H. R OUANET
La formalisation des expériences d’apprentissage
Mathématiques et sciences humaines, tome 8 (1964), p. 15-20
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LA
FORMALISATION DES EXPERIENCES D’APPRENTISSAGE
H.ROUANET
IWTRODVCTIOW ’
Dans un article antérieur
(Rouanet, 1964)
nous avonsexposé
une classe d’ex-périences d’apprentissage,
caractérisée formellement par unerègle d’expérimenta-
tion que nous
appelions "simplement dépendante"*. Malgré
son assezgrand degré
de
généralité,
cette classe est loin dereprésenter
la totalité desexpériences
ef-fectivement réalisées dans les laboratoires.
L’objet
de cette nouvelle étude est deprésenter
une classeplus générale d’expériences,
ainsiqu’une
classification de cesexpériences.
>Cette
présentation
sera ensuite examinée dans le cadre fourni par la théoriedes ’eux.
. Nousindiquerons
donc lescorrespondances
mises en évidence. Cette con- frontation a pour but desuggérer
une éventuelle formalisation desexpériences d’apprentissage
dans les termes de lathéorie
desjeux.
I - UNE CLASSE GEMERALE D’EXPERIENCES D’APPRENTISSAGE
Une
expérience
de cette classecomprend
une suite finie d’essais. Achaque
essai se succèdent trois
.événements:
~
sn
E Sprésentation
d’un stimulusinitial,
ou stimulus parl’expérimentateur
n
E ,~réponse
dusujet
b
~ e Bprésentation
d’un stimulusfinal,
ouissue,
ouprésentation
d’unstimulus final par
l’expérimentateur.
EXEMPLES :
Labyrinthe
en TA
chaque essai,
onplace
un rat dans unlabyrinthe
en T dont l’entréepeut
être
grise
ou blanche. Le ratpeut
aller àgauche
ou à droite et onpeut
soit ré-Dans
la terminologie actuelle, cette règle est voisine de la règle "simplement dépendante station-nai re". ’
compenser le rat en lui donnant de la
nourriture,
soit ne pas lerécompenser.
(Fig. 1).
Fig.
1. -Labyrinthe
en T.-
Expérience
deprédiction
Le
sujet
humain fait face à unpanneau
où il y a deuxlampes
et au dessus dechaque lampe,
une clef.Chaque
essai débute par unsignal sonore (son
grave ouaigu).
Puis le
sujet
doitprédire,
enappuyant
sur la clefcorrespondante, laquelle
desdeux
lampes
doit) être allumée parl’expérimentateur.
Enfinl’expérimentateur
al-lume l’une des
deux.lampes (Fig. 2).
Dans ce cas on a:
______
,
Fig.
2. -Expérience
deprédiction.
Les ensembles
S, A, B
résultent d’uncodage
des observations parl’expéri-
mentateur. Nous les
supposerons finis
dans lasuite,
cequi théoriquement
ne res-treint pas ’la
généralité.
La règle d’expérimentation précise
larègle
deprésentation
des stimuli etdes issues.
- pour
chaque
n : 6Z+une probabilité
de passage de- pour
chaque
n, uneprobabilité
de passage deLa
règl e
d’arrêt :En
général: -
soit le nombre d’essais N(fixé
àl’avance)
- soit "un critère
dt apprentissage"â
Nréponses
successivesappartenant
à A
(No
etA
fixés à11 avance).
On
peut toujours
en théorie inclure larègle
d’arrêt dans larègle
deprésen-
tation(des issues)
à condition d’inclure dans B une issue"signal
d’ arrêt". Mais cela nepermet
pas de considérer commesimples
lesrègles
deprésentation plus
sim- ples dont il va êtrequestion.
Simplification
de larègle
deprésentation:
La
plupart
desrègles
deprésentation
habituellespeuvent
être classées à par- tir dequatre
directions desimplification:.
P -
Dépendance vis-à-vis
dupassé:
_. , .__.
r.._
On
peut
avoir:-
dépendance simple lorsque
larègle
deprésentation
à l’essai n nedépend
pas des évènements antérieurs à n. Elle est donc définie par:-
dépendance simple
stationnairelorsque:
R -
Dépendance
vis-à-vis desréponses:
On
peut
avoir: .- le cas
général
’
(g)
- le cas
d~ indépendance
vis-à-vis desréponses lorsque
larègle
deprésentation
estindépendante
desréponses
dusujet:
Donc:
S - Détermination des stimulus : On
peut
avoir:- le cas
général (g)
- le cas déterministe
lorsque
àchaque
essai le stimulus est choisi defaçon
déter- ministe parl’expérimentateur :
est une distribution de Dirac.
- le c as constant : où S a un élément
unique
s.1 - Détermination des,issues:
On
peut
-- le cas
général
~ - le cas déterministeLes
quatre
directions desimplification P, R, S, I,
conduisent à une classifi- cationdes e périences
en 36classes*,
surlaquelle
existe une structure de treillisinduite par
les quatre
ordrestotaux
surP, R, SI
I.* En fait,
(ss,
g, d,g)
est identique à(ss,
g, c,g)
ce qui entraîne que le nombre de classes dis- tinctes est seulement de 32.On a
représenté
ci-dessous le treillispartiel engendré par P
et R(noter
laterminologie: "Règle
totalementindépendante"
pour la classe(s,
yi)
très utilisée dans lapratique).
Un cas
particulier important
est celui desrègles
déterministe. Le treillisprécédent
devient le suivant:Un autre treillis
partiel
utile est celui du stimulus constant.Ci-dessnus,
letreillis
engendré
par P et R.Un dernier cas
important
est le cassimplement dépendant’
stationnaire(ss).
A
priori
on a: 3 x 2 x 2 = 12classes, qui
se réduisent à 8 car:Ci-dessous,
le treillis du cassimplement dépendant
stationnaire(en
traitsinterrompus ~
le sous-treilliscorrespondant
à l’issuedéterministe).
Dans la