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[PDF] Cours marché des changes pdf : les risques | Cours Forex

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INTRODUCTION GENERALE

Les problèmes monétaires internationaux figurent régulièrement à la une de l'actualité. Si dans le passé on considérait que de tels problèmes devraient être confiés aux seuls spécialistes ou experts, il n'en va plus de même aujourd'hui. L'expérience aidant, des citoyens de plus en plus nombreux tentent de reconnaître les retombées concrètes en terme d'activités économiques, d'emploi, des dérèglements monétaires internationaux et donc à exprimer le besoin d'une information accrue sur de telles questions. Ce changement de perception est relativement nouveau et tient sans aucun doute à la profusion de l'histoire monétaire internationale de ces 30

dernières années et au formidable transformation socio-économique qu'elle a accompagné : l'abandon de la convertibilité or, du dollar en 1971,

l'avènement du flottement généralisé des monnaies en 1973, la

démonétisation de l'or rendue officielle en 1978, la naissance du système européen en 1979 ou à l'éclosion du projet de monnaie unique européenne. Les différentes économies nationales sont dotées de monnaies différentes. Dès lors qu'existent entre elles des opérations économiques (commerce international, mouvement de capitaux) un problème de règlement se pose entre les différents espaces monétaires.

L'activité des entreprises, des banques, des investisseurs institutionnels et des institutions financières non bancaires est de plus en plus orientée vers l'international.

Pour les uns et pour les autres, les opérations en dehors du territoire national sont une source de contraintes et d'opportunités des techniques financières plus ou moins complexes sont progressivement apparues pour réduire les premières et tirer profit des secondes.

La confrontation au marché des changes est la première manifestation de la réalité internationale. Toute entreprise qui exporte ou qui importe, tout particulier qui se rend à l'étranger, toute institution financière ou non financière qui prête, place ou emprunte sur les marchés étrangers ou internationaux se heurte immédiatement à un problème de change.

Observer l'évolution quotidienne des cours des devises pourrait conduire à penser que l'irrationalité est le seul déterminant des taux de change. La réalité est plus complexe et nuancée, les taux d'intérêt et leur volatilité, les

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taux d'inflation, les principaux soldes de la balance des paiements, les différentiels entre les valeurs de ces variables dans les différents pays sont les principaux déterminants des taux de change qu'il s'agisse du taux au comptant, des taux à terme ou du prix des options.

Depuis l'abandon du système des parités fixes, en août 1971, la plupart des entreprises ont dû faire face aux risques de change entraînés par

l'instabilité permanente du cours des monnaies.

Aujourd'hui, avec la libéralisation de l'économie mondiale marquée par une forte concurrence, du décloisonnement des marchés, de la mondialisation des capitaux et des technologies, du développement des moyens de

communication et de transport qui plus est, des mouvements importants de personnes à l'échelle planétaire, l'activité des entreprises, des banques, des investisseurs institutionnels et des institutions financières non

bancaires est de plus en plus orientée vers l'international.

Toute entreprise qui exporte ou importe, tout particulier qui se rend à l'étranger, toute institution financière ou non financière qui prête, place ou emprunte sur les marchés étrangers ou internationaux se heurtent

immédiatement à un problème de change.

Le marché des changes devient ainsi la première manifestation concrète de la réalité internationale.

Dès lors, la gestion des risques de change se pose avec acuité. Elle consiste à identifier toutes les sources du risque de change pouvant menacer les objectifs stratégiques de l'entreprise ou inversement, représenter des opportunités susceptibles de procurer un avantage

concurrentiel. En d'autres termes, il s'agit de détecter la nature du risque, l'environnement dans lequel l'entreprise évolue en permanence et de proposer des politiques et stratégies de gestion des risques de change pouvant même accroître les performances de l'entreprise.

PREMIERE PARTIE : LE CADRE

THEORIQUE ET

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CHAPITRE I : LE CADRE

THEORIQUE DE L'ETUDE

Section 1 : Revue critique de la

littérature :

Au fil des années, de nombreux spécialistes se sont penchés sur cette branche de la finance internationale, toujours d'actualité, le marché des changes qui est le lieu de confrontation des offres et des demandes (achats/ventes) de devises, les moyens de paiement des différents pays. C'est ainsi que, dans son livre intitulé« Marché des Changes »,paru aux éditions Pearson Education Universitaire B&E (24 août 2008),Patrice Fontaine, professeur à l'Université de Grenoble et directeur de l'Institut Européen de données financières, aborde de manière pédagogique le sujet d'abord. Il présente l'ensemble des produits notamment les produits dérivés c'est-à-dire dont la vente se fait à terme. Il explique aussi les différentes théories utilisables pour la prévision des taux de changes avant d'envisager les différentes techniques pour se couvrir des risques de changes.

Ensuite Yves Simon, dans son livre « Marché des changes et gestion du risque de change », paru aux éditions Dalloz (décembre 1997), décrit de manière détaillée, illustrée d'exemples, l'environnement du marché des changes ainsi que de la gestion des risques de change.

Enfin, le livre de Pierre-Antoine Dusoulier « Investir et gagner sur le marché des devises », paru aux éditions Maxima (décembre 2007), s'annonce comme un guide, un manuel. Unlivre qui offre une formation complète sur les rouages du marché des devises. Il présente et explique les quatre étapes essentielles à connaître :

- Définition complète du Forex et du marché des changes ; - Comment spéculer sur le marché / fonctionnalités ;

- Savoir analyser et comprendre le marché des changes ;

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Section 2 : La Problématique :

Le risque de change apparaît dès lors que les nations et les entreprises ont recours à une devise étrangère pour traiter des opérations commerciales ou financières transfrontalières du fait de l'appréciation ou a dépréciation de la monnaie nationale ou bien la monnaie de référence par rapport à celle étrangère c'est-à-dire la devise qui plus est, de la volatilité de la monnaie de référence par rapport à la devise.

En effet, des variations des cours de changes vont entraîner des

fluctuations de valeurs de ces éléments libellés dans une devise différente de celle que l'entreprise utilise pour établir des documents financiers. Dans ce cas, des gains et des pertes de change vont apparaître.

Dès lors, les techniques de gestion du risque de change apparaissent comme une condition sine qua non pour les entreprises essentiellement de faire face aux risques liés au change et même d'en tirer profit.

Section 3 : Les Objectifs de l'étude :

Cette étude, nous le souhaitons pourrait être un repère et un recours pour les différents acteurs du marché des changes, du commerce international, afin de mieux appréhender cet environnement et essayer d'en tirer profit. L'évolution des taux de change peut donc influer sur la santé économique et financière des politiques gouvernementales mais aussi sur l'entreprise. Le commerce international est régi par des difficultés importantes qui obéissent non seulement à des législations nationales dont certaines obligations peuvent être contradictoires mais aussi des difficultés de gestion de risque de change.

Pour développer leurs activités, accroître leur marge bénéficiaire, s'adapter à la concurrence bref, pour leur performance et leur compétitivité, les

entreprises sont confrontées à des fluctuations de monnaie. Aussi, les politiques de gestion des risques de change s'avèrent imminentes pour mieux appréhender l'environnement du marché des changes.

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Les idées dégagées dans notre introduction, nous amène à l'importance et, en général, à l'intérêt d'une politique de gestion des risques de change pour les différents acteurs du marché des changes et de l'entreprise, en particulier.

Dès lors, le défit majeur lancé aux entreprises modernes est d'établir et de consolider une politique de couverture des risques de change viable dans un environnement économique et financier en plein boom et tout ce, dans un environnement de change en constante évolution.

Conscient de l'impact des risques de changes dans les transactions

commerciales et financières des nations et des entreprises, en particulier, ou tout simplement au particulier voyageur, nous nous sommes intéressés à l'approfondir dans le cadre de cette étude et nous souhaitons que ce document soit :

ü un outil de travail pour le gestionnaire ;

ü un guide pour les différents acteurs du marché des changes ;

ü notre contribution à l'étude de la gestion des risques de change que les générations futures pourront s'approprier et approfondir ;

ü enfin, une consolidation de nos connaissances sur les théories de gestion que renferment les politiques de gestion de risques de change.

