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ICTOR HUGO
LES CHANSONS
DES RUES ET DES BOIS
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VICTOR. HUGO
LES CHANSONS
DES RUES ET DES BOIS
<é.J^,
.^^ie>y POÉSIE.
—
X.Auncertainmoniont de lavie,sioccupé qu'onsoit del'avenir, lapenteàregarder enarriére est irrésis- tible. Notre adolescence,celtemorte charmante, nous apparaît, et veut qu'où penseàelle. C'est d'ailleurs unesérieuseetmélancoliqueleronquelamise enpré- sencede deux âgesd;uis lemèoioliomnie,del'âgequi commenceetdel'Age(|uiachève; l'un espèredansla vie,l'autredanslamoil.
Iln'est pasinutiledo confronterle point de départ avec le point d'arrivée, le frais tumulte du matin
avecl'apaisementdusoir,et l'illusion avec la conclu- sion.
Lecœurdel'hommeaun recio sur le([uel estécrit Jeunesse,etuuverso sur lequeles!écnlSagesse. C'est ce rectoetce versoqu'ontrouveradanscelivre.
La réalité est, dansce livre, modiliée par toutce ipii(huis riioiiiuievaluidelàduréel.Celivreest écrit heaucûup aveclerêve, un peu aveclesouvenir.
Rêverestpermis auxvaincus; sesouvenirestpermis auxsolitaires.
Uantcvillplioupp.nclolno18fl,";.
LE CHEVAL
Jel'avaissaisipurlabride;
_
Jetirais, lespoings danslesnœuds, Ayant danslessourcilslaride Deceteffortvertigineux.
C'étaitlegrandchevaldegloire.
NédelamercommeAstarté
,
Aqui l'auroredonnek boire Danslesurnes delaclarté;
L'alérionaux bonds sublimes
,
Quisecabre,immense,indompté, Pleinduhennissement des cimes.
Danslableueimmortalité.
Toutgénie, élevant sacoupe.
Dressantsatorche, aufonddescieux, Superbe, a passé surlacroupe Decemonstre mystérieux.
Lespoèteset lesprophètes, terre,tulesreconnais Auxbrûluresqueleurontlaites Lesétoilesde sonharnais.
11soufflel'ode, l'épopée.
Le drame, lespuissantseffrois, Hors des fourreauxlescoupsd'épée.
Lesforfaitshorsduconirdesrois.
Père delasourcesereine, Ilfaitdu rocher ténébreux JaillirpourlesgrecsHippocrène, Et Raphidim pourleshébreux.
Iltraversel'Apocalypse;
Pâle,ilalamortsursondos.
Sa grandeailebrumeuseéclipse Lalunedevant Ténédos.
Lecrid'Amos, l'humeiu-d'Ailiille (ioulle sanarineet luisied;
Lamesureduversd'Eschyle, C'estlebattement de sonpied.
Surlefruitmortilpenchel'arbre.
Les mèressur l'enfanttombé;
Lugubre,ilfaitRachel de marbre.
IlfaitdepierreNiobé.
Quandilpart,l'idéeestsa cible;
Quandilse dresse, crinsauvent.
L'ouverture del'impossible Luitsoussesdeuxpiedsdedevant.
11défie Éclair àlacourse;
11a lePinde, ilaime Endor;
Fauve,ilpourrait relayer l'Ourse QuitraîneleChariotd'or.
11plongeaunoir zénith;iljoue Avectoutcequ'on peutoser;
Le zodiaque,énormeroue,
Afailliparfoisl'écraser.
Dieulitlegouffre àsonusage.
Illuifautlescieuxnonfrayés.
L'essor fou.l'ombre, et lepassage Au-dessus despics foudroyés.
Danslesvastesbrumesfunèbres
11vole,ilplane;ilal'amour Dese ruerdanslesténèbres Jusqu'à cequ'iltrouvelejour.
Saprunellesauvageetforte Fixesurl'homme,atomenu, L'effrayantregard qu'onrapporte Decescourses dansl'inconnu.
LE CHEVAL
11 n'esldocile, il uVst propice Qu'àcelui ([ui, la lyre eu main, Lepousse ilaus le précipice.
Au
delà de l'esprit liumaiu.Sou écurie, où vit la fée, Veut un divin palefrenier;
Le premier s'appelait Orphée, Et le dernier, Anilré Cliénier.
Il domiiH! noireànie entière;
É/.échielsous lepalmier L'attend, etc'estdans sa litière
Que
Job prend sontas de fumier.Malheurà celui qu'il étonne
Ou
qui veut jouer avec lui!11 ressemble au couclianl d'automne Dansson inexorable ennui.
Plus d'un sur son dos se déforme;
Il haitlejoug etle collier;
Sa fonction est d'èlre énorme Sans s'occuperdu cavalier.
Sans patience etsans clémence
,
Il laisse, en sonvol effréné.
Derrière sa ruade
immense
Malebrauche désarçonné.Sou liane ruisselant d'i'tineelli's Porte le restedu lien
Qu'ont tAché de lui mettreaux ailes Despréaux et Quintilien.
Pensif, j'entraînais loin des ciiaii's.
Des dieux, des rois, dela douleur.
Ce sombre cheval des abîmes Vers le pré de l'idylleen lleiir.
Je le tiraisvers la prairie Oii l'aube, qui vient s'y poser, l'ail naître réi,dogue attendrie Entre le rire et le baiser.
C'est là ([ue croil, dans la ravine Oii fuit Plante, oii Hacao se plait, L'épii;iamme, cette aubépine, Et ce Irèlle,le triolet.
C'estlà que l'abbé Chaulieu prêche, El que verditsous lesbuissons Toute cetteherbe tendreet fraîche
Où
Segrais cueille ses chansons.Lecheval luttait; ses prunelles
,
Comme
le glaive et l'atagan,
Brillaient; ilsecouait ses ailes
Avec des souffles d'ouragan.
