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Extraction, activite et approches galeniques de cinq huiles essentielles antifongiques

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Academic year: 2021

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(1)

INTRODUCTION

Les médicaments traditionnels et l’utilisation des plantes en médecine empirique ont souvent été à l’origine de recherches scientifiques de haut niveau. Dans la plupart des cas, ces recherches aboutissent à la découverte des substances originales présentant un intérêt thérapeutique considérable. La pharmacie industrielle jouit largement de ces molécules isolées, purifiées puis utilisées dans la médecine conventionnelle ; mais les plantes (source de ces molécules) étaient et sont surtout utilisées avec succès en phytothérapie et en aromathérapie sous diverses formes. Ces médications ont de plus en plus de succès auprès du public et des médecins. Les plantes soignent ou contribuent à guérir, parfois très rapidement, non seulement la fatigue, l’insomnie, les maux de tête, la grippe, la toux, les rhumatismes, les refroidissements, mais aussi de très nombreuses maladies.

De nos jours le mariage entre la botanique, la chimie, la biochimie, la biologie, la pharmacie et la médecine, est une union que personne ne peut contester. Les plantes identifiées et classifiées par les botanistes sont devenues la

matière première de prédilection pour de nouvelles prospections

pharmaceutiques. Mais le rendement faible ou laborieux de certaines molécules biologiquement actives a ouvert ; devant les chimistes, des vertus de synthèse et d’hémisynthèse pour approvisionner la production. Le biologiste et le biochimiste étudient la toxicité, le mode d’action et le devenir des principes actifs des plantes.

(2)

Malgré les énormes progrès réalisés par la médecine moderne, la phytothérapie offre de multiples avantages. N'oublions pas que de tout temps, à l'exception de ces cent dernières années, les hommes n'ont eu que les plantes pour se soigner, qu'il s'agisse de maladies bénignes, rhume ou toux, ou plus sérieuses, telles que la tuberculose ou la malaria.

Aujourd'hui, les traitements à base de plantes reviennent au premier plan, car l'efficacité des médicaments tels que les antibiotiques (considérés comme la solution quasi universelle aux infections graves) décroît. Les bactéries, les champignons et les virus se sont peu à peu adaptés aux médicaments et leur résistent de plus en plus.

La phytothérapie, qui propose des remèdes naturels et bien acceptés par l'organisme, est souvent associée aux traitements classiques. Elle connaît de nos jours un renouveau exceptionnel en Occident, spécialement dans le traitement des maladies chroniques, comme l'asthme ou l'arthrite. De plus, les effets secondaires induits par les médicaments inquiètent les utilisateurs, qui se tournent vers des soins moins agressifs pour l'organisme. On estime que 10 à 20% des hospitalisations sont dues aux effets secondaires des médicaments chimiques. Pour ces raisons, on a pensé à étudier dans le présent travail, l’activité des huiles essentielles isolées de cinq plantes aromatiques à savoir : la

Cannelle, le Girofle, la Sauge, l’Origan et le Romarin, contre des

champignons pathogènes montrant de plus en plus une résistance remarquable aux antifongiques couramment utilisés et cela en déterminant la Concentration Minimale Inhibitrice de chacune de ces huiles essentielles puis de leur mélange

(3)

équitable dans le but de les mettre en une forme galénique adéquate selon chaque affection fongique.

Notre travail s’articule autour de deux parties. Dans la première nous avons fait des rappels sur les aspects botaniques des cinq plantes utilisées ainsi que des rappels sur les aspects cliniques et thérapeutiques des infections fongiques causées par les champignons utilisés : Candida albicans, Trichophyton rubrum,

Microsporum canis et Aspergillus niger. Dans la deuxième partie nous avons

(4)

1

ère

PARTIE

Chapitre I : Monographies des cinq plantes aromatiques testées

Cinnamomum zeylanicum Nees

(1)

=C. verum Presl (2)=C. aromaticum J. Grah (2)=Laurus Cinnamomum L(3)

=Cannelle de Ceylan

 Botanique :

Arbrisseau buissonnant, mais à l’état sauvage, le cannelier de Ceylan est un arbre de 10 à 15 mètres, très branchu (4), appartient à la Famille des Lauracées, à l’Ordre des Plycarpiques, au Phylum des Plycarpiques-Aristolochiales(5)

. Il possède des feuilles opposées, persistantes, ovales oblongues, entières, acuminées, coriaces, de 10 à 18 centimètres de long sur 4 à 5cm de large, parcourues par 5 nervures longitudinales dont trois principales apparentes, les jeunes pousses sont rouge vif (2), les inflorescences sont des cymes de fleurs régulières, blanchâtres, Pollen se formant par cloisonnements successifs(5). Périanthe non différencié en calice et corolle formé de deux verticilles avec pièces insérées sur un réceptacle en coupe(4,5). Gynécée pseudo- monomère (théoriquement, à trois carpelles, gamocarpiques et uniloculaire), supère; un seul ovule anatrope, suspendu ; style terminal(5). Le fruit est une baie charnue enserrée dans une cupule réceptaculaire rigide, pyriforme (1,5-2cm) vert foncé virant à maturité au pourpre rouge marron, elle est pourvue d’une seule graine (2)

(5)

Sa multiplication se fait par semis de graines fraîches, boutures de tiges ou racines, le cannelier pousse sur des substrats sablonneux, ensoleillé ou mi-ombré, il a besoin de chaleur et d’humidité (27°C). Dans l’entretien des plantations, les arbres sont taillés tous les deux ans, pour les forcer à drageonner. Ces drageons sont démasclés, la récolte des écorces s’effectue durant la saison des pluies en mai/juin et octobre/novembre (2), la partie interne de l’écorce est récupérée puis séchée et au séchage elle reprend une forme tubulaire.

Photo 1 : Feuilles de C.zeylanicum Nees. (2)

 Drogue :

Est l’écorce, sous forme de tuyaux emboîtés lors de la dessiccation, souvent raclés extérieurement, de couleur fauve, de cassure esquilleuse très aromatique (1). Les écorces sont grattées (privées de suber, de parenchyme cortical)(6). L’écorce de la cannelle de Chine, parfois utilisée, est au contraire rarement grattée, plus épaisse, plus foncée, non emboîtée, d’odeur moins fine (1)

. Les écorces de la cannelle de Ceylan donnent après hydro- distillation une huile

(6)

essentielle ayant les caractères organoleptiques suivants (7) : limpide, jaune, odeur chaude, sucrée.

Les feuilles non officinales, elles aussi, servent à donner une huile essentielle riche en eugénol (source d’hémi- synthèse de la vanilline) (6)

.

Photo 2 : L’écorce de la Cannelle de Ceylan

 Chimie :

Les écorces contiennent 1 à 2 % d’une huile essentielle de densité supérieure à celle de l’eau, de couleur jaune paille quand elle est fraîchement distillée et prenant une coloration rouge plus ou moins foncée au cours du vieillissement.

S.Morozumi, 1978, avait isolé et purifié un composant de l’huile essentielle des écorces de la cannelle de Ceylan, qui est un antibiotique et un

antifongique nommé le O-méthoxycinnamaldéhyde (OMCA)(8). A l’aide de la

(7)

de l’écorce ont été séparés puis identifiés en comparant leurs temps de rétentions avec les données publiées (Paranagama 1991). (9)

Tableau.1 : Constituants chimiques de l’huile essentielle de l’écorce de

C. zeylanicum identifiés par CPG-SM(9)

Composant Temps de rétention (min) % relatif

Benzaldéhyde 7.8 12.2 Alfa-phellandrène 11.2 1.1 Linalol 21.7 1.1 Linalyl acétate 35.1 0.6 Cinnamaldéhyde 35.8 58.1 Eugénol 41.8 5.1 Bêta-caryophyllène 45.3 0.7 Acide benzoïque 65.0 0.8 Benzyl cinnamate 80.5 0.6

(8)

Fig.1 : Structures chimiques des principaux constituants de l’huile essentielle des écorces de la cannelle de Ceylan.

