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De la toux aiguë à la toux chronique chez l adulte : mise au point sur un motif de consultation fréquent

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Academic year: 2022

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(1)

HAL Id: hal-03485038

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03485038

Submitted on 20 Dec 2021

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De la toux aiguë à la toux chronique chez l’adulte : mise au point sur un motif de consultation fréquent

Laurent Guilleminault, Danielle Brouquières, Alain Didier

To cite this version:

Laurent Guilleminault, Danielle Brouquières, Alain Didier. De la toux aiguë à la toux chronique chez l’adulte : mise au point sur un motif de consultation fréquent. La Presse Médicale, Elsevier Masson, 2019, 48, pp.353 - 364. �10.1016/j.lpm.2019.02.009�. �hal-03485038�

(2)

De la toux aigue à la toux chronique chez l’adulte : Mise au point sur un motif de 1

consultation fréquent 2

Laurent Guilleminault1,2*, Danielle Brouquières1, Alain Didier1 3

1. Pôle des voies respiratoires, Service de pneumologie, Hôpital Larrey, CHU de Toulouse, 4

Toulouse, France 5

2. STROMALab, Université de Toulouse, CNRS ERL 5311, EFS, INP-ENVT, Inserm, UPS, 6

Toulouse, France 7

8

*Auteur correspondant:

9

Laurent Guilleminault 10

Hôpital Larrey, CHU de Toulouse 11

24 chemin de Pouvourville 12

31059 Toulouse 13

Phone: 0033567771850 14

Fax : 0033567771472 15

e-mail : guilleminault.l@chu-toulouse.fr 16

17

Signes : 32551 18

19

Financement : Aucun 20

Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt avec le sujet.

21 22

© 2019 published by Elsevier. This manuscript is made available under the CC BY NC user license https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/

Version of Record: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0755498219300569 Manuscript_9ebaa9b1ba1b017efc75567101286085

(3)

Résumé : 23

La toux est habituellement divisée en deux catégories la toux aigue dont la durée est inférieure 24

à 3 semaines et la toux chronique dont la durée est supérieure à 8 semaines. La toux aigue est 25

secondaire dans un grand nombre de cas à une infection virale des voies aériennes supérieures.

26

Le traitement n’est pas bien codifié et l’efficacité des thérapies utilisées en pratique est 27

globalement faible. La toux chronique est un motif de consultation fréquent en médecine. Les 28

causes habituellement rencontrées sont les maladies rhino-sinusiennes, le reflux gastro- 29

oesophagen, l’asthme, la bronchite à éosinophiles et les médicaments tussigènes. L’exploration 30

s’attache dans un premier temps à éliminer les médicaments tussigènes et un tabagisme. Une 31

réévaluation 4 à 6 semaines après interruption des médicaments tussigènes ou sevrage 32

tabagique est nécessaire. Une fois cette étape réalisée, la recherche d’une cause fréquente à 33

l’aide d’examens simples (interrogatoire, examen physique, spirométrie, radiographie de 34

thorax) permet de délivrer un traitement adapté dans bon nombre de cas. En l’absence 35

d’étiologie identifiée ou en cas de persistance de la toux malgré une prise en charge optimale, 36

des causes plus rares doivent être recherchées. En l’absence de cause retrouvée malgré une 37

exploration exhaustive, un syndrome de toux chronique d’hypersensibilité doit être évoqué. Il 38

se caractérise par une augmentation de la sensibilité des récepteurs périphériques à la toux et 39

n’est pas sensible aux thérapeutiques habituelles. L’arsenal thérapeutique est limité dans ce 40

syndrome mais des traitements innovants tels que les antagonistes du récepteur P2X3 sont à 41

l’étude.

42 43

Mots-clefs : Toux aigue, Toux chronique, asthme, reflux gastro-oesophagien 44

45

(4)

From Acute Cough to Chronic Cough in Adults: Overview on a common reason for 46

consultation 47

Abstract : 48

Cough is divided into two categories: acute cough lasting less than 3 weeks, and chronic cough 49

lasting more than 8 weeks. Acute cough is usually triggered by a viral infection of the upper 50

airways. Evidence of treatment effectiveness is low and management of acute cough is complex 51

in clinical practice. Chronic cough is a common reason for consultation in medicine. The most 52

frequent causes are upper airway diseases, gastroesophageal reflux disease, asthma, 53

eosinophilic bronchitis, and drugs. Before investigation, smoking cessation and drug 54

withdrawal must be achieved for 4 to 6 weeks. Once this step is completed, simple 55

investigations have to be performed in order to find common causes of chronic cough 56

(questioning, physical examination, spirometry, chest X-ray). If no causes have been identified 57

or cough remains despite optimal treatment, exhaustive exploration has to be performed to rule 58

out rare causes. A chronic cough hypersensitivity syndrome is suggested if any causes have 59

been found despite exhaustive assessment or if cough remains with optimal treatments. This 60

syndrome is characterized by an increase in the sensitivity of cough peripheral receptors and is 61

not sensitive to usual therapies. The therapeutic options are limited but innovative treatments 62

such as P2X3 receptor antagonists are in developement.

63

Key words : acute cough, chronic cough, asthma, GERD 64

(5)

Introduction : 65

La toux est définie par une expulsion brusque et sonore de l'air contenu dans les poumons, 66

provoquée par l’irritation des voies respiratoires. La toux est un réflexe mis en jeu pour aider à 67

l’extériorisation des sécrétions bronchiques ou pour éviter l’intrusion dans les voies aériennes 68

de composés pouvant entraîner des lésions de l’appareil respiratoire[1]. Ce réflexe a un rôle 69

bénéfique en protégeant les voies aériennes. Chez certains patients, ce réflexe peut s’exacerber 70

en présence ou non de certaines maladies et devenir pathologique. Bien qu’à l’origine d’un 71

inconfort voire d’un réel handicap, la toux est souvent complexe à prendre en charge et parfois 72

à l’origine d’un certain découragement chez des patients qui se retrouvent sans solution 73

thérapeutique malgré des consultations itératives. Une meilleure connaissance de ce symptôme 74

est nécessaire pour mieux appréhender sa prise en charge.

