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Le virus de l’immunodéficience féline
O Martinon, D Lévy
To cite this version:
Review article
Le virus de
l’immunodéficience féline
O
Martinon D
Lévy’
URA-INRA,
Immunopathologie
cellulaire et moléculaire(IPCM), École
nationale vétérinaire d’Alfort 7, avenue du Général-de-Gaulle, 94704 Maisons-Alfort cedex, France(Reçu
le 9septembre
1992;accepté
le 20 octobre1992)
Résumé ― Le virus de l’immunodéficience féline (FIV) est un lentirus typique
qui
se multiplie defaçon préférentielle
dans les cellules lymphoblastoïdes félines et constitue l’agent causal d’une affec-tion dont lasymptomatologie
estanalogue
à celle observée dans le SIDA humain.L’organisation
génomique
du FIV estglobalement
semblable à celle du Virus humain de l’immunodéficience(HIV),
mais la structure des
gènes
à potentialitérégulatrice
est moinscomplexe
et se rapproche de celle des lentivirus desongulés.
Par ailleurs, le FIV infecte non seulement leslymphocytes
T CD4+ etCD8+, mais
également
les lymphocytes B et lesmacrophages
félins. De plus, lerécepteur
cellulairemajeur
du FIV ne semble pas être constitué par le CD4 félin qui ne serait donc pasimpliqué
dans la voie principale d’infection. Le modèle félin apportecependant
des éléments d’unegrande
valeurpour
comprendre
lapathogénicité
du virus HIV ainsi que pour définir des voies nouvelles d’inductionde la protection immune. chat 1 FIV 1 lentivirus
Summary―
The felineimmunodeficiency
virus(FIV).
Felineimmunodeficiency
virus(FIV)
is atypical
lentivirus thatpreferentially replicates
in feline Tlymphoblastoid
cells and is the causativeagent of a cat disease with features similar to the HIV-induced human AIDS. Its overall genetic
or-ganization is similar to human immunodeficiency virus
(HIV)
but the reduced complexity of theregu-latory
openreading
frames renders FIV closer toungulate
than toprimate
lentiviruses. On the other hand, FIV infects both CD4+and CD8+ T lymphocytes as well as feline Blymphocytes
andmacro-phages.
In addition, the FIV cellular receptor does not appear to be mostly constitutedby
the feline CD4 differentiation antigen. Nevertheless, the cat model may provide invaluable insight into the de-terminants of the immunodeficiency viruses pathogenesis. In addition, this model may help define novel approaches toeliciting protective immunity against
HIV.cat / FIV / lentivirus
*
INTRODUCTION
De nombreuses études menées sur les
populations
félines montrentl’importance
de l’infection par le lentivirus félin(FIV),
à la fois comme causefréquente
de morbidi-té et de mortalité chez les chats domesti-ques et en tant que modèle d’étude de l’in-fection par les lentivirus des autresespèces,
et notamment du lentivirus hu-main HIV.Plusieurs revues
générales
sur le FIV(Yamamoto
etal, 1987;
Gardner etLuciw,
1989;
Pedersen etal, 1989;
Pedersen1990;
Letvin,
1991)
ont étépubliées
aux-quelles
nous renvoyons le lecteur pour ladescription
détaillée de lasymptomatolo-gie
clinique,
les donnéesclinico-pathologiques
et les étudesséro-épidémiologiques.
Nous nous attacherons dans cette brève revue à insister sur lesparticularités
du lentivirus et du modèle fé-lins.Le lentivirus félin
(FIV)
a été isolé pour lapremière
fois dans une colonie féline à Petaluma(Californie)
en 1986(Perder-sen et
al,
1987;
Yamamoto etal, 1987).
Cette découverte a été secondaire àl’apparition
d’unsyndrôme
d’immunodéfi-cience chez des chats non infectés par le virus de la leucémie féline(FeLV).
Cettemaladie,
apparuerapidement après
la mort d’un chat nouvellement introduit dansl’élevage,
semblait s’étendre defaçon
horizontale chez lescongénères
hébergés
dans la même enceinte. Leplasma
et le sang de 3 chats de cette colonie inoculés à des chatsexempts
d’organismes pathogènes spécifiques
(EOPS)
déterminaientaprès
un délai de 4-6 semainesl’apparition
defièvre,
leucopénie
etadénopathies.
