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Analogies entre convection et frottement fluide

Edmond Brun

To cite this version:

(2)

ANALOGIES ENTRE CONVECTION ET FROTTEMENT FLUIDE

Par EDMOND BRUN.

Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Paris.

Sommaire. 2014 Guidé par son intuition

géniale, Osborne Reynolds, en 1874, a, le premier, émis l’hypo-thèse que la chaleur et la quantité de mouvement devaient, dans tout écoulement fluide, être trans-portées suivant le même mécanisme. Cette théorie, dont le développement est loin d’être achevé, est à la base de nombreux travaux théoriques et d’applications pratiques importantes [1 et 2]. Nous

voudrions, ci-dessous, présenter l’état actuel de la question, depuis quelques travaux récents.

1.

Écoulement

laminaire. - ~ ~ Considérons un

écoulement

laminaire,

par filets

parallèles

à l’axe

des x, dans

lequel

la vitesse u du fluide est fonction de la seule coordonnée y

(fig. i).

tangentiel

en un

point

M d’ordonnée y est la

force,

rapportée

à l’unité de

surface,

qu’exerce,

sur l’élément de

surface dS

qui

entoure le

point

M et

qui

est

paral-lèle à la vitesse u, le fluide se trouvant dans la couche d’ordonnée y +

dy.

Fig. 1.

On sait que cet effort

tangentiel

au

point

M

s’exprime,

dans le cas d’un écoulement

laminaire,

en faisant intervenir une

grandeur,

caractéristique

du fluide et des conditions dans

lesquelles

il se

présente,

la

viscosité u

1

Dans la théorie

cinétique

des gaz, l’effort

tangentiel

s’explique

par un

transport,

suivant une direction >

perpendiculaire

à la vitesse u, de la

quantité

de mouvement des molécules. On est alors conduit à

l’expression

suivante de la viscosité

dans

laquelle

p est la masse

spécifique

du

fluide,

c la vitesse moyenne des

molécules,

1 leur libre parcours moyen. La

grandeur

qui

est la

viscosité

cinématique

du

fluide,

est

proportionnelle

au

produit

cl et a pour dimensions L2 T-1.

2o

Imaginons

que, dans l’écoulement

précédent,

il existe un

gradient

de

température

suivant l’axe des r~, la

température 0

du

fluide

étant fonction

de la seule coordonnée y.

L’équation générale

de

la transmission de la chaleur montre que

l’échange

thermique

s’effectue,

dans

l’écoulement,

comme si le fluide était

immobile,

la distribution des

tempé-ratures

n’ayant

pas

changé.

Si .

est le

gradient

de

température

au

point

M,

dy

la densité D du flux de chaleur

qui

traverse

l’élé-ment dS entourant le

point

M et

parallèle

à la

. ’

vitesse u est

donnée ,par

la relation

~. est le

coefficient

de conduction

thermique

du

fluide.

Dans la théorie

cinétique

des gaz,

l’échange

de

chaleur

précédent

s’explique

par un

transport

d’énergie

moléculaire suivant une direction

perpen-+

diculaire à la vitesse u. On est ainsi conduit à

l’expression

suivante du coefficient de conduction

thermique

du fluide

La

grandeur a

= a

qui

est la

diflusivilé

thermique

Cp p

--du

fluide,

est

proportionnelle

au

produit

cl et a donc mêmes dimensions que la viscosité

cinématique

du fluide.

3 ~ Nous n’insisterons pas

davantage

sur les

analogies

entre frottement et

échange

de chaleur dans l’écoulement

laminaire,

mises en évidence

par les considérations

simples

précédentes.

Pour mieux

souligner

ces

analogies,

nous écrirons

(3)

219

les

équations

(1)

et

(2)

sous les formes .

qui

font

apparaître

les coefficients de mêmes dimen-sions v et a.

