• Aucun résultat trouvé

Article pp.25-43 du Vol.34 n°180 (2008)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Article pp.25-43 du Vol.34 n°180 (2008)"

Copied!
20
0
0

Texte intégral

(1)

Les actions pédagogiques en faveur de l’entrepreneuriat se développent à un rythme soutenu avec pour principale mission d’insuffler l’esprit d’entreprendre chez les étudiants et de les former à l’action entrepreneuriale. Quel est l’état de la relation actuelle des étudiants à la création d’entreprise ? Pour y répondre, les auteurs font un état des lieux de leurs croyances relatives à la création d’entreprise.

Université Pierre Mendès France, Grenoble BARTHÉLEMY CHOLLET

Université de Savoie, Chambéry SANDRINE EMIN

Université d’Angers

Les croyances des étudiants

envers la création d’entreprise

Un état des lieux

DOI: 10.3166/RFG.180.25-43 © 2008 Lavoisier, Paris

(2)

S

elon Pink (2001), l’économie améri- caine s’appuie aujourd’hui sur les free-lances, les indépendants, les SOHO (Small Office Home Office) et autres home based heroes(héros installés à la mai- son). Hernandez, s’appuyant en partie sur les conclusions de cette étude, affirmait en 2002, en introduction du numéro spécial de la Revue française de gestion consacré à l’entrepreneuriat (2002), que le modèle sala- rial avait atteint sa période de maturité, voire de déclin, alors que le modèle entrepreneu- rial était quant à lui en pleine expansion sur les plans sociétal et organisationnel. Pour que cette évolution du modèle de l’emploi ait lieu dans de bonnes conditions en France, il faut que les mentalités suivent, ce qui explique les discours répétés des poli- tiques en faveur du développement de l’es- prit d’entreprendre. Ces discours ont été relayés par des actions telles que le lance- ment en 2001 de l’Observatoire des pra- tiques pédagogiques en entrepreneuriat (sous l’égide de plusieurs ministères), visant à recenser les actions d’enseignements. De même, dans le cadre du plan Innovation 2002, sont apparues des Maisons de l’entre- preneuriat, qui ont pour mission de formali- ser les différentes démarches pédagogiques dans le domaine (Boissin 2003 et 2006)1. Les formations à l’entrepreneuriat, deve- nues un des vecteurs indispensables de la

diffusion d’un état d’esprit entrepreneurial chez les futurs actifs, se sont développées à un rythme soutenu ces dernières années2. Mais où en est-on aujourd’hui de cette pro- motion de l’esprit d’entreprendre à l’univer- sité ? Quel est l’intérêt des étudiants pour la création d’entreprise ? Comment les étu- diants valorisent-ils la carrière entrepreneu- riale3? Sur quoi repose ce jugement ? Se sentent-ils capables de créer ? Et si non pourquoi ? Qu’est-ce qui dans leur parcours de vie est favorable à la création d’entre- prise ? Quelle différence de vision distingue ceux qui ont suivi une formation à l’entre- preneuriat des autres étudiants ? Autant de questions auxquelles cette recherche s’ef- force de répondre, en interrogeant les croyances relatives à la création d’entreprise des étudiants. Elle vise ainsi à faire un état des lieux de la relation des étudiants à la création d’entreprise en vue d’en tirer autant que possible des indications d’actions péda- gogiques et des propositions de recherche pour améliorer l’efficacité des formations.

Après avoir présenté le cadre théorique, les résultats sont présentés en deux temps.

I. LES MODÈLES D’INTENTION PRINCIPES ET INTÉRÊTS Sur le plan théorique, cette recherche repose sur les modèles psychosociaux d’in-

1. À la rentrée 2004, il existait sept premières Maisons de l’entrepreneuriat en France (Grenoble, Aix-Marseille, Clermont-Ferrand, Lille, Limoges, Nantes, Poitiers).

2. Pour une meilleure connaissance de l’historique des formations à l’entrepreneuriat et des réflexions sur les diverses expériences menées, le lecteur peut notamment se référer aux actes du premier congrès de l’Académie de l’entrepreneuriat (1999 : http://www.entrepreneuriat.com/actes_couv.PDF), au numéro spécial de Gestion 2000 consacré au sujet (mai-juin 2000) et à l’article de Sénicourt et Verstraete (2000).

(3)

tention tels que la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991) en psychologie sociale et le modèle de l’événement entre- preneurial de Shapero (Shapero et Sokol, 1982) en entrepreneuriat4. Les modèles d’intention s’appliquent aux cas pour les- quels les comportements sont planifiés. À la suite d’auteurs tels que Bird (1988), Katz et Gartner (1988) ou encore Krueger (1993 ; Krueger et Brazeal, 1994 ; Krueger et al., 2000), nous pouvons affirmer que, lorsque l’entrepreneuriat est vu comme un processus, l’intentionnalité y est centrale.

L’entrepreneuriat, dans cette perspective, serait donc sans conteste représentatif d’un comportement intentionnel ou planifié. Le modèle du comportement planifié et son prédécesseur, le modèle de l’action raison- née, ont été appliqués, en psychologie sociale, à la prédiction de nombreux com- portements tels que la perte de poids, l’ar- rêt de la cigarette, les choix électoraux, de loisir, etc., mais aussi les choix de carrière (intentions des femmes de poursuivre une carrière versusdevenir femme au foyer). Ils ont, par ailleurs, été utilisés dans d’autres disciplines et notamment en gestion (par exemple, dans les cas d’adoption de nou- velles technologies, du comportement du consommateur et de la création d’entre- prise). Les résultats de ces études mettent en évidence que ces théories sont utiles pour expliquer la plupart des comporte- ments sociaux et qu’elles s’appliquent avec

succès à la plupart des individus (Ajzen et Fishbein, 1980 ; Sheppard et al., 1988).

