F.H. RICARD G. MARCHE, E. LE BIHAN-DUVAL
INRA Station de Recherches Auicoles 37380
Nouzilly
Essai
d’amélioration par sélection de la
qualité de carcasse
du poulet de chair
La qualité de la
carcassedu poulet est
unsujet complexe qui comporte de
nombreux éléments : conformation de l’animal, absence de défauts de
présentation, engraissement, composition anatomique de la carcasse, ainsi que les aspects gustatif, fonctionnel et bactériologique de la viande.
L’amélioration simultanée des composantes de la qualité est donc difficile à envisager de façon globale.
L’amélioration de deux des aspects
aété entreprise par
unprogramme de sélection
sur8 générations :
nous avonscherché à diminuer l’état
d’engraissement et à augmenter la partie la plus recherchée de la
carcasse, les muscles pectoraux, tout
enaugmentant la vitesse de
croissance. Cette expérience, réalisée
sur unelignée synthétique de poulets à croissance rapide,
adonné des résultats positifs très
intéressants.
Un
problème important auquel
sontconfrontés tous les sélectionneurs de
poulets
de chair est d’améliorer en même
temps
lavitesse de croissance et les
caractéristiques
dequalité
des carcasses. L’amélioration de la vitesse de croissance s’est faite defaçon
constante
depuis l’avant-guerre,
où unpoids
vif de 2
kg
n’était pas obtenu avantl’âge
de5 ou 6 mois. Entre 1962 et
1985,
lepoids
vif à7 semaines a
augmenté
en moyenne de 45 grammes par an,d’après
lestestages
réali-sés à la Station de
Ploufragan (L’Hospitalier
et al 1986). Le
poids
vif moyen de 2kg
étaitobtenu vers
l’âge
de 7 semaines en1980,
alorsqu’il
fallait moins de 6 semaines en 1993.Parallèlement,
le sélectionneur doit limiter les défauts de carcasse de sespoulets (ampoules
aubréchet, problèmes locomoteurs,
par
exemple)
et diminuerl’engraissement
dela carcasse, fortement corrélé au
poids
desdépôts
gras abdominaux chez lepoulet (Delpech
et Ricard 1965). D’autrepart,
il doitaugmenter
le rendement enviande,
enparti-
culier le
pourcentage
des filets(partie
de lacarcasse
qui
a la valeur marchande laplus forte).
Mais la difficulté tient au fait que la vitesse de croissance et lescaractéristiques
dequalité
des carcasses sont souvent corréléesnégativement
entr’elles. Lesanalyses géné- tiques
réalisées sur lepoulet
ont montré que lesdépôts
gras abdominauxprésentaient
uneRésumé
__________________________Une expérience d’amélioration de la qualité des carcasses par les techniques classiques de la sélection a été réalisée pendant 8 générations sur une lignée
synthétique
de poulets de chair à croissancerapide.
Lalignée
de départ a été obtenue par croisements entreplusieurs
souches commerciales et expérimentales eta ensuite été maintenue sans sélection orientée comme lignée "témoin". La lignée
"qualité"
était sélectionnée pour donner despoulets
ayant un faible étatd’engraissement
et un fortdéveloppement
des muscles perctoraux tout en étantaussi lourds que possible.
En raison des corrélations existant entre les caractères sélectionnés, la diminution de l’engraissement a été plus longue à obtenir que
l’augmentation
du rendement enmuscles pectoraux. Mais les résultats sont encourageants : à la huitième génération
de sélection, les poulets de la lignée "qualité" étaient environ 8% plus lourds que ceux de la lignée "témoin", les dépôts gras abdominaux étaient réduits de 21% et l’ensemble des muscles pectoraux était augmenté de 11%.
