HAL Id: tel-00656013
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00656013v2
Submitted on 17 Feb 2014
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
partielles multi-échelles
Amélie Rambaud
To cite this version:
Thèsede do torat N d'ordre : 317-2011
Université ClaudeBernard Lyon 1
InstitutCamille Jordan
UMR 5208 CNRS-UCBL
Modélisation, analyse mathématique et
simulations numériques de quelques
problèmes aux dérivées partielles
multi-é helles
THÈSE
présentéeetsoutenue publiquement le
5
dé embre2011
pourl'obtentiondudiplmedeDo torat de L'Université Claude Bernard Lyon1
(Spé ialité Mathématiques)
par
Amélie Rambaud
Sousladire tion de: Fran is FILBET et Pas al NOBLE
Devant lejury omposé de:
SylvieBENZONI-GAVAGE Examinatri e
Fran isFILBET Dire teur de thèse
ThierryGOUDON Rapporteur
Fréderi LAGOUTIERE Examinateur
Roberto NATALINI Rapporteur
Pas al NOBLE Dire teur de thèse
Nous étudions dans ette thèse plusieurs aspe ts d'équations aux dérivées partielles
multi-é helles. Pour trois exemples distin ts, la présen e de multiples é helles, spatiales
outemporelles,motive untravail demodélisation mathématiqueou onstitueun enjeude
dis rétisation.
La premièrepartie est onsa réeà la onstru tion et l'étude d'unsystèmemulti ou he de
typeSaint-Venantpourdé rireunuideàsurfa elibre(o éan). Sonobtentions'appuiesur
une analysedesé helles spatialesmises en jeu,en parti ulier surl'hypothèse diteeau peu
profonde, lassiquement utiliséedansle asdesuides géophysiques. Nousjustionsdon
noséquations,etmontronsunrésultatd'existen elo aledesolution. Puisnousproposons
uns héma volumesnis etdessimulationsnumériques envue devalidernotre modèle.
Dans la deuxième partie, nous étudions un problème hyperbolique de relaxation, inspiré
de la théorie inétique des gaz. La diéren e entre l'é helle temporelle du mé anisme de
transportet eluidelarelaxation onstitueunenjeunumérique ru ial. Nous onstruisons
don un s hémanumérique via une stratégie préservant l'asymptotique : nous montrons
sa onvergen epourtoutevaleurduparamètrederelaxation, ainsiquesa onsistan eave
le problème à l'équilibre lo al. Des estimations d'erreurs sont établies et des simulations
numériques sont présentées.
La dernière partie traite un problème d'é oulement sanguin dans une artère ave stent,
modélisé par un système de Stokes dans un domaine ontenant une petite rugosité
péri-odique, i.e. une géométrie double é helle. Pour éviter une dis rétisation oûteuse du
domaine rugueux (l'artère stentée), nous formulons un ansatz de développement de la
solution type Chapman-Enskog, etobtenons une loi de paroi impli ite sur lebord du
do-maine lisse (l'artère seule) ainsi que des estimations d'erreurs. Puis nous présentons des
simulationsnumériques.
Mots lés : analyse d'é helles, modèle multi ou he de Saint-Venant, systèmes
hyper-boliques,loisde onservation,volumesnis,relaxation,termesour eraide,uxàvariation
Thisworkis on ernedwithdierentaspe tsofmultis alepartialdierentialequations.
For three distin t problems, we address questions of modelling and dis retization thanks
to theobservationof themultipli ity ofs ales, time orspa e.
Weproposeinthe rstpartamodelofapproximationofauidwithafreesurfa e,sayan
o ean. Thederivationofourmultilayershallowwatertypemodelisbasedonananalysisof
thedierentspa es alesgenerallyobservedingeophysi alows,inparti ulartheso- alled
shallow water assumption. We obtain anexisten e and uniquenessresult of lo al intime
solution. Next we propose a nite volume s heme and numeri al simulations in order to
validateour model.
In the se ond part, we study a hyperboli relaxation problem, initially motivated by the
kineti theory of gaz. Dierent time s ales appear through the ompetition between a
transportphenomenon and a relaxationone, to a lo alequilibrium. Adopting an
Asymp-toti Preserving strategy of dis retization, webuild andanalyze anumeri al s heme. The
onvergen eisproved foranyvalueofthe relaxationparameter, aswellasthe onsisten y
withtheequilibriumproblem,thankstoerror estimates. Thenwepresentsomenumeri al
simulations.
The last part deals with a blood ow model in a stented artery. We onsider a Stokes
problemstated ina multis ale spa edomain, that isa ma ros opi box(the artery)
on-tainingami ros opi roughness(the stent). Inordertoavoidexpensivesimulations when
dis retizingthe wholeroughdomain,weperformaChapman-Enskogtype developmentof
thesolutionand deriveanimpli itwall lawontheboundaryofthesmoothdomain. Error
estimatesareshownandnumeri al illustrations oftheresults arepresented.
Key words: multilayer shallow water model, hyperboli systems, onservation laws,
-nite volumes, relaxation, sour e term, sti, total variation diminishing, asymptoti
M
er i!Je souhaiteremer ierles(nombreuses!) personnesquim'ont a ompagnéeetsoutenue
tout au long de ma thèse. Entre inspirations s ientiques et ellules de soutien
psy- hologique, 'est grâ e à beau oup de monde autour de moi que e travail se on rétise
aujourd'hui. Par avan e je demande pardon aux oubliés de ette note, veuillez ex user
monétourderie!
J'adresse mes premiers remer iements à mes deux dire teurs de thèse, Fran is Filbet
et Pas al Noble : mer i à vous de m'avoir fait entrer dans le monde de la re her he, et
de m'y avoir guidée patiemment durant es trois années! Mer i pour votre disponibilité,
vos onseils etlefoisonnement d'idées! Vousavez toujours attisé ma uriosité etdansles
moments di iles, m'avez poussée à me dépasser. Grâ e à vous, j'ai pu parti iper à de
nombreuses onféren es, ren ontrer des her heurs du monde entier, élargir mes
onnais-san es. Pour tout ela,pour larigueur, lapersévéran e etl'autonomie dansletravail que
vousm'avez in ulquées, etplusen ore,mer i!
Un grand mer i à Thierry Goudon qui a a epté de rapporter ette thèse, pour ses
ommentaires et onseils avisés pour améliorer le manus rit. Mer i à mon autre
rappor-teur Roberto Natalini, pour ses remarques pertinentes sur ma thèse,mais aussipour nos
é hanges mathématiques, si enri hissants pour moi! Quant aux autres membres de mon
jury,MmeSylvieBenzoni-Gavage,M.Frédéri LagoutièreetM.Jean-PaulVila,jeleursuis
vivementre onnaissanted'avoira eptédefairepartiedemonjury! Jeremer ieégalement
tous les her heurs que j'ai eu l'honneur de ren ontrer es trois dernières année, ave qui
j'aieuplaisiràtravailler ousimplementàdis utermathématiques. Unmer iparti ulierà
KirillP.Gostaf, VukMilisi , DidierBres hetEri Bonnetier,duprojetau Cemra s,ainsi
qu'à Laurent Boudin et Frédéri Lagoutière. Mer i aux NumHyp, Emmanuel Audusse,
EnriqueFernandez-Nieto, FabienMar he,CarlosParès... Mer i aux inéti iens ren ontrés
ré emment, enparti ulier àVin ent Calvez, Laurent Desvillettes, Dave Levermore etShi
Jin. Et biensûrmer iàFlorentChazel, Jean-Mi helRoquejore,Jean-PaulVila ettoute
l'équipes'apprêtant à mere evoirà Toulouse!
C'est à l'ICJ que j'ai passé le plus lair de mon temps es dernières années (oui oui
quandmême!) : j'aieula han ed'yren ontrerdespersonnesremarquables. Alorsdufond
du ÷ur mer i d'avoir rendules murs de Bra onnier moins gris! À tous mes enseignants
d'abord, spé ialement Christophe Delaunay, Emmanuel Fri ain, Petru Mirones u; et ma
gratitude parti ulière à Isabelle Chalendar! Mer i à Daniel Le Roux pour ses
en ourage-ments. Mer i Pierre pour nos dis ussions, de Jean le Rond à Mélu he, 'est toujours un
plaisir! Mer i Monique pour votre e a ité et votre gentillesse. Mer i à Laurent Azéma
etThierryDumont detoujours répondreà mes questionsinformesAtiques!
