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presque entièrement blandes. Le bec est rosé, étroit et assez haut comparativement au bec,

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La Grande Oie blanche par J.D. Heyland

Introduction

Lorsque Jacques Cartier remonta le Saint- Laurent en 1535, il remarqua de nombreux poissons, oiseaux et autres animaux sauvages. En approchant de Stadacona, comme s'appelait autrefois Québec, il vit des milliers d'oies sauvages blanches et grises. Le Père Paul Lejeune et le Père Lalement, deux

missionnaires français, écrivirent en 1663 et en 1664 qu'ils avaient vu, eux aussi, beaucoup d'animaux en aval de Québec, parmi lesquels nombre d'oies blanches sauvages. Le Père Lejeune proposa même de nommer l'une des îles dans lesquelles il avait vu tant d'oies "l'isle aux oves blanches". L'île s'appelle maintenant

"l'île aux Oies", et les oies blanches et grises sont connues sous le nom des "Grandes Oies blanches".

Aspect général

Exception fait des rémiges primaires noires,

au bout de leurs ailes, les Grandes Oie blanches adultes sont presque entièrement blandes. Le bec est rosé, étroit

et assez haut comparativement au bec, noir de la Bernache

du Canada, plus plat et plus large. Les Grandes Oies blanches mangent les racines des plantes qui poussent en terres

boueuses. Leur bec est denté de façon à pouvoir couper les tissus résistants des plantes. Les lamelles, ou denticules, forment, sur les mandibules supérieure et inférieure, un arc noir de chaque côté du bec. A force de creuser dans la boue pour trouver leur nourriture, les Oies ont la tête qui se teinte souvent de roux à cause des traces de fer dans le sol.

Les jeunes oies ont le plumage gris avec des motifs d'un gris blanc. Leurs pieds et leur bec ont une couleur foncée, vert ardoisé. Au cours de leur premier -hiver, les jeunes perdent graduellement leurs plumes

grises qui sont remplacées par des blanches et, lorsque ces oiseaux atteignent un an, ils sont presque aussi blancs que les adultes; c'est à la fin de leur deuxième année qu'ils deviennent aussi blancs que leurs aînés.

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L'envergure des ailes d'une Grande Oie blanche adulte peut être légèrement supérieure à cinq pieds.

Les mâles adultes peuvent peser jusqu'à sept livres et demi et les femelles adultes, six livres et demi; les juvéniles ont une ou deux livres de moins. La Grande Oie blanche voyage à 35 milles à l'heure, mais elle est

capable de voler jusqu'à 60 milles à l'heure.

Espèces apparentées

Il y a trois sortes d'oies blanches en Amérique du Nord: les Oies de Ross, les Petites oies blanches et les Grandes Oies blanches. L'Oie de Ross (Anser rossii) ressemble à une oie blanche de petite taille. Toutefois, l'Oie de Ross n'a pas de lamelles exposées sur les côtés du bec comme l'Oie blanche et, à mesure qu'elle vieillit, il lui pousse des protubérances rugueuses à la base du bec. Les principales zones de nidification de l'Oie de Rosse se situent le long de la rivière Perry et des cours d'eau voisins de la partie centrale de la terre ferme de l'Arctique canadien.

La Petite Oie blanche (Anser caerulescens

caerulescens et la Grande Oie blanche (Ariser caerulescens atlantica) sont les deux autres espèces—r-Fies

Elles se ressemblent sauf que la Petite Oie blanche est de taille inférieure à la Grande Oie blanche et son plumage a une phase de coloration bleue. On n'a jamais pu identifier d'une façon certaine une Oie blanche

"bleue". La Petite Oie blanche niche dans la partie ouest du littoral de la baie d'Hudson, dans l'île Southampton, dans la partie sud-ouest de l'Île Baffin et dans certaines autres région de l'Arctique, à l'ouest, jusqu'à l'île Wrangel, au large des côtes de la Sibérie.

Les oiseaux de cette variété sont géographiquement isolés

des Grandes Oies blanches qui nichent dans les régions nord-est de ])Arctique.