Un lentiviruscaractéristique
était isolé deslympho-cytes
de ces animauxinfectés, après
co-culture avec des
lymphocytes
de chats sains.STRUCTURE
GÉNOMIG1UE
DU VIRUSLa détermination de la structure
génomi-que de
plusieurs
isolats du FIV a étérapi-dement faite
grâce
auxtechniques
de labiologie
moléculaire par établissement de laséquence nucléotidique (Olmsted
etal,
1989a, b, 1990;
Talbottet al, 1989;
Phillips
et al,
1990).
Lacomparaison
des résultats à ceux obtenus pour les lentivirus despri-mates et des
ongulés
apermis
de mettre en évidence uneorganisation
comparable,
avec la succession degènes
structurauxcommuns
à tous les rétrovirus(gag, pot
etenv)
et d’au moins 4 cadres de lecture àpotentialité régulatrice.
Les
gènes
gag,pot
et env codentres-pectivement
pour lesprotéines
de la ma-trice(essentiellement p24),
de lapolymé-rase et de
l’enveloppe
virale(glycoprotéine
de surfacegp110,
etglycoprotéine
trans-membranairegp40).
Il existe unehomolo-gie
de 40-50% avec lesgènes
gagres-pectivement
des lentivirus desprimates
et desongulés,
de 60% entre lesgènes pot
des différentslentivirus,
et une assez fortedivergence
desgènes
env des lentivirusd’espèces
différentes;
au sein même des différents isolats duFIV,
ladivergence
dugène
envpeut
atteindre 15%,portant
es-sentiellement sur la
glycoprotéine
de sur-facegp110,
alors que laportion
transmem-branaire est fortement conservée.En ce
qui
concerne lesgènes
derégula-tion,
certains cadres de lectureprésents
dans les virus desprimates (Nef, Vpr, Vpul
Vpx)
n’ont été retrouvés ni structuralement ni fonctionnellement dans le FIV.D’autres
gènes,
commeVif,
Rev etTat,
t,possèdent
une similitude de fonction avec toutefois uneorganisation
et unecomposi-tion
globale
en acides aminés différentes.D’autres
gènes
enfin(LTR)
possèdent
des fonctionscomparables,
mais une tailleEnfin,
certainsgènes
ne sontpartagés
qu’avec
certains virus desongulés, pL
(protéase-like) qui
codent pour une UT-Pase à fonction stabilisatrice desARN,
et Lprécédant
lepeptide signal annonçant
laglycoprotéine
externed’enveloppe
virale. Enconclusion,
le FIV estgénétique-ment
plus proche
des lentivirus des ongu-lés que de ceux desprimates.
Il a d’ailleurs étépossible
de montrer que les sérums delapins
immunisés contre le virus de Visnaou de
l’arthrite-encéphalite
de la chèvre(CAEV)
reconnaissent lap24
duFIV,
etqu’un
sérum de chat infecté par la FIV re-connaît lap26
du virus de l’anémie infec-tieuseéquine (EIAV) (Steinman
etal,
1990;
Egberink et al, 1990).
FACTEURS
ÉPIDÉMIOLOGIQUES
Le taux d’infection par le FIV dans la popu-lation féline varie
globalement
de 1% pour la Suisse à 5% pourl’Amérique
du Nord et 12% pour leJapon.
Mais ce taux est relati-vementsupérieur
chez les chatsprésen-tant des
signes
d’affectionschroniques :
3% enSuisse,
10-14% enAmérique
duNord,
10-27% enAngleterre
et en France et 14-30% auJapon.
Ce tauxdépend
deplusieurs
facteurs d’environnement : les chats vivant en liberté sont 7-19 foisplus
souvent infectés que ceux restant à l’inté-rieur des habitations et les mâles sont 2 foisplus
souvent infectés que les femelles.Enfin,
l’infection s’observe chez des ani-mauxâgés
dequelques
mois à 18 ans, mais son taux atteint unplateau
versl’âge
de 5-6 ans(Ishida
et al, 1989, 1990;
Mo-raillon, 1990; Pedersen,
1990)
Les relations
épidémiologiques
entre les infections par le FIV et les 2 autres rétrovi-rus duchat,
FeLV(virus
leucémogène
félin)
et FeSFV(virus syncytial félin)
sont intéressantes à étudier. Le FIV et le FeLV semblent être transmis defaçon
indépen-dante,
mais la co-infection se traduit par une accélération et uneaggravation
de la maladie induite par le FIV. Il n’acependant
pas été
possible
de mettre en évidence desparticules
viraleshybrides
ou«pseudotypes
viraux». Il existe par contre une forte liaison entre les infections par le FIV et leFeSFV, probablement
en relation avec un mode detransmission
identique
par le biais de la morsure
(Shelton
etal,
1989; Yamamoto
et al, 1989;
Pedersen etal, 1989).
