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IMPACT DES TECHNIQUES DE CONSERVATION DES EAUX ET DES SOLS SUR LES RENDEMENTS AGRICOLES DANS LE BASSIN VERSANT DE TOUGOU

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Academic year: 2022

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IMPACT DES TECHNIQUES DE CONSERVATION DES EAUX ET DES SOLS SUR LES RENDEMENTS AGRICOLES DANS LE BASSIN VERSANT DE TOUGOU

KOUSSOUBE A (alain.koussoube@2ie-edu-org) DA D.E.C., YACOUBA H., KARAMBIRI H.

INTRODUCTION

Plusieurs mesures effectuées depuis les années 1970 sur les pluies, les températures et plusieurs autres paramètres climatiques permettent d’apprécier des changements climatiques survenus au Burkina Faso en général et dans sa partie sahélienne en particulier. Ces changement traduits essentiellement par une baisse notable de la pluviométrie et une augmentation des températures et de l’évapotranspiration ont eu plusieurs conséquences tant sur le milieu physique que sur les habitudes des différentes populations. Cette baisse pluviométriques est à l’origine de la disparition progressive de la végétation accélérée par une forte pression démographique (KANZIEMO, 1999 ; SOULE, 1999). Les changements climatiques sont donc à l’origine d’une part de la dégradation et la diminution des aires de cultures et d’autre part des disettes fréquentes à cause de l’improductivité agricole des terres (ANDFE, 2006). Les effets conjugués des faibles pluies et des températures plus élevées provoquent une évaporation plus forte, dégradent les sols, contribuent à la propagation d’espèces nuisibles, réduisent les rendements agricoles et détruisent la biodiversité. Ces nombreuses conséquences conduisent les hommes à développer des stratégies de ripostes et d’adaptation aux nouvelles conditions climatiques. Ces stratégies sont, pour l’essentiel, l’utilisation de semences améliorées mais surtout la mise en place des techniques permettant de conserver au mieux les eaux et réduire les pertes de terres dues à l’érosion (SAWADOGO J. M. 2006). Ces initiatives, représentées par les techniques de conservation des eaux et des sols (CES) et des systèmes de cultures associées, constituent les nouvelles orientations du monde agricole dans son élan d’accroître les productions et maintenir les écosystèmes surtout sahéliens déjà fragiles.

Sur la base des différentes techniques de conservation des eaux et des sols répertoriées dans le bassin versant de Tougou, l’objectif principal de cette étude est de comparer la croissance et le rendement des principales cultures en rapport avec les parcelles aménagées et celles non aménagées.

De cet objectif principal découlent des spécifiques qui consistent d’une part à faire le point sur les différentes techniques de cultures utilisées dans le bassin versant de Tougou ainsi

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que leurs impacts sur la durée et la fréquence du travail du sol et apprécier les effets des techniques sur l’humidité et la fertilité des horizons superficiels du sol d’autre part.

L’approche méthodologique adoptée est basée sur une revue de littérature, des observations et des mesures sur le terrain. Une multitude de topo séquences dans le bassin versant de Tougou couplée à des entretiens avec les paysans ont permis de répertorier les différentes CES sur lesquelles des carrés de rendement ont été installés. Tout au long de la campagne agricole 2005-2006, la croissance du sorgho et du mil à des intervalles de temps décadaires a été mesurée et les récoltes ainsi que les résidus de culture recueillis et pesés pour évaluer les rendements à l’hectare.

Présentation de la zone d’étude

Localisé dans la partie Est de la province du Yatenga et vaste de 37km², le bassin versant de Tougou est à environ 23 Km de Ouahigouya. Ce bassin de 112hab/Km² est soumis à un climat tropical de type soudano-sahélien caractérisé par une mauvaise distribution spatio- temporelle des pluies dont la moyenne est de 522,5mm. Sur ce bassin, seul affleure la série volcano-sedimentaire du Birimien composée essentiellement de métas sédiments argileux à argilo-gréseux, les migmatites… Dans ce substratum s’est façonné un relief monotone représenté par une vaste pénéplaine entrecoupée par endroit par quelques buttes et collines d’altitude variant entre 340 et 380 m et de petites dépressions naturelles. L’organisation du relief en combinaison avec les conditions climatiques ont favorisé la mise en place de sols peu évolués d’érosion lithique, des sols peu évolués d’apports alluviaux et colluviaux, des lithosols et des sols hydromorphes (g). Le couvert végétal est constitué d’une part de savanes- parcs arbustives et arborées à Vitellaria paradoxa…et d’autre part de steppes à Combretum micranthum, Combretum glutinosum…Le tapis herbacé est dominé par Cymbopogon schoenanthus, Cassia tora et Schoenefeldia gracilis...