Comparés
aux témoins, lespoulets
de la lignée"qualité"
présentaient une meilleure conformation(angle
depoitrine),
un gésier un peu moinsdéveloppé
et une plus forte proportion des parties nobles de la carcasse (muscles grand et petits pectoraux, pilons, ailes). Les corrélations entre éléments de la carcasse, relativementhomogènes à la huitième génération, ont montré que la sélection n’avait pas modifié sensiblement la structure anatomique de la carcasse.
valeur d’héritabilité élevée (Ricard et Rouvier
1967,
Ricard1974,
Becker et al1984), qu’une
sélection directe sur ce caractère était
possible
et
qu’elle
donnait des résultatspositifs (Leclercq
et al 1980). Lalignée &dquo;maigre&dquo;
deLeclercq
donnait despoulets ayant
une bonnequalité
de carcasse, avec un meilleur rende- ment en viande et une viande un peuplus
ferme associée à une flaveur
plus développée
(Ricard et Touraille 1988). De leur côté, Kazakov et al (1984) ont montréqu’il
était pos- sible de sélectionner despoulets
à croissancerapide, ayant
une carcassemaigre
et unebonne teneur en viande (notion
anglo-saxonne
de
&dquo;fleshing&dquo;, qu’on peut
traduire par &dquo;viando- sité&dquo;).Un programme de sélection
expérimentale
aété mis en
place
en 1985 dans notre laboratoi-re pour essayer d’obtenir des
poulets
ayant à la fois une croissancerapide,
une carcassemaigre
et un bon rendement en musclespecto-
raux. Une
population
de base a d’abord étéobtenue,
entre 1985 et1987,
àpartir
de croise-ments entre
plusieurs
souches commerciales etexpérimentales.
Lagénération
dedépart
(GO)est née en mai 1987. Huit
générations
de sélec-tion ont été obtenues ensuite (Gl à G8) et les
principaux
résultats sontprésentés
ici. Achaque génération,
lalignée sélectionnée,
dite&dquo;qualité&dquo;,
étaitcomparée
à lalignée
&dquo;témoin&dquo;contemporaine, reproduite
sans sélectionorientée.
1 / Conditions expérimentales
l.i / Obtention des poussins
La
population
de base a été obtenue àpartir
de croisements entre
plusieurs
souches com-merciales (firmes ISA et Hubbard) et des
lignées expérimentales
de la Station de Recherches Avicoles de l’INRA. Lafigure
1donne le schéma des croisements d’obtention de la
lignée
dedépart
(GO obtenue en mai 1987) et les dates d’éclosion des différentesgénérations
de sélection.Les souches &dquo;Cornish&dquo; et &dquo;White-Rock&dquo;
étaient sélectionnées par les firmes Hubbard et ISA pour la
production
delignées
commer-ciales de
type
&dquo;mâle-chair&dquo; ou &dquo;femelle-chair&dquo;.La
lignée expérimentale
&dquo;White-Rock/SRA&dquo;avait été sélectionnée pour donner des
poulets
à forte
glycémie
basale chezqui
lesdépôts
gras abdominaux étaientlégèrement
maissignifica-
tivement réduits
(Leclercq
et al 1987). Lalignée expérimentale &dquo;Beige/SRA&dquo;,
ouBeige
deNouzilly,
avait été sélectionnée par J.P.Boyer
sur un ensemble de
caractéristiques
zootech-niques
et avait une croissanceproche
d’unesouche commerciale de
type
&dquo;femelle-chair&dquo;. Lalignée expérimentale &dquo;Maigre/SRA&dquo;
correspon- dait à lalignée
sélectionnée à la Station de Recherches Avicoles pour donner despoulets
ayant desdépôts
gras abdominaux très peudéveloppés (Leclercq
1988). A lagénération
dedépart (GO), chaque poulet possédait
3/8 degènes &dquo;Cornish&dquo;,
2/8 degènes &dquo;White-Rock&dquo;,
2/8 de
gènes &dquo;Beige&dquo;
et 1/8 degènes &dquo;Maigre&dquo;.
Un effort
important
a étéfait,
en collabora-tion avec la Station de
Pathologie
Aviaire deNouzilly,
pour rendre le statut sanitaire de ceslignées
aussi bon quepossible.