Le

rapport

-~

qui

ne

dépend

que des

propriétés

du

fluide,

est un nombre sans

dimensions,

appelé

nombre de

Prandtl,

¡Je

(son

inverse est le nombre de

Stanton),

2.

Écoulement

turbulent. -

1 ~

Considérons,

pour

simplifier,

un écoulement turbulent pour

lequel

la vitesse moyenne u est, en tout

point, parallèle

à l’axe des x et ne

dépend

que de la coordonnée y. La turbulence est

caractérisée,

à

chaque

instant t,

en tout

point

M,

par les

composantes

u’, v’,

w’ de

la vitesse de fluctuation

(fig. 2).

Fig. 2.

La masse de fluide

qui

traverse la surface dS

entourant le

point

M et

parallèle

à la vitesse moyenne u est

p v’ d S di;

la

composante,

parallèle

à

0~,

de la

quantité

de mouvement

qu’elle

transporte

est

p v’( û

la valeur moyenne de cette

quantité

de mouvement est

que l’on écrit

symboliquement

Au

point

M,

la valeur de u étant constante et la moyenne de la

composante

v’ étant

nulle,

on a.

évidemment,

uv’ = o. Il en serait de même de la

moyenne u’v’ s’il n’existait aucune corrélation entre les valeurs de u’ et de

v’,

mais il est facile de montrer

qu’une

telle corrélation existe, pourvu que la vitesse

moyenne u soit une fonction de l’ordonnée y du

point

M.

En

résumé,

la

composante

parallèle

à Ox de la

quantité

de mouvement

transportée

par le fluide

qui

traverse l’élément

perpendiculaire

à

Oy

est

égale,

en valeur

absolue,

à p dS : c’est aussi la force

tangentielle

qui

s’exerce,

parallèlement à

Ox,

sur

l’élément de surface dS. En

rapportant

la force à

l’unité de

surface,

nous obtenons la valeur

absolue ; 1 r 1

de l’effort

tangentiel

au

point

M

Pour

trouver le

signe

de 1’,

qui

caractérise le frottement exercé par la couche

d’ordonnée y

+

dy

sur la couche d’ordonnée y, remarquons que, si v’ est

négatif

et u’

positif,

le fluide passe de la couche

supérieure

à la couche inférieure

(fig. 2)

et cède une

quantité

de mouvement

positive.

Il tend donc à

tirer la couche inférieure dans la direction

positive

de l’axe des x et z est

positif.

On doit donc écrire

Comme l’effort

tangentiel

dû à la viscosité et

donné par la formule

(1)

subsiste

toujours,

tangentiel

total dans l’écoulement turbulent sera donné par

l’expression

Imaginons

que, dans le cas de l’écoulement

turbulent

précédent,

il existe un

gradient

de la

température

moyenne suivant l’axe des y, la

tempé-rature

moyenne 6

du fluide étant fonction de la

seule coordonnée y. L’écoulement est le

siège

d’un

transport

de chaleur

dû,

non seulement à

l’agitation

moléculaire

(conduction thermique),

mais encore et surtout aux mouvements molaires

qu’entraîne

la turbulence du courant

(convection thermique).

Considérons à nouveau l’élément de surface dS

perpendiculaire

à

Oy

et entourant le

point

M. Soit 0’ la flurtuation de

température

au

point

M et à l’instant 1. La masse de fluide

p v’

d S dl

qui

traverse l’élément dS

pendant

le

temps

dl

transporte

avec elle une certaine

quantité

de chaleur. Il est facile

de montrer, par un raisonnement

analogue

à celui fait à propos de la

quantité

de mouvement, qu’en

moyenne, seule intervient la

quantité

de chaleur

transportée

par suite des fluctuations de

tempé-rature, de sorte que

l’expression

de ce flux de chaleur moyen à travers l’élément dS est La

valeur moyenne de v’ fj’ est différente de zéro parce

qu’il

existe,

du fait du

gradient

de

température

dO

q 5 p

dy

au

point

M,

une corrélation entre les valeurs

algé-briques

de 9’ et de v’.

