une revue Gallia
Normandie | 2015
Étude des barrages, moulins et écluses de la vallée de la Vire
Prospection thématique (2015)
Benoît CanuÉdition électronique
URL : http://journals.openedition.org/adlfi/24354 ISSN : 2114-0502
Éditeur
Ministère de la Culture Référence électronique
Benoît Canu, « Étude des barrages, moulins et écluses de la vallée de la Vire » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 01 avril 2021. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/24354
Ce document a été généré automatiquement le 1 avril 2021.
© ministère de la Culture et de la Communication, CNRS
Étude des barrages, moulins et écluses de la vallée de la Vire
Prospection thématique (2015)
Benoît CanuNOTE DE L’ÉDITEUR
Organisme porteur de l’opération : Arpanum
1 Descendue de la butte de Brimbal (alt. 315 m), aux confins de l’Orne, de la Manche et du Calvados, la Vire coule sur un axe grossièrement orienté sud-nord, ne s’infléchissant (est-ouest) qu’à hauteur de Vire, puis dans ses « gorges », entre les confluents de la Souleuvre et de la Drôme. Aboutissant dans la baie des Veys, son cours, d’environ 125 km, se caractérise par un régime torrentiel et par de puissantes crues qui, l’hiver, s’attardent sur les marais couvrant l’ancien estuaire, soustrait aux intrusions marines par les portes-à-flot du pont du Vey (1826-1843 ; 1962). Le débit de la Vire a été mis à profit de très longue date par plus d’une centaine de moulins – près d’un au kilomètre – qui exploitèrent la majeure partie de la chute disponible (71 m sur 100 entre Vire et Cavigny). Celui établi en contrebas du château de Vire, cité avant l’an Mil, paraît le premier attesté et les données recueillies par ailleurs permettent d’accorder une origine médiévale à la plupart des moulins à blé.
2 Proportionnée au profil, leur répartition se relâche au fil de l’eau jusqu’à devenir quasi nulle en aval de Saint-Lô. Elle atteint ses plus fortes densités dans les « gorges », entre Sainte-Marie-Laumont et Pont-Farcy (plus de 15 en autant de km), mais surtout en amont immédiat de Vire (le Pont ès Retours, les Cascades) et sous son château (les Vaux de Vire). Le dynamisme et la longévité de la draperie viroise (XIVe-XXe s.) y entretinrent une concentration exceptionnelle de moulins à fouler et à carder, rejetant ceux à papier en amont ou bien sur un affluent (Vaux de Virène) : mûs par l’étang de l’Écluse et ponctuellement en proie à « l’impétuosité des eaux », près d’une vingtaine, en 1833, s’échelonnaient sur à peine 1 km. À Saint-Lô, certes moins industrieuse, la Dollée et le
Torteron ont été préférés au fleuve, moins pentu, investi, sous la cité, par un unique complexe épiscopal associant moulins à grains et à foulon. Au-delà des Claies de Vire (La Meauffe), la platitude du lit autant que l’incidence du flot contrariaient trop la marche des ateliers ; seuls deux ou trois moulins à marée, proches de salines, y ont été repérés, dans le confluent méconnaissable de l’Elle.
3 Dès l’extrême amont, les places de moulins furent occupées par plusieurs ateliers appuyés, de préférence, contre la retenue. Le barrage consistait le plus souvent en un large déversoir ou perré, glacis en pierres sèches faiblement incliné (5 à 12 %), épaulé à l’amont d’un simple talus de terre ; enracinées dans les berges et couronnées d’une crête plus soignée, ces chaussées étaient assises sur un massif d’enrochement renforcé – à en croire la ruine de celui de la Roque (1852) – par un treillage fait de fortes poutres ; une soixantaine subsiste. À l’aval, un gué, éventuellement doublé de planches spectaculaires, assurait le passage.
4 Si les moulins à grains partageaient volontiers le même toit, leurs roues respectives, entraînées par-dessous ou de côté, étant logées dans des coursiers situés soit au centre du bâtiment, soit aux pignons, un bâtiment à l’écart, sinon deux, abritait une huilerie ou un atelier œuvrant, jusque loin des bourgs, pour les tanneurs (moulin à tan) ou drapiers (foulerie) du Bocage. Le site le plus équipé, Candol, compta jusqu’à six unités.
Quelques moulins furent réinvestis ou remplacés par des minoteries (Vire, La Graverie, Pont-Farcy) mais aussi des scieries de bois (Tessy, Vire) ou de pierre (Vire), des filatures et usines textiles (Vire), des papeteries (Saint-Lô), voire un atelier à forer les canons (Candol), puis, à partir du XXe s., des usines électriques, dernières unités à exploiter l’énergie hydraulique de la Vire.
5 Enfin, si meuniers ou artisans exerçaient leur traditionnel droit de pêche dans les biefs, retenue et coursier de leur moulin, certains disposaient d’installations halieutiques particulières dédiées à la capture principalement des saumons et des anguilles. Une pêcherie fluvio-marine a ainsi laissé son nom aux Claies de Vire, tandis que plusieurs fosses, à usage de pièges ou viviers, ont été repérées à l’écart de barrages (Sainte- Suzanne, Saint-Martin-Don).