 Actions physiologiques:

Selon des études effectuées précédemment, on résume l’ensemble des activités physiologiques de l’huile essentielle de la cannelle de Ceylan comme suit :

Elle est Allergène(3,10); Analgésique(3,10-12); Anesthésique(3,10-13); Antibactérienne(3,10,13-16) ;Antidiarrhéique(3,11,13); Antiémétique(3,17);

Antihistaminique(3,16); Antileucémique(3,13,17); Antioxydante(3,18);

Antiprostaglandine(3,13); Antipyrétique(3,11,13); Antiseptique(3,10-13,17,18); Antispasmodique(3,11-13,16,19); Antiulcéreuse(3,10,16); Antivirale(3,10,11,13,20); Apéritive(3,11); Aromatique(3,18); Astringente(3,11-13); Candidicide(3,10,11,17); Carminative(3,10,11,13,16); Cholérétique(3,10); Inhibitrice des Cyclooxygénases(3,12);

(9)

Cytotoxique(3,11,13); Dépurative(3,10); Emolliente(3,22); Oestrogénique(3,15,23); Expectorante(3,17); Fongicide(3,13-16,18); Hémostatique(3,19); Hypotensive(3,12); Insectifuge(3,13); Insecticide(15,17,23); Larvicide(3,10,11,13,20); Lipolytique(3,10,13,17,20,24); Inhibitrice de Lipoxygénase(3,12); Mutagénique(3,13,16,17); Myorelaxante(3,13,16); Nématicide(3,13); Neurotonique(3,19); Sédative(3,18); Sialagogue(3,10); Stimulante(3,17,18); Stomachique(3,19,21); Tératogène(3,16); Tonique(3,25); Utérorelaxante(3,10); Utérotonique(3,10); Vibriocide(3,17).

 Indications:

Elle est indiquée en cas : d’Aménorrhée (3,16-18); Amnésie (3,12);

Anorexie(3,11,14-16); Arthrose(3,18); Asthénie(3,20); Asthme(3,18); Saignement(3,10,19); Bronchites(3,18,23); Cancer(3,18) : [de vessie(3,22); des seins(3,22); du colon(3,22); du diaphragme(3,22); d’oreille (3,22); de la gencive(3,22); des reins(3,22); du foie(3,22); de la bouche(3,22); du cou(3,22); du rectum(3,22); des sinus(3,22); de la rate(3,22); de l’estomac(3,22); de l’utérus(3,22)

; vaginal(3,22)]. Candida(3,10,11,17,22) ; Cholera(3,17,18); froid(3,11,12,23); Coliques(3,10,11,13); Condylomes(3,22); Conjonctivites(3,16); Toux(3,18,23); Crampes(3,10-13,16,19,26); Diarrhées(3,13,16,23,26); Dysenteries(3,17,18,26); Dysménorrhées(3,10,16); Dyspepsie(3,11,14-16,25); Dyspnée(3,16); Entérites (3,16,22); Spasmes intestinaux(3,14,16); Fièvre (3,11,13,18,21,23); Fistules (3,18); Grippe (3,15,23); frigidité(3,16); moisissures(3,13-16,18); Gaz(3,10,,13,14,16); Gastrite(3,17,26); Spasmes gastriques(3,14); Gingivite(3,22); Mauvaise haleine(3,17); Maux de tête et migraine(3,12,17,26); Hépatites(3,22); Pression sanguine artérielle élevée(3,12); Impuissance(3,16); Insomnie(3,18); Leucémies(3,13,17); Leucorrhées(3,16); Lumbago(3,18); Poumons(3,18); Lymphomes(3,17); Mastoses(3,22); Ménorragie(3,18);

(10)

Mycoses(3,12-16,18); Nausées(3,12,13,18); Néphrites(3,18); Nervosité(3,18); Névralgie(3,16,17,26); Douleurs(3,10,13,16,17); Paralysie(3,17,26); Pharyngite(3,23); Phtisie(3,18); Prolapsus(3,22); Psoriasis(3,22); Rhumatismes(3,10,12,16,17); Sinusites(3,22); Plaies(3,22); Spasmes(3,18); Splénite(3,22); Stomatites(17,18,22,23,26); Syncope(3,17); Maux de dents(3,15,16,26); Tumeurs(3,18,22); Ulcère(3,10,16); Vaginite(3,16,18,22); Vomissements(3,15,17,18); Verrues(3,18,22); Vers(3,15,23); Blessures(3,15,16,23) .

 Contres indications, Interactions médicamenteuses et

effets indésirables :

A ne pas utiliser à long terme; et à ne pas dépasser la dose recommandée (2–4 g d’écorce/jrs; 50–200 mg d’huile essentielle /jrs)(3). ‘‘La cannelle peut stimuler fortement le centre vasomoteur”(3,21)

. La Commission Européenne a reporté la contre indication des écorces de la cannelle, en cas d’une hypersensibilité à la cannelle ou à la baume péruvienne, qui se manifeste souvent par des réactions allergiques de la peau et des muqueuses (3). À cause de sa mutagénicité, on prévient l’utilisation continue de l’écorce de la cannelle

(3,13)

. Les extraits et la Cinnamaldéhyde ont été reportés mutagéniques dans certaines études, non- mutagéniques dans d’autres (3). La contre indication a été reporté aussi en cas d’ulcère gastro-intestinal et en cas de grossesse (3, 27,28)

. La Cinnamaldéhyde dans l’huile essentielle est allergène et irritante, à 5% dans la vaseline elle est irritante pour la peau (3). L’huile allergène ne doit pas être prise intérieurement (3,11). Dans les produits cosmétiques et les parfums, elle peut causer des réactions allergiques et des dermatoses (3). Dans les pâtes de dentifrice, elle peut causer une hypersensibilité (3,29). Elle peut réduire l’activité

(11)

des Tétracyclines (3,16). Le contact prolongé de l’huile essentielle de la Cannelle de Ceylan avec la peau peut causer des brûlures (3). Les réactions allergiques (tuméfaction des lèvres ou de la langue, démangeaisons, sensation de brûlures, brûlure de la muqueuse buccale, et urticaire) ont été reportées en cas de contact avec les pommades, les pâtes de dentifrice, bains de bouche, ou aliments contenant l’huile essentielle de la cannelle de Ceylan ou la cinnamaldéhyde

(3,27)

. On ne rencontre pas de problèmes connus en cas d’utilisation de la cannelle de Ceylan durant la grossesse et l’allaitement, si les doses ne dépassent pas trop les quantités utilisées dans la nourriture (3).

(12)

Origanum vulgare L.

(5)

(

L’Origan

)

 Botanique:

Le genre Origanum renferme des plantes herbacée ou sous ligneuses à la base. Elles appartiennent à la Famille Labiées (Lamiacées, Labiatae), à l’Ordre des Tubiflores, au Phylum des Contortales (contortées)-Tubiflores (5). Feuilles opposées sans stipules. Inflorescence très rameuse, en épis (spicastre) réunis en inflorescences composées à bractées amples, imbriquées, plus longues que les calices. Fleurs pentamères hermaphrodites. Calice tubuleux à 5 dents courtes, bilabié ou non et persistant (5,30). Corolle gamopétale irrégulière (31) blanche ou rosée à lèvre supérieure émarginée bilobée avec deux pétales (31) et à lèvre inférieure trilobée avec trois pétales. 4 étamines divergentes vers le haut (30), dont deux plus longues. Ovaire supère à 2 carpelles originellement biovulés, ensuite uniovulés par la construction d’une fausse cloison (30)

, ovules anatropes basilaires, très rarement en position axile. Style bifide. Fruits constitués par 4 akènes plus ou moins soudés par leur face interne et diversement ornés (30) ; graine exalbuminée. Le collenchyme surtout dans les angles des tiges, donnant à celles-ci une forme quadrangulaire. Poils glanduleux à essence, essence sous la cuticule (30).

(13)

Photo 3 : Feuilles et Inflorescence de l’O.vulgare(36)

 Drogue :

Parties aériennes, huile essentielle (36).  Chimie :

Parmi les constituants de l’huile essentielle de l’origan, on trouve (32,33)

: - Thujène (1,4%), ß-Pinène , -Pinène, Myrcène, -Terpinène (3,6%), γ-Terpinène (10,5%), p-Cymène (9,1%), Terpinolène, Allocimène, -Copaene, ß-Burbonène, Trans-Caryophyllène (2,4%), - Caryophyllène, ß-Caryophyllène, oxyde de Caryophyllène, Aromadendrène, - Humulène, lédène, ß- Bisabolène (1,4%), -Cadinène (0,5%), -Muurolène, Camphène, Sabinène, Trans-Sabinène hydrate, Cis- Sabinène hydrate, 1,8-Cinéol, Limonène, Trans- ß-Ocimène, Terpinéol, Linalol, Camphore, Isobornéol, -Terpinéol, Bicyclogernacrène, Spathulenol.

(14)

Fig.2 : Structures chimiques des principaux constituants de l’huile essentielle de l’Origan.