75 76

Définition 77

La toux aigue est, dans une très grande majorité des cas, secondaire à une infection respiratoire 78

haute d’origine virale (rhume). La toux aigue est définie par une toux inférieure à 3 semaines 79

compte-tenu de sa résolution spontanée durant cette période[2]. Cette toux pose habituellement 80

assez peu de problèmes diagnostiques ou thérapeutiques en pratique. A contrario, la toux 81

chronique est associée à une démarche diagnostique et thérapeutique complexe. La toux 82

chronique est définie par une toux dont la durée est supérieure à 8 semaines afin notamment de 83

ne pas entraîner une confusion avec la toux aigue qui se résout spontanément en quelques 84

semaines[3]. La toux subaiguë se situe entre les 2 entités précédentes avec une durée de 3 à 8 85

semaines.

86 87

La toux aigue 88

Epidémiologie de la toux aigue 89

(6)

La toux aigue est l’une des causes les plus fréquentes de consultation en médecine générale[4, 90

5]. L’étiologie principale est représentée par l’ensemble des infections du tractus respiratoire 91

avec en chef de file les infections virales des voies aériennes supérieures[6, 7]. Dans une large 92

étude publiée récemment, 81% des sujets, ayant présenté une infection virale des voies 93

aériennes supérieures, déclaraient avoir eu une toux au moment de l’infection et 69% des sujets 94

décrivaient une toux qui se poursuivait au-delà de l’infection virale[8, 9]. La toux aigue post- 95

virale a une répercussion sur la qualité de vie et est à l’origine d’une consommation de soins 96

très importante[10, 11]. Parmi les autres étiologies de toux aigue, il ne faut pas méconnaître les 97

exacerbations de pathologies bronchiques chroniques (asthme, broncho-pneumopathie 98

chronique obstructive (BPCO), dilatations des bronches) qui sont à l’origine d’une toux aigue 99

voire subaigue[12]. La coqueluche est également pourvoyeuse de toux aigue. La tuberculose 100

est une cause fréquente de toux aigue dans les pays à forte prévalence.

101

Prise en charge diagnostique de la toux aigue 102

L’interrogatoire a une place majeure dans la prise en charge de la toux qu’elle soit aigue ou 103

chronique. Il est indispensable de s’assurer, en premier lieu, de l’absence de critères de gravité 104

qui sont identiques à ceux de la toux chronique (Tableau 1). Il est nécessaire de s’intéresser au 105

volume, aux caractéristiques de l’expectoration. L’hémoptysie figure parmi les critères de 106

gravité. L’inspection des fosses nasales, des oreilles et de la cavité buccale est impérative à la 107

recherche de toute anomalie. Les infections respiratoires basses bactériennes sont nettement 108

moins fréquentes que les infections virales des voies aériennes supérieures mais peuvent mettre 109

en jeu le pronostic vital. C’est pourquoi, une attention toute particulière doit être portée à 110

l’interrogatoire (fièvre, purulence de l’expectoration…) et à l’auscultation pulmonaire à la 111

recherche d’un foyer de crépitants et la radiographie de thorax est à demander au moindre doute 112

afin de poser le diagnostic de pneumonie aigue[13]. La recherche de sibilants et/ou de ronchi 113

(7)

s’impose également pour s’assurer de l’absence d’exacerbation d’un asthme ou d’une 114

BPCO[14].

115

Traitement de la toux aigue post-virale 116

Les données scientifiques sont globalement pauvres concernant les traitements médicamenteux 117

et non médicamenteux de la toux aigue post-virale. En dehors d’infections bactériennes avérées, 118

une antibiothérapie n’apporte aucun bénéfice pour le traitement de la toux aigue secondaire à 119

une infection respiratoire haute. Une antibiothérapie ne semble pas se justifier dans les 120

laryngites aigues et dans les bronchites aigues en dehors des patients âgés ou avec de multiples 121

comorbidités[15, 16]. Les anti-histaminiques semblent avoir un effet très modeste à court terme 122

sur la sévérité des symptômes de rhinorrhée et d’éternuements mais aucun effet significatif n’a 123

été observé sur la toux[17]. Ils semblent diminuer le réflexe de toux en cas d’infection virale 124

mais ceci n’est pas suffisant pour les proposer en pratique[18]. Les anti-inflammatoires non 125

stéroïdiens n’apportent pas non plus de bénéfice sur la toux aigue[19]. Les données scientifiques 126

concernant les produits de pharmacie en vente libre (dextrométorphane, sirop anti-tussif en 127

général, anti-histaminiques, décongestionnants, mucolytiques) ne sont pas assez solides pour 128

se prononcer en faveur de l’utilisation de ces produits dans la toux aigue post-virale. Une 129

récente méta-analyse concluait à l’absence de preuves scientifiques en faveur ou contre 130

l’utilisation des produits de pharmacie en vente libre[20]. Le nombre d’études disponibles pour 131

chaque produit était faible et les méthodologies utilisées hétérogènes. Concernant les 132

interventions non médicamenteuses, le miel pourrait apporter un certain bénéfice sur la toux 133

chez les enfants[21]. De récentes recommandations ont été éditées par la société américaine de 134

pneumologie[20]. Ces recommandations ont pris position contre l’utilisation des médicaments 135

listés ci-dessus compte-tenu de l’absence de preuve scientifique sur la diminution de la durée 136

ou de la sévérité de la toux post-virale. Une étude récente randomisée contrôlée a analysé 137

l’efficacité des corticostéroïdes oraux en cure courte dans la toux aigue post-virale [22]. Il 138

(8)

n’existait pas de différence significative concernant la durée de la toux et la sévérité de la toux 139

entre le groupe traité par prednisolone et le groupe traité par placebo. La durée médiane de la 140

toux de 5 jours (intervalle interquartile [IQR], 3-8 jours) dans le groupe prédnisolone et de 5 141

jours (IQR, 3-10 jours) dans le groupe placebo (odd ratio (OR) ajusté, 1,11 [IC 95%, 0,89 - 142

1,39]). Les auteurs concluent que les corticostéroides en cure courte ne devraient pas être 143

administrés en cas de toux aigue secondaire à une infection des voies ariennes supérieures. En 144

cas de toux aigue, l’absence de traitement anti-tussif est une option qui doit être envisagée.