(4)

flux

de chaleur au

point

M

Pour trouver le

signe

de D

qui

caractérise le flux

de chaleur dans le sens

des y

positifs,

nous

remar-querons que, si v’ est

positif

et fi’

positif,

D est aussi

positif;

par

suite,

Comme

l’échange

par

conduction,

donné par la

formule

(2),

subsiste

toujours,

la densité de flux

totale dans l’écoulement turbulent sera donnée par

l’expression

3. Coefficient de frottement et nombre de

Margoulis. - IOLe

rapport

qui apparaît

dans P

les

équations (1)

et

(4)

est

homogène

au carré d’une vitesse.

Désignons

par V une vitesse de référence

qui

sera, dans le cas de l’écoulement dans une

conduite,

la vitesse moyenne dans la section

trans-versale et, dans le cas d’un corps

plongé

dans un

fluide,

la vitesse relative du solide par

rapport

au

fluide non

perturbé.

La

quantité

est un nombre sans dimensions que l’on

appelle

coefficients

de

f rottement

au

point

M,

si r

désigne

l’effort

tangentiel

au

point

M.

20 Le

rapport

D

qui apparaît

dans les

équa-Cp e

tions

(2)

et

(5)

a les dimensions d’une vitesse

multi-pliée

par une

température.

Désignons

par 0 une

température

de référence

qui

sera, le

plus

souvent,

une différence de

température

entre deux

points

convenablement choisis du

système.

La

quantité

est encore un nombre sans dimensions

qu’on appelle,

en

France,

nombre de

Margoulis

et, dans les pays

anglo-saxons,

nombre de

transport

de chaleur.

Très souvent, au lieu de la densité

Do

de flux de

chaleur en un

point

M de la

surface

d’un solide

léché par un courant

fluide,

on considère le coefficient de convection oc en ce

point qui

n’est autre que la

densité de flux par unité de différence de

tempé-rature entre solide et fluide au loin. Le nombre de

Margoulis

en ce

point

peut

alors s’écrire

Il est facile de voir

l’analogie qui

existe entre

C

les nombres

,

et JU.

Cf

est le

rapport

de deux unités de flux de

quantité

de mouvement : -.

l’une,

a, est celle

qui

résulte du

transport

à travers une surface

parallèle

à

l’écou-lement ; l’autre,

p V2,

est celle

qui

résulte de

l’entraî-nement du fluide dans la direction du courant.

.!11 est le

rapport

de deux densités de flux de ehaleur :

l’une, D,

est celle

qui

résulte du

transport

à travers une surface

parallèle

à

l’écoulement; l’autre,

cp p

V0,

est celle que

produirait

l’entraînement du fluide

dans la direction du courant, si ce fluide

présentait

un excès de

température

0 sur le milieu ambiant. 4. Théorie de 0.

Reynolds.

- ~ ~ La théorie

de

l’analogie

de

Reynolds

[3]

peut

se mettre sous

la forme

simple

suivante : si la valeur moyenne U‘u’ est

exprimée

p sous la forme - e valeur

_

dy

moyenne v’ 6’ est

égale

à - E

.2013;

le coefficient s a la

même valeur

numérique

dans les deux

expressions

et est

appelé

le

coefficient

de

l’échange

turbulent. Pour

abréger,

nous nous bornerons à énoncer la

théorie de

Reynolds

sous la forme

simple

précé-dente,

sans

l’interpréter

par l’introduction de la

«

longueur

de

mélange »

(Prandtl).

Dès

lors,

les

expressions (4)

et

(5) qui

donnent

le frottement

tangentiel

et la densité de flux de

chaleur dans un écoulement turbulent s’écrivent

2~ Pour les gaz, le nombre de Prandtl est

toujours

voisin de l’unité

(0,74

pour les gaz

diatomiques).