Il voulait retourneraugoulfre;
11 reculait, prodigieux.
Ayantdans ses naseauxle soufre.
Et l'ànie du
monde
en ses yeux.11 hennissaitvers l'invisible;
Ilappelait l'ombre au secours;
A
SCS appelsle ciel terrible Remuait des tonnerressourds.Les bacchantes lieuilaientleurs cisires.
Les sphinx ouvraient leurs yeux profonds
On
voyait, à leurs doigts sinistres, S'allonger l'ongle desgrillons.Lesconstellations enflamme Frissonnaientà son cri vivant
Comme
dans les mains d'unefemme Une
lampe secourbeau vent.Chaque fois que son aile sombre
lîattait le vaste azurterni,
Tous les groupes d'asiri's di' l'ombre S'elTarouchaient dans l'inliui.
Moi, sans iiiùtterla plate-longe.
Sans le lâcher,je lui montrais Le pré charmant, couleurde simge, Oii le vers ril sous l'antre frais.
Je liù montrais le champ, l'iuubrage, Les gazons par juin atlii'dis;
Je lui montrais le pàluiage
Que
nous appelons paradis.— Que
fais-tu là?me
dit Vii'gili;.Et ji' répondis, timlciuivert
De
l'écume du monstre agile :—
Maître, je mets Pégase au vert.LIVRE PREMIER
JEUNESSE
FLOREAL
ORDRE DU JOTR DE FLOREAL
Victoire, amis! je dépêche
Eu
iidteet de graud rnalitiUne strophe toute fraîche Pi)Urcrierle iiiilletiu.
JVrnhouclie sur la iiioiilagne
La tronipelle aux longs éclats;
Sachezque le prioteiiiiis gagne La bataille des lilas.
Jeanne metdans sa pantnulle Son pied(|iii n'est plus frileux;
Ri voiciqu'un vaslu souffle Kniplit lesahinies hieus.
L'oiseauchante, l'agneau liroute;
Mai, poussant di's crisrailleurs, Crible l'hiveren déroute
D'une niitiaille de Heurs.
Il
Orphée, auboisdu Cayslre, Écoutait, quand l'astre luit,
Le rire obscur et sinistre
Des inconnus de lanuit.
Phtas, la sibylle tliébaine, Voyait prés de Pliygalé Danser des l'onnesd'ébènc Surl'horizon étoile.
Eschyle erraitii la bruuu Eu Sicile, et s'enivrait Des flûtesdu clairde lune Qu'on entend dans laforêt.
Pliue, oubliant touteschoses Pourles
nymphes
de Milet,
Iqiiail leurs jandies roses (Juanil leurrobe s'envolait.
Piaule, rodant à Viti'ibe Dans lesvergers radieux, Ramassait parfois dansl'herbe Des fruits mordus par lesdieux.
Versailleest un liensublime
Où
lefaune, un pii'd dansl'eau,
Olfre à Molière la rime
,
Etouuement de lioileau.
Levieux Dante, à i|ul les
Ames
.Montraient leursombre miroir, Voyait s'évader des
femmes
Entre les branches le soir.André Chénier.sous les saules Avait l'éblouissenient
LES CHAiNSO.NS DES RUES ET DES
ItOlSDe
ces fuyantes épaules Dont Virgile fut l'aniaut.Sliakspeare, aux aguets derrière Le chêne aux rameaux dormants, Entendait dans la clairière
De
vagues trépignements.feuillage, tu m'altires;
Un
dieu t'habite;etje croisQue
la danse des satyres Tourneencore au fond des huis.II!
wrxH
Psyché dans
ma
chambre estentrée, Etj"ai dità ce papillon :«
— Nouime-moi
la chose sacrée.Est-ce l'ombre? est-ce le rayon?
« Est-ce la musique des lyres?
Est-cele parfum de la fleur?
Quel est entre tous les délires Celuiqui fait l'homme meilleur?
« Quelest l'encens? quelle est la llamme?
Etl'organe de l'avatar,
Etpour les soulfranis le dictame, Etpour lesheureux le nectar?
« Enseigne-moi ce (juifait vivre, Cequi fait quel'œil brille et voit.
Enseigne-moi l'endroit du livre
Où
Dieu pensifpose son doigt.« Qu'est-ce qu'en sortantdel'Érèbe Dante a(rouvé deplus complet?
Quel est le
mot
des sphinx deThèbe El des ramiers duParaclet?« Quelle estlachose,
humble
et superbe, Faite de matière et d'élher.Où
Dieu metle plus de son verbe Et l'houime le plus de sachair?« Quel estle ]jontque l'esprit montre, La route dela fange au ciel,
Où Vénus
AslartérencontreA
mi-chemin llhnriel?i< Quelle est la clef splendideet sondjre,
Connue
aux élus chère aux maudits, .Vvec lacpielle on ferme l'ombre Et l'un ouvre le paradis?•> Qu'est-ce qu'Orphée elZoroastre,
El Christ que Jean vint suppléer.
Eu
mêlant laroseavec l'astre.Auraient voulu pouvoir créer?
" Puisque tu viens d'eu haut, déesse, Ange,peut-être le sais-tu?
Psyché! quelle est la sagesse?
Psyché! quelle est la verlu?
" Qu'est-ce que, pour l'iionuiie et la terre, L'inlini sombre a fait de mieux?
Quel est le chef-d'œuvre dupère?
Quel estle grand éclairdes cieux? »
Posant sur
mon
front, sous la luie, Ses ailesqu'on ne peut briser.Entre lesquelles elle estnue, Psyché m'adit: C'estlebaiser.