 Actions physiologiques :

Selon des études effectuées précédemment, on résume l’ensemble des activités physiologiques de l’huile essentielle de l’origan comme suit :

Elle est Analgésique(10); Antialzheimer(34); Antiarthrite(34); Antibactérienne(3);

Anticancéreuse(34); Anti-inflammatoire(15,34); Antimutagénique(3);

(15)

Carminative(3); Cholérétique(10,17); Inhibitrice de COX-2(34); Décongéstionnant(10); Diaphorétique(10,15); Digestive(10); Diurétique(3); Emménagogue(10); Expectorante(10,15,23); Fongicide(10); Laxative(3); Narcotique(3); Pectorale(3); Sédative(10,23); Stimulante(3); Stomachique(3); Tonique(3); Vermicide(10).

 Indications :

En cas d’Alzheimer(34)

; Aménorrhée(3); Anorexie(14); Arthrose(10,15,23,34); Asthme(3); Bronchites(15,23); Cancer(34) : [de seins(3); de la gencive(3); du foie(3); de

la bouche(3); naso-pharyngé(3); de l’utérus(3)]; Accouchement(3);

Refroidissement(15); Congestion(10); Constipation(3); Toux(15,23); Crampes(10); Diarrhées(10); Diphtérie(3); Dysenterie(15); Dysménorrhée(15,23); Dyspepsie(10,15,23); Dyspnée(3); Entérite(14); Epilepsie(3); Erotomanie(3); Fièvre(10,15); Gaz(14); Gastrite(14); Gingivite(3); Migraine(10); Hémorroïdes(3); Hépatite(3); Impuissance(15); Induration(3); Infection(10); Inflammation(10,34); Insomnie(10,23); Démangeaison(10); Mycoses(10,34); Nausées(15); Nervosité(10,23); Névralgie(10); Névrose(3); Hystérie(3); Douleurs(10) Rhumatisme(15,23); Rhinite(3); Stomatites(10); Acouphène(3); Maux dentaires(10); Tuberculose(3); Vomissement(15); Vers(10).

 Contres indications, interactions médicamenteuses et effets

indésirables :

Les risques et les effets indésirables ne sont pas connus aux doses thérapeutiques (15).

(16)

Salvia officinalis L.

(30)

(

La Sauge officinale

)

 Botanique :

Le nom scientifique de la sauge indique clairement l'importance de son rôle en phytothérapie : Salvia vient de salvare qui, en latin, signifie «guérir». Il s’agit d’arbustes ou sous arbrisseaux (0,3 à 0,5m)(30,35)

ou plantes herbacées(30), très aromatique appartenant à la Famille Labiées (Lamiacées, Labiatae), à l’Ordre des Tubiflores, au Phylum des Contortales (contortées)-Tubiflores(5). Feuilles opposées, pétiolées, allongées aiguës (2 cm de large), épaisses, rugueuses, finement dentées, pubescentes (35). Fleurs (mai- juillet) bleu violet, assez grandes, pentamères hermaphrodites en grappe terminale lâche (35). Calice bilabié, persistant (5,30) variable, à lèvre supérieure tridentée (trilobé avec trois pétales), l’inférieure est bidentée (bilobé avec deux pétales). Corolle gamopétale irrégulière (31), bilabiée, longuement tubuleuse. Etamines 2 à filet court surmonté d’un long connectif à 2 branches inégales arquées l’un –le plus long- portant une loge de l’anthère et l’autre –le plus court- une écaille ou bien terminé en pointe(30). Ovaire supère à 2 carpelles originellement biovulés, ensuite uniovulés par la construction d’une fausse cloison (30)

, ovules anatropes basilaires, très rarement en position axile. Style bifide. Fruits constitués par 4 akènes plus ou moins soudés par leur face interne et diversement ornés (30) ; graine exalbuminée. Le collenchyme surtout dans les angles des tiges, donnant à celles-ci une forme quadrangulaire. Poils glanduleux à essence, essence sous la cuticule (5). Originaire des pourtours de la Méditerranée, la sauge affectionne les lieux

(17)

ensoleillés, on la cultive par semis au printemps, les feuilles sont récoltées en été, II existe environ 500 espèces de Salvia :

La sauge espagnole (Salvia iwanduhfolia) est la variété la plus utilisée en

cuisine, la sauge rouge (Salvia miltiorrhiza) et la sauge sclarée (Salvia sdarea) sont deux espèces voisines de Salvia officinalis(36).

Photos 4 : Feuilles de S.officinalis

 Drogue :

Les feuilles récoltées en été, sont utilisées dans des préparations ou distillées pour leur huile (36).

(18)

 Chimie : (37)

L’huile essentielle de la sauge officinale contient : Salvene (1,11%), -Pinène (3,88%), Camphène ( 3,85%), 1-Octen-3-ol (0,2%), ß--Pinène (2,8%),

Myrcene (1,08%), -Phellandrene (0,1%), -Terpinène (0,27%), p-Cymene

(0,51%), 1,8-Cinéole (9,35%), γ-Terpinène (0,41%), Isoterpinolene (0,28%), cis-Thujone (35,81%), trans-Thujone (7,43%), allo-Ocimene (0,16%), Camphor (10,55%), trans-Pinocamphone (0,21%), Bornéol (1,84%), Isothujol (0,43%),

Menthol (0,31%), Terpinen-4-ol (0,44%), -Terpinéol (0,39%), Myrtenol

(0,14%), acétate de Linalyl (0,66%), acétate de Bornyle (1,32%), acétate de Sabinyle (0,42%), ß- Bourbonene (0,19%), Caryophyllene (3,78%), -Humulene (4,38%), allo-Aromadendrene (0,1%), oxyde de Caryophyllene (0,72%), viridiflrol (1,73%), Epoxyde d’Humulene II (0,64%), - Bisabolol (0,13%).

Fig. 3 : Structures chimiques des principaux constituants de l’huile essentielle de la Sauge officinale.

(19)

 Actions physiologiques :

Selon des études effectuées précédemment, on résume l’ensemble des activités physiologiques de l’huile essentielle de la sauge officinale comme suit :

Elle est Anaphrodisiaque(3); Antialzheimer(34); Antiarthrite(34);

Antibactérienne(14,15); Anticancéreuse(34); Anticholinestérase(3);

Antidiabétique(15); Anti-diaphorétique(20); Anti-inflammatoire(3);

Antioxydante(10); Antiperspirante(10,14,15); Antiseptique(10); Anti sialagogue(20,34); Antispasmodique(11,15); Antivirale(14,15); Apéritive(15); Astringente(10,14,15); Carminative(10); Cholérétique(10,15); Convulsivante(10,11); Dépressive du Système Nerveux Central(11); Inhibitrice de la COX-2(34); Diaphorétique(15,23); Diurétique(3); Emménagogue(10); Ostrogénique(10,18,20); Expectorante(3); Fongicide(14,15); Hypotensive(10,11,15); Immunostimulante(3); Intoxicante(18); Irritante(11) ; Laxative(3); Myorelaxante(10); Secrétagogue(14); Sédative(11); Stomachique(3); Tonique(3); Vermifuge(3).

 Indications : En cas d’Acné(11)

; Alzheimer(34); Alopécie(18); Aménorrhée(3); Angines(3); Anorexie(15,23); Aphte(3); Arthrose(34); Asthme(15,18); Hémorragies(3); Bronchite(15); Cancer(10,34) :[de la gencive(18); de la bouche(18)]; Candidoses(11,34); Chancres douloureux(10); Catarrhe(20); Refroidissement(3); Coliques(3); Constipation(3);

Toux(10,20); Crampes(10,11,15); Débilité(3); Dépression(10); Dermatose(15,23);

Diabètes(15); Diarrhée(10,15,23); Dysenterie(3); Dysménorrhée(10);

Dyspepsie(10,11,14,15); Dysphagie(10); Dyspnée(3); Dysurie(3); Entérite(10,15,23); Fatigue(15); Fièvre(10,15,23); Grippe(3); Gaz(10,15); Gastrite(10,15); Gingivite(10,11,15);

(20)

Glossite(11); Mauvaise haleine(15); Maux de tête(3); Hépatites(18); Hypertension artérielle(10,11,15); Bouffée de chaleur(20); Hyper lactation(21); Hystérie(18); Immunodépression(3); Infections(14,15); Infertilité(20); Inflammation(15,34); Insomnie(11); Pharyngite(10,11,15); Laryngite(15,23); Léthargie(18); Leucorrhée(3); Malaria(3); Rougeole(18); Mycoses(14,15); Néphrose(18); Nervosité(11); Sueurs nocturnes(20); Douleurs(18); Rhumatisme(10,18); Rhinite(14,15); Salmonellose(11); Shigellose(11); Spermatorrhée(3); Entorse(10); Stomatites(10,11,15); Douleurs dentaires(18); Tuberculose(10); Rétention hydrique(3); Vers(3); plaies(15,23).