Non,non, je ne vousoublie pas mes hers ollègues de la même galère do torale! Fini ou
pasde purgervotrepeine,je suisheureuse devousavoir ren ontrés,émue devousquitter,
mais ertaine de vousre roiser, mer i à tous! Mention spé iale àValérie magrande s÷ur
... et le Rubis Bar bien sûr! Mer i Yoann mister Gossip toujours au taquet! Mer i Ni o
pour talégèreté etton optimisme,àquandta nouvelle théoriesurlesrelations humaines?
De mon Crou ( ra ra) : mer i Mi kaël, attends j't'explique (la supra ondu tivité), 'est
l'tru métaphysique qui pique ommeun aspi ! Mer i mon frère Thomas etFred, mer i
ma s÷ur Marianne et Steph, pour votre amitié, votre générosité, les apéros, le singstar,
lesbarbe ', l'a ordéon ... breftout Koi! BigUp au
111
b : Romain l'é oloà vélo, etpuis Erwan (bon,lamusiqueesttropforte etça olle par terre,m****!) etJulien (elleest pasnietonhistoire, là?) : ouais,mer ilesme spourtoutlerêvequevousmevendez haque
jour! Mes petits padawan du
219
, mer i Alain, Alexis, JB et Lin, d'avoir supporté mes humeurs ettedernièreannéeetdem'avoirfaitrire! Etma oOopineÉlodie,ma o-bureauave quij'aipartagéstress, risesderiresoudelarmes: millemer ispourtagénérosité et
tafantaisie,les pauses afé,les soirées etles onversations téléphoniques! Un grandmer i
à toi Julien, même de loin tu as toujours été là pour m'é outer et me ré onforter, pour
faire des maths ou refaire le monde ave moi! Thomas, mer i voisin pour ta gentillesse
ettes onseils, sansoublier tes blagues pasdrles :-). J'en prote pour remer ierle reste
du rew Cemra s : Anne, mer i pour ta joie de vivre (et labière lilloise ;), Cristiana, ma
roomateitalienne, etSéverine (aah.. laChartreuse!).
Et les an iens, mes amis de près de
10
ans (déjà?), eux qui m'ont é outée lorsque j'en avais besoin, fait rire lorsque je pleurais et supportée lorsque je me plaignais! Àvous aussi je dois beau oup. Les Zamis de fa : mer i Geneviève, mon héroïne
super-maman/prof de math, Raph, ave tes blagues toujours de bon goût, mais aussi Dom et
Gillou,Amandine,CharlotteetLaurent: laL
3
ave vousamarquépré ieusementledébut demavieuniversitaire! Mer iJulien,Matthieu,Pa o etPatri e,sansvousje n'auraispassurvé u au blues de la Mathésis : Big Up yoYo! Mer i Vin ent et Lauriane de m'avoir
nourrie de mets déli ieux et de ourage lorsque j'avais faim ou peur, et mon petit Filou
parizi
1
f0
rmati ien, mer ipour tout, tousles troisje vouslike!Ah, 'est le tour des allergiques aux maths, oui vous qui avez souri en lisant mon
résumé, auprèsde vousaussi les oupains j'ai puisé monénergie pour terminer e travail,
alors mer i! À Baptiste, Raph et Sylvain, et puis à mon Amélie fofolle, mer i pour les
rhums etles fraisestagada à
2
hdu mat', pour ta for e etton soutien! Mes hou housles Zar his (ou pas) : mer i à vous de m'avoir a ueillie dans la bande! Spé iale a e-dédià Audrey, Joanne, Nikie et Mim's, pour les bols d'air et de marrade que vous me faites
respirer! Et puisl'abRiko,j't'yjure, mer ipour tout e quetu fais!
Je remer ie enn toute ma famille, qui m'a épaulée ave for e et solli itude dans e
voyage,mêmesi ertainsontquittélenavireprématurément. Unepenséeparti ulièrepour
Mam,Véro, Pap,Steph,Taz,Mouti,et ousins,on lesettantes! Mer imamand'avoir ru
enmoi etde toujoursme rassurer,même lorsque tuesloin! Çayest, llenit l'é ole,et
n'auraitjamais pule faire sanstoi! Mer ipapa pour ta présen e parfoissilen ieuse,pour
tes onseils etta onan e! Etpuis mas÷ur hérie, monidole etmaplusgrande fan,ma
Co o Liko afri aine! Mer i d'avoir traversé ave moi, même de loin, les tempêtes et les
a almies,lesjoiesetlespeines,mesmonologues mathématiques,mesdoutesetmes oups
Avant-propos xiii
1 Introdu tion générale et présentation des travaux 1
1 Partie I :modélisationde uidesgéophysiques àsurfa e libre . . . 1
1.1 Une hiérar hiede modèles . . . 1
1.2 Travauxee tués :unautre modèlemulti ou he deSaint-Venant . . 15
2 Partie II:analysed'uns hémapréservant l'asymptotique . . . 19
2.1 Motivation etétatde l'art . . . 20
2.2 Travauxee tués :résultatsde onvergen es pour un modèlesimple 25 3 Partie III:un modèled'é oulement sanguin . . . 27
3.1 Motivation médi ale . . . 28
3.2 Modélisationmathématique :étatde l'art . . . 30
3.3 Présentation des résultats . . . 34
4 Con lusions,perspe tivesettravauxen ours . . . 36
4.1 Sur l'analysedu s hémaAP pour lesystème deBroadwell . . . 36
4.2 Autourdesmodèlesde uides géophysiquesà surfa elibre . . . 40
I Modélisation de uides géophysiques à surfa e libre 41 2 A dynami multilayer model : derivation and existen e result 43 2.1 Introdu tion and MainResult . . . 43
2.2 Derivationof the modeland omparison withothermultilayer models . . . 49
2.2.1 Derivation . . . 49
2.2.2 Comparisonwithother multilayer models . . . 51
2.3 Well-posedness ofthe multilayermodel . . . 52
2.3.1 Estimateson thesour e terms. . . 54
2.3.2 Studyof the linearizedproblem . . . 56
2.3.3 Iteratives heme . . . 61
3 Finite Volume dis retization and numeri al simulations 65 3.1 Numeri als heme. . . 65
3.2 Numeri alexperiments . . . 70
3.2.2 Comparison withthefull Eulerhydrostati model, at bottom . . . 71
3.2.3 Perturbation ofrest invelo ity, atbottom . . . 73
3.2.4 Periodi bottom, dynami behavior . . . 76
3.2.5 Sub riti alowovera bump . . . 76
3.3 Con lusion. . . 77
Annexe A Compléments surle modèlemulti ou he 81 A.1 Sur l'énergie dusystèmemulti ou he en
1
D . . . 81A.1.1 Une estimation d'énergie naturelle . . . 82
A.1.2 Estimations supplémentaires? Existen ede solutions faibles? . . . . 84
A.2 D'autres simulations numériques . . . 85
A.2.1 Perturbation dula aureposen vitesse, fondplat . . . 86
A.2.2 Perturbation dula aureposen hauteur, fond plat . . . 87
II Un s héma préservant l'asymptotique 89 4 An Asymptoti Preserving s heme for relaxation systems 91 4.1 Introdu tion . . . 91
4.2 Numeri al s hemes andmain results . . . 94
4.2.1 An Asymptoti Preservings heme for therelaxationsystem . . . . 96
4.2.2 Convergen e results . . . 98
4.3 A priori estimates . . . 99
4.3.1 A priori estimateontherelaxation operator . . . 99
4.3.2
L
∞
estimates. . . 101 4.3.3BV
estimates . . . 104 4.4 Trendto equilibrium. . . 104 4.4.1 Asymptoti behavior . . . 104 4.4.2 Proof of Theorem2.4. . . 106 4.5 Proofof Theorem 2.5 . . . 108 4.5.1 Consisten y error . . . 109 4.5.2 Convergen e proof. . . 1154.6 Numeri al simulationsfor theBroadwell system . . . 116
4.6.1 The Riemann problem . . . 117
4.6.2 Approximation of smooth solutions . . . 118
Annexe B Compléments surle système ontinu 125 B.1 Introdu tion . . . 125
B.1.1 Rappeldesnotations ethypothèses . . . 125
B.1.2 Rappels surlessystèmes semi-linéaires . . . 127
B.2 Estimations a priori . . . 129
B.2.1 Estimations
L
∞
. . . 129B.2.4 Déviationpar rapportà l'équilibre . . . 139
B.3 Convergen e forte. . . 140
III Un modèle d'é oulement sanguin dans des artères ave stents 141 5 Asymptoti analysis of blood owin stented arteries 143 5.1 Introdu tion . . . 143
5.2 Notationsand problemsetting. . . 145
5.3 TimeFourier analysis andboundarylayerapproximations . . . 146
5.3.1 Thezeroorder approximation . . . 146
5.3.2 Zeroordererror estimates . . . 147
5.3.3 Firstorder orre tion. . . 151
5.3.4 Firstorder estimates . . . 152
5.4 Derivationof Wall-laws. . . 153
5.4.1 Averaging the ansatz . . . 153
5.4.2 Impli it wall-law . . . 154
5.5 Numeri alresults . . . 156
5.5.1 Dis retization . . . 156
5.5.2 Errorestimates . . . 157
Silestroisproblématiquesadresséesdans etravail(modélisationmathématique,étude
théorique, analyse et simulations numériques) onstituent séparément un travail en soi,
ellesn'ensontpasmoinsintimementliéeslorsquel'onsouhaite omprendreunphénomène
naturel.