IV
LE POÈTE BAT AU.X CHAMPS
Aux
champs, compagnonset compagnes!Fils
, j'élève à la dignité
De
géorgi(|ues les campagnes Quelconques où tlambe l'été!Flamber, c'est là toutel'histoire
Du
cœur, des sens, do la saison.Et de la ]iauvre
mouche
noireQue
nousappelons la raison.Je te fais molosse, ô
mon
dogue!L'acanthe
manque
?j'ai le thym.Je
nomme
Vaugirard églogue;J'installeAmyntas à Paulin.
La nalure est indifférente
Aux
nuancesque nouscréons, Entre Cios-Guillaume et Dorante, Tout pampre à ses Anacréons.L'idylle volontiers paloise.
Elje nevois pointque l'oiseau Préfère Haliarte îiPonloise Et Coronéeà Palaiseau.
Lesplus beaux
noms
de la Sicile Etde la Crèce ne font ]jasQue
l'iineaufouetsoit plus docile,Que
l'amour fuie à moins grands pas.LK POETE BAT MX CHAMPS
Lesfleurs sont à Sèvro aussi fraichos
Que
sur l'Hybla, cher auSylvain;Monlreuil mérite avec ses pèclies Lagarde du dragondivin.
Marton nue estPliyllis sans voiles;
Fils, lesoir n'estpas plus vermeil
,
Sous son chapeau d'ombreet d'étoiles,
A
Bandusequ'à Montfermeil.Bercypourrait griser sept sages; Les Auleuils sontfds desTempes;
Si l'Idasombre a desnuages, Laguinguette a des canapés.
Rien n'est haut nibas; lesfontaines Laventla pourpre et le sayon;
L'aube d'Ivry. l'aube d'Athènes, Sont faites du
même
rayon.J'aidéjà ditparfois ces choses.
Et toiijoiu's jeles redirai;
Cardu fondde toutesles proses Peut s'élancer le vers sacré.
Si Babeta lagorge ronde,
Babet égalePhoioé.
Comme
Chypre la Bauceest blonde.Larilla descend d'Évolié.
Toinon, se baignant sur lagrève,
A
plus decheveux surle dosQue
la Callirhoé qui rêve Dans le grand temple d'Abydos.Çà,que le bourgeois fraternise Avec les satyres cornus!
Amis, le corsetde Denise Vaut la ceinliue de Vénus.
II
Donc, fuyons Paris! plus de gêne!
lii'rgers, |ilantons là Tortoni!
Allons boire à la coupeiileine
Du
printemps, ivre d'infini.Allons fêter lesHeurs exquises.
Partons! (|uittons, joyeux et fous, Pour les dryades, les marquises.
Et pourles faunes, les voyous!
Plus de bouquins, point de ga/.elles!
Ji' hais celle submersion.
.Nous ironscueillir <les noiselles Dans l'élé, fraiclie vision.
La banlieue, amis, peut suffire.
La fleur, que Paris souille, y naît.
Flore y vivait avec Zéphire Avaut de vivre avec Brunet.
Aux
champs lesvers deviennent strophes;A
Paris, l'étang, c'est l'égout.Je sais qu'il estdes philosophes Criant 1res haut : "
—
Lutèce est tout!" Les
champs
ne valent pas la ville! » Fils, loujours le bon sens hurlaQuand
Voltaireà Damilaville Dit ces calembredaines-là.III
Aux
clianips, la nuit estvénérable, Lejourrit d'un rire enfantin;Le soir berce l'orme et l'érable, Le soir estbeau; mais le maliu.
Le matin,c'est la grandefête;
C'est l'auréole où la nuitfond.
Où
le diplomate a l'air bête.Où
le bouviera l'airprofond.La fleur d'or dupré d'azursombre, L'astre, brille auciel claireucor;
En bas, le bleuet luit dans l'ombre, Étoilebleue en un
champ
d'or.L'oiseau court, les taureaux mugissent;
Les feuillagessont enchantés;
Les cercles duveut s'élargissent Dansl'ascension des clartés.
L'air frémit; l'onde est plus sonore;
Toute
àme
enlr'ouvre son secret;L'univers croit, quandvient l'aurore,
Que
sa conscienceapparaît.IV
Quittons Paris et ses casernes.
Plongeons-nous, car lesans sont courts.
Jusqu'aux genoux dansles luzernes Et jusqu'au
cœur
dansles amours.Joignons les baisersaux spondées;
Souvenons-nous que le hautbois Donnait à Platon des idées Voluptueuses, (lan= lesbois.
V'auvre a d'iudnk'eiiles prairies;
Ville-d'.\vrav ferme les veux
l.KS
C.IlAlNSONS uns HUES ET UES
liOlSSurlesdouces gamineries Des cupidons mystérieux.
Là, les Jeux, les Ris,et les Farces Poursuiveol, sous les liois floltauls,
Lescliimères dejoie éparses Dansla lumièredu printemps.
L'onde à Triel estliuculique; Asnièrc a des llux et reflux
Où
voguel'adorable cliqueDe
tous ces petitsdieuxjoufflus.Le sel attique et l'eau de Seine Se mêlent admirablement.
Il n'estqu'une chose malsaine
,
Jeanne, c'estd'être sans amant.
Que
notre ivresse se signale!Allons où Pan nous conduira.
Ressuscitons la bacchanale, Cette aïeule do l'opéra.
Laissons, et
même
envoyons pailre Les breufs, leschèvres, les brebis, Laraison, le garde champêtre!FUs, avril chante, crions liis!
Qu'à Gif, grAceà nous, lenotaire Etle marguilliersoient émus, Fils, etqu'on enteudeà Nanterrc Les vagues flûtes de l'Hémus!
Acclimatons Fauneà Vincenne, Sans pourtant prendre pour conseil L'immense Aristophane obscène, Effronté
comme
le soleil.Rionsdu maire, oude l'édile;
Et mordons, on gens convaincus.