Résultats et discussions

A- Les techniques de conservation des eaux et des sols

Face à la forte pression démographique sur le milieu naturel conduisant à la réduction des surfaces cultivables et suite à la dégradation progressive des conditions climatiques, des expertises locales et importées dans le domaine de la conservation des acquis furent mises en place. Les effets néfastes des pertes de fertilité des sols viennent confirmer cette nécessité des retenir le plus longtemps possible, l’humidité et les éléments minéraux du sol. C’est ainsi que bon nombre de techniques virent le jour et sont continuellement améliorées par l’appui de certaines ONG et services étatiques.

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Le zaï Concentration les éléments minéraux du sol et accumulation des matières transportées par le vent, Rétention des eaux de ruissellement, maintien de l’humidité dans le sol.

Le paillage Accroissement de la fertilité du sol, Accentuation de l’activité de la microfaune, diminution de la vitesse de ruissellement des eaux

Les demi-lunes Concentration les éléments minéraux du sol et accumulation des matières transportées par le vent, Rétention des eaux de ruissellement, maintien de l’humidité dans le sol.

Le labour Ameublissement des croûtes formées ou en formation à la surface du sol, diminution de la vitesse de ruissellement des eaux, accroissement des infiltrations

Cordon pierreux Ralentissement du ruissellement, rétention des particules terreuses transportées.

B- La croissance des cultures

Les mesures effectuées sur la croissance des pieds de sorgho et de mil au niveau des différentes parcelles entre le 22 juin et le 13 octobre permettent de faire trois remarques essentielles. La toute première remarque est le contraste net entre la croissance des champs aménagés qui double et même triple souvent celle des parcelles témoins. Le second élément se situe au niveau de la croissance des cultures au sein des parcelles témoins elles-mêmes témoignant des impacts des états de surfaces sur les plantes. La troisième remarque est le contraste de croissance entre les cultures des zones aménagées. Certaines techniques offrent des conditions meilleures de croissance des cultures que d’autres.

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

05-juil 15-juil 25-juil 04-août 14-août 24-août 13-sept 13-oct

Hauteur (cm)

Surface sablo-argileuse

Surface argileuse à argilo-gravillonnaire Surface argilo-gravillonnaire

0 50 100 150 200 250 300 350 400 450

Hauteur (cm)

Aménagement Labour Aménagement Paillage

Témoin Aménagement Démi-lunes

0 50 100 150 200 250 300 350 400

Hauteur

A ménagement P aillage A ménagement Labo ur P arcelle Témo in A ménagement Zaï

Croissance des cultures en Croissance du Sorgho Croissance du mil zones non aménagées

C- LA DYNAMIQUE DES RENDEMENTS DE CULTURE

Les inégalités dans la croissance des cultures se soldent par une inégalité des rendements. Les demi-lunes donnent les meilleurs rendements avec 900 kg/ha pour le sorgho et 704 kg/ha pour le mil suivies du paillage et du zaï. Même si le labour fournit les

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rendements les plus faibles, force est de reconnaître que son rendement est deux fois plus important que les parcelles témoins. Les autres techniques on triplé les rendements des parcelles témoins.

Rendement mil Rendement sorgho

696 440

704 676

220 220 220

480

Paillage Labour Demi-lune Zaï

Aménagement Témoin

840 633

900

280 280 280

Paillage Labour Demi-lune

Témoin Aménagement

Conclusion et discussion

L’utilisation des techniques de cultures constitue de nos jours des alternatives d’accroissement de la production agricole dans le but d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Il faut aussi souligner que toutes les techniques ne se valent pas. Certaines sont plus avantageuses que d’autre en termes d’amélioration de la productivité du sol, la réduction de la durée du travail du sol… La technique de demi-lune qui présente un avantage certain, mérite une attention particulière. Elle demande certes une main d’œuvre importante mais donne des rendements très satisfaisants. Aussi les techniques de culture constituent-elles des obstacles au ruissellement donc à la dégradation des sols par un ralentissement de la vitesse d’écoulement pour certaines et par la hausse des capacités d’infiltration pour d’autres (ZOUGMORE R.

2004 ; SAWADOGO J. M. 2006, MIETTON M. 1986, GANABA S. 2005, DUGUE P.

