HAL Id: jpa-00210401
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Submitted on 1 Jan 1986
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Etude par diffusion Raman de la dynamique réorientationnelle monomoléculaire dans une phase
plastique : l’exemple du Bicyclo (222) octane
J.L. Sauvajol, M. More
To cite this version:
J.L. Sauvajol, M. More. Etude par diffusion Raman de la dynamique réorientationnelle monomolécu-
laire dans une phase plastique : l’exemple du Bicyclo (222) octane. Journal de Physique, 1986, 47
(12), pp.2075-2085. �10.1051/jphys:0198600470120207500�. �jpa-00210401�
Etude par diffusion Raman de la dynamique réorientationnelle monomoléculaire dans une phase plastique :
l’exemple du Bicyclo (222) octane
J. L. Sauvajol (*) et M. More
Laboratoire de Dynamique des Cristaux Moléculaires (UA 801),
Université des Sciences et Techniques de Lille, 59655 Villeneuve d’Ascq Cedex, France
(Reçu le 25
mars1986, révisé le 3 juillet, accept6 le 25 aogt 1986)
Résumé.
2014Dans cet article
nousutilisons
unmodèle de sauts à deux mouvements distincts pour évaluer la contribution réorientationnelle à l’élargissement des bandes relatives à des modes internes actifs
endiffusion Raman dans
unephase plastique. Nous appliquons
nosrésultats
au casdu Bicyclo (222) octane (symétrie
moléculaire D3h). Nous montrons que dans cet exemple la
mesuredes largeurs des bandes relatives
auxmodes de symétrie E’ et E" permet d’évaluer le temps 03C4C4 du modèle (03C4C4 temps de résidence de la molécule le long
d’une direction 111 > du réseau cristallin cubique à faces centrées). La variation
avecla température de 03C4C4
est cohérente
aveccelle dérivée de données de diffusion incohérente neutronique.
Abstract.
2014In this paper we
use amodel of instantaneous rotational jumps to calculate the reorientational contribution to the broadening of bands related to internal modes active in Raman scattering in
aplastic phase.
We apply
ourresults to the Bicyclo (222) octane plastic phase (molecular symmetry D3h). We show that in this
case
the measurements of the bandwidths of the E’ and E" internal modes allow
usto estimate
acharacteristic time of the jump model : 03C4C4 (03C4C4 residence time of the molecule along the 111 > direction of the face centred cubic lattice). The temperature dependence of 03C4C4 is coherent with the
samevariation derived from
quasi elastic incoherent neutron scattering data.
Classification
Physics Abstracts
78.30
1. Introduction.
On nomme
«phase plastique
»une phase particu-
li6re d’un compose moldculaire dans laquelle les
centres de masse des molecules sont aux n0153uds d’un rdseau cristallin (en gdndral de haute symdtrie) et ou
en chaque site les moldcules poss6dent un ddsordre dynamique d’orientation.
L’£tude de la structure cristallographique d’une
telle phase permet de ddterminer les orientations
d’équilibre des mol6cules et de définir une probabi-
litd d’orientation moyenne de chaque mol6cule k du cristal, P 1 ( n k ), où n k est la donnde des trois
angles d’Euler qui d6finissent l’orientation du tri6dre moldculaire (mobile) par rapport au syst6me d’axes cristallographiques (fixe) de la structure moyenne.
Differentes techniques expdrimentales permettent d’approcher la dynamique r6orientationnelle des
molecules du cristal. Certaines de ces techniques
comme la Resonance Magn6tique Nucldaire ou la
Diffusion Incoh6rente des Neutrons froids donnent des renseignements essentiels sur la dynamique
réorientationnelle monomol6culaire et permettent d’6valuer la probabilitd P2 (nl, f2 2t qui d6crit la
possibility qu’a la molecule k d’être à ’instant t dans l’orientation D2 si cette meme molecule dtait dans l’orientation 121 a l’instant t
=0. D’autres techni- ques comme la diffusion coh6rente neutronique ou
la diffusion Raman dans le domaine basse fr6quence (mouvements des mol6cules rigides),peuvent appor- ter des renseignements sur la contribution des coffd- lations intermoldculaires A la dynamique des r6orien-
tations mol6culaires.