Dans cette
pomme
de l'idylleOù
l'on voit lesdents de Moschus.INTERRUPTION
A UNE LECTURE DE PL.^TON
Je lisais Platon.
—
J'onviis La (lorlc dema
retraite.Et j'aperçus Lycoris, C'est-à-dire Tnrluretle.
Je n'avais]iasilil encor
Un
seul motàcelte belle.Sous un vague plafondd'or
Mes
rêves battaientde l'aile.La belle, enjupou gris clair, Montait l'escalier sonore;
Ses fraisyeux bleusavaient l'air
De
revenir del'aurore.Ellechantait un couplet D'une chansonde la rue Qui dans sa bouchesemblait
Une
lumière apparue.Son front éclipsaPlaton.
front céleste et frivole!
Un
ruban sous son menton Rattachait sonauréole.Elle avaitl'accentqui plaît
,
Un
foulard pour cachemire,
Dans sa main son pot au lait, Des flammes dans son sourire.
Etje lui dis (le Phédon
Donne
tant de hardiesse!) :—
Mademoiselle, pardon.Ne
seriez-vous pas déesse?VI
Quand
les guignes furent mangées, Elle s'écria tout à coup :—
J'aimerais bien mieux des dragées.Est-il ennuyeux, ton Sainl-Cloud!
On
a grand'soif; aulieu de boire,On mange
des cerises; voi,
C'estjoli,j'ai la bouche noire Etj'ai les doigts bleus; laisse-moi.
—
Elle disait cent autreschoses.
Etsa douce main
me
battait.moisdejuin! rayons etroses!
L'a/.ur chaule et l'ombre se lait.
J'essuyai, sans troplui déplaire, Touton la laissant m'accuser.
Avecdes fleurs samain colère.
Et sa bouche avec un baiser.
Hiunm.liiiAnn'iU',;.•.'/'.''v.'\':.v\'.:\'mw.wwwwvxAY';^'\v^1.^^\\^^^'\\v\'\wu^' i\imimiui}imuiiuL,jhiiiimiw.,//mmwuiwmi\i'mt\\\\\\mw^^^^^
POÉSIE,
—
X.GENIO LIBRI
VU GKNIO
LIBRItoiquidansmoni\mevibres,
mouclicresprit familier, Lesespaces sontclairsetlibres, J'yconsens,défaistoncollier.
Mêlelesdieux,confondslesstyles, Accouple aupa'anlesagnus;
Faisdanslesgrandscloîtreshostiles Danserlesnymphesauxseins nus.
SoisdeFrance,soisde Corinthe, Réveilleaubruitdeton clairon Pégase fourbu qu'onéreinte AuvieuxcoclicdeCampistron.
Tressel'acantheet laliane;
Crise l'augureavecl'abbé;
QueDavidcontemple Diane, Qu'ActéonguetteBethsabé.
Dunez de Minerve indignée Aucrâne chauvedesaintPaul Suspendslatoiled'araignée Qui prendralesrimes auvol.
FaisrireMarion courbée Surlesœgipansahuris.
Cours,saute,emmèneAlphésibéc Souper auCafédeParis.
Sois gai, hardi, glouton,voracc;
Flâne, aime;sois assezcoquin Pour rencontrerparfoisHorace. Ettoujours éviterBerquin.
Peinslenu d'aprèsl'Hommeantique
,
Païenetbiblique àlafois, Constatelapose plastique D'Eve ou deRhéeaufonddesbois.
Desamoursobservelamue.
Défaiscequelespédantsfont, Et,penchésur l'étang,remue L'Artpoétiquejusqu'aufond.
TroubleLa Harpe,cecoqd'Inde, EtBoileau,dansleurssanhédrins;
Saccagetout;jonchelePiudc Decésures d'alexandrins.
Prendsl'abeillepoursœurjumelle;
Aie, ôrôdeurdufraisvallon,
Unalvéole àmiel,commeelle.
Et,commeelle,unbraveaiguillon.
Plantelàtoute rhétorique
,
Mais au vieuxbonsensfaisécho;
Monteen croupesurlabourrique, Sil'Aniers'appelleSancho.
Qu'Argenteuilsoitton Pausilippe.
Soisunpeudiable,etpointdémon.
Joue,etpour FanfanlaTulipe QuitteAjaxlilsdeT('damou.
Inventeune égloguelyrique PrenantterreauboisdeMeudon
,
Oùleversdanse une pyrrhique Quidégénère enrigodon.
SiLoque, Coche,Crailleet Cliiiïe DansVersaillesviennentàtoi.
Présentegalammentlagriffe
Acesquatrefdlesderoi.
SiJunons'offre, faistatâche;
FêteAspasie,admets Ninon;
SiGotonvient,soisassezIftcho
Pourrire etnepas dire:Non.
Soislechérubinetl'éphèbe.
Quetonchantlibreetdisant tout Vole,etdelalyredeThèbe AilleaumirlitondeSaint-Cloud.
Qu'entonlivre,commeau bocage, Onentendeunhymne,etjamais Unbruitd'ailesdansune cagel Rien des bas-fonds,toutdessommets!
Faiscequetuvoudras, qu'importe!
Pourvu quelevraisoitcontent
;
Pourvuquel'alouettesorte Parfoisdetastropheenchantant;
Pourvu queParisoùlusoupes N'ôte rien à ton naturel;
Quelesdéessesdanstesgroupes Gardentunelueurduciel
;
Pourvuquelaluzernepousse Danstonidylle, etqueVénus Ytrouveuneépaisseurdemousse Suffisantepoursespiedsnus;
Pourvuque GriinodlaReynièrc Signalei\Brillat-.Savarin Unesenteurdecressonnière Mêléeàtonhymneserein;
10
LKS CHANSONS DKS Hl'KS KT DES BOIS
Poumi qu>n
Ion poi-moImnblo
L'azur n^l «lescUircseaux;
Pounu
qiio le briud'IicrlM* y scniblo flouau nid desp«lil$oiseaux;Poun'U que Psyrlu*soil liai'it'r
ParIon
smime
au\ rieuii n'-cliaulT)';
Pounu
(lu'on M-iilela ro«<'eDans luD versqui boitdufaf<'.