Supposons

d’abord pt

égal à

l’unité,

c’est-à-dire v = a; les

équations

(8)

et

(g)

donnent

Si r et D varient avec y suivant la même

loi,

la relation

précédente

peut

s’écrire,

en introduisant

(5)

221

qui

est la loi de

Reynolds.

Dans la

plupart

des cas, les lois de variation de r

et de D en fonction de la

distance y

à la

paroi

ne sont pas absolument

identiques.

Ainsi,

dans le cas

d’un écoulement dans une conduite, on sait que r

varie linéairement en fonction de y alors que D a

une loi de variation

plus compliquée qui

résulte de

l’équilibre

entre la chaleur

emportée

par le fluide

dans la direction de l’écoulement et du flux de

chaleur à travers le courant. La formule

(10)

n’est

ainsi,

même en

supposant

=

i,

qu’une

loi

approchée; cependant,

pour de

petits

nombres de

Prandil,

l’approximation

est bonne, comme l’ont

montré,

depuis

Stanton

(I8g5),

de nombreux

expéri-mentateurs.

En

particulier,

et conformément à la relation

(11),

si,

dans un

écoulement,

le frottement à la

paroi

est

proportionnel

à la

puissance

n de .la

vitesse,

le coefficient de convection est

proportionnel

à la

puissance

n- I. De

même,

la

rugosité

accroît,

dans la même

proportion,

le frottement et la convection.

5. Théories de G. I.

Taylor

et de L. Prandtl.

-ic) Pour certains

liquides,

le nombre de Prandtl

dépasse

100 et

l’approximation précédente

ne

paraît

plus justifiée.

L’analyse

de

Taylor

(I9Ig) [4,

5 et

6]

a consisté

à considérer

séparément

ce

qui

se passe, d’une

part

dans la sous-couche laminaire où s est

négligeable

devant les valeurs de j et de a

et,

d’autre

part,

dans la zone turbulente de la cooche limite où, au

contraire,

ce sont les valeurs de v et de a que l’on

peut négliger

devant E.

Désignons

par a’

l’épaisseur

de la sous-couche laminaire

qui

touche la

paroi;

par

u’,

la vitesse à la limite de la sous-couche

laminaire;

par

0’,

la

diffé-rence entre la

température

de la

paroi

et celle de

la limite

précédente.

En

admettant,

comme on le

fait

toujours,

une distribution linéaire des vitesses et des

températures

dans la sous-couche

laminaire,

on

peut

écrire,

Dans la zone turbulente de la couche

limite,

l’échange

se fait conformément à la relation

(10),

qui

s’écrit ici

Éliminant

0’ entre

( 1 ?)

et

(13),

il vient

Introduisons

z~ Pour confronter aisément ce résultat avec

l’expérience,

Prandtl

(1928)

[7]

a

développé

la

théorie de

Taylor

en

exprimant

la valeur du ,

raPP°rt g.

·

De considérations à la fois

théoriques

et

expéri-mentales,

Prandtl déduit que, dans le cas d’une

1

paroi

lisse,

la vitesse u’ est

proportionnelle

àp

·

P

D’autre

part,

par définition même du coefficients de frottement à la

paroi,

C fo,

Par

suite,

L’équation (14) prend,

de ce

fait,

la forme

On

peut

encore aller

plus

loin,

en

remplaçant,

dans le dernier terme du deuxième

membre,

la

valeur de

Cfo

par

l’expression qu’en

donne Blasius

en fonction du nombre de

v

d’où,

d’après (14),

3~ On retrouve

évidemment,

à

partir

des

for-mules de

Taylor

et de

Prandtl,

le résultat de

Reynolds

dans le cas de Pr = I. Pour un nombre de

Prandtl différent de l’unité mais

toujours

fatble

(inférieur

à

2),

les formules

(14),

(15)

et

(6)

contrôlent bien les résultats

expérimentaux

mais,

dans le cas des

liquides,

ces formules ne s’accordent

plus

du tout avec

l’expérience.