La modélisationmathématique onsisteà traduireunphénomène réel(don omplexe)
àl'aided'outils mathématiques. L'obje tifde etexer i e s ientiqueestdouble:il s'agit
d'unepart d'obtenir un modèle qui dé rive autant quepossible laréalité et d'autre part,
de pouvoir faire des prévisions, par exemple météorologiques dans le as d'un modèle
d'atmosphère.Evidemment, etravailn'ariendesystématiqueetreposesurunesu ession
d'observations et de simpli ations. Le mathémati ien doit faire des on essions an de
satisfaire sesdeux ambitions. Eneet, plus lemodèle mathématique prenden ompte de
paramètres physiques, plus il ore une des ription pro he de la réalité, mais plus il est
omplexe etde e faitsonétude théoriqueetsamiseen oeuvre prédi tive (numérique)en
deviennent plusdi iles.
Une fois le modèle mathématique établi, il reste de nombreuses questions auxquelles il
fauttenterderépondre.Peut-onlejustier,formellement ourigoureusement?Possède-t-il
une ou plusieurs solutions? Cette ou es solutions fournissent-elles un bonne des ription
de la physique observée? Peut-on les appro her en dis rétisant le problème? Comment?
Les résultats obtenus sont ils onformes à la réalité? Peuvent-il être utilisés de manière
prédi tive?...
Cettelistedequestions,loind'êtreexhaustive,metdéjàenlumièrelesmultiples di ultés
mathématiques auxquelles nous devons nous onfronter pour omprendre un phénomène
issu de la physique ou de labiologie. C'est à travers trois exemples distin ts (un modèle
deuideàsurfa elibre,unsystèmehyperboliquederelaxationetunmodèled'é oulement
sanguin) que nous tentons i i d'apporter quelques éléments de réponses sur les aspe ts
modélisation, analyse théorique et simulations numériques. Les trois exemples abordés
s'ins rivent dansdes ontextes très diérents, mais sont néanmoins liés par une
ara té-ristique ommune :ils ontiennent de multiples é helles, d'espa e ou de temps,et e sont
pré isément es diérentes é helles qui permettent et motivent les travaux ee tués au
Lapremièrepartieestainsi onsa réeàlamodélisationd'unuidegéophysiqueàsurfa e
libre(typiquement uno éan)pour lequel esont desé hellesspatiales ara téristiquesqui
sonttrèsdiérentes.En eet,en s'appuyantsurdesobservationsphysiques,nouspouvons
mettreenéviden eunnombresansdimension
ε > 0
trèspetit,àsavoirlerapportentredeux grandeurs ara téristiques du problème : la profondeur typique du uide et la longueurd'onde moyenne des mouvements horizontaux. Grâ e à ette hypothèse, dite de shallow
water, nous dérivons un nouveau modèle multi ou he de type Saint-Venant à partir des
équationsprimitives, quenousétudions ensuite[165℄.
Dans ladeuxième partie de e manus rit, en ollaboration ave F. Filbet[94 ℄, nous nous
intéressons à un problème hyperbolique de relaxation. Motivés par la théorie inétique
desgaz, nous présentons i i un modèle jouet dans lequel les diversesé helles s'arontant
sont desé helles de temps :un phénomène de transport esta ompagné d'un mé anisme
de retour vers un équilibre lo al matérialisé par un terme sour e dans les équations. La
vitesse de e mé anisme de relaxation, représentée dans les équations par un oe ient
sansdimension
1
ε
> 0
, peutêtre très rapide (ε
→ 0
). Le termesour e devient alors raide et onstitue un enjeu important dans son traitement numérique : 'est la préo upationmajeure de notre travail, ee tué dans le adre des s hémas préservant l'asymptotique
(Asymptoti Preserving).
Enn,latroisièmepartieestissued'untravailen ollaborationave V.Mili²i¢etK.Pi hon
Gostaf[150 ℄, initiéauCEMRACS
2009
et on erne unmodèled'é oulement sanguin dans desartères ave stents. Dans e as, les diérentes é helles apparaissent dans le domainegéométriquesur lequel sont posées les équations.En eet,si l'on symbolisegrossièrement
l'artère par un ylindre droit
Ω
,le stent forme alors une rugosité périodique et de petite tailleε > 0
au bord du domaine lisse : les équations sont don posées dans un domaine rugueuxΩ
ε
,dont le maillagedire t est peu envisageable artrès oûteux sil'on souhaite rendre ompte de l'inuen e ee tive du stent sur l'é oulement du sang dans l'artère.L'obje tif estdon desurmonter ette di ulténumérique enmodiant les équationsan
d'obtenir un système posé dans le domaine lisse, les informations de la rugosité étant
Introdu tion générale et présentation
des travaux
Dans ette introdu tion générale, nous motivons les travaux ee tués au ours de la
thèse. Les troisparties s'ins rivent dans des ontextes de re her he très diérents ettrès
ri hes. C'est pourquoi nous établissons d'abord un bref et non exhaustif état de l'art de
haque partie, avant de présenter les résultats obtenus en les onfrontant (autant que
possible)aux re her hesa tuelles.
1 Partie I : modélisation de uides géophysiques à surfa e
libre
Cettese tionviseàmotiveretdé rirelestravauxdelaPartie I,quisontréunisausein
des Chapitres 2 et 3 [165℄. Nous ommençons par présenter plusieurs modèles lassiques
de uides à surfa e libre (typiquement les o éans) : de Navier-Stokes à Saint-Venant, en
passant par les équations primitives. Nous évoquons les liens qui les unissent, leur
justi- ation mathématique (méthodes d'analyse dimensionnelle), les résultats d'existen e de
solutions, ainsi que leur traitement numérique. Puis nous situons notre nouveau modèle
multi ou he de type Saint-Venant au sein de ette hiérar hie et le omparons aux autres
modèlesmulti ou hesexistants.Enn,nousrésumonslesrésultatsobtenus sur esystème,
à savoir sa dérivation à partir des équations primitives etun théorème d'existen e de
so-lution forte lo ale (Chapitre 2), une étudede l'énergiedu système (AnnexeA),ainsi que
la onstru tion d'uns héma volumesnis etdessimulationsnumériques(Chapitre 3 ).
1.1 Une hiérar hie de modèles
Lorsquel'on adresselaquestionde lades riptiond'unuide,plusieurs appro hessont
possibles. A l'é helle mi ros opique, on onsidère des parti ules dont on suit les
tra-je toiresau oursdutemps (visionLagrangienne). Al'opposé,onpeutadopterunevision
ma ros opique (Eulerienne) et onsidérer l'évolution de quantités hydrodynamiquestelles
danslaPartie Ipourétudierunuidegéophysique telquel'eaud'uno éan,d'unemer,ou
d'uneuve.Nousaborderons uneautreé helle dedes riptionàlaPartie II,plusadéquate
pour traiter lesgaz raréés.
