ÉDITORIAL
WWW.REVMED.CH
17 février 2021
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Nouvelle rubrique :
« 5 minutes pour apprendre »
Pr OMAR KHERAD La qualité en médecine semble enfin s’inviter
dans l’agenda politique de la santé. Le Conseil fédéral a en effet récemment fixé des objec- tifs en matière de garantie de la qualité des prestations avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle ordonnance de la LAMal. Le Parle- ment suisse donne en effet l’obligation, à compter de 2022, à tous les médecins exer- çant dans le pays de participer aux mesures de développement et aux évaluations de la qualité que les associations de fournisseurs de prestations et d’assureurs auront définies dans leurs conventions de qualité.
Aussi, la FMH et la Société suisse de méde- cine interne générale (SSMIG) ont décidé de s’atteler de manière proactive à la mise en œuvre de cette nouvelle exigence légale pour s’assurer que ces activités qualité obliga- toires sont bien applicables dans la pratique, qu’elles s’intègrent dans les activités qualité menées jusqu’ici et qu’elles apportent le plus grand bénéfice possible pour les patients.
Dans le cadre du projet pilote « Publication des activités qualité des médecins du secteur ambulatoire », mené en collaboration avec la FMH et les assureurs, la SSMIG a sélectionné quatre activités qualité (tableau 1). Elle a aussi récemment invité tous les membres actifs dans le secteur ambulatoire à publier de manière transparente les activités qualité que les médecins mettent en œuvre dans leur pratique quotidienne.
Parmi les 4 activités proposées, un système de déclaration des incidents critiques (CIRS) semble le meilleur pourvoyeur de changement de comportement, sous réserve qu’il soit anonymisé et qu’il permette aux lecteurs de tirer des enseignements des événements inattendus. Si le préjudice subi par le patient est de surcroît la conséquence d’un acte médical potentiellement inapproprié, il y a fort à parier que cela puisse déboucher sur une attitude différente, plus adaptée, profitable à la pratique médicale.
Le système CIRS peut prendre plusieurs formes. En Suisse, la Fondation Sécurité des patients publie ses revues de morbi-mortalité à des fins de formation et de perfectionne- ment. L’analyse systématique de l’évolution imprévue d’un préjudice suite à des interven- tions médicales dont l’indication était relative ou inappropriée résonne parfaitement avec le mouvement « Smarter Medicine – Choosing Wisely Switzerland ». À ce titre, le JAMA Internal Medicine publie depuis 2014 la série
« Teachable moment » en demandant à des jeunes internes de publier des vignettes cliniques témoignant des effets potentiel- lement néfastes de la sous- ou de la surmé- dicalisation. En mettant en exergue les complications inhérentes à des interventions inappropriées, on combat directement la tendance à la surmédicalisation.
Aussi, nous avons le plaisir de vous annoncer le lancement d’une nouvelle rubrique dans la Revue Médicale Suisse : « 5 minutes pour apprendre ». Il s’agit de mini-vignettes donnant des exemples de préjudices ou potentiels préjudices subis par des patients suite à des actes éventuellement inappropriés avec un bref rappel des recommandations de bonnes pratiques. Ces vignettes cliniques « 5 minutes pour apprendre » répondent à deux des activités susmentionnées (top five et CIRS).
Ceci devrait, nous le souhaitons, motiver tous nos collègues internistes/généralistes en Romandie à publier de manière régulière ces vignettes. Nous espérons que l’expérience sera positive et permettra de mieux éduquer les médecins dès le début de leur formation sur les inconvénients potentiels associés à la surutilisation des soins médicaux.
Pour le Comité scientifique*
OMAR KHERAD Service de médecine
interne Hôpital de La Tour 1217 Meyrin/Genève
* Comité scientifique : Dre Carole Elodie Aubert (Inselspi- tal), Dre Pauline Darbellay Farhoumand (HUG), Dr John Gregor (rHne), Dre Mallory Moret Bochatay (GHOL) et Pr Omar Kherad (HLT).
1. Participation à des cercles de qualité 2. Top five «smartermedicine»
3. Concept d’hygiène
4. Critical Incident Reporting System (CIRS)
TABLEAU 1
Activités sélectionnées par la Société suisse de médecine interne
générale
REVUE MÉDICALE SUISSE
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Soumettre un cas : les textes (version finale uniquement, au format ci-dessous) doivent être envoyés à : omar.kherad@latour.ch, avec copie à redaction@medhyg.ch.
• Thème : incident ou potentiel incident (near miss en anglais) faisant suite à un acte médical éventuellement inapproprié.
• Nombre de mots : maximum 1000 mots (6500 signes, espaces et ponctuation compris) sans compter les références, la figure ou le tableau.
• Auteurs : maximum 3 auteurs, dont un médecin junior en premier auteur.
• Pas de résumé ni d’abstract en anglais.
• Vignette : bref résumé du cas clinique (maximum 200 mots, soit 1500 signes, espaces et ponctuation compris).
• Introduction : bref rappel du contexte clinique et de l’indication de l’intervention.
• Discussion : rappel des bonnes pratiques.
• Conclusion : retour sur la vignette avec mise en exergue de l’aspect potentiellement inapproprié de l’intervention.
• Implications pratiques : 3-5 phrases pour résumer les messages clés et/ou les éventuelles controverses.
• Références : maximum 5 références (format des références : www.nlm.nih.gov/bsd/uniform_requirements.html).
• 1 figure ou 1 tableau qui résume les bonnes pratiques.