Plus spécifiquement, les différentes recherches menées en entrepreneuriat, dont certaines concernent spécifiquement une population étudiante, valident ces modèles pour l’acte de création d’entreprise (Krue- ger et Carsrud, 1993 ; Davidsson, 1995, Reitan ; 1996, Kolvereid, 1996 ; Autio et al., 1997 ; Begley et al., 1997 ; Tkachev et Kolvereid, 1999 ; Krueger et al., 2000 ; Emin, 2003 ; Kennedy et al., 2003 ; Tounés, 2003 ; Audet, 2004). Cependant, ces modèles sont mieux adaptés aux comporte- ments contrôlés par l’individu et à ceux pour lesquels sa perception de contrôle reflète correctement son contrôle effectif5, ainsi qu’aux actions pour lesquelles il existe un court décalage temporel entre l’intention et le passage à l’acte. Force est de constater que la création d’entreprise entre difficilement dans ces catégories.

L’utilisation de ces modèles reste néan- moins utile pour sonder l’état d’esprit des étudiants en vue d’identifier à quels niveaux peuvent se situer d’éventuels blo- cages à l’esprit entrepreneurial.

Une représentation du fonctionnement des modèles d’intention appliqués à la création d’entreprise est proposée dans la figure 1.

Selon ces modèles, tout comportement intentionnel peut être prédit par l’intention d’avoir un comportement donné. L’inten- tion de créer une entreprise est, quant à elle,

4. Ce modèle, tel qu’il est présenté par Krueger (1993), peut être considéré comme un modèle d’intention appliqué au contexte entrepreneurial.

5. Même si la théorie du comportement planifié est une extension du modèle de l’action raisonnée (Fishbein et Ajzen, 1980) aux comportements partiellement contrôlés par les individus.

(4)

d’autant plus forte que la création d’entre- prise est perçue comme une action dési- rable et faisable. La désirabilité, selon la terminologie de Shapero, représente le degré d’attrait qu’un individu ressent envers la création d’une entreprise. Ajzen distingue, à ce niveau, un sentiment de désir issu de l’attitude plus ou moins favo- rable qu’a une personne envers ce choix et un sentiment de désir lié à son environne- ment social. Ce dernier sentiment, nommé

« normes sociales », caractérise le degré d’incitation à entreprendre qu’un individu perçoit en provenance des groupes qu’il juge importants pour lui (famille, amis, etc.). La faisabilité entrepreneuriale fait référence au degré avec lequel il pense pouvoir mener à bien la création d’une entreprise6. Désirabilité et faisabilité s’ex-

pliquent toutes deux par les croyances que la personne a sur le monde qui l’entoure. Si l’on applique au domaine entrepreneurial les propos d’Ajzen (1991), l’attitude envers la création d’une entreprise d’un étudiant reposerait sur ses valeurs profes- sionnelles (i.e. les caractéristiques profes- sionnelles qu’il valorise) et sa vision de l’entrepreneuriat (i.e.les besoins qu’il juge satisfaits par l’acte entrepreneurial). Les normes sociales s’expliqueraient, quant à elles, par le degré d’approbation ou de désapprobation qu’il perçoit de son entou- rage et l’importance qu’il accorde à l’opi- nion de ce dernier. Quant à la faisabilité, elle dépendrait de la confiance de l’étu- diant en sa capacité à mener à bien les tâches jugées critiques pour la réussite d’un processus entrepreneurial.

Figure 1 –Une représentation des modèles d’intention

Source : adapté de Ajzen (1991).

(5)

Ainsi selon les modèles d’intention, étudier les croyances des étudiants permettrait de mettre à jour ce qui fonde leur désir de créer une entreprise et leur faisabilité entrepre- neuriale perçue, et par la même leur inten- tion de créer une entreprise.

Dans le modèle d’Ajzen (1991), les traits de la personnalité ou les éléments démogra- phiques (sexe, âge, etc.) sont supposés influencer les intentions dans la mesure où ils affectent les croyances. Il est alors inté- ressant d’essayer de voir dans quelle mesure des différences dans les caractéris- tiques démographiques et le parcours des étudiants influencent leur inclination entre- preneuriale. Entre autres éléments, il est

particulièrement utile d’identifier si le fait d’avoir suivi une formation à l’entrepreneu- riat est susceptible d’avoir un effet.

Sur cette base, les résultats sont présentés en deux temps. Tout d’abord, les percep- tions de désirabilité des étudiants et de fai- sabilité sont analysées et commentées. Puis, les liens entre les caractéristiques person- nelles des répondants et leur degré d’inten- tionnalité, d’attrait pour la création d’entre- prise et de faisabilité perçue de l’acte de création sont étudiés. Cette partie est l’oc- casion de comparer les croyances des étu- diants sensibilisés et non sensibilisés à l’en- trepreneuriat.

MÉTHODOLOGIE

L’analyse des croyances repose sur des tris croisés et des analyses comparatives (ANOVA) réalisés sur les données d’un questionnaire administré auprès de 809 étudiants français appartenant aux quatre établissements universitaires du bassin grenoblois. La diversité de l’échantillon est à souligner en termes d’établissement fréquenté, de niveau d’étude et de dis- cipline d’enseignement.