Achaque géné-
ration
d’homogénéisation,
les candidatesreproductrices
ont été testées pour détecter laprésence
éventuelle de virusleucosique (pro-
téine virale P.27) par la méthode des tests ELISA sur albumen. Des tests
sérologiques (séro-agglutinations)
ontégalement
été réali-sés chez tous les candidats
reproducteurs
pour rechercher d’autresanticorps
(Salmonellapul- lorum, Mycoplasma gallisepticum
etsynouiae, Adenouirus, Pseudoadenovirus,
Reouirus). Lesreproducteurs
réellement retenus pour donner lagénération
dedépart (GO)
étaient tous indemmes de leucose aviaire et depullorose
etpartiellement
indemmes pour les autres anti- corps testés.La
lignée
&dquo;témoin&dquo; (nom de code Y-11) a étéreproduite
sans sélectionorientée,
selon latechnique
deKing
et al (1959) : choix au hasard d’un fils parpère
et d’une fille parmère, puis accouplements
en évitant lesmariages
frère x soeur et demi-frère x demi-soeur. La
lignée &dquo;qualité&dquo;
(nom de code Y-33) étaitreproduite
àpartir
de tests sur collaté-raux : mise en
élevage
d’un lotspécial
de pous- sinspuis abattages
àl’âge
de 6 semaines etdissection de 4 à 5
poulets
parfamille,
les valeurs brutes étant transformées en écarts-réduits, séparément
pourchaque
sexe. Lesmoyennes de famille ont ensuite été
calculées,
sexes
mélangés,
pour lepourcentage
desdépôts
gras abdominaux et celui des muscles pectoraux. Cettetechnique permettait
de choi-sir les familles ayant à la fois un faible
engraissement
et des musclespectoraux
déve-loppés. Ensuite,
dans le lotsélectionné,
les candidatsreproducteurs
retenus étaient lespoulets appartenant
à ces famillesqui
avaientla
plus
forte vitesse de croissance(et,
dans lesdeux
premières générations,
le meilleurangle
de
poitrine).
A
chaque génération
de sélection et pourchaque lignée,
15 à 18pères
et 3 à 5 mères parpère
étaient utilisés commereproducteurs.
Lespoussins
ducheptel
&dquo;sélection&dquo; (250 à 350 parlignée
et pargénération)
étaient obtenus en unseul lot d’éclosion
(ramassage
des oeufs sur2
semaines),
ils étaient élevésensemble,
au soldans la même case de
poussinière,
sur litière de copeaux de bois. Ils recevaient la même ali- mentation (tableau 1) et le même programme deprophylaxie.
Il convient toutefois designa-
ler
qu’à
la sixièmegénération
de sélection lespoulets
des 2lignées
ont été élevés dans 2 cases depoussinière
différentes.La croissance était contrôlée par
pesée
indi- viduelle de tous les animaux (àjeun)
auxâges
de3, 6,
et 7 semaines.Après
lapesée
de7
semaines,
les animaux étaient rationnés afin d’éviter unpoids trop
élevé àl’âge adulte,
synonyme
d’engraissement excessif, d’appari-
tion de
problèmes
locomoteurs et,finalement,
de mauvaises
performances
dereproduction.
La
quantité
d’aliment était limitée à 70 grammes parjour
et parsujet
àl’âge
de 7 semainepuis augmentée jusqu’à
un maximum de 110 gram-mes pour les coqs (à
l’âge
de 20semaines)
et de130 grammes pour les
poules
(àl’âge
de 22 semai- nes). La durée d’éclairement dupoulailler
étaitégalement
limitée :éclairage
continu durantles 3
premiers jours, puis
14 heures de lumière parjour jusqu’à l’âge
de 7semaines, puis
8 heures par
jour jusqu’à l’âge
de 16semaines, puis augmentation
d’une heurechaque
semai-ne
jusqu’à
15 heures parjour
àl’âge
de22 semaines.
Les animaux conservés pour la
reproduction
étaient transférés vers
l’âge
de 20 semaines dans des cages individuelles et lespoussins
étaient obtenus par insémination
artificielle,
selon un
système
dereproduction pédigrée.
1.
2
/ Comparaison des lignées
pourles caractéristiques de
carcasseUn lot
spécial
depoulets,
élevés dans des conditionscomparables
au lot&dquo;sélection&dquo;,
étaitgénéralement
utilisé à chacune desgénérations
pour ces
comparaisons.