Section 4 : L'Hypothèse de travail :

L'entreprise est une unité de production qui crée qui présente deux aspects : création des biens et des services destinés à la vente sur le marché (aspect physique), création des valeurs ajoutées (aspect économique). Ainsi, l'objectif de l'entreprise est la rentabilité. Dès lors, l'entreprise doit prendre toutes les garanties pour mieux sécuriser ses transactions transfrontalières.

Les travaux élaborés par les gestionnaires et les ratios pour déterminer la performance de l'entreprise semblent ignorer ou bien ne semblent pas mettre en évidence l'impact des risques de changes.

Par conséquent, les performances enregistrées par les entreprises seraient en partie liées à la pertinence de sa stratégie de recouvrement contre la

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volatilité de la monnaie de référence par rapport à une devise qui accroît le rendement de ces entreprises.

CHAPITRE II : LE CADRE

METHODOLOGIQUE

Section 1 : Cadre de l'étude :

Du plus modeste exportateur au plus grand groupe mondial, le recouvrement est la clé de voûte de l'entreprise exportatrice.

Cette situation très préoccupante pour de nombreuses entreprises

lorsqu'on pense à l'évolution galopante du potentiel recouvrement du fait de l'instabilité des monnaies et leur faculté à s'adapter aux situations.

A l'heure de la globalisation et de la mondialisation, les entreprises ont l'obligation de s'adapter à un environnement sensible qui est celui de recouvrement des transactions transfrontalières.

Ainsi, tous les acteurs du commerce international doivent prendre en compte cette donne qui du reste, est capitale pour toute entreprise qui se veut performante.

Section 2 : Champ de l'étude :

Notre étude s'articule autour du change, des risques de change, des

déterminants du taux de change et des politiques de gestion de ces risques de change.

Section 3 : Techniques

d'investigation :

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Dans cette étude, nous avons fait recours à différentes techniques d'investigation.

Nos supports de cours nous ont d'abord servi de bréviaire, ensuite nous avons eu recours à des livres de gestion, des études de mémoires, la presse spécialisée, magazine économique et financier et, enfin, au moteur de recherche google.

Section 4 : Approche conceptuelle :

Gestion :

Selon le Petit Larousse 2007, est un nom féminin qui vient du latin gestio. La gestion est l'action de gérer, d'administrer et le temps que dure cette action :

Ø en finance : commission de gestion : commission perçu en rémunération de la gestion de titres ou de capitaux confiée par un tiers (agency fee en anglais).

Ø en économie : gestion de trésorerie : ensemble des techniques permettant au trésorier d'un groupe d'entreprises d'obtenir la meilleure gestion possible des flux monétaires et financiers de celui-ci (cash management en anglais).

Risque :

Selon le Petit Larousse 2007 est un danger, un inconvénient, une perte et un préjudice éventuel le plus souvent garanti par une assurance.

Change :

Nom masculin qui vient du latin cambiare qui veut échanger selon le Petit Larousse 2007. Il peut être vu sur plusieurs angles, notamment :

1. Opération qui consiste à vendre ou à acheter la monnaie d'un pays contre celle d'un autre pays ; taux auquel se fait cette opération.

- Contrôle des changes : interventions de l'Etat qui régularise les opérations de change sur les devises étrangères.

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- Marché des changes : marché où se font les offres et les demandes de devises.

- Lettre de change (traite) : effet de commerce transmissible par lequel un créancier donne l'ordre à son débiteur de payer à une date déterminée la somme qu'il lui doit, à l'ordre de lui-même ou à l'ordre d'un tiers.

2. Perdre ou gagner au change : le fait d'être désavantagé ou avantagé par un échange.

DEUXIEME PARTIE :

L'ENVIRONNEMENT DU MARCHE

DE CHANGE

Les entreprises sont confrontées au risque de change lorsqu'elles effectuent des opérations commerciales ou financières en devises. Ce risque est lié à la volatilité des devises sur le marché des changes. Un aperçu de l'environnement du marché des changes, et plus particulièrement de ses différentes composantes et des régimes qui coordonnent les fluctuations des monnaies entre elles, permet de mieux appréhender le sujet.

Ces fluctuations de monnaies peuvent affecter l'entreprise sur deux (2) niveaux :

- les opérations d'exportation et d'importation comportent généralement des délais de paiement ou de règlement. Pendant ces délais, les fluctuations de change peuvent affecter de façon sensible le montant des factures

converties en monnaie nationale : ce risque est appelé risque de transaction ;

- une variation des taux de change d'une monnaie par rapport à une monnaie étrangère peut affecter la compétitivité des produits, les rendant plus ou moins chers pour les acheteurs étrangers selon que le pays dévalue ou réévalue sa monnaie : ce risque est appelé risque de compétitivité.

Ainsi, pour comprendre comment l'entreprise s'expose au risque de change, il est important de se poser quelques interrogations à savoir :

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· quels sont les facteurs qui entraînent le risque de change ?

· à partir de quel moment doit-on tenir compte du risque de change ? · comment mesurer le risque de change ?

CHAPITRE I : LES DIFFERENTES

COMPOSANTES DU MARCHE DE

CHANGE

Le marché des changes est la première manifestation concrète e la réalité internationale.

Toute entreprise qui exporte ou importe, tout particulier qui se rend à l'étranger, tout traiteur ou emprunteur en devises est immédiatement confronté à un problème de change.

Le marché des changes encore appelé FOREX (pour Foreign Exchange) est le marché le plus grand du monde.

A la différence des marchés boursiers, qui ont une localisation géographique précise, il n'existe qu'un seul marché des changes.

Les transactions sur les devises se font de gré à gré, aussi bien à Paris qu'à Londres, New York ou Tokyo.

Compte tenu du décalage horaire entre les différentes places financières, le marché des changes fonctionne en continu, 24h/24 du dimanche soir au vendredi soir. Ainsi, à n'importe qu'elle heure, il est toujours possible pour un opérateur d'acheter de l'euro, du dollar ou n'importe quelle autre devise. Le volume journalier moyen des transactions sur le marché des changes représente trois (3) plus le volume de tous les marchés futures et actions mondiaux combinés. En 2007, c'était l'équivalent de 3 500 milliards de dollars qui ont ainsi été échangés chaque jour sur le marché des changes. Les volumes échangés ont connu une croissance très rapide à la fin des années 1990 avec la création de l'euro et le développement de l'Internet haut-débit qui a rendu l'accès à ce marché beaucoup plus simple pour les investisseurs, qu'ils soient institutionnels ou particuliers.

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Les supports utilisés sur le marché des changes, sont en dehors des billets de banques, les lettres de change et surtout les virements interbancaires. Il s'agit dans ce dernier cas, d'envoyer un ordre de débiter un compte libellé dans une devise X pour créditer simultanément un autre compte libellé en devises Y.

Il est possible de traiter plus de 170 paires de devises différentes sur le marché des changes mais les devises les plus traitées sont le dollar américain (USD), le yen japonais (JPY), la livre sterling (GBP), le franc suisse (CHF), le dollar canadien (CAD), le dollar australien (AUD) et, plus récemment, l'euro (EUR). Ces devises sont communément appelées les « majors », par opposition aux « minors » ou « émergentes » et même aux devises « exotiques », qui représentent l'ensemble des autres devises négociables sur le FOREX.

Le marché des changes comprend plusieurs compartiments :

Sur le marché au comptant, l'échange des devises est effectif, on parle de marché spot. Ce marché n'est cependant pas le plus utilisé.

C'est sur le marché des changes à terme que l'on compte le plus grand nombre d'opérations. Sur ce marché, il s'agit alors de négocier aujourd'hui l'échange de deux devises mais pour une date de livraison ultérieure. Ce marché est très utilisé par tous les agents qui veulent se couvrir contre le risque de change.

Enfin, il existe aussi un marché des produits dérivés de change sur lequel s'échange notamment les contrats Futures sur devises et les options sur devises.

