A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION C
A. S EGHIER
Extension de fonctions de type positif et entropie associée. Cas multidimensionnel
Annales de l’I. H. P., section C, tome 8, n
o6 (1991), p. 651-675
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Extension de fonctions de type positif
et entropie associée. Cas multidimensionnel
A. SEGHIER Universite de Paris-Sud,
Departement de Mathematiques, 91405 Orsay Cedex
Vol. 8, n° 6, 1991, p. 651-675. Analyse non linéaire
RESUME. - Nous avons donne dans une
precedente
note[7]
des condi-tions suffisantes
simples
pour la reconstruction effective de densitesspectrales.
Il s’avere que le cadre naturel de ces resultats est leprobleme
de l’extension de fonctions de
type positif
dans le cadre multidimensionnel[6].
Uneanalyse plus poussee,
dans cecadre,
des resultats mentionnes ci-dessus,
montrequ’ils
sontapplicables
auprobleme
dephases
en cristallo-graphie.
Mots clés : Fonctions de type positif, extensions, entropie et maximum d’entropie, cristallo- graphie.
ABSTRACT. - In an earlier note
[7]
we gavesimple
conditions whichwere sufficient for the effective reconstruction of
spectral
densities.Clearly
the natural
setting
for these results is theproblem
of the extension ofpositive type
in the multidimensionnal case[6].
Furtheranalysis,
in thisframework,
of the results mentionned above shows thatthey
areapplicable
to the
phase problem
incristallography.
Illustrativeexamples
of suchextensions are
given.
Classification A. M. S. : 42 A 82, 42 B 05, 45 E 10.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Analyse non linéaire - 0294-1449 Vol. 8/91 /06!651,~25; $4.50/© Gauthier-Villars
INTRODUCTION
Soit
A+
unepartie finie
de7Ld (Z
est l’ensemble des entiers relatifs et d unentier ~ 1)
dont onprecisera
la natureplus
loin. On considere des fonctions detype positif
defmies sur lapartie
A=A+-A+
de7Ld,
constituee par les
points
m - n, avec... , md) E n + ,
...,
Soit une suite de nombres
complexes
tels quecm
= Cettesuite est une fonction de
type positif
si et seulement si pour toute suiten + de nombres
complexes
on ait(ou
la somme est etendue aA+ X n + ).
Le
probleme
aborde dans ce travail consiste a determiner les conditions pourlesquelles
cette suite est la restriction d’une suite detype positif
zd définie sur tout le groupe Autrementdit,
existe-t-il unesuite
(dk)k E
~a verifiant les conditions suivantes(a)
pour tout k EA, dk
= ck{E) (b)
pour toute suite finie(bk)
de nombrescomplexes (l’indice
k varie dans unepartie
finie deZd),
on a03A303A3bkbldk -l~0?
Lorsqu’une
telle suite(dk)k E
Zdexiste,
on dit que c’est une extension de(Ck)k
e A’M. G. Krein a etabli
(voir [6]) qu’il
existetoujours,
dans le cas d =l,
une extension
repondant
auprobleme (E).
Dans le cas d>_
2,
A. Calderon[1],
d’unepart,
et W. Rudin[6]
d’autrepart,
ont montreindependamment
que leprobleme
de l’extension decrit ci-dessus n’a pastoujours
de solution.C’est un theoreme de Hilbert
(1888),
etablissant l’existence d’unpoly-
nome
positif (de plusieurs variables) qui
ne s’ecrit pas comme une sommede carre de
polynomes, qui
apermis
a ces deux auteurs de montrerFimpossibilite,
pour d>_2,
de l’extension dans tous les cas. Les résultats que nous proposons dans ce travailpermettent
des constructions effectives d’extensiongrace
a une condition suffisantesimple.
Un autre
aspect important
duprobleme
decritci-dessus,
dans le cadre desapplications,
est le lien etroit de cesquestions
avec leprobleme
desphases
encristallographie,
dont voici une brevedescription :
ondispose
d’un nombre fini de coefficients de
Fourier,
indexes par unepartie
d’une densite
electronique (dans
notrelangage
ils’agira
d’une mesurepositive
sur le3-tore).
Pour unepartie
de cescoefficients,
seuls les modules seront donnes(les phases
sontinconnues).
Il
s’agira
alors de « reconstruire » cette densite apartir
de ces informa-tions
partielles.
Le
probleme
desphases
ainsipresente (sous
formesimplifiee),
corres-pond
exactement auprobleme
d’extension de fonctions detype positif (voir
A. Calderon et R.Pepinsky [1]).
Composition
de l’article :Nous
presentons
dans lapremiere partie
le resultatprincipal (annonce
sous une autre forme dans
[7]), qui
sera un theoreme d’extension(construc- tible).