Population

Au début du siècle, on estimait à environ 3,000 la population globale de la Grande Oie blanche.

temps, son nombre a augmenté et il s'élève maintenant à quelque 145,000. Il existe au moins quatre causes expliquant la hausse remarquable du chiffre de la population de cette espèce, qui était au seuil de l'extinction. Tout d'abord, en 1908, un petit groupe de sportifs du Québec formèrent le Club de chasse et

Depuis ce

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pêche du cap Tourmente et louèrent au Séminaire de Québec quelques terres marécageuses et parties de zone tidale sur le fleuve Saint-Laurent, au cap Tourmente, à 40 milles à l'est de Québec. Traditionnellement, les Grandes Oies blanches y faisaient halte lors de leurs

migrations de printemps et d'automne. Les Oies

s'en éloignaient rarement, et seulement les membres du Club pouvaient chasser à cet endroit. En deuxième lieu, le Canada et les Etats-Unis signèrent, en 1916, la

Convention concernant les oiseaux migrateurs. Avant la signature du traité, les oiseaux migrateurs, y

compris les Oies blanches, pouvaient faire l'objet d'une chasse à tout moment de l'année. Aux termes de la

Convention, le Canada et les Etats-Unis ont convenu d'interdire la chasse à ces oiseaux entre le 10 mars et le 31 août. Il n'y a donc plus de chasse printanière aux Oies blanches. Troisièment, l'oiseau passe l'hiver dans les régions côtières du New Jersey, de la Virginie et de la Caroline du Nord. En 1931, la population a atteint un nombre tellement bas qu'on en a interdit la chasse d'automne le long de la côte atlantique des

Etats-Unis. L'interdiction est restée en vigueur depuis.

Enfin, leurs aires de nidification dans l'Arctique sont si éloignées que les Oies ne sont jamais dérangées

lorsqu'elles nichent.

Même si les Oies, au cours de leurs migrations printanière et automnale, se dispersent sur les bords du Saint-Laurent entre Québec et Rivière-du-Loup, leur

population a tellement augmenté que la chasse sportive ne présente plus maintenant une grave menace à leur survie.

On ignore combien de temps les Grandes Oies blanches peuvent vivre, mais l'une d'entre elles qui avait été

baguée dans l'Arctique en 1957 a été abattue par un chasseur en 1971. L'oiseau avait au moins un an

lorsqu'il fut bagué; il avait donc atteint quinze ans au moment de sa mort. (On sait que des petites oies blanches ont vécu durant 23 ans avant de tomber sous les balles des chasseurs!).

Migration printanière

Au mois de mars, les Grandes Oies blanches laissent leur habitat d'hiver et se dirigent vers le nord, en

passant par les Etats du nord-est. A la première semaine d'avril, elles commencent à arriver aux alentours du

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Saint-Laurent où elles se reposent et se nourissent jusque vers le 25 mai. Toute la population est

habituellement présente dans la région du 25 avril au 20 mai environ. Les oiseaux partent alors pour la dernière étape de leur voyage vers le nord, traversant la partie centrale du Québec jusque dans l'est de

l'Arctique.

Nidification

Les Grandes Oies blanches nichent dans tout l'est de l'Arctique, du nord de l'île Baffin jusqu'à l'île

de Bathurst, à l'ouest , jusqu'à Alert dans l'île

Ellesmere, au nord, et jusqu'au nord-ouest du Groenland, à l'est. La principal colonie d'oiseaux nicheurs

s'installe sur la côte sud-ouest de l'île Bylot, qui est située juste au large de la côtenord-est de l'île Baffin et qui est un refuge fédéral d'oiseaux migrateurs.

Les oies nichent en général au sein de colonies

vaguement apparentées, dont les nids peuvent parfois n'être séparés que par six pieds de distance; mais on trouve aussi beaucoup de nids d'Oies isolés.

Les oiseaux arrivent à leur aire de

reproduction vers le ler juin. Environ dix jours plus tard, ils bâtissent leur nid sur les versants secs des collines et dans des ravins abrités. Le nid est en général placé dans une petite dépression du sol. Il est construit de petits morceaux de plantes séchées, que la femelle trouve dans le voisinage immédiat, ainsi que du duvet détaché de sa poitrine et de son ventre. La femelle pond un oeuf par jour, et la couvée moyenne compte quatre oeufs.

Au cours des 24 jours qui suivent, pendant que la femelle couve ses oeufs, le mâle reste près

d'elle et ne s'éloigne que rarement à plus de 50 verges du nid. La femelle quitte le nid quatre ou cinq fois par jour pour se nourrir, mais seulement durant 20 minutes ou moins chaque fois. Vers le 12 juillet, les oisillons sortent de leur coquille. Ils quittent le nid environ 24 heures après l'éclosion de tous les oeufs et commencent à se nourrir de plantes tendres. Les jeunes oies commencent à voler six semaines plus tard; entre- temps, elles perdent leur duvet jaunâtre d'origine et revêtent le plumage juvénile gris et blanc. Elles sont prêtes à entreprendre la migration vers le sud dès la première semaine de septembre.