Différents mod6les th6oriques essayent de d6crire
les propri6t6s statiques et dynamiques de ces phases,
autrement dit de donner des expressions analytiques
aux diff6rentes fonctions de probability définies au-
dessus. Parmi ceux-ci et pour les propri6t6s statiques,
on peut citer le module de Frenkel d’orientation discr6te 6quiprobable [1], le d6veloppement de
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0198600470120207500
P1 ( ilk) en fonctions adaptdes a la symdtrie [2]
avec prise en compte du couplage translation-rota- tion [3] ; pour la description des propriety dynami-
ques on peut citer le module de diffusion libre [4], le
mod6le de sauts instantands [5]. Enfin les
«expe-
riences
»de dynamique mol6culaire A 1’aide d’un calculateur apparaissent dans ce type de probl6me, quand elles peuvent etre appliqudes avec efficacitd (c’est-A-dire pour des systèmes relativement simples)
un outil essentiel pour la comprehension de la dynamique r6orientationnelle dans de telles phases [6].
Dans cet article nous nous intdressons A 1’apport
de la spectroscopie Raman A l’étude de la dynamique
des rdorientations monomoldculaires [7]. En effet
moyennant certaines conditions, 1’etude de 1’evolu- tion avec la temp6rature des largeurs des modes
internes peut apporter des renseignements sur cette dynamique [8]. Nous montrerons les rdsultats que
nous avons obtenus dans le cas du Bicyclo (222)
octane. Nous comparerons ces rdsultats a ceux que
nous avions obtenus par diffusion incoh6rente neu-
tronique [9]. L’efficacitd de cette comparaison reside
dans le fait que les donn6es Raman et neutronique
ont dt6 traitdes A 1’aide du meme formalisme : le module de sauts instantan6s, au meme niveau d’approximation et avec une d6finition identique des
temps de relaxation concem6s.
2. La phase plastique du Bicyclo (222) octane.
Le Bicyclo (222) octane : CH CH2CH2 3CH, est
une mol6cule de symdtrie D3h (Fig. la)). Le domaine
d’existence de la phase plastique est T, = 164,25 K,
Tf
=447,48 K [10]. La sym6trie moyenne de cette
phase est cubique A faces centrées, de groupe spatihl
Fm3m (Z=4). Le d6sordre d’orientation est decrit de la mani6re suivante [11] :
a) l’axe C3 moldculaire s’allonge suivant les direc-
tions ( 111 ) du cube ;
b) autour de chaque direction ( 111 ) la mol6cule
poss6de deux orientations discernables d’dquilibre qui se ddduisent l’une de 1’autre par une rotation de
II/3 (Fig. lb)).
La r6orientation de la moldcule entre ces diffdren-
tes orientations d’6quilibre a dtd dtudide par Diffu- sion incohérente neutronique et mod6lis6e par un module de saut A deux mouvements [9]. Dans un tel
module que nous rappellerons par la suite on definite deux temps caract6ristiques :
a) TC4 qui est le temps de residence de la molecule le long d’une direction ( 111 ) . C4 est une rotation
de II/2 autour d’une direction ( 100 ) qui fait
passer la molecule d’une direction ( 111 ) a une
autre.
b) T M 6 qui est le temps de residence de la molecule dans une orientation uniaxiale donnee, M6 6tant une
rotation de II/3 autour de l’axe mol6culaire qui fait
passer la mol6cule d’une orientation uniaxiale A une autre voisine.
Fig. 1.
-a) La mol6cule de Bicyclo (222) octane. b) Les
orientations uniaxiales de la moldcule.
[a) The Bicyclo (222) octane. b) The uniaxial orientations of the molecule.]
Les variations de ’TC4 et TM6 avec la temperature
ont dtd d6duites des experiences de diffusion incohd- rente neutronique.