Con ernantlades riptionma ros opique desuides géophysiques,ilexiste unelittérature
très ri he. Citons par exemple les ouvrages lassiques de P.L. Lions [137 ℄, de R.
Lewan-dowski [136 ℄, ou de J. Pedlosky [159 ℄. Pré isons les hypothèses que nous faisons dans le
présent travail, tant sur les ara téristiques du uidequesur ellesde l'é oulement. Nous
onsidérons i iun uideà surfa elibreaux propriétés suivantes:
ilestin ompressible(sonvolumerestein hangésousl'a tiond'unepressionexterne);
il esthomogène de densité
ρ
≡ 1
(1);
il estvisqueux,de vis osité dynamique onstante
µ
(voir par exemple [75 ℄pour une vis osité variable), et newtonien (son taux de déformation est proportionnel auxfor es de isaillementsappliquéesetilpossèdeuntenseur des ontraintes visqueuses
Σ
µ
,déni i-après);nous adoptonsune des ription eulérienne duuide, 'est-à-dire qu'il est ara térisé
par sa vitesse lo ale
U
(2)et sa pression lo ale
p
. Pré isément, nous nous plaçons dans unrepèrelo al(x
1
, x
2
, z) = (x, z)
∈ R
3
tournant à lasurfa e de la Terre à la
vitesseangulaire derotation delaTerre
Ω
.Lavitesseetlapression autempst
età laposition(x, z)
s'é rivent alors :
U(t, x, z) = (u
1
, u
2
, w)
T
(t, x, z) = (u, w)
T
(t, x, z)
∈ R
3
,
p(t, x, z)
∈ R ,
où l'on a distingué les omposantes horizontale et verti ale de la vitesse. Les for es
s'appliquant auuide sont :
l'a élération deCoriolis
2 Ω
× U
,lafor edegravité
g
(ennégligeantl'a élération entripète,approximation lassique [159 ℄),les for es liées aux ontraintes du uide (for es internes)
div Σ
T
,oùΣ
T
désigne le tenseur total des ontraintes, omposé desfor es de pressionset de vis osité,'est-à-dire :
Σ
T
=
−p I
3
+ Σ
µ
,
oùΣ
µ
,letenseur des ontraintes visqueusesestdéni par:Σ
µ
= µ
∇ ⊗ U + (∇ ⊗ U)
T
.
(1.1)Avant d'é rire le système, nous simplions le terme de Coriolis :nous négligeons la
om-posante radiale de l'a élération de Coriolis (très petite devant la for e de gravitation)
1
C'est unehypothèseplus restri tive quel'approximation lassique deBoussinesq [159℄, qui onsiste àsupposer la densité
ρ
onstantedans l'équation sur laquantitéde mouvement sauf dansle terme de ottabilité.et nous plaçons à une latitude onstante de la Terre. Ainsi nous pouvons onsidérer le
repère omme xe et la for e de gravité dirigée selon la dire tion verti ale
z
, tandis que l'a élérationde Coriolis devient :2 Ω
× U =
f u
⊥
; 0
T
,
où la onstante
f > 0
est ommunément appelée leparamètre de Coriolis. Enn, nousne onsidéronsqueleséquationsde onservationdelamasseetdelaquantitédemouvement.Pour desmodèlesplusgénéraux(équationssupplémentairessurlatempérature,lasalinité,
et ), nous renvoyons à nouveau à [136 , 137, 159 ℄. Nous pouvons maintenant présenter le
systèmequi sera lepoint de départ à nos approximations su essivesvia
l'adimensionne-ment.
Les équations de Navier-Stokes in ompressibles à surfa e libre
Leséquations surlavitesse
U
etlapressionp
sont données, sousforme onservativepar :
div U
= 0 ,
∂
t
U
+ div(U
⊗ U) + ∇p = −2 Ω × U − g + div Σ
µ
,
(1.2) satisfaites pourt > 0 , (x, z)
∈ Ω
t
=
(x, z) ∈ R × R
+
| z
b
(x) 6 z 6 η(t, x) ,
où
z
b
désigne la bathymétrie (supposée indépendante du temps) etη(t, x)
représente la surfa e libre.La hauteurdu uideest don donnée parH(t, x) = η(t, x)
− z
b
(x) .
Le systèmeest omplété par des onditions auxbords. Notons
(u
b
, w
b
)
(resp.(u
s
, w
s
)
) la vitesse du uide au fond (resp. à la surfa e libre) . De plus,n
s
etn
b
désignent respe -tivement les normales unitaires extérieure à la surfa e libre et intérieure au fond. Noussupposonsd'une partla ontinuité des ontraintes à lasurfa e libre,traduite par
Σ
T
n
s
= 0,
(1.3)en onsidérant omme nulle la pression atmosphérique. D'autre part, nous imposons au
fond la non pénétration, ainsi qu'une loi de type Navier, ave un oe ient de fri tion
κ
onstant :
u
b
· ∇
x
z
b
= w
b
,
κ u
b
= µ ∂
z
u
b
.
(1.4)Le terme de fri tion onsidéré estsimplement linéaire; nousne prenons pasen ompte la
Mêmedans ette formulationassez simple dusystèmede Navier-Stokes (1.2 ),l'étude
ma-thématiquereste omplexe etles simulationsnumériques oûteuses, notamment en raison
de la non-linéarité des équations et de la dépendan e en temps du domaine spatial
Ω
t
. C'est pourquoi ingénieurs etmathémati iens ont établi toute une hiérar hie de systèmessimpliéspour modéliser lesuides géophysiques, ave deux obje tifsprin ipaux :
omprendre etdé rire plus pré isément lesmultiples dynamiques,
etêtre apable defournir desprévisions ables de es dynamiques.
La dérivation de modèles plus simples s'appuie sur l'analyse dimensionnelle, 'est-à-dire
uneétudedes é helles typiques duproblème. Nousintroduisons don desquantités
ara -téristiques:
la profondeur ara téristique de l'o éan
H
0
et une longueur d'onde horizontale ty-piqueλ
0
(voirlaFigure1.1 ),les variations d'amplitudes typiques de la surfa e libre
a
s
et de la bathymétriea
b
(voirlaFigure 1.1),desvitesses ara téristiqueshorizontales etverti ales
U
etW
.λ
0
H
0
a
b
x
z
a
s
Fig. 1.1 E helles spatiales ara téristiques.
En pro édant à un adimensionnement des équations (voir par exemple [159℄ pour la
des- ription pré ise de ette analyse d'é helles), il apparaît en parti ulier deux nombres sans
dimension,lenombre deReynolds
Re =
U λ
0
µ
,
etlerapportd'aspe tε =
H
0
λ
0
.
Ainsi,en étudiant diérentes asymptotiques de es nombres (3)
,nouspouvonsdériverune
multitude de modèles de omplexité réduitepar rapportaux équations de Navier-Stokes.
Pour arriver au modèle de la Partie I, nous hoisissons un régime d'é oulement à
Re
intermédiaire,etnousintéressonsplutt à l'asymptotiqueε
≪ 1 ,
(1.5)appelée hypothèse shallow water (eau peu profonde). Cette hypothèse nous onduira à
deux systèmes aujourd'hui largement validés mathématiquement et expérimentalement :
les équations primitives, très souvent utilisées pour dé rire l'atmosphère ou les o éans, et
les équations deSaint-Venant, parti ulièrement bien adaptées à lasimulation de ruptures
debarrage (enhydraulique) età l'o éanographie tière.Notre nouveau modèlesesituera
entrelesdeux.
