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Projet PARAFE : Evolution de la demande en emplois types et compétences prioritaires du secteur privé forestier d'Afrique Centrale

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Revue Scientifique et Technique Forêt et Environnement du Bassin du Congo Volume 6. P. 70-75, Avril (2016)

Projet PARAFE : Evolution de la demande en emplois types et compétences prioritaires du secteur privé forestier d’Afrique Centrale

Ngueregaye R.1, Kachaka Sudi K. C.2

(1) Réseau des Institutions de Formation Forestière et Environnementale d’Afrique Centrale, Chargé de Projet PARAFE e-mail : ngueregaye@yahoo.fr

(2) Réseau des Institutions de Formation Forestière et Environnementale d’Afrique Centrale, Coordonnateur Régional.

Le Projet d’Appui au Renforcement de l’Adéquation Formation- Emploi (PARAFE) en Afrique Centrale est mis en place dans le but de lever davantage le gap qui existe entre l’offre de formation développée par les Institutions de Formation Forestière et Environnementale (IFFE), membres du Réseau des Institutions de Formation Forestière et Environnementale d’Afrique Centrale (RIFFEAC). Cette offre de formation proposée devra répondre aux besoins du secteur privé forestier dans les perspectives de faire bénéficier aux populations de la sous-région les retombées socioéconomiques qui y sont liées à savoir : (i) la qualification professionnelle et les compétences des employés et cadres locaux, sur la base de pratiques professionnelles rénovées permettant aux jeunes diplômés de s’insérer dans de meilleures conditions dans le monde du travail et aux professionnels de mieux s’adapter aux exigences du marché du travail ; (ii) le recrutement des personnels spécialement qualifiés qui leur font actuellement défaut pour développer leurs activités et répondre aux besoins des acteurs de la gestion durable des milieux naturels du Bassin du Congo; iii) le développement du secteur des services au sein des IFFE, membres du RIFFEAC.

Cette adéquation visée par le Projet contribuera à améliorer davantage les performances économiques du secteur forestier, le renforcement de l’emploi par une meilleure adaptation aux exigences du marché de travail et une meilleure valorisation du capital humain par une mise à contribution plus active des principaux acteurs sur les questions liées à l’insertion socio- économique.

La mise à disposition de ces retombées ne sera possible qu’à travers la co-construction des programmes de formation, l’engagement de toutes les parties dans leur mise en œuvre et évaluation, la valorisation et la capitalisation conjointe des acquis. Ce partenariat constitue un véritable outil de renforcement de l’adéquation formation et d’adaptation aux changements d’emplois et de compétences du secteur Forêt et Environnement d’Afrique Centrale. Cette adaptation passe par la bonne maitrise des besoins et leur évolution. Celle- ci permet aux IFFE, membres du RIFFEAC de s’ajuster à la nouvelle donne et être en mesure de répondre favorablement à la demande du secteur en termes d’emplois-types et de compétences prioritaires du secteur Forêt/Environnement.

Mots clés : Evolution, demande, formation, emplois types, secteur privé forestier Résumé

The Support Project Strengthening the adequacy Employment- Training (PARAFE) in Central Africa was set up in order to reduce the gap between the supply of training developed by the forestry training institutions, members of the RIFFEAC network so that this proposed offer may well respond to the forestry private sector needs in the prospects to benefit the people of the sub-region. These socio-economic benefits are related to : (i) professional qualification and skills of employees and local officials, based on professional practices renovated allowing graduates to fit better conditions in the workplace and the best professionals to adapt to labor market requirements; (ii) recruitment of specially qualified personnel that they currently lack to develop their activities and meet the needs of actors in the sustainable management of natural areas in the Congo Basin; iii) development of the service sector in the institutions, members of RIFFEAC.

The adequacy referred by the Project will further

improve the economic performance of the forestry sector, strengthening employment by better adaptation to labor market requirements and better human capital through more active contribution to implementation of key players on issues related to the socio-economic integration.

The provision of these benefits will only be possible through the joint development of training programs, the commitment of all the parties in their implementation and evaluation, valuation and joint capitalization of acquired. This partnership is a real tool for enhancing the adequacy and training to adapt to changing jobs and skills of Forest and Environment sector in Central Africa.