 Contres indications, interactions médicamenteuses et effets

indésirables :

À ne pas utiliser à long terme et à ne pas dépasser la dose recommandée. L’extrait alcoolique et l’huile essentielle sont contre-indiqués en cas de grossesse (21). Le danger et les effets indésirables n’ont pas été observés aux doses thérapeutiques (15). Les effets indésirables apparaissent en cas d’utilisation prolongée. L’huile essentielle /extraits alcooliques peuvent produire des crampes épileptiformes. Le thé à base des feuilles ne doit pas être utilisé à long terme (27), il est contre-indiqué en cas de grossesse, il peut interférer avec les médicaments anticonvulsivants et hypoglycémiants ; il peut aussi potentialiser ou être synergique d’autres médicaments sédatifs. Le thujone et le camphore de l’huile essentielle peuvent être convulsivants (11). L’administration de plus de

15g ou l’utilisation excessive peut conduire à des convulsions induites par thujone, à des vertiges, à des bouffées de chaleur et à une tachycardie (3).

(21)

Rosmarinus officinalis L.

(30)

(

Le Romarin officinal

)

 Botanique :

Il s’agit d’arbuste très aromatique appartenant à la Famille Labiées (Lamiacées, Labiatae), à l’Ordre des Tubiflores, au Phylum des Contortales (contortées)-Tubiflores (5). Inflorescences et calice à pilosité prurigineux très courte constituée par des poils étroitement appliqués. Inflorescences en épis très courts, à bractées squamiformes de 1-2 mm, rapidement caduques (30). Ovaire supère à 2 carpelles originellement biovulés, ensuite uniovulés par la construction d’une fausse cloison (30)

, ovules anatropes basilaires, très rarement en position axile. Style bifide. Fruits constitués par 4 akènes plus ou moins soudés par leur face interne et diversement ornés (30) ; graine exalbuminée.

Le collenchyme surtout dans les angles des tiges, donnant à celles-ci une forme quadrangulaire. Poils glanduleux à essence, essence sous la cuticule (5). Originaire des régions méditerranéennes, le romarin pousse spontanément dans le sud de l'Europe. On le cultive dans le monde entier à partir de semis ou de boutures au printemps. Il apprécie les climats chauds, modérément secs.

(22)

Photos 5 : Vue générale (à gauche), Feuilles et inflorescence (à droite) de

R.officinalis. (36)

 Drogue :

Les sommités fleuries et feuilles récoltées en été, sont utilisées dans des

préparations ou distillées pour leur huile(36).

 Chimie: (33,37)

Les constituants de l’huile essentielle du Romarin sont : Tricylène

(0,17%), -Pinène (4,21%), ß-Pinène (0,28), Camphène (4,06%), Linalol

(3,37%), Bornéol (3,75%), -terpinéol (0,80%), ß-Caryophyllène (1,36%), 3-Octanone (1,49%), Sabinène (0,5%), Myrcenol (0,32%), 4-Terpinéol (1,71%), Pipéritone(6,68%), Cis – ß-Farnesene, - Bisabolol (0,18%), Myrcene (2,61%), o-Cymène (0,59%), (1,8-Cinéole 52,20%), Camphor (10,08%), Verbénone (1,86%), Acétate de Bornyle ( 1,46%), Germacrene D (0,13%), Germacrene

(23)

-4-ol (0,28%), Terpinolène (0,36%), Carvone (0,47%), Carvacrol (0,31%), Eugénol (0,58), Acétate de Géranyle, Méthyleugénol, Acétate de Carvoacétone ( 8,15%), -Phellandrene ( 0,35%), -Terpinène (0,25%), p-Cymène ( 1,36%), γ-Terpinène (0,25%), Geraniol (5,75%), Thymol (0,38%).

Fig. 4 : Structures chimiques des principaux constituants de l’huile essentielle du Romarin officinal.

(24)

 Actions physiologiques :

Selon des études effectuées précédemment, on résume l’ensemble des activités physiologiques de l’huile essentielle du romarin officinal comme suit : Elle est Abortive(3); Analgésique(11); Antialzheimer(34); Antianaphylactique(11);

Antiarthrite(34); Anti-athérosclérose(3); Antibactérienne(10,11,20);

Anticancéreuse(15,34); contre la fragilité capillaire(11); Anticholinestérase(3);

Anticonvulsivant(15); Antioedémateuse(11); Anti-inflammatoire(11);

Antimutagénique(15); Antioxydante(10,11,18); Antiprostaglandine(11);

Antipyrétique(18); Antiseptique(10,11,15,18); Antispasmodique(10,11,14,15,20); Antivirale(15); Apéritive(10,18); Astringente(18); Candidicide(3); Carminative(10,11,20); Cérébrotonique(18); Cholagogue(20); Cholérétique(15,20); Stimulant du Système Nerveux Central(10); Contraceptive(18); Inhibitrice de la COX-2(34);

Détoxiquante(3); Diaphorétique(18); Digestive(10); Diurétique(11,18);

Emménagogue(10,11,20); Epileptigénique(11); Fongicide(10,11); Hépato protectrice(15); Insecticide(18); Insectifuge(10); Myorelaxante(18); Myostimulante(11);

Chronotropique négative(3); Inotropique négative(3); Parasiticide(11);

Rubéfiante(11,20); Sédative(11); Spasmodique(11); Stérilisante(3); Stimulante(18,20); Stomachique(18,20); Thymoleptique(11); Tonique(18,20).

 Indications : En cas d’Alopécie(10,18)

; Alzheimer(34); Aménorrhée(15); Anaphylaxie(11); Anorexie(10,15,18,23); Arthrose(10,34); Asthme(18); Athérosclérose(10); Bronchites(18); Cancer(3,10,18,23,34) :[du sein(10); du foie(10,18); de la bouche(18,34); de la peau(3); de la rate(10,18)]; Candidoses(3); Fragilité capillaire(11); Cardiopathie(10); Cataracte(20,34);

(25)

Catarrhe(3); Cholécystite(15); Condylomes(3); Convulsions(15); Crampes(10,11,15,20,34); Choc septique(11); Diabètes(10); Diarrhées(18); Ménopause(3); Pellicules(18); Toux(18); Vertiges(15); Somnolence(3); Dysménorrhée(15,18); Eczéma(10,15,23); Oedèmes(11,18); Entérite(10,15,20); Epilepsie(3); Fatigue(15); Fièvre(18); Gaz(10,11,20); Gastrite(10,15,20); Goutte(18); Maux de tête(11,15,18,20); Hémorroïdes(18); Hépatites(15,23); Hypotonie(15); Hystérie(18); Induration(18); Infections(10,18); Infertilité(3); Inflammation(11,34); Insomnie(11,18); Léthargie(3); Leucorrhée(18); Hypotension artérielle(10); Migraine(10,15,20); Myalgie(11,15); Mycoses(10,11); Nausées(18); Néphrose(18); Anxiété(11); Névralgie(10,11,15,18); Douleurs(10,11,15); Paralysie(10); Parasitoses(11); Pleurésie(10); Polyurie(18); Pneumonie(18); Rhumatisme(10,14,15,23); Sciatique(11,15); Splénite(3); Entorse(10); Maux de ventre(10); Stomatites(15,18,34); Gonflement(11); Syncope(3); Tension(20); Douleurs dentaires(18); Varices(10); Virus(15); Verrues(3); Rétention hydrique(11,18); Plaies(10,15,23); Levures(3).

 Contres indications, interactions médicamenteuses et effets

indésirables :

Le danger et les effets indésirables n’ont pas été observés aux doses thérapeutiques (15). La plante est Contre-indiquée en cas de grossesse et l’allaitement; Parmi les effets indésirables on cite : la coloration rouge anodine des urines (27). Comme n’importe quelle huile essentielle, celle du romarin peut être toxique à forte dose, causant des irritations des intestins, des reins, de la peau, et de l’estomac. Les épileptiques doivent être prudents avec le romarin et les autres herbes contenant le camphore(11).