II
LES COMPLICATIONS DM l/lItKAL
PAL'LO MINOHA CANAMUS
A VJ( AMI
C'est vrai, pourun instant jo laisse
Tousnos irrands prubléiiR's prufonds;
Je menaisdesmonstresenlaisse, J'errais surli-rliardes prilTous,
J'en descenils.ji- metspied àterre;
Plus tard, demain, je |>oussi-nii Plusloinencor dansle mystère Los strophes au voleffare.
Mais l'aigle aiijounriiiii mi' dislance;
(Sois tranqiiilli'. ai|.'li',cmt'iilleindra!)
Ma
strophe n'est plusqu'une stnncc;Meudon
remplace Ucudenih.Je suisavec l'ondeetle cypie, Dans li'sjasmins,«lans Horéal, Dansjuin, dansle tilé, ilans la vigne.
Dansle grandsourireidéal.
Je «orsde l'énifrinert du son>:e.
La mort, li-jouir, le noir, le bleu, L'érlielle des l'-lres qui plunjre Dansce gouffre qu'un
nomme
Dieu;Lf L..
L.
' leursfunèbrpt,
.al,
ténèbres,
. >i mal;
Mm Mudes
lurtout lebagne, Sur Iri juif», Mirle« eM-lavoni;M"-» >i-ion« nurl.i
J'mterromi» tout ' ii%.
J'<ijounn' celteceuvre insondable;
J'ajourm- Métluse et Satan;
Kt je disau sphinx formidable : Je jiarle àla rose, va-t'en!
Ami,
ri't enlr'acte te fiirlie.Qu'y faire'.' Les bois sont ilort^;
Je mets surl'afliclie : IteUche;
Je vaisrin* un peu dans lesprds.
Je m'en vaiscauser«lans la loge D'avril, ce portierde l't'té.
Kxipes-tu quej'interroge 1^ bleuet surr«''lemil('?
Faut-il qu'à rabeilleen ses couriM,
Au
lys, au papillon qui fuit,A
latnmsparence ib's sources, Je montre le front <lela nuit?Faut-il, effarouchant lesormes,
l>'S tilleuls, lesjours, lesroseaux.
Pencher les problèines «'normes Surleuid des petits oiseaux?
Mêler l'abîmeh la broussaille?
Mi''liT le doute à l'aube en pleur»?
Quoi donc! ne veux-lii |>as quej'aille
Faire la grosse voix aux (leurs?
Surl'effrayante silhouette
Des choses que
l'homme
entrevoit,\.11'- jeinterpeller l'alouette
l'ridiée aux tuiles de
mon
toit?Ne
serai-je |iasà cent lieuesDu
bon sens, le jouroùj'irai Fain*expliquer aux hochequeues I^ latindu DiesIra?EN SORTANT DU COLLÈGE
11Quand, de
mon
grenier, jeme
penche Sur lalaveuse qu'on entend.Joyeuse, dans récunie blanche Plongerses coudes en chantant.
Veux-tu que, conirecette sphère
De
l'inlini sinistre etnuOù
saint Jean frémissant vient faire Desquestions à l'Inconnu,
Conire le globe âpreet sans grèves, Sans bornes, presque sansespoir,
Où
la vague foudre des rêves Se prolonge dans le ciel noir,Contrel'astre et son auréole
,
Contre l'immense que-sait-on, Je heurtela bulle qui vole Hors dubaquet de Jeanueton?
II
RÉALITÉ
Lanature estpartout la
même, A
Gonessecomme
auJapon.Mathieu Dombasie estTriptolème;
Une
chlamydeest unjupon.Lavallière dans son carrosse, PourLouis ou pour Mars épris, Était tout juste aussi féroce Qu'en son coquillageCypris.
(ilset frères, ù poètes
,
Quand
lachose est, ditesle mot.Soyez de purs esprits, et faites.
Rienn'est basquandl'àmc esten haut.
Un
hoquetà Silène échappe Parmi les rosesdePœslum.
Quanil Horace étale Priape, Shakspeare peut risquer Bottom.
Lavérité n'apas de bornes.
Grâce augrand J'an, dieu bestial, Fils, leréel montre ses cornes Surlefrontbleu de l'idéal.
III
EN SORTANT DU COLLEGE
PnKMlf:RK
LETTRE
Puisque nousavons seizeans, Vivons,mon
vieux camarade, Elcessons d'èlre innocents;Car c'estlà le premier grade.
Vivre, c'estaimer. Apprends
Que
,dans l'ombre où noscœursrêvent, J'ai vudeux yeux bleus,si grandsQue
tous lesastres s'ylèvent.Connais-tu tous ces bonheurs?
Faire des songes féroces.
Envierlesgrands seigneurs Quiroulent dans des carrosses,
Avoirla lièvre, enrager.
Être
un cœur
saignant quis'ouvre, Souhaiterd'être un berger Ayant pourcahute un Louvre,Sentir, enmangeantson pain
Comme
en ruminant son rêve.L'amertume du pépin
De
la sombrepomme
d'Eve;Êtreamoureux, être fou, Être un angeégalauxoies.
Être unforçai sousl'écrou;
Eh
bien,j'ai toutes cesjoies!Cetêtre mystérieux Qu'onappelle une grisettc M'esttombé duhaut des cieux.
Je souffre. J'ai la recelte.
Je sais l'artd'aimer: j'y suis Habile cl fort aujioint d'être Stupide, et toutesles nuits Accoudésur
ma
fenêtre.DK.UXIKME
LETTRE
Elle habite en scmpiranl La mansarde mitoyenne.