L’extension sepresente
non pas sous la forme d’une suite(dk)k E
Zd, mais d’unquotient
de deuxpolynomes trigonometriques
deplusieurs
variables
(et positifs)
dont les coefficients de Fourier constituent la suite (dk)k~Zd solution duproblème
d’extension(E).
On etudiera dans la seconde
partie
lesproprietes
d’extensions extremalesen liaison avec le
principe
du maximumd’entropie.
Nous donneronsensuite,
commeconsequence
du theoremeprincipal,
une version para- metree des resultatsprecedents.
On supposera
plus precisement qu’une partie
des donneesdepend
d’unefamille de
paramètres, (ce qui
est le cas dans leprobleme
desphases
en
cristallographie,
lesphases
inconnues etant considerees comme desparametres).
Les constructions effectives que l’on obtientprennent
encompte
cettedependance.
Et la se trouve Finteret de la demarche en vuedes
applications.
Notations. - Soit £ un «
demi-espace
» deZd
caracterise par les pro-prietes
suivantes1.
(0, ..., O)ES.
2. ...,
md) E
si et seulement si( - m 1, ... , - md) ~ ~, excepte
pour le
point (0,
...,0).
3. ~ (ml,
...,md)E
et ...,impliquent
. On trouvera dans
[4],
l’introduction de ces «demi-espaces »
par Helson etLowdenslager, l’objectif
etant degeneraliser,
dans la theorie de laprediction,
la notion depasse
et de futur d’un processusstochastique
multi-dimensionnel
(on
dit aussichamps aleatoire).
Onprecise
a ce niveaula
partie A +
dont il a etequestion
dans l’introduction.Soit
A +
unepartie
finie contenue dans~,
On note par x :
(81, . , , , gd) --~ eiel + ...
+ied la fonctionexponentielle
definie sur le tore multi-dimensionnel
Td,
d6 la mesure de Haar associee etVol. 8, n° 6-1991.
On note, pour une
partie
finie M de ~(M)
l’ensemble despolynomes trigonometriques engendre
par lesexponentielles {~n, n~M}
etf == L ck xk
sera lepolynome trigonométrique
forme a l’aide de la suitekEA
finie
qui
definit la fonction detype positif
dont on cherche les extensions(on
noteraque f est reelle).
La
propriete
depositivite
de la suite E npeut
se traduire par la relationequivalente
suivante :et ceci pour tout
P = 03A3 ak~k~(+). Remarquons
que lepolynôme f
k EA+
n’est pas forcement
positif.
Nous supposerons dans la suite que la matrice(cl-k)(k, l) ~
n + x n + estinversible,
elle est donc définie strictementposi-
tive et
l’expression (1)
ne s’annule que pour lepolynome
nul. Onpeut
definir unproduit
scalaire sur lesous-espace ~ (A+)
par :Considerons la relation suivante
qui permet
de définir lepolynome
extre-mal
1 + Po,
dont le role est fondamental par lasuite, Po (n*)
etLes
intégrales
sont etendues aUd.
°
Le
polynome
1 +Po
est 1’element minimal du convexe 1 +P,
(A*) ~.
Onpeut
aussiinterpreter
la relation(2)
en observant que- Po
est laprojection orthogonale
de 1 sur lesous-espace (A*),
munidu
produit
scalaire defini ci-dessus.Nous allons decrire des sous-espaces de
L2 (Ud) qui
seront utiles par la suite.Les
polynomes Q = 03A3bk~k, k~S, engendrent
dansL2
un sous-espace
(de Hardy) H2 (~).
On definit H°~~(~)
=H2 (~)
n L~Pour une
partie
W de~,
on noteraH2 (W)
le sous-espace ferme deL2 (Ud) engendre
par lesexponentielles {~w,
w EW}.
On notera, pour une
partie
finie M de03C0M le projecteur orthogonal
de
L2
sur lesous-espace (M) (de polynômes trigonométriques).
1. CONSTRUCTION D’UNE FONCTION D’EXTENSION SOUS FORME DE FRACTION RATIONNELLE
Le resultat
qui
suitpresente
une extension sous forme de fraction rationnelle + PoI 2,
ouPi U A’)
est unpolynôme trigo- nometrique reel, explicite
et ou A’ =s)
+ A +.Posons U =
(S~B+
et V =SB(S n A)
etprécisons
la forme dePi. L’objet
de la demonstration du theoremequi
va suivre est l’existenceet l’unicité d’un element g,
lorsque
la densite h(a construire)
s’ecrit sousla forme
g sera un element de
H2 (~/).
Grace a cette construction
de g,
on pourra definir unpolynome D;j
dont le role sera essentiel dans la caracterisation d’extensions
positives.
On posera
Le
polynôme P1
est alorsexplicite
et s’ecrira2
est une constantepositive qui
sera définie en(5).