Elles suivent une loi d’Arrhenius
3. Les conditions expkrimentales.
3.1 LE CRISTAL. - Le Bicyclo (222) octane est un
compose fortement volatil qui ne peut etre conservd que dans une cellule fermde. Les monocristaux utilises dans nos experiences ont ete fabriquds A la tempdrature ambiante par une mdthode de transport
en phase vapeur dans une sphere de verre. Leurs
monocristalhnitds et leurs orientations ont dtd test6es et ddfinies par diffraction X. Des spectres Raman
sur monocristal ont pu etre ainsi obtenus. Les rapports de ddpolarisation lies essentiellement aux ouvertures des faisceaux ont ete 6valu6s a partir de
la mesure du mode totalement symdtrique le plus
intense du spectre, le mode Ai a = 797 cm-1 ( T
=295 K ), dans differentes polarisations. Ils ont
ete estimds inf6rieurs a 4 % dans toute la gamme de
temperature 6tudi6e.
3.2 LE DOMAINE EXPTRIMENTAL DE TEMPTRA-
TURE.
-Les dtudes Raman dont nous discutons ici ont ete r6alisdes dans la gamme de temperature :
295 K, 370 K. En effet deux ph6nom6nes limitent
notre intervalle d’6tude. Tout d’abord l’abaissement de la temperature en dessous de la temperature de
fabrication du cristal (ici 295 K) a pour consequence
un d6collement du cristal de la paroi de la cellule, ce qui perturbe la propagation des faisceaux lumineux et ne nous autorise plus A faire des mesures dans des
conditions de polarisation d6finies. Or la connais-
sance des dtats de polarisation est comme nous le
verrons par la suite indispensable dans notre dtude.
D’autre part, quand on 616ve la temperature, la
tension de vapeur dans la cellule augmente du fait de la sublimation d’une partie du produit. Ceci entraine le bris de la cellule au-dessus de 370 K.
3.3 LE SPECTROMÈTRE. - Le spectrom6tre utilisd
est un triple monochromateur
«Coderg T 800
»dquip6 d’un système de comptage E.G.G. Le balayage en fr6quence est s6quentiel avec un temps
de comptagee de 10 s par pas de mesure. Les donndes sont trait6es par une chaine de programme
implantee sur un mini-ordinateur
«MINI 6 de la CII ».
La puissance de la radiation incidente (A
=487.9 nm d’un laser
«Spectra Physics » à Argon ionis6) a 6td limit6e a 20 mW afin de ne pas d6tdriorer le cristal.
Les expdriences que nous ddcrivons ici ont 6t6 r6alis6es sur une s6rie de trois monocristaux avec diffdrentes conditions d’orientation et de polarisation qui nous ont permis d’extraire pour chaque mode de sym6trie interne de la molecule (Ai, E’ et E") les
spectres Raman correspondants de la phase plastique
(A19’ EA et F2,)’
4. Le modèle.
L’intensit6 d’un spectre Raman relatif A un des modes internes Tm (ici Ai, E’, E") de la molecule active dans un spectre de symetrie Fc (ici A1g, Eg, F2g ) de la phase plastique peut etre obtenue dans le cadre de differentes approximations que nous dnu- m6rons ci-dessous [7].
a) Les molecules sont rigides.
b) Les sym6tries des tenseurs Raman relatifs aux
modes internes de la molecule isol6e ne sont pas modifi6es par 1’environnement cristallin.
c) On n6glige le couplage entre modes internes d’une meme moldcule de meme qu’entre deux
memes modes de molecules voisines.
d) On n6ghge le couplage entre vibration intramo- ldculaire et rotation moldculaire.
L’intensitd Raman peut alors, par exemple,
s’ecrire sous la forme [8] :
Ep , E8 sont les polarisations du champ électrique incident par rapport au repere cristallographique.
na, nY sont les polarisations du faisceau diffuse par rapport au repère cristallographique.
Les indices Åc ( Åm) sont donnés en annexe.
Ils indexent les dinerentes composantes des representations irréductibles du groupe du site (de la molecule) actives en diffusion Raman.
Im( Cù ) est la transformee de Fourier de la fonction de correlation vibrationnelle
(QAm(t) QAm(O) ) ou QAm est la coordonnée normale relative au mode interne indexé par Am.
Elle s’exprime classiquement sous la forme :
w v est la frequence de vibration du mode et Fvm sa demi-largeur dont l’origine est li6e à
I’anharmonicitd de la vibration.
