Suppléments à l'US
US Spéciale DOCUMENTALISTES Supplément au n° 510 Novembre 1999
Nous ne renoncerons pas !
Le ministère refuse de répondre à nos courriers qui lui rappellent tous les problèmes de notre profession, notre conception du métier d'enseignant documentaliste, tous nos contentieux catégoriels.
Il laisse délibérément s'accroître le déficit en personnels qualifiés : 12 postes officiels restés sans documentalistes à Toulouse, 8 à Limoges, 12 à Nancy. Dans la quasi totalité des académies tous les TZR documentalistes sont en poste à l'année. Les remplacements ne seront pas assurés ou seulement par des TZR , MA d'autres disciplines à qui on l'aura imposé.
Le ministère cautionne donc toutes les dérives et les abus actuels. : 25 à 30% des CDI sont ouverts par des personnels précaires comme le révèle notre. enquête de mai dernier .
Il se contente de citer ponctuellement le CDI ; il ignore totalement les documentalistes dans les. documents sur le collège de l'an 2000 Il veut nous confiner dans le rôle de prestataire de services pédagogiques en collège et en lycée.
Mais nous ne renoncerons pas à défendre et à promouvoir une conception ambitieuse de la mission pédagogique des C.D.I. et des enseignants documentalistes.
Nous ne renoncerons pas à poursuivre avec vous la réflexion sur les évolutions de notre métier C'est pourquoi nous vous consultons sur nos missions et la définition de nos services.(enquête métier)
Nous ne renoncerons pas à vous appeler à l'action pour sortir de l'impasse actuelle et nous vous invitons à signer et à faire signer rapidement, massivement une nouvelle pétition nationale.
Le mardi 7 décembre le vote SNES n'est pas un blancseing. Il doit être un vote clair contre le refus du Ministère de faire des CDI des outils performants, dotés de personnels qualifiés en nombre suffisant. Il doit surtout être un vote clair pour la défense et la promotion de notre métier.
Denis PAGET, Secrétaire général Danielle COURTOUX JeanPierre HENNUYER, Responsables documentalistes
CDI et aides éducateurs
La mise en responsabilité des aides éducateurs dans les CDI ne respecte ni l'esprit, ni la lettre des textes officiels. Le BO spécial n°1 du 01.01.1998 précise :
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p.7 : « ils ne sauraient être employés pour remplacer les personnels enseignants »
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fiche n°2 : ils sont requis pour « l'appui aux documentalistes, responsables des CDI, pour leur permettre de se consacrer pleinement à leur rôle pédagogique et éducatif auprès des élèves : gestion des fonds documentaires en particulier ».
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Le décret du 10.01.1980 limite aux professeurs volontaires la charge des fonctions de documentation et d'information.
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La circulaire de mission de mars 1986 confère aux documentalistes la responsabilité des CDI.
En cas d'infraction à ces textes de la part de votre chef d'établissement (ouverture audelà des 30 heures, pendant vos stages ou congés de maladie), nous vous conseillons d'envoyer un courrier au recteur par voie hiérarchique rappelant les textes et exposant votre désaccord et le dégagement de votre responsabilité. Le BO n°35 du 07.10.1999
concernant les classes relais précise que « les aides éducateurs ne peuvent encadrer seuls un groupe d'élèves », ce qui montre bien les risques encourus.
Plus généralement, les contrats des emplois jeunes ne sont souvent pas conformes ou pas respectés. Il faut rappeler que les CA sont, avec les chefs d'établissement, responsables de l'emploi de ces personnels. Il serait certainement très utile que des mises au point soient faites partout sur cette question pour la défense des emplois jeunes et des
qualifications.
Les CA doivent prendre conscience que dans les cas de dérive, ils cautionnent la précarité, l'insuffisance des postes statutaires et des recrutements, le gel de l'emploi public et la dégradation du service public d'éducation.
Faire créer les postes !
Il resterait environ 200 collèges toujours sans postes, 26 lycées et 45 lycées professionnels (réponse parue au JO du 3.5.99, question posée par un parlementaire en octobre 1997 !)
La taille réduite de certains établissements ne peut rester un alibi facile. Pourquoi certains rectorats ontils réussi à implanter un poste dans la totalité des établissements alors que d'autres traînent scandaleusement les pieds ? Ces écarts, ces retards sont inadmissibles.
Comment faire avancer la revendication des postes dans nos établissements ?