THÉORÈME 1. - On suppose que
( 1 + Po) -1 (S).
On peut alors construire unpolynôme P1
décrit en(3)
tel que lafraction
rationnelle h = 1 +vérifie
La
fonction
h est solution duproblème
d’extension des que lepolynôme P1
est
positif.
Preuve. - Comme 1’element -
Po
est laprojection orthogonale
de 1sur le
sous-espace (A*) (par rapport
auproduit
scalaire définici-dessus)
1’element 1 +
Po
estorthogonal
ausous-espace (A*).
On a ainsiPuisque Po (A*),
on aEn utilisant la forme
integrale
duproduit
scalaire cette derniereexpression
s’ecrit
Vol. 8, n° 6-1991.
Construction de h. - Il
s’agit
de determiner un element hqui
s’ecrith = f + g + g,
avecg E H2 (V),
et h sous forme de fraction rationnelle decrite ci-dessus. Si un tel element hexiste,
il verifie necessairement les relationsd’orthogonalite
suivantesCeci est du a la definition de h et au fait que
f
verifie des relationsidentiques [les
relations(4)
et(5)].
Remarquons
que dans les relations(6)
et(7)
seules lesexponentielles
indexees par interviennent.
Des que la construction de h est
realisee,
ondisposera
d’une extensionqui
ne sera pas forcementpositive. Cependant
lepolynome D~j
decritprecedemment permettra
de caracteriser les extensionspositives. Appli- quant
leprojecteur (V ~ S)
a 1’element( 1
+Po) h,
on obtientLa fonction
g + g
a chercher vérifie doncl’équation
Si
1’equation precedente
a une solution en g, on en deduit immediatement h(et
sih >_ o,
la solution duprobleme).
Nous allons resoudre
1’equation (9).
Une formulation differente de
(9)
nous amene a montrerqu’un operateur
est inversible.
Posons,
pour J cp =cp. L’opérateur
J définit une isométrie.A ainsi defini est un
operateur
deH2 (V)
dans lui-meme.Montrons
qu’il
est inversible.Étape
1. - On posera désormais 03C0V = x.Il existe une constante
positive
y, 0 y1,
telle queEn effet le
premier
membre del’inégalité
ci-dessus estegal
aConsidérons le
produit
scalairequi
intervient dansl’expression precedente
C’est le
produit
scalaire d’elementsLa somme des deux sous-espaces
precedents
H’(V)+(l+Po)H~7)=(l+P,)[((l/(l+P,))H~~/)+H~/)]
est fermee. En effet
Fhypothese (1 + Po) -1 E H2 () implique
que les sous-espaces
((1+P0)-1)H2(V)~H2(S)
etH2(V)
sontorthogonaux (on
rap-pelle
que V est strictement contenu dansS).
Comme ils sont fermes dansL2
leur somme est aussi fermee dans cet espace. Enmultipliant
lasomme de ces sous-espaces par 1 +
Po
on obtient immediatement que lasomme
H2 (V)
+(1
+Po) H~/)
estfermee,
et queCeci
equivaut d’apres
un lemmeclassique
a l’assertion suivante : il existeune constante y,
0 ~y 1,
telle que pour toutcouple
et
verifiant II
=1,
on aitCette
inegalite
entraine unemajoration
de la norme En effetsoit un element de et 1 un element
quelconque
deH2 (V),on
aAinsi le
produit
scalaire dans(12) peut
etremajore
et la norme dans
l’expression (11)
est minoree parEtape
2. - Il existe une constante m > 0 telle que ~u~H2 (V)
on aitSupposons
le contraire : il existe une suite(un),
un EH2 (~/),
de normeminoree par une constante
positive (on prendra
parexemple
un verifiantI ~ (1
+Po) Un 1/ = 1,
cela estpossible
carinf I 1
+Po ~ > 0),
telle queI x (1
+Po) un
+ x(1
+ tende vers zero.L’inegalite (12) implique
immediatementque ~03C0 (1
+Po)
ettendent
respectivement
vers zero et vers1, lorsque
n tend vers l’infini
[I
est1’operateur
identite surH2 (S )
et(1
+ EH2 (~)].
Vol. 8, n° 6-1991.
Il s’ensuit que la reste bornee. D’autre
part,
comme
( 1
+Po) H2 (~/)
est contenu dansH2 (~ (~ A),
sous-espaceengendre
par lesexponentielles
indexees par Sn A,
etque ~ n
A est unepartie
finie de7Ld,
les deux sous-espacesprecedents
sont de dimensionfinie. La boule unite de ce sous-espace etant
compacte
et la suite~ (I - ~) (1
+Po) bornee,
onpeut
en extraire une sous-suitequi
convergevers un element
Wo
du sous-espacecorrespondant.
