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Traitement/Prévention de la candidose buccale :

Traitement/Prévention, Effets indésirables et Résistance aux Antifongiques

1) Traitement/Prévention de la candidose buccale :

a) La thérapie antifongique topique :

Est recommandée en première intention en cas de candidose buccale non compliquée et même en cas du traitement systémique, elle doit être poursuivie afin de diminuer la dose et la durée du traitement systémique (96). Durant les débuts du XXéme siècle, le traitement a été effectué par le violet de Gentiane, (teinture d’aniline) mais à cause de la résistance développée et les effets indésirables comme la coloration de la muqueuse buccale, il a été remplacé par les antibiotiques polyènes, la Nystatine, découverte en 1951 et l’Amphotéricine B, découverte en 1959, ils agissent en se liant aux stérols de la membrane cellulaire du champignon, et, en altérant la perméabilité membranaire(97,98), la Nystatine et l’Amphotéricine B, ne sont pas absorbés par le tractus gastro-intestinal et ils sont utilisées en application locale dans la bouche(44). Miconazole et Imidazole peuvent être utilisés en application locale dans la bouche mais ils sont limités à cette utilisation parce qu’ils ont des effets indésirables potentiels comme les nausées, les vomissements et les diarrhées. Il y a d’autres médicaments appartenant à cette classe, à savoir : Clotrimazole (44)

Nystatine est beaucoup plus utilisée dans le traitement de la candidose buccale

(56,61)

elle est disponible sous forme de Bains de Bouche (BB), comprimés et suspensions buvables, elle est utile chez les patients édentés, chez les personnes recevant la radiothérapie, et ceux infectés par le VIH, quatre fois par jour durant une semaine (99).

Les deux BB de Nystatine et Clotrimazole ont une grande teneur en saccharose, donc il y a un risque de carie pour les dents et un souci de complication de la candidose buccale chez les diabétiques, chez les utilisateurs de corticoïdes et chez les immunodéprimés (44). L’association de Nystatine et le Chlorhéxidine digluconate, inactive les deux médicaments (100,101) par conséquent cette combinaison ne doit pas être utilisée (44).

b) La thérapie antifongique systémique :

Cette thérapie est appropriée chez les patients intolérants ou réfractaires au traitement topique, chez ceux ayant un grand risque d’infection systémique(96)

, chez les patients où la candidose persiste même avec les remèdes topiques et en cas de candidose oesophagienne(43).

Les antifongiques admis pour traiter les candidoses buccales et oesophagienne sont : Kétoconazole, Fluconazole et Itraconazole. L’Amphotéricine B est aussi utilisée (43)

. Généralement, les médecins commencent avec la thérapie la moins agressive comme le Kétoconazole ou l’Itraconazole et gardent le Fluconazole le plus puissant pour un usage ultérieur, si nécessaire, si la candidose n’a pas été résolue avec ces médicaments (c‘est à dire devenue résistante aux azolés) (43), leur utilisation chez les patients âgés

n’est pas recommandée à cause des effets indésirables comme l’hépatotoxicité, et les interactions médicamenteuses (44).

Le Kétoconazole, est généralement administré à la dose de 200mg/j durant une à deux semaines en cas de candidose buccale, et 400mg/j durant deux à trois semaines en cas de candidose oesophagienne, il doit être administré au

milieu des repas, il peut être mal absorbé chez les patients ayant des problèmes

intestinaux ou qui ne peuvent pas manger beaucoup, sa prise avec une boisson acide comme Cola peut aider(43), le Kétoconazole est aussi efficace que le Fluconazole et l’Itraconazole(44)

.

L’Itraconazole, a un spectre plus large que celui de Fluconazole et par conséquent il est précieux dans le traitement des patients immunodéprimés ayant une résistance candidosique vis-à-vis le Fluconazole (44). Il est administré généralement à la dose de 100mg/j durant une à deux semaines en cas de candidose buccale, et de 200mg/j durant deux ou trois semaines en cas de candidose oesophagienne. Il doit être administré au milieu des repas. La forme solution buvable donne des niveaux plasmatiques élevés plus que la forme « comprimé », et elle a montré qu’elle est plus efficace. Il y a un grand potentiel d’interactions médicamenteuses entre l’Itraconazole et plusieurs traitements anti-VIH (43).

Le Fluconazole est un inhibiteur potentiel et sélectif des enzymes fongiques impliqués dans la synthèse de l’Ergostérol, le constituant le plus important de la membrane cellulaire et par conséquent perturbe sa formation conduisant à la fuite du contenu cytoplasmique et à la mort cellulaire (44), sa

posologie est de 200mg/j, habituellement durant deux semaines en cas de candidose buccale et trois semaines en cas de candidose oesophagienne (43).

Amphotéricine B est donné sous forme de solution buvable (100mg quatre

fois/j) ou par voie IV (5mg/kg/j) pendant deux à trois semaines. Une nouvelle forme liposomale de cette molécule est donnée par voie intraveineuse (VIV) à la dose de 5mg/kg/j pendant deux à trois semaines (43).

En cas du traitement approprié et efficace de la candidose buccale, le pronostic est favorable, la rechute quand elle a lieu, est souvent due à une non-conformité avec le traitement, à l’oubli d’enlever et de nettoyer convenablement les prothèses dentaires, ou à l’incapacité à résoudre les facteurs prédisposant à l’infection (44)

.

En ce qui concerne les mucites buccales, aucune approche n’a été démontrée efficace dans leur prévention et/ou le traitement. Pourtant les revues systématiques récentes et les essais cliniques ont identifié des approches potentielles pour la prévention des mucites à savoir : l’utilisation des bains de bouche, des enzymes hydrolytiques, d’Amiphostine (102, 103,105)

, du miel (81), du laser à faible intensité(72,106,102,103,104,107,108), l’hygiène buccale(109,110)

, des

analgésiques(111), des anti-inflammatoires et bien d’autres

possibilités(68,78,82,102,112-114), cependant, l’évidence de ces mesures est variable et les bénéfices chez les patients avec les différents cancers sont inconnus

(103,107,115-118)

.

c) la prévention de la candidose buccale :

Elle se réalise par les agents antifongiques qui réduisent l’incidence de la candidose buccale chez les patients sous traitement anti-cancéreux (119), le

Fluconazole se trouve le plus efficace que les polyènes topiques (120). Le rinçage avec Chlorhéxidine seulement chez des patients ayant subit une transplantation de la moelle osseuse, est retrouvée très efficace (121).

La méthode préventive la plus importante de la candidose buccale chez les VIH+ peut être le renforcement du système immunitaire, en stoppant ou en ralentissant le développement de l’infection. Autres méthodes préventives à savoir l’arrêt du tabagisme, la bonne hygiène buccale, réduire voire éviter l’usage abusif d’antibiotiques, d’alcool, des sucres et des stéroïdes (43)

.

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