Le marché des changes est réservé aux banques centrales, aux banques commerciales et aux institutions financières qui interviennent pour leur propre compte ou pour celui de leurs clients. Il est donc indispensable pour un opérateur privé de faire appel à un organisme financier pour procéder à toute opération de change. Afin de bénéficier d'un meilleur accès à ce marché, plusieurs grands groupes industriels créent des filiales financières ou bancaires dont l'objectif principal est de réaliser au meilleur coût de nombreuses opérations de change des différentes filiales du groupe.

Les banques centrales interviennent également sur le marché des changes. Le but de ces ordres est d'exécuter des ordres de leur clientèle captive telle que les administrations ou les organismes internationaux mais également et surtout de contrôler le marché des changes local et de tenter d'influencer l'évolution du taux de change de la monnaie nationale.

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Les principales devises cotées sur le marché des changes au comptant sont le dollar américain, l'euro, le yen japonais et le deutschemark. La livre sterling, le franc suisse et le dollar canadien sont également cotés sur l'ensemble des places financières mais de manière moins continue. Le dollar américain reste la monnaie de référence puisque les cotations directes sont font contre le dollar et que les cotations des autres devises entre elles se font se font avec le dollar comme monnaie de référence. Le marché des changes est un marché à part entière, où l'offre et la demande se confrontent.

Toutefois, le développement des échanges internationaux et les progrès enregistrés dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication ont modifié son fonctionnement. On parle de marché-réseau.

Le marché des changes est caractérisé par : · le marché au comptant ; · le marché du dépôt ; · le marché à terme ; · un marché planétaire ; · un marché continu ; · un marché gigantesque.

Section 1 : Le marché au comptant

(Spot)

Le marché au comptant, appelé aussi « marché spot », est le marché sur lequel les devises sont échangées entre banques. Le marché est qualifié de comptant : les opérations d'achat et de vente s'effectuent ou jour du cours de la transaction mais les livraisons de devises s'effectuent dans les deux jours ouvrables (48 h).

Il existe deux types d'opérations sur le marché des changes au comptant : les opérations de change au comptant et les opérations de crédit en devise. Les opérations de crédit en devises sont effectuées de gré à gré sur le

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marché international des capitaux. Il n'existe pas de marché organisé pour ce type d'opérations alors que le marché des échanges de devises

bénéficie d'un marché organisé.

Le marché des changes assure la confrontation des offres et des

demandes de devises et révèle leur cours en terme de monnaie nationale. Les devises sont échangées contre la monnaie nationale sur toute les places financières du monde. De ce fait, le marché des changes n'est pas géographiquement limité. Par exemple, le compartiment de l'euro comprend non seulement les transactions de la monnaie européenne contre les

autres devises réalisées sur les places financières de l'Europe des 12 mais également comme le dit Kindlberger « les marchés des changes actuels suivent le trajet du soleil autour du globe par l'intermédiaire des satellites de télécommunications. C'est pour l'on dit que le marché des changes est un marché transnational.

Les premières transactions de la journée sont enregistrées à Sydney (Australie), Wellington (Nouvelle Zélande), s'ouvrent ensuite les marchés d'Asie du Sud-Est avec la place de Tokyo, Hong Kong, Singapour puis ceux du Moyen Orient. Les marchés de Londres, Paris, Frankfort, Zurich et de toutes les autres places européennes de moindre importance prenant le relais après la fermeture des marchés asiatiques.

Les transactions débutent à New York et à Montréal avant la fermeture des marchés européens.

Elles sont ensuite relayées par celles qui se déroulent à Chicago et

Toronto. Quand les marchés de Los Angeles et de San Francisco s'arrêtent, s'ouvrent alors à Wellington et Sydney une nouvelle journée de transaction. On comprend dans ces conditions que le marché est continu et fonctionne 24h/24 sur les différentes places financières et 5jours/7. Pendant le week-end, les transactions sont ralenties car seules les tables de change du monde arable sont actives.

Fondamentalement, jusqu'au milieu de la décennie 1990, le marché des changes était un marché inter-bancaire.

Les transactions étaient décentralisées auprès de nombreuses institutions financières ; chacune d'elles étant soumise à l'intense concurrence de toutes les autres.

Le marché des changes inter-bancaires était le marché de gré à gré « over the counter market ».

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Il serait faux cependant de croire que le marché se réduisait à des échanges entre banques pour au moins 2 raisons :

- en premier lieu, les intervenants sur le marché des changes se sont

diversifiés et de nombreux opérateurs particulièrement actifs aujourd'hui sur le marché des changes n'ont pas un statut bancaire ;

- en deuxième lieu, de nouveaux compartiments se sont développés au début de la décennie 1970. Ces compartiments sont des marchés boursiers (on utilise parfois l'expression (marché organisé pour les opposer au

marché de gré à gré considéré aussi comme organisé). Ils sont dotés d'une chambre de compensation et c'est en leur sein que sont négociés des contrats à terme (future contracts) et options sur les contrats à terme (options ou futures).

Depuis 1995, l'introduction de la technologie dans le marché des changes au comptant (courtiers électroniques, plate-forme de transaction Internet) en a profondément transformé la physionomie. De gré à gré qu'il était, le marché est devenu un marché quasi boursier. Décentralisées qu'elles étaient, les transactions électroniques d'une telle qualité que le marché interbancaire des produits dérivés est à son tour l'objet de la même transformation.

Le marché des euro-devises :

Le marché international des capitaux sur lequel se contracte l'essentiel des crédits en devises repose sur les ressources en euro-devises des

institutions financières. Le marché des devises constitue l'ensemble des devises que l'on peut emprunter en dehors du pays d'émission de cette monnaie.

Le marché des euro-dollars porte sur l'ensemble des crédits en dollars qu'il est possible de contracter hors des Etats-Unis. Ce marché s'est développé à partir des pétrodollars des monarchies du Golfe qui, au cours des années 1970, ont trouvé une meilleure rémunération pour leur placement en dollars à Londres qu'aux Etats-Unis, d'où l'appellation d'euro-dollar. Sur cette base s'est développé un marché d'euro-devises essentiellement localisé à

Londres.

Ce marché des euro-devises est un marché interbancaire à court terme sur lequel sont échangés des emprunts en devises. Les opérations sont

cependant standardisées et portent sur les échéances de 1 jour à 6 mois, avec un taux prêteur et un taux acheteur.

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Le cours d'une devise représente le prix d'une devise par rapport à une autre. Cette cotation résulte de la confrontation des demandes (par les importateurs, les emprunteurs de devises, les touristes qui se rendent à l'étranger, les investisseurs à l'étranger) et des offres (par les exportateurs, les prêteurs de devises, les touristes qui viennent dans le pays, les

investisseurs qui rapatrient des fonds).

Le cours d'achat est le prix auquel la banque est prête à acheter des

devises. Inversement, le cours de vente est le prix demandé par la banque pour vendre de la devise.

Néanmoins, ce marché étant totalement délocalisé et non organisé, le risque de contre-partie existe toujours.

Le marché des changes au comptant est organisé à la fois autour d'un marché interbancaire délocalisé sur lequel les principales devises sont réalisées en continu et autour d'un marché organisé où la cotation au fixing des devises donnent lieu à une livraison différée de 48 heures après la transaction. Cependant, pour les transactions entre le dollar canadien et le dollar américain, les livraisons doivent avoir lieu au plus tard 24 heures après l'opération.

Section 2 : Le marché de dépôt

(marché interbancaire)

C'est le marché sur lequel se traitent les opérations de trésorerie en devises sous forme d'emprunts et de prêts. Ce marché appelé aussi marché interbancaire est organisé selon des règles précises quant aux taux, aux durées et aux calculs d'intérêts.

Le marché des changes interbancaire bénéficie d'une grande liquidité grâce à la diversité de ses intervenants. Selon leurs objectifs, leur aversion au risque et leurs horizons temporels, il est possible de distinguer six

catégories d'agents sur ce marché.

