SESSION 2014
CAPES EXTERNE
MATHÉMATIQUES 1
Problème 1 : sommes de Riemann
Partie A : convergence des sommes de Riemann
1.La fonctionf est continue sur le segment[a, b]et donc uniformément continue sur ce segment d’après le théorème de Heine.
Soitε > 0. Le réel ε
b−a est un réel strictement positif. Donc, il existeη > 0tel que pour tout(x, y)∈[a, b]2, si|x−y|6η alors|f(x) −f(y)|6ε. On a montré que
∀ε > 0, ∃η > 0/∀(x, y)∈[a, b]2, (|x−y|6η⇒|f(x) −f(y)|6ε). 2.Soitε > 0. Soitη > 0 tel que∀(x, y)∈[a, b]2, (|x−y|6η⇒|f(x) −f(y)|6ε).
2.1.SoitN=E
b−a η
+1. AlorsN est un entier naturel non nul tel queN> b−a η . Soitnun entier naturel tel que n>N. Alorsn>N> b−a
η puis b−a n 6η.
Soientk∈J0, n−1Kpuist∈[xk, xk+1].
|t−xk|6|xk+1−xk|= b−a
n 6η, et donc|f(t) −f(xk)|6 ε
b−a. On a montré que
∃N∈N∗, ∀k∈J0, n−1K, ∀t∈[xk, xk+1], |f(t) −f(xk)|6 ε b−a. 2.2.Soient n>Npuisk∈J0, n−1K. Puisquexk6xk+1, par croissance de l’intégrale, on obtient
Zxk+1
xk
(f(t) −f(xk))dt
6 Zxk+1
xk
|f(t) −f(xk)|dt6(xk+1−xk)× ε
b−a = b−a
n × ε
b−a = ε n. Soit de nouveaun>N. D’après la relation deChasles,
Zb a
f(t)dt− (b−a)Sn(f)
=
n−1X
k=0
Zxk+1
xk
f(t)dt−b−a n
n−1X
k=0
f(xk)
=
n−1X
k=0
Zxk+1
xk
f(t)dt−
n−1X
k=0
(xk+1−xk)f(xk)
=
n−1X
k=0
Zxk+1
xk
f(t)dt−
n−1X
k=0
Zxk+1
xk
f(xk) dt
=
n−1X
k=0
Zxk+1
xk
(f(t) −f(xk)) dt
6
n−1X
k=0
Zxk+1
xk
(f(t) −f(xk)) dt
6
n−1X
k=0
ε n =ε.
3.On a montré que∀ε > 0, ∃N∈N∗, ∀n∈N, n>N⇒
Zb a
f(t)dt− (b−a)Sn(f)
6ε
!
. Ainsi, la suite((b−a)Sn(f))n∈N∗
converge et a pour limite Zb
a
f(t)dtou encore la suite(Sn(f))n∈N∗ converge et a pour limite 1 b−a
Zb a
f(t)dt.
Enfin, pourn∈N∗,
Rn(f) = −f(x0) +f(xn)
n + 1
n
n−1X
k=0
f(xk) = f(b) −f(a)
n +Sn(f) et donc, puisquef(b) −f(a)
n tend vers0quandntend vers+∞, la suite(Rn(f))n∈N∗converge et a pour limite 1 b−a
Zb a
f(t)dt.
4.Soitn∈N∗. En posantj=n+k, on obtient un =
X2n
j=n+1
1 j =
Xn
k=1
1 n+k = 1
n Xn
k=1
1 1+ k
n .
Posonsa=0,b=1, puis pour toutxde[a, b] = [0, 1],f(x) = 1
1+x. Pourk∈J0, nK, posonsxk =a+kb−a n = k
n. Alors, un= 1
n Xn
k=1
f(xk) =Rn(f).
Puisque la fonction f est continue sur le segment [0, 1] en tant que fraction rationnelle définie sur [0, 1], la somme de RiemannRn(f)converge et a pour limite 1
1−0 Z1
0
1
1+x dx= [ln(1+x)]10=ln2.
n→lim+∞
X2n
j=n+1
1 j =ln2.