[IcÅm( (w) ) 1 ., . est Ie tenseur Raman defini comme la transformee de Fourier de la fonction de correlation
R;C Am ( (}) sont les fonctions
«rotateurs » d’ordre 2 adaptees a la sym6trie [2].
(S03BBc) decrit la symdtrie du tenseur de polarisabihtd Raman relatif au groupe du site.
M.. facteur amplitude.
M,k., SA
msont donnds dans le cas du Bicyclo octane en annexe.
On a exclu de 1’expression (1) le spectre A1g qui ne contribue qu’A l’intensitd Raman relative a un mode interne de symdtrie Ai et qui, dans ce cas, ne fait pas intervenir de contribution rotationnelle :
Au niveau d’approximation du calcul, 1’expression (1) indique que l’on observera A la frdquence de vibration
wvkm du mode une bande dont une partie de la largeur et de l’intensit6 dans une polarisation donnde sera
fonction de la dynamique rotationnelle de la molecule.
Le calcul de SÅcÅm( Cù) passe par 1’6valuation de la fonction de correlation :
Celle-ci va etre calculde dans le cadre d’un mod6le de sauts instantands a deux mouvements distincts [5].
Pour cela on d6finit deux groupes de rotations propres :
a) le groupe des
«rotations cristallines » qui est 1’ensemble des rotations qui amenent 1’axe C3 moldculaire suivant ses diffdrentes directions d’dquilibre. Dans 1’exemple traitd ici le groupe de
«
rotations cristallines » est le groupe 0.
b) Le groupe
«des rotations moldculaires
»qui est constitue par 1’ensemble des rotations qui amenent
la molecule suivant ses differentes orientations uniaxiales d’£quilibre (discernables ou non) pour une orientation donnde de l’axe C3 moldculaire. C’est un groupe cyclique qui, dans notre exemple, est le groupe
C6.
Soit f2l = 03A9a l’orientation d’dquilibre de la molecule au temps t
=0, l’orientation de cette meme molecule au temps t, .a2, peut etre 6crite comme :
ou R est une operation du groupe produit des rotations cristallines et des rotations moldculaires qui font
passer la molecule de l’orientation na à l’orientation n2.
En introduisant la probability P ( R, t ) de rdahsation de l’op6ration R,
N est le nombre des orientations d’dquilibre accessibles a une molecule. Dans le mod6le de sauts a deux mouvements distincts, P ( R, t ) est de la forme (5)
ou :
- 03BC indexe une representation du groupe produit (ici 0 (8) C).
- Rc indexe les classes des operations du groupe des rotations cristallines, Ac indice les representations
irrdductibles de ce meme groupe.
- Rm reprdsente les classes des rotations moldculaires, Am indice les representations irrdductibles de ce
meme groupe.
-
E est l’opdration identity du groupe des rotations cristallines.
- e est l’opdration identity du groupe des rotations mol6culaires.
x:cRm est le caract6re associ6 A l’op6ration Rc. Rm dans la repr6sentation irréductible J.L
Dans le calcul des probability de saut par unitd de temps 1/03C403BC, on consid6re deux simplifications : a) le mod6le utilisd ici est basd sur I’hypoth6se que les fonctions de probabflitd des diff6rentes rotations
sont des fonctions centrales sur le groupe de symdtrie considdr6. C’est-A-dire que toutes les rotations appartenant a une meme clisse d’op6ration doivent avoir la meme probabilite de se rdaliser.
En gdn6ral les rotations qui vdrifient cette hypoth6se ne forment pas un groupe complet de symdtrie.
Pour pouvoir appliquer le module on a recours a un artifice de calcul qui consiste a considerer un groupe
complet de rotation en affectant une probabilitd nulle aux classes d’operation qui ne vdrifient pas le crit6re de fonction centrale. Par exemple, dans le cas du Bicyclo (222) octane, on peut observer que la molecule 6tant alignee suivant une direction cristallographique ( 111 ) donn6e, la probabilite de rotation de 120°
autour de cette direction est diff6rente de celle autour des autres axes d’ordre 3 cristallographiques. Ainsi
dans le calcul on impose 1/ T C3
=0.
b) De plus parmi 1’ensemble des rotations qui v6rifient le crit6re des fonctions centrales, on n’affecte
une probability non nulle qu’aux rotations les plus probables autrement dit aux rotations qui coûtent le
moins en 6nergie, c’est-A-dire aux rotations qui correspondent aux amplitudes de saut les plus faibles.