Les questionnaires, auto-administrés, furent distribués en début de cours (le choix du cours a été réalisé au gré des opportunités et en fonction de contacts personnels). La collecte, réa- lisée en fin d’année universitaire, ne nous a pas permis de constituer un échantillon totale- ment représentatif de l’ensemble des étudiants du bassin grenoblois.

II. L’ÉTUDE DES PERCEPTIONS DE DÉSIRABILITÉ ET DE FAISABILITÉ ENTREPRENEURIALES

DES ÉTUDIANTS

Dans cette partie sont successivement étu- diées les croyances des étudiants qui fon- dent leurs désirabilité et faisabilité entre- preneuriales.

1. Les perceptions de désirabilité

Les perceptions de désirabilité sont fonc- tion des attitudes envers l’entrepreneu- riat et des normes sociales. Nous expo- sons dans cette section les croyances des étudiants sous-jacentes à ces deux concepts.

(6)

Les croyances professionnelles

Concernant la formation d’une attitude favorable ou défavorable envers l’acte de création d’une entreprise, on constate, en moyenne, des tensions entre les attentes

professionnelles des étudiants et leurs représentations de la création d’entreprise (cf. figure 1). Il semble intéressant de les mettre en exergue dans le but d’identifier où se situent les freins.

Selon les étudiants, la création d’une entreprise leur permettrait de réaliser leurs rêves, de relever des défis et de mettre en œuvre leur créativité tout en ayant un travail intéressant. Cependant, ils estiment que la création d’une entreprise ne pourra pas leur apporter la sécurité de l’emploi, un revenu fixe, un travail non stressant et du temps libre. Or ce sont pré- cisément des éléments qu’ils jugent importants pour la qualité de leur vie pro- fessionnelle. Ils associent également la création d’entreprise à la prise de risques et l’acquisition de pouvoir, mais ne pla- cent pas ces éléments comme des critères importants de la qualité de vie profession- nelle. En résumé, les « blocages » vis-à- vis de l’entrepreneuriat peuvent corres- pondre à deux situations (soulignées sur la figure 1) :

a) le statut d’entrepreneur n’est pas associé à certaines caractéristiques professionnelles jugées majeures ;

b) il est associé à des caractéristiques qui ne sont pas considérées comme importantes par les étudiants.

Insuffler l’esprit entrepreneurial nécessite- rait alors de s’attaquer à ces croyances. Pour cela, il serait intéressant en particulier de savoir quelles croyances correspondent à des visions a priori, voire des « clichés » de la création d’entreprise.

Les croyances sociales

Un autre facteur pouvant expliquer la dési- rabilité envers la création est le degré d’in- citation à entreprendre que l’étudiant per- çoit en provenance de son environnement social.

L’OPÉRATIONNALISATION DES VARIABLES

Pour la mesure des croyances professionnelles, 23 items décrivant les diverses caractéris- tiques de la vie professionnelle, adaptés de Kolvereid (1996), ont été sélectionnés. Confor- mément aux préconisations d’Ajzen, pour chaque type d’attente professionnelle, il a été demandé aux répondants : d’une part, si elle leur paraissait être un élément important pour la qualité de leur vie professionnelle future ; et d’autre part, s’ils pensaient que cette attente serait satisfaite par une carrière d’entrepreneur.

(7)

Figure 2 –Qualité de vie professionnelle et création d’entreprise

L’OPÉRATIONNALISATION DES VARIABLES

Conformément aux propositions d’Ajzen (1991), pour la mesure des croyances sociales, les étudiants devaient préciser, pour quatre groupes d’individus appartenant à leur environne- ment social (famille, amis, professeurs, autres gens importants pour eux) :

– l’opinion que ce groupe aurait, selon eux, s’ils s’engageaient dans une création d’entre- prise,

– l’importance qu’aurait l’avis de ces personnes dans leur prise de décision.

(8)

Dans notre étude, la plupart des étudiants pense que leur entourage les encouragerait s’ils se lançaient dans une création d’entre- prise. Il apparaît cependant que leurs amis seraient davantage favorables à la création que leurs familles et surtout que leurs pro- fesseurs. Néanmoins, il ne suffit pas que leur entourage soit favorable pour inciter les étudiants à créer, encore faut-il que ces der- niers souhaitent suivre l’opinion de leurs familles, de leurs professeurs et de leurs amis. Or, les étudiants attachent plus d’im- portance à l’opinion de leurs familles qu’à celle de leurs amis et qu’à celle de leurs professeurs. Ainsi, la moins forte approba- tion perçue par les étudiants en provenance de leurs professeurs est-elle en partie

contrebalancée par un poids moins impor- tant de l’opinion de ces derniers dans les choix de carrière des étudiants. Néanmoins, ce résultat conforte l’idée selon laquelle l’enseignement semble promouvoir davan- tage un modèle professionnel fondé sur le salariat plutôt que sur l’auto-emploi. Pour fonctionner, les formations à l’entrepreneu- riat ne doivent pas se réaliser dans un envi- ronnement qui, par ailleurs, ne semble pas valoriser la carrière d’entrepreneur. Ainsi, au-delà des formations à l’entrepreneuriat, c’est tout le système universitaire qui doit sensibiliser à l’existence d’une alternative professionnelle salariat/auto-emploi. La figure 3 permet de visualiser les différences d’incitation de l’entourage des étudiants.

