Conseil fédéral

Dix-neuvième Année. — Nu 97 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

P A

Jeudi 8 Décembre 19C4 Bureaux: R u e d e la S e r r e , 5 8

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suisses 20cl., offres el demandes de place 10 cl. la ligne, étrangères 25 centimes la ligne

Les aunouces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: H AASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Le Congrès socialiste international d'Amsterdam

L'action politique et l'action commerciale Le Congrès d'Amsterdam a attiré l'atten- tion du public, malgré la concurrence que lui faisait la guerre russo-japonaise. Il est vrai que précisément celle guerre lui a fourni l'occasion d'un beau geste, l'embras- sade du délégué japonais avec le délégué russe. Le monde entier, et non pas seule- ment l e s membres du Congrès, a applaxidîT Mais l'effet produit a été plutôt affaibli par le commentaire explicatif que le Président du Congrès a cru devoir donner, à savoir que «les horreurs de cette guerre étaient le fruit naturel du régime capitaliste».

Qu'on put dire cela de la guerre du Trans- vaal, passe encore! quoique là même il y eut bien d'autres causes. Mais quand il s'agit d'une guerre de races, comme celle qui met aux prises en ce moment l'Europe et l'Asie, le capitalisme n'en est pas plus responsable que de la guerre de Troie ! Nous n'avons aucune prédilection pour le capitalisme, mais il serait pourtant raison- nable de reconnaître qu'il y a eu beaucoup

« d ' h o r r e u r s » en ce monde avant l'avène- ment du capitalisme et qu'il y en aura probablement longtemps après qu'il sera aboli.

Revenons aux travaux du Congres. Il ne sera pas sans intérêt pour les lecteurs de Y Emancipation d'en résumer ici les prin- cipales décisions.

1° En ce qui concerne la tactique géné- rale : Affirmation de la lutte des classes comme seul moyen ellicace, et condamna- tion « é n e r g i q u e » de toute politique oppor- tuniste « s e contentant de réformer la So- ciété bourgeoise».

iu Répudiation, cependant de la grève générale comme moyen d'action bien que celle-ci paraisse au premier abord la réali- sation la plus naturelle de la lutte des classes), et allirmation de la nécessité « de l'action politique syndicale et coopérative».

(C'est la première fois, je crois, que l'on voit un Congrès socialiste mettre la coopé-

ration sur le même pied (pie les syndicats).

On peut même dire que ce n'est pas seu- lement la grève générale, mais tout moyen révolutionnaire qui a élé écarté par les considérants, «parce que l'émancipation de la classe ouvrière ne saurait être le résultat d'un effort subit».

3U Lois organisant l'assurance gratuite pour tous les travailleurs contre les risques de la vie, les frais de ces assurances de- vant être payés non gur les salaires des ouvriers, parce (pie cqs. salaires sont insuf- fisants pour les faire vivre, ni même sur les prolits des patrons, parce que ceux-ci les feraient retomber sur leurs ouvriers par une réduction des salaires, mais par

«des impôts sur le capital, soit sur les successions, soit sur le revenu ».

\u Enfin il faut noter un vole sur les trusts. Ce colossal phénomène économique ne pouvait échapper à l'attention du Con- grès socialiste et, comme on devait s'y attendre, il a élé apprécié plutôt avec-sym- pathie. «Les partis socialistes de lous les pays doivent s'abstenir de participer à une tentative quelconque pour prévenir la for- mation des trusts ou pour restreindre leur développement». P o u r q u o i ? «parce que les efforts des partis socialistes doivent tendre vers la socialisation de la produc- tion, ayant pour but l'unité générale, et d'éliminer les profits». Et sans doulc on voit bien (pie les trusts tendent vers l'u- nité, mais on ne voit pas bien claire- ment qu'ils tendent à éliminer le profil.

C'esl l'association coopérative seule qui tend à ce but.

Il serait Irop long de commenter lous ces voles. B o r n o n s - n o u s à expliquer le premier, qui d'ailleurs a élé l'acte princi- pal du Congrès. En voici le lexle, du moins pour les plus importants des considérants:

Le Congrès condamne de la façon la pluséner- nergique les tentatives révisionnistes, lendant à changer noire tactique éprouvée et victorieuse, basée sur la lutte des classes, et à remplacer la conquête du pouvoir politique de haule lutte contre la bourgeoisie par une politique de con- cession à l'ordre établi.