Indépendamment

l’un de

l’autre,

Th. von

Kar-man

(1939)

et G. Ribaud

(1940)

ont fait remarquer

que ce désaccord

provenait

du fait que le passage de la sous-couche laminaire à la zone turbulente est forcément

progressif.

Pour obtenir des résultats

plus précis,

ces deux

physiciens

ont tenu

compte,

de manière différente

d’ailleurs,

de la transition

entre les deux

régions.

5. Théorie de Th. von Karman. - n

Kar-man

[8]

suppose que, au

voisinage

de la

paroi

et

après

l’assise laminaire

d’épaisseur

~‘,

dans une zone définie par r~

C ~ ",

les valeurs de v, de a et de s sont du même

ordre,

de sorte que les for-mules

(8)

et

(9)

doivent être utilisées avec tous leurs termes.

Cependant, d’après

Karman,

l’épais-seur 6" est assez faible pour que T et D

puissent

être encore

considérés,

dans cette zone, comme constants et

égaux

à leur valeur T 0 et

Do à

la

paroi.

Ainsi,

2o Pour le calcul des

intégrales,

nous allons

remplacer

la valeur inconnue de s par son

expression

/ 1 en fonction du

paramètre

sans dimensions

(?1 ’

t

en fonction du

paramètre

sans dimensions

((

-est

homogène

à une

vitesse

L’étude

théorique

et

expérimentale

de la turbu-lence a montré en effet que le

rapport

20132013u

est

P / une fonction universelle

f (y*)

du

paramètre y*,

de sorte que

Puisque, d’après (8),

on

peut

écrire

et les

équations

( 17)

et

(18)

deviennent,

avec

D’après

Karman,

la valeur de

y*" qui correspond

à la limite de la

région

pleinement

turbulente est

peut-être

quelque

peu

arbitraire,

mais elle est la

même pour des écoulements

géométriquement

sem-blables. Par

suite,

l’intégrale

définie de

l’équation (19)

Fig. 3. -

Répartition des vitesses dans la couche limite,

dans le cas d’un écoulement turbulent.

représente

une constante

numérique

A et

l’intégrale

définie de

l’équation (20)

une fonction du nombre de

Prandtl,

Ainsi,

d’après

les

équations (19)

et

(20),

on

peut

écrire

~ 30 Pour déterminer la fonction

B(Pr)

-

A,

Kar-man utilise les résultats

expérimentaux classiques

de Nikuradse. La

figure

3

donne,

d’après

cet auteur,

les valeurs de

en

fonction de

y*,

tandis que la

(?)’

p 1

figure 4

traduit les mêmes résultats dans un

dia-gramme

semi-logarithmique.

On n’a pas de valeurs

expérimentales

pour

y* C

10, mais on admet

qu’au

voisinage

immédiat de la

paroi

la distribution des vitesses est linéaire. Par

(7)

223

Cette relation se

traduit,

sur la

figure

3, par la

courbe 1.

Pour y*

> 30, la loi

logarithmique

de Karman

qui

est la loi

caractéristique

de distribution pour la

région

pleinement

turbulente,

est assez bien

satis-faite

(courbe 3),

de sorte que l’on

peut

définir la

limite de la zone

pleinement

turbulente par

r~* =

30.

Fig. 4. -

Répartition des vitesses dans la couche limite,

dans le cas d’un écoulement turbulent (diagramme

semi-logarithmique).

Les

points expérimentaux

que l’on connaît pour des valeurs de

y*

inférieures à 3o se situent

approxi-mativement sur une courbe

(courbe 2) qui

atteint

tangentiellement

la courbe 1 au

point

cl’abscisse 5.