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En intervenant systématiquement dans les CA. Vous pouvez vous faire inviter. Vous serez plus offensifs si vous y proposez par exemple votre projet CDI, en liaison avec vos collègues de discipline qui fasse apparaître les besoins en personnels. Le bilan présenté normalement en CA de fin d'année ou de rentrée peut aussi citer ces besoins en personnels qualifiés et rappeler ce qui n'a pu être réalisé au niveau de la gestion et surtout sur le plan
pédagogique.
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En organisant des pétitions de l'ensemble des personnels et pourquoi pas des élèves en lycée.
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En vous adressant aux élus locaux, aux parlementaires.
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En sollicitant le soutien des parents d'élèves : courrier, lettre pétition.
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En vous rapprochant des sections départementales et académiques du Snes.
Le Nouveau CAPES de documentation
Les épreuves du CAPES externe, qui avaient eu le mérite historique de rendre possible un recrutement d'enseignants documentalistes à ce niveau, présentaient, à l'usage, des dysfonctionnement très préoccupants, du fait notamment, du système d'options proposé aux candidats. Depuis plusieurs années, nous en demandions la transformation et avions même fait des propositions dans ce sens. Nous reprochions à ce concours de ne faire qu'une place mineure aux savoirs de référence, les Sciences de l'information et de la documentation.
L'arrêté du 15 septembre 1999 (J.O. du 3 octobre 1999 et BO n° 37 du 21.10.99) fixe de nouvelles modalités au concours (à partir de la session de 2001) qui constituent des avancées significatives dans l'affermissement de l'identité disciplinaire des certifiés de documentation.
L'écrit sera désormais composé de deux épreuves bien calées sur la spécialité : Une épreuve de sciences et techniques documentaires
Une épreuve de dossier documentaire (du même type que l'épreuve actuelle) mais portant, au choix du candidat, sur l'un des champs disciplinaires suivants :
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Littératures et civilisations française et étrangères
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Sciences humaines et sociales
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Sciences et techniques
L'oral connaît aussi une innovation intéressante dans la première épreuve (épreuve pratique de techniques documentaires), la recherche, le traitement et l'exploitation d'informations sur divers supports et vecteurs à des fins pédagogiques en milieu scolaire, à partir d'une question posée. Enfin, l'épreuve « préprofessionnelle » sur dossier, que l'on connaît déjà, vient achever la nouvelle construction.
Reste à le faire vivre, c'estàdire à pousser les universités à développer les seconds cycles en sciences de l'information et de la documentation, et à donner les moyens aux IUFM de monter des projets de formation audacieux dans ce domaine et au ministère de mettre les postes nécessaires au concours.
Brèves
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Documentalistes en Iufm
Le Snes a participé à une rencontre nationale organisée par la Fsu le 26.11.1999.
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Plateforme intersyndicale à l'initiative de la FADBEN.
Nous avons immédiatement souscrit à cette initiative de la FADBEN. Une première rencontre a eu lieu en juin
dernier, où nous avons exposé les positions du Snes. Un nouveau rendezvous est prévu pour la mijanvier. Nous vous tiendrons au courant de l'évolution de ces contacts.
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Et dans le supérieur ?
Le Snes a participé à une délégation Fsu auprès de la DESUP sur la situation des collègues nommés dans le supérieur. Nous avons rappelé :
1. Qu'il nous semblait anormal que certains collègues se voient confier des services relevant des personnels de bibliothèque (conservateurs et IATOS)
2. Que ces situations risquaient de masquer les besoins en enseignement de méthodologie documentaire, explicitement prévue par la réforme des 1ers cycles universitaires
3. Que les postes proposés devaient avoir un libellé sans ambiguïté.
Enquête nationale, des chiffres éloquents
Nous vous avions consultés en mai dernier :
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sur la situation dans vos établissements concernant les personnels en contrats emplois solidarité et les emplois jeunes.
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sur la proposition et le profil d'un corps statutaire de secrétaire de CDI Le bilan est le suivant:.
RÉPONSES : 1274 COLLÈGES : 782 LYCÉES : 320 L.P. : 141 AUTRES : 31
CES EMPLOYES AU CDI 579 = 45%
CES OUVRANT LE CDI 302= 52%
EMPLOIS JEUNES AU CDI 620 = 48,66%
E.J OUVRANT LE CDI 366 = 59%
Commentaires : le panel est assez significatif avec presque 1300 réponses. Un CDI sur deux fonctionnerait aujourd'hui avec un CES ou un emploi jeune, parfois les deux. L'enquête révèle l'importance de la précarité de l'emploi. La substitution fait des ravages. La moitié des CES ouvre les CDI, le pourcentage grimpe à 60% pour les emplois jeunes ;;. 25 à 30 % des CDI sont donc ouverts avec ces personnels. Nous n'avons pu analyser plus finement l'éventail des situations. C.E.S. ou E.J. ouvrent les C.D.I. en début ou en fin de journée, le mercredi ou le samedi matin, quand les documentalistes sont absents (congés maladie, stages de formation, journées de grève...) mais aussi pour compenser des temps partiels, des C.P.A., des demipostes ! .Le déficit en enseignants documentalistes ne peut qu'aggraver cette situation et ces abus.