La conséquence d'une telle tactique révision- niste serait de l'aire d'un parli qui poursuit la transformation la plus rapide possible de la so- ciété bourgeoise en société socialiste — d'un parli, par suile révolutionnaire, dans le meilleur sens du mot — un parli se contentant de réfor- mer la société bourgeoise...

Le Congrès condamne, en outre, toute lenla- live faile pour masquer les antagonismes de classe toujours croissants à l'effet de faciliter un rapprochement avec des parlis bourgeois.

Cet ordre du jour a fait l'objet d'une discussion ardente, qui a pris surtout la forme -d'une joute entre les deux cham- pions français, Guesde, représentant du socialisme marxiste et intransigeant, et, Jaurès, du socialisme idéaliste. C'est le

premier, appuyé par les socialistes aile-, mands, dont il a d'ailleurs depuis trente ans fidèlement reproduit les doctrines, qui l'a emporté à une assez grosse majorilé, i.Vi voix contre 5 et 12 abstentions.

Ce n'est pas d'ailleurs la première fois que la question se posait. Depuis quatre ans elle hypnotisait lous les congrès socia- listes nationaux ou internationaux sous le nom de question Millerand.

Cet ordre du jour comporte deux signi- fications très différentes.

En premier lieu, cet ordre du jour si- gnifie que, pour maintenir dans toute sa pureté le dogme marxiste de la lutte des classes, les socialistes doivent se garder de toute alliance avec des hommes apparte- nant à la classe bourgeoise, alors même (pie ceux-ci lutteraient contre quelque in- justice sociale, ni surtout accepter un mi- nistère dans leur gouvernement : voilà pourquoi on l'appelle question Millerand.

Il y a au fond de celle doctrine un or- gueil incommensurable, celui de croire que les ouvriers (ou du moins ceux qui les mènent et particulièrement les membres du Congrès qui sont d'ailleurs tous des bourgeois, exactement comme nous ou même plus distingués el plus riches (pie nous) ont seuls la conscience et l'intelli- gence de ce qu'est la justice sociale, et que l'une ni l'autre n'a jamais été obscur- cie chez eux par la préoccupation de leurs intérêts ou l'influence de leur milieu. Il y

74(5 LA F E D E R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E a surtout celte intolérance cléricale du pon-

tife Joad s'écriant :

Rompons, rompons loul pacte avec l'impiélé!

En ce qui concerne donc celle première signification du vote, on ne. peut que la déplorer et se consoler en constatant q u e , quoique cette politique farouche ait obtenu la majoriLé, elle n'a pas eu cependant pour elle les représentants de la Suisse, de la Belgique, du Danemark, de la Suède, de l'Australie, puisque ceux-ci ont voté contre ou se sont abstenus.

Mais l'ordre du jour comporte une se- conde signification, c'est que l'évolution sociale, voire même socialiste, esl indépen- dante de toute forme politique. L'argument sur lequel Bebel a fortement insisté, c'est que les ouvriers se trouvaient mieux du gouvernement de Guillaume II que de ce- lui de la République française — assurances sociales mieux organisées, impôts mieux repartis, droit de coalition mieux res- pecté... Et Bebel a ajouté, avec une in- solence qui montre bien que ce n'est pas le socialisme qui mettra (in au chauvinisme national, que si la France avait la Répu- blique, elle la devait a Bismark ! Je re- grette qu'il ne se soit trouvé personne pour lui répondre que le peu de liberté dont jouit l'Allemagne à ce jour, elle le doit aux armées de la Révolution française et à Napoléon !

Cette rectification faite, il esl incontesta- ble qu'il est certaines institutions sociales, telles que la législation en faveur des ou- vriers, qui peuvent aussi bien se dévelop- per sous un régime monarchique et même autocratique comme celui de l'Allemagne où la volonté du prince fait loi, que sous un régime républicain. La résistance des classes capitalistes y s*pa--m.tti»s- »forte?

parce que celles-ci se sentent rassurées par la présence du souverain et savent que les choses n'iront pas plus loin qu'il ne vou- dra. S'il est vrai, comme l'a alïirmé Bebel, que le gouvernement impérial n'envoie pas préventivement de troupes en cas d é g r è v e et se montre ainsi plus libéral en appa- rence que le gouvernement de la Républi- que française, c'est tout simplement parce que cette précaution est inutile en Alle- magne. Les ouvriers, y compris leurs leaders socialistes, y vivent dans une crainte perpétuelle du gouvernement qui est pour eux, comme la crainte de Dieu, le commencement de la sagesse. Ce n'est pas en Allemagne qu'on voit des grévistes assommer les gendarmes et les soldats ni se risquer à brûler des maisons, et il est peu probable qu'on voie le port de Hambourg chômer pendant des mois par suite des grèves des marins ou des portefaix. Quand un pays supporte Iranquillemet que la moindre plaisanterie h propos du nez ou de la moustache de son empereur soit pu- nie de six mois de prison, c'est que ce peuple est assez bien dressé pour qu'il soit inutile, en effet, d'envoyer préventivement des troupes.