L’équation

de cette courbe est

1

Dès

lors,

en substituant

f’(y*)

= 1

pour

y~‘

5 et

/’(y*)

= 5

pour 5

y*

3o et en effectuant

.Y

les

intégrations,

on obtient

A --- 5(1 +

loge6)

et B =

5 [ pr

+

loge(1

+

D’où la nouvelle

expression

de la relation

(21)

40

Dans la zone turbulente

qui

se

développe

à

partir

de

y~

= 30, les

échanges

s’effectuent

toujours

suivant les lois

(10)

ou

(13)

et

En retranchant les

équations

(22)

et

(23),

nous

obtenons

, - , ,, v

et, en introduisant les nombres sans dimensions

C/,

et jf( 0’

C’est la relation de Karman. Elle redonne la relation

(11)

de

Reynolds

pour 1l1r == 1. D’autre

part,

pour de

petites

valeurs du terme

logarithmique,

on

peut

développer

ce terme et l’on obtient la formule

qui

est voisine de la formule

(15)

de Prandtl.

Fig. 5. - Variation des coefficients

d’échange dans la couche limite, d’après Karman.

L’amélioration introduite par Karman réside

essentiellement dans l’élimination d’un

changement

brutal du coefficient

d’échange

à la limite de la sous-couche laminaire. La

figure

5 rend

schémati-quement

compte

de la manière dont évoluent ces

coefficients

d’échange

à travers la couche limite

dans la théorie de

Taylor-Prandtl (lignes

point-trait)

et dans la théorie de Karman

(lignes pleines).

On voit que la théorie de Karman laisse subsister

une discontinuité dans

l’échange

à la limite entre la

couche de transition et la

région pleinement

turbu-lente ; toutefois,

cette discontinuité ne doit pas avoir d’effet

important

sur le résultat

puisque,

seules,

les valeurs inverses des

quantités v

et a + s

apparaissent

dans les calculs

[équations (17)

et

(18)].

L’exactitude

dépend

donc surtout de la

correction des

hypothèses

dans la

région

où ces

quantités

sont

petites.

(8)

Fer-guson [10]

obtenus en étudiant

l’échange

de

chaleur,

à diverses

températures,

entre de l’eau et des conduites lisses ont été

comparées

avec les résultats

donnés par les formules

(15)

et

(24).

Pour

plus

de

commodité dans la

représentation,

ces formules sont données sous la forme

générale

pour la

f ormule ~ 15)

et

pour la formule

(24)

Fig. 6. -

Comparaison des résultats expérimentaux d’Eagle et Ferguson avec les résnltats théoriques.

La

figure

6 montre que les

points expérimentaux

se

placent

convenablement sur la courbe

de

Karman.

D’après

cet auteur, il

n’y

aurait pas lieu de chercher

une concordance meilleure car, suivant que l’on

prend,

pour la

température

moyenne, la valeur

spatiale

ou la valeur

massique,

on a

déjà

des écarts de 3

à 4

pour 100.

Or,

on ne saurait dire

laquelle

de ces deux

températures

moyennes intervient dans la théorie.

Pour

contrôler

la théorie dans un domaine

plus

étendu,

il faut faire

appel

aux

expériences

de Dittus

et Boelter

[11]

qui

ont

opéré

avec diverses huiles

(10

i$r

200).

Les résultats de ces

expériences

montrent une forte

dispersion

due aux

grandes

difficultés

d’expérimentation

et

d’interprétation

des

résultats

(régime

non établi dans les conduites

trop

courtes; variations des

propriétés

physiques

du

fluide,

telles que la

viscosité,

avec la -

tempéra-ture,

etc.).