Figure 3 –Environnement social et création d’entreprise

(9)

2. Les perceptions de faisabilité entrepreneuriale des étudiants

Les résultats concernant les croyances de faisabilité, mis en lumière dans la figure 4, montrent une relative confiance des étu- diants en leur capacité à innover, à se consa- crer pleinement à leur projet et à trouver les personnes compétentes pour les aider tout au long du processus de création d’entre- prise. En revanche, les étudiants se sentent plus démunis quand il s’agit de gérer la recherche de financements nécessaires à la création d’entreprise.

En conséquence, au niveau des formations en entrepreneuriat, il s’agit bien sûr d’in- sister sur le développement de ces capaci- tés (ce qui est déjà l’objectif de la plupart des formations existantes). Par exemple, pour la croyance « effectuer les formalités administratives relatives à la création de votre entreprise », il s’agirait de prévoir dans les enseignements des précisions sur la manière de choisir le statut juridique de l’entreprise, d’effectuer les démarches administratives, etc. Naturellement c’est

un élément indiscutablement important de l’enseignement. Mais il faut, en parallèle, garder en tête que nous travaillons sur la perception des étudiants. Ainsi, les spécia- listes de l’enseignement peuvent aussi chercher, au travers des formations, à aller à l’encontre des préjugés éventuels qui conduiraient à surestimer l’importance ou la difficulté de certaines tâches critiques du fait d’une mauvaise perception de la réalité. Pour reprendre l’exemple de la variable « effectuer les formalités adminis- tratives relatives à la création de votre entreprise », toute personne non avertie a facilement en France l’image de fortes barrières administratives à la création d’entreprise, image qui n’est sans doute pas tout à fait en accord avec la réalité.

D’une manière générale, des recherches futures pourraient chercher, dans l’en- semble des croyances étudiées dans ce papier, à faire la part entre, d’un côté, ce qui relève de biais de perception et de préjugés et, de l’autre, ce qui relève de la réalité.

L’OPÉRATIONNALISATION DES VARIABLES

Pour l’opérationnalisation de la mesure des croyances sous-jacentes à la notion d’efficacité personnelle, 14 items décrivant les tâches critiques de la création d’une entreprise ont été développés. Pour chaque tâche sélectionnée, le répondant devait se positionner sur une échelle allant de « pas du tout capable » à « tout à fait capable ».

(10)

Figure 4 –Capacité à réaliser différentes tâches nécessaires à la création d’entreprise

(11)

III. L’ÉTUDE DES CARACTÉRISTIQUES PERSONNELLES DES ÉTUDIANTS De façon générale, l’étude montre un inté- rêt plutôt faible des étudiants pour la créa- tion d’entreprise. En effet, seulement 18 % des étudiants interrogés jugent probable qu’à l’issue de leurs études ils créent leur entreprise. 61 % trouvent l’idée de créer leur entreprise attractive et 46 % s’estiment capables de créer leur entreprise Si ces résultats peuvent sembler a priorisatisfai- sant, ils montrent leurs limites une fois rap- prochés de ceux obtenus dans d’autres pays.

Dans l’étude de Audet (2004), les 107 étu- diants québécois en gestion interrogés esti-

ment à 25 % leur probabilité de créer leur entreprise dans les trois ans suivant leur for- mation et ce chiffre atteint 61 % pour le long terme. Ces résultats, en adéquation avec ceux obtenus en Norvège (Kolvereid, 1996) et en Russie (Tkachev et Kolvereid, 1999), soulignent le faible engouement entrepreneurial des étudiants français. En effet, sur les 128 étudiants d’une école de commerce norvégienne étudiés par Kolvereid (1996) et les 552 étudiants russes de l’étude de Kolvereid et Tkatchev (1999), respectivement 43 % et 37,5 % préfére- raient l’auto-emploi au salariat et 59 % et 49,5 % ont estimé leur probabilité d’entre- prendre un jour à 50 % et plus.

L’OPÉRATIONNALISATION DES VARIABLES

L’intention a été mesurée, conformément à la mesure proposée par Kolvereid (1996), en uti- lisant 3 items distincts soulignant l’alternative professionnelle : salariat / entrepreneuriat. Un index a été créé en faisant la moyenne des scores obtenus pour les trois items (alpha de Chronbach = 0,685).

La désirabilité a été mesurée à l’aide d’un seul item : « L’idée de créer votre entreprise vous semble… », sur une échelle allant de « pas du tout attractive » à « tout à fait attractive » (voir Krueger et al., 2000).

La faisabilité perçue a été mesurée à l’aide d’un item unique : « si vous le deviez, pensez vous être capable de créer votre entreprise ? » sur une échelle allant de « pas du tout capable » à « tout à fait capable ».

Dans le cadre d’une exploitation descriptive de ces données, ces échelles ont pu aussi être ramenées à trois dimensions (par exemple, probable, ni probable ni improbable, improbable).

Selon la littérature entrepreneuriale, l’inté- rêt pour l’entrepreneuriat est lié aux carac- téristiques personnelles de l’individu (sexe, expériences de gestion, origine, âge, forma- tion) et à des éléments relationnels (entou- rage). On retrouve la plupart d’entre eux chez les étudiants.