2.1. Les participants au marché des changes

interbancaire

Le marché des changes est réservé aux institutions financières. A l'origine, le marché était strictement interbancaire et les entreprises opéraient

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toujours par l'intermédiaire des banques. Par la suite, les investisseurs institutionnels et les entreprises sont devenues de très importants

opérateurs intervenant pour certains d'entre eux directement sur le marché. Tous ces acteurs agissent pour leur propre compte et pour celui de leur clientèle. Ils peuvent négocier directement entre eux ou bien passer par l'intermédiaire de courtier.

2.1.1. Les banques commerciales et d'investissement

Les banques commerciales qui sont des acteurs historiques de ce marché avec 50 % des transactions enregistrées aujourd'hui. Elles sont les plus grands opérateurs sur le marché des changes. Il s'agit pour la plupart d'entre elles de banques commerciales mais aussi de banques

d'investissement. Elles sont généralement l'interlocuteur final des autres intervenants du marché et cherchent à réaliser des profits en faisant du « market marking », c'est-à-dire en proposant à tout moment des prix acheteur et vendeur à leurs clients, et « en margeant » plus ou moins certains de leurs clients en exécutant les transactions. « Marger » signifie prendre un tout petit profit sur le prix auquel le market marker vend ou achète une devise à son client par rapport au prix auquel il achète ou vend lui-même cette devise sur le marché.

Pour faciliter leurs opérations, les banques ont des dépôts auprès d'institutions financières étrangères qui jouent le rôle de correspondant. Les banques opèrent sur le marché des changes par l'intermédiaire de spécialistes appelés cambistes. Toutes les banques sont habilitées à traiter des opérations de change mais en pratique elles sont peu nombreuses à intervenir en permanence sur ce marché. Celles qui le font sont de très grandes institutions.

2.1.2. Les banques centrales

Les banques centrales n'interviennent pas régulièrement sur le marché des changes, mais quand elles le font c'est généralement de manière massive. Elles interviennent en général pour gérer leurs réserves en devises et en papiers d'Etat. Les transactions des Banques Centrales représentent environ 5 à

10 % du total des volumes réalisés sur le marché des changes. On opérant sur le marché, une Banque Centrale remplit 2 fonctions :

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- elles exécutent les ordres de sa clientèle : administration, banque centrale étrangère, organismes internationaux ;

- elles cherchent à influencer l'évolution du taux de change pour des

raisons de politiques économiques internes, d'une part, pour faire respecter certains engagements internationaux formels (le traité de Bretton Woods) ou informels (les accords dits du G7), d'autre part.

En intervenant sur le marché des changes, les Banques Centrales ont également pour objectif de régulariser l'évolution des cours de devises. Ces interventions ont toutefois, toujours font l'objet de controverses.

Certaines Banques Centrales ont toujours refusé d'intervenir estimant que ces achats et ces ventes déstabilisent le marché des changes. Telle a été la position des autorités monétaires américaines jusqu'en septembre 1985. Elle s'est sensiblement modifiée depuis (par exemple intervention sur la chute du dollar par le dirigeant de la Fed Alan Greenspan ou la politique de relance du secrétaire américain au trésor Henry Paulson pour recapitaliser les banques suite à la crise financière de 2008). Les autres Banques

Centrales sont moins hostiles à ces interventions, elles y recourent quand des turbulences et des incertitudes provoquent les fluctuations des taux de changes qu'elles estiment dénuées de justifications économiques.

2.1.3. Les institutions financières non bancaires

Depuis le début de la décennie 1990, les institutions financières non-bancaires (filiales de groupes industriels et investisseurs institutionnels) sont devenus des opérateurs externes et actifs sur le marché des changes (MC).

Les filiales financières non-bancaires des groupes industriels interviennent pour le compte de leur maison mère et de ses filiales, mais ces groupes (internationaux pour la plupart) continuent à travailler avec les banques car leurs filiales financières n'ont pas toujours les fonds suffisants pour

effectuer de très grosses transactions et la technicité requise pour réaliser certaines opérations.

Les investisseurs institutionnels sont les plus importants participants non-bancaires.

Cet ensemble regroupe les fonds de pension, les caisses de retraite, les sociétés d'assurance, les fonds gérés par le compte des tiers, les fonds d'investissements (mutual funds américains et OPCVM pour les français et les Unit trusts pour les anglais, les hedge funds) et les départements de

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banques commerciales de banques chargées de la gestion de fortune de leur clientèle privée (bank trust departments).

Les plus importants d'entre eux opèrent sur le marché des changes mais ils sont encore très nombreux à recourir aux sources de l'intermédiation

bancaire.

Les investisseurs institutionnels interviennent sur le marché des changes pour couvrir des positions sur leurs portefeuilles d'actions et d'obligations. Leurs transactions représentent 30 % du total des transactions effectuées sur le marché. Certains investisseurs institutionnels, en revanche, gèrent uniquement des portefeuilles de devises. L'objectif est donc uniquement de générer de la performance en prenant des positions spéculatives sur les devises.

2.1.4. La clientèle privée

La clientèle privée n'intervient pas directement sur le marché des changes, elle achète et vend des devises en s'adressant aux banques commerciales qui ont une activité importante sur ce marché. La clientèle privée regroupe 3 catégories d'opérateurs :

- les investisseurs particuliers : avec l'avènement de l'Internet et des

plateformes de trading facilement accessibles partout et à tout moment, et du fait aussi de l'effet de levier qui est offert par ces plateformes, les

volumes de transactions des investisseurs particuliers représentent aujourd'hui 5 % du volume total des transactions réalisées sur le marché des changes ;

- les entreprises industrielles et commerciales (corporates) et les institutions financières qui ne disposent pas de fonds propres requis pour participer directement à ce marché.

Ces opérateurs interviennent sur le marché des changes pour satisfaire des besoins en devises induit par des opérations commerciales et financières internationales (vente et achat, prêt et emprunt en devises). Ils

interviennent également pour des motifs de spéculation.

2.1.5. Les entreprises multinationales

Elles interviennent en général sur le marché des changes dans le but de payer un fournisseur étranger ou de rapatrier des profits faits dans d'autres devises.

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Elles interviennent aussi fréquemment sur le marché pour gérer le risque de changes auquel elles sont exposées. Certaines grandes entreprises multinationales disposent de véritables salles de marché et cherchent également à effectuer des plus-values sur le marché.

2.1.6. Les courtiers

Les courtiers permettent l'accès au marché. Ils informent les opérateurs des cours auxquels se vendent et s'achètent les différentes monnaies.

Ils servent par ailleurs d'intermédiaires et mettent en contact les acheteurs et les vendeurs de devises. Il est en conséquence, plus facile pour un cambiste d'utiliser leur source plutôt que de contacter plusieurs banques susceptibles de lui vendre la devise qu'il cherche ou de lui acheter celle dont il veut se débarrasser.

Le courtier est particulièrement utile pour la négociation des devises qui ne font pas l'objet de change très fourni.

Les courtiers ne sont jamais obligés de dévoiler le nom des banques qu'ils mettent en relation. Cette discrétion est très utile pour les institutions qui ne veulent pas faire apparaître en un moment donné leur position acheteuse ou vendeuse dans telle ou telle devise.

Une fois la transaction effectuée, le courtier relève à chaque cambiste le nombre de sa contrepartie pour que chacun puisse enregistrer dans ses comptes l'opération réalisée.

La fonction d'un courtier est de rendre le marché plus efficace et plus fluide en étant un contact permanent avec ce nombreuses contreparties.

La qualité d'un courtier s'apprécie à la qualité et à la quantité des relations qu'il entretient avec les institutions financières actives sur le marché des changes.

Les courtiers traditionnels (boys brokers) qui ont dominé l'activité de

courtage jusqu'au milieu des années 1990 ont été soumis à la concurrence des courtiers électroniques.

Le développement du courtage électronique a trois (3) conséquences importantes :

- les cambistes peuvent accéder directement et instantanément à de nombreuses banques ;

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- les courtiers électroniques permettent aux cambistes de réaliser des transactions en rapprochant automatiquement les ordres d'achat et les ordres de vente et en fournissant une confirmation immédiate de la transaction ;

- toutes les banques clientes d'un système de courtage électronique peuvent accéder quelque soit leur taille aux meilleurs cours effectués sur les écrans.