145

Il est, quoi qu’il en soit, important d’organiser un suivi à 4-6 semaines afin de s’assurer de la 146

disparition de la toux.

147 148

Traitement des autres causes de toux aigue 149

Le traitement de l’exacerbation d’asthme, de l’exacerbation de BPCO ou de l’infection 150

respiratoire basse sera initié selon les recommandations en vigueur pour chacune de ces 151

pathologies[23-25]. Des épisodes récurrents de toux aigue ou subaigue (durée entre 3 et 8 152

semaines) sont en faveur d’une expression d’une pathologie bronchique sous-jacente qui doit 153

être recherchée. L’interrogatoire s’attachera donc à rechercher ces épisodes récurrents de toux 154

entrecoupés de périodes de rémission en faveur d’exacerbations de pathologie bronchique 155

chronique.

156 157

Toux aigue post-virale-Toux chronique : un continuum ? 158

Le passage de la toux aigue à la toux chronique a été assez peu étudié. Il est effectivement 159

difficile d’organiser des études prospectives sur de longues périodes pour connaître le 160

continuum entre la toux aigue et la toux chronique d’autant que la persistance de la toux au- 161

delà de 8 semaines ne concerne qu’une minorité de patients. Une étude, réalisée chez 839 162

enfants ayant présenté une toux post-virale, retrouve que 20,4% des sujets ont une toux qui 163

(9)

persiste au-delà de 28 jours[26]. Parmi les enfants ayant une toux persistante, même si dans 164

cette étude cela ne correspondait pas à la définition d’une toux chronique, 30,8% avaient une 165

pathologie chronique sous-jacente. Bien que réalisée chez l’enfant, cette étude souligne la 166

nécessité d’investiguer les toux persistantes à la recherche d’une pathologie chronique.

167

Certaines données de la littérature évoquent le lien entre une toux aigue post-virale et le 168

développement d’une toux chronique. En effet, les patients présentant une toux chronique 169

inexpliquée déclare plus fréquemment une infection des voies aériennes supérieures d’allure 170

virale comme élément déclencheur que les patients ayant une toux relevant d’une étiologie 171

identifiée (48% contre 24% pour les patients ayant une toux associée à une cause 172

identifiée)[27]. La physiopathologie de la toux aigue dans un contexte d’infection à rhinovirus, 173

virus le plus impliqué dans les infections respiratoires hautes, est complexe mais la modulation 174

neuronale pourrait jouer un rôle important[28]. L’augmentation de la sensibilité des récepteurs 175

à la toux ou des voies neuronales par les virus a été avancée pour expliquer la toux secondaire 176

aux infections virales. Il est ainsi bien documenté que les infections respiratoires d’origine 177

virale augmentent le réflexe de toux[29]. Les mécanismes qui sous-tendent ce continuum entre 178

une toux aigue post-virale et une toux chronique sont loin d’être élucidés. Néanmoins plusieurs 179

pistes sont avancées[30]. Les voies neurologiques sensorielles peuvent être affectées par la 180

libération des potentiels d'action. Ces voies peuvent également être rendues électriquement 181

hyperexcitables de sorte que le seuil pour un stimulus d'activation soit diminué et que la 182

fréquence de décharge du potentiel d'action induite par le stimulus soit augmentée. Ces effets 183

sont probablement associés à diverses réponses inflammatoires et prennent fin lorsque 184

l'inflammation disparaît. Cependant, les voies neurologiques peuvent être modulées d'une 185

manière plus persistante par des modifications de l'expression des gènes, c’est ce que l’on 186

appelle la neuroplasticité[30]. Dans ce cas, la modulation peut se prolonger au-delà de 187

l'infection virale et contribuer au développement d'une toux chronique d’hypersensibilité. La 188

(10)

question de savoir si une prise en charge précoce de la toux aigue post-virale permet de diminuer 189

le développement d’une toux chronique reste aujourd’hui sans réponse.

190 191

Epidémiologie de la toux chronique 192

La toux chronique est un symptôme très fréquent en population générale. Une méta-analyse 193

récente, réalisée à partir de 90 études, retrouve une prévalence globale dans le monde de 194

9,6%[31]. Les définitions utilisées étaient très hétérogènes et la majorité des études prenaient 195

comme définition une durée d’au moins 3 mois. Avec cette définition, la prévalence était de 196

7,9%. Trois études ont utilisé la définition consensuelle de 8 semaines et retrouve une 197

prévalence de 12% au Royaume-Uni, 2,2% au Japon et 1,1% au Nigéria[32-34]. Aucune donnée 198

n’est disponible en France mais, en considérant les données obtenues au Royaume-Uni, il est 199

très probable que la prévalence soit proche des 9,6% retrouvés dans la méta-analyse. La toux 200

chronique touche donc un nombre très important de patients mais la proportion est 201

probablement sous-évaluée en pratique courante car les patients banalisent ce symptôme et 202

tardent à consulter. Au niveau mondial, ll existe une très nette disparité géographique dans le 203

monde avec une prévalence plus élevée en Europe et aux Etats-Unis comparativement à l’Asie 204

et à l’Afrique. Ces disparités sont difficilement expliquées par des différences génétiques 205

puisqu’une étude n’a pas retrouvé de variabilités de sensibilité de la toux entre les différentes 206

origines ethniques (Caucasienne, Indienne ou Chinoise)[35]. Les facteurs environnementaux 207

pourraient être impliqués dans les diversités géographiques observées. L’exposition à des 208

agents irritants ou polluants est plus importante dans les pays occidentaux. Ainsi, dans cette 209

méta-analyse, l’exposition à la fumée de tabac est corrélée à la prévalence de la toux chronique.