1. Les variables personnelles

Le sexea un effet sur l’intention entrepre- neuriale des étudiants, leur attirance envers la création d’une entreprise et leur percep- tion de la capacité à mener à bien un pro- cessus de création. Ainsi, l’inclination entrepreneuriale est plus forte chez les étu-

(12)

diants de sexe masculin (22 % d’entre eux ont l’intention de créer une entreprise) que chez les femmes (13 %). Les étudiants hommes sont aussi plus attirés par la créa- tion que les femmes puisque 67 % d’entre eux trouvent l’idée attractive contre 55 % des femmes. Et ils se sentent davantage capables de créer une activité que les femmes (53 % contre 39 %).

Selon la littérature, l’activité entrepreneu- riale d’un individu est aussi fonction de l’ex- périence professionnelle. Dans notre échan- tillon, si les expériences professionnelles et associatives influencent l’attrait et la capacité perçue, elles ne jouent pas sur l’intention.

Ainsi, un étudiant ayant déjà travaillé en entreprise semble plus attiré par la création qu’un autre (63 % contre 47 %). Nous obser- vons également que les étudiants ayant des responsabilités au sein d’une association ont une plus forte attirance que les étudiants étant simples membres (70 % contre 56 %).

Les étudiants ayant déjà travaillé en entre- prise se sentent aussi plus capables de créer que les autres (49 % contre 29 %). Les étu- diants responsables d’associations réagissent de la même manière. Ils se sentent capables à 56 % contre 43 % pour les simples membres d’associations. En revanche, aucun lien n’a été décelé entre le fait que l’étudiant ait déjà travaillé en entreprise ou qu’il soit membre ou pas d’une association et son intention de créer une entreprise.

Ensuite, il apparaît que l’origine rurale ou urbainede l’étudiant n’a pas de lien signifi- catif avec l’attrait pour la création d’entre- prise, avec son sentiment de capacité à créer

une entreprise ni avec son intention entre- preneuriale.

Le niveau d’étudesemble, quant à lui, avoir une importance pour expliquer le niveau d’intention. Les résultats montrent encore que l’intention entrepreneuriale a tendance à augmenter au fur et à mesure que l’étu- diant avance dans son cursus universitaire.

14 % des étudiants de première année esti- ment qu’il est probable qu’ils créent leur entreprise. Ils sont 17 % en deuxième année et enfin 21 % en troisième, qua- trième et cinquième année. Ainsi, au fur et à mesure que les étudiants réfléchissent à leur avenir, la création d’entreprise appa- raît comme une perspective de carrière de plus en plus probable.

Des différences existent également entre les étudiants suivant qu’ils ont été sensibi- lisés ou non à la création, par le biais d’enseignements spécifiques. Ainsi, 23 % des étudiants qui ont suivi une formation à la création d’entreprise ont l’intention de se lancer dans une démarche de création contre 14i% pour les non-sensibilisés. Et 70 % des étudiants sensibilisés à la créa- tion d’entreprise se sentent attirés par l’idée de créer une entreprise contre 56 % pour les non-sensibilisés. Ils sont aussi plus nombreux à se sentir capables lors- qu’ils ont été sensibilisés (60 % contre 38 % pour les non-sensibilisés). Ces résul- tats sont conformes aux premières études faites sur le sujet à travers le monde qui montrent l’importance de la formation à l’entrepreneuriat pour le développement d’une conscience entrepreneuriale7.

(13)

L’étude des croyances des étudiants sensibi- lisés et non sensibilisés à l’entrepreneuriat relatives à la désirabilité et à la faisabilité nous permet d’identifier les effets potentiels de la formation reçue sur ces croyances (cf.

figures 5 et 6).

Concernant le sentiment de capacité à créer une entreprise, les étudiants sensibi- lisés se sentent, de façon significative, plus capables de réaliser l’ensemble des tâches jugées critiques pour mener à bien

un processus entrepreneurial (sauf trouver des personnes compétentes pour travailler avec eux, former une équipe). Ce point est encourageant pour les pédagogues de l’entrepreneuriat, même s’il traduit sans doute une forme de naïveté sur les enjeux de la création. En tout état de cause, ce résultat reflète la nécessité de développer à l’université des enseignements sensibili- sant les étudiants à la création d’entre- prise.

Figure 5 –Comparaison des valeurs professionnelles

Note : seuls les items pour lesquels la différence de moyenne entre les deux groupes est significative sont reportés dans le tableau.

(14)

Il est intéressant de noter que les étudiants formés à l’entrepreneuriat valorisent plus que les étudiants non formés tous les élé- ments « caractéristiques » de la création d’une entreprise. Dans le même sens, ils dévalorisent moins et accordent une

moins grande importance aux éléments qui pourraient être perçus comme « moins positifs » de la création d’entreprise tels que le stress, la faible sécurité de l’emploi et le moindre temps libre (cf.

figure 5).

Figure 6 –Comparaison de la vision de l’entrepreneuriat

Note : seuls les items pour lesquels la différence de moyenne entre les deux groupes est significative sont reportés dans le tableau.

(15)

Il semble aussi que les formations à l’en- trepreneuriat renforcent les croyances pro- fessionnelles des étudiants dans un sens favorable à la création d’entreprise (cf.

figure 5). Ainsi, la participation à un pro- jet global, la créativité, la réalisation de soi, le pouvoir, les responsabilités, l’auto- nomie, l’intérêt au travail, le défi sont bien perçus comme des conséquences plus pro- bables de la création d’une entreprise par les étudiants ayant reçu une formation à l’entrepreneuriat quelle qu’elle soit. De plus, les étudiants formés associent moins que les non-sensibilisés la perspective de carrière (qui dans l’étude de Kolvereid est une caractéristique du salariat, 1996) et le gain financier conséquent comme la suite logique d’un acte de création. Sur ce der- nier point, une interprétation est possible.