Nous sommes disposés à reconnaître aussi que, même lorsqu'il s'agil des insti- tutions du socialisme libre, telles que les associations professionnelles, mutualistes et coopératives, elles peuvent s'épanouir aussi bien sous un régime monarchique ou impérialiste même autoritaire que sous un régime de pleine liberté politique. Il est très possible même que les énergies indi- viduelles, précisément parce qu'elles sont

comprimées et muselées dans le domaine politique, se concentrent dans l'activité so- ciale. A la fin du Second Empire, en France, on a vu commencer un mouve- ment social et coopératif très intense, que l'avènement de la République a plutôt in- terrompu et détourné.

P o u r ces motifs, nous admettons volon- tiers la part de vérité contenue dans l'or- dre du jour et applaudissons même au divorce qu'il prononce entre la politique, soit sous la forme radicale et anticléricale, soit sous une forme inverse, et l'action so- ciale. C'est pour ces motifs que nous re- grettons son intrusion dans les sociétés coopératives. Malheureusement nous n'a- vons pas remarqué que les coopératives qui appartiennent au socialisme guesdiste fassent moins de politique que les autres.

Au contraire !

Néanmoins si présentement nous croyons inutile et même dangereuse la confusion de l'action politique et de l'action sociale, n'empêche qu'un jour viendra, sans doute, où l'évolution politique et l'évolution so- ciale suivront des marches parallèles. 11 nous paraîtrait un peu contradictoire que le régime futur que. nous avons salué du nom de République coopérative pût se réaliser autrement que sous un gouverne- ment républicain. Cit. G I D E .

L'Emancipation. ;

Le traité d'arbitrage

Le traité d'arbitrage avec l'Autriche-Hongrie a été signé samedi après-midi à Vienne. Du côté suisse il porte la signature du secrétaire de léga- tion, M. Deucher, fonclionnant comme chargé d'affaires. Notre ministre, M Du Marlheray, qui n'a pas encore remis ses lettres de créance, re- joindra son poste au commencement de l'année 4>roçliajryi^t., aunj imnjédiatemenl à, participer aux négociations du traité de commerce austro- suisse, qui seront ouvertes sitôt après le nouvel

a n .

1

Conseil fédéral

' Par note du 3 couranlj la légation de Grande- Bretagne à Berne a informé le Conseil fédéral de l'adhésion, à partir du 1er janvier prochain,-de la colonie britannique des iles Bermudes à l'arran- gement de Washington du 15 juin 1897, concer- nant l'échange des lettres et des boites avec valeur déclarée. i

La légation des Pays-Bas a informé le Conseil fédéral que, le 21 novembre 1904, la Chine a fait opérer le dépôt des instruments portant sa ratifi- cation des actes ci-après désignés, savoir :

1. La convention pour le règlement pacifique des conHits internationaux. — 2. La convention pour l'adaptation à la guerre maritime des prin- cipes de la convention 'de Genève du 22 août 18(54, à l'exclusion de l'art. 10. — 3 . Trois décla- rations signées à la Haye le 29 juillet 1899.

Le commerce ambulant

On se plaint de plus en plus dans les campa- gnes du développement pris, depuis quelques années, par une nouvelle méthode de commerce.

On rencontre fréquemment aujourd'hui sur les roules, des hommes poussant une petite roulotte et vendant du café, des' pâtes alimentaires, du 1 lié, du chocolat et en général tous les articles débités dans les épiceries. Ces commerçai.ts mo- biles, font, parait-il, une concurrence très accen- tuée au commerce local et leur nombre s'accroit tous les jours. On affirme qu'il y a, è Paris, une maison possédant, à elle seule, une petite armée de quatre à cinq mille roulotliers, réalisant un chiffre d'affaires dépassant cinquante millions par an. Dans une proportion plus restreinte, des faits analogues sont constatés dans plusieurs grandes villes.

