• Aucun résultat trouvé

Quartiers nouveaux : on avance !

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Quartiers nouveaux : on avance !"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

4 Le SoirLundi 28 décembre 2015

4 LABELGIQUE

D

u lourd d’entrée de jeu : engager la création d’une bonne dizaine de quar- tiers nouveaux en Wallonie. Carlo Di Antonio (CDH), le ministre de l’Aménagement, fixe le calendrier pour 2016 : « L’appel à projets est lancé. Les communes doivent ren- trer leurs dossiers pour mars. En juin, un jury opérera la sélection.

L’année qui débute est donc celle du démarrage concret du chan- tier. »

Philippe Henry (Ecolo), prédé- cesseur de Di Antonio, avait déjà porté l’idée de futurs « quartiers durables ». Benoît Lutgen, le pré- sident du CDH, avait poussé le bouchon très loin en évoquant des « villes nouvelles » en Wallo- nie. Aujourd’hui, le dossier prend forme et il ne s’agit pas d’une lubie de politiques gagnés par la folie des grandeurs.

Tout d’abord, la Wallonie a be- soin de logements neufs pour faire face au boum démogra- phique. Beaucoup : 12.000 par an selon les perspectives tracées par le Bureau du Plan. Les nou- veaux quartiers ne résoudront pas tout, mais c’est une des réponses possibles.

Ensuite, les Wallons doivent mieux maîtriser leur territoire, lutter contre l’étalement urbain qui grignote la campagne et éloigne les habitants des écoles, des bureaux ou des commerces.

Des quartiers nouveaux bien conçus et bien situés contribue- ront à cet effort.

E.D.

Quartiers nouveaux : on avance !

WALLONIE En juin 2016, entre dix et vingt projets seront retenus

Du concret :

la création de nouveaux quartiers en Wallonie.

Di Antonio (CDH) et Henry (Ecolo) d’accord

sur presque tout.

5/8

Quatre débats wallons...

Cette semaine, « Le Soir » évoque les grands enjeux de l’année 2016 pour la Wallo- nie à travers quatre débats entre majorité et opposition.

Avec la collaboration du greffe du parlement de Wal- lonie.

Ce lundi 28, Carlo Di Anto- nio (CDH) et Philippe Henry (Ecolo) évoquent les quar- tiers nouveaux qui devraient voir le jour bientôt.

Mardi 29, Jean-Claude Mar- court (PS) et Jean-Luc Crucke (MR) débattront du redressement économique.

Mercredi 30, Maxime Prévot (CDH) et Mathieu Daele (Ecolo) s’affronteront sur la création d’une assurance autonomie obligatoire.

Jeudi 31, Paul Magnette (PS) et Pierre-Yves Jeholet (MR) répondront à cette question : les Wallons ont-ils des rai- sons d’être confiants pour 2016 ?

... après quatre bruxellois Retrouvez toutes les photos et toutes les vidéos des quatre débats bruxellois sur plus.lesoir.be

Peu de désaccord entre l’actuel ministre de l’Aménagement du territoire,

Carlo Di Antonio, et son prédécesseur Philippe Henry.

© DOMINIQUE DUCHESNES.

ENTRETIEN

L

a Conférence permanente de déve- loppement territorial a retenu près de 400 sites susceptibles d’abriter un projet de quartier nouveau.

Attend-on une déferlante d’idées ? Carlo Di Antonio : Certainement, d’après les demandes qui nous par- viennent des communes et des entre- prises. Or, il n’y a pas beaucoup d’ar- gent à prendre. La Région n’a pas pour mission de financer les projets, mais de les accompagner de près, de les soute- nir, d’accélérer les procédures. L’idée viendra parfois d’une commune, par- fois du secteur privé. Mais nous avons voulu que la commune soit le point d’entrée de la démarche pour éliminer

d’emblée un problème récurrent : les projets qui ne sont pas soutenus par les autorités locales. Il faut une dyna- mique de terrain, il faut avancer vite.

Ecolo adhère-t-il à la démarche ? Philippe Henry :C’est dans la continui- té de ce que j’avais initié. Nous avons eu besoin de temps pour expliquer le problème : le besoin démographique et donc le besoin de logements. Il y a consensus là-dessus. J’ai lancé l’idée des quartiers durables en publiant un référentiel très précis qui encourageait des logements bien situés, bien isolés, qui répondent à une qualité de vie.