Approximation hydrostatique
Cettesimpli ation lassiquedeséquationsde Navier-Stokes,aussiappeléemodèle des
équations primitives, est historiquement due à des observations physiques. En eet, dans
sonTraitédel'équilibredesliqueurs(paruàtitreposthumeen
1663
),BlaisePas alénonçait uneloidepressionhydrostatiquepourlesliquides:lapressionduuidedé roîtlinéairementave l'altitude. Cette hypothèse, aujourd'hui validée par les ingénieurs et les
mathémati- iens, se justie grâ e à une observation du rapport d'aspe t
ε
: il satisfait l'hypothèse shallow water (1.5)(4)
.Cette ondition, ave l'in ompressibilité, onduit à négliger dans
leséquationslestermesd'ordressupérieursà
1
enε
.Enparti ulier,dansla onservationde laquantité de mouvement verti ale, tous les termes sont négligés,le gradient de pressionetlagravité.Onobtient ainsi,aprèsretourauxvariablesave dimensions,l'approximation
hydrostatique, aussiappeléesystèmedes équations primitives :pour
t > 0
et(x, z)
∈ Ω
t
,
div
x
u
+ ∂
z
w
= 0 ,
∂
t
u
+ div
x
(u
⊗ u) + ∂
z
(w u) +
∇
x
p =
−f u
⊥
+ µ ∆u ,
∂
z
p
=
−g ,
(1.6)oùl'onadistinguéles omposanteshorizontaleetverti aledelavitesse.Nousajoutonsles
onditions auxbords. Àla surfa e libre,l'adve tion de lasurfa e libreetla ontinuité du
tenseur des ontraintes seré rivent :
∂
t
η + u
s
· ∇
x
η = w
s
,
∂
z
u
s
=
∇
x
u
s
· ∇
x
η ,
(1.7)tandisqueles onditionsau fond,nonpénétrationet loideparoidetypeNavier[41℄(ave
oe ient defri tion laminaire
κ
) sonttoujours données par :
u
b
· ∇
x
z
b
= w
b
,
κ u
b
= µ ∂
z
u
b
.
(1.8) 4Dessiè lesaprèsBlaisePas al,onattribueàL.F.Ri hardsonen
1922
dans[166℄ l'introdu -tiondeséquations primitivesde l'atmosphère,modèle quel'auteurétablit ave l'ambitiondefournirdesprévisionsmétéorologiques.Maislespremiersordinateursdumilieudu
20
èmesiè len'avaientpaslapuissan ede al ul a tuelle;leséquations primitivesfurent don un
tempsmisesde téauprotdel'étudedesmodèles,plussimples,géostrophiqueet
quasi-géostrophique (voir par exemple [159 ℄). Les équations primitives reviennent au goût du
jourave l'amélioration desordinateurs, dansladernièrepartie du XXème siè le.
Con ernant leur justi ation mathématique, basée sur des développements
asympto-tiques des équations de Navier-Stokes adimensionnées lorsque
ε
tend vers0
(voir (1.5 )), nouspouvons iterquelquestravaux. Parexemple,les arti lespionniersde J.-L.Lions,R.Temam et S. Wang [138, 139 , 140 ℄ établissent formellement les équations primitives (ils
étudient également lalimite géostrophique) entre
1992
et1995
. Cette dérivation formelle est également dé rite dans les ouvrages pré édemment ités [136 , 137 , 159℄. Par ailleurs,P.Azerad etF.Guillén [19, 20℄prouvent rigoureusement entre
1999
et2001
lavalidité de l'approximation hydrostatique pour les o éans sous l'hypothèse d'une vis ositéanisotro-piqueetdes onditionsde Diri hlet homogènesau fond.
Remarque1. Surlesétudesthéoriquesdeséquationsprimitives,nousrenvoyonslele teur
une fois de plus aux arti les [138, 139 ℄, où les auteurs établissent les premiers résultats
d'existen eglobale desolutions faibles. Enn, une revue pré isedesrésultatsd'existen es
pourles équationsprimitives(etd'autresmodèlesdeuidesgéophysiques) estréunie dans
l'arti lede R.Temam etM. Zianeparu en
2004
[176 ℄.Enn, les équations primitives sont largement utilisées en météorologie et
o éanogra-phie : elles interviennent dans plusieurs odes opérationnels aujourd'hui. Néanmoins, les
simulations des équations primitives sont relativement oûteuses :deux di ultés
numé-riquesdeNavier-Stokes, àsavoirnonlinéaritéetdomainespatialdépendant dutemps,sont
toujoursprésentes.C'estpourquoiuneautrefamilledemodèles d'approximationdes
équa-tions de Navier-Stokes a également onnu un fort su ès dès la n desannées
1970
: les modèles de Saint-Venant (ou shallow water). La for eprin ipale de es systèmes est leure a iténumérique,due essentiellement auxdeuxraisons suivantes:
leur stru ture(partiellement)hyperbolique, quel'on pré isera ultérieurement,
larédu tionmanifestede omplexiténumériqueparrapportauxéquationsde
Navier-Stokes:lesystèmeestposédansundomaine spatialxe (etnonplusvariable)etsa
Modèles lassiques de Saint-Venant
Le système de Saint-Venant homogène (sans termesour e) unidimensionnel est
intro-duit grâ e à des observations physiques par A.J.C. Barré de Saint-Venant en
1871
[167 ℄. Mais e n'est que dans la deuxième moitié du XXème siè le que les mathémati iens ontétudiélesliensentre eséquationsetlesautresmodèleshydrodynamiques.Lesmodèlesde
Saint-Venant proviennent essentiellement d'une intégrationdans ladire tion verti ale des
équations de Navier-Stokes, et dé rivent l'évolution de lahauteur totaledu uide
H(t, x)
etde lamoyenne surla olonne d'eaude lavitessehorizontaleU(t, x) =
1
H(t, x)
Z
η(t,x)
z
b
(x)
u(t, x, z)
dz .
Dansnotre as,laprésen ed'unebathymétrienontrivialeetd'untermedefri tionlinéaire
fournit laformulationsuivante :
∂
t
H + div
x
(H U)
= 0 ,
∂
t
(H U) + div
x
H U
⊗ U + g H ∇
x
H =
−g H ∇
x
z
b
− κ U .
(1.9)Justi ation des équations de Saint-Venant. D'une part, l'obtention formelle du
système lassiquedeSaint-Venantàpartirdeséquationsd'Euler, 'est-à-diresansvis osité,
estbien onnue(voirparexempleStoker[171 ℄en
1958
ouWhitham[179℄en1999
).D'autre part, les travaux plus ré ents de J.-F. Gerbeau et B. Perthame [101 ℄ (2001
) dérivent une version visqueuse des équations de shallow water1
D à partir des équations de Navier-Stokes2
Ddansle asd'unfondplat,ave uneloidefri tiondetypeNavieraufond.Cette versionétendue dusystèmede Saint-Venant s'é rit :
∂
t
H + div
x
(H U)
= 0 ,
∂
t
(H U) + div
x
H U
⊗ U + g H ∇
x
H =
−g H ∇
x
z
b
+ 4 µ div
x
(H
∇
x
U)
− ˜κ U ,
(1.10)où
κ
˜
est le oe ient de fri tionmodié, dénipar :˜
κ =
κ
1 +
3 µ
κ
H
.
Cependant,ilestànoterquel'obtentionde esystèmené essite,pourêtrerigoureuse,des
hypothèses supplémentaires. En parti ulier, dans [101 ℄, les auteurs requièrent
l'asympto-tiquesuivante pour les oe ients defri tion etde vis osité:
µ = ε µ
0
,
κ = ε κ
0
.
(1.11)Alors,sous eshypothèses,les systèmes(1.9 )et(1.10 )sont desapproximations de
Navier-Stokesen
O(ε)
etO ε
2
respe tivement. Plustard,S.FerrarietF.Saleri[87 ℄(2004), puis
F.Mar he [143 ℄ (2007) généralisent le résultatde [101 ℄ :ils dérivent unsystème de
une topographie non triviale,soumise ependant à une autrerestri tion mathématique, à
savoirlafaible variationde labathymétrie:
∇
x
z
b
= O(ε).
(1.12)Notons que dans [143 ℄, l'auteur onsidère également un terme de fri tion turbulente, et
obtient unterme visqueuxdiérent de elui de[87℄.Dans untravail plusré ent,L.
Bona-ventura, A. De oene etF. Saleri [75 ℄ (
2007
) dérivent un autre modèle, ave une nouvelle orre tiondestermesdefri tion.CitonségalementlestravauxdeJ.F.Bou hutetM.West-di kenberg en
2004
[35℄,puis eux de M. Boutounet, L. Chupin, P.Noble et J.P. Vila en2008
[37 ℄ où les auteurs s'aran hissent de l'hypothèse surle gradient de la bathymétrie. Mentionnons enn l'arti le de2007
de D. Bres h et P.Noble [44℄ dans lequel les auteurs proposent unejusti ation mathématique rigoureuse de ladérivation formelle du systèmedeSaint-Venant
1
DàpartirdeséquationsdeNavier-Stokesin ompressibles2
Dsurunplan in liné.Energies,résultatsd'existen es. Beau oupd'étudesthéoriquesont été onduitessur
les équations de Saint-Venant, en raison notamment de leur stru ture mathématique
hy-perbolique (nous yreviendrons un peu plus loin). Nous nousintéressons i i aux résultats
d'existen ede solutions, quipourront être onfrontésau théorèmedu Chapitre 2.