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Comme toutes les oies, les Grandes Oies blanches ne réussissent probablement pas à se reproduire avant

d'avoir atteint trois ans. Il y a donc toujours des groupes d'oies non reproductrices parmi les oiseaux nicheurs. Les premiers perdent les plumes de leurs ailes en juillet. Chaque oiseau est incapable de voler durant une période de trois semaines, pendant que poussent ses nouvelles rémiges. Juste avant que cette catégorie d'oiseaux recommencent à voler, à la fin de juillet, les parents en sont au début de leur période de mue qui dure trois semaines. Ils peuvent s'envoler de nouveau vers le milieu du mois d'août.

Prédateurs

Les prédateurs jouent un rôle dans tous les écosystèmes; cependant, ils ne posent pas un grave

problème dans le cas de.la Grande Oie blanche. Les Renards arctiques et les Labbes, oiseaux rapaces semblables

aux goélands, sont les prédateurs les plus importants.

Les Renards prennent facilement les oisillons, mais ils ne sont pas de taille à affronter les adultes nicheurs.

Les oiseaux en train de muer se tiennent habituellement près des étangs et des lacs qui permettent d'échapper facilement aux renards affamés. En mangeant les oeufs, les Labbes causent beaucoup de tort aux colonies, au cours de la période de nidification. A moins d'être effarouchée, l'Oie recouvre toujours ses oeufs de

plumes de duvet que contient le nid avant de quitter ce dernier. Par cette tactique, en plus d'être dissimulés aux yeux des prédateurs tels le Labbe, les oeufs sont gardés chauds jusqu'au retour de la femelle. Les

Harfangs des neiges s'attaquent à l'occasion aux petits des oies, bien qu'ils puissent nicher à seulement cinq

ou six pieds des Grandes Oies blanches. Comme peu de Blancs ou d'Esquimaux visitent les aires de nidification,

l'homme n'est pas un prédateur important dans l'Arctique.

Migration automnale

La migration automnale de la Grande Oie blanche s'entoure de beaucoup de mystère. Les oiseaux sont obligés de

quitter les aires de nidification de l'Arctique au milieu de septembre parce que le sol et les étangs d'eau douce commencent à geler. A ce moment, les Oies trouvent difficilement de la nourriture et de l'eau. Le voyage de 2,000 milles jusqu'au Saint-Laurent pourrait

probablement se faire en cinq ou six jours, mais parfois

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les oiseaux n'arrivent pas au fleuve avant une date avancée du mois d'octobre. Apparemment, ils

s'arrêtent au cours de leur déplacement vers le sud, mais on ne connaît pas encore l'emplacement de ces haltes, ni non plus la route exacte qu'empruntent les oies; il semble toutefois qu'elles passent au-dessus de l'île Baffin, qu'elles traversent la partie centrale de la péninsule d'Ungava, atteignant le Saint-Laurent près de l'embouchure de la rivière Saguenay. De là,

elles remontent le fleuve à destination de leurs terrains marécageux préférés. Les oies se reposent et se

nourrissent près du Saint-Laurent jusqu'à ce qu'elles reprennent, au mois de novembre, leur migration vers leurs quartiers d'hiver.

Parce qu'il n'est pas encore possible de

prévoir la date de leur arrivée au Saint-Laurent, il est très difficile de dire quand toutes les oies seront

présentes. Toutefois, les visiteurs sont habituellement assurés de voir la plupart d'entre elles pendant les trois semaines qui suivent le 20 octobre.

Habitudes alimentaires

Les Grandes Oies blanches restent végétariennes toute leur vie. Dans les aires de nidification, elles se

nourrissent des racines et des feuilles d'une grande variété d'herbes, de roseaux et d'autres plantes. Parce que, dans l'Arctique, il fait jour pendant 24 heures, l'été, les Oies blanches peuvent se nourrir à tout moment de la journée. Près du Saint-Laurent, elles emploient particulièrement à bonnes fins les lamelles latérales de leur bec. Elles s'en servent pour enserrer fermement les rhyzomes ou racines d'un carex particulier, le Scirpus americanus. Puis elles utilisent les

ourlets cornés latéraux de leur langue pour scier la

racine et pour la tirer vers elles. C'est de cette façon que l'Oie blanche fouille dans la boue, repère une

racine et la mange sur place. Dans son habitat d'hiver, le principal aliment de l'Oie est la racine de l'herbe à liens (Spartina, spp.)