Les deux (2) plus importants courtiers électroniques sont : Reuter et EBS (Electronic Bankerage System).

2.2. Les actifs négociés sur le marché des changes

interbancaire au comptant

Le transfert de dépôt bancaire est le principal actif utilisé dans les

transactions sur le marché des changes. Le numéraire ne constitue qu'un élément accessoire.

2.2.1. Transfert de dépôt bancaire

Le transfert de dépôt bancaire est un ordre de débiter un compte libellé dans une devise A et de créditer simultanément un autre compte libellé en devise B.

Les comptes débités et crédités pourront appartenir à une même personne ou à deux (2) opérateurs différents.

Exemple : un exportateur français disposant d'un compte à l'agence BNP Paribas à New York peut demander à cette de vendre 500 000 $ par transfert de dépôt bancaire et créditer simultanément son compte à la Société Générale de Paris ou dans n'importe qu'elle autre banque.

Suite à cette opération, le compte de l'exportateur à Paris sera crédité en euros de 500 000 $ valorisé au tri du marché à la date de l'opération. La rapidité est le principal avantage du transfert des dépôts bancaires. 2.2.2. Le numéraire

Cet actif es un peu utilisé en comparaison des masses échangées par le transfert de dépôt bancaire. Le marché des billets est un secteur très marginal du marché des changes, la demande des touristes oblige cependant les banques en a détenir dans leur caisse.

(20)

2.2.3. Les principales devises négociées

Il existe une graduation dans l'importance des différentes devises utilisées sur le marché des changes.

Le Dollar Américain (USD) constitue la monnaie de référence. En effet, c'est contre la devise américaine que s'effectue la plus grande partie des transactions sur toutes les places financières.

L'Euro (EUR) et le Yen (JPY) ont une véritable dimension internationale. Ces devises font l'objet d'une concurrence contre le Dollar sur pratiquement toutes les places financières internationales.

La Livre Sterling (GBP), le Franc Suisse (CHF), le Dollar Canadien (CAD), le Dollar Australien (AUD) et les autres devises de statut comparable sont négociées sur l'ensemble des places financières internationales mais de façon plus ou moins continue.

Les autres devises convertibles ne sont cotées que lorsque la place financière émettrice est ouverte.

Les devises convertibles ne font pas l'objet d'un véritable marché et les cours sont déterminés par la Banque Centrale et les autorités monétaires locales.

2.2.4. Les sigles monétaires internationaux

L'ISO (Organisation Internationale de Standardisation) a normalisé les sigles monétaires internationaux au moyen d'un code alphabétique

constitué de deux caractères servant à identifier le pays et d'un indicateur de l'unité monétaire.

Voici quelques exemples :

Tableau 1 : Les sigles monétaires internationaux :

Monnaies Sigles

Franc CFA XOF

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Riyal Saoudien SAR

Dollar Australien AUD

Dollar Canadien CAD

Dollar Américain USD

Dollar de Hong Kong HKD

Livre Israélienne ILP

Yen Japonais JPY

Livre Sterling GBP

Couronne Norvégienne NOK

Couronne Suédoise SEK

Franc Suisse CHF

Source : wikipédia

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Le marché des changes est un marché financier sur lequel s'effectuent des transactions sur les principales devises (monnaies nationales). Les devises sont identifiées par un code de 3 lettres :

· EUR l'euro,

· USD le dollar des Etats Unis, · GBP la livre sterling,

· JPY le yen,

· CHF le franc suisse, etc.

Une opération sur le marché des changes consiste en l'achat, ou la vente, d'une devise au moyen d'une autre devise. Bien sûr, acheter des euros (EUR) contre des dollars (USD) revient à vendre des dollars contre des euros ; seuls le montant et le prix sont exprimés différemment.

Le cours de change (appelé aussi taux de change) est le prix d'une unité d'une devise, exprimé dans une autre devise. Si le cours de l'euro contre dollar, noté EUR/USD, est égal à 0,9100, 1 million d'euros s'échangent contre 910 000 dollars. On peut bien entendu en déduire que le cours du dollar en euro, USD/EUR, est égal à 1/0,9100 = 1,0989 et que 1 million de dollars s'échangent contre 1 098 900 euros.

En raison de l'importance du dollar dans les échanges internationaux, l'usage veut que l'on publie en priorité le cours de chaque devise contre le dollar, le sens de cotation n'étant pas nécessairement le même. Ainsi, on affiche :

· EUR/USD l'euro contre le dollar, · GBP/USD la livre contre le dollar, · USD/JPY le dollar contre le yen,

· USD/xxx le dollar contre les autres devises.

Un échange entre 2 devises autres que le dollar s'effectue à un cours, dit croisé, qui se déduit des 2 cours de ces mêmes devises contre le dollar. La règle des fractions s'applique. Ainsi, par exemple :

· GBP/EUR = (GBP/USD) / (EUR/USD), · EUR/JPY = (EUR/USD) * (USD/JPY),

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CHF/EUR = 1 / [ (USD/CHF) * (EUR/USD) ].

2.2.6. Les transactions sur le marché des changes

Il existe, en toute généralité, deux grandes catégories de marchés financiers :

· les marchés dirigés par les ordres ; · les marchés dirigés par les prix.

Dans le premier cas, les intervenants communiquent les ordres d'achat ou de vente, en précisant la quantité négociée (le montant) et, éventuellement, un prix limite (prix maximum pour un achat, minimum pour une vente). L'offre et la demande se rencontrent au sein du carnet d'ordres, le plus souvent, aujourd'hui, géré par un ordinateur central.

Dans un marché dirigé par les prix, et c'est le cas du marché des changes, les ordres d'achat et de vente ne sont pas transmis immédiatement.

Auparavant, l'information sur le niveau du prix est requise.

Certains intervenants, les market makers (teneurs de marché), ont en effet pour charge d'informer les autres participants sur le niveau des prix qu'ils pratiquent et d'accepter toute transaction à ces niveaux de prix, pour des quantités qui doivent toutefois se situer dans un ordre de grandeur standard (par exemple de 1 à 10 millions de dollars sur le marché des changes). Cette information sur les prix peut être transmise soit de manière orale, à la demande d'une éventuelle contrepartie (souvent par téléphone), soit de manière électronique pour alimenter un écran de cotation.

Les market makers, à la fois acheteurs et vendeurs potentiels, ne peuvent pratiquer le même prix dans les deux sens. Il affichent en réalité, pour chaque demande, 2 prix, en fourchette :

· le prix auquel ils sont prêts à acheter, le plus faible (bid) ; · le prix auquel ils sont prêts à vendre, le plus élevé (ask).

Pour le marché des changes, la cotation en fourchette se communique de la manière suivante :

EUR/USD : 0,9110 / 30

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· d'acheter des euros contre dollar à 0,9110 ; · de vendre des euros contre dollar à 0,9130.

Son interlocuteur, après avoir reçu cette information, peut, s'il le souhaite, effectuer l'une des 2 transactions, pour un montant standard, mais il sera bien sûr, contrairement au market maker, du mauvais coté de la fourchette. Il achètera des euros au prix fort de 0,9130 ou les vendra au prix faible de 0,9110.

Remarque 1 : Une cotation de 0,9190 / 20 correspond à une fourchette de 0,9190 à 0,9220

Remarque 2 : Un market maker peut interroger un autre market maker pour obtenir une cotation et, éventuellement, déclencher une transaction. (voir ci-dessous le tableau suivant).

Tableau 2 :Taux de change entre monnaies

Source : wikipédia

2.2.7. La variation des cours sur le marché des changes

Il n'existe pas de cours unique, ou de fourchette de cours unique, sur le marché des changes, puisque chaque market maker peut afficher librement une fourchette de prix différente. Le mécanisme de la concurrence va cependant réduire les écarts de prix observés.

Deux fourchettes de prix ne peuvent être disjointes :

Si deux market markers 1 et 2, affichent deux fourchettes de prix, [A1,V1] et [A2,V2] disjointes, avec V1<A2un intervenant arbitragiste peut s'enrichir (jusqu'à la ruine des market makers) en achetant au prix V1et vendant au prix A2.