PROPOSITION D'UN SECRÉTARIAT DE CDI
En accord : 1121 En désaccord : 89 Indécis : 48 16 collègues ne se sont pas prononcés.
Commentaires : le SNES a toujours estimé que la priorité absolue était d'aboutir à un taux d'encadrement correct en enseignants documentalistes. ( Ce que rappellent la plupart des collègues favorables à un secrétariat de CDI) Mais l'évolution pédagogique de notre métier et l'accroissement de la charge de travail qu'elle provoque nécessiteraient la création de ce type de personnels statutaires dans de nombreux établissements. Le recours massif aux CES et aux emplois jeunes est révélateur de ce besoin. Nous pensons qu'il faut poursuivre avec vous la réflexion sur cette revendication. Nous sommes conscients des risques qu'elle induit dans le contexte actuel du déficit en enseignants documentalistes mais nous pensons qu'elle représente un enjeu pour l'avenir de notre profession.
NOTRE MÉTIER EN DÉBAT
Le Snes a pris l'initiative d'un questionnement sur les évolutions du métier d'enseignant (US n°507). Voici quelques
questions spécifiques aux enseignants documentalistes et une enquête à laquelle nous vous invitons à répondre.
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Évolution du métier
La diversité des voies d'accès au savoir liée à l'hétérogénéité des élèves et au développement de la culture de l'information, implique une évolution des pratiques pédagogiques vers une plus grande collaboration entre enseignants de discipline et de documentation.
Les orientations actuelles semblent vouloir retirer aux enseignants documentalistes leur rôle pédagogique pour ne leur conserver que celui de gestionnaires des CDI. Certes rentable du point de vue budgétaire, cette tentative
représente un grave recul et une aberration intellectuelle au moment où tout s'accorde à reconnaître la spécificité et la nécessité des apprentissages en information documentation.
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Le travail en équipe
L'Information documentation traverse toutes les disciplines. Les enseignants documentalistes doivent donc pouvoir se concerter avec leurs collègues pour organiser les travaux de recherche (voir enquête).
Spécialistes de la lecture et de la production éditoriale, ils élaborent avec les autres enseignants, des activités destinées à développer des pratiques de lectures diversifiées intégrant les TIC.
Il est par ailleurs anormal que lorsque des documentalistes accomplissent des travaux supplémentaires avec des collègues d'autres disciplines (projets, ateliers), ils ne puissent être rémunérés comme le reste de l'équipe.
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Intégrer les tâches nouvelles dans le service
L'intervention pédagogique des documentalistes a conduit certains collègues à assister à des conseils de classe, d'autres à devenir professeur principal (voir enquête). Or, dans l'état actuel du statut (dérogatoire au décret de 50), les certifiés documentalistes ne peuvent être rémunérés pour ces missions. Il convient donc de ne pas les accepter. De même pour les études qui sont payées aux documentalistes à un tarif de quasi surveillance.
Le SNES demande l'arrêt de ces discriminations et l'ISOE pour les documentalistes qui ne touchent actuellement qu'une demiindemnité de sujétions particulières.
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Comment réduire la charge et le temps de travail ?
Le SNES demande la création des postes nécessaires à un taux d'encadrement d'un documentaliste pour 12 classes et la création de postes statutaires pour les aider dans la gestion matérielle des fonds documentaires.
Il est opposé à toute substitution des enseignants documentalistes par des personnels précaires ou non documentalistes et à leur mise en responsabilité des CDI.
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Quelle place pour l'initiative pédagogique locale ?
Actuellement le rôle des documentalistes et des CDI est très dépendant du local : projet CDI, projet d'établissement, décisions du chef d'établissement. Il en résulte une grande disparité de la formation des élèves à l'information d'où la proposition du SNES d'instructions concernant les contenus d'apprentissages documentaires (voir enquête). La création des TPE en lycée et leur évaluation poseront des problèmes si l'on ne décide pas des compétences documentaires attendues pour ces travaux.
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