5.
5.1.La fonctionf′ est définie et continue sur le segment[0, 1]. On en déduit que la fonctionf′ est bornée sur[0, 1]. Par suite, il existe un réelMtel que, pour tout réeltde[0, 1],|f′(t)|6M.
5.2.Soitn∈N∗. Soientk∈J0, n−1Kpuist∈[xk, xk+1]. Les réelstetxksont éléments de[a, b],fest dérivable sur[a, b]et
|f′|est majorée sur[a, b]par le réelM. D’après l’inégalité des accroissements finis,|f(t) −f(xk)|6M|t−xk|=M(t−xk).
5.3.Soitn∈N∗. Soitk∈J0, n−1K.
Zxk+1
xk
(f(t) −f(xk))dt
6 Zxk+1
xk
|f(t) −f(xk)|dt6
Zxk+1
xk
M(t−xk)dt=M
"
(t−xk)2 2
#xk+1
xk
=M(xk+1−xk)2
2 = M(b−a)2 2n2 . puis, comme à la question 2.2.,
Zb a
f(t)dt− (b−a)Sn(f)
6
n−1X
k=0
Zxk+1
xk
(f(t) −f(xk)) dt
6
n−1X
k=0
M(b−a)2
2n2 =n×M(b−a)2
2n2 = M(b−a)2 2n . 6.
6.1. f est deux fois dérivable sur [0, 1] et pour tout réel xde [0, 1], f′(x) = −2xe−x2 puis f′′(x) = 2(2x2−1)e−x2. La fonctionf′′ est négative sur
0, 1
√2
et positive sur 1
√2, 1
. On en déduit que la fonction f′ est croissante sur
0, 1
√2
et décroissante sur 1
√2, 1
. Mais alors, pour tout réel x de [0, 1], f′ 1
√2
6 f′(x) 6 Max{f′(0), f′(1)} = 0 et donc
|f′(x)|6−f′
1
√2
=√
2e−1/2= r2
e.
6.2.D’après la question 5.3, pour tout entier naturel non nuln,
Z1 0
e−x2 dx− (1−0)Sn(f)
=
Z1 0
e−x2 dx− 1 n
n−1X
k=0
e−k2/n2
6 r2
e
(1−0)2
2n = 1
√2e× 1 n. Soit alorsε > 0.
Z1 0
e−x2dx− (1−0)Sn(f)
6 ε 2 ⇐ 1
√2e× 1 n 6 ε
2 ⇐n>
√2 ε√
e
⇐n=E
√2 ε√
e
! +1.
Pour cette valeur de n, la valeur exacte de 1 n
n−1X
k=0
e−k2/n2 est une valeur approchée de Z1
0
e−x2 dxà ε
2 près et donc une valeur approchée à ε
2 près de 1 n
n−1X
k=0
e−k2/n2 est une valeur approchée àεprès de Z1
0
e−x2 dx.
Algorithme.
Variables eest un réel strictement positif nest un entier naturel non nul kest un entier naturel
Sest un réel Initialisation Demandere
Affecter ànla valeurE√ 2/
e∗p
exp(1) +1 Affecter àSla valeur0
Traitement Pourkvariant de0à n−1
Affecter àSla valeurS+exp −k2/n2 Fin du Pour
Afficher une valeur décimale approchée àe/2 près deS/n Fin
Partie B : application à l’étude de suites
1.Soitn>2. Soitk∈J1, n−1K. Alors k
n,k+1 n
⊂]0, 1]. Donc,fest définie, continue et décroissante sur k
n,k+1 n
. Par suite, pourtde
k n,k+1
n
, f k+1
n
6f(t)6f k
n
. En intégrant, on obtient k+1
n − k n
f
k+1 n
6
Zk+1n
k n
f(t)dt6 k+1
n − k n
f
k n
ou encore
1 nf
k+1 n
6
Zk+1n
k n
f(t)dt6 1 nf
k n
2.En additionnant membres à membres les inégalités précédentes, on obtient 1
n
n−1X
k=1
f k+1
n
6 Zn−1+1n
1 n
f(t)dt6 1 n
n−1X
k=1
f k
n
ou encore
1 n
Xn
k=2
f k
n
6I 1
n
6 1 n
n−1X
k=1
f k
n
.