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Source : Forex

Une fourchette ne peut être trop large

Le premier market maker, qui affiche la fourchette [A1,V1], n'est jamais appelé.

Figure 2 : Le cours du change

Source : Forex

Un courtier (traditionnel ou électronique) peut extraire le meilleur prix La meilleur fourchette [A,V] est constituée du prix d'achat du deuxième market maker et du prix de vente du troisième.

Figure 3 : Exemple de baisse du cours du change

Source : Forex

Supposons que se développe sur le marché, un mouvement de vente généralisé de l'euro contre le dollar. Les premiers market makers sollicités acceptent les ordres de vente et achètent au niveau du prix d'origine. N'ayant pas pour vocation de constituer leur richesse en euros (d'être "long" en euros), ces market makers vont, à leur tour essayer de vendre des euros à des collègues ce qui propage le mouvement de vente.

Pour arrêter réellement ce mouvement, chaque maket maker, pour ne plus être sollicité à l'achat, doit baisser sa fourchette (ne plus être compétitif), mais la généralisation de ce comportement provoque, cette fois, le

mouvement de baisse générale de l'euro.

2.3. Le fonctionnement du marché des changes

interbancaire au comptant

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Le marché des changes au comptant est un marché totalement délocalisé. Les transactions entre les participants se font par téléphone ou par réseau électronique. De ce fait,, le marché est animé par des teneurs de marchés (market makers) qui en assurent la liquidité.

Les banques et les autres acteurs interviennent sur ce marché par l'intermédiaire de cambistes.

2.3.1. Le Rôle des Cambistes

Ceux qui effectuent des opérations de change à titre professionnel sont appelés cambistes.

Les banques en particulier ont des équipes de cambistes, tant pour réaliser les opérations propres de ces institutions sur le marché que pour satisfaire les besoins de change de leurs clients, par exemple, concernant les

entreprises, pour leurs opérations de commerce. Ils agissent

comme market marker, c'est-à-dire qu'ils « font des prix », pour une quantité soit standard soit spécifiée, et fournissent à la fois celui où ils achètent (bid, en anglais) et celui auxquels ils vendent (ask, en anglais), par exemple : 1 EUR = 1.2343 / 1.2346 USD.

Les cambistes doivent être en mesure de comprendre, d'analyser, critiquer et d'utiliser la théorie économique et financière. Ils doivent être dotées de qualités qui permettent la réussite.

La fonction de cambiste est claire : traiter au meilleur prix, anticiper, pressentir les fluctuations.

Sa mission en quelques secondes et sans la moindre signature passer des ordres c'est-à-dire engager quotidiennement sa banque pour plusieurs millions de dollars voire plusieurs dizaines de millions de dollars. Ce profil correspond à celui de traders ou des teneurs de marché (market markers) ce qui achètent et vendent des devises pour le compte de la banque. Toutefois, nous notons plusieurs dérives qui ont coûté cher à certaines banques, nous prenons le cas de la Société Générale qui a essuyé une perte de plus 2 milliards d'euros d'où l'urgence pour les autorités

monétaires et financières d'assainir ce milieu si l'on sait que cela peut comporter des conséquences néfastes.

A leur côté, travaillent d'autres opérateurs :

- en premier lieu, on trouve les cambistes clientèles : ils servent

(27)

d'institutions financières non bancaires. Ces derniers ne pouvant accéder directement aux traders et aux teneurs de marché ;

- les vendeurs (sales) constituent une troisième catégorie de cambistes. Ce sont des commerciaux qui essaient de vendre à leur clientèle les différents produits qui pour les plus complexes d'entre eux auront été élaboré par les ingénieurs financiers.

Parfois, ce sont les cambistes clientèles qui jouent le rôle de vendeur mais dans les salles de marchés des grandes institutions bancaires, la distinction est de plus en plus faite entre les vendeurs et les cambistes-clientèles ; - lesingénieurs financiers : ils créent de nouveaux instruments ou

adaptent des produits traditionnels afin de mieux répondre aux besoins des acheteurs. Ces produits sont vendus par les sales et les

cambistes-clientèle.

- plus éloignés des salles de changes (y compris dans leur implantation au sein des banques) mais indispensables au fonctionnement d'une table de marché, on trouve les opérateurs du back office dont le métier est de s'assurer du bon déroulement (sur le plan administratif) des transactions et ceux du middle office dont le métier de procéder au contrôle des

transactions. Les deux (2) fonctions (back office et middle office) pourront être regroupées.

Les cambistes travaillent sur des tables de change qui sont de véritables bijoux sur le plan de la communication de l'informatique et des

télécommunications.

Chaque poste de travail comporte :

- 1 ou 2 terminaux fournissant une information en temps réel sur les cours de change et les taux d'intérêt. Les plus utilisés sont ceux

de Reuter,Bloomberg, Telerate. Leur présence permet de relier entre elles toutes les salles de change du monde.

- plusieurs téléphones digitaux ;

- plusieurs lignes directes afin de pouvoir joindre instantanément les filiales étrangères, les banques, les courtiers et les clients les plus importants ; - un système d'information donnant en temps réel la position de la banque dans chaque devise ;

- un micro-ordinateur doté de logiciels d'aide à la décision permettant des calculs rapides en vue d'effectuer des opérations d'arbitrage, de

(28)

placements, de spéculations, de couverture sur la base de décision de plus en plus souvent suggérées par l'ordinateur.

2.3.2. Unités de cotation

Les cambistes expriment l'unité de cotation d'un taux de change portant sur un couple de devises en points appelés pips. Pip est l'acronyme anglais de "price interest point", ou « point de swap » en français. À l'origine, comme son nom l'indique, celui-ci désignait l'unité de « déport » ou « report » du change à terme mais a fini par être appliqué à l'unité du marché au comptant. Il désigne la dernière décimale utilisée :

· dans le cas de l'Euro, c'est la quatrième décimale. Une cotation sur trois "pips", qui est la norme sur le marché interbancaire de l'euro/dollar, sera ainsi dans le premier exemple (1 EUR = 1,2345 USD) du paragraphe 1 ci-dessus : 1 EUR = 1,2343 - 1,2346 USD.

· dans le cas du Yen, ce sera la deuxième décimale, et une cotation sur quatre "pips" sera alors, toujours pour l'exemple ci-dessus, 1 USD = 110,93 - 110,97 JPY.

Le pip représente donc un pourcentage différent et non fixe pour chaque parité. Cet écart dépend :

1. de la devise dans laquelle on choisit par convention d'exprimer le taux de change (l'« incertain » de la comparaison), l'autre étant prise pour unité de marchandise (le « certain »).

2. du nombre de décimales de la cotation.

Ces écarts entre les cours « acheteur » et « vendeur » d'une devise contre une autre sont très inférieurs à ceux qu'un particulier peut constater lorsqu'il souhaite réaliser une opération de change dans une officine de change (ou à sa banque) pour un montant modeste.

Dans le premier exemple, la quotité (quantité minimale) d'une opération de change sur le FOREX étant de 100 000 euros (la transaction standard étant plutôt en dizaines de millions), on notera qu'un pip pour une telle quantité échangée vaut 10 dollars. Dans le deuxième exemple, la quotité d'une opération de change étant de 100 000 dollars, un pip pour cette quantité vaut 1 000 yens (soit environ 9 dollars).

2.3.3. Les deux (2) niveaux du marché des changes interbancaires

(29)

Les transactions sur le marché des changes s'effectuent à deux niveaux complémentaires :

- sur le premier (de très loin le plus important quant au volume des transactions) se retrouvent uniquement les très grandes banques internationales traitant entre elles et avec les banques centrales (lorsqu'elles interviennent sur le marché).

Les banques actives sur ce compartiment sont peu nombreuses. De 50 à 80 au grand maximum. Ces institutions remplissent une fonction

dedealersou de market markers. Elles sont en permanence présentes sur le marché par l'intermédiaire de leurs cambistes et sont en mesure d'offrir à tout instant un cours acheteur et un cours vendeur sur un très grand

nombre de devises.