Enfin,
le FIV a pu être retrouvé au ni-veau du sang, dusérum,
duplasma,
duli-quide céphalo-rachidien
ou de la salive des animaux infectés. La transmission ho-rizontale parsimple
contact est très peu ef-ficace de même que la contamination par voie vénérienne.À
l’inverse,
l’inoculationparentérale
de matériel virulent à des chats sains transmetrégulièrement
l’infec-tion. La morsureapparaît
donc constituer le modemajeur
de transmission del’infec-tion,
enrapport
avec lescomportements
d’aggressivité
et de défense du territoire.PATHOGÉNICITÉ
L’infection par le FIV se
produit
en 2phases :
unephase
de maladieprimaire
transitoire débutantquelques
semainesaprès
l’infection et unephase
secondaire terminale survenant des annéesplus
tard,
séparées
par unepériode
de normalitécli-nique
relative. Cetteséquence
ressemble à celle de l’infection de l’homme par HIV. Laphase primaire
se caractérise parfièvre,
neutropénie
etadénopathies
etrap-pelle
sous certainsaspects
laphase
pri-maire d’infection par le FeLV. Fièvre etSuit une
longue période
de normalitéclinique pendant laquelle
le virus restece-pendant
isolable deslymphocytes
du sangpériphérique.
Chez les animaux infectésexpérimentalement,
cettephase
peut
durer 3 ans, mais des anomalies durap-port
lymphocytaire
CD4+/CD8’peuvent
être observées 1 ou 2 ansaprès
l’infection(Ackley et al, 1990).
La
proportion
finale de chats infectésqui
évoluerontjusqu’à
laphase
terminale «d’immuno-déficience» de la maladie n’est pas encore connue. Unpetit
nombre de données semble établir que la mortalité dans un groupe d’animaux infectésasymp-tomatiques
est de l’ordre de 15-20% par an(Pedersen
et al,
1989).
DIAGNOSTIC
EXPÉRIMENTAL
Le
diagnostic
de l’infection par le FIV se fait essentiellement par mise en évidence desanticorps.
Le test d’immuno-fluorescence sur cellules infectées est en-taché d’un manque despécificité
car ilpeut
mettre en évidence desanticorps
anti-lymphocytes.
Les tests ELISA détec-tent essentiellement lap24
virale. Ils révè-lentcependant
unpetit
nombre de sérums faussementpositifs (2%),
cequi
peut
êtregênant
dans les groupes de chats à faible incidence d’infection et notamment dans lesélevages
«EOPS». Laperformance
des tests ELISA a été améliorée par l’utili-sationd’anticorps
monoclonaux anti-FIVp24
dans unsystème
decapture
antigéni-que. Demême,
la mise aupoint
d’unetechnique
parcompétition
améliore encore lesperformances (Reid
et al,
1991
).
Le test
d’immuno-empreinte
«Western-Blot» est aussi sensible que le test ELISA etpeut-être plus spécifique
par la mise en évidence simultanée de lap24
et de la gpmajeure d’enveloppe
virales. Cette der-nière est peu abondante sur les viruspuri-fiés. La révélation de la gp virale au sein des
systèmes
cellulairesproducteurs
ne souffre pas de ceproblème quantitatif
mais estd’interprétation plus
délicate(ré-sultats
personnels).
Lesanticorps
d’enve-loppe
sont par contre facilement révélables parradio-immuno-précipitation
(O’Connor
et
al, 1989;
résultatspersonnels)
mais ce test est peuapplicable
à une sérodétection de masse.Des tests de neutralisation ont été dé-crits
(Tozzini
et al,
1991
Encore
peustan-dardisés,
ils mettent en évidence une baisse de l’activitétranscriptase
inverse ou de l’effetcytopathogène
du virus. Les ré-sultats obtenus sontcomparables
aux don-nées del’ELISA,
cequi
tendrait à prouver que desanticorps
«neutralisants»pré-coces ne
jouent
pas de rôlemajeur
sur l’évolution de la maladie.Enfin,
l’existence d’animaux infectésséro-négatifs
apermis
de mettre en évi-dence duprovirus
intégré
au niveau de cellules de la moëlle osseuse, desgan-glions mésentériques
ou desmacrophages
péritonéaux,
révéléaprès
amplification
gé-nique,
par lestechniques
de réactionpoly-mérasique
en chaîne «PCR» et parhybri-dation in situ
(Brunner
etPedersen,
1989).