210

Les comorbidités comme l’obésité ou la rhinite pourraient également jouer un rôle mais les 211

données restent encore parcellaires. La prévalence de l’obésité est, en effet, plus élevée dans 212

les pays occidentaux (Etats-Unis, Europe, Australie) et pourrait expliquer la prévalence plus 213

(11)

importante de la toux chronique dans ces pays comparativement au reste du monde[36]. Ceci 214

pourrait s’expliquer par une augmentation du RGO ou de l’asthme chez ces patients[37, 38].

215

La prévalence de la rhinite allergique a un profil comparable à celle de la toux chronique et 216

pourrait participer également aux disparités géographiques observées[39].

217

La toux est l’un des motifs de consultation les plus courants en médecine générale avec 3,6%

218

de l’ensemble des consultations aux Etats-Unis[40]. Dans une étude allemande récente, la toux 219

(sans distinction de durée) était le motif de consultation le plus fréquent chez les sujets âgés 220

représentant 1,8% de l’ensemble des consultations de médecine générale[41].

221

Certaines caractéristiques cliniques semblent propices au développement de la toux chronique.

222

Ainsi, dans une étude ayant monitoré la toux et réalisé des tests à la capsaïcine (extrait du piment 223

rouge utilisé pour analyser la sensibilité de la toux), les femmes ont une toux plus fréquente et 224

un réflexe de toux plus sensible que les hommes[42]. L’augmentation de la sensibilité à la toux 225

chez les femmes adultes est observée quel que soit l’âge[43]. Cependant, aucune différence 226

entre garçons et filles n’est observée chez les enfants[44]. Il existe un pic d’incidence de toux 227

chronique lors de la 5e décade[45, 46]. L’atopie ne semble pas associée à la présence plus 228

fréquente d’une toux chronique[44]. Le tabagisme est reconnu comme un facteur de risque 229

majeur de toux chronique mais ne doit pas faire méconnaître d’autres causes associées[47].

230

L’obésité semble également augmenter le risque de développer une toux chronique mais les 231

mécanismes qui sous-tendent cette association ne sont pas complètement élucidés[32].

232 233

Complications de la toux chronique 234

La toux chronique a un retentissement majeur sur la qualité de vie des patients. Chez les patients 235

tousseurs chroniques, 7% déclarent que la toux est suffisamment sévère pour se répercuter sur 236

leurs activités[32]. Les patients perçoivent leur toux comme sévère selon 3 critères : la 237

fréquence de la toux, l’intensité de la toux et la répercussion de la toux dans leur vie quotidienne 238

(12)

(mauvaise qualité de sommeil, impossibilité de réalisée certaines activités)[48]. La sévérité de 239

la toux est souvent associées aux complications de la toux et notamment aux complications 240

physiques secondaires aux augmentations de pressions intra-thoraciques et intra- 241

abdominales[49]. Les troubles du sommeil quand la toux est nocturne, la fatigue, les céphalées 242

et parfois même les fractures de côtes sont des complications classiques. L’incontinence 243

urinaire qui peut toucher près de 50% des patients tousseurs chroniques est un vrai handicap au 244

quotidien[50]. Le handicap social est très présent chez les patients tousseurs chroniques et la 245

consultation est souvent motivée par la plainte de l’entourage concernant la présence d’une toux 246

récurrente. Ainsi, le handicap social semble toucher près de 80% des patients et une étude 247

démontre qu’un tiers des sujets âgés de 65 ans et plus qui sont tousseurs chroniques ont dû faire 248

chambre à part à cause de la toux[51]. Compte-tenu de ce symptôme bruyant et potentiellement 249

dérangeant dans des situations de vie (Lieux de culte, bibliothèque, théâtre, repas de famille), 250

les patients préfèrent éviter certaines activités ce qui a un retentissement majeur sur leur qualité 251

de vie. Les complications psychologiques sont également très présentes et, selon les études, des 252

critères de dépression sont observés chez 15,8 à 53% des patients tousseurs chroniques[52, 53].

253 254

Caractéristiques des étiologies de la toux chronique de l’adulte 255

Il est habituel de diviser les étiologies de la toux chronique selon que les causes soient 256

fréquentes ou peu fréquentes (Tableau 2). Cela a, en effet, un impact sur la prise en charge en 257

pratique qui sera détaillé dans le dernier paragraphe. Selon les recommandations, les causes 258

fréquentes sont à rechercher et à traiter en priorité avant d’étendre le bilan pour des causes plus 259

rares.

260

Le syndrome de toux des voies aériennes supérieures 261

Le syndrome de toux des voies aériennes supérieures (STVAS) regroupe les pathologies rhino- 262

sinusiennes à l’origine d’une toux[54]. Le STVAS est la cause la plus fréquente de toux 263

(13)

chronique[55-58]. Ce syndrome était identifié initialement sous le terme « jetage postérieur » 264

correspondant à l’écoulement dans le pharynx de mucus issu du nez ou des sinus et qui était à 265

l’origine d’une toux. Cependant sa physiopathologie est plus complexe que le simple 266

écoulement postérieur. En effet dans le STVAS, l’irritation et l’inflammation stimulent 267

directement les récepteurs de la toux qu’il y ait ou non un écoulement postérieur. La 268

symptomatologie évocatrice d’un STVAS est l’association de la toux à un écoulement nasal 269

postérieur ou antérieur, un hemmage, un prurit pharyngé, une obstruction nasale…

270

La toux équivalent d’asthme 271

Parmi les autres causes fréquentes, la toux équivalent d’asthme est largement représentée[59].