Le Guetteur de Saint-Quentin soutient que le consommateur n'a nul intérêt au développe- ment de ces nouvelles méthodes commerciales,

attendu que les roulotliers vendent leurs produits à un prix aussi élevé que celui des épiciers de village. Il se réfute, il est vrai, lui-même, en constatant que les roulotliers donnent à chaque livraison un bon-prime dont l'accumulation per- mettra à l'acheteur de se procurer gratis un objet quelconque choisi dans un catalogue où l'on trouve toute sorte d'articles d'horlogerie, vais- selle, lingerie, des parapluies et même de3 vête- ments. C'est, à n'en pas douter, écrit notre con- frère, l'appàl d'une prime qui pousse l'acheleur à s'approvisionner chez le marchand ambulant, au grand détriment de l'épicier, son voisin, qui lui, se trouve dans l'impossibilité de délivrer des primes, se contentant de vendre des articles d'épicerie moyennant un petit bénéfice que vient encore réduire le crédit.

Il nous semble qu'il y a un fait qui domine tous les raisonnements. Rien ne force l'acheteur à s'adresser au rouloltier. S'il le fait, c'est qu'il y trouve avantage; et il faut que cela soit bien évident puisqu'ainsi l'acheteur se prive volontai- rement de l'avantage du crédit que lui consenti- rait le commerce local.

On demande si une loi ne pourrait venir au secours des commerçants locaux. Nous ne le croyons pas. Une loi dans ce sens ne pourrait que porter atteinte à la liberté des citoyens. San«

doute, la condition des petits commerçants lo- caux est fâcheuse et digne d'intérêt, tout comme le fut naguère celle des maîtres de poste, ruinés par l'établissement des voies ferrées. Mais c'est là malheureusement, l'envers de tous les progrès et la méthode du commerce par « roulotte» est elle-même destinée à disparaître le jour où les boutiques automobiles commenceront à circuler dans les campagnes. Ce jour n'est peut-être pas très éloigné. En attendant, à côté du tort qu'ils font à quelques-uns, les roulol'.iers rendent des services, puisqu'ils développent l'échange des marchandises même dans d'autres brandies de commerce que celles auxquelles ils se consacrent.

{Le Travail National).

Concurrence déloyale

Le syndicat des horlogers de Brunswick, appuyé par l'Union des horlogers allemands, avait intenté à un journal de celte ville, les

>Neueste Nachri&hlen, un procès poU&lesJpubli- calion d'annonces déloyales de la maison Feith.

Les tribunaux ont ordonné de supprimer ces annonces dans tous les cas où elles offriraient des « montres de précision » au prix de 16 marks, ayant obtenu la plus haule récompense à l'Expo- sition universelle de Paris. Toute contravention à ce jugement sera passible d'une amende de 51) marks. Le journal en question a élé condamné aux frais du procès. Ce dernier a été poussé très activement par l'Union des horlogers alle- mands dans le but de pouvoir, à l'exemple du jugement obtenu, forcer la main aux autres journaux publiant des insertions analogues, afin de faire cesser un état de choses fort préjudicia- ble aux intérêts de l'horloger honnête dans plu- sieurs villes de l'empire.

Payez comptant

Le secrétariat de l'Union suisse des arts et métiers nous écrit:

«L'adoption de termes plus courts et le prompt réglemeut des notes dues aux artisans sont le meilleur moyen de soutenir les petits artisans et d'améliorer leur position sociale.

« Comme il est d'usage entre grands négociants et industriels de facturer immédiatement loul en- voi et de fixer un terme de payement de trois mois, toule personne de bon sens reconnaîtra que le petit artisan qui dispose d'un capital moins important est en droit d'invoquer le même principe. Par conséquent, aucun client ne pour- rail à l'avenir faire un reproche à ses fournis- seurs si ceux-ci, dans le but de rompre une fois pour toutes avec une coutume surannée, se permet- taient de présenter leurs notes à l'échéance de chaque trimestre.

«Nous invitons donc tous les artisans et négo- ciants à s'entendre pour l'introduction de ce sys- tème et ensuite à l'appliquer strictement. Les résultats bienfaisants de celte réforme du crédit ne tarderont pas à se faire sentir.»

En règle générale, un achat peu important ne devrait avoir lieu que lorsque l'argent est prêt pour le solder.

• I —— - i i i m

LA FÉDÉRATION HÖRLOGERE SUISSE

⁷⁴⁷

Malheureusement, beaucoup de négociants se refusent à donner leurs factures, de peur que le client, après payement fait, ne revienne plus.