En
conclusion,
l’affirmation de laséro-positivité
nécessite le recours à 2 tests, ELISA et Western Blot parexemple,
cequi
rejoint
les conclusions faites dans le sys-tème humain.INFECTION ET
RÉPONSE
IMMUNELa
grande majorité
des animaux infectésexpérimentalement développent
des anti-corps antivirauxqui
apparaissent
2-4 se-mainesaprès
l’infection etpersistent
aulong
de la maladie. L’observation que dessujets
infectéspeuvent
présenter
une lon-guepériode asymptomatique
suggère
pourrait
inhiber laréplication
virale. L’exis-tence d’animauxséro-négatifs
maispossé-dant du
provirus
intégré
détectable par PCRaprès
mise en culture éventuelle deslymphocytes suggère
également,
entre autreshypothèses,
l’existence de variants viraux défectifs pour laréplication.
Les
anticorps
dirigés
contre les pro-téines internes devirus,
notamment lap24, apparaissent rapidement;
ceuxdiri-gés
contre la gp 110/120d’enveloppe,
d’apparition
un peuplus précoce,
sont sou-ventplus
difficiles à mettre enévidence,
cequi pourrait simplement
être lié à unpro-blème
quantitatif,
lesprotéines
de surface non ancrées dansl’enveloppe
virale étant en effet facilementrelarguées
au cours du processus depurification.
La constitution debanques d’expression
dugène
env d’un isolat FIV del’École
vétérinaire d’Alfort(A
Moraillon)
apermis
la réalisation d’une carteépitopique
B(Avrameas
et al,
1992).
Des mécanismes de défense cellulaire
pourraient jouer
un rôleparticulièrement
important
en détruisant les cellules infec-tées et ensupprimant
laréplication
virale. Lacomposante
cellulaire de laréponse
im-mune à l’infection par le FIV a été encore peu étudiée. On saitqu’une
inversion durapport
deslymphocytes
CD4
+
/CD8
+
,
d’im-portance
variable selon lesétudes,
est re-trouvée chez les animaux infectés. Dans les cas d’infectionexpérimentale,
cetteanomalie,
essentiellement liée à la diminu-tion des cellulesCD4
+
,
apparaît
précocé-ment
(dès
la 4e-8e semainequi
suit l’infec-tion(Taniguchi
etal, 1990;
Hara etal,
1990;
Lin etal,
1990)
et s’accentuepro-gressivement
pour devenir manifeste et constante au 18e moisqui
suit l’infection. Laréponse proliférative
deslymphocytes
à la stimulation par lesmitogènes
est dimi-nuée. Laréponse
au PWM(Pokeweed
Mi-togen)
est altéréeplus
précocement
etplus
fortement que celle à la ConA(conca-navaline
A)
ou à la PHA(phytohémaggluti-nine).
L’addition d’interleukine-2 restaure laréponse
à laConA,
mais a peu d’effets sur laréponse
au PWM. Ces résultatssuggè-rent que le
FIV,
comme leHIV,
pourrait
in-duire defaçon inappropriée
laré-émergence
d’un processus de mort cellu-laireprogrammée (Ameisen
etCapron,
1991
).
La
présence
delymphocytes
Tcytotoxi-ques
(CTL) spécifiques
du FIV et restreints par lesystème majeur d’histocompatibilité
a été récemment démontrée chez les chats infectésexpérimentalement
(Song
etal,
1992).
Cetteréponse
cytotoxique
est décelable 7 semainesaprès
l’infection(contre
2 semaines seulement chez les macaques infectés par le lentivirus simienSIV),
etpeut
être retrouvéejusqu’au
18e mois chez des animaux infectésasympto-matiques.