Un échantillon d’une trentaine depoulets
par sexe et parlignée, représentant
larépartition
de l’ensemble despoids vifs,
était abattu àl’âge
de 7semaines, après
unjeûne
de 16 heures. Lepoids
vif avantabattage
était obtenu ainsi quel’angle
depoi-
trine mesuré sur la carcasse
plumée.
Une
technique
de dissection voisine de celleproposée
par leGroupe
de travail n°5 de la W.P.S.A. (1984) apermis
d’obtenir lapesée
deséléments suivants : ensemble des
dépôts
gras abdominaux(gras pariétal
+ gras entourant legésier
et le ventriculesuccenturié), gésier musculaire,
foie (sans la vésiculebiliaire),
car-casse semi-éviscérée (avec cou, trachée
artère,
poumons, coeur,
reins, gonades),
ensemble des musclespectoraux (Pectoralis superficialis,
P.profundus,
P.supracoracoideus,
etpartie
externe des Coracobrachialis
uentralis,
selonla nomenclature de Chamberlain
1943), cuisses, pilons
et ailes. On a ensuite calculé lepourcentage
de chacun de ces éléments parrapport
aupoids
vif avantabattage.
Les
paramètres statistiques
dechaque
variable ont été calculés et les moyennes ont été
comparées
par uneanalyse classique
devariance à 2 niveaux
(lignée
x sexe). Les corré- lationsphénotypiques
entre les variables ontégalement
été calculées.Le poids vif moyen
de la
lignée qualité est plus
élevé dèsla
première génération
desélection.
2 / Résultats
2.
1 / Vitesse de croissance
Les données concernant la vitesse de crois-
sance sont rassemblées dans le tableau 2
qui
donne les
poids
vifs auxâges
de3,
6 et7 semaines par
lignée
et par sexe. Les diffé-rences entre
lignées
sont presquetoujours
hautement
significatives.
L’évolution en fonction des
générations
estillustrée par la
figure 2, qui
donne lepoids
vif à6 semaines de
chaque lignée
pour la moyenne des 2 sexes. Onpeut
voir que lalignée &dquo;quali-
té&dquo; est au dessus de la
lignée
&dquo;témoin&dquo; dès lapremière génération
de sélection. Les deuxlignées
ont ensuite une évolutioncomparable,
la
lignée &dquo;qualité&dquo;
étantsupérieure
d’environ6% à la
première
et de 8% à la huitièmegéné-
ration. On
peut
voirégalement qu’il
existe desvariations non
régulières
entregénérations
pour chacune des 2
lignées,
même si on obser-ve une
augmentation générale
dupoids
vifentre les
générations
1 et 8.Or,
si lalignée
&dquo;qualité&dquo;
est sélectionnée (avec unepression
desélection modérée) pour
augmenter
la vitesse decroissance,
lepool génétique
de lalignée
&dquo;témoin&dquo; reste
théoriquement
constant d’unegénération
à l’autre. Nous attribuons donc cesvariations à une modification non contrôlée des conditions
expérimentales. Ainsi,
les ani-maux ne sont pas nés à la même
saison,
lacomposition
des matièrespremières
utiliséesdans l’alimentation et les conditions clima-
tiques peuvent changer
d’une année àl’autre,
les cases de
poussinière
utilisées ont varié enfonction de la
place disponible
au moment dela mise en
place
despoussins,
les bâtiments utilisés ont été modifiés pour améliorer les conditionsd’élevage
(enparticulier
la ventila-tion),
et leplan
deprophylaxie
a étéadapté
encours
d’expérience
pour tenircompte
des connaissances nouvelles en matière d’art vété- rinaire.2.
2
/ Réponses directes à la sélection
Elles sont résumées dans le tableau 3qui
donne les valeurs relatives de la
lignée &dquo;quali-
té&dquo; par
rapport
à lalignée &dquo;témoin&dquo;,
pour lespourcentages
desdépôts
gras abdominaux et de l’ensemble des musclespectoraux
mesurés àl’âge
de 7 semaines.Pour le gras
abdominal,
la modification n’est apparuesignificative qu’à
la sixièmegénération
pour les mâles et à laseptième
pour les femelles. Au
contraire,
la modification est apparuesignificative
dès la troisièmegéné-
ration pour les muscles
pectoraux.
