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Réfutation: Les médecins de famille devraient-ils évaluer l’aptitude à conduire?: NON

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e414

Canadian Family PhysicianLe Médecin de famille canadien Vol 56: DECEMBER • DÉCEMBRE 2010

Débats

Exclusivement sur le web

This article is also in English on page e412.

Cette réfutation est la réponse des auteurs des débats dans le numéro de décembre (Can Fam Physician 2010;56:1264-7[ang], 1268-71[fr]). Voir www.cfp.ca.

Réfutation: Les médecins de famille devraient-ils évaluer l’aptitude à conduire?

O

n peut remettre en question et même largement réfuter la conviction de Dre Adams que les MF sont des évaluateurs appropriés de l’aptitude à conduire, de même que ses déclarations d’introduction. Les convic- tions doivent être étayées par des données scientifiques et je ne crois pas qu’elle en ait fournies.

Les médecins ont certainement des connaissances, mais d’ordre médical, qui n’ont rien à voir avec la sécu- rité routière; ils n’ont pas de compétences reliées à l’évaluation de l’aptitude à conduire, et leurs attitudes n’ont pas vraiment de pertinence dans ce cas. La rela- tion médecin-patient à long terme avec les patients et leur famille n’est pas un facteur permettant de prévoir la capacité de conduire et ce n’est pas nécessairement la norme que les médecins de famille connaissent leurs patients depuis longtemps. De nombreux patients vont consulter des « médecins de famille » qu’ils n’ont jamais vus auparavant pour faire remplir leur formulaire médi- cal d’aptitude à conduire.

Faire partie d’une équipe n’est qu’un élément devant servir à inspirer un sentiment positif d’appartenance.

Je ne peux pas comprendre comment on pourrait penser qu’un examen en cabinet médical puisse éval- uer les déficiences relatives à la conduite sécuritaire (p.

ex. les infractions aux codes ou à la vitesse, la confu- sion aux intersections, les erreurs d’interprétation de la signalisation routière).

SIMARD MD compte parmi de nombreux outils de dépistage des déficits cognitifs et le MoCA est reconnu comme étant le plus sensible pour détecter la déficience cognitive légère. Par contre, mis à part le fait que per- sonne avec un résultat de 19 ou moins au mini-exa- men de l’état mental n’ait réussi un test de conduite sur route1, il n’y a pas d’opinion validée ou de consensus sur un résultat minimal qui puisse prédire avec fiabilité le rendement sur route au volant d’un véhicule; même 2 personnes ayant eu de pareils résultats au même test pourraient avoir des habiletés à la conduite différentes.

Beaucoup des arguments de Dre Adams ne concern- ent pas vraiment l’évaluation de l’aptitude à conduire,

mais plutôt les circonstances entourant l’échec d’un test de conduite et ses conséquences. De fait, je pense même qu’elle n’aborde pas du tout les examens de l’aptitude à conduire effectués par des médecins. Il n’est pas nécessaire d’avoir un médecin pour diriger une per- sonne vers des services d’assistance à la conduite, et il n’existe pas de mandat professionnel rendant les méde- cins responsables de la sécurité routière.

La citation choisie dans l’article de Jang et ses collab- orateurs2 concernant la responsabilité des médecins ne touche pas au cœur du débat: signaler les conducteurs non sécuritaires n’est pas la même chose que se faire l’arbitre de la conduite sécuritaire et assumer la respon- sabilité juridique de toutes conséquences indésirables.

Si Dre Adams avait cité d’autres résultats rapportés dans la même étude, elle se situerait du côté du « non » de ce débat; plus précisément, l’article indique que plus de 45 % des médecins ne sont pas à l’aise d’évaluer l’aptitude à conduire et ne se considèrent pas comme les profession- nels les plus qualifiés pour ce faire, et que 75 % croient que le signalement des conducteurs non sécuritaires les place en conflit d’intérêts et nuit aux relations médecin-patient.

Je ne suis pas convaincu par l’opinion de mon adver- saire qui veut se faire le bon pasteur. Si j’amenais les arguments de Dre Adams à une conclusion logique, les MF devraient évaluer les conducteurs adolescents avant qu’on ne leur délivre un permis de conduire parce que leur médecin les connaît depuis leur enfance!

Dr Laycock est omnipraticien à in Mill Bay, en Colombie-Britannique.

Intérêts concurrents Aucun déclaré Correspondance

Dr Keith Laycock, PO Box 190, Mill Bay, BC V0R 2P0; téléphone 250 743-5445;

téléc. 250 743-8381; courriel kmldoc@telus.net Références

1. Shua-Haim JR, Gross JS. A simulated driving evaluation for patients with Alzheimer’s disease. Am J Alzheimers Dis Other Demen 1996;11(3):2-7.

2. Jang RW, Man-Son-Hing M, Molnar FJ, Hogan DB, Marshall SC, Auger J et collab. Family physicians’ attitudes and practices regarding assessments of medical fitness to drive in older persons. J Gen Intern Med 2007;22(4):531-43 .

NON

Keith Martin Laycock

MB ChB Dip Sport Med

Références

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