This adaptation is through good control of needs and evolution. This allows forestry training institutions, members of RIFFEAC to adjust to the new situation and be able to respond positively to the request of the sector in terms of jobs and types priority skills of Forest/Environment sector.

Abstract

Keywords: Evolution, application, training, job type, forest private sector DOI : http://dx.doi.org/10.5281/zenodo.48408

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1. Introduction

Le Projet de Renforcement de l’Adéquation Formation-Emploi dans le secteur Forêt Environnement d’Afrique Centrale (PARAFE) est un projet du RIFFEAC, financé par l’Agence Française de Développement (AFD, 2014).

Ce Projet est né d’un constat de manque de rapprochement du RIFFEAC au secteur privé forestier dans les perspectives d’impliquer davantage le secteur privé dans l’élaboration, la mise en œuvre et l‘évaluation ainsi que la capitalisation des programmes de formation initiale, professionnelle et continue en vue de mieux répondre aux besoins du secteur (AFD, 2013).

La finalité du Projet est d’améliorer l’adéquation des compétences locales aux offres d’emploi dans la sous-région et d’accroître le nombre de personnels performants dans le secteur Forêt/Environnement (AFD, 2014). Pour combler davantage le manque et l’insuffisance en compétences et en même temps améliorer l’employabilité et la gestion durable des forêts, il apparait alors nécessaire de professionnaliser et de faire évoluer les approches de la formation au sein des IFFE, membres du RIFFEAC tout en les adaptant aux besoins en termes d’emplois types et de compétences prioritaires (PARAFE, 2014).

Certes des changements ont eu lieu en matière de formation initiale ces dernières années, avec le passage de bon nombre d’IFFE au système LMD, l’intégration de l’Approche Par Compétences (APC) comme approche officielle des ministères de tutelle, le développement et l’harmonisation des programmes et modules de formation, la modernisation des infrastructures, etc. Cependant, on constate un manque d’informations, d’outils, de méthodes et d’appui pour véritablement enclencher ce changement dans bon nombre d’IFFE, qui n’ont que peu de liens avec le secteur privé forestier et proposent des formations qui ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins du secteur ; la formation continue demeure un secteur très peu développé dans les IFFE.

Aujourd’hui, il s’avère indispensable que les programmes de formation puissent prendre en compte les aspirations et les orientations du secteur privé forestier en termes d’emplois et compétences exprimés par ce dernier. Son rôle de véritable bassin d’emplois dans la sous-région lui confère une place prépondérante dans les programmes et la certification des formations forestière et environnementale.

C’est dans cette perspective qu’est proposé ce Projet.

2. Matériel et méthodes

Le PARAFE vient en complément aux deux (2) autres projets du RIFFEAC en Afrique Centrale à savoir : (i) le Projet d’Appui au Programme élargi de Formation en Gestion des Ressources Naturelles dans le Bassin du Congo (PEFOGRN-BC) ; (ii) le Projet de Renforcement des capacités à la gestion durable des forêts tropicales ombrophiles et à la conservation de la biodiversité dans les pays du Bassin du Congo membres de l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT) (RIFFEAC, 2013).

Les principaux bénéficiaires du Projet sont repartis en deux (2) grands groupes qui sont:

- Le RIFFEAC et ses institutions membres ;

- Le Secteur Privé d’Afrique Centrale et son Organisation Socioprofessionnelle.

2.1 Matériel

Le RIFFEAC est le principal bénéficiaire du Projet.

En sa qualité de Réseau, il est constitué de la Coordination Régionale et des vingt et deux (22) institutions membres. Toutes les institutions membres du RIFFEAC sont bénéficiaires du Projet, notamment le transfert des compétences en matière de formation continue, le partage des référentiels des métiers et des compétences développés ainsi que des outils d’adéquation formation-emploi.

Par contre l’ERAIFT de Kinshasa, la FASA de Dschang et l’ENEF de Mossendjo sont des institutions pilotes du PARAFE (RIFFEAC, 2015) qui sont accompagnés durant la période du Projet. Quant au secteur privé, il concerne les entreprises et les sociétés d’exploitation forestière et leurs syndicats ou fédérations.

Il s’agit particulièrement des structures suivantes : - Le Groupement de la Filière Bois du Cameroun (GFBC) - La Fédération des Industriels du Bois (FIB) de la RDC;

- La Fédération Agri-Forêt (FAF) du Congo.