L’appel a projets de Carlo Di Antonio est la suite de cela. Même si je nuance mon soutien : ici, on est plus dans une

démarche d’accompagnement et d’orientation régionale sans avoir de vision très volontariste.

Pourquoi est-ce un problème ?

Ph.H. : Pour les quartiers durables, nous donnions des chiffres de densité de population ou de proximité avec les transports en commun. Cette nouvelle mouture est plus approximative. On garde les objectifs, mais on reste dans l’incantatoire.

C.D.A. : C’est notre volonté d’être moins directif. Nous fixons des objectifs assez larges pour ne pas exclure a priori des dynamiques locales originales. Mais il est clair que les projets les plus intéres- sants devront faire une large place au vivre-ensemble, à la qualité architec-

turale, aux partenariats public-privé, à l’intégration de la nature ou à la mo- bilité. Si j’avais eu notre référentiel en mains à Paris lors de la COP21, j’au- rais rencontré un grand succès : ce do- cument est compatible avec ce qui a été décidé là-bas.

Ph.H. :Sans aucun doute ! Mais pour quels résultats ? Vu l’urgence, on ne peut plus se permettre d’avoir de bonnes idées. J’espère que les projets sé- lectionnés seront de qualité, qu’ils ser- viront d’exemple.

Le privé devra investir massivement. Le secteur est-il prêt à subir de telles contraintes ?

C.D.A. : Ce que demande le monde de la construction, avant tout, c’est d’avoir

une ligne claire et un accompagne- ment performant pour pouvoir fran- chir plus facilement les obstacles ad- ministratifs, planologiques, les de- mandes de permis. Ce programme leur offre cela : de la dynamique, de l’aide avec de vrais spécialistes pour s’ins- crire dans un label « Quartiers nou- veaux ».

Ph.H. : Il faut un label officiel, une réfé- rence publique. J’espère que votre réfé- rentiel n’est pas trop large. Les codes wallons fixaient aussi des balises et ce- la n’a pas empêché de faire n’importe quoi en Wallonie.

C.D.A. : Laissons venir les projets… Je suis confiant !

Propos recueillis par ERIC DEFFET

le principe « Il faut un label officiel, une référence publique »

O

ù en est-on ? Carlo Di Antonio dispose à ce stade d’une liste de 398 sites de 15 hectares et plus, souvent en lisière des centres urbains. Aux communes et aux inves- tisseurs de proposer leurs solutions.

Cette superficie minimale de 15 hectares fo- calise les divergences entre le ministre et Phi- lippe Henry. Carlo Di Antonio argumente :

« Nous devons répondre à un défi démogra- phique. Multiplier les petits projets ne suffira pas à le rencontrer. Certains dossiers que nous sélectionnerons approcheront peut-être des 100 hectares et ressembleront à des petites villes. Nous avons besoin d’une réponse mas- sive pour loger les familles, mais aussi pour lutter contre l’étalement urbain et la pression immobilière. »

Pour son opposant Ecolo, cette balise liée au nombre d’hectares est trop rigide : « On va passer du coup à côté de beaucoup de terrains plus petits et très intéressants, ces “dents creuses” stratégiques au milieu des villes. Je songe par exemple au site de Bavière à Liège, explique Philippe Henry. Par ailleurs, au mo- ment des choix, il faudra dresser des priori- tés : la superficie d’accord, mais l’offre de

transports publics est essentielle. Sans cela, un quartier nouveau générera des problèmes de mobilité avec les conséquences connues sur l’environnement. »

Autre pierre d’achoppement : le monde ru- ral ! « Les villes d’accord, mais il faut aussi re- construire les villages sur les villages, y densi- fier l’habitat,appuie Philippe Henry. Dans les grands centres urbains, au fond, la popula- tion a accès à presque tout sans grand pro- blème. Dans les campagnes, c’est plus difficile.