La formation à l’entrepreneuriat semble- rait contribuer à corriger certains clichés véhiculés par les médias. Ceux-ci consis- tent à présenter le plus souvent la création d’entreprise comme un moyen de réaliser des gros gains financiers, oubliant au pas- sage les situations de faible rentabilité (cli- ché sans doute favorisé par la visibilité médiatique des start-up à forte crois- sance).

Par ailleurs, la formation renforce aussi les croyances des étudiants quant à la difficulté de la création. Les étudiants formés pen- sent, plus que les non-sensibilisés, subir, en créant leur entreprise, une charge de travail importante, un stress et un certain risque professionnel (revenus plus variables, échec possible de l’entreprise fondée et ainsi moindre sécurité de l’emploi).

Il reste à s’assurer que les perceptions pro- mulguées par les formations sont bien celles que l’on souhaite faire passer, c’est-

à-dire celles qui correspondent à la réalité des créateurs.

Les résultats précédents doivent être lus avec précaution. En effet, ils mettent en évi- dence une comparaison, à un instant t, entre des étudiants sensibilisés et non sensibilisés à l’entrepreneuriat. Ils ne permettent pas d’être certain que les différences observées sont consécutives à la formation. Peut-être étaient-elles antérieures voire, expliquent- elles le choix d’une formation à l’entrepre- neuriat pour certains d’entre eux. Afin de valider complètement l’hypothèse d’un effet positif de la formation, un prolonge- ment évident de cette recherche est de com- parer, sur un même échantillon d’étudiants, les différences entre les croyances et le niveau d’intention avant et après les modules de sensibilisation. Ce prolonge- ment est en cours.

2. L’environnement familial

La famille est le premier milieu dans lequel les valeurs de l’entrepreneur éventuel sont transmises. De nombreuses études démon- trent la sur représentation des entrepreneurs qui ont un parent, tant le père que la mère, eux-mêmes entrepreneurs, comparative- ment à la population générale. Nous trou- vons également, conformément à la littéra- ture, des différences entre les étudiants qui ont un parent ou un proche ayant créé une entreprise et les autres. En effet, 31 % des étudiants ayant au moins un parent créateur d’entreprise ont l’intention de créer plus tard leur entreprise (13 % pour les autres).

De même, 23 % des étudiants ayant des proches créateurs ont l’intention de créer une entreprise (12 % sinon).

Des différences importantes sont aussi observées en ce qui concerne l’entourage

(16)

des étudiants et leur degré d’attirance entre- preneuriale. 72 % des étudiants ayant un de leurs parents créateur d’entreprise sont atti- rés par la création d’activité contre 58 % pour les autres. De même que 69 % des étu- diants ayant un proche créateur sont attirés par la création contre 53 % pour les autres.

Le fait que les étudiants aient un parent ou un proche créateur d’entreprise semble bien aussi modifier le niveau de confiance qu’ils portent sur leur capacité à gérer un proces- sus entrepreneurial. Nous observons que 63 % des étudiants ayant un parent créateur d’entreprise se sentent capables de créer une entreprise (40 % sinon) et 54 % des étu- diants ayant un proche créateur se sentent capables (38 % sinon).

Enfin, les étudiants estimant que les créa- tions de leurs parents ou de leurs proches sont plutôt des réussites sont plus nom- breux à vouloir se lancer dans un processus de création que ceux qui estiment que ce sont plutôt des échecs (25 % contre 8 %).

Et, ils sont 70 % à être attirés par la création contre 54 % pour ceux estimant que ce sont plutôt des échecs. Ceci peut s’expliquer par le fait que le modèle crédible n’est pas nécessairement consciencieusement suivi.

En effet, il est possible que la connaissance d’individus ayant agi d’une certaine façon et ayant vécu une mauvaise expérience n’incite pas à la réalisation de telles pra- tiques. Shapero et Sokol (1982) relatent une telle situation. Aussi, un des déterminants de la décision serait l’attitude des modèles crédibles quant au comportement de créa- tion (favorable ou défavorable) que l’on peut en partie inférer du caractère positif ou non de leur expérience.

CONCLUSION ET DISCUSSION L’intention de créer une entreprise après les études diffère suivant la formation à l’entre- preneuriat, le sexe, le niveau d’étude et l’entourage de l’étudiant. L’analyse descrip- tive de l’attrait des étudiants pour la créa- tion d’entreprise et de leur confiance en leur capacité à mener à bien un processus de création d’activité montre aussi clairement que la sensibilisation à l’entrepreneuriat modifie leur attirance et leur confiance en leur capacité. Cet élément peut s’expliquer par des perceptions différentes en termes de vie professionnelle (i.e. de caractéristiques attendues du travail, de vision de l’entrepre- neuriat et de confiance en la capacité à réa- liser les tâches critiques d’un processus de création d’entreprise). Nous avons de plus, conformément à la littérature sur le sujet, remarqué des différences entre les hommes et les femmes ainsi qu’entre les étudiants possédant des parents et des proches créa- teurs d’entreprise et les autres.