ROOSE E., RODRIGUEZ L. 1993, MARSHAL Y. 1986, SANOU D.C. 1981, DA D.E.C. et al. 2002, SOME L. 2000). Les résultats obtenus sont en adéquations avec ceux trouvés dans plusieurs parties du pays telles le Centre-Nord (Dem) par DA D. E. C. (2006), au Kadiogo, Bazéga, Oubritenga, Kourwéogo, Sanmatenga et Zoundwéogo par MILLOGO M. C. et al. (2005). SAWADOGO H. et al 2008 ainsi que ZOUGMORE R. et ZIDA Z. (2000) trouvent également des résultats similaires en ajoutant un système de compostage au Zaï. Les périodes de stress hydrique et d’excès d’eau signalées au cours des mesures ont certainement influé sur la croissance et les rendements des cultures surtout sur les demi-lunes où les plantes sont restées environ deux semaines dans l’eau. Il faudra donc entrevoir des sensibilisations pour une large diffusion de ces techniques auprès des populations tout en les améliorant afin de pallier les intempéries climatiques qui pourraient survenir (stress prolongé, inondation…).

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Cette étude devrait être étalée sur plusieurs années (2 ou 3 ans) afin de mieux cerner les impacts des techniques dans le temps tout en cherchant des stratégies d’amélioration. En effet, dans le bassin versant de Tougou, ces techniques sont utilisées de manière discontinue ce qui rend leurs effets caducs (MIETTON M. 1986). Cependant, les techniques de CES/DRS constituent un espoir certain pour l’agriculture au Burkina Faso pour peu qu’elles soient améliorées et affectées à des états de surface bien définis pour leurs meilleurs effets.

REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES SOMMAIRES

DA D.E.C 2002. Impact des techniques de conservation des eaux et des sols sur le rendement du sorgho au Centre-Nord du Burkina Faso. Université de Ouagadougou, Burkina Faso.

Article. 10p.

DUGUE P. ROOSE E. RODRIGUEZ L. 1993. L'aménagement de terroirs villageois et l'amélioration de la production agricole au Yatenga (Burkina Faso) : Une expérience de recherche-développement. Cahiers ORSTOM. Pédologie ISSN 0029- 7259 CODEN COPEB6. Vol. 28, no 2 (275 p.); 19 réf. pp. 385-402.

KOUSSOUBE A. 2006. Etude de la dynamique du couvert végétal et de la production agricole dans le bassin versant de Tougou au Nord du Burkina Faso. Rapport d’activité (AMMA). 2iE, Burkina Faso, 129 p.

MIETTON M. 1986. Méthodes et efficacité de lutte contre l'érosion hydrique au Burkina Faso. Cahiers ORSTOM, Série pédologie, vol. 22, n°2, p. 181-195.

MILLOGO M. C. et al. 2005. Burkina Faso : La Technique du Zaï et l’augmentation de la Productivité Agricole. Article de la revue Note CA, n° 80, http://www.worldbank.org/afr/ik/french/friknt80.htm 25/01/2009.

OUEDRAOGO S. 2005. Intensification de l'agriculture dans le plateau central au Burkina Faso : Une analyse possibilités à partir de nouvelles technologies.

http://dissertations.ub.rug.nl/files/faculties/eco/2005/s.ouedraogo/titlecon 2008

ROOSE E. 2004 : Evolution historique des techniques de lutte antiérosive ; vers une gestion conservatoire de l’eau, de la biomasse et de la fertilité des sols. Revue « Sécheresse » vol 15, Volume 01, p 9.-18.

SAWADOGO H. 2008. Restauration des potentialités de sols dégradés à l’aide du zaï et du compost dans le Yatenga Burkina Faso).Article, Biotechnol. Agron. Soc. Environ. N° 12 Volume 3, p 279-290.

SAWADOGO J. M. 2006 Le Burkina Faso et le déclin du régime des pluies : Politiques, paysans et activistes face aux changements climatiques. Ouagadougou. ONU - Afrique Renouveau, www.un.org/AR 01/01/2009.

ZOUGMORE R. ZIDA Z. (2000) : Récupération agronomique des terres encroûtées par la technique de demi-lune ; INERA CRREA-centre Saria, Programme GRN/SP, Fiche technique n° 5. 2 p.

ZOUGMORE R. et al. 2004. Rôle des nutriments dans le succès des techniques de conservation des eaux et des sols (cordons pierreux, bandes enherbées, zaï et demi-lunes) au Burkina Faso. Revue « Sécheresse » ISSN 1147-7806, vol. 15, no 1. p 41-48.

Références

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