Toutefois,

Dittus et Boelter ont pu

traduire leurs résultats par la formule

empirique

1

en utilisant

C

= 0,08 ’, la formule de

Prandtl s’écrit

1

et devient, pour les

grands

nombres de Prandtl,

1

tandis que la formule de Karman s’écrit

et

devient,

pour les

grands

nombres de Prandtl

On

peut voir,

sur la

figure 7 (1),

que les résultats

Fig. ~. -

Comparaison de la formule empirique de Dittus et Boëlter avec les formules de Prandtl et de Karman.

de Karman donnent des valeurs très exactes

jus-qu’à

1l1r === 1 o et une bonne

approximation

jus-qu’à

Pic = 2 5; au

delà,

il y a désaccord entre

l’expé-rience et la théorie. Ce désaccord

s’expliquerait

en

partie, d’après

Karman,

par la chute considérable de

température

qui

intervient dans la couche limite laminaire

quand

le nombre de Prandtl est élevé

[formule (20)];

le fluide réel n’a

plus

une viscosité

constante, comme le suppose la théorie.

7. Théorie de G. Karman

déter-mine la loi d’évolution des

températures

dans la (1) Sur cette figure, ainsi que sur la figure 9, ce n’est pas le nombre de Margoulis qui figure en ordonnées, mais le nombre de Biot, lié au nombre de Margoulis par la rela-tion B0, == m,,Iîpr , 1

àDL « L Pour 1 tion 130 = nion»r et, par suite, egal a =

A-’ Pour les

grands nombres de Prandtl, les formules de Dittus et Boëlter, de Prandtl, de Karman sont alors respectivement

1

On voit que la théorie n’indique pas, comme le montrent les expériences, une variation du nombre de Biot avec le

(9)

225

couche limite en

supposant

que les trois zones de

répartition

des vitesses se

superposent

à des zones

de

répartition

de

températures

jouant

des rôles

identiques.

Or,

les formules

(8)

et

(9) qui

s’écrivent,

au

voisinage

d’une

paroi,

montrent que, pour de

grands

nombres de Prandtl et à une même distance de la

paroi,

l’influence relative de E: est

plus importante

pour la transmis-sion de la chaleur que pour le frottement.

Ainsi,

pour un fluide

visqueux, lorsqu’on

se

rapproche

de la

paroi,

l’effet de la turbulence se fait sentir

beaucoup

plus

longtemps

sur la convection que sur le

frot-tement, et la sous-couche laminaire

thermique

(où

la

température

varie

linéairement)

a une

épais-seur

d,

inférieure à

celle,

8’,

de la sous-couche lami-naire

dynamique (où

la vitesse varie

linéairement)

8).

Fig. 8. - Distribution

des vitesses et des températures dans la couche limite, d’après Ribaud.

Nous allons voir que cette distinction entre zones

thermique

et

dynamique, jointe

à une nouvelle

loi de

répartition

dans la zone de

transition,

conduit

à une

expression

du nombre de

Margoulis

en fonction du coefficient de frottement

plus

conforme aux

résultats

expérimentaux

que

l’expression

de Karman. 2~

D’après

Ribaud,

la loi d’évolution de la vitesse

dans la zone de

transition,

au lieu d’être la loi

logarithmique

de Karman

qui

conduit à un

gradient

de vitesse

du

inversement

proportionnel

à

l’or-dy

donnée y, doit s’écrire

Cette

expression

donne

bien,

à la limite de la sous-couche laminaire

dynamique

et de la zone de

tran-sition,

la valeur

,

du coefficient

angulaire

de la

u

droite

représentant

la distribution des vitesses dans

la sous-couche.

Puisque

la loi

d’analogie

de

Reynolds

s’applique

aux confins de la zone de

transition,

au

voisinage

de la couche

turbulente,

le

gradient

de

température

dans la zone de transition doit s’écrire

ou, en tenant

compte

de

(2 8),

Pour que la courbe de transition se raccorde sans

discontinuité

avec la droite de coefficient

angu-laire

qui

définit la

répartition

des

températures

dans la sous-couche laminaire

thermique,

il faut que

l’épaisseur

ôL

de celle-ci soit liée à

l’épaisseur 6’

par la relation

Dans ces

conditions,

la relation

(29)

s’écrit en

effet,

30 Ces

hypothèses

étant

posées,

le calcul s’effectue maintenant à la manière habituelle.