6 Au milieu du XIXe s., la canalisation de la Vire, d’abord jusqu’à Saint-Lô (1835-1840), puis jusqu’à Pontfarcy (1847-1866), a imposé d’aménager encore le cours de la Vire : des dérivations éclusées furent systématiquement creusées à hauteur des moulins ainsi qu’auprès des cinq barrages qu’il fallut dresser là où le lit n’offrait pas le mouillage constant nécessaire à la navigation (arrêté à 1,30 m minimum). Creusée de préférence en rive gauche sur 150 à 460 m de longueur, ces 19 dérivations permirent de compenser les 44,74 m de chute du parcours (50,956 km). Exception faite de celle du Porribet-Vire élargie en 1864-1866, toutes furent équipées d’une écluse à sas dont les dimensions (23,10 m x 4,20 m) furent, pour des raisons économiques, favorisées par l’isolement du bassin de navigation, adaptées aux bateaux déjà navigants et non au gabarit arrêté nationalement. Une seule dérivation reçut en outre une écluse dite « de garde » censée prémunir des crues un hameau riverain (le Val, Fourneaux). Enfin, la moitié des barrages anciens, en mauvais état ou trop bas, furent alors également reconstruits tandis qu’en divers points, des seuils naturels formant hauts-fonds furent « déroctés ».
7 D’abord dévolus à la maintenance des biefs et des ouvrages de navigation, puis à l’évacuation des troppleins de crues, des pertuis de fond furent ouverts dans les anciens barrages ou accolés aux nouveaux, puis doublés de passes ou d’échelles à poissons.
Enfin, portes d’écluses et vannes de décharge étant manœuvrées par des éclusiers
auxquels incombaient également l’enregistrement du trafic, voire la surveillance des niveaux et la gestion des crues, des maisons éclusières furent bâties, ainsi que des annexes utiles au service (magasin) ou au personnel (latrines, four à pain, étables, etc.).
Un chemin de halage courait tout le long de la voie navigable, au prix d’innombrables ponceaux et de quelques passerelles aux changements de rive. Enfin, des quais, dépendants de l’État, du concessionnaire, des communes voire d’entrepreneurs (chaufourniers, carriers), équipaient les localités les plus actives, recevant ou expédiant les marchandises, en premier lieu, les amendements marins (tangue) et industriels (chaux), fret principal.
Fig. 1 –
8 Brectouville
9 Europa
10 Europa
11 Europa
12 Europa
13 Europe
14 Europe
15 France
16 France
17 Francia
18 Francia
19 Frankreich
20 Frankrijk
21 France métropolitaine
22 France métropolitaine
23 France métropolitaine
24 Francia metropolitana
25 Francia metropolitana
26 Metropolitan France
27 Normandia
28 Normandía
29 Normandie
30 Normandie
31 Normandië
32 Normandy
33 Departamento de Mancha
34 Département de la Manche
35 Departement Manche
36 Département Manche
37 Dipartimento della Manica
38 Manche (department)
39 Torigny-les-Villes
40 Torigny-les-Villes
41 Torigny-les-Villes
42 Torigny-les-Villes
43 Torigny-les-Villes
44 Torigny-les-Villes
45 Brectouville
46 Brectouville
47 Brectouville
48 Brectouville
49 Brectouville
50 Brectouville
51 Troisgots
52 Europa
53 Europa
54 Europa
55 Europa
56 Europe
57 Europe
58 France
59 France
60 Francia
61 Francia
62 Frankreich
63 Frankrijk
64 France métropolitaine
65 France métropolitaine
66 France métropolitaine
67 Francia metropolitana
68 Francia metropolitana
69 Metropolitan France
70 Normandia
71 Normandía
72 Normandie
73 Normandie
74 Normandië
75 Normandy
76 Departamento de Mancha
77 Département de la Manche
78 Departement Manche
79 Département Manche
80 Dipartimento della Manica
81 Manche (department)
82 Condé-sur-Vire
83 Condé-sur-Vire
84 Condé-sur-Vire
85 Condé-sur-Vire
86 Condé-sur-Vire
87 Condé-sur-Vire
88 Troisgots
89 Troisgots
90 Troisgots
91 Troisgots
92 Troisgots
93 Troisgots
Cliché : B. Canu.
Fig. 2 – 94 Tessy-Bocage
95 Europa
96 Europa
97 Europa
98 Europa
99 Europe
100 Europe
101 France
102 France
103 Francia
104 Francia
105 Frankreich
106 Frankrijk
107 France métropolitaine
108 France métropolitaine
109 France métropolitaine
110 Francia metropolitana
111 Francia metropolitana
112 Metropolitan France
113 Normandia
114 Normandía
115 Normandie
116 Normandie
117 Normandië
118 Normandy
119 Departamento de Mancha
120 Département de la Manche
121 Departement Manche
122 Département Manche
123 Dipartimento della Manica
124 Manche (department)
125 Tessy-Bocage
126 Tessy-Bocage
127 Tessy-Bocage
128 Tessy-Bocage
129 Tessy-Bocage
130 Tessy-Bocage
Cliché : A. Poirier (Arpanum).
INDEX
lieux https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtSEeAipsBlD, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
pcrt85PmfXV4X4, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtFGjgeNOvS6, https://ark.frantiq.fr/ark:/
26678/pcrt78ZZg0wMbU, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtkeqj9I3nbw, https://
ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtVuyWsDjiFP, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtmuRvDTqeAq, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrt1FsQIXlSvE, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
pcrtOQ3pDXXxkX, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtvy9eFzAQsR, https://ark.frantiq.fr/
ark:/26678/pcrtlHDA8IcqtX, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtYdrWLeupRM, https://
ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtXhLWUknn6F, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtJB3260Djn4, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrthn6b11cUsl, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
pcrtxdqI0SP3O5, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtrwTJw0W9Rf, https://ark.frantiq.fr/ark:/
26678/crtgU7KHhAhil, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrthSfIp2Wijb nature https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/crtcYIBmBlBPH
chronologie https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtPSEEZSBEJp Année de l'opération : 2015
AUTEURS
BENOÎT CANU Arpanum