Ce sous-espace etantfermé,
il existe un element qo EH2 (0/)
tel queCet élément verifie ce
qui
signifie
encore que soit To cepolyn6me;
il vérifiela relation ~~,
(To/(l
+Po))
=0,
avec W == Sn
A =Montrons que To est nul. Pour cela posons la relation
précédente
estéquivalente
ausysteme
lineaire suivant :Comme cp E
H2 (S), cp (k - j)
= 0 pourk - j
~ - S etj,
lesystème
linéaireest
triangulaire (par rapport
a un ordre bien choisi de lapartie W),
enoutre cp
(0)= 1.
Il s’ensuit que lesysteme
lineaire(13)
a une solutionunique qui equivaut
aTo=0.
Ceci contredit le fait( ~ =1.
L’hypothese
faite au debut de1’etape
2 est donc absurde et il existe bien Il s’ensuit de cetteinégalité
et de
l’inégalité (12)
de1’etape
1qu’il
existe une constantepositive
m > 0telle que l’on ait
Étape
3. - Montrons quel’opérateur
défini dans(3)
est inversible. Soit~ _ le
projecteur orthogonal
deL2
surH2 (V).
On considerel’opérateur
suivant
def
_
Cet
operateur
defini suru E H2 (V)",
dans lui-même est auto-adjoint.
En effet on aCe
qui
montre que1’operateur
ci-dessus estauto-adjoint.
D’autrepart,
on aPar
construction, l’expression (*)
ci-dessus estegale
aCette norme est minoree
d’apres l’inégalité (14)
par2 m I ~ u ~ ~ 2 - m I ~
L’operateur
A etantauto-adjoint,
cette conditionimplique qu’il
est inversi-ble sur Cela
signifie
que1’equation
a une solution
unique u + u,
etgrace
a l’unicité de ladecomposition orthogonale,
il s’ensuit que1’equation
a aussi une solution
unique u + u.
Ainsi1’operateur
A est inversible surH2 (W)
et la fonctiong + g = ~ -1 ( - ~~, ( 1 + Po) _ f’)) repond
a laquestion.
ftape
4. - Construction de la fonction d’extension.Soit donc
h = f + g + g, où g
a ete obtenue dans1’etape precedente.
L’element h verifie donc
(Les proprietes de f et
deg+ g
sont transferees ah).
Grace a cette construction de
h,
onpeut
determiner lepolynome D~j qui
va caracteriser les extensionspositives.
En effet
rappelons
que(1
+Po) (g
+g)
+( 1
+P o)f).
Ce
polynome
va nouspermettre d’expliciter
lepolynome P~
1qui
inter-vient dans la
description
de h.Précisons la
forme
de lafonction
d’extension h.Nous avons d’abord
Ces relations sont une
consequence simple
desproprietes
de h. Comme hest
reelle,
les relationsd’orthogonalite (8)
son verifiees par passage auconjugue,
et on aou
A’ _ (A ~ S~) + A + (A +
etant lespectre
de 1+ Po).
On a d’autre
part,
pour tout m E A’Vol. 8, n° 6-1991.
Posons alors
le
polynome trigonometrique
reel dont les coefficientssont
t/
Comme h est
reel,
parconjuguaison
les relationsprecedentes
s’etendent a toutNotons a ce niveau que la
technique precedente s’inspire
de la demons-tration du theoreme
Helson-Lowdenslager-Szëgo [3].
Determinons enfin la forme de
P l’
On aComme
(1
lesexpressions précédentes
sontegales
aCeci et ce
qui precede implique
que commeannonce en
(3).
On obtient ainsi +
Po I2,
p. p., la fonction d’extension annoncée par le theoreme.Il est clair alors que h est une solution du
problème
d’extension dès queP est positif
Remarque. -
Lepolynome P
1depend
etroitement dupolynome D ~ qui
aura unepart
essentielle dont la determination d’extensionspositives
et extremales
Il
jouera
un role « d’obstruction » que 1’onprecisera plus
loin.II. EXTENSIONS
EXTREMALES
ET NONEXTREMALES
Parmi les solutions
(eventuelles)
duprobleme
d’extensions que l’onobtient,
cellequi correspond (polynome constant)
a uneinterpreta-
tion
remarquable
etqui
nouspermettra
d’etablir le lien avec la theorie de laprediction
deHelson-Szego.
Nous noterons
he
cette extension extremale dans un sens que nous allonspreciser.
Nous avons ainsi(E 1 ) : he = ~.2/ ~ 1 +Po 12.