272

Cette toux est classiquement sèche à prédominance nocturne et est déclenchée par le rire, 273

l’exercice ou la parole en lien avec l’hyper-réactivité bronchique. La symptomatologie n’est 274

classiquement pas associée à d’autres symptômes respiratoires, en cas de présence d’un 275

sifflement respiratoire ou d’une oppression thoracique, il s’agit alors d’un asthme et non d’une 276

toux équivalent d’asthme. La spirométrie est un examen incontournable avec la recherche de 277

réversibilité par le test aux bronchodilatateurs.

278

La bronchite à éosinophiles 279

La bronchite à éosinophiles, entité décrite récemment, est liée à une inflammation bronchique 280

à éosinophile sans stigmate d’asthme[60]. Elle concernerait 10 à 15% des patients consultant 281

pour une toux chronique[61]. Le diagnostic est posé sur la présence d’une toux isolée associé à 282

une spirométrie normale et une éosinophilie des voies aériennes[62]. L’expectoration induite 283

étant peu réalisée en pratique, l’augmentation du FENO est en faveur d’une éosinophilie des 284

voies aériennes et cet examen est utilisé en pratique pour suggérer le diagnostic. En cas de doute 285

diagnostic avec un asthme, un test à la métacholine négatif oriente vers une bronchite à 286

éosinophiles. La bronchite à éosinophiles est très sensible à la corticothérapie inhalée.

287

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) 288

(14)

Avec une prévalence de 5 à 41% des sujets consultant pour une toux chronique, le RGO est 289

également une étiologie fréquente de toux chronique[63]. Dans une étude rétrospective réalisée 290

dans notre centre sur 653 patients tousseurs chroniques, le RGO représentait la première cause 291

de toux chronique avec une prévalence de 35,5% (données non publiées). Il existe un lien très 292

fort entre le RGO et la toux. En effet le RGO est associé à une augmentation du risque de toux 293

avec un odd ratio de 1,7 (intervalle de confiance à 95% 1,4-2,1)[64]. La toux est aussi bien 294

sèche que productive. La présence de brulure thoracique (ou pyorsis) et/ou de régurgitation est 295

très évocatrice de RGO[63]. Il est classique de retenir ce diagnostic notamment en cas de 296

disparition de la toux sous inhibiteur de pompe à proton, cependant le diagnostic ne peut être 297

exclus en cas de résistance à ces médicaments car les reflux non-acides ne sont pas sensibles à 298

cette thérapeutique et restent associés à une toux.

299

La toux d’hypersensibilité 300

Le concept du syndrome de toux chronique d’hypersensibilité (STCH) a été introduit 301

récemment pour expliquer qu’il n’est pas retrouvé d’étiologies malgré les explorations chez un 302

certain nombre de patients (7 à 40%) ou la toux persiste malgré une prise en charge optimale 303

des étiologies retrouvées. Dans ce syndrome, il existe une augmentation du réflexe de toux avec 304

une sensibilité augmentée pour des stimuli peu tussigènes (hypertussie) ou un déclenchement 305

de la toux pour des stimuli non-tussigènes (allotussie). La symptomatologie typique de STCH 306

est détaillée dans le Tableau 3. Les symptômes sont peu spécifiques et le diagnostic est évoqué 307

devant l’absence de cause retrouvée ou en l’absence d’amélioration malgré un traitement 308

optimal de la cause initialement identifiée et la présence des symptômes de STCH (Tableau 309

3)[65].

310

Des étiologies plus rares existent et il est nécessaire de réaliser des explorations pour ne pas 311

méconnaitre ces causes.

312 313

(15)

Connaissances actuelles de la physiopathologie de la toux chronique chez l’adulte 314

Le réflexe de toux peut être provoqué par de nombreux stimuli inflammatoires ou mécaniques.

315

Ainsi, l’inhalation d’irritants chimiques ou mécaniques dans les voies aériennes supérieures 316

(larynx, pharynx) ou inférieures (trachée, carène) a la capacité de déclencher un réflexe de toux.

317

Deux types de neurorécepteurs sensoriels des voies respiratoires sont décrits[66] : les 318

nocicepteurs qui détectent les irritants chimiques mais qui sont relativement insensibles aux 319

stimuli mécaniques et les mécanorécepteurs qui ont certaines propriétés chimiosensorielles 320

mais sont surtout très sensibles aux mouvements mécaniques (Figure 1). Les mécanorécepteurs 321

tels que les récepteurs d’adaptation rapide (RARs) se trouvent dans le larynx, la trachée et les 322

bronches proximales et transmettent des signaux conduits le long des fibres myélinisées (Aδ) à 323

vitesse rapide[67]. Les RARs sont sensibles à la fumée de cigarette, aux solutions alcalines ou 324

acides, aux solutions hypo et hypertoniques… Les nocicepteurs tels que les récepteurs aux fibre 325

C sont retrouvés dans le larynx, la trachée, les bronches et les parois alvéolaires et sont associées 326

aux fibres C non myélinisées conduisant lentement l’influx nerveux[68]. Ces nocicepteurs sont 327

également sensibles aux molécules pro-inflammatoires, y compris la bradykinine, les 328

prostaglandines, les leucotriènes et les cytokines, ainsi qu'aux irritants nocifs tels que la 329

capsaïcine, les solutions acides, la nicotine et l'acroléine[69]. Plusieurs canaux TRP (transient 330

receptor potential) sont également impliqués dans le réflexe de toux. Ces canaux, dont les 331

principaux sont le TRPV-1 (temperature-sensitive transient receptor potential vanniloid-1) et 332

le TRPA1 (transient receptor potential cation channel, subfamily A, member 1), sont retrouvés 333

sur les fibres C et Aδ. 334

Les voies afférentes des récepteurs des voies aériennes convergent via le nerf vague jusqu’au 335

noyau solitaire (nucleus tractus solitari) situé dans le tronc cérébral. Le noyau solitaire est 336

connecté aux neurones respiratoires situés dans les centres respiratoires qui coordonnent la 337

réponse efférente de la toux[70, 71]. Cette réponse efférente est conduite via les motoneurones 338

(16)

jusqu’aux muscles respiratoires, au larynx et aux bronches. La toux peut également être 339

contrôlée par le cortex cérébral et il existe une commande volontaire pour inhiber ou activer la 340

toux. L’effet placebo observé sur la toux est probablement lié à l’action du placebo sur la 341

modulation de la commande volontaire exercée par le cortex cérébral[72].

