adjacentes »

School of Biology, Faculty of Biological Sciences, Université de Leeds, Royaume-Uni

« Les scientifiques en Suède ne préconisent pas du tout la commercialisation en tant qu'option de gestion des écrevisses exotiques. Ils sont contre. La réalité a prouvé qu'elle a favorisé la propagation et les aggravé les effets négatifs, plutôt que de contrôler la propagation et de diminuer impacts »

Swedish University of Agricultural Sciences, Suède

Inquiétudes exprimées par les experts

(13)

Pas suffisamment de suivis mis en place, projets encore très récents

Risques bien identifiés, intérêts existants mais restant à démontrer

Peu de prise en compte des risques exprimés et pas assez d’intégration dans une stratégie globale : surveillance, prévention, gestion, sensibilisation

Points positifs : collaboration multipartenariale, actions de sensibilisation qui émergent

Un bilan mitigé…

13

Pas une solution miracle et besoin d’un

cadre de réflexion pour identifier des

points de vigilance pour chaque projet.

(14)

Identifier les enjeux et les risques de ces projets

En veillant à ne pas faire de recommandations sur la valorisation

Ni proposer une grille simpliste de critères argumentés

« positifs » ou « négatifs »

Une aide à la réflexion ?

14

Proposer une liste de questions à propos du document de projet

Associée à des points de vigilance argumentés.

Intégrer les réponses apportées à ces questions pour construire un avis.

(15)

Une aide à la réflexion ?

6 parties :

1. Connaissances relatives à l’espèce ciblée par le projet

2. Objectifs du projet et intégration dans une stratégie globale de gestion

3. Identification et anticipation des risques

4. Mise en place d’un suivi et d’indicateurs permettant d’évaluer les effets du projet

5. Implication multi-acteurs et partenaires

6. Intégration des encadrements administratifs et réglementaires

(16)

Exemple sur la connaissance de l’EEE ciblée

L’espèce est-elle présente dans des sites reculés et/ou difficiles d’accès ? Si tel est le cas, le projet d’exploitation va se heurter à des difficultés d’accès à la ressource et/ou provoquer un dérangement et des impacts sur des espaces préservés. L’exploitation ne se fera que dans des zones accessibles pour la récolte et pour le transport du matériel collecté, ce qui ne permettra pas d’atteindre l’objectif annoncé de diminution des populations. Dans le cas contraire, l’accessibilité est un facteur positif pour la faisabilité de l’exploitation.

Exemple sur les objectifs du projet et leur intégration dans une stratégie globale de gestion

Le projet repose-t-il sur une étude de marché? Une étude de marché identifie la rentabilité et la viabilité du projet et les facteurs qui vont l’influencer. En l'absence d'étude, l'action mise en œuvre ne garantit aucune viabilité économique du projet, ce qui risque d’empêcher l’atteinte les objectifs écologiques du projet, ne pas réguler l'espèce, voire favoriser sa colonisation.

Une aide à la réflexion ?

(17)

Exemples sur l’identification et l’anticipation des risques

Existe-t-il des risques de dispersion de l’EEE dans des zones en dehors du projet ? S’il est connu que l’espèce est dispersée volontairement par l’homme (pêche, chasse, etc.), les risques de dispersion sont déjà importants et le seront d’autant plus si l’espèce représente une valeur marchande. Si l’espèce est commercialisée et transportée vivante, le risque de dispersion involontaire est également très élevé.

Le mode d’exploitation remet-il en question l’état de conservation des espèces autochtones et/ou des milieux naturels ? Si les engins utilisés ne sont pas sélectifs (par exemple, risque de capture d’espèces non ciblées et parfois menacées) et/ou que le mode d’exploitation provoque un dérangement des espèces et une perturbation du milieu, le projet risque d’avoir des impacts négatifs sur la biodiversité. Si des techniques alternatives sont proposées pour limiter ce risque, elles ne pourront être étudiées que si elles ont fait l’objet d’une évaluation scientifique démontrant une réduction significative de ces impacts.

(18)

Mise en place d’un suivi et d’indicateurs permettant d’évaluer les effets du projet

Les conséquences écologiques font-elles l’objet d’une évaluation scientifique au cours du projet ? L’évaluation scientifique et la diffusion régulière de données au cours de l’action (bilan des prélèvements, suivi de la répartition de l’espèce ciblée, etc.) permet de s’assurer de la bonne atteinte des objectifs écologique du projet et conditionne le renouvellement de l’autorisation d’exploitation. Si les conséquences écologiques ne sont pas identifiées et qu’aucune évaluation n’est proposée, il est impossible de vérifier l’atteinte des objectifs écologiques et le projet ne présente alors qu’un intérêt économique (si celui-ci est correctement démontré).

Références

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• Pour minimiser les risques d’échec, elle doit s’intégrer dans une stratégie globale de gestion, laquelle doit s’appuyer sur des objectifs écologiques clairs. •

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