Dans le cas de Bicyclo (222) octane cela limite la somme aux termes 1/Tc4 et I/TM 6 ce qui donne pour
les vingt probability les r6sultats r6pertori6s dans le tableau I.
On obtient alors :
Le calcul des facteurs .p;’c Åm est fastidieux. Nous les
avons 6valu6s pour les differentes reprdsentations irréductibles J.L et pour les diff6rents spectres
A c k , [8. a].
Les calculs de ces facteurs sont rdpertori6s dans le
tableau II pour les modes de sym6trie A1, E’ et E".
A l’aide de ces diffdrents r6sultats on constate que :
a) Pour un mode interne de sym6trie E’ intervient dans chaque spectre E. et F 2g une seule contribution
qui va conduire a un 61argissement rotationnel diffdrent selon la symdtrie du spectre :
b) Pour un mode interne de symdtrie E" on a un
rdsultat equivalent :
I B
Dans le module ddveloppd ici les profils de spectres des modes E’ et E" sont lorentziens avec une largeur qui ddpend de la symdtrie du spectre et qui s’£crit :
Il est ainsi dvident que la diff6rence des largeurs des spectres relatifs au mode interne de sym6trie
E’ et E" enregistr6s dans les polarisations Eg et F2g’
conduit directement au temps rc, par
c) Ce temps (TC,) est de meme directement accessible h la r esure A partir du spectre F 2g A;
(Tabl. I). Toutefois la contamination de ce spectre
lide aux facteurs de depolarisation par le spectre
Tableau I. - Expression des vingt probabilitgs de
saut par unité de temps I /,rU calculies à partir de l’expression (5).
[The twenty jump probabilities I /T it calculated from the expression (5).]
AlgAi qui est toujours tr6s intense pour cette
symdtrie de mode interne rend ddlicate dans ces conditions la mesure de la largeur de la composante.
Nous avons procddd a la determination de la variation de rc, avec la temperature a partir de deux
raies relativement isol6es dads le spectre et de sym6trie respective E" et E’.
5. Les r6sultats et discussions.
Les evolutions avec la temperature de spectres Raman relatifs a un mode de symdtrie E" vl et à
un mode de sym6trie E’ v2 ont dt6 analysees
Des spectres Raman caractdristiques sont montr6s
pour ces deux modes et dans les deux polarisations
Eg et F2g (Figs. 2, 3, symbole 0). Les spectres ont
ete lissds en accord avec le mod6le par une lorentzienne (Figs. 2, 3, symbole -). Les deux
modes 6tant contaminds dans la region de haute
frequence par deux autres modes actifs l’intervalle de lissage des spectres a ete limite aux domaines de
fréquence :
A toute temperature, la qualite du lissage a ete
evaluee a partir du facteur de m6rite R ddfini par :
oii i indexe les points de mesure pour chaque
spectre.
Tableau II.
-Valeurs des facteurs pour:
Fig. 2.
-Spectres Raman relatifs
aumode interne
vl
1de symdtrie E", T = 368 K; a) dans
unepolarisation
Eg, b) dans
unepolarisation F2g. (0) Points expdrimen-
taux, (-) lissage du spectre par
unelorentzienne.
[The Raman spectra of v1 internal mode (symmetry E"),
T
=368 K; a) in Eg polarization, b) in F2g polarization.
( 8) Experimental, (-) fitted with
aLorentzians profile.]
Ce facteur Rest toujours inf£rieur a 3 % quels que soient la tempdrature et le mode concern£.
Dans la suite de cet article nous discuterons de
largeurs totales à mi-hauteur des modes Raman
(F.W.H.M.). Autrement dit les expressions (8)
Fig. 3.
-Spectres Raman relatifs
aumode interne
v2 de symdtrie E’, T = 368 K; a) dans
unepolarisation
E,,, b) dans
unepolarisation F2g. (0) Points expdrimen-
taux, (-) lissage du spectre par
unelorentzienne.
[The Raman spectra of v2 internal mode (symmetry E’),
T
=368 K; a) in Eg polarization, b) in F2g polarization.