Rappelons d'abord l'énergie naturelledu systèmede Saint-Venant, qui fournit les
estima-tionsa priori de baselorsque l'on her he dessolutions faibles. Elle s'é rit :
E =
1
2
H
|U|
2
+
1
2
g H
2
+ g H z
b
.
L'inégalité d'énergie s'obtient de manière lassique (voir par exemple les ouvrages de
D. Serre [169℄ sur les lois de onservation) et varie suivant le terme de vis osité hoisi.
Nous verrons à l'Annexe A que notre système Saint-Venant multi ou he possède
égale-ment une énergie onsistante ave elle du modèle lassique à une ou he. Cependant,
ette estimation n'est pas susante pour établir l'existen e de solutions faibles. La
di- ulté majeure provient du manque de ontrle sur la hauteur
H
, pour les passages à la limitedans les termes non linéaires. Plusieurs solutions ont été trouvées, en ajoutant destermesdefri tionquadratique,de apillarité,en onsidérant diérentstermesvisqueux;le
prin ipe est d'établir des estimations a priori supplémentaires, ontrlant
log H
dans un espa eadéquat. Citonsdeux résultatsd'existen e desolutions faibles ainsiobtenus.Par exemple, P. Orenga [157℄ (
1995
) établit un théorème d'existen e de solutions faibles, pouruntermedevis ositéµ H
△ U
,ave desdonnéesinitialessusamment petites etdes onditionsde Diri hlet au bord dudomaine. La majoration essentielleest un ontrle de
H log H
dansL
∞
0, T ; L
1
.En onsidérantletermevisqueux
div H
∇U
,plus onsistant ave Navier-Stokes
( 'est le as que nous onsidèrerons dans la suite), il n'est pas possible de diviser
l'équation delaquantitéde mouvement par lahauteur, il faut don pro éder
estimations né essaires.Ainsi, D.Bres h etB. Desjardinsmontrent dans [43℄
l'exis-ten eglobaledesolutions faiblespoursystèmede Saint-Venant bidimensionnel ave
onditions aux bords périodiques, ainsique des termes de apillarité et de fri tions
linéaire et quadratique. Le point ru ial i i est l'introdu tion d'une énergie
parti- ulière pour le système, la BD-entropie, qui permet de ompléter les estimations a
priori etd'obtenirsusamment de ompa ité surlahauteur. Cettenouvelle énergie
faitapparaître unenouvelle vitesse
V := U + µ
∇ (log H) .
Remarquons qu'unélément lédansl'obtention de esestimations estd'utiliser la
onser-vationde la massepour é rireune équation surlafon tion
log H
,sous laforme bidimen-sionnelle :∂
t
(H
∇ log H) + div H ∇U + div H U ⊗ ∇ log H = 0 .
Ainsi, siles te hniques de P.Orenga, omme elles de D. Bres h etB. Desjardinsont été
ensuiteadaptées à desproblèmes multi ou hes(voir i-après),nous verrons à l'AnnexeA
qu'il est di ile de les appliquer à notre système multi ou he qui ne possède pas de lois
de onservations pour haque ou he séparément.
Con ernantl'étudedessolutions fortes,nousrenvoyonsauxréféren esbibliographiquesdu
Chapitre2p.48.Retenonssimplement quelesestimationsa priori sontplus lassiques
etque la restri tion fondamentale dans es résultats est de onsidérer des onditions
ini-tialesendehorsdeszonessè hes, 'est-à-direunehauteurinitialeduuide
H
0
minoréepar
une onstante stri tement positive.CettehypothèseaurasonanaloguedansleThéorème 5
oùnous établissonsl'existen elo alede solutionforte pour notre modèlemulti ou he.
Dis rétisation. Abordonsennlaproblématique de ladis rétisation etdessimulations
numériquesdumodèledeSaint-Venant.Lavaliditéetl'e a iténumériquesde esystème
sont largement re onnues et vont au-delà des onnaissan es théoriques du système. En
eet,dess hémassimplespeuventtraiter demanièreréalistedesproblèmesde rupturede
barrage dans lesquels la ondition de stri te positivitéde lahauteur n'est plus satisfaite.
Historiquement, les premières méthodes de dis rétisation utilisées pour les équations de
Saint-Venant sont leséléments nis (voirpar exemple lathèse deJ.Proft[163 ℄). Eneet,
sous leur formulation non onservative (hauteur-vitesse), leur lien ave les équations de
Navier-Stokesestmis enéviden eetladis rétisation parélémentsnisestdon naturelle.
Cependant, nous privilégions i i une autre famille de méthodes, plus adéquates pour le
traitement de solutions dis ontinues, et liées à la formulation onservative du système :
les Volumes Finis. C'est la méthode que nous emploierons pour onstruire les s hémas
numériquesduChapitre3,maiségalementdanslaPartieIIdelathèse.Nousdonnonsdon
maintenant quelquesdétailssursamiseenoeuvre dansle ontextedumodèle lassiquede
Saint-Venant, puisquelesystème introduitau Chapitre 2auraune stru ture omparable.
Initialement utilisée pour ladis rétisation deséquations d'Euler, la méthode des volumes
nis est parti ulièrement bienadaptée au système de Saint-Venant en raison de sa
d'espa e:
∂
t
H + ∂
x
(H U ) = 0 ,
∂
t
(H U ) + ∂
x
H U
2
+ g
H
2
2
= 0 ,
estunsystèmestri tementhyperbolique dedeuxloisde onservation,pourvuquelahauteur
H
reste stri tement positive.Sesvaleurspropres réelles distin tessont alorsU
−
pgH
etU +
pgH .
Nousrenvoyons aux ouvrages de D. Serre [169℄ pour l'étude théorique desproblèmes
hy-perboliques. Ce qui nous intéresse i i, e sont des parti ularités de es systèmes utiles à
la onstru tion dus héma, àsavoirlaformulation onservative,etlapropagation àvitesse
nie de l'information (qui permet l'utilisation de s hémas expli ites). Pour une
des rip-tion pré ise des méthodes volumes nis en général, nous renvoyons le le teur à quelques
ouvrages lassiques : eux de R. J. LeVeque [133 , 134 ℄, de R. Eymard, T. Gallouët et
R.Herbin [84℄, ou en ore d'E. Godlewski et P.A. Raviart [102 ℄. Nous présentons
su in-tement i i le prin ipe général de laméthodepour une loi de onservations alaire (pasde
termesour e):
∂
t
V + ∂
x
F (V ) = 0 .
(1.13) Nous onsidérons un s héma aux diéren es nies expli ite en temps (typiquementEu-ler)et nousdonnonsun maillagedu domaine spatial
(x
j+1/2
)
j∈Z
:les noeudsdu maillagex
j+1/2
sontlesinterfa esdes ellulesde ontrleoumaillesC
j
= x
j−1/2
; x
j+1/2
.En
inté-grant l'équation(1.13 ) sur haque maille,nous appro hons lasolution non pasen valeurs
pon tuelles aux noeuds du maillage, mais en valeurs moyennes sur haque maille (d'où
l'obtention d'une solution numérique onstante par mor eaux, fon ièrement dis ontinue).
Pour l'équation (1.13 ),les héma s'é rit :
V
j
n+1
− V
j
n
+
∆t
n
∆x
j
F
j+1/2
n
− F
j−1/2
n
= 0 ,
oùV
n
j
désigneuneapproximationdelamoyennedeV
surla elluleC
j
autempst
n
.Enn,
le ux numérique
F
n
j+1/2
représente une approximation du uxF
à l'interfa e entre lesellules
C
j
etC
j+1
au tempst
n
.Par e quel'on n'a pasd'information sur la solution aux
interfa esdesmailles, lapremière di ulté dans la onstru tion du s hémarésidedans le
hoix du uxnumérique. C'est lamultipli ité de hoix possiblespour e ux, en fon tion
delaphysique duproblème, qui faitladiversité dess hémas volumesnis.