D'autres pousseront au crédit pour augmenter leurs bénéfices. En offrant des objets que l'on ne payera que plus tard, on facilite certaines personne, mais on en pousse un grand nombre dans la misère, car rien n'est plus dangereux que les achats à crédit.

On s'habitue à ne pas payer, on emprunte et on ne rend plus.

Il faut pousser à la vente au comptant par un escompte raisonnable en espèces immédiates.

Nous ne considérons nullement comme un es- compte toutes les institutions parasites de tim- bres-rabais et autres qui ne sont en réalité qu'un supplément de bénéfice pris sur l'acheteur, dit VEpicier suisse.

Exposition universelle

Selon le Figaro, l'idée de l'organisation d'une nouvelle exposition serait s u r le point d e p r e n d r e la forme d ' u n projet officiel.

Européens et Chinois

O n écrit de Paris au Journal de Genève:

Dans un de vos numéros de l'été der- nier a paru une lettre d'un correspondant de Shanghaï qui décrivait avec complai- sance et enthousiasme l'avenir que pour- raient se faire, dans cette ville, de jeunes avocats de langue française.

L'avis était intéressant, et j'ai voulu le vérifier ; me permettez-vous de mettre sous les yeux d e vos lecteurs et dans l'intérêt de ceux q u i auraient p u se laisser tenter par ces promesses, hélas ! fallacieuses, le résultat de ma recherche? Un homme bien

placé pour connaître 'les intérêts français à Shanghaï m'écrit :

«Il n'y a absolument rien à faire ici pour

« un avocat d e langue française. Notre

«barre, heureusement, ne voit q u e peu

«d'affaires par a n . . . ' i l n e se plaide pas

«cinq affaires pouvant rapporter quelque

«chose qui vaille la'peine à un avocat. Il

« y a un Français qui a un cabinet d'alfai-

« res très honorablement connu et qui

«plaide absolument Toutes les bonnes cau-

«ses. J e ne puis donc que déconseiller à

« d e s jeunes gens de venir tenter la for-

« tune ici. »

Voilà qui est clair et net !

J u l i e n - P . MONOD.

— Le correspondant du Malin à Shanghaï a interviewé le général Tcheng-Ki-Tong.

Ce dernier, tout en reconnaissant q u e l'aversion d e ses compatriotes pour les Européens est plus vive que jamais, dé- clare qu'il ne croit guère à l'imminence d'un mouvement xénophobe.

Nouvelles diverses

L'Union p o s t a l e u n i v e r s e l l e . — L'Union postale universelle s'étend actuellement, d'après les renseignements fournis par le bollelino del Ministero délia poste e ielegrafi, du royaume d'Italie, sur une superficie de 107.694.133 kilo- mètres carrés, et comprend 1.129 millions d'ha- bitants. Dans le cours de l'année écoulée sont entrées dans l'Union, ja Somalie anglaise et la Nigrilie méridionale.

A la Convention pour l'échange des lettres re- commandées ont adhéré, en 1903: le Monténé- gro et un grand nombre de petites colonies an- glaises; à la Convention pour le service des colis ou paquets: la Perse,, la Colombie, les Indes

portugaises, la partie portugaise d.e l'île de Ti- mor, la Bolivie et les îles Marshall, et à la Con- vention pour les journaux, le Portugal et les îles Açores.

L'Union internationale de l'Union postale universelle n'a eu à se prononcer, en 1903, que sur trois questions touchant à des rapports inter- nationaux.

Souhaits de Nouvel-An

La « Fédération horlogère suisse » publiera, comme les autres années, le 31 décembre, une page spéciale contenant les avis de négociants et autres personnes, qui désirent adresser à leur clientèle ou à leurs amis et connaissances, des souhaits de bonne année.

Modèle de l'annonee :

A La Maison X...

adresse à sa bonne clientèle ses

meilleurs vauix de nouvelle année

Une grande partie de la page étant déjà rete- nue par divers clients, prière de s'inscrire jus- qu'au 20 décembre, au bureau des annonces H a a s e n s t e i n & Vogler, agence de publicité,

Rue Leopold Robert 32, La Chaux-de-Fonds.

Nous nous chargeons aussi de transmettre les annonces-souhaits aux autres journaux de la localité et du dehors.

C o t e d e l ' a r g e n t du y Décembre iQoÇ

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