Mais on ne sait pas encore si cetteréponse
CTL estdirigée
contre la gpd’enveloppe,
laprotéine majeure p24
duFIV,
ou les 2.Il est
cependant
à craindre que cette ré-ponsecellulaire,
si ellepeut
contenir l’in-fectionpendant
un certaintemps,
ne soit débordéeapès
un certaintemps
d’évolu-tion,
comme observé dansl’espèce
hu-maine.En
conclusion,
l’induction des méca-nismes humoraux et cellulaires de la ré-ponseimmune,
bien étudiés dans le cas d’infection par d’autresvirus,
ne suffit pas àjuguler
ledéveloppement
de l’infection par les lentivirus. Cesagents
utilisent unestratégie
subtile de détournement des mé-canismes normaux d’activation dusystème
immunitaire dont l’élucidation devrait abou-tir à la mise en évidence de voies encore inconnues de mise en route de laréponse
immune et de défense del’organisme.
RÉCEPTEUR
CELLULAIRE DU VIRUSLe FIV ne semble
pathogène
que pourété isolé. ln
vitro,
cette restriction àl’es-pèce
hôte se vérifiepuisque
seules les cellules félines sontinfectables,
avecplus
ou moins de facilité selon letype
cellulaire et l’isolat viral(Miyazawa
et al, 1989;
résul-tatspersonnels).
Toutefois,
et contrairement auHIV,
l’in-fection n’est pasapparemment
restreinte à unesous-population
lymphocytaire,
puis-que les
lymphocytes
CD4
+
,
CD8+ ou B sontinfectables,
et l’ensemble des celluleshématopoïétiques
et même certaines cel-lules nerveuses sontégalement
sensibles à l’infection(Hoover
et al,
1991
).
Il a été
possible
de court-circuiter l’obs-tacle del’espèce
par recours à la transfec-tion. Lesproduits
obtenus ne sont cepen-dant pascapables
de réinfecter letype
cellulaired’origine.
Le
récepteur
cellulaire du FIV n’a pas encore été identifié. Lestechniques
classi-ques deco-précipitation
ou deblocage
par lesanticorps
anti-CD4 félin nepermettent
pas d’affirmer un rôle éventuel duCD4,
mais le
petit
nombred’anticorps
mono-clonaux anti-CD4 félindisponible
ne per-met pas d’éliminer totalement cettehypo-thèse.
De
plus,
la tranfection stable dans des cellulesembryonnaires
de chat ou des fi-broblastes de rein félins d’un clone d’ADN codant pour le CD4 félin ne rend pas ces cellules sensibles à l’infection par le FIV. Cela prouve que la seuleexpression
du CD4 n’est pas suffisante pour déterminer une infectionproductive. Enfin,
nos propres travauxportant
sur lescinétiques
de fixation de FIVradio-marqué
sur cel-lules sensibles sont en faveur de l’exis-tence d’au moins 2 classes de sites ou decoopération négative
entre eux(Martinon,
1991). Le
résultat est àrapprocher
des données récemment obtenues pour le HIV pourlequel,
à la voieclassique
par leCD4,
ont étérajoutés
des mécanismes mettant enjeu
certains facteurs ducom-plément,
lesfragments
Fc descomplexes
immuns,
voire même des moléculesglyco-sylées
comme legalacto-cérébroside
sur les cellules nerveuses oucoliques (Yahi
etal,
1992).
L’une de ces voies annexes
pourrait
s’avérer être la voieprincipale
pour le FIVqui, ayant
pénétré
dans lacellule,
pourrait
induire un tableau
clinico-biologique
com-parable
à celui de l’infection par le HIV.CONCLUSION
L’infection des chats par le FIV pose un
problème
de santé animale. Le FIV appar-tient au groupe des lentivirus mais cer-tainesparticularités
de sa structure lerap-prochent
davantage
des virus desongulés
que de ceux desprimates.
Parailleurs,
il ne semble pas que lerécepteur majeur
du FIV sur les cellules félines soit constitué par le CD4 félin.Quoi
qu’il
ensoit,
les modèles animaux continueront à fournir des donnéesimpor-tantes sur les facteurs de
pathogénicité
du virus du SIDA humain. Bienplus,
ces mo-dèles sont d’une valeur inestimable pour définir desapproches
nouvelles dans l’in-duction d’uneprotection
immune. Ledéve-loppement
de vaccins ou dedrogues
anti-viralesexige
également
le recours perma-nent à des modèles animaux d’infection par les lentivirus d’utilisation facile et dont lesystème
immunitaire soit bien connu. Le modèlefélin
semblerépondre
à ses cri-tères.RÉFÉRENCES
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