Dans ettethèse(auChapitre3,maiségalementdanslaPartieII),nousnousrestreindrons
auxs hémas ditsà trois points, pour lesquelsle uxnumérique s'é rit :
F
j+1/2
n
=
F V
j
n
, V
j+1
n
,
oùF
est onsistant ave leux ontinu, 'est-à-direPluspré isément,nousutiliseronsessentiellementdesuxdeLax-Friedri hs.Ceuxs'é rit, pour l'équation (1.13) :
F V
j
n
, V
j+1
n
=
1
2
F V
j
n
+ F V
n
j+1
−
∆x
j
∆t
n
V
n
j+1
− V
j
n
.
Outre la onsistan e, le s héma doit également satisfaire des propriétés de stabilité. Un
ritère primordial est la ondition
CF L
, ondition né essaire (mais pas susante!) de stabilité. Elle s'é rit pour (1.13 )etdansle asd'un s hémaexpli ite àtroispoints:λ := a
∞
∆t
∆x
6
1 ,
(CFL) oùa
∞
= max
v∈R
|F
′
(v)
|
. Pour le ux de Lax-Friedri hs, ette ondition satisfaite entraîne
que pour tout temps
n
,la valeurV
n+1
j
peut s'é rire ommeune ombinaison onvexe deV
j−1
n
etV
n
j+1
, ondition ru iale pour obtenir la stabilité du s héma. Cependant, e ux provoquant de la diusion numérique, nous pouvons en utiliser des versions modiées. Ils'agitderempla erle oe ientdevis ositénumérique
∆x
j
/∆t
n
parunevaleurinférieure
µ
n
j+1/2
.Par exemple,dèsquela ondition(CFL ) estsatisfaite,nouspouvons hoisir :leuxdeLax-Friedri hslo al(Rusanov),où
µ
n
j+1/2
= max
|F
′
(v)
| : v ∈ V
j
n
; V
j+1
n
,
ouleuxde Lax-Friedri hs global (Roe), où
µ
n
j+1/2
= a
∞
.Nous appliquerons ette dernière méthode dans les Chapitres 3 (ave des limiteurs de
pentes) et4.
Remarque2. Cesdeux onditionsde onsistan eetdestabiliténesusentpasengénéral
pour démontrer la onvergen e d'un s héma volumes nis, mais nousn'étudierons pas la
onvergen emathématiquedess hémasdanslaPartieI.Nousverrons ependantàlaPartie
II une autre propriété du ux numérique qui sera utile dans la preuve de onvergen e,
elle d'être TVD (pour Total Variation Diminishing) (voir la Se tion 2 de l'introdu tion
générale).
Evidemment, toutes les équations ne ressemblent pasà (1.13 ) et laquestion du hoix du
uxn'estpaslaseuledi ulté.Parexemple,dansle asdeSaint-Venant,ilyadestermes
sour es etdes termes non onservatifs. Ainsi, en général, dansl'élaboration d'uns héma
volumesnis, nousdevonsrépondreauxinterrogations suivantes :
quel hoix pour leux numérique?Est-il onsistant?
quefairelorsqu'il yadesproduits non onservatifs?
omment dis rétiser lestermes sour es?
Pourrépondreà esquestions,nousnousbasonssurla onnaissan equel'onaduproblème
ontinu, 'est-à-dire ses propriétés de stabilité. Dans le as de Saint-Venant, les enjeux
dis rets majeurs sont :
la onservationde lapositivité dela hauteur,
lapréservationdesétatsstationnaires,notammentdula aurepos (onparlealors
AuChapitre 3 ,nousnousintéresseronsessentiellement auxdeuxpremiers points,laissant
de té la question d'une entropie dis rète. Evoquons par exemple deux arti les qui
pro-posentdess hémaswell-balan ed pourlesystèmeunidimensionnelave leseultermesour e
topographique. Dans[98 ℄,T. Gallouët,J-M. HérardetN.Seguinproposent un s hémade
type VFRoe-n v, où le traitement du terme sour e se fait en ajoutant une équation au
système, de façon à garder un problème homogène, mais non onservatif. Dans [10℄, E.
Audusse,F.Bou hut,M.O.Bristeau, R.Klein etB.Perthame adoptent unestratégie
dif-férente:il s'agit de partirdu solveurstable pour leproblème homogène, etde dis rétiser
leterme sour e en s'appuyant sur l'état d'équilibre du la au repos , i.e.pour lequel
ona l'équilibresuivant:
∂
x
g
H
2
2
=
−g H ∂
x
z
b
.
AuChapitre 3,nouséviteronsladi ulté liée àladis rétisationdutermede topographie
en utilisant une topographie régulière. Par ailleurs nous onsidèrerons des s hémas tout
expli ites et à une seule étape en temps dans ette partie, même si la ondition
CF L
devient ontraignante dansles asoù lavis ositéµ
est nonnulle.Remarque 3. Pourtant, les s hémas expli itesetà une seule étapene sont pastoujours
adéquats, notamment pour traiter les problèmes hyperboliques d'ordre
1
possédant un termesour eraide (sti). Cetypede problèmenousintéresseraà laPartie II, 'estpour-quoi nous adopterons alors une stratégie de splitting (voir la Se tion 2 de l'introdu tion
générale).
Enn, il existe de multiples autres stratégies volumes nis de résolution numérique des
équationsdeSaint-Venant, ommeless hémas inétiques (voir parexemple l'arti ledeB.
PerthameetC. Simeoni[160 ℄). Nousrenvoyonségalement lele teur auxétats del'art sur
lesystèmede Saint-Venant présentésdans lesthèsesd'E. Audusse [9℄etF. Mar he [144 ℄.
Terminons ette partie sur les systèmes lassiquesde Saint-Venant par quelques
om-mentaires.Ilestdorénavantétabliqu'ilssonttrèse a esnumériquement,robustesetpeu
oûteux, notamment pour simuler des problèmes hydrauliques ou tiers. Ils présentent
néanmoins quelques faiblesses. D'une part, le bon omportement numérique de es
équationsn'estpastotalement omprisnijustiéauniveauthéorique.Eneet,lesystème
est mal posé dans le vide (lorsque
H
atteint0
, perte de l'hyperboli ité), sondomaine de validitéest restreint auxeauxpeuprofondes etnousavonsvuquesafermeturerigoureusedans le as visqueux né essite des hypothèses bien parti ulières (1.11 ). D'autre part, la
formulationmême du système, en hauteuretvitesse moyenne surlaprofondeur, entraîne
uneperted'information surleprol verti al de lavitessedansleuide.
An,d'un té,depallierà emanqued'informationsurlavitesseàl'intérieurduuide,et
del'autre, de préserverlaformulation Saint-Venant à l'e a iténumérique re onnue,
des modèles intermédiaires entre les équations primitives et le système de Saint-Venant
Modèles lassiques multi ou hes de type Saint-Venant
Dans les modèles lassiquesmulti ou hes, l'obje tif prin ipal est de ré upérer de
l'in-formationsur leprolverti al desvitesses dansla ou he de uide,maissans s'aran hir
des restri tions physiques du problème de Saint-Venant. Le prin ipe général d'obtention
d'untel systèmeest, omme pour lemodèle lassique de Saint-Venant, d'intégrer
l'équa-tion de onservation de la quantité de mouvement dans ladire tion verti ale, mais ette
intégration s'ee tue après une dis rétisation verti ale du volume de uide. En d'autres
termes, ils'agit dedé ouperlahauteurtotale du uide
H
enN
ou hes:H(t, x) =
N
X
i=1
h
i
.
Lamanière lassiquedepro éderà edé oupage,illustréeàlaFigure1.2(pour
N = 4
), onsisteàsuivre la surfa e libre, 'est-à-direé rirelahauteurh
i
dela ou hei
ommeune fra tionde lahauteurtotale:h
i
(t, x) = l
i
H(t, x),
ave0 6 l
i
6
1,
N
X
i=1
l
i
= 1 .