(26)

Eugenia caryophyllata

(5)

= Syzygium aromaticum L. Merr et Perry =

Eugenia aromaticum = Caryophyllus aromaticus

(

Le Giroflier= le girofle

)

 Botanique : (5,38)

Eugenia : en hommage à Eugène de Savoie Carignan (1663-1736)

humaniste et botaniste, Caryophyllata : du grec, karuo (noyer) et phyllon (feuille) : à feuille de noyer. Le giroflier appartient au genre Eugenia, à la famille des Myrtacées, à l’Ordre des Myrtales, au Phylum des Rosales- Myrtales, ce dernier englobe 1000 espèces, intertropicales- cosmopolites, dont nombreuses d’entre elles ont des fruits comestibles. C'est un très bel arbre pouvant atteindre 12 à 15 mètres de hauteur, à tronc lisse gris clair. Feuillage persistant coriace vert luisant, qui dégage un effluve sucré. Lors de leur sortie les feuilles du giroflier sont jaune verdâtres avec une teinte rosée qui fonce ensuite, si bien qu'à l'âge adulte elles seront teintées de rouge, tandis que la face inférieure est vert sombre. Le plus bel arbre des pays tropicaux. Les feuilles, comme toutes les parties de la plante, sont très aromatiques, car elles sont bourrées de petites glandes à essence à peine visibles à la loupe. Fleurs petites, composées de 4 pétales blancs et de 4 sépales rouges. Durant la floraison, des petites fleurs apparaissent à l'extrémité des rameaux. Elles sont petites, brièvement pédonculées et groupées en petites cymes dont la longueur totale n'excède pas 4 à 5cm. Ces fleurs seront cueillies et mises à sécher au soleil pendant environ une semaine, après le séchage, les clous de girofle ressembleront à des boutons floraux séchés en forme de clou qui sont à l'origine

(27)

du nom (du latin Clavus). La tige et les cornes sont de couleur brun cannelle foncé ou brun tabac ; elles renferment une grande quantité d'essence. La sphère ou « tête » du clou, qui se détache assez facilement, est généralement de teinte plus claire, de saveur forte et chaude et de goût piquant et amer. Fruit est une baie elliptique pourpre, puis brun violacé, aromatique. Graine exalbuminée. Du pont de vue anatomique, on note la présence des canaux sécréteurs et des glandes lysigènes à essence. Liber interne. Le giroflier est un arbre qui peut vivre plus de cent ans et l'on cite certains sujets de Malaisie qui approcheraient de 150 ans.

Photos 6 : Feuilles et inflorescence d’E.caryophyllata.

 Drogue : (39,40)

Les boutons floraux (dits aussi clous) sont récoltés au moment précis du rosissement des sépales. Puis séchés. Les boutons sont ensuite dégriffés (séparation du bouton du pédoncule qui est conservé pour extraire l'huile essentielle). Puis ils sont séchés au soleil qui leur donne leur couleur brune. Les feuilles (les feuilles ont assez d'arômes pour les rendre potentiellement intéressantes).

(28)

Photo 7 : Les clous de Girofle.

 Chimie : (39,40)

Le clou de Girofle renferme une quantité importante d’huile essentielle (15 à 20%), 16% d’eau, des tanins, un peu d’amidon et des matières fibreuses cellulosiques. Le pédoncule floral (griffe) contient 5à 6% d’huile essentielle, et les feuilles 3 à 4%. Obtenue par hydrodistillation, elle est très riche en eugénol (70 à 85%) accompagnée de ses cofacteurs quand elle est bien extraite. On trouve aussi d’autres composés terpéniques (dont environ 10% de caryophyllène), aliphatiques, aromatiques et hétérocycliques.

La seconde famille après l’eugénol, la plus représentée est celle des esters avec principalement l’acétate d’eugényle (environ 10%) puis à moins de 1% chacun du benzoate de méthyle, du salicylate de méthyle (bifonctionnel : ester et phénol) et du benzoate de benzyle. Suivent les sesquiterpènes avec le bêta caryophyllène (environ 5%) et en faible proportion l’alpha copaene, l’alpha humulene, le delta cadinène. On note aussi la présence d’un oxyde terpénique (oxyde de caryophyllène à moins de 0,5%), d’un phénol methyl-ester (methylchavicol) et de monoterpène (Ocimène).

(29)

Fig.5 : Structures chimiques des principaux constituants de l’huile essentielle du Girofle.

 Actions physiologiques :

Selon des études effectuées précédemment, on résume l’ensemble des activités physiologiques de l’huile essentielle des clous de girofles comme suit : Elle est Analgésique(10,11,15,23); Anesthésique(14,15,18); Anthelminthique(3); Anti-aggréguant plaquettaire(11); Antialzheimer(34); Antiarthrite(34); Antibactérienne et Fongicide(14,15); Anticancéreuse(10); Anticonvulsivante(3); Antiémétique(11);

Antiherpétique(3); Antihistaminique(11); Anti-inflammatoire(34);

Antimutagénique(3); Antioxydante(10); Antiperspirante(18); Antiseptique(10,14,15,18); Antispasmodique(14,15); Antivirale(10,14,15); Candidicide(10); Carminative(11,18); Déodorante(18); Digestive(18); Expectorante(18); Insectifuge(18); Larvicide(10); Parasympatholytique(3); Péristaltique(18); Rubéfiante(18); Stimulante(18,34);

Stomachique(18); Tonique(18); Tranquillisante(3); Trichomonicide(3);

(30)

 Indications :

En cas d’Alzheimer(34)

; Anorexie(15); Arthrose(34); Aspergillose(3); Bronchites(23); Cancer(10,34); Candidoses(10); Accouchement(18); Cholera(18); Refroidissement(15,23); Coliques(11,15); Convulsions(3); Toux(23); Crampes(14,15); Dermatoses(10); Diarrhées(10,18); Dyspepsie(18); Entérite(18); Fièvre(23); Gaz(11,15,18); Gastrite(15,18); Gingivite(10); Maux de tête(15); Hernie(18); Herpes(3); Infertilité(18); Inflammation(14,34); Myalgie(3); Mycoses(14,15); Nausées(18); Nervosité(3); Douleur(14,15,18,23); Pharyngite(10,14,15); phtisie(18); Polypes(18); Rétinite(3); Rhinite(18); Spasmes(18); Stomatites(10,14,15); Douleurs dentaires(10,11,15); Trichomonas(3); Ulcère(15); Vaginite(10); Vomissement(11); Verrues(18); Vers(18); Plaies(10,18).

 Contres indications, interactions médicamenteuses et effets

indésirables :

Aucun danger ni effets indésirables n’ont été observés aux doses thérapeutiques (15). Mais il faut signaler que l’eugénol de l’huile essentielle est irritant. L’essence est irritante de la peau et de la muqueuse, elle peut causer parfois les cheilites, les dermatoses, et les stomatites. Elle peut interférer avec les anticoagulants. Il n’ y a pas de problèmes rencontrés avec l’utilisation du girofle durant la grossesse et l’allaitement à condition que les doses ne dépassent pas largement les quantités utilisées dans les aliments (11).

(31)

Chapitre II:

Manifestations cliniques des germes pathogènes étudiés.

Les quatre espèces fongiques sur lesquelles on a testé les cinq huiles essentielles sont : Candida albicans, deux dermatophytes (Trichophyton rubrum et Microsporum canis.) et Aspergillus niger.

Les manifestations cliniques de ces germes sont multiples et seront résumés comme suit :

I.

Manifestations cliniques

au niveau buccal de Candida albicans :

1) La candidose buccale : a-) Définition :

Parmi les lésions buccales connues, la candidose buccale [et/ou la

candidose oropharyngée (COP)] est l’infection fongique la plus importante (41)

, l’agent le plus rencontré qui en est responsable est Candida albicans, qui s’est transformé en agent pathogène, suite à la présence de facteurs locaux et systémiques qui potentialisent cette transformation (41,42).

La candidose buccale, est une infection fongique opportuniste de la bouche pouvant évoluer et devenir œsophagienne(43,47), commune chez l’Homme(44-46)

, particulièrement chez les enfants et les sujets âgés(44), elle peut être une manifestation ordinaire de la candidose cutanéo-muqueuse chronique

préexistante(47). La forme la plus rencontrée est La candidose

(32)

d’abord par une inflammation diffuse sur la muqueuse qui devient rouge, sèche et cuisante puis sur la langue et le pharynx qui se couvrent d’un enduit

blanchâtre(48) qui n’est que des pseudomembranes blanches extensives

constituées des cellules épithéliales desquamées, de fibrine et d’hyphes fongiques(44). Dans certains cas, le malade ressent une gêne pour avaler, ce qui laisse présager une atteinte de l’œsophage. La « membrane » blanchâtre peut être généralement enlevée par un écouvillon pour exposer une muqueuse érythémateuse sous-jacente. Le diagnostic est souvent franc comme on l’observe facilement, et c’est l’un des formes les plus communes de la candidose buccale, représentant presque le tiers (44,49). Le diagnostic peut être confirmé microbiologiquement soit par la coloration d’un frottis issu des zones infectées ou par la culture d’un prélèvement à partir d’un rinçage buccal (44)

.