Les étudiants, les chômeurs et les professionnels indépendants bénéficient également des retombées du Projet.

2.2 Méthodes

La mise en œuvre du projet est basée sur trois (3) axes d’approfondissement à savoir :

- L’appui au renforcement de l’adéquation formation- emploi dans le Secteur Forêt-Environnement (SFE);

- L’appui au développement sous régional des compétences en ingénierie de la formation continue (tout au long de la vie), pilotée par la demande dans le secteur Forêt et Environnement ;

- Le fonctionnement, le suivi-évaluation et la capitalisation des activités du Projet par le RIFFEAC.

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3. Résultats

Les résultats suivants concernent la présentation du secteur privé dans les pays pilotes du Projet, la politique de formation au sein du secteur privé et la demande en emplois-types identifiés.

3.1 Présentation du secteur privé forestier d’Afrique Centrale

Le secteur forestier d’Afrique Centrale comporte une organisation socioprofessionnelle sous régionale, une organisation socioprofessionnelle au niveau pays et les entreprises forestières présentes qui sont les membres ou les adhérents de cette organisation.

Dans le cadre du Projet PARAFE, le paysage forestier concerné est le Congo, le Cameroun et la RDC.

3.1.1 Congo et secteur privé forestier

La République du Congo compte deux grands ensembles forestiers (au Nord et au Sud) qui couvrent plus ou moins 60% de son territoire (soit 20 millions d’hectares), dont plus de la moitié sont exploitables, notamment pour le bois d’œuvre. Le potentiel forestier congolais est encore peu connu, néanmoins, sur la base de l’extrapolation des résultats des différents inventaires réalisés, le potentiel exploitable des forêts congolaises est estimé à 170 millions m3 dont 150 millions au nord et 20 à 25 millions au sud, pour une trentaine d’essences commercialisables. Les possibilités de production annuelle sont de l’ordre de deux (2) millions m3 grumes.

La politique de gestion durable des forêts au Congo est en pleine expansion et a des effets probants et prometteurs. Celle-ci est axée sur l’aménagement des permis d’exploitation forestière et la certification des produits issus de ces forêts. Le Congo semble être le pays a avoir plus des superficies d’exploitation forestière soumis à l’aménagement et plus de la moitié est aménagée et certifiée (Henri N., 2014).

Parmi les entreprises présentes au Congo, certaines sont déjà certifiées telles IFO-Danzer, CIB-Olam dans le Nord, MOKABI S.A, etc.

Le secteur forestier a été considéré comme le moteur de l’économie congolaise, susceptible de stimuler la croissance et de moderniser la campagne, en réalisant des infrastructures et des équipements à caractère social : écoles, routes, dispensaires, etc.

En effet, l’exploitation forestière a constitué la principale source de devises entre 1955 et 1974 ; elle a contribué jusqu’à 85 % aux recettes d’exportation et à environ 10 % au PIB. Actuellement, le bois ne représente plus que 9 % des recettes d’exportation et 2 % du PIB. Au Congo, le secteur privé forestier est organisé autour de la Fédération Agri-Forêt et

Uni-bois de l’Union Patronale et Interprofessionnelle du Congo (UniCongo). Elle compte une dizaine d’entreprises. Beaucoup d’entreprises forestière ne sont pas affiliées à la fédération, cependant, les entreprises aménagées et certifiées le sont toutes.

3.1.2 Cameroun et secteur privé forestier

Au Cameroun, la filière bois est structurée en 4 branches selon la convention collective nationale des entreprises d’exploitation, de transformation, des produits forestiers et activités annexes : i) sylviculture ; ii) exploitation forestière ; iii) industrie de transformation du bois ; iv) transport et transit.

De même, les entreprises sont regroupées en 3 grandes catégories dans le secteur de l’exploitation : i) les entreprises nationales/locales ; ii) les entreprises nationales/internationales ; iii) les entreprises internationales.

Selon l’analyse macroéconomique traditionnelle au Cameroun, la contribution du secteur Forêt-Faune est de 4% du PIB hors pétrole. La valeur brute de ces bénéfices économiques est estimée à 150 milliards de FCFA par an. Ce secteur crée près de 22.722 emplois permanents directs dont 21.902 emplois dans la filière bois d’œuvre industrielle et 802 emplois liés à la chasse sportive. Concernant l’efficacité des financements publics dans les financements alloués par l’état aux trois secteurs, 70,15 % reviennent à l’agriculture, 23,44 % au secteur Forêt-Faune et 6,41

% au secteur minier. La priorité est donc donnée au secteur agricole dans les financements publics (CIFOR, 2013).