Mais alors,rn−f(1) n >I
1 n
et rn− 1 nf
1 n
6I
1 n
ou encore I
1 n
+f(1)
n 6I 1
n
6rn6I 1
n
+ 1 nf
1 n
.
3. lim
n→+∞
I 1
n
= lim
x→0I(x) =ℓ. lim
n→+∞
1 nf
1 n
= lim
x→0xf(x) =0. Enfin, lim
n→+∞
f(1) n =0.
Par suite, lim
n→+∞I 1
n
+ f(1)
n = lim
n→+∞I 1
n
+ 1 nf
1 n
= ℓ. D’après le théorème des gendarmes, la suite (rn)n∈N∗
converge et lim
n→+∞rn =ℓ.
4.
4.1.Soitn∈N∗.
rn= 1 n
Xn
k=1
1 4
k2 n2 −1
− 1 2ln
k n
= 1 4n3
Xn
k=1
k2− 1 4n
Xn
k=1
1− 1 2nln
Yn
k=1
k n
!
= n(n+1)(2n+1) 6×4n3 − n
4n− 1 2nln
n!
nn
= (n+1)(2n+1) 24n2 −1
4 − 1 2nln
n!
nn
4.2.La fonctionfest définie et continue sur]0, 1].fest dérivable sur]0, 1]et pourx∈]0, 1], f′(x) = x
2 − 1
2x = x2−1 2x .
La fonctionf′ est négative sur]0, 1]et donc la fonctionfest décroissante sur]0, 1]. Ensuite,xf(x) = x3−x 4 −1
2xlnxtend vers0quandxtend vers0d’après un théorème de croissances comparées. Enfin, pourx∈]0, 1],
Z1 x
f(t)dt= 1
4 t3
3 −t
−1
2(tlnt−t) 1
x
= 1
4 1
3−1
+1 2
− 1
4 x3
3 −x
−1
2(xlnx−x)
.
Quandxtend vers 0, cette expression tend vers ℓ= 1 4
1 3−1
+ 1
2 = 1
3. D’après la question 3, on peut affirmer que la suite(rn)n∈N∗ converge et lim
n→+∞rn= 1 3. D’après la question 4.1, pourn>1,
ln (n!)n1 n
!
= (n+1)(2n+1) 12n2 − 1
2−2rn, puis
(n!)1n n =exp
(n+1)(2n+1) 12n2 − 1
2−2rn
.
On en déduit que la suite (n!)1n n
!
n∈N∗
converge et que
n→lim+∞
(n!)1n n =exp
2 12− 1
2−2 3
= 1 e.
Partie C : une suite d’intégrales
1.Soitn∈N∗. Soitk∈J0, n−1K. Pour toutxde kπ
n,(k+1)π n
,nx∈[kπ,(k+1)π]et donc|sin(nx)|= (−1)ksin(nx) puis
Z(k+1)πn
kπ n
|sin(nx)|dx= (−1)k
Z(k+1)πn
kπ n
sin(nx)dx= (−1)k
−cos(nx) n
(k+1)πn
kπ n
= (−1)k
n (−cos((k+1)π) +cos(kπ)) = (−1)k
n −(−1)k+1+ (−1)k
= (−1)k
n ×2(−1)k= 2 n. 2.
2.1.Soitn∈N∗. Soitk∈J0, n−1K. Puisque est croissante sur[0, π] et que kπ
n,(k+1)π n
⊂[0, π], pour tout réelxde [0, π],
f kπ
n
6f(x)6f
(k+1)π n
puis, après multiplication des trois membres de l’encadrement par le réel positif|sin(nx)|, f
kπ n
|sin(nx)|6f(x)|sin(nx)|6f
(k+1)π n
|sin(nx)|.