(33)

b-) Facteurs de risque:

b-1) Liés à l’agent pathogène :

Le genre Candida est un champignon qui a été isolé pour la première fois en 1844 à partir du crachat d’un patient tuberculeux (50)

, comme les autres champignons, les Candida spp. ne sont pas photosynthétiques, sont des micro-organismes eucaryotes avec une paroi cellulaire qui repose de l’extérieur sur une membrane plasmatique, il y a des pores nucléaires à l’intérieur de la membrane nucléaire, la membrane plasmatique renferme une grande quantité de stérols, souvent l’Ergostérol(44)

.

Ils peuvent métaboliser le glucose dans des conditions aérobics et/ou anaérobics. La température optimale donnant lieu aux hyphes est 37°C(44), ils exigent des sources de carbones pour leur croissance filamenteuse, l’extension apicale des filaments et la formation des ramifications latérales, sont observées avec les hyphes et les mycéliums alors que la division cellulaire est liée aux levures (51).

Photos 9 : L’aspect des levures (photo à gauche) et du mycélium (photo à droite) de Candida albicans au microscope. (44)

(34)

Chez les individus sains, C. albicans est saprophyte de la muqueuse buccale (52), néanmoins à, cause de plusieurs facteurs locaux ou systémiques y compris l’infection par le VIH (53)

il représente l’espèce la plus souvent associée aux lésions buccales, mais C.glabrata, C.tropicalis, C.parapsilosis, C.krusei, et

C.dubliniensis, C. guillierimondii, C. lusitaniae, et C. stellatoïdea, le sont

également (44, 54,55).

b-2) Liés à l’hôte :

b-2-1. Facteurs locaux :

 la diminution de la fonction des glandes salivaires, peut prédisposer à une candidose buccale(44,56,57), la sécrétion de la salive dilue et enlève les micro-organismes de la muqueuse buccale, les protéines antimicrobiennes de la salive comme la lactoférrine, la sialoperoxidase, les lysozymes, les polypeptides riches en histidine et les anticorps spécifiques anti-Candida, interagissent avec la muqueuse buccale et préviennent l’envahissement de Candida spp., par conséquent, les affections comme le Syndrome de Gougerot-Sjögren, la radiothérapie de la tête et du coup ou les médicaments qui réduisent la sécrétion salivaire peuvent conduire à un risque accru de la candidose buccale(44).

 Les médicaments comme les corticoïdes inhalés, ont montré une

augmentation du risque de la candidose buccale (58) par suppression possible de l’immunité cellulaire et de la phagocytose, l’immunité locale de la muqueuse buccale revient à l’état normal quand on arrête le traitement par les corticoïdes (59).

(35)

Les prothèses dentaires, prédisposent à l’infection par Candida spp. Chez 65% des sujets âgés portant toujours des prothèses qui produisent un micrœnvironnement avec un taux faible d’oxygène voire un anaérobie et un pH acide, conduisant à une meilleure adhésion des Candida spp. Sur l’acrylique, de plus, la salive réduite qui s’écoule sous la surface étroite de la prothèse, les prothèses incorrectement ajustées et la mauvaise hygiène buccale rendent le milieu encore plus favorable à la croissance des Candida spp.(44,56,61)

 D’autres facteurs à savoir le glucose (diabète) qui améliorent la

croissance des Candida spp. dans la salive, et les carbohydrates qui facilitent leur adhésion sur les cellules épithéliales buccale.(62)

b-2-2. Facteurs systémiques :

 l’âge extrême : prédispose à l’infection à cause de l’immunité réduite (61)

.

 Les médicaments tels que les antibiotiques à large spectre qui perturbent la flore buccale locale créant ainsi un environnement adéquat pour la prolifération de Candida spp.(63), cette flore est restaurée une fois l’antibiothérapie arrêtée. Les médicaments immunosuppresseurs comme les agents anti-néoplasiques, ont montré dans différentes études qu’ils peuvent prédisposer à une candidose buccale par l’altération de la flore buccale, par la perturbation de la surface de la muqueuse et aussi par l’altération des caractères physicochimiques de la salive. (44, 64, 65, 66)

 Le tabagisme, le diabète, le syndrome de cushing, l’infection par le VIH, les leucémies, la dénutrition tel que le déficit en Vit B12 (particulièrement impliqué) sont aussi des facteurs favorisant la candidose buccale (44).

(36)

2) La candidose buccale associée aux mucites buccales:

Le cancer et le traitement anticancéreux altèrent la santé buccale, les complications buccales sous forme de mucites, xérostomie, saignement, infections (189) stomatites, douleurs, perte des fonctions (68), sont trois fois plus rencontrées chez les enfants plus que les adultes (67).

Sonis et al, ont subdivisé les complications buccales du traitement anticancéreux en deux formes importantes selon l’origine à savoir : les problèmes résultants de l’action directe du médicament sur les tissus buccaux (stomatotoxicité directe) et les problèmes causés par des changements dans d’autres tissus tel que la moelle osseuse (on parle de stomatotoxicité indirecte)

(69)

.

La forme la plus commune de la stomato-toxicité directe s’appelle : « Les

mucites buccales ».

a- Définition des mucites buccales :

Les mucites buccales constituent une affection ulcéreuse diffuse au niveau de la muqueuse buccale non kératinisée touchant principalement le palais lisse, la muqueuse jugale(69,70-72), les bordures latérales de la langue, la membrane du pharynx, les lèvres, la zone médiane de la langue et le plancher de la bouche (70-72) . Il s’agit des stomatites iatrogènes qui débutent souvent par une aplasie entre les 7 et 14éme jours ou entre 5 à 7éme jours selon les patients après l’initiation de la chimiothérapie (70,73)

. Représentant les complications aiguës (immédiates) les plus importantes, les mucites arrivent généralement durant la deuxième semaine de la radiothérapie avec des doses de 2,00 cGy ou plus (74) et touchent environ 80% des patients irradiés (75,76).

(37)

Dib et al., 2000(74) ont observé la présence des mucites légères durant la deuxième semaine du traitement avec une dose arrivant jusqu’à 1,800cGy et des mucites sévères dans la 5éme semaine du traitement avec une dose de 4,500cGy. Les mucites sont multifactorielles (73), définies comme étant l’inflammation et l’ulcération de la muqueuse buccale (68,77)

accompagnée de la formation de pseudomembranes (78) constituant une source potentielle d’infections qui peut conduire à la mort (68,77), cette affection fréquente et douloureuse réduit l’effet de la radiothérapie et de la chimiothérapie anticancéreuse et affecte plus de 40% des patients (77).

Tous les patients se plaignent de la douleur sévère (79) qui en résulte, d’une dénutrition et d’une décroissance significative de leur qualité de vie et qui nécessite souvent un changement de la diététique et l’utilisation des analgésiques pour la soulager. (73)

Les mucites ulcéreuses chez les patients myélosupprimés peuvent devenir un portail d’une invasion systémique par les microbes ou par leurs produits de paroi (78).

La sévérité des mucites buccales dépend de plusieurs facteurs, y compris la dose administrée, le volume des tissus traités et le type de radiation(80,81) et bien d’autres facteurs à savoir : l’exposition préalable à la chimiothérapie, les traitements concomitants, les maladies systémiques tels que le diabète ou les maladies vasculaires. (81)

Pour évaluer la grade des mucites chez les patients cancéreux, plusieurs méthodes ont été décrites ; celles-ci sont basées sur la présence des signes tels

(38)

que : l’érythème et les lésions, seuls ou associés à des symptômes comme la douleur et la difficulté de déglutition(71,82).

Ainsi, les mucites buccales peuvent être classées en 5 grades selon le système de classification de l’OMS :

- Grade 0 : Aucune manifestation (83)

.

- Grade I : Présence d’ulcères non douloureux, érythème ou sensibilité

légère (79).

- Grade II : Présence d’érythèmes ulcéreux ou d’ulcères qui ne gênent pas

la déglutition(79) plus œdème(83). - Grade III : Ulcérations confluentes (79)

avec : dysphagie, Erythème

douloureux (83).

- Grade IV : Mucites diffuses et Nécrose Nécessitant une nutrition entérale

ou parentérale(83).

(39)

b- La surinfection des mucites par les Candida spp. :

La surinfection des mucites par Candida spp. (78) ainsi que leur dissémination ultérieure, sont associées aux longs épisodes de la neutropénie, à l’utilisation d’antibiotiques à large spectre, à la corticothérapie (84, 85, 86)

et à la cytotoxicité résultante de la chimiothérapie anticancéreuse, à savoir : l’atrophie épithéliale et la nécrose (87).