Parfois sa porte, ens'ouvranl, Pousse lecoude à la mienne.
Elle est(iêre; parlons bas.
C'est une forme azurée
I,ES
CHANSONS DES RTES ET DES BOIS
Qui, pour ravauder des bas, Arrivede l'empyrée.
J'y songe quand lo jour niiil
,
J'y rêve quand le jour baisse.
Change en casque son bonnet
,
Tu
croiraisvoirla Sagesse.Sa cuirasse est un madras;
EMo
sort avec la ruse D'avoirune vieilleau bras Qui luitient lieu de Méduse.On
est sens dessus dessous Rienqu'à voirla minealtièreDontelle prendiiour deux sous
De
persil cliez la fruitière.Sou beau rejrard tr.auspareiit Est grave sansairsmoroses.
On
sela ligure errantDansun bois delauriers-roses.
PourtanI, comiiie nous voyons
Que
parfois de ces PaluiyxesIl peut loiiiberdes r.ayons, Desbaisers et des sourires;
Un
drôle, un étudiant,
Rôde
sous ces chastesvoiles;Je baisfort ce mendiant Qui tendla main aux étoiles.
Jene sors plus de
mon
trou.L'autrejour étant en verve, Elle m'appela : Hibou.
Je lui répondis : Minerve.
IV
PAUPERTAS
Être riche n'estpasl'affaire
;
Toute l'affaireestde charmer;
Du
palaisle grenier diffèreEn
ce qu'on y saitbien aimer.L'aubeauseuil, un grabat dans l'angle;
Un
éden peutèlre untaudis;Lecraquement du lit de sangle Est undes bruitsdu paradis.
Moins de gros sous, c'est moinsderides L'or demoins, c'est le doute ôlé.
Jamais l'amour, ô cieuxsplendides!
Ne
s'éraille à lapauvreté.A
quoi bonvos trésors mensonges, Et toutes vospiastres en tas.Puisque le plafond bleudes songes S'ajiiute à tous lesgaletas!
Croit-on qu'au Louvre on se débraille
Comme
dansmon
bouge vainqueur, Et que l'éclatdela muraille S'ajoute auxdélices ducœur?
La terre,que gonfle la si-ve
,
Est
un
lieu saint, mystérieux, Sublime, oùla nuditéd'Eve Eclipse tout, hormis les cieux.L'opulenceest vaine, et s'oublie Dès quel'idéal apparaît
Et quand l'Ame estd'extase emplie
Comme
de soufflesla forêt.Horace estpauvre avec Lydie;
Lesamoursne sont pointaccrus Par le marbre de Numidie Qui pave lesbains de Scaurus.
L'amourest la fleur des prairies.
Virgile, on peutêtre Églé SansIraîuerdans lesTuileries Des flotsde velours épingle.
Femmes
, nos versqui vous défendent,
Point avareset point pédants, Pourvous chauler, ne vous demandent Pas d'autres perles quevos dents.
Eemnies, ni Cbéuicr, ni Properce N'ajoutent la condition
D'une alcôve tendue en perse
A
vosyeux, d'oùS{irtle rayon.Une
Madelou biencoiffée, nianche et limpide, et riant frais, Serapour Perrault une fée,Une
dryade pour Segrais.Suzonqui, tressesdénouées.
Chante en peignant ses longscheveux.
Fait envolçr daps lesuuéps Tous nos souges ettous nos vœux.
Margot, c'est Clycère en cornette;
chimères qui
me
troublez.Lejupon de serge d'Annette Flotteen vos aziu-s étoiles.
Que
m'importe, dans l'ombre obscure, L'habit qu'onrevêt le matin,MEUDON
Elquela robo soit deInue Lorsque la feiiinie estdesalin!
Lesage a sou
cœur
pourrichesse;Il voit, Iranquille aeca])areur, Sans tropde respect ladiicliesse, La grisctle sans trop d'horreur.
L'amour veut que sans crainte onlise Les lettres de son alphabet;
Si la première estArthémise, Certes, laseconde estBabel.
Les pauvresfilles sontdes anges Quin'ontpasplus d'argentparfois
Que
les grives et les mésanges Et les fauvettes dans lesbois.Je ne rêve, en
mon
amourelle, Pasplus d'argent, ô vieuxParis, Surla gailéde TurluretteQue
surl'ailede la perdrix.Est-cequ'on argenté la grâce?
Est-ce qu'on dore la beauté?
Je crois,quand l'humble Alizon passe
,
Voirla hiinière del'été.
HYMENEE
Pancraceentre au lit de Lucinde;
Et riienreux
hymen
est bâcléQuand un
maire amis lecoq d'Inde Avec la fauvette sous clé.Un
docteurtoutnoir d'encre passe Avec Cyllanire à sou bras;Un
boucmène
aubalune grâce;L'aurore épousele fatras.
C'estla vieille histoire éternelle;
Faune etFlore; onpourrait, hélas, Presque dire :
A
quoi bon la belle?Silabête n'existait pas.
Dans unvase uneclématite
,
Qui tremble, etdont l'avril est court!
Je trouvela fleur bieu petite.
Etje trouvele potbien lourd.
Que
Philistine estadorable.Et que Philistin est hideux!
L'épaule blanche à l'alTreux rùble S'appuie, en
murmurant
:Nous
deuxILecapricieux des ténèbres, Cupidon, comiiose, ô destin!
De
toutesces choses fimèbrcs Son éclat derire enfantin.Fatal amour! charmant, morose.
Taquin,il prendle malau mot!
D'autantplus sombrequ'il estrose.
D'autant plusdieuqu'il est
marmot
!VI
IIILAHITAS
Chantez; l'ardent refrain lliiiiiboie;
Jurez
même,
uoble ou vilain!Le chant est unverre de joie
Dont le juronest li' Iroii-pleiu.