342

La physiopathologie de la toux chronique est différente selon la cause impliquée dans la toux.

343

Dans le RGO, le reflux de liquide acide dans l’œsophage et potentiellement dans les voies 344

aériennes supérieures pourrait déclencher la toux via l’activation des récepteurs à la toux.

345

Cependant il est probable que le mécanisme soit plus complexe et certaines données sont en 346

faveur d’une contribution des fibres C œsophagiennes dans le réflexe de toux sans activation 347

des récepteurs des voies aériennes[73]. La physiopathologie de la toux équivalent d’asthme 348

n’est pas complètement élucidée mais est probablement multifactorielle et s’explique en partie 349

par l’inflammation bronchique notamment à éosinophiles, les modifications des petites voies 350

aériennes, le piégeage de l’air et un défaut de l’effet bronchoprotecteur de l’inspiration 351

profonde[74].

352

La physiopathologie du STCH est en grande partie théorique compte-tenu de la difficulté à 353

avoir accès aux voies afférentes et efférentes en pratique. Le STCH pourrait s’expliquer à la 354

fois par une atteinte périphérique au niveau des récepteurs ou des voies afférentes et par une 355

atteinte centrale au niveau du tronc cérébral. Les récepteurs périphériques tels que TRPV1 356

pourraient subir un changement phénotypique suite à un stimulus (infection virale notamment) 357

et seraient alors plus sensibles et donc plus à même d’activer le réflexe de toux[75].

358

L’augmentation d’expression des canaux tels que TRPV-1 pourrait être impliquée dans 359

l’augmentation du réflexe de toux[75]. Les processus neuronaux centraux impliqués dans le 360

réflexe de la toux sont modifiés chez les patients souffrant de toux chronique, comme le 361

démontrent les études d'imagerie cérébrale fonctionnelle réalisées par Mazzone et al.[76].

362

Cependant il est admis aujourd’hui que le mécanisme principal de la toux chronique est plutôt 363

(17)

périphérique compte-tenu des données récentes d’une étude clinique portant sur l’effet du AF- 364

219, un antagoniste du récepteur P2X3 impliqué dans le réflexe de toux[77].

365 366

Prise en charge et principe de traitement de la toux chronique de l’adulte 367

La prise en charge de la toux chronique est détaillée dans des recommandations françaises 368

éditées par la société française d’ORL. Ces recommandations datent de plus de 10 ans mais 369

certaines notions sont toujours d’actualité. Ainsi, face à une toux chronique, il est impératif de 370

suivre différentes étapes pour l’évaluation initiale : 371

- 1. Evaluer le diagnostic positif de toux chronique en déterminant la durée des 372

symptômes 373

- 2. Evaluer le caractère invalidant : Toux insomniante, émétisante, asthéniante. Il n’est 374

pas fait mention dans ces recommandations de l’évaluation objective de l’intensité ou 375

du retentissement de la toux chronique. Or il est aujourd’hui bien documenté l’intérêt 376

de la réalisation systématique de l’échelle visuelle analogique comme celle utilisée dans 377

la douleur chronique. Le questionnaire de Leicester doit également être réalisé pour 378

mesurer de manière reproductible le retentissement de la toux chronique sur la qualité 379

de vie[78]. Ce questionnaire contient 19 questions et permet d’évaluer le retentissement 380

physique, psychologique et social. Le questionnaire de la toux d’hypersensibilité de 381

Hull pourrait apporter une aide au diagnostic de STCH. Le test à la capsaïcine ou à 382

l’acide citrique est utile pour le suivi de la toux chronique et s’assurer de la diminution 383

du réflexe de toux avec les traitements[79]. Différentes concentrations de capsaïcine ou 384

d’acide citrique sont nébulisées afin de déterminer les concentrations nécessaires pour 385

déclencher 2 ou 5 quintes de toux. Ces tests ne sont réalisés que dans les centres 386

spécialisés dans l’exploration de la toux chronique. Ces tests n’orientent pas vers un 387

diagnostic mais leur intérêt serait plutôt de suivre objectivement l’effet des traitements 388

(18)

sur la toux[80]. Les enregistreurs de la toux comme le VitaloJak™ facilitent l’évaluation 389

objective 390

- 3. Recherche de complications : Fractures de côte, douleur musculaire aiguë, révélation 391

ou majoration de hernie ou de prolapsus, incontinence urinaire, céphalées, perte de 392

connaissance (ictus laryngé), autres conséquences plus rares (hémorragies sous- 393

conjonctivales, bradycardie ou tachyarythmie,…) 394

- 4. Recherche de signes de gravité (Tableau 1) 395

396

Dans les recommandations américaines plus récentes qui datent de 2017, la prise en charge de 397

la toux chronique suit le même raisonnement.

398

Une fois ces données recueillies, les 2 recommandations suggèrent de : 399

- Rechercher une cause médicamenteuse (inhibiteur enzyme de conversion, gliptine) et 400

un tabagisme. En présence de médicaments tussigènes et/ou de tabagisme, un arrêt de 4 401

semaines est impératif pour réévaluer le patient. Une radiographie de thorax est 402

recommandée soit d’emblée pour les recommandations américaines soit après l’arrêt du 403

tabac et/ou des médicaments pour les recommandations françaises.

404

- Rechercher et traiter les causes fréquentes. Sur ce point, la prise en charge diffère pour 405

les 2 recommandations.