II.Manifestations cliniques

des dermatophytes :

1) Les teignes:

(88)

a- Définition :

Les teignes sont des mycoses cosmopolites dues aux dermatophytes intéressant l’épiderme et les phanères. Autrefois ce terme s’appliquait à toutes les affections dues aux dermatophytes. Actuellement, il est réservé à l’atteinte des cheveux ou des poils.

Les dermatophytes sont des champignons filamenteux :

Appartenant aux genres Epidermophyton, Microsporum et Trichophyton ;

 Dont les états parfaits (formes sexuées), quand ils sont connus, sont des Ascomycètes

 Caractérisés par la production de spores diverses : microconidies, macroconidies, arthrospores, chlamydospores ;

 Ayant une affinité particulière pour la kératine, ils attaquent la peau et les phanères indemnes.

(40)

b- Clinique :

Il y a trois formes cliniques majeures des teignes : les teignes tondantes, les teignes faviques et les teignes inflammatoires.

b-1) Les teignes tondantes :

La présence du dermatophyte dans les cheveux les fragilise et provoque des plaques d’alopécie par la cassure des cheveux parasités, le bulbe n’étant pas attaqué. Deux aspects cliniques peuvent être différenciés : les teignes tondantes microsporiques et les teignes tondantes trichophytiques. Ces deux types de teignes se rencontrent habituellement chez l’enfant avant la puberté.

Les teignes tondantes microsporiques

: Sont dues à diverses espèces

de Microsporum où M. canis est la plus fréquemment isolée. Ces teignes réalisent des plaques au niveau du cuir chevelu. Elles sont de grande taille (4 à 7cm), peu nombreuses (1à 4), de forme arrondie, avec une surface « sale » recouverte de squames grisâtres. La plaque est hérissée de cheveux cassés courts mais encore visibles. L’examen en lumière de Wood révèle une fluorescence verte intense. Lorsque l’agent de la teigne est une espèce anthropophile, il est rare d’observer une lésion associée de la peau glabre. Les teignes microsporiques d’origine animale prennent souvent un aspect plus inflammatoire. La dissémination à la peau glabre est très fréquente sous forme d’épidermophytie circinée. Le parasitisme pilaire est endo-ectothrix microsporique. L’intérieur du cheveu contient des filaments mycéliens et l’extérieur est entouré d’une gaine continue de petites spores de 2µm de diamètre, en chaînettes indissociables.

(41)

Photo 11 :

Les teignes tondantes microsporiques

(60)

.

Les teignes tondantes trichophytiques

: Sont dues à diverses espèces

de Trichophyton : T.violaceum, T.soudanense, T.tonsurans. Toutes sont anthropophiles et contagieuses. Ces teignes diffèrent des teignes tondantes microsporiques par le nombre de plaques beaucoup plus nombreuses, beaucoup plus petites (5mm de diamètre). Le cheveu est cassé bien plus court, au ras du cuir chevelu, à peine visible, englué dans de nombreuses squames qui le masquent. L’examen en lumière de Wood ne montre pas de fluorescence. Dans certains cas, ces teignes survenues chez l’enfant, ne guérissent pas à la puberté. Des lésions de la peau glabre et des onyxis des mains peuvent coexister avec ces teignes. Le parasitisme pilaire est de type endothrix, seul l’intérieur du cheveu est parasité. De très nombreux filaments mycéliens, souvent dissociés en arthrospores, de 4µm de diamètre, remplissent la totalité du cheveu.

(42)

Photo 12 :

Les teignes tondantes trichophytiques

(60).

b-2) La teigne favique ou favus :

Due à T.schoenleinii, strictement anthropophile, c’est une infection cosmopolite fréquente en Afrique du Nord et Europe centrale. Cette teigne est caractérisée par la formation d’un godet appelé godet favique, localisé à la base du cheveu dans l’orifice folliculaire. Le favus débute par une tache érythématosquameuse du cuir chevelu, de forme circinée. C’est après des mois d’évolution que l’on peut observer des lésions déjà étendues, se traduisant par des plaques croûteuses d’où sortent des cheveux ternes et grisâtres. Ces lésions siègent sur le vertex et les régions fronto-pariétales. Elles sont formées de multiples godets faviques, de quelques millimètres de diamètre, de couleur jaune soufre, friables, d’odeur fétide, reposant sur un épiderme déprimé et inflammatoire. Au centre du godet favique, les cheveux faviques rares, traversent la croûte et sont caractérisés par leur relative longueur, leur aspect grisâtre et terne. Les cheveux ne sont pas cassés mais ils sont très raréfiés. Ils sont éliminés au fur et à mesure de l’évolution de la teigne avec formation d’une

(43)

alopécie cicatricielle définitive. Ils sont disposés en touffes disséminées, séparées par quelques mèches de cheveux sains. Cette chute du cheveu est due aux filaments mycéliens qui forment un bourrelet dans le pourtour d’épiderme du follicule, refoulant en profondeur la portion non cornée de l’épiderme ce qui constitue le godet. Celui-ci entraîne l’expulsion du bulbe pileux et une chute

définitive des cheveux. Le favus n’a aucune tendance à guérir à la puberté. Il ne

guérit jamais spontanément sans traitement. Cette teigne contagieuse est favorisée par le manque d’hygiène. L’examen en lumière de Wood montre une fluorescence verdâtre des cheveux et des godets. Le parasitisme pilaire est de type favique. A l’intérieur du cheveu on observe des filaments mycéliens, polymorphes, ne remplissant pas le cheveu. Certains sont courts, en « tarses faviques ».

b-3) Les teignes inflammatoires :

A la différence des teignes tondantes, elles se rencontrent aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant. Chez la femme on observe des kérions du cuir chevelu, alors que chez l’homme il s’agit de lésions suppurées de la barbe (sycosis). Les dermatophytes responsables sont habituellement des champignons zoophiles : T.mentagrophytes, T.verrucosum (T.ochraceum).

Ces teignes suppurées appelées Kérions de Celse débutent par une plaque érythématosquameuse circulaire. Cette plaque se tuméfie rapidement, rougit, suppure et les cheveux tombent. Le Kérion réalise un macaron inflammatoire, surélevé, de quelques centimètres de diamètre, bien limité. Les orifices folliculaires sont dilatés et purulents. Ceci entraîne une chute du cheveu

(44)

momentanée. Au bout de quelques temps, la suppuration se tarit, les signes d’inflammation s’amenuisent et cette amélioration clinique s’accompagne d’une repousse des poils et des cheveux. Ces Kérions ne s’accompagnent pas d’adénopathie. L’examen en lumière de Wood ne montre pas de fluorescence. Le parasitisme pilaire par T.mentagrophytes ou par T.verrucosum est endo-ectothrix mais peut être individualisé en 2 types :

Le type microïde dû à T.mentagrophytes : on observe des filaments mycéliens peu nombreux à l’intérieur du cheveu et des chaînettes de spores de 2µm de diamètre à la surface.

Le type mégaspore dû à T.verrucosum: est comparable au précédent, seul le diamètre des spores est différent. Elles sont plus grosses (5à 6µm).

(45)

2) Les épidermophyties:

(88)

Elles correspondent à l’atteinte de la peau glabre par un dermatophyte. Les genres Microsporum, Trichophyton et Epidermophyton en sont responsables. Ces lésions siègent en dehors des plis ou au niveau des plis.

a) Lésions en dehors des plis :

On parle de l’épidermophytie de la peau glabre (herpès circiné), elle débute par une tache érythématosquameuse, superficielle, qui s’étend rapidement d’une façon excentrique. Progressivement, la lésion de taille variable est caractérisée par sa forme arrondie, parfaitement limitée, avec une zone centrale plus claire, d’aspect cicatriciel et une périphérie marquée par la rougeur des squames ou des vésicules. Uniques ou multiples, ces plaques peuvent confluer donnant des placards à contours polycycliques.

T.rubrum et E.floccosum, de transmission interhumaine, peuvent être à

l’origine d’herpès circinés siégeant en n’importe quel point du corps. Il s’agit le plus souvent d’une lésion unique de grande taille.

Les épidermophyties circinées transmises par les animaux sont dues à

T.mentagrophytes, T.verrucosum, M.canis et plus rarement T.erinacei, T.equinum.

Elles siègent où la peau a été en contact avec l’animal contaminateur ou ses poils parasités (visage, bras, avant bras, jambe). Dans le cas de M.canis il peut y avoir des lésions très nombreuses en n’importe quel point du corps.