Ce résultatpeut s’expliquer
par les corrélations entre caractères dont le tableau 4 donne les valeurspour la
lignée
témoin au début et à la fin del’expérience.
Onpeut
voir que lepoids
vif estcorrélé
positivement
à la fois avec le pourcen-tage
de gras abdominal et lepourcentage
de musclespectoraux.
Entre ces deux pourcen-tages,
la corrélation n’est passignificative
et atendance à être
négative.
Ilapparaît
donc bio-logiquement plus
difficile de diminuer l’en-graissement
que d’améliorer le rendement enviande si on veut
augmenter
en mêmetemps
la vitesse de croissance. Mais cette remarquepeut également
être liée au stadephysiolo- gique
de la croissanceauquel
on seplace
(àl’âge
de 7semaines,
lespoulets
deslignées
&dquo;chair&dquo; ont un
poids
vif de l’ordre du tiers dupoids
adulte d’animauxqui
n’auraient pas été rationnés).2.
3 / Réponses corrélées
Dans le tableau 5 sont
indiqués
les résultats de dissection observés à la huitièmegénéra-
tion(dernière génération
étudiée). Lesvariables autres que le
poids
vif ainsi que lespourcentages
de gras abdominal et de musclespectoraux peuvent
être considérées comme des caractères directement corrélés. Les interac- tionslignée
x sexe ne sont passignificatives,
àl’exception
dupoids vif,
dupoids
de l’ensembledes muscles
pectoraux
et dupourcentage
degras
abdominal,
où les différences entrelignées
sont relativementplus
faibles chez les mâles que chez les femelles.La
comparaison globale
des deuxlignées
fait
apparaître
des résultatssignificativement différents,
sauf pour lepourcentage
defoie,
decuisses,
et pour lapart
des muscles &dquo;autrespectoraux&dquo;
dans l’ensemble des musclespecto-
raux. En ce
qui
concerne les valeursbrutes,
lesdépôts
gras abdominaux sontplus
élevés dansLa
proportion
demuscles
pectoraux
a
augmenté
sigi ficatiaement
dèsla 3eme
génération
alors que les
dépôts
gras abdominaux n’ont diminué
q
u’à
la 6eme.A la
8!!° génération,
les 2
lignées
sontsignificativement différentes
pour laplupart
descaractéristiques.
la
lignée
&dquo;témoin&dquo;. En cequi
concerne les pour-centages
parrapport
aupoids vif,
on voit que le gras abdominal ainsi que legésier
sontsignificativement plus développés
dans lalignée
&dquo;témoin&dquo;. Pour les autres valeurs brutes etpourcentages,
lalignée &dquo;qualité&dquo; présente
des valeurssignificativement plus
élevées. Ence
qui
concerne larépartition
du total des musclespectoraux,
legrand pectoral
est relati-vement
plus développé
et lespetits pectoraux
sont relativement moins
développés
dans lalignée &dquo;qualité&dquo;, comparativement
à lalignée
&dquo;témoin&dquo;.
Le tableau 6 regroupe les valeurs des
princi- pales
corrélationsphénotypiques
observées àla huitième
génération
de sélection entre, d’unepart,
lepoids
vif oul’angle
depoitrine
et, d’autrepart,
lepoids
des éléments de la car- casse et lesprincipaux rendements, séparé-
ment pour chacune des 2
lignées (moyennes
observées chez les mâles et chez les femelles).
Le
poids
vif est corrélésignificativement
etpositivement
avec lepoids
de tous les éléments de la carcasse, àl’exception
dugésier
dans lalignée &dquo;qualité&dquo;.
C’est rarement le cas avec lesmesures de
rendement,
en dehors du grasabdominal,
du musclegrand pectoral
et desailes pour la
lignée &dquo;témoin&dquo;,
et de la carcassepour la
lignée &dquo;qualité&dquo;.
La corrélation entre lepoids
vif etl’angle
depoitrine
est relativement faible (en moyenne0,21
pour lalignée
&dquo;témoin&dquo; et
0,26
pour lalignée &dquo;qualité&dquo;).