Les banques les plus actives sur le marché des changes :

§ les banques françaises : Société Générale, BNP Paribas, Crédit agricole Indosuez, Natexis Banque Populaire ;

§ les banques internationales : Citibank, Bank of America, Deutsch Bank, Crédit Suisse, Royal Bank of Canada ;

- à côté de ces grandes institutions financiers opèrent des banques de moindre envergure qui sont très actives sur certaines devises ou certaines places financières mais n'assurant pas nécessairement un rôle de teneur de marché sur toutes les devises ou toutes les places financières. Le

deuxième niveau est celui du marché des détails. C'est là où se nouent les transactions entre les banques et leurs clients et plus particulièrement les relations entre les banques et les corporates qui n'accèdent pas

directement au marché ou qui pour y accéder préfèrent intervenir pour des raisons qui leur sont assurées par les cambistes clientèles.

La distinction autrefois nette entre les deux niveaux a tendance à s'atténuer car certaines grosses sociétés non financières et de nombreux

investisseurs institutionnels accèdent désormais directement aux teneurs de marché des plus grandes banques sans passer par les cambistes-clientèles. Cet accès direct est facilité par le fait que les sociétés non financières et les investisseurs institutionnels sont de plus en plus nombreux à posséder leur propre table de change.

Sur le marché au comptant s'effectue des achats et des ventes de devises qui doivent être livrées au plus tard 2 jours ouvrables après la date de conclusion de la transaction.

(30)

Ne font exception à cette règle que les transactions entre le dollar canadien et le dollar américain devises pour lesquelles la livraison se fait dans un délai de 24h.

Le jour de négociation du prix est appelé « la date de transaction », le jour de livraison des devises est « la date de valeur de l'opération ».

2.3.4. Cas particulier du taux euro/dollar

Le taux de change dit euro/dollar est le cours de l'euro chiffré en dollar américain, d'où la barre de fraction (ne pas confondre avec les eurodollars). C'est l'instrument financier le plus actif et le plus traité du monde. Sa valeur est donc un indicateur suivi en permanence non seulement par les milieux économiques et financiers, mais aussi par les médias, tant spécialisés que généralistes, du monde entier.

Cette définition est en fait, la valeur externe de l'euro par rapport au dollar américain.

2.3.5. Les opérations sur le marché des changes

Les opérations de change sont le fait des banques et des institutions financières qui interviennent directement sur le marché des changes pour leur propre compte. Ces opérations sont également initiées par les

intervenants extérieurs au marché pour le compte desquels ces institutions et plus particulièrement les banques achètent et vendent des devises. La clientèle des banques regroupe pour l'essentiel les investisseurs

institutionnels et les entreprises (corporates) qui ne possèdent pas de table de change et les institutions financières qui n'accèdent pas directement au marché.

Les banques qui interviennent sur le marché des changes exécutent les opérations de couverture et de spéculation initiées par le client. Elles

remplissent, ce faisant, le rôle d'un intermédiaire. Leur action va cependant bien au delà, elles agissent en effet, pour leur propre compte en effectuant des opérations de couverture, de spéculation et d'arbitrage.

Les mêmes opérations sont effectuées par tous les autres acteurs qui disposent d'une table de change et peuvent de ce fait intervenir directement sur le marché.

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L'objectif des opérations de couverture est de protéger les créances et les dettes commerciales et financières contre les risques de baisse ou de hausse de cours des devises dans lesquelles elles sont libellées. Les transactions réalisées par les banques sont très souvent la

conséquence des opérations de protection initiées par les exportateurs, les importateurs, les prêteurs et les emprunteurs qui se couvrent contre les risques de change en le transmettant à une banque.

Les opérations de spéculations ont un objectif opposé à celui des opérations de couverture. Leur finalité es de tirer profit d'une évolution anticipée du taux de change.

Les opérations d'arbitrage permettent aux opérateurs qui accèdent

directement au marché de tirer profit d'une divergence non justifiée dans l'évolution des taux de changes (soit 2 taux relatifs à une même devise, soit 2 taux relatifs à 2 devises) ces opérations sont réservées aux institutions qui interviennent directement sur le marché, car elles exigent une très grande rapidité de réaction et d'exécution et ne peuvent être entreprises que par des opérateurs disposant d'une table de change.

Les opérations de couverture

Considérons un importateur français d'automobile allemande devant payer dans 6 mois en DEM le fabricant fournisseur qui l'alimente régulièrement. Au moment où la facture de 3 000 000 DEM est établi, les parties du

contrat connaissent le taux de change au comptant 1 DEM = 3,3770 FRF. A ce taux la facture de l'importateur français s'élève à 3,3770 x 3 000 000 = 10 131 000 FRF.

Le règlement de cette facture ne poserait aucun problème particulier à l'importateur si ce dernier était sûr à l'échéance de pouvoir échanger ces francs à ce même taux bilatéral, hors dans la pratique, ce taux varie et à l'horizon de 6 mois l'importateur est bien démuni pour anticiper le sens et l'ampleur de ces variations. Cette incertitude véhicule un risque particulier qui pèse sur lui : il s'agit du risque de change.

Si à l'échéance, le FRF s'est apprécié par rapport au DEM passant par exemple de 1 DEM = 3,3650 FRF, alors la facture ne sera plus que de 3,3650 x 3 000 000 = 10 107 000 FRF.

L'importateur enregistre ainsi une plus-value de change d'une situation qui lui est très favorable. Mais, si à l'échéance le franc français se dépréciait par rapport au DEM passant par exemple à 1 DEM = 3,3810 FRF, la facture s'établira à 3,3810 x 3 000 000 = 10 143 000 FRF.

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L'importateur doit débourser d'une plus grande quantité de francs à ses engagements libellée en DEM, il subit une perte de change, une situation qui apparaît quant à elle très défavorable à l'importateur.

Ces deux situations constituent les termes d'un vrai dilemme :

- soit fort de ses anticipations, l'importateur assume le risque de change et espère empocher le bénéfice d'une plus-value ;

- soit il refuse ce risque et cherche à se couvrir.

Dans le premier cas, l'importateur spécule (en l'occurrence, il spécule sur la hausse du FRF vis-à-vis du DEM).

Dans le deuxième cas, l'importateur adopte un comportement

de dedging (refuser de prendre le risque). S'il refuse la spéculation, 2 modalités de couverture lui sont offertes :

· la couverture au comptant ; · la couverture à terme.

Pour se couvrir au comptant, l'importateur doit acheter immédiatement les DEM dont il aura besoin dans 6 mois et placer ces devises sur le marché monétaire correspondant.

Pour se couvrir à terme, l'importateur doit se porter sur un règlement particulier du marché à terme et achète les DEM au terme convenu avec son créancier (soit 6 mois).

L'importateur achète donc aujourd'hui les devises qui lui seront nécessaires dans 6 mois : ce faisant, le prix de l'acquisition de ces devises contre le FRF es fixé, le risque de change disparaît.

Sur tous les marchés sur lesquels les prix fluctuent librement sont

appelés dedgers, ceux qui refusent d'assumer les risques inhérents aux fluctuations des cours. Mais pour que ces agents puissent se couvrir à terme il faut qu'il subit en mesure de trouver sur le marché d'autres agents prêts à couvrir les risques ou refusent. Ces autres agents sont

des spéculateurs.

Les opérations de spéculation

Spéculer sur le marché des changes au comptant est extrêmement simple. Il faut cependant distinguer 2 cas de figures, celui dans lequel le

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spéculateur dispose d'avoir dans les devises sur lesquels il veut opérer et celui dans lequel il en est donné :

1. l'investisseur dispose d'une trésorerie

- l'investisseur qui anticipe une hausse du $ sur € achète la première devise et vend la seconde en attendant d'être revendu, la devise américaine est placé sur le marché monétaire américain ou plus simplement celui des euro-dollars ;

- l'investisseur qui anticipe une baisse du $ sur € vend la devise américaine et achète l'euro. En attendant d'être revendu, celui-ci est placé sur le

marché monétaire européen ou sur le marché international de l'euro. Au différentiel de taux d'intérêt près (la différence entre les taux des marchés européen et américain), le profit ou la perte du spéculateur est égal à la différence entre le prix auquel il achète la devise et celui auquel il revend la devise ;

2. l'investisseur ne dispose pas de trésorerie

- Un spéculateur anticipe la baisse de l'euro sur le dollar à l'horizon d'un mois souhaitant tirer profit de ses anticipations mais ne disposant pas d'avoirs en euro, il emprunte la devise européenne, la vend contre du dollar sur le marché au comptant et place la devise américaine sur le marché monétaire. 1 mois plus tard, le spéculateur vend le dollar contre l'euro sur le marché de change au comptant et rembourse l'emprunt qu'il avait réalisé un mois plus tôt.