(46)

Photos 14 : différents aspects d’un herpès circiné(60)

.

b) Les lésions des plis (intertrigos)

Les agents responsables sont des dermatophytes anthropophiles :

E.floccosum, T.rubrum, T.interdigitale.

b-1) Epidermophyties des plis (eczéma marginé de Hebra) :

C’est habituellement le pli inguinal qui est touché : plaque comparable à une épidermophytie circinée à son début, siégeant à la partie supéro interne de la cuisse, uni ou bilatérale, à bordures saillantes vésiculosquameuses polycycliques, qui va s’étendre rapidement. Cette lésion peut s’étaler vers les

(47)

cuisses et le pli interfessier. Une dissémination très étendue ou même une généralisation peuvent être observées dans le cas d’une atteinte par T.rubrum. Cette localisation est fréquente chez l’adulte. Elle est observée plus souvent chez l’homme que chez la femme. Elle est très rare chez l’enfant avant la puberté. Des lésions comparables peuvent se voir au niveau de l’aisselle, généralement associées à une épidermophytie de l’aine.

Quelle que soit la localisation, ces lésions sont prurigineuses. Elles peuvent être secondaires à une mycose des pieds ou à un onyxis.

Le diagnostic différentiel se pose avec l’érythrasma dû à une corynebactérie et avec l’intertrigo candidosique (plaque suintante).

Photo 15 : Eczéma marginé de Hebra (60)

.

b-2) Intertrigo interdigito plantaire (pied d’athlète) :

Il s’agit d’une lésion très fréquente de l’adulte, rare chez l’enfant avant la puberté. Débutant le plus souvent au 4ème espace inter orteils, la lésion est souvent limitée à une légère desquamation de débris épithéliaux plus ou moins macérés. Souvent méconnue, n’entraînant aucune manifestation pathologique,

(48)

elle peut s’étendre sur le dos du pied de façon arciforme. Dans d’autres cas, tous les espaces interdigitaux sont touchés et ont un aspect suintant comme dans les intertrigos candidosiques. La transmission est indirecte par les sols souillés (salles de bain, piscine, salles de sport,…). Cette affection de l’adulte est beaucoup plus fréquente chez l’homme. Il faut toujours rechercher s’il n’existe pas d’autres localisations (ongles).

(49)

III.Manifestations cliniques

de Aspergillus niger :

a) Définition (89):

Les Aspergillus sont des champignons filamenteux cosmopolites, très répondus dans le milieu extérieur. Sont ubiquistes, on les rencontre aussi bien en milieu rural (Silos à grains, foin, paille tassée et humide, céréales ou fruits moisis,…) qu’en milieu urbain, et aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur des habitations (poussières accumulées derrières les meubles, cadres, faux plafonds,…).

b) Clinique et pouvoir pathogène :

Les Aspergillus sont des pathogènes opportunistes leur développement chez l’hôte nécessite des conditions favorables, locales (caverne tuberculeuse, cancer bronchopulmonaire, bronchopneumopathie chronique obstructive, emphysème, mucoviscidose…) ou générales (corticothérapie prolongée, hémopathie maligne, chimiothérapie aplasiante, SIDA,…) l’immunosuppression prédispose à l’infection opportuniste (90)

. En pathologie humaine, A.niger, est le champignon filamenteux le plus fréquemment isolé d'otomycoses. Il peut être aussi responsable, plus rarement, d'atteintes pulmonaires.

L'aspergillose du conduit auditif externe est une affection bénigne chez les personnes présentant une lésion préalable ou une malformation anatomique du conduit auditif. Elle se caractérise par un bouchon mycélien provoquant prurit, surdité, bourdonnement d'oreilles, douleurs localisées et écoulement. Des blépharites, des sinusites aspergillaires, des aspergilloses pulmonaires et des onyxis ont également été décrits mais restent très rares.

(50)

L’infection nosocomiale par les cathéters et les autres dispositifs médicaux est aussi probable (91).

Les manifestations cliniques et la sévérité de la maladie dépendent de l’état immunologique du patient (92) de plus la diminution de la résistance de l’hôte est due à plusieurs facteurs tels qu’une maladie débilitante sous-jacente, une neutropénie, une perturbation de la flore normale et une réponse inflammatoire due à l’utilisation des agents antimicrobiens et les stéroïdes, qui peut prédisposer le patient à une colonisation, à une maladie invasive ou les deux (93, 94, 95).

(51)

Chapitre III:

Traitement/Prévention, Effets indésirables et Résistance aux

Antifongiques.

I. TRAITEMENT :

1)

Traitement/Prévention de la candidose buccale :

a) La thérapie antifongique topique :

Est recommandée en première intention en cas de candidose buccale non compliquée et même en cas du traitement systémique, elle doit être poursuivie afin de diminuer la dose et la durée du traitement systémique (96). Durant les débuts du XXéme siècle, le traitement a été effectué par le violet de Gentiane, (teinture d’aniline) mais à cause de la résistance développée et les effets indésirables comme la coloration de la muqueuse buccale, il a été remplacé par les antibiotiques polyènes, la Nystatine, découverte en 1951 et l’Amphotéricine B, découverte en 1959, ils agissent en se liant aux stérols de la membrane cellulaire du champignon, et, en altérant la perméabilité membranaire(97,98), la Nystatine et l’Amphotéricine B, ne sont pas absorbés par le tractus gastro-intestinal et ils sont utilisées en application locale dans la bouche(44). Miconazole et Imidazole peuvent être utilisés en application locale dans la bouche mais ils sont limités à cette utilisation parce qu’ils ont des effets indésirables potentiels comme les nausées, les vomissements et les diarrhées. Il y a d’autres médicaments appartenant à cette classe, à savoir : Clotrimazole (44)

(52)

Nystatine est beaucoup plus utilisée dans le traitement de la candidose buccale

(56,61)

elle est disponible sous forme de Bains de Bouche (BB), comprimés et suspensions buvables, elle est utile chez les patients édentés, chez les personnes recevant la radiothérapie, et ceux infectés par le VIH, quatre fois par jour durant une semaine (99).

Les deux BB de Nystatine et Clotrimazole ont une grande teneur en saccharose, donc il y a un risque de carie pour les dents et un souci de complication de la candidose buccale chez les diabétiques, chez les utilisateurs de corticoïdes et chez les immunodéprimés (44). L’association de Nystatine et le Chlorhéxidine digluconate, inactive les deux médicaments (100,101) par conséquent cette combinaison ne doit pas être utilisée (44).

b) La thérapie antifongique systémique :

Cette thérapie est appropriée chez les patients intolérants ou réfractaires au traitement topique, chez ceux ayant un grand risque d’infection systémique(96)

, chez les patients où la candidose persiste même avec les remèdes topiques et en cas de candidose oesophagienne(43).

Les antifongiques admis pour traiter les candidoses buccales et oesophagienne sont : Kétoconazole, Fluconazole et Itraconazole. L’Amphotéricine B est aussi utilisée (43)

. Généralement, les médecins commencent avec la thérapie la moins agressive comme le Kétoconazole ou l’Itraconazole et gardent le Fluconazole le plus puissant pour un usage ultérieur, si nécessaire, si la candidose n’a pas été résolue avec ces médicaments (c‘est à dire devenue résistante aux azolés) (43), leur utilisation chez les patients âgés

(53)

n’est pas recommandée à cause des effets indésirables comme l’hépatotoxicité, et les interactions médicamenteuses (44).

Le Kétoconazole, est généralement administré à la dose de 200mg/j durant une à deux semaines en cas de candidose buccale, et 400mg/j durant deux à trois semaines en cas de candidose oesophagienne, il doit être administré au

milieu des repas, il peut être mal absorbé chez les patients ayant des problèmes

intestinaux ou qui ne peuvent pas manger beaucoup, sa prise avec une boisson acide comme Cola peut aider(43), le Kétoconazole est aussi efficace que le Fluconazole et l’Itraconazole(44)

.

L’Itraconazole, a un spectre plus large que celui de Fluconazole et par conséquent il est précieux dans le traitement des patients immunodéprimés ayant une résistance candidosique vis-à-vis le Fluconazole (44). Il est administré généralement à la dose de 100mg/j durant une à deux semaines en cas de candidose buccale, et de 200mg/j durant deux ou trois semaines en cas de candidose oesophagienne. Il doit être administré au milieu des repas. La forme solution buvable donne des niveaux plasmatiques élevés plus que la forme « comprimé », et elle a montré qu’elle est plus efficace. Il y a un grand potentiel d’interactions médicamenteuses entre l’Itraconazole et plusieurs traitements anti-VIH (43).

Le Fluconazole est un inhibiteur potentiel et sélectif des enzymes fongiques impliqués dans la synthèse de l’Ergostérol, le constituant le plus important de la membrane cellulaire et par conséquent perturbe sa formation conduisant à la fuite du contenu cytoplasmique et à la mort cellulaire (44), sa

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