Avecl’angle
depoitrine,
le tableau 6 montre que les corrélations sont faibles et rarementsignifica- tives,
sauf en cequi
concerne lepoids
et lepourcentage
du musclegrand pectoral
dans les2
lignées,
ainsi que lepoids
de la carcasse etdes cuisses dans la
lignée &dquo;qualité&dquo;.
Les
principales
corrélations observées à la huitièmegénération
de sélection entremesures de rendement sont
regroupées
dans le tableau 7.L’engraissement,
mesuré par lepourcentage
desdépôts
grasabdominaux,
estcorrélé
négativement
aupourcentage
des musclespectoraux
(valeurssignificatives
pour les muscles &dquo;autrespectoraux&dquo;
dans les2
lignées),
et aupourcentage
des ailes. Le ren-dement total des muscles
pectoraux
est natu- rellement corrélésignificativement
au pour-centage
des différents musclespectoraux,
sur-tout le
grand pectoral
(valeur de la corrélation de l’ordre de0,97).
Il estégalement
corrélésignificativement
aupourcentage
de la carcas-se éviscérée.
Globalement,
la corrélation entre lespourcentages
du gras abdominal et des musclespectoraux
sontnégatives :
valeur de- 0,10,
nonsignificative,
pour lalignée
&dquo;témoin&dquo;(P>0,05),
valeur de-0,25, significative,
pour lalignée &dquo;qualité&dquo; (P<0,05).
3 / Discussion
Les données observées ne font
apparaître qu’un gain
depoids
relativement faible (+8%) dans lalignée &dquo;qualité&dquo;
parrapport
à lalignée
&dquo;témoin&dquo;. Ce résultat est dû au fait que la vitesse de croissance n’était pas le caractère
prioritaire
dans notreexpérience
de sélectionqui
était orientée d’abord surl’engraissement
et le
développement
musculaire. Deplus,
dufait de la corrélation
positive
entre lepoids
vifet le
pourcentage
desdépôts
grasabdominaux,
il est
plus
difficile d’obtenir à la fois une crois-sance élevée et un
engraissement
réduit.D’autre
part,
il ne faut pas oublierqu’il s’agit
de
lignées expérimentales portant
sur des effectifs relativementfaibles,
si on les compare à cequi
se passe pour lesprincipales lignées
commerciales. Par
rapport
aux animaux élevésen
France,
lespoulets
de lalignée
&dquo;témoin&dquo; ont environ une semaine de retard et ceux de lalignée &dquo;qualité&dquo;
une demi-semaine deretard,
sion se réfère aux
testages
dePloufragan
réali-sés en
1992,
où lepoids
vif moyen à 41jours
était de 2156 grammes
(Bougon
et al 1993).Quand
on s’intéresse aux critères directe- mentsélectionnés,
on constate que la méthode utilisée a donné des résultatssignificatifs
etintéressants pour les sélectionneurs de
lignées
de
poulets
detype
&dquo;chair&dquo;. A la huitièmegéné-
ration nous avons obtenu une diminution du pourcentage des
dépôts
gras abdominaux de 21% et uneaugmentation
dupourcentage
des musclespectoraux
de11%,
en mêmetemps qu’une augmentation
dupoids
vif de8%,
parcomparaison
avec lalignée
&dquo;témoin&dquo;. Ce résul- tat confirme doncpleinement
lespossibilités
entrevues à la suite des travaux de Becker et
al
1984,
de Kazakov et al(1984)
ou de Ricardet Touraille (1988). Il serait sans doute pos- sible d’obtenir des résultats
plus
nets si onpouvait
travailler sur des effectifsplus impor-
tants et donc avoir une
pression
de sélectionplus
forte que celle que nouspouvions
obtenirdans nos conditions
expérimentales.
La dissection des 2
types
depoulets
a faitapparaître
de nombreuses différencessignifi-
catives entre
lignées.