Recherches et mesures de conservation

Les biologistes ont largement négligé la Grande Oie blanche jusque vers les années 1950, période où ils ont

commencé à étudier ce remarquable oiseau blanc. Depuis 1966, le Service de la Faune du Québec et le Service

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canadien de la Faune font de la recherche sur la

variation du chiffre de la population de cette espèce, sur ses préférences alimentaires, les trajets et

périodes de ses migrations et certains aspects taxonomiques propres.

En 1969, le Service canadien de la Faune a achetè un vaste terrain au cap Tourmente, dont la zone

tidale qu'utilisent traditionnellement les Grandes Oies blanches au cours de leur migration. L'unique but de

l'établissement de la réserve nationale de la faune du cap Tourmente a été la protection de la population

mondiale des Grandes Oies blanches ainsi que des terres marécageuses qui jouent un rôle des plus importants dans leur survie. Bien qu'il n'ait pas été aménagé à

cette intention, le parc national de Wood-Buffalo, qui chevauche la limite de l'Alberta et des Territoires du Nord-Ouest, protège. à peu près de la même façon, l'aire de nidification de l'entière population des Grues blanches d'Amérique.

Des pistes donnent accès au sommet même du cap Tourmente, à 1,800 pieds au-dessus du fleuve. De cet endroit, il est possible d'observer toute l'étendue de zone tidale et de voir, au printemps et à l'automne,

plus de 80,000 Grandes Oies blanches se nourrir le long de quatre milles de bas fondsboueux. Des plates-formes installées

en bordure du marécage permettent d'observer et de

photographier d'assez près les oies et les autres oiseaux aquatiques qui fréquentent la région. Certaines parties des terres marécageuses ont été aménagées en réserve alors que, dans d'autres, à l'extérieur du refuge de la Faune, on permet, aux termes d'un règlement dont l'application est étroitement surveillée, une chasse sportive limitée visant les oies et d'autres oiseaux aquatiques. Un centre d'histoire naturelle, au cap Tourmente, offre

aux visiteurs la possibilité de se renseigner au sujet de la Grande Oie blanche et de son habitat.

Le rôle de conservation du Service canadien de la Faune Le Service canadien de la Faune se charge, sur le plan de l'administration fédérale, de la gestion et des recherches relatives à la faune. Chaque province s'occupe des ressources naturelles, y compris la faune, qui se trouvent à l'intérieur de ses limites, mais à

cause de la Convention concernant les oiseaux migrateurs, signée en 1916, par le Canada et les Etats-Unis,

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catégorie. Le Service canadien de la Faune applique la Loi sur la Convention concernant les oiseaux

migrateurs ainsi que ses règlements d'application, mais, ce faisant, il collabore, avec les organismes

provinciaux.

Le Service étudie les oiseaux migrateurs dans tout le pays et mène des recherches scientifiques concernant d'autres questions fauniques dans les

Territoires du Nord-Ouest, au Yukon et dans les parcs nationaux. La politique nationale concernant la faune et ses modalités d'application annoncée au mois d'avril 1966, a permis au Service d'intensifier ses recherches et ses mesures de conservation, avec la collaboration d'organismes provinciaux s'occupant de la chasse et d'autres associations.

Le personnel du Service compte des mammalogistes, des ornithologistes, des limnologistes, des pathologistes, un biométricien et une équipe préposée aux recherches sur les pesticides. L'administration centrale est à Ottawa;

les bureaux régionaux sont situés à Edmonton et à Ottawa et de petits services sont installés un peu partout au pays, de Whitehorse (Yukon) à Saint-Jean (T.-N.).

Le Service canadien de la Faune gère plus de 90 refuges d'oiseaux migrateurs dans tout le pays et

travaille, de concert avec les provinces, à la réalisation d'un important programme de préservation, par l'achat et la location à long terme, de terres marécageuses dont les oiseaux ont besoin pour se reproduire et faire halte au cours de leurs migrations.

Pour des renseignements supplémentaires concernant la faune de votre province, veuillez

communiquer avec le directeur de la Faune aquatique et terrestre, au ministère responsable de votre province.

Références

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