L'homme
est beuieux sous la tonnelleQuand
il a bienempaqueté Sou rhumatisme dellauelle Etsasagessede gailé.Le rireest notre meilleureaile;
Iluons soutient ipiaudnous tombons; Lephilosophe indulgent mêle Les
hommes
gais auxhommes
bous.Un mol
gai suffitpourabattreTon
fiercourroux, ô grand Caton.L'histoire anmislie Henriquatre Protégé parJarnicoton.
Soyonsjoyeux, Dieule désire.
Lajoie aux
hommes
attendris IVIontre ses dents, etsembledire :Moi qui pourrais mordre, je ris.
VII
MEUDON
Pourquoi pas montés sur des Anes?
Pourquoi pasau bois de.Meudon?
Les sévères sontlesprofanes; Ici tout est joie et pardon.
Rien n'est tel que cette
ombre
verte Etque ce calme un peu moqueur.Pourallerà la découverte Tout au fond de son propre cœur.
On
chaute. L'été nous procureUn
boispour nous perdre. buissons!14
LES CHANSONS DES RUES ET DES BOIS
L'amour met dans la mousse obscure La linde toutes leschausons.
Paris foule ces violettes;
Broda, terre où Ninondécliut,
Y
répand ces vives toilettesA
qui l'ou dirait presque : cliut!Prenez gardeà celieu fantasque!
Eveà
Meudon
achèvera Lerire ébauchésouslemasque
Avecle diable à l'Opéra.Le
démon
dansces boisrepose;Non
legrand vieux Satan fourchu. Maisce petit belzébuth rose Qu'Agnèscache dans son (icliu.On
entre plein de cliasle flamme, L'œil au ciel,lecœur
dilaté;On
esticiconduit par l'àme,
Mais parle faune ou est guetté.
La source, c'est la
nymphe
nue;L'ombre audoigtvous passe un anneau;
Etleliseron insinue Ce que conseille le moineau.
Toutchante; etpasde fausses notes.
L'hymne est tendre; et l'esprit de corps Desfauvettes etdes linottes
Éclate en ces profonds accords.
Ici l'aveu que l'àme couve
Échappe aux cœurs lesplus discrets;
Laclefdes
champs
qu'àterre on trouve Ouvrele tiroiraux secrets.Ici l'on sent, dans l'harmonie, Tout ce que le graud Pancaché Peut mêler de vagueironie
Au
bois sombre où rêve Psyché.Les bellesdeviennentjolies;
Les cupidons viennent etvont; Lesroses disentdes folies, Elleschardonnerets en fout.
La
vastegenèse est tournée Vers son but : renaître àjamais.Tout vibre; on sentde l'Iiyménéc Et de l'amour sur lessommets.
Toutveutque tout vive et revive
,
El que les cœursetqueles nids, L'aube et l'azur, l'onde et la rive, Et l'àme et Dieu, soient inlinis.
Ilfautaimer. Et sous l'yeuse,
On
sent, dans les beaux soirs d'été, Laprofondeur mystérieuseDe
cetteimmense
volonté.Cachant sonfeu soussa main rose
,
Lavestale ici n'entendrait
Que
le sarcasme grandioseDe
l'aurore et de la forêt.Le
printemps est unerevanche.Ce boissaità quel point lesthyms, Lesjoncs, les saules, la pervenche, Etl'églantier, sont libertins.
La branchecède, l'herbeplie;
L'oiseaurit duprix Montyon;
Toute lanature estremplie
De
rappels à la question.Lehalllersauvage estbienaise Sousl'œil serein deJéhovah,
Quand
unpapillon déniaiseUne
violette, et s'enva.Je
me
souviens qu'enmon
bas âge.Ayant à peinedi.x-seplans,
Ma
candeurun
jourlitusageDe
lous cesvieux rameaux flottants.J'em]iloyai, rodant aveccelle Qu'admiraient
mes
regardsheureux, Toutecetteombre
oùl'onchancelle,A me
rendre plus amoureux.Nous fîmes des canapés d'herbes;
Nous nous grisâmes de lilas;
Nous
palpitions, joyeux, superbes.Éblouis,innocents, hélas!
Penchés surtout, nous respirâmes L'arbre, lepré, la Heur, Véuus;
Ivres, nousremplissions nos
âmes De
touslessouffles inconnus.Nosbaisers devenaient étranges,
De
sorte que, sous ces berceaux,Après avoir étédeux anges,
Nous
n'étions plusque deuxoiseaux.C'était l'heure où lenidse couche,
Où
dans le soir tout seconfond;Une
grande lime farouche Rougissait dans le boisprofond.L'enfant, douce
comme
unefête.Qui m'avait eu chantant suivi,
SENIOR EST JUNIOR
Commençait, pAloet stupéfaite,
A
trembler demou
œil ravi;Son sein souievail lailenlelle...
Homère!
ô brouillardde l'Ida!—
Marions-nous! s'écria-t-elle.Etlabelle lillcgronda :
—
Cherche un prêtre,et sans [ilus attendre, Qu'il nous marie avecdeux mots.—
Puiselle repril, sansentendre Le chuchotement des rameaux,
Sans remarquer dans cemystère Leprofil des buissonsrailleurs :
—
Mais ondonc estle presbytère?Quel estle prèlre deces (leurs?
—
Un
vieux chêneétait là; sa tige Eût orné leseuild'unpalais.—
Lecuré deMeudon?
lui dis-je.L'arbre
me
dit :—
C'est Rabelais.Vin
BAS A L'OREILLE DU LECTEUR
Dans l'amoureux, qu'Érosgrise, L'imbécile est ébauché;
La
ponte d'une bêtise Suit lerêve d'un péché.Crains les belles.