En termes d’industrialisation de la filière, la 3e et la 4e transformation sont encore peu développées, et comportent essentiellement des unités de transformation artisanales. En matière d’exploitation, le Secteur Forestier Camerounais dispose de plusieurs entreprises certifiées OLB, FSC, etc. (ex : 8 certifiées FSC parmi les membres du GFBC). Deux principaux syndicats régissent et caractérisent le secteur privé forestier au Cameroun, il s’agit du Groupement Filière du Bois du Cameroun (GFBC) regroupant en totalité les grandes entreprises installées au Cameroun et le syndicat des exploitants nationaux.

3.1.3 République Démocratique du Congo (RDC) et secteur privé forestier

Les forêts de la RDC sont d’une importance cruciale pour le bien-être du peuple congolais. On estime que 70% de la population dépend directement de ces forêts.

De plus, la RDC est une zone biologique névralgique, car elle est classée au 5ème rang mondial en matière de biodiversité. La production de bois d’œuvre était

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à 200.000 m3 en 2004. LA RDC renferme plus d’une cinquantaine de concessions forestières sur une surface de près de 10,7 millions d’hectares. La masse salariale dans le secteur forêt représente plus ou moins 10 millions de $US par an (FAO, 2000), pour environ 6000 emplois directs. Le processus d’aménagement est en cours en RDC, parallèlement à une revue des titres forestiers existants.

L’industrie du bois, y compris le tissu de petites et moyennes entreprises, pourrait devenir le principal employeur après la fonction publique. En 2002, elle employait à nouveau environ 6000 personnes pour une masse salariale d’environ 6,5 millions de dollars.

Aujourd’hui, l’industrie formelle pourrait représenter entre 30.000 et 50.000 emplois directs principalement autour des grandes villes. Quant au secteur informel, il représenterait entre 9.000 et 15.000 emplois permanents pour l’exploitation, la transformation et la commercialisation du bois d’œuvre. Les recettes forestières au profit de l’Etat étaient de 10,6 millions de $US en 2006 et à ce jour, elles seraient nettement supérieures à ce montant (FAO, 2000).

Le secteur forêt en RDC a un effet d’entraînement sur d’autres secteurs de l’économie, en particulier dans les transports et les services. L’industrie du bois pourrait devenir le principal tissu industriel du pays et le principal consommateur de transport.

En termes d’industrialisation de la filière, la 3e et la 4e transformation sont encore peu développées, et comportent essentiellement des unités de transformation artisanales (PARAFE, 2015). La filière bois en RDC est organisée autour de la Fédération des Industriels du Bois (FIB) qui regroupe plus d’une vingtaine de concessionnaires. Elles représentent plus ou moins 70% des surfaces concédées à l’exploitation.

Une quinzaine d’entreprises ne sont pas affiliées à la FIB, essentiellement parce qu’elles ne remplissent pas les critères nécessaires pour leur adhésion.

Les changements qui interviennent dans les entreprises du secteur forestier d’Afrique Centrale engendrent un besoin de nouvelles compétences en ce qui concerne la main d’œuvre, mais également les postes d’encadrement. Ceux-ci peuvent être technologiques, organisationnels ou bien liés à l’évolution du marché, etc. Ils peuvent conduire à de nouveaux besoins en compétences, que bien souvent, les entreprises cherchent à combler par des interventions de formation (PARAFE, 2015).

La politique de gestion durable des ressources forestières dans la sous région, où les plans d’aménagement et de gestion ainsi que leur

rapport de mise en œuvre sont des documents devenus contractuels, nécessite des compétences complémentaires pouvant permettre aux cadres du domaine de faire face à ces exigences. Les besoins des entreprises sur le plan social externe sont également en évolution mais à cela s’ajoute les besoins additionnels en gestion du cycle de projet, techniques de communication, etc.