C'est ave etteappro he- i queles premiers modèles multi ou hes (à unseul uide) ont
x
z
z
4+1/2
= η(t, x)
0
h
1
(t, x)
h
2
(t, x)
h
3
(t, x)
h
4
(t, x)
H
(t, x)
Freesurfa e Bottomz
1/2
= z
b
(x)
z
1+1/2
(t, x)
z
2+1/2
(t, x)
z
3+1/2
(t, x)
u
4
(t, x)
u
3
(t, x)
u
2
(t, x)
u
1
(t, x)
Fig. 1.2 Appro he multi ou he lassique.
été introduits. D'abord, E. Audusse propose en
2005
dans [12 ℄ une version sans é hange demasseentreles ou hes, 'est-à-direque,pour haque ou hei
,nousdisposonsdelaloi de onservation :où
u
i
représente lavitessedu uidedansla ou hei
,i.e.lamoyenne surla ou hei
de la vitessehorizontale :u
i
(t, x) =
1
h
i
Z
z
i+1/2
z
i−1/2
u(t, x, z)
dz , 1 6 i 6 N .
(1.14)Ilapparaît quelesystèmemulti ou he de[12℄ perdlapropriétéd'hyperboli ité,et
s'appa-rente davantage à un modèle de
N
uides immis ibles plutt qu'à elui d'unseul uide. C'est pourquoi E. Audusse, M.O. Bristeau, B. Perthame et J. Sainte-Marie introduisenten
2010
dans [15℄ un autre modèle multi ou he basé sur la même dis rétisation verti ale (voirlaFigure 1.2), maisave un termed'é hange demasse entre les ou hesi
eti + 1
,à savoir:∂
t
h
i
+ ∂
x
(h
i
u
i
) = w
i+1/2
− w
i−1/2
.
Cenouveau système s'avère êtrehyperbolique etplus onsistant ave laphysique du
pro-blème.La stratégie pour l'obtenir est baséesur les mêmeshypothèses que[101 ℄ et [87 ℄ et
s'applique rigoureusement (formellement) dans le as non visqueux.Pourtant, il subsiste
quelqu'in ertitude dansle as ave vis osité : ave lamême hypothèse (1.11 )que dans le
asà une ou he [101℄, on retrouve dansles modèles [12, 15℄le terme visqueuxde (1.10 )
dans haque ou he, maislajusti ationmathématique de e hoix est plusdéli ate ave
plusieurs ou hes qu'ave uneseule.
Outre ladérivation formelle dessystèmes multi ou hes de [12 ℄ et[15 ℄, lesauteurs en
pro-posent également une étude théorique :la question de l'hyperboli ité est soulevée et une
inégalitéd'entropie similaireàl'estimationd'énergie dusystèmedeSaint-Venant lassique
estétablie.
Enn, letraitement numériqueproposéest uns héma inétiqueetplusieurs propriétésdu
s héma sont démontrées. Mais itons également d'autres travaux, essentiellement
numé-riques, qui démontrent l'e a ité de es systèmes (en version bi ou hes au moins) pour
modéliserdes zones tières ou dedétroits [14 , 13,11,59 ,104 ℄.
Si les auteurs de [12, 15℄ n'étudient pas pré isément l'existen e de solutions, il existe
ependant plusieurs résultatsd'existen e desolutions faibles pourdessystèmesbi ou hes.
Commeévoqué pré édemment, es résultatssont basés surles te hniques de P.Orenga si
le termevisqueux est sous la forme
µh
i
△ u
i
ou elles de D. Bres h et B. Desjardinss'il estde laformeµ div (h
i
∇u
i
)
. Citonspar exemple les arti les[64, 95 ,151 , 161℄ de2003
à2006
pour lepremier as, et l'arti le de2009
[76 ℄ qui adapte laBD-entropie àun modèle bi ou he.Ilestimportantderetenirque estravaux on ernentdesmodèlesdedeuxuidesimmis ibles,quipossèdent don deuxloisde onservations dela masse,à savoir
∂
t
h
i
+ div (h
i
u
i
) = 0 ,
e qui est ru ial pour l'obtention des estimations d'énergies supplémentaires. Mais nous
nousintéressonsi i àun modèle multi ou he pour un seuluide :nousne disposonsplus
Nousvenonsainsid'évoquertroismodèles largement utilisés eno éanographie, plutt
profonde pour lemodèleprimitifet tièrepour lesmodèlesdeSaint-Venant,àuneou
plusieurs ou hes. Le modèle que nous onstruisons dansla Partie I s'ins rit plutt dans
le ontexte eaux profondes, bienqu'il ressemble, dans saformulation, aux pré édents
modèles multi ou hes.
1.2 Travaux ee tués : un autre modèle multi ou he de Saint-Venant
Dans la Partie I, nous introduisons un nouveau modèle multi ou he de type
Saint-Venant, àpartir deséquationsprimitivesde l'o éan(ave dimension)(1.6 ).Ainsi, omme
nousallonslevoir i-après,laformulation du systèmeadespoints ommuns ave euxde
[12,15 ℄maisledomained'appli ationestfondamentalement diérentpuisquenousrestons
i iloindeszones tières.Defaitlesmodèlesnesontpasvraiment omparables,si en'est
surlaforme,laméthodologieemployée pour la onstru tion.
Voyons d'abord omment la stratégie que nous adoptons pour obtenir notre modèle est
similaireà ellede[12, 15 ℄. Nousdé ouponsaussilahauteur duuideen ou hesmin es,
mais edé oupage n'estpasfaitdelamêmemanière:nousnesuivonspasi ilasurfa e
libre,maisdé ouponsleuideenimposantleshauteursdes ou hesintermédiaires, omme
illustréà laFigure1.3(pour
4
ou hes).H
(t, x)
u
1
(t, x)
h
4
(t, x)
h
3
h
2
h
1
(x)
x
Bottom Freesurfa ez
1+1/2
z
2+1/2
z
3+1/2
u
4
(t, x)
u
3
(t, x)
u
2
(t, x)
0
z
4+1/2
= η(t, x)
z
z
1/2
= z
b
(x)
Fig. 1.3Une autre appro he multi ou he.
Pré isément,la hauteurtotaleest divisée omme suit.
η
− z
b
= H :=
N
X
i=1
h
i
,
aveh
i
= z
i+1/2
− z
i−1/2
= O(h),
1 6 i 6 N,
(1.15)par(voirlaFigure 1.3):
z
1/2
= z
b
(x),
z
i+1/2
= i h,
1 6 i 6 N
− 1,
z
N +1/2
= η(t, x).
(1.16)Le modèle multi ou he que nous dérivons au Chapitre 2 s'é rit, pour tout
(t, x)
dansR
+
× R
2
:
∂
t
H + div
x
N
X
i=1
h
i
u
i
!
= 0 ,
∂
t
(h
N
u
N
) + div
x
h
n
u
N
⊗ u
N
+ g
h
2
N
2
= µ
div
x
(h
N
∇
x
u
N
) + DU
z
N +1/2
− DU
z
N −1/2
−g h
N
∇
x
z
b
+ w
N −1/2
u
N −1/2
− w
N +1/2
u
N +1/2
−f (h
N
u
N
)
⊥
,
∂
t
(h
i
u
i
) + div
x
(h
i
u
i
⊗ u
i
) + g h
i
∇
x
h
N
= µ
h
i
∆
x
u
i
+ DU
z
i+1/2
− DU
z
i−1/2
−g h
i
∇
x
z
b
+ w
i−1/2
u
i−1/2
− w
i+1/2
u
i+1/2
−f (h
i
u
i
)
⊥
,
1 6 i 6 N
− 1 .
(1.17)
Dans e système, leterme d'é hange de masse
w
i+1/2
désigne simplement lavaleur de la vitesseverti ale à l'interfa e entre les ou hesi
eti + 1
,i.e. au pointz
i+1/2
.Il estdéni par:
w
1/2
= u
1
· ∇
x
z
b
,
w
i+1/2
− w
i−1/2
=
−h
i
div
x
u
i
,
1 6 i 6 N
− 1.
(1.18)
Demême,
u
i+1/2
(notation identique à elle de [15℄) représenteune approximation de lavitessehorizontale àl'interfa e
z
i+1/2
.Silesauteurs de[15 ℄ hoisissent unere onstru tion upwind de e terme,nous onsidérons i i une moyenne :u
i+1/2
=
0
sii = 0 , N ,
(h
i
u
i+1
+ h
i+1
u
i
) / (h
i+1
+ h
i
)
si1 6 i 6 N
− 1.
(1.19)
Lestermes