406

Dans les recommandations françaises, une prise en charge séquentielle est suggérée en prenant 407

en charge successivement les pathologies rhino-sinusiennes, l’asthme et le RGO. En l’absence 408

de ces pathologies ou en cas de résistance au traitement un avis spécialisé est recommandé. Ces 409

recommandations ne prennent pas en compte le fait que la toux est souvent multifactorielle, 410

plusieurs causes intriquées pouvant être à l’origine de la toux chronique. Dans notre étude 411

rétrospective, 41,8% des patients ont 2 causes ou plus de toux chronique (données non 412

publiées). Comme indiqué dans les recommandations américaines, il semble plus cohérent de 413

(19)

traiter l’ensemble des causes fréquentes de toux chronique retrouvées après une exploration 414

simple comportant la spirométrie avec test au bronchodilatateur, la radiographie de thorax et 415

l’interrogatoire centré sur le RGO, l’asthme, l’atteinte rhino-sinusienne, les médicaments 416

tussigènes, le tabagisme. La réalisation de la fraction exhalée du monoxyde d’azote (FENO) 417

pourrait être une aide. En effet, elle est associée, en cas d’élévation, à une bonne réponse à la 418

corticothérapie inhalée car il s’agit d’un marqueur de l’inflammation bronchique à 419

éosinophile[81].

420

Devant un tableau clinique évocateur d’un asthme, un traitement par corticothérapie inhalée 421

doit être initiée. Le traitement doit toujours être associé à une éducation thérapeutique. En effet, 422

il n’est pas rare que l’inefficacité de la corticothérapie inhalée soit liée à une mauvaise technique 423

de prise ou à une inobservance. Un test de provocation à la métacholine peut être une aide 424

diagnostique. Le bilan allergologique est systématique en cas de suspicion de toux équivalent 425

d’asthme et le traitement des allergies accompagne systématiquement la corticothérapie 426

inhalée. La bronchite à éosinophiles nécessite logiquement la réalisation d’une expectoration 427

induite à la recherche d’une éosinophilie mais cet examen n’est pas réalisé en routine et il peut 428

être remplacé, avec un rendement moindre, par le FENO qui est associé à une inflammation 429

bronchique à éosinophiles. La corticothérapie inhalée est le traitement de choix en cas de 430

suspicion de bronchite à éosinophiles. La sensibilité à cette thérapeutique est un test diagnostic 431

efficace.

432

Le diagnostic de RGO se base sur la symptomatologie évocatrice. Un test thérapeutique aux 433

IPP est proposé en cas de symptômes évocateurs et il doit être systématiquement associé à des 434

mesures diététiques et des changements de mode de vie (surélévation de la tête de lit, sport, 435

perte pondérale…). Un traitement de 3 mois est nécessaire pour évaluer l’efficacité du 436

traitement par IPP. Il faut rappeler que l’obtention d’un diagnostic précis doit prévaloir et que 437

le recours aux traitements d’épreuve est réservé aux patients qui ont une symptomatologie 438

(20)

évocatrice du diagnostic et l’impossibilité de réaliser les examens permettant de confirmer ce 439

diagnostic.

440

En l’absence d’orientation clinique, des examens tels que la tomodensitométrie thoracique, 441

l’endoscopie bronchique, la pH-métrie des 24h à la recherche notamment de reflux non-acides 442

doivent se discuter. Un test à la capsaïcine ou à l’acide citrique peut être réalisé pour évaluer le 443

réflexe de toux.

444 445

Prise en charge thérapeutique de la toux chronique réfractaire 446

L’absence de cause identifiée, malgré des explorations larges, n’est pas rare. Le diagnostic de 447

STCH est évoqué en pratique en l’absence de cause retrouvée ou en cas de persistance de la 448

toux malgré un traitement optimal des causes classiques de toux. Le traitement est alors 449

complexe. Les recommandations françaises n’abordent pas la problématique du STCH qui a 450

été décrit récemment[82]. Il est recommandé outre-Atlantique d’avoir recours à une prise en 451

charge orthophonique multimodale[83]. Ces recommandations conseillent également 452

l’utilisation de la gabapentine, mais ce traitement n’a pas d’autorisation de mise sur le marché 453

dans l’indication « toux chronique » en France[84]. Dans une revue générale récente, d’autres 454

traitements sont suggérés avec des données scientifiques intéressantes[85]. La prégabaline en 455

association à une prise en charge orthophonique a démontré un effet significatif sur la 456

diminution de la toux chronique dans une étude randomisée[86]. L’amitriptyline, un 457

antidépresseur tricyclique, semble également avoir une efficacité sur la toux[87]. L’analyse 458

combinée des études portant sur les médicaments d’action centrale décrit précédemment 459

retrouve un effet significatif sur la toux chronique[85]. La morphine a également un effet sur la 460

toux mais son profil de tolérance rend difficile son utilisation en pratique[88].

461

Aucun des traitements cités ci-dessus n’a d’autorisation de mise sur le marché dans la toux 462

chronique. Il est donc indispensable de considérer la balance bénéfice risque d’une telle 463

(21)

prescription car certains de ces traitements présentent des effets secondaires parfois 464

inacceptables pour la prise en charge d’une toux chronique.

465

D’autres traitements, comme les antagonistes de différents récepteurs à la toux, sont 466

actuellement à l’étude. Une étude randomisée contrôlée contre placebo a été réalisée avec les 467

antagonistes des récepteurs TRPV1, aucun effet sur la fréquence ou la sévérité de la toux n’a 468

été observé[89]. Des résultats encourageants ont été enregistrés avec l’étude de phase II 469

concernant l’antagoniste des récepteurs de P2X3 (AF-219)[77]. Dans cette étude, la fréquence 470

de la toux était réduite de 75% comparativement au placebo après 2 semaines de traitement.

471

L’effet secondaire le plus fréquent était la perte de goût.

472 473

Particularité de la toux psychogène 474

La toux psychogène est définie par le développement d’une toux secondaire à une pathologie 475

psychique sans pathologie somatique. Le diagnostic reste un diagnostic d’élimination.