(0) Experimental, (-) fitted with
aLorentzian profile.]
donnant les contributions rdorientationneffes A la
demi-largeur dens. modes devront 6tre affectdes d’un coefficients 2 pour etre compardes aux largeurs
totales expdrimentales (Fig. 4).
Les dvolutions des largeurs totales avec la tempd-
Fig. 4. - Variation
avecla tempdrature des largeurs
totales des modes. re:p m; a) pour le mode v1, b) pour le mode v2. 0 Largeur de
cesmodes dans
unspectre de symdtrie Eg, 0 largeur de
cesmodes dans
unspectre de sym£trie F2a,
-variation expdrimentale de la largeur
du mode dans la symdtrie Eg,
-.-variation expdrimentale
de la largeur du mode dans la symdtrie F2g,
----variation calculde, a partir des donndes de diffusion incohdrente neutronique, de la largeur du mode dans la
symdtrie F2g (voir texte)
rature dans les deux spectres E 9 et F2g sont reportees
figure 4a) pour le mode v1 et figure 4b) pour le mode v2.
Les points expdrimentaux que nous avons reportds correspondent a une moyenne de donn6es enregis-
tt6es sur trois dchantiflons diff6rents, ce qui affine
les variations expdrimentales de ces largeurs.
On constate, en accord avec le module, que ces
largeurs sont plus importantes dans un spectre
F2g que Eg. Sur chaque figure 4 nous avons trac6 en
trait plein la pente moyenne de variation de largeur
pour le spectre Eg. Nous avons reportd de meme, à
partir de cette variation, l’écart de largeur calcul6 A.
partir des expressions (8) et des valeurs de Tc4 N,
d6rivdes des mesures de diffusion neutronique et
donndes dans le paragraphe 2. Les dcarts calcules
sont report6s dans le tableau III et ils sont traces en
trait pointilld sur les figures 4. On constate que les
largeurs expdrimentales des deux modes dans les
spectres F2A suivent cette variation. Toutefois un
dcart sensible existe A toute tempdrature aussi bien
pour le mode v1 que v2, entre la variation calculde et la pente expdrimentale moyenne (Fig. 4 symbole -.- ).
[The temperature dependence of internal mode full line- widths FA"A’; a) the v mode, b) the v2 mode. 0 Line-
width in the Eg Raman spectrum, 0 linewidth in the F2g
Raman spectrum,
-experimental dependence of the
width in the Eg spectrum,
-.-experimental dependence
of the width in the F2g spectrum,
----calculated depen-
dence of the width in the F2g spectrum derived from the incoherent neutron scattering data (see text)
Tableau III.
-Valeurs calculges à différentes tempg-
ratures de l’écart des largeurs : AF
=2(ri2g).m - r:g).m) pour A.
=E’ ou E".
[The calculated values at different temperatures of the
width gap Ar
=2(ri2g).m - rig).m) Am
=E’, E".]
On peut tirer plusieurs conclusions de ces rdsul- tats :
a) Tout d’abord que le module développé dans le paragraphe 4 qui prdvoit pour chaque polarisation
une bande centr6e sur la fr6quence (J):m, de profil
lorentzien et dont la largeur est fonction de la dynamique rdorientationnelle moldculaire est adapt6
A notre exemple d’6tude.
b) Que le module de saut 6value correctement la contribution r6orientationnelle A la largeur des
modes.
c) Les rdsultats reports sur la figure 4 indiquent
que la variation de TC4 que l’on peut d6duire des
experiences de diffusion Raman est coh6rente avec
celle ddduite des exp6riences de diffusion neutroni- que. Ce r6sultat mdrite d’etre not6 dans la mesure ou 1’on rencontre dans la literature une forte
disparitd entre les deux d6terminations de temps de relaxation associ6s en principe au m6me phénomène.
Ici nous insistons sur le fait que cette comparaison a
un intdr6t r6el dans la mesure ou les deux jeux de
donn6es Raman et Neutron ont dtd trait6s par le mdme formalisme, en s’appuyant sur une définition identique des temps de relaxation TC4 et TM6. Cette
demière remarque nous oblige en retour A nous interroger sur 1’origine de I’dcart entre la largeur
Raman dans une sym6trie F2g calculde A partir des
donn6es neutroniques et des rdsultats Raman relatifs
au spectre de symdtrie Eg.