PRINCIPE DU « MAXIMUM D’ENTROPIE »
D’apres
notreconstruction,
l’extension extremale est obtenue si et seule- ment si lepolynome
d’obstructionD~j
est nul.Supposons qu’il
en estainsi. Notons par la classe de toutes les extensions cp
(positives)
repondant
auproblème (E) pose
dans l’introduction et verifiant la condi- tionLog
cp d6 > o. L’extension extrémalehe
estparmi
les elementsde F (qui
n’est pas videpuisqu’elle
contient au moinshe),
cellequi
rend maxi-male
1’integrale
ci-dessus.En effet :
THÉORÈME 2. - On suppose
toujours ( 1
+Po) -1
E(S).
(i)
Pourqu’il
existe une solutionextrémale, he,
auproblème
d’extension(E),
dela forme (E 1 ), il faut
et ilsuffit
que lepolynôme
d’obstructionD v
soit nul.
(ii)
L’extension extrémalehe, lorsqu’elle existe, vérifie
Preuve. - Nous allons utiliser de maniere essentielle un theoreme de Helson et
Lowdenslager, generalisant
un theoreme deSzegö [4]
où 03C8~ 0, B)/
etLog 03C8 integrables
et 03B3nx"
sont despolynomes trigono- metriques
dansH2 (S*) (avec * = SB{ (0,
...,0)}).
Par definition de la classe on a pour tout et tout P
(A*).
il s’ensuit du théorème
precedent l’inégalité
suivante
Nous avons par ailleurs
Log he d03C3.
Eneffet,
commehe = ~,2/I 1 + Po (2
et que parhypothese
un theoremede
Helson-Lowdenslager ([3],
p.181)
affirme queVol. 8, n° 6-1991.
Comme la valeur moyenne du
polynomc 1
+ estegale
a1,
lepremier
membre de
1’egalite
ci-dessus estegal
a zero. Il s’ensuit alors que~2
= expLog he d6 et le theoreme est prouve.
1.
Entropie
maximaleNous pouvons definir
l’entropie grace
au theoreme de Helson-Low-denslager
et desinégalités (E2),
etablies dans la demonstration du theoremeprecedent.
Soit une suitetype positif (ou M = M + - M +
etM +
On pose on considerel’expression
suivanteOn supposera dans la suite que so = 1. Le nombre entr
(s)
estparfaitement
défini et on a - On
appellera
ce nombreentropie
de la suitede type
positif
L’interpretation geometrique
est evidente : la suite E Minduit,
desque la forme
quadratique qui apparait
dansl’expression (E2)
est definiepositive,
une structure euclidienne sur lesous-espace ~ (M +)
depolynomes trigonométriques. L’entropie
de est lelogarithme
du cosinus del’angle
que forme lepolynome
1 avec le sous-espacesupplementaire (M
+*).
Le lien est d’autrepart
evident avec la théorie de laprediction
de
Helson-Szego.
Les fonctions de
type positif peuvent representer
les correlations de processusgaussiens
stationnaires indexes par Le theoreme de Bochner caracterise les fonctions detype positif
defnies sur tout7Ld
comme etantles transformées de Fourier d’une mesure
positive
surlfd.
Ces deux faits nous
permettront
detransporter
toutes les notions liees al’entropie
et definies dans des structures hilbertiennes dans le cadre des processusgaussiens
stationnaires indexes parZ~.
2.
Interpretation
du maximumd’entropie
dans le cadre de l’extension des fonctions detype positif
On note par
(s)
la classe des suites detype positif (dk)k E
~a(les
suitesde type
positif
sont definies dansl’introduction)
telle que toute suite de la classe verifie :Le theoreme de Calderon-Rudin
[1]
et[5]
affirme que la classepeut
etrevide,
pourd >__
2.On ne sait pas caracteriser les suites s = telles que
~M(s)=~.
Dans le cas
(s)
=/=0,
se pose alors leprobleme
de l’unicité ou de lanon-unicite de l’extension. Dans un article datant de 1959
[3],
A. Devinatz propose une condition suffisante assurant l’unicité de l’extension dans le cadre ci-dessus(et
aussi dans le cadre du groupe continu~2).
Il est
remarquable,
dans le cas deZ2
etM = ~ (i, j) E ~2, 0 __ i, j __ n ~ ),
que l’unicité se traduise par le caractère
singulier
des matrices deTceplitz i =1, 2,
ofM 1= ~ ( j, o), 0 _ j __ n ~
etM2 = ~ (o, j), 0 __ j __ n ~.
Ce n’estcependant qu’une
condition suffisante.Lorsque
la matrice est inversible l’extension n’existe pas ou n’est pasunique.
Le travailprecedent
montre alors que si lepolynome P~ (explicite)
est
positif
alors l’extension estpossible
et la methode fournit un elementexplicite de M (s).
Ce commentaire etant
fait,
revenons a la notiond’entropie.
Onpeut interpreter
les relations(E2)
parl’algèbre
lineaire.Lorsque
laforme
quadratique
induite par est definiepositive,
on aEn termes de
prediction lineaire,
on ditque l’on a une
prediction parfaite.