3.2 Politique de formation au sein des organisations socioprofessionnelles du secteur privé forestier d’Afrique Centrale

Lorsqu’elles le peuvent, les entreprises du secteur privé forestier recrutent le personnels ayant les qualifications professionnelles requises pour les postes. Cependant, en l’absence de formation initiale de qualité suffisante pour certains emplois, elles ont recours à des recyclages et de la formation sur le tas. Quelques entreprises disposent de plans de formation interne, gérés dans chaque service ou par les ressources humaines. Il s’agit, dans la grande majorité des cas, des grandes entreprises de la sous- région, principalement, mais pas exclusivement, des certifiées (ex : Pallisco, IFO-Danzer, CIB, etc.).

Certaines de ces entreprises ont même l’intention de créer des centres de formation internes à la société pour faire face à leurs besoins. C’est le cas d’IFO au Congo. Ces plans de formation concernent à la fois la formation continue des employés (dans le cadre de la mise en place de nouvelles procédures par exemple), mais aussi, lors de l’intégration de nouveaux employés dans l’entreprise. En général, les besoins remontent annuellement des différents services de l’entreprise vers le service des ressources humaines, et le plan est élaboré à partir de ces informations.

Bien souvent, les formations sont organisées dans l’entreprise, par des spécialistes extérieurs ou non.

Nombreuses sont les entreprises qui font appel à une expertise venue de l’étranger pour la formation de leur personnel. La fonction « responsable formation » dans le secteur privé est en général assurée par un chef de service (aménagement bien souvent) ou le chef du personnel. La formation est souvent gérée en interne par les entreprises du secteur privé forestier. Les entreprises s’intéressent aux problématiques de renforcement des capacités de leur personnel, bien souvent en réponse aux changements dans le secteur et/ou pour pallier aux insuffisances des formations initiales.

3.3 Demande du secteur privé forestier en formation et emplois-types

Alors que la formation est l’un des axes prioritaires affiché de bon nombre de projets d’appui au secteur

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de la transformation du bois dans le Bassin du Congo, il n’existe quasiment pas de structures de formation adaptées dans l’ensemble des pays d’Afrique Centrale. A tous les niveaux de la filière, la formation doit être renforcée pour les affûteurs, scieurs, menuisiers, ébénistes, opérateurs de production et de finition, créateurs designer, ingénieur du bois, etc. Il en est de même pour les métiers tels que l’utilisation, l’entretien des équipements, la gestion, la comptabilité, etc. Les artisans travaillent sur très peu d’essences et ne connaissent pas bien la variété des essences disponibles tout comme leurs caractéristiques.

La prise en compte des problématiques actuelles et nouvelles exigences dans le secteur de la foresterie (changement climatique, REDD, certification, etc.) s’avere indispensable pour l’implémentation et le développement des services écosystémique (évaluation du taux de C02, paiement service écosystémique, etc.).

A côté des formations dispensées pour palier au manque de compétences du personnel nouveau en poste, les formations liées à la certification et aux compétences liées à l’aménagement forestier sont celles qui sont les plus « populaires » dans les entreprises. Elles sont liées aux politiques de changement impulsées par les stratégies de l’entreprise ou les obligations légales en évolution.

Le processus d’aménagement ayant entraîné d’importants volets liés à la formation, d’autres thématiques peuvent également être développées par exemple, un programme santé, Hygiène, Sécurité et Environnement (HSE).

4. Discussion

Il est important ici de souligner que les besoins exprimés dans le présent rapport est évolutif mais ils ne présentent pas de différence d’évolution significative pour cette dernière décennie (Braun, 2012). Force est de constater alors la faible évolution au niveau des IFFE pour prendre en compte ces besoins. A l’heure actuelle, les formations offertes par les IFFE, dans la sous région d’Afrique Centrale doivent bien répondre à un certain niveau, aux besoins du secteur privé forestier en termes d’emplois types et de compétences prioritaires (AFD, 2013) en vue d’impliquer davantage le secteur privé dans le processus de ladite formation.

Pour réussir ce pari, l’approche partenariat public- privé doit être de mise et des efforts doivent être entrepris dans le sens de la pratique, de la connaissance du terrain des étudiants et des stagiaires,

le rapprochement des programmes de formation aux réalités de terrain et enfin la professionnalisation des activités de formation (AFD, 2010). La question d’inadéquation formation-emploi (qualitativement et quantitativement) est un problème, auquel certains opérateurs tentent de faire face en organisant et en développant des programmes de formation sur le tas, des formations sur mesure avec des prestataires étrangers pour des nombreux postes ouverts aux nouveaux recrus. Une étude la FAO pour le RIFFEAC en 2002 montrait que seulement 20% des affuteurs sont titulaires d’un diplôme. La situation semble n’avoir que peu évolué depuis.