On peut en voir deux explications entre lesquelles
il est pour l’instant difficile de trancher dans la
mesure ou cet 6cart est faible :
i) Une origine purement expérimentale en rela-
tion avec un probl6me de definition des bandes
Raman, li6e en partie a une d6t6rioration du cristal A haute temp6rature. En outre, l’inconv6nient des
mesures Raman pour la ddtermination des temps de relaxation rdside dans le manque de points de comparaisons (les mesures sont faites en Q
=0) et
cela contrairement A la diffusion incohdrente neutro-
nique ou les profils des spectres peuvent 6tre test6s pour plusieurs vecteurs de diffusion Q.
ii) Une origine lide a la complexite du traitement des donndes neutroniques dans la mesure ou dans chaque spectre interferent, dans un mod6le de sauts,
plusieurs lorentziennes qu’il faut ddconvoluer. Cette difficulte n’est pas rencontrde dans nos experiences puisqu’une seule contribution rotationnelle interfere dans chaque polarisation.
d) La coherence entre les differences des largeurs exp6rimentales mesurees par diffusion Raman dans les spectres de symdtrie F2g et Ee et celles dvaludes à
partir des rdsultats de diffusion incoh£rente neutroni- que nous autorise a faire quelques considerations sur
les determinations de
T M 6 par ces deux memes
techniques. Comme l’indiquent les expressions (8),
revaluation de T M 6 par diffusion Raman exige de
connaltre A chaque tempdrature la largeur vibration-
nelle r:m. Ces largeurs ne sont pas directement
mesurables par diffusion Raman pour des modes de
symdtrie E’ et E". Toutefois nous pouvons toujours
calculer les contributions aux largeurs des modes
Raman ddpendantes de ( TM6 ) - 1 A partir des rdsul-
tats de diffusion neutronique et comparer les largeurs experimentales aux largeurs totales ainsi calculdes.
Dans le tableau IV, nous donnons les valeurs des contributions proportionnelles A
T M6 1 q ui inter-
viennent dans les largeurs totales es modes de
symdtrie E’ et E". On constate que c’est cette contribution qui doit expliquer la forte largeur du
mode v2 de symdtrie E’ et la forte diffdrence entre les largeurs des modes de symdtrie E’ et E" (on peut comparer les dcheres des Figs. 4a) et 4b)).
Tableau IV.
-Evaluation de la contribution de la reorientation uniaxiale
auxlargeurs totales des modes internes de symétrie E’ et E".
[Values of the uniaxial reorientational contribution to the full linewidths of the E’ and E" internal modes.]
Toutefois 1’evaluation de la largeur vibrationnelle a 1’aide de la relation
ou F A’Am est dvalude A partir des seules donndes
neutroniques conduit A des largeurs vibrationnelles trop faibles (voire faiblement ndgatives) pour etre
acceptables et cela aussi bien pour les modes VI que v2. Ainsi le temps TM6 qui est dvalud de
mani6re indirecte par diffusion Raman parmt plus long a toute temperature que celui deduit des
mesures de diffusion incoh£rente neutronique.