Dans le cas de non-unicite de l’extension
chaque
element h =(hk) M (s)
a une
entropie ent (h).
Par definition meme del’entropie
on aent
(h) _ entM (s).
Remarquons
quen’appartient
pas a si maispermet
seulement de definir cette classe.Dans le cas
~=1, d’apres
le theoreme 2 ci-dessus et un theoreme de G.Szëgo qui
affirme que lepolynome
1 +Po
ne s’annule pas surT,
il existe un elementho
deM (s)
tel queentM (s)
= ent(ho)
= max(ent (h)).
h 6 ~M (S)
On dit alors que
ho
realise le maximumd’entropie. Remarquons,
enpassant
a la forme duale par la transformation deFourier,
que l’on aLien avec le theoreme de
Szego-Kolmogorov-Krein
Soit p (h)
la mesurepositive
sur le tore T dont les coefficients de Fourier(h)) (k)
=hk (théorème
deBochner). D’après
un théorèmeclassique
destrois auteurs cites
ci-dessus,
on a entr(h)
=Log ~,’ (h) dcr ou 11’ (h)
est la
partie
absolument continue(par rapport
a la mesure deLebesgue),
de lamesure p (h).
Par le biais de ce theoreme onpeut
donner uneinterpretation
du maximum
d’entropie
en termes deprediction
lineaire. En effet laVol. 8, n° 6-1991.
quantite
exp(ent (h))
est l’erreur deprediction lorsque
onapproche
lepolynome
1 par saprojection
sur le sous-espace(H~ (~~) (S *).
Ainsi
parmi
les mesures(h),
h(s),
cellequi
realise l’erreur deprediction
laplus grande
est la mesure de densiteho
définie ci-dessus. Dans le cas
d’indetermination,
choisirho
a l’aide du maximumd’entropie
dans la classe~ M (s),
consiste aprendre
la mesurequi
realisela «
pire » prediction,
ou encore cellequi
introduit le moins d’informations.Autres
interpretations
deI’ entropie
Il y a d’autres
interpretations possibles,
parexemple
le caractere marko- vien du processusgaussien sous-jacent.
Nous n’aborderons pas cetaspect
des choses dans ce travail. Le lecteur desireuxd’approfondir
laquestion
se
reportera
a[13].
Le fondement
probabiliste
du choix del’entropie precedente
est etablidans un article de J. Chover
[ 11 ],
1961.L’utilisation de la
technique
du maximumd’entropie
par legeophysicien
J. P.
Burg [9]
en Theorie duSignal (stationnaire)
s’est révélée tres fecondepour la
synthese (ou
lareconstruction)
de densitesspectrales.
On sereportera
aussi au dernier travail de D. Z. Arov et de M. G. Krein[8].
Approximation
par maximumd’entropie
Choisir un element
/~ de ~ M (s)
consiste aapprocher
le « vrai » elementh" E ~ M (s)
dont on ne connait que lescomposantes
en nombre fini(hv, k)k E M -
M~ Soit 8 un ccart defmi sur~ M (s)
et « diam » le diametrede
FM(s)
defini par diam(FM (s))
= max(03B4 (h, h’)).
Laqualité
del’approximation,
relativen1ent a l’écart03B4,
d’un elementhv
deFM (s)
parun element
hi de
la memeclasse,
en observant quedependra
donc de la « taille », relativement a 1’ecart6,
de la classe(s).
Ce
qui
vient d’etre decrit ci-dessuscorrespond
a unprincipe
de reconstruc- tion dans le cas d’indetermination(on
dit aussiambiguïté
en cristallo-graphie)
suivi d’une estimation de laqualite
del’approximation.
L’état des choses
La notion
d’approximation
d’une densitepositive f (de probabilité
oude densite
spectrale)
par une densitepositive
obtenue en maximisantl’entropie - Jp logp d03C3,
of pparcourt
a ete
proposee
par D. Dacunha-Castelle.Son eleve E. Gassiat
[12]
aetabli,
dans le cadre ci-dessus desinégalités
intéressantes et surtout a mis en
evidence,
par des simulationsnumeriques
l’excellente
qualite
sommatoire par maximumd’entropie comparée à
celleobtenue a l’aide de noyaux
classiques
tels que le noyau deFejer,
etc.,lorsque (f (k))k
M =[-
nn], (la
dimension esttoujours
d=~)
sont lescoefficients d’une densite de
probability f presentant
des« pics »
tresprononces (proche
d’une combinaison de mesures deDirac).
D. Dacunha-Castelle m’a alors
propose
de reflechir a cephenomene.
Tous les efforts faits en ce sens n’ont
permis
que 1’amelioration desinegalites
de E. Grassiat et lephenomene
est reste encoreinexplique.