Le secteur forestier représente dans les pays d’Afrique Centrale, l’un des plus importants fournisseurs d’emplois ayant un besoin croissant et diversifié en termes de compétences. Cependant les entreprises souffrent d’un manque de cadres qualifiés et plus spécifiquement, de compétences suffisantes dans toute la filière, d’où un nombre important d’expatriés recrutés pour pallier à cette carence. La foresterie a considérablement évolué et la mise à disposition de services environnementaux, la certification, le marché du carbone ou la gestion durable des forêts sont autant de préoccupations nouvelles qui justifient le besoin d’adapter les enseignements aux exigences de l’heure.

Enfin, l’offre de formation disponible localement adaptés aux besoins des entreprises fait encore largement défaut ou s’avère très coûteuse et peu adaptée lorsqu’elle est fournie par un prestataire du Nord. L’adéquation formation-emploi est un processus partenarial donc l’implication effective de toutes les parties est indispensable car elle est synonyme de gage de réussite du processus.

5. Conclusion

Dans les perspectives d’améliorer davantage l’adéquation formation-emploi dans le secteur Forêt-Environnement d’Afrique Centrale et mieux répondre à la demande du secteur privé forestier en emplois types et en compétences, les offres de formation offertes par les IFFE du RIFFEAC dans la sous-région devront être co-construites , développées et évaluées dans un cadre partenarial avec le secteur privé, principal bassin d’emplois du secteur. Cette logique doit être axée sur une démarche d’ingénierie de la formation qui partira des référentiels emplois et compétences élaborés. Ces derniers doivent être considérés comme des outils d’accompagnement du changement et de structuration des activités de formation tout au long de la vie, dans une démarche

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d’accompagnement à l’appropriation des outils de l’ingénierie de formation.

La bonne connaissance de la demande et des exigences du secteur en emplois types et compétences prioritaires permettent aux institutions, membres du réseau de développer des offres de formation bien adaptés aux exigences du secteur et aux défis de l’heure en termes de capacitation. Les offres de formation ainsi adaptées permettront d’améliorer la qualification professionnelle et les compétences des employés et cadres locaux à travers le recrutement des personnels spécialement qualifiés et le développement du secteur des services au sein des IFFE vers les entreprises forestières de la sous-région.

Cette amélioration de la qualité des offres de formation par le RIFFEAC contribuera à améliorer les performances économiques du secteur forestier et le renforcement de l’emploi par une meilleure adaptation aux exigences du marché de travail et une meilleure valorisation du capital humain par une mise à contribution plus active des principaux acteurs sur les questions liées à l’insertion socio-économique.

Bibliographie

AFD, 2014. Dossier d’appels d’offres de prestation intellectuelles, Novembre 2014,

Agence Française de Développement (AFD), 2014. Document de communication sur les enjeux socioéconomiques et environnementaux du Projet PARAFE, Juillet 2014, 19p.

BRAUN, 2012. Etude sur les besoins en effectif pour les emplois stratégiques du secteur forêts environnement en Afrique centrale, GIZ pour le RIFFEAC.

FAO, 2000. L’Etude prospective du secteur forestier en Afrique (FOSA) , RDC.

L’AFD et les Partenariats Publics Privés, 2000. Du financement d’infrastructures au développement des services essentiel, 30p

PARAFE, 2015. Rapport d’état des lieux consolidé de l’offre de formation dans les Institutions de Formation Forestière Environnementale (IFFE), membre du RIFFEAC, 42p.

PFBC, 2014. Eléments du discours du Ministre de l’économie forestière et du développement durable du Congo.

Pro-invest PCFC, 2014. Etude diagnostique de la formation technique et professionnelle et la présentation d’un plan d’action dans les métiers du Bois au Cameroun, PCFC.

Rapport FERN, 2006. Gouvernance forestière en République Démocratique du Congo

RIFFEAC, 2013. Document technique du Projet d’Appui au Renforcement de l’Adéquation Formation Emploi dans le secteur forêts environnement d’Afrique Centrale, Mai 2013, 7p

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