Il serait utile d’aller plus avant dans l’ana- lyse des croyances. Il serait intéressant en particulier de savoir quelles croyances cor- respondent à des visions a prioride la créa- tion d’entreprise. On peut par exemple ima- giner des recherches qui confronteraient nos résultats, obtenus sur un échantillon d’étudiants, à la façon dont la réalité sous- jacente est perçue par un échantillon de per- sonnes ayant récemment créé leur entre- prise. Ces entrepreneurs seraient donc interrogés sur les conséquences réelles au niveau professionnel de leur création d’en- treprise.

Sur le plan des croyances des étudiants

(17)

cité à créer une entreprise, il pourrait, là encore, être utile de confronter les percep- tions des étudiants à la réalité perçue par les entrepreneurs. Cela permettrait de distin- guer, d’une part, les croyances « fondées », auxquelles il faut répondre par la délivrance de compétences adaptées et, d’autre part, les croyances auxquelles il faut répondre par des « mises au point » tentant de casser les préjugés ressentis par les étudiants.

D’une manière générale, l’étude a montré que les étudiants sensibilisés et non sensibi- lisés ne réagissent pas de la même manière face à la création d’une entreprise. Les pre- miers sont plus enclins à créer, se sentent plus attirés et plus capables de créer que les seconds. Ceci reflète la nécessité qu’il y a à développer à l’université des enseigne- ments sensibilisant les étudiants à la créa- tion d’entreprise. On peut noter, à ce sujet, que les étudiants de l’échantillon ressentent

le besoin de suivre des formations en entre- preneuriat. 79 % d’entre eux trouvent que la formation à la création d’entreprise est nécessaire dans leur cursus universitaire.

Cependant, 76 % des étudiants jugeant la formation nécessaire estiment qu’elle ne doit pas être obligatoire. Ce décalage entre les deux réponses est à méditer et pourrait traduire une réponse de complaisance à la première question. Par ailleurs il pose une question : si les cours sont optionnels ne se bornera-t-on pas à sensibiliser des étudiants déjà enclins à l’entrepreneuriat ? Concer- nant la forme de la formation qu’ils souhai- teraient avoir, il s’avère que toutes les pro- positions faites dans notre questionnaire leur apporteraient satisfaction. Ils préfèrent cependant la réalisation d’un projet fictif de création d’entreprise et des témoignages de créateurs à des cours proprement dit (cf.

tableau 1).

Des limites sont aussi à souligner dans cette recherche

Même si le début du questionnaire explicite l’analogie faite entre entrepreneuriat et créa- tion d’entreprise, son contenu focalise large- ment l’action d’entreprendre sur cette seule dernière dimension. Bien que convaincus de

cette option réductionniste, voire réductrice, liée à une enquête quantitative, les auteurs n’ont pu éviter ce raccourci face à la mécon- naissance du concept plus large d’entrepre- neuriat par les étudiants.

Le modèle retenu, reposant sur l’hypothèse centrale d’un comportement planifié de Tableau 1 –Les souhaits des étudiants en termes de formation

Formation proposée OUI NON NSPP*

Témoignages de créateurs d’entreprise 84 % 12 % 4 %

Réalisation d’un projet fictif 87 % 10 % 3 %

Cours sur la création d’entreprise 77 % 20 % 3 %

* NSPP : ne se prononce pas.

(18)

l’individu, reste marqué par un certain déterminisme. Sans reprendre les vingt der- nières années de la littérature en manage- ment stratégique, tout n’est pas délibéré et l’émergent intervient dans l’action. L’action peut même dépasser et intervenir avant l’in- tention (voir la présentation des travaux de Giddens par Rojot, 2003).

Enfin, les résultats des analyses compara- tives mettent en évidence une comparaison, à un instant t, entre des étudiants sensibili- sés et non sensibilisés à l’entrepreneuriat.

Cette méthode ne permet pas d’affirmer que les différences observées sont bien consécutives à la formation et ne sont pas antérieures à celle-ci. Pour y remédier un prolongement est en cours visant à étudier l’évolution des croyances des étudiants et de leurs intentions de carrière suite à une formation à l’entrepreneuriat. Nous espé- rons qu’il permettra d’approfondir notre connaissance de l’impact de la formation sur le développement d’une conscience entrepreneuriale.

BIBLIOGRAPHIE

Ajzen I., “The theory of planned behavior”, Organizational Behavior and Human Decision Processes, vol. 50, 1991, p. 179-211.

Ajzen I., Fishbein M., Understanding attitudes and predicting social behavior, Englewood Cliffs NJ, Prentice Hall, 1980.

Audet J., “A longitudinal study of the entrepreneurial intentions of university students”, Aca- demy of Entrepreneurship Journal, vol. 10, n° 1-2, 2004, p. 3-16.

Autio E., Keely R.H., Klofsten M., “Entrepreneurial intent among students: testing an intent model in Asia, Scandinavia and USA”, Frontiers of Entrepreneurship Resarch, Babson College, 1997, p. 133-147.

Begley T. M., Wee-Liang T., Larasati A. B., Rab A., Zamora E., Nanayakkara G., “The rela- tionship between socio-cultural dimensions and interest in starting a business: a multi- country study”, Frontiers of Entrepreneurship Resarch, Babson College, 1997.

Bird B. J., “Implementing entrepreneurial ideas: The case for intention”, Academy of Mana- gement Review, vol. 13, n° 3, p. 442-453.