On
se laisse Vaincre aisément par Lola.Dieu composede faiblesse Ces toutes-puissances-là.
C'estenjouant quela
femme,
C'esten jouant (|ue l'enfaut,
Prennent doucementnotre àme.
Lefaible est le triomphant.
La vertu, desa main blanche Et de sonbeau lil doré, Recoud sans cesse la
manche
ParoùJoseph fut tiré.IX
SENIOR EST JUNIOR
I
Comme
dela source on dévie!Qu'un petit-lilsressemble peu!
POÉSEE.
—
X.Tacite devientSoulavie.
Herclè sechange en Palsambleu.
La lyrea fait lesmandolines;
Minos aprocrééSéguier;
La première des crinolines Fut unefeuille de figuier.
L'amour pour nous n'est présentable Qu'ivre, coifféde sou bandeau, Sa pelilebedaine àtable;
L'antique
amour
futbuveur d'eau.La bible, en ses épilhalames.
Bénitl'eau dupuits largeet rond.
L'homme
ancien necomprend
lesfemmes
Qu'avec des cruches surle front.Agarrevient de lafontaine
,
Sephora revientdu torrent
,
Sans chanter tonton mirontaine, Le l'iontsage, etl'œil ignorant.
Laciterne estl'entremetteuse
Du
grave mariage hébreu.Lediable l'emplit et lacreuse;
Dieu dans cette eaumetle ciel bleu.
Beauxjours. Cauti(iuedes cantiques!
Oh! lescharmantssiècles naïfs!
Comme
ilssontjeunes, ces antiques!Les Baruchs étaientlesBa'ifs.
C'estle temps dutemple aux centmarches, Et de Ninive, etdes
sommets
Où
les anges auxpatriarches Offraient, pensifs, d'étranges mets.Ézéebiel en, parle encore;
Leciel s'inquiétaitde Job;
On
entendaitDieu dès l'aurore Dire : As-tu déjeuné, Jacob?II
Paix etsourire à cestemps calmes!
Lesnourrices montraientleurs seins;
Et l'arbreproduisait despalmes
,
Ell'hommeproduisait des saints.
Nous sommes
loin deces amphores Ayant pouranses deuxbras blancs, Etde ces cœurs, mêlés d'aurores,
Allant l'unvers l'autre àpaslents.
L'anticjue passions'apaise.
Nous sommes
unautreàee d'or.10
LES CHANSONS DES RUES ET DES BOIS
Âimor, c'estvieux. Rosine pèse lîarliiolo, imis compteLindor.
Moinssimples, nous
sommes
plus sages.Nos amours sontuneforêt Où, vague,au fond des paysages,
l.aBanque deFrance apparaît.
III
Rhodope, la reined'Egypte,
Allaitvoir
Âmos
dans son trou;Respectsdu
dôme
pour la crypte,
Visitede l'astre auiiibou;
Et lapharaonne superbe
Étail contente chez
Âmos
Si laroche offrait un peu d'herbe Âu'> longueslèvres des chameaux.
Elle l'adorait satisfaite,
Sans demander d'autre faveur.
Pendant que le
morne
prophète Bougonnait dans uncoin, rêveur.Araestris, laNinon deThèbe
,
Avaità son char deux griffons;
Elle élaitsemblable àl'Érèbc
A
cause de ses yeux profonds.Pour qu'avecun tendre sourire Elle vintjusqu'à son chenil, Le
mage Oxus
à Fhéta'ire Offrait uu rat sacrédu Nil.Un
antre traversé de poutres Avecdesclous pouraccrocher Des peaux saignantesetdes outres,
Telle élait la chambre i\ coucher;
Près de Sarah, Jod le psalmiste Dormait là surle vertgenêt, Chargeant quelque hyène alarmiste D'aboyer si quelqu'unvenait.
Pluir, pontife desCinq
Sodomes,
l'ut uudevin parlant auxvents
,
Un
voyantparmilesfantômes.Un
borgne parmilesvivants;Pour
un
lotus bleu, dcm inepte, La blonde SlarnabuzaïLerecevait,
comme
on accepteUn
abbé quin'est point haï.Ségor, bouzeà la peau bridée
,
Nu
dans lesbois, lascif, bourru.Maigre, invitait Penthésilée
A
grignoterun oignoncru.Chramnès, prêtreau temple d'Electre.
Demeurant, en de noirs pays
,
Dans un sépulcre, avec unspectre
,
Conviait à souper Thaïs;
Thaïs venait, et cette belle.
Coupe en main, lerocpour chevet
,
Ayant le prêtre à côté d'elle Etle spectre en face, buvait.
Dansce passé crépusculaire
,
Les
femmes
se laissaientcharmer Parles gousses d'ail et l'eau claireDont se composaitl'art d'aimer.
IV
Nos Phyllyres, nos Gloriantes, Nos Lydésaux cheveux flottants
Ont faitbeaucoup devariantes
A
ceprogramme
des vieux temps.Aujourd'hui monsignor Nunotte N'entrechez Blanche au
cœur
d'acier Qu'aprèsavoirpayé la noteQu'elle peut avoirchezl'huissier.
Aujourd'hui le roi de Bavière N'estadmis chez dofia
Carmen Que
s'il apporte une rivière.De
fort belle eau, danschaque main.Les belles que sousson feuillage lietienl Raile aux Ilotsnon bourbeux,
Ni' vont point dans ce vieux village Pourvoirdes chariots àbœufs.
Sansargent, Bernis en personne, Balbutiant son quos ego.
Trembleau
moment
où sa main sonneA
la porte deCamargo.D'Ems
à Cythère, quel fourire Si Hafiz, fumant son chibouck.Prétendait griserSylvanire Avec thivin de peau de bouc!
Le
cœur
nefait plus debêtises.Avoir des chèques esl plus doux