476

L’interrogatoire s’attachera à retrouver des éléments déclencheurs sans omettre une exploration 477

rigoureuse à la recherche d’une cause somatique. Les thérapies cognitivo-comportementales 478

sont alors proposées pour améliorer la toux 479

480

Conclusion 481

La toux est un symptôme fréquent et très hétérogène. Dans un contexte de toux chronique, une 482

prise en charge rigoureuse est nécessaire pour mettre en évidence une cause. Le traitement des 483

causes fréquentes de toux chronique est une première étape. Cependant les toux réfractaires ne 484

sont pas rares et posent de réels problèmes diagnostiques et thérapeutiques. La toux 485

d’hypersensibilité, reposant sur une hypersensibilité des voies neurologiques de la toux, a été 486

décrite pour expliquer la présence d’une toux réfractaire. L’effet des thérapeutiques actuelles 487

sur la toux chronique réfractaire est faible ou expose le patient à des effets secondaires souvent 488

(22)

inacceptables. L’arsenal thérapeutique devrait s’étoffer dans les années à venir avec le 489

développement de thérapeutiques nouvelles tel que l’antagoniste du récepteur P2X3 490

aujourd’hui à l’étude.

491 492

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697 698 699

(28)

Tableau 1 : Signes de gravité à rechercher en cas de toux aigue ou chronique selon les 700

recommandations Françaises et Américaines 701

702

Tableau 2 : étiologies des toux chroniques 703

Tableau 3 : Caractéristiques de la toux chronique d’hypersensibilité. Aucun outil actuellement 704

ne permet d’affirmer le diagnostic de toux d’hypersensibilité. Les symptômes qui figurent 705

dans ce tableau sont décrits comme étant associés à la toux d’hypersensibilité sans pour autant 706

être spécifique de ce diagnostic. D’après [65]

707

Figure 1 : physiopathologie de la toux. RAR : récepteur d’adaptation rapide.

708

Figure 2 : Arbre décisionnel de prise en charge de la toux chronique. * signes de gravité détaillés 709

tableau 1. BENA : Bronchite à éosinophiles non-asthmatique, BDLA : Bronchodilatateur de 710

longue durée d’action, CSI : corticostéroïdes inhalés, ECG : électrocardiogramme, FENO : 711

Fraction exhale du monoxide d’azote, RGO : Reflux gastro-oesophagien, STVAS : Syndrome 712

de toux des voies aériennes supérieures 713

(29)

Noyau solitaire TRPV1

COUGH

Cortex cérébral

Récepteur fibre C

Fibre C TRPA1

RARS

Fibre Aδ

Nerf phrénique Nerf moteur spinal Nerf laryngé récurrent Diaphragme

Muscles intercostaux Muscles laryngés Muscles abdominaux

P2X3

Epithelium respiratoire

(30)

Présence d’un ou plusieurs diagnostics Non

Oui Toux évoluant depuis au

moins 8 semaines

Recherche et prise en charge des complications:

-Physiques : troubles du sommeil, fractures de côtes, céphalées, incontinence urinaire…

-Sociales : retentissement sur la vie sociale, conjugopathie -Psychiques : anxiété, dépression

Recherche des 4 causes les plus fréquentes : - STVAS :

Diagnostic orienté par l’interrogatoire Nasofribroscopie

Tests allergologiques - Asthme :

Diagnostic orienté l’interrogatoire

Spirométrie avec recherche de réversibilité Tests allergologiques

- BENA :

Diagnostic orienté l’interrogatoire FENO

- RGO :

Diagnostic orienté l’interrogatoire

Traitements en présence du diagnostic

• STVAS :

lavage du nez, corticothérapie nasale, anti-histaminique, éviction facteurs favorisants, éducation thérapeutique

• Asthme :

CSI±BDLA, éviction facteurs favorisants, éducation thérapeutique

• BENA :

CSI, éviction facteurs favorisants, éducation thérapeutique

• RGO

Inhibiteur de la pompe à proton pour au moins 3 mois, règles hygiéno-

diététiques+++, éducation thérapeutique

Discuter en fonction interrogatoire :

- pH-métrie des 24 h et manométrie oesophagienne - Tomodensitométrie thoracique

- Tomodensitométrie des sinus - Endoscopie bronchique - Enregistrement du sommeil

- Evaluation cardiaque (ECG, Echographie cardiaque) Signes de gravité*

à l’interrogatoire et à la radiographie de thorax

Prise en charge spécifique

Arrêt du tabagisme pendant 4 semaines Arrêt des traitements tussigènes pendant 4 semaines

Persistance de la toux

Absence d’arguments pour un diagnostic

Persistance de la toux malgré traitement bien conduit

Absence de causes ou persistance de la toux malgré traitement des

causes retrouvées Toux réfractaire

(31)

Signes de gravité selon les recommandations Françaises

Signes de gravité selon les recommandations Américaines

- Altération de l’état général, - Syndrome infectieux, - Dyspnée d’effort, - Hémoptysie,

- Apparition ou modification de la toux chez un fumeur,

- Dysphonie, dysphagie, fausses routes, - Adénopathie(s) cervicale(s) suspecte(s), - Anomalies majeures de l’examen clinique

cardiopulmonaire.

- Hémoptysie

- Patient âgé de plus de 45 ans avec une toux récente ou modification récente de la toux, ou dysphonie

- Adultes entre 55 et 80 ans ayant un tabagisme > 30 paquets-année

- Antécédent de tabagisme ou tabagisme actif ou sevrage datant de moins de 15 ans - Dyspnée particulièrement au repos ou la

nuit

- Enrouement

- Symptômes systémiques

• Fièvre

• Perte de poids

• Oedème périphérique avec prise de poids - Trouble de deglutition en buvant ou

mangeant - Vomissements

- Infection pulmonaire récurrente

- Examen clinique et/ou radiographie de thorax anormales

Tableau 1 : Signes de gravité à rechercher en cas de toux aigue ou chronique selon les recommandations Françaises et Américaines

Références

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