Boissin J-P., Le concept de « Maison de l’Entrepreneuriat ». Un outil d’action pour l’ini- tiative économique sur les campus, étude dirigée par J.-P. Boissin pour la direction de la technologie du ministère français de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche, 2003, http://www.grenoble-universite-recherche.org/mde

Boissin J-P., Du concept à la mise en œuvre des « Maison de l’Entrepreneuriat ». Bilan des sept premières structures et ouverture des doctorants à l’entrepreneuriat, étude dirigée par Jean-Pierre Boissin pour la direction de la technologie du ministère français de la Jeu- nesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche, 2006, http://www.grenoble-universite- recherche.org/mde

Davidsson P., « Determinants of entrepreneurial intentions », RENT IX Workshop, Piacenza,

(19)

France de Grenoble, novembre 2003, http://asso.nordnet.fr/adreg/these_version_

finale_p.pdf

Fayolle, Évaluation de l’impact des programmes d’enseignement en entrepreneuriat : vers de nouvelles approches, 7eCongrès international francophone en entrepreneuriat et PME, 27- 29 octobre 2004, Montpellier, http: //www.airepme.org

Hernandez E.-M., « De l’entrepreneuriat au modèle entrepreneurial », Revue française de Gestion, vol. 28, n° 138, avril-juin 2002, p. 99-107.

Katz J., Gartner W. B., “Properties of emerging organizations”, Academy of Management Review, vol. 13, n° 3, 1988, p. 429-441.

Kennedy J., Dr Drennan J., Dr Renfrow P., Dr Watson B., “Situational factors and entrepre- neurial intentions”, 16thAnnual Conference of Small Enterprise Association of Austrian and New Zealand, vol. 28, September-October 2003.

Kolvereid L., “Prediction of employment status choice intentions”, Entrepreneurship Theory

& Practice, fall 1996.

Krueger N. F., “The impact of prior entrepreneurial exposure on perceptions of new venture feasability and desirability”, Entrepreneurship Theory & Practice, Fall 1993, p. 5-20.

Kruege N. F., Brazeal D.V., “Entrepreneurial potential and potential entrepreneurs”, Entre- preneurship Theory & Practice, Spring 1994, p. 91-102.

Krueger N. F., Carsrud A. I., “Entrepreneurial intention: applying the theory of planed beha- vior”, Entrepreneurship & Regional Development, vol. 5, n° 4, 1993, p. 15-30.

Krueger N. F., Reilly M. D., Carsrud A.I., “Competing models of entrepreneurial intentions”, Journal of business venturing, vol. 15, n° 5-6, 2000, p. 411-432.

Pink D., « Le phénomène “free agents”, un nouveau modèle économique », L’Expansion Management Review, n° 101, juin 2001, p. 130.

Reitan B., “Entrepreneurial intentions: A combined models approach”, 9th Nordic Small Business Research Conference, Lillehammer, Norway, 1996.

Rojot J., Théorie des organisations, Eska, Paris, 2003.

Senicourt P., Verstraete T., « Apprendre à entreprendre. Typologie à quatre niveaux pour la diffusion d’une culture entrepreneuriale au sein du système éducatif », Reflets et Perspec- tives, XXXIX, vol. 4, 2000, p. 1-10.

Shapero et Sokol L., “The social dimension of entrepreneurship”, Kent C.A., Sexton D.L. &

Vesper K.H. (Eds.), The Encyclopedia of entrepreneurship, Englewood Cliffs NJ, Prentice Hall, 1982, p. 72-90.

Sheppard B. H., Hartwick J., Warshaw P. R., “The theory of reasoned action: A meta-analy- sis of past research with recommendations for modifications and future research”, Journal of Consumer Research, vol. 15, December 1988, p. 325-43.

Tkachev A., Kolvereid L., “Self-employment intentions among Russian students”, Entrepre- neurship & Regional Development, vol. 11, 1999, p. 269-280.

Tounés A., L’intention entrepreneuriale. Une étude comparative entre des étudiants d’écoles de management et gestion suivant des programmes ou des formations en entrepreneuriat et des étudiants en DESS CAAE, Thèse pour l’obtention du doctorat en sciences et ges- tion, université de Rouen, 2003.

(20)

Références

Documents relatifs

La qualité et la densité des échanges qui s’ins- taurent entre le constructeur automobile et ses fournisseurs de proximité dépassent le cadre classique des échanges d’informa-

Dans tout système social, la réalité sociale des règles est une réalité vivante : « a réa- lité sociale que nous constatons, ce n’est pas la présence de règles,

Cette interpréta- tion expliquerait l’évolution de la respon- sable qualité du service technique viti-vinicole lors de la mise en place de la norme ISO 9000 vers un équilibre dans

Il a présidé l’Association internationale de manage- ment stratégique (AIMS). Il a publié de nombreux ouvrages dans les domaines de la stratégie et de l’épistémologie des

Pierre Tabatoni (1923-2006) fait indiscuta- blement partie de ces acteurs et à ce titre, a toute sa place dans la série « Les construc- teurs du management », initiée par la

Niveau 1 de l’autonomie dans le travail = poser de « bonnes » questions Pour rester dans le registre subjectif mais en montant dans le niveau 1, des individus peuvent poser beaucoup

En consé- quence, à opposition d’intérêts correspond opposition d’une possible multiplicité de prises de position éthiques sur un même sujet, ce qui crée des heurts,

De telles conventions établissent le niveau « d’effort communément admis comme normal » (Gomez, 1994, p. 182) puisqu’elles émet- tent des règles établissant l’implication