L’écart de

température 0

au

point

où se raccorde la sous-couche laminaire

thermique

avec la zone de transition s’écrit

La variation de

température

0" - Ot,

à travers

la zone de transition s’obtient immédiatement par

intégration de l’équation (29). Ainsi,

ou, encore, en

exprimant À

en fonction du nombre de

Prandtl,

L’écart de

température

0’ à la limite de la zone de transition et de la zone turbulente s’obtient en

ajoutant

membre à membre les

expressions

(31)

et

(32),

d’où

-1 . -,.

--- -.1. .

(10)

respec-226 1

tives aux distances a’ et 8’ de la

paroi,

la rela-tion

(28)

donne,

par

intégration,

u

et,

comme à’

_ ,

la relation

(33)

peut

s’écrire

"0

Dans la zone

turbulente,

nous avons

toujours

Fig. 9. -

Comparaison des résultats expérimentaux de Dittus et Boëlter avec les formules de Prandtl et de Ribaud.

de sorte

qu’en ajoutant

membre à membre

(33 bis)

et

(34)

nous obtenons

30 Pour traduire cette formule sous une forme

pratique,

Ribaud suppose d’abord que la zone de

transition

thermique

ne s’étend

qu’à

la distance a’

de la

paroi,

épaisseur

de la zone laminaire

dynamique.

Cela revient à faire u’ = u" dans la formule

précé-dente. Pour que

l’équation

ainsi obtenue

exprime

convenablement les résultats

expérimentaux,

il pose ensuite n = 3. De ce

fait,

la formule

(35)

devient

,

Si l’on

admet

égal

à o,5, .

r - -

- - - -- 1

Si l’on conserve, pour

n-’)

une loi de la forme

_

et si l’on

exprime toujours

le coefficient de

frot-tement suivant la loi de

Blasius,

la formule

(36)

s’écrit

1

et

donne,

pour des nombres de Prandtl

élevés,

On voit que cette dernière formule se

rapproche

de celle de Dittus et Boëlter

(28).

La

figure

9

(2)

montre que,

prise

sous la forme

(37),

elle contrôle bien les

points expérimentaux,

même pour des nombres de Prandtl élevés.

(2) Voir Note précédente.

Manuscrit reçu le 15 avril i gfis.

BIBLIOGRAPHIE.

[1] B. A. BAKHMETEFF, Mécanique de l’écoulement turbulent des fluides, Dunod, 1941.

[2] RIBAUD et BRUN, La convection forcée de la chaleur en

régime d’écoulement turbulent, Gauthier-Villars, 1942. [3] O. REYNOLDS, Proceedings of the Manchester Literary

and Philosophical Society, 1874, 14, p. 7.

[4] G.-I. TAYLOR, Technical Report of Advisory Committee for Aeronautics, 1916- 1917, vol. 2; Reports and

Memoranda, mai 1916, n° 272, p. 423.

[5] T.-E. STANTON, J.-R. PANNEL et Miss MARSHALL, Technical Report of Advisory Committee for Aéronautics

1916-1917, vol. 1; Reports and Memoranda, juin 1916,

n° 243, p. 16.

[6] Lord RAYLEIGH, Technical Report of Advisory Committee for Aeronautics, 1917-1918, vol. 1; Reports and

Memoranda, n° 497, p. 15.

[7] L. PRANDTL, Physikalische Zeitschrift, 1928, 29, p. 487. [8] Th. VON KARMAN, Transactions of the American Society

of Mechanical Engineers, novembre 1939.

[9] G. RIBAUD, Comptes rendus de l’Académie des Sciences,

1940, 211, p. 460 et 541; J. de Physique, 1941, 2, p. 12.

[10] A. EAGLE et R.-M. FERGUSON, Proceedings of the Royal Society of London, 1930, série A, vol. 127, p. 540.

[11] F.-W. DITTUS et L.-M.-K. BOELTER, University of California Publications in Engineering, vol. 2, n° 13,

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