Les différences entrepourcentages
desdépôts
gras abdominaux et de l’ensemble des muscles pectoraux corres-pondent
bien à cequi
était recherché. Le pour-centage plus
faible dugésier
observé dans lalignée &dquo;qualité&dquo; peut
être attribué à une allo-métrie
négative
entre lepoids
dugésier
et lepoids
vif. Pour les autresrendements,
la sélec-tion réalisée donne des résultats favorables.
En ce
qui
concerne larépartition
des différents musclespectoraux,
la sélection a favorisé le musclegrand pectoral
parrapport
auxpetits pectoraux.
Il faudrait vérifier si lacomposition
et la structure de ces muscles
pectoraux
ontété,
ou non, modifiés.Les corrélations observées sur les animaux de la huitième
génération
sont relativementhomogènes
entre les 2types
delignées.
Lesvaleurs entre
angle
depoitrine
etpoids
descuisses ou des
pilons
sont un peuplus
fortesdans la
lignée &dquo;qualité&dquo;,
les valeurs entreangle
de
poitrine
et musclegrand pectoral
sont unpeu
plus
fortes dans lalignée &dquo;témoin&dquo;,
mais dans l’ensemble onpeut
dire que la sélectionn’a pas modifié de
façon
sensible la structureanatomique
de la carcasse. Nos résultats per- mettent d’avoir une idée de l’influence de la sélection réalisée sur les corrélations entrequelques caractéristiques
de carcasse, mais il faudrait lescompléter
par des études sur des effectifsbeaucoup plus importants
pour obte- nir des résultats valables dans ce genre de recherche.Conclusion
______Le travail de sélection
présenté
ici a donné des résultats intéressants pour ceuxqui
cher-chent à améliorer les
caractéristiques
de car-casse du
poulet :
il est tout à faitpossible
dediminuer l’état
d’engraissement
etd’augmen-
ter le rendement en morceaux de
premier
choix tout en continuant d’améliorer la vitesse de croissance. Les animaux obtenus
présentent
une meilleure conformation et un meilleur ren-
dement de carcasse pour les utilisateurs.
Il faudrait maintenant étudier si ce
type
de sélectionmaintient,
oumodifie,
d’autres carac-téristiques
dequalité
telles que lesperfor-
mances de
reproduction,
les défautsd’applomb,
les
problèmes locomoteurs,
la structure et lacomposition
desmuscles,
ainsi que les caracté-ristiques organoleptiques
et fonctionnelles de la viande depoulet.
Références bibliographiques
Becker W.A., Spencer J.V., Mirosh L.W., Verstrate J.A., 1984. Genetic variation of abdominal fat, body weight, and carcass weight in a female broiler line.
Poultry Sci., 63, 607-611.
Bougon M., Le Menec M., Launay M. Balaine L.,
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33 pp.Summary
Improvement by
selection meansof broiler
car-cass
quality
Improvement
of broiler carcassquality by
usualselection
techniques
was studiedduring
8 genera- tions in asynthetic
line of fastgrowing
chickens.Foundation stock was obtained
by crossing
seve-ral commercial and
experimental
lines and wasthen maintained without selection pressure as a
random control line. The so-called
&dquo;quality&dquo;
linewas obtained from this &dquo;control&dquo; line to
give
birdswith low abdominal fat
percentage, high
breastmeat
yield,
andbody weight
ashigh
aspossible.
Lowering
abdominal fat content was more diffi- cult to obtain thanimproving
breast meatyield
because of
negative
correlationsexisting
betweenthose two characteristics. Nevertheless
good
results were achieved: in the
eighth generation
ofselection,
birds from the selected line were 8 % heavier thancontrol,
abdominal fatpercentage
was 21 %
lower,
andpectoral
musclespercentage
was 11 %
higher.
Higher
breastangles
were obtained in selectedbirds,
that means a better carcass conformation.Those birds also showed a lower
gizzard percenta-
ge, and ahigher
carcassyield
with first choiceparts
(individualpectoral muscles, drumsticks, wings). Relatively homogeneous
values wereobserved for correlations between carcass
parts
andyields
of the two lines in theeighth
genera- tion. This result may be due to the fact that gene- ral anatomical structure of the birds was not modified in anappreciable
wayby
thetype
of selectionapplied
in thisexperiment.
RICARD
F.H.,
MARCHEG.,
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