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Les antibiotiques : pas automatiques dans la rhinosinusite aiguë ?

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Revue Médicale Suisse

www.revmed.ch

18 avril 2012

869

lu pour vous

La rhinosinusite aiguë de l’adulte est une pathologie fréquente et généralement spontanément réso­

lutive, les recommandations de prise en charge récentes préconi­

sant une antibiothérapie en cas de persistance de symptômes au­delà de sept jours. Les antibiotiques à spectre étroit sont préconisés pour limiter le développement de résistances. Cette étude multicen­

trique randomisée et contrôlée vise à vérifier la validité de cette approche et a inclus 166 adultes présentant une rhinosinusite aiguë non compliquée diagnostiquée cli­

niquement, avec des symptômes persistant après sept jours malgré un traitement symptomatique. Un traitement d’amoxicilline a été comparé au placebo en double aveugle, avec comme issue d’inté­

rêt l’amélioration clinique après dix jours de traitement, mesurée par

un score validé (SNOT­16). L’étude n’a pas démontré la supériorité de l’amoxicilline, suggérant que l’abs­

tention antibiotique pourrait être l’option de choix dans la rhinosinu­

site aiguë non compliquée.

Commentaire : Ces résultats ont une implication potentielle impor­

tante sur notre pratique, mais mé­

ritent quelques commentaires. Il est surprenant que trois ans et dix centres aient été nécessaires pour recruter 166 patients, pour une pathologie commune, suggé­

rant un certain degré de sélection de patients à très bas risque de complication, et limitant potentiel­

lement la généralisation des résul­

tats. Ce faible collectif est d’autant plus regrettable que l’hypothèse initiale des auteurs nécessitait l’in­

clusion de 200 patients : ce défaut de puissance est comblé par l’ab­

sence totale de différence dans

l’évolution clinique des deux groupes, suggérant qu’une étude plus puissante ne démontrerait pas un effet cliniquement signifi­

catif. On peut aussi relever que le diag nostic et l’évaluation du résul­

tat étaient purement cliniques, ce qui est une approche pragmatique et orientée vers le patient, mais peut être considérée comme une faibles se relative. En conclusion, ces résultats incitent à un change­

ment de stratégie thérapeutique dans la rhinosinusite aiguë chez l’adulte, limitant l’utilisation des anti biotiques même au­delà de sept jours de symptômes. Si cette attitude est largement adoptée, il faudra être attentif à identifier – avec quels outils ? –

les patients présentant des complications, afin de ne pas les sous­

traiter. Enfin, ce chan­

gement de paradigme théra peutique sera probablement difficile à faire accepter à des patients souvent de­

mandeurs d’un traite­

ment antibiotique : une attitude homo gène des médecins de premie r recours, associée à une éducation de la population, sera donc nécessaire pour initier ce changement, qui aurait comme conséquence une diminution de la consommation des antibiotiques, et peut­être une limitation de la progression des résistances.

Sophie Weitsch Etudiante en médecine Dr Thierry Fumeaux Hôpital de Nyon

Garbutt J, et al. Amoxicillin for acute rhi­

nosinusitis. JAMA 2012;307:685­92.

Les antibiotiques : pas automatiques dans la rhinosinusite aiguë ?

Coordination : Dr Jean Perdrix, PMU (Jean.Perdrix@hospvd.ch)

CC BY AMagill

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