Il est raisonnable de supposer que l’énergie d’acti-
vation associde A la rotation M6, testde par la pente d’une variation expdrimentale en diffusion neutroni-
que, doit se retrouver en diffusion Raman. En
faisant cette hypoth6se on peut montrer qu’en
affectant un facteur 2 au prd-facteur de la loi
d’Arrh6nius, relative au temps TM’ on est capable
de ddcrire les variations des largeurs expdrimentales
en affectant des largeurs vibrationnelles acceptables respectivement de 2 rEp
=2 cm-1 et 2 rE’
4 cm-1 pour les modes v, et V2’
Ainsi si l’ordre de grandeur du temps TM 6 est le
meme quel que soit son mode de ddtermination Raman ou neutronique (10-12 s dans toute la zone
de temperature dtudide) ce temps semble plus long (d’un facteur voisin de 2) dans son dvaluation par diffusion Raman, 1’energie d’activation de 678 K dtant la meme dans les deux cas. Pour poursuivre
cette discussion il est utile de faire r6fdrence A d’autres 6valuations des temps TC4 et TM6. En effet,
une dtude par diffusion incohdrente neutronique du Bicyclo (222) octane par A. Leadbetter et ses
collaborateurs [12] donne les variations en tempdra-
ture des temps de relaxations T4 et T6. Compte tenu
de la definition des temps T4 et T6 donn6s ten [12] on
peut voir que
A partir de ces definitions et des variations en
temperature de T4 et T6 [12] on ddduit celles de TC4
etTM:
6les prdfacteurs des temps de residence sont dans un
rapport 2,6 avec ceux que nous avons ddduits des rdsultats neutroniques [9]. On peut ainsi penser que les ddterminations de ces prdfacteurs sont d6pendan-
tes du mode de traitement num6rique (complexe)
des donn6es de diffusion neutronique et ceux-ci
peuvent etre sensiblement diff6rents suivant le type d’analyse (comparer les r6sultats de 9 et 12). Par
contre, 1’6nergie d’activation du mouvement qui est
d6termin6e par la pente de la variation du temps de
relaxation concemée avec la temp6rature, est peu affect6e par cet effet. Les diff6rences que l’on observe entre les determinations de
rc, et T M6
d6duites de deux exp6riences de diffusion incoh6-
rente neutronique doivent nous rendre prudent quant A la volont6 de conforter A partir des r6sultats Raman tel r6sultat neutronique plutot que tel autre,
et cela aussi bien pour les temps de relaxation Tc que ’rM6. Nos r6sultats de diffusion Raman
indiquent simplement (ce qui ne’parait pas n6gligea-
ble si on se r6f6re A la litt6rature) une coh6rence
entre les ordres de grandeurs des temps rc, et T M6
d6duits des mesures Raman et ceux d6riv6s des donn6es de diffusion incohérenie neutronique. Le
rdsultat important a retenir en ce qui concerne le
temps T C4’ le seul a pouvoir etre obtenu directement
en diffusion Raman, est moins 1’accord avec les
rdsultats de nos donndes neutroniques [9] (accord qui peut etre module au vue de barres d’erreur des
largeurs expdrimentales et des dcarts observes à haute temperature) que Inaptitude du mod6le à rendre compte des caractdristiques et des evolutions
des largeurs des raies Raman (et cela quelque soient
les rdsultats neutroniques auxquels on fait rdfdrence)
a savoir une largeur plus forte dans une symdtrie
F2g que Eg, et un dcart entre ces largeurs qui croit
avec la tempdrature.
e) Enfin il nous faut aussi insister sur les caractd-
ristiques qui font du Bicyclo (222) octane un cas
«
idéal» pour ce type de travail. Ce sont :
i) La faible valeur du temps TC4’ ce qui conduit
dans la gamme de temperature dtudi6e A des diff6-
rences de largeur sup6rieures A la resolution exp6ri-
mentale. Des 6tudes que nous avons r6alis6es sur d’autres compos6s mol6culaires n9am6nent pas,
compte tenu des valeurs des temps de relaxation
concernés ( T
>10-11 s) à des diff6rences de lar- geurs d6tectables par diffusion Raman.
ii) Enfin et surtout le fait que par sym6trie, une
seule contribution rotationnelle (Tabl. I, II) et, par
cons6quent, un seul temps T IL’ doivent 8tre pris en compte dans les profils des différents modes internes
(E’, E" ) mesur6s dans les spectres de sym6trie Eg
et F2g.
Remerciements.
Nous remercions M. Muller qui nous a fourni les
monocristaux de Bicyclo (222) octane, M. B6e pour les discussions concernant les r6sultats de diffusion incoh6rente neutronique et M. Fouret pour lint6ret
qu’il a port6 A ce travail.
Annexe.
a) SYMÉTRIE MOLÉCULAIRE
=D3h.
avec
-
r. : representation iffdductible du groupe mol6culaire (D3h ) -
-
nm: indice les composantes de la reprdsenta-
tion iff6ductible r m8
Tenseur de polarisabilité Raman relatifs aux modes
internes :
Facteur d’amphtude :
b) SYMÉTRIE DU SITE Oh.
avec
-