Profitons-en pour y améliorer la situation : des habitants, du commerce, des transports…

Il y a là un enjeu central de structuration du territoire wallon. »

« D’accord sur l’enjeu, rétorque Carlo Di Antonio. Mais le programme des quartiers nouveaux tel que nous l’avons imaginé n’est pas l’outil adéquat pour rencontrer cet objec- tif. On parle ici de quartiers, de villes, sur des

grandes surfaces du plan de secteur, pas d’agir dans un village diffus où on voudrait concen- trer l’habitat. Ce projet vise d’abord l’exten- sion contrôlée d’un tissu existant. On y arrive- ra en investissant en périphérie, sur de vastes zones économiques ou agricoles désaffectées. »« Pensons d’abord à la localisation ! Si l’habitant d’un quartier nouveau doit prendre sa voiture pour chaque déplacement, on passe à côté de l’objectif ! », martèle Philippe Henry.

« En fait, nous sommes d’accord ! Bien sûr qu’il n’est pas question de retenir l’idée d’un quartier nouveau au milieu de nulle part ! », répond Carlo Di Antonio.

Les échéances pour 2016 sont très serrées : mars pour la fin de l’appel à projets, juin pour la sélection officielle. Les quartiers nouveaux ne sortiront pas de terre l’an prochain, mais le ministre veut rendre le processus inéluctable :

« Nous voulons être dans le concret, dans l’opérationnel. Aux acteurs de terrain de jouer ! Nous attendons des dossiers simples, sur des terrains facilement mobilisables. Pour aller vite et servir d’exemple à l’attention des investisseurs ou de l’administration. »

E.D.

format Quinze hectares, peu ou beaucoup ? « Restons dans le réel ! »

Hasard du casting ! Nos quatre débats wal- lons sont exclusivement masculins. Nous avons voulu y ajouter un regard féminin en invitant une députée régionale à s’exprimer.

Aujourd’hui : Olga Zrihen (PS).

« L’idée de créer des quartiers nouveaux n’est pas neuve. Il y a quelque temps déjà, ma ville de La Louvière était directement ciblée pour un projet de ce type. Restons dans le réel ! Selon l’accord de gouvernement, la création de ces nouveaux espaces habités ne pourra se faire qu’après la valorisation des zones situées à l’intérieur des villes. Notre territoire n’est pas exten- sible et avant d’urbaniser des terres qui ne le sont pas, il faut valoriser celles qui l’ont été, même s’il est plus exigeant de dépolluer et de réhabiliter. Il faut revoir le cadre législatif de la gestion des sols afin de la rendre opérationnelle et créer une filière globale de gestion des terres polluées en Wallonie.

Je ne suis pas opposée aux quartiers nouveaux mais activons en premier lieu tous les leviers pour réhabiliter et redynamiser les sites pollués ou en rénovation. Pour La Louvière, le site du Point d’Eau, la piscine communale et son environnement, le Musée Boch Keramis ou le projet La Strada sont des réalisa- tions exemplaires très concrètes avec une réelle plus-value. De même les verreries du Val Saint-Lambert, le Bassin de l’Arsenal à Mons, Bonne Espérance à Sambreville, et la Cour aux Mar- chandises de Comblain-la-Tour ouvrent des territoires à vivre. » REGARD FÉMININ

«Bien sûr qu’il n’est pas question de retenir l’idée d’un quartier nouveau au milieu de nulle part !»

CARLO DI ANTONIO Retrouvez les interventions vidéo des

deux débatteurs sur plus.lesoir.be.

Références

Documents relatifs

La réalisation de cette vision à 2000 watts permettrait de trouver un équilibre entre les pays développés et ceux en voie de développement et offrirait un bon

La originalidad del estudio es entender las nuevas dinámicas residen- ciales que se diferencian de los flujos de población del centro hacia la periferia que contribuyen al proceso

→ un réseaux de professionnels à qui on communique autour du projet et de l’équipe pour le

Espace portuaire Centre ville.

Dans ce registre de la mise en lien entre projets (histoire, démarches de programmation, types de portage...) et modes de vie, et donc du poids parfois revêtu par le

L’objectif de mixité sociale est ainsi souvent conditionné par l’intervention des pouvoirs publics pour le développement de logements sociaux et la tendance est alors

SERVICE (TERMINAL, ‘Le service 5’) ACCESS INCLUSIVE ARCHITECTURE (’SUN_SOLARIS’) ARCHITECTURE (’HP_UX’) ALL_USERS END_ACCESS BEGIN_PRECONDITION TRUE END_PRECONDITION.

Son pari, ambitieux, consistait à aborder un large panel de thématiques dans le but de comprendre quels sont les apports des projets à l’échelle du quartier pour le