Le
problème
de l’extension effective des fonctions detype positif
m’aconvaincu
qu’un
autre «angle d’attaque »
etait necessaire. L’idée ~, retenirest que, dans le cadre
qui
nousinteresse,
laqualite
del’approximation
estdue
plus
a la « taille » de la classe(s), qui
est définie de maniereplus générale
etplus intrinseque
que laclasse M (s), que la propriete particulière
de telle ou telle fonctionnelle
d’entropie
définie sur les elements des classes considerees. Nous reviendronscependant
sur le sens du choix d’une fonc- tionnelled’entropie
donnee a la lumiere de recents resultats[2].
Pour mesurer la « taille » de la classe des extensions
(non
reduite a unpoint),
il est necessaire d’introduire unecart,
lie eventuellement a la fonctionnelled’entropie,
pour rendre les calculs effectifs. Grace aux resul-tats de A. Devinatz
[3]
concernant 1’unicite del’extension, (on
a unecondition necessaire et suffisante dans le cas
d= l,
et une condition suffi- sante dans le cas d>1)
et la mise enplace
de la notiond’entropie
ci-dessus,
on definit un ecart sur dans le casJ= 1, (1Vf = [ - n, n]),
parOn a ainsi un encadrement du diamètre
de FM (s)
Le
rapport
des determinants est obtenu(numériquement)
comme l’élémentaO,O) de la matrice
(TM + (s)) -1= (am,
n) E ~ + x ~ + - Nous constatons que cette definition estparfaitement
coherente avec le casparticulier
ou laclasse
g- M (s)
est consitutee d’un seulelement,
i. e. une extensionunique.
En
effet, d’apres
le resultatevoque
ci-dessus(Lemme 5.1,
p. 125[3])
nousavons
det T M+
= 0 si et seulement si l’extension estunique.
On a alorsdans ce cas
Vol. 8, n° 6-1991.
Le diametre de
ff M (s)
sera «petit
», et doncl’approximation
« bonne »,dans deux cas
(ou
la combinaison desdeux).
Lepremier
cas consiste enune suite dont les
termes sk
constituent les coefficients de Fourier d’une densitépositive
assezrégulière,
nous obtenons une estima-tion de Fecart b
( f , hn),
ouhn
est Felement deø; M (s)
realisant le maximumd’entropie
dans la classe(la
dimension d estegale
a1).
Laqualite
del’approximation augmentera
en fonction de la croissance du cardinal de M. On observera dans ce cas que les coefficients de ladensité f convergent (assez vite)
vers zero(voir [7]).
Le deuxieme cas ou
l’approximation
est « bonne » est celui ou le dia-metre de
FM(s)
est« petit »
du fait que exp(entM (s))
estpetit.
Cecicaracterise les transformées de Fourier de mesures «
proches »
de mesuressingulieres.
Dans ce cas les coefficients de Fourier tendent tres lentementvers zero.
Dans le cas
d= 2,
un autre resultat d’A. Devinatz(Theoreme 1’,
p. 111[3]),
donne la condition suivante :Soit
s = (sk, ~)~k~
suite detype positif indexee
paret
M ( 1 ) _ [ - m, m] X ~ 0 ~, M (2) _ ~ 0 ~ X [ - r~, n].
On suppose que les suitess ( 1 ) _ (sk, o)~k, o~ E M ~ 1 ~
et s(2) _ (so,1)~0~ 1 > E M
~2~, admettent chacune uneextension
unique,
alors la suite s =(sk, l)(k, ~
> E M admet une extensionunique.
En se basant sur ce dernier
resultat,
onpeut
definir un « écart » 8qui prendra
encompte
lesentropies
des «sections » s(1)
ets (2)
de la suite s.Il est
cependant necessaire,
pour confirmer cetteanalyse,
de mesurer laproximité
de deux elements deff M (s)
en introduisant une norme sur leurs coefficients(ceux qui
sont indexes par parexemple
On estimera alors cette norme en fonction de exp
(entM (s)).
Nous
esperons
etablir des resultats dans ce sensprochainement.
Choix de
l’entropie
en fonction dutype
de contraintes apriori
D. Dacunha-Castelle et F. Gamboa ont
montre,
dans un travailrecent
[2]
dans un cadreplus general,
que laprise
encompte
de contraintesa
priori
dans unprobleme
de reconstruction de densitésphysiques, pouvait
determiner le choix d’une fonctionnelle
d’entropie.
Ceciapporte
un eclai- rage decisif dans le debatqui agite
tous les auteurs concernes par l’utilisa-tion du maximum
d’entropie.
L’autre
aspect important
dans ce travail est lapossibilité
de proposer des fonctionnellesd’entropie
dans le cas ou les contraintes sont nonlineaires.