Au différentiel du taux d'intérêt près (la différence entre le taux d'emprunt de l'euro et le taux de placement du dollar), le résultat du spéculateur est égal à la variation du taux de change au comptant de l'euro par rapport au dollar que l'on multiplie par le montant de la transaction. Si ce taux a baissé, il réalise un gain. Si le taux de change a évolué en faveur de l'euro

(contrairement à ces anticipations), il enregistre une perte ;

- s'il anticipe la hausse de l'euro, le spéculateur emprunte le dollar qu'il vend contre l'euro sur le marché au comptant. Ce dernier étant placé sur le marché monétaire avant d'être revendu 1 mois plus tard contre le dollar sur le marché de change au comptant ce qui lui permet de rembourser

l'emprunt réalisé 1 mois plus tôt et de dégager un profit si ces anticipations sont vérifiées, il enregistre, en revanche, une perte si elles ne sont pas. Les opérations d'arbitrage

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Les opérations susceptibles d'être mises en oeuvre sont des arbitrages spatiaux ou des arbitrages triangulaires

1. Arbitrages spatiaux

Le principe de l'arbitrage spatial est simple. Il consiste à acheter un actif en l'occurrence une devise là où il est peu cher et la revendre là où il est plus cher.

Exemple : le Zloty polonais est coté contre le dollar à Varsovie sur la base USD1 = 4,2429 PLZ . A Londres, au même instant la cotation reçoit à USD1 = 4,2450 PLZ.

Un cambiste percevant la différence des cours vend du dollar à Londres et l'achète simultanément à Varsovie. Si la transaction porte sur USD 1 000 000, le profit maximum auquel peut prétendre le cambiste (en négligeant les coûts de transactions) est égal à : (4,2450 - 4,2429) x 1 000 000 = 2 100 PLZ.

Dès que les cours sont en équilibre, c'est-à-dire identiques sur les 2 places financières, l'arbitragiste solde son opération en achetant du dollar à

Londres et en le vendant à Varsovie ; 3 possibilités sont envisageables : - le cours d'équilibre = USD1 = 4,2450 PLZ : dans cette hypothèse le profit est égal à 2 100 PLZ et il est réalisé à Varsovie ;

- le cours d'équilibre = USD 1 = 4,2429 PLZ : dans cette hypothèse le profit est toujours égal à 2 100 PLZ à Londres ;

- le cours d'équilibre se situe entre : · USD 1 = 4,2429 PLZ et

· USD 1 = 4,2450 PLZ

- supposons que USD 1 = 4,2429 PLZ : dans cette hypothèse, de loin la plus réaliste des 3, le cambiste réalise un profit à Londres et à Varsovie : · A Londres = (4,2450 - 4,2440) x 1 000 000 = 1 000 PLZ

· A Varsovie = (4,2440 - 4,2429) x 1 000 000 = 1 100 PLZ

Le cambiste n'est pas obligé d'attendre que les cours soient identiques à Londres et à Varsovie pour solder son arbitrage. Dans cette hypothèse le profit qu'il obtient est nécessairement inférieur à 2 100 PLZ.

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2 considérations expliquent la décision de l'arbitragiste :

- la première est que les taux de change sur 2 places financières sont rarement tout à fait identiques ;

- la deuxième est que l'arbitrage étant réalisé sur le marché au comptant, les achats et les ventes de devises sur chacune des 2 places financières doivent être réalisées le même jour au plus tard à la fermeture du marché pour la deuxième transaction à un moment où la convergence des taux de change n'est pas encore achevé.

Supposons que le cambiste solde son opération d'arbitrage au moment où les cours sont :

- A Londres : USD 1 = 4,2442 PLZ - A Varsovie : USD 1 = 4,2435 PLZ,

Le profit obtenu à Londres dans ce cas = (4,2450 - 4,2442) x 1 000 000 = 800 PLZ

Le profit obtenu à Varsovie dans ce cas = (4,2435 - 4,2429) x 1 000 000 = 600 PLZ

Au total le bénéfice = 800 PLZ + 600 PLZ = 1 400 PLZ

Les arbitrages ainsi réalisés ont tendance à régulariser les prix en faisant baisser le cours du Zloty à Varsovie et en l'augmentation à Londres. Les arbitrages cessent quand les cours sont identiques sur les 2 places

financières. A défaut de l'être, la différence entre les cours va être inférieur ou égal au cours des transactions.

La liquidité du marché des changes est la présence de nombreux

cambistes prêts à saisir toutes opportunités susceptibles de se présenter, ont pour conséquence que les arbitrages dans l'espace n'existent

pratiquement plus sur les grandes devises internationales car les taux de change ne présentent plus de différence d'être arbitrés. Sur les devises de moindre importance et les monnaies des pays émergents, la réalité en est une autre, mais la liquidité et la profondeur du marché ne sont pas toujours suffisantes pour initier les opérations de grande ampleur.

1. Arbitrages triangulaires

Quand une banque intervient sur le marché des changes pour le compte de sa clientèle, elle procède en règle générale à des achats et à des ventes directes de devises.

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Elle peut également passer par une devise tierce dans la mesure où cet arbitrage triangulaire lui donne la possibilité d'obtenir au profit

supplémentaire.

Exemple : une banque est chargée de vendre 1 000 000 EUR provenant d'exportations effectuées par une entreprise canadienne, quand la banque reçoit l'ordre de vendre les euros, les taux sur le marché sont les suivants : 1 CAD = 0,5582 - 0,5637 EUR 1 EUR = 1,7740 - 1,7914 CAD

USD 1 = 1,5274 - 1,5312 CAD

USD 1 = 0,8554 - 0,8609 EUR 1 EUR = USD 1,1616 - 1,1690

- la première possibilité qui s'offre à la banque est de vendre directement 1 000 000 EUR en supposant qu'il existe un marché direct « cross » entre le le dollar canadien et l'euro on aura : 1 000 000 x 1,7740 = 1 774 000 CAD ; - la seconde solution est de passer par une devise tierce en l'occurrence le dollar américain : le cambiste vend dans ces conditions 1 000 000 EUR contre des dollars américains et achète simultanément des dollars canadiens contre les dollars américains, on aura : 1 000 000 x 1,1616 x 1,5274 = 1 774 227,8 CAD.

Par rapport à la vente directe, le passage par une devise tierce dégage un profit de 227,8 CAD = 1 774 227,8 - 1 774 000.

La réalisation d'un arbitrage triangulaire exige une grande célérité car les taux de change varient très rapidement et le cambiste risque de se faire coller si en effet pendant la première partie de l'arbitrage (la vente des euros contre des dollars américains) le taux de change entre le dollar américain et le dollar canadien passe de 1,5274 à 1,5271 dans ce cas, le résultat global de l'opération sera de :

1 000 000 x 1,1616 x 1,5271 = 1 773 879,36 CAD, ce qui n'est plus suffisant pour couvrir les frais de transactions.

Le cambiste ne peut plus déboucher son opération avec profit, il est

« collé » avec des dollars américains, ainsi 2 solutions se présentent à lui : · soit il achète immédiatement des dollar canadiens quitte à dégager des pertes ;

· soit il attend quelques minutes ou quelques heures en espérant une

évolution favorable du taux du dollar américain par rapport au taux du dollar canadien.

Figure

Tableau : Position de change
Tableau 2     : Décision à prendre face à la tendance de la devise :
Tableau 2     : Avantages et Inconvénients des techniques de couverture :
Tableau 3     : Exemples de stratégies :

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