La
jonction
avec Fidee que laqualite
del’approximation depend
de lataille s’etablit par le constat
simple
que toute contrainte(ou information) supplémentaire
a pour effet de réduire la classe des extensions retenues et par la meme la « taille » de la classe. Leprincipal probleme (pour
lesapplications)
est la construction effective d’une extension au moins.Les commentaires
qui
viennent d’etre faits sur leprincipe
du maximumd’entropie,
aussi bien sur lesquestions mathematiques qu’il
soulève n’ontpas encore de
reponses complètement satisfaisantes,
sont motives par la tresgrande importance prise
parl’application
de ceprincipe
dans lesproblèmes
de reconstruction. Onpeut signaler
desapplications
en cristallo-graphie ([10], [5]),
enPhysique,
en Theorie duSignal
et enImage.
Le resultat que nous proposons, dans le contexte
precis
décrit dansl’introduction,
nouspermettront
de decrire(lorsque
cela estpossible)
touteune famille
parametree
d’extensions. Cequi pourrait
faire avancer leprobleme
desphases
encristallographie
ou les contraintes sur les coeffi- cients ne sont pas linéaires.Revenons au resultat
principal
de ce travail et a sesconsequences.
VERS LES APPLICATIONS : extensions non extremales
Soit
A = A ( 1 ) U A (2)
lapartie
finie deZ~
introduite au debut de l’article.Les coefficients
qui
definissent la fonction detype positif
sontrepartis
endeux sous-ensembles. Dans le
premier
les ek,k E A (1)
sont connus, dans lesecond les
keA(2) dependent
d’unparamètre
t. Ils’agit
deconstruire des extensions
appartenant
aff A
en faisant varier leparametre t (qui
selon les donnees duprobleme
varie dans un certainensemble).
Voici deux
consequences
du theoreme 1.Extensions
parametrees
On note par
D~,, le polynome
d’obstruction defini dans la demonstra- tion du theoreme1.
SoitP1,
t = Ft)
lepolynôme qui
intervient dansl’expression
de l’extension du theoreme 1(F
est la fonctionqui permet
de construireP 1, t a
l’aide det).
COROLLAIRE 1. -
(i)
l’ensemble des indices t = t2>>défini
par lesinégalités
suivantesAlors l’ensemble g
= {P1,t/|1
+ t E(2)},
constitue unefamille
d’ex-tensions
paramétrées
dela , fonction
de typepositif définie
parla famille
E A (1) ~ A (2)~
Vol. 8, n° 6-1991.
(ii) (a)
= 0}.
Les extensions extrémales sont alors obtenues pour t~ g
et ont pourexpression
oic t est une constante
qui
nedepend
que des données.(b) L’enveloppe
convexe de g constitue aussiune famille
d’extensions.Lien avec le
probleme
desphases
encristallographie
En
cristallographie,
dans une modelisationsimplifiée,
leprobleme
desphases
se formule exactement de la meme manière.Une densite
electronique qui
sera une estimee de la « vraie » densiteappartient
a~ n ~ 1 ~ ~ n ~2~,
ou 1 >, sont les coefficients de Fourier(de
la densite
electronique)
connus(cm = ~
~2>, dont on ne connait que les modules(les phases
sontinconnues).
On note par p la densite
electronique
a estimer. On pose commeprecedemment A==A(1) U A (2),
et soit( p (k))k E
n, les coefficients de Fou- rier relatifs a lapartie
finie A. Ils définissent une fonction detype positif.
On obtient en reecrivant le corollaire
precedent :
COROLLAIRE 2. - Soit
p (k), k E A,
lescoefficients de
Fourier de p.On suppose connus les
coefficients
indexes park E A (1).
On ecrit( p (k) _ ~
On suppose connus lesmodules I p (k) ~,
, mais pasles
phases
Alors si les conditionssuffisantes
du corollaireprecedent
sontsatisfaites,
les extensionsfournies
par ce corollaireconstituent, lorsqu’on remplace (Ck)k
E A par( p (k)k
E A et t =(tk)k
E A (2) par lesphases ((Pk)k
E A (2), des extensions de densitéelectronique qui
seront autant d’estimées de cette densite.Exemples
d’extensions de fonctions detype positif
Nous
donnons,
dans lechapitre suivant,
une seriecomplete
et varieed’exemples
illustrant les resultats etablis ci-dessus.Il faut
cependant souligner
que ces calculs nepeuvent
etre faitsqu’a
l’aide du theoreme
precedent.
Ces
exemples,
traites a lamain,
montrentqu’il
estpossible
de calculerexplicitement
les solutions. Deuxsystèmes lineaires,
1’un de dimensionfinie,
l’autre de dimensioninfinie, dependant
deparametres
suffisent a determiner les extensions cherchees. Nous donnerons dans lapartie
IIIdes details sur leur