En intégrant, on obtient f
kπ n
Z(k+1)πn
kπ n
|sin(nx)|dx6
Z(k+1)πn
kπ n
f(x)|sin(nx)|dx6f
(k+1)π n
Z(k+1)πn
kπ n
|sin(nx)|dx.
ou encore
2 nf
kπ n
6
Z(k+1)πn
kπ n
f(x)|sin(nx)|dx6 2 nf
(k+1)π n
.
2.2.En sommant membre à membre ces inégalités, on obtient 2
n
n−1X
k=0
f kπ
n
6
n−1X
k=0
Z(k+1)πn
kπ n
f(x)|sin(nx)|dx6 2 n
n−1X
k=0
f
(k+1)π n
ou encore
2Sn(g)6 Zπ
0
f(x)|sin(nx)|dx62Rn(g) ougest la fonction g : [0, 1] → R
x 7→ f(πx) .
2.3.Puisque la fonctiong est continue sur le segment [0, 1], les deux membres tend vers2 Z1
0
g(t)dt =2 Z1
0
f(πt)dtou encore, en posantx=πt, les deux membres tend vers 2
π Zπ
0
f(x)dx.
D’après le théorème des gendarmes, la suite Zπ
0
f(x)|sin(nx)|dx
n∈N∗
converge et lim
n→+∞
Zπ 0
f(x)|sin(nx)|dx= 2 π
Zπ 0
f(x)dx.
2.4. Si la fonction f est continue et décroissante sur [0, π], la fonction −f est continue et croissante sur [0, π]. Donc,
n→lim+∞
Zπ 0
−f(x)|sin(nx)| dx = 2 π
Zπ 0
−f(x)dx puis lim
n→+∞
Zπ 0
f(x)|sin(nx)| dx= 2 π
Zπ 0
f(x)dx par linéarité de l’intégrale.
On obtient donc le même résultat dans ce cas aussi.
Partie D : une application aux probabilités
1.
1.1.Soit(k, m)∈N∗×N. Les deux fonctionsx7→xk etx7→−1−x)m+1
m+1 sont de classeC1sur le segment[0, 1]. On peut donc effectuer une intégration par parties qui fournit
Ik,m= Z1
0
xk(1−x)mdx=
xk×−(1−x)m+1 m+1
1
0
− Z1
0
kxk−1×−(1−x)m+1 m+1 dx
= k
m+1 Z1
0
xk−1(1−x)m+1(0k= (1−1)m+1=0cark>1etm+1>1)
= k
m+1Ik−1,m+1. 1.2.Soit(k, m)∈N2.
I0,k+m= Z1
0
x0(1−x)k+mdx=
−(1−x)k+m+1 k+m+1
1
0
= 1
k+m+1.
Par suite, pourk>1 etm∈N, Ik,m= k
m+1 × k−1
m+2 ×. . .× 1
m+k×I0,m+k= k×(k−1)×. . .×1
(m+1)(m+2). . .(m+k+1) = k!m!
(m+k+1)!
ce qui reste vrai quandk=0.
2.La variable aléatoireXest régie par une loi binomiale de paramètresnet p. En effet,
• on effectuenfois une même expérience de manière indépendante
•chaque expérience à deux éventualités à savoir « obtenir une boule rouge » avec une probabilitépet « ne pas obtenir une boule rouge » avec une probabilité1−p.
On sait alors que pour toutk∈J0, nK,P(X=k) = n
k
pk(1−p)n−k et queE(X) =np.
3.
3.1.Pourj∈J1, NK, notonsUjla probabilité que l’urne choisie soit l’urne noj. D’après la formule des probabilités totales,
P(XN =k) = XN
j=1
P(Uj)×PUj(XN=k) = XN
j=1
1 N
n k
j N
k 1− j
N n−k
= 1 N
XN
j=1
n k
j N
k 1− j
N n−k
.
3.2.
E(XN) = Xn
k=0
kP(XN=k)
= Xn
k=0
k
1 N
XN
j=1
n k
j N
k 1− j
N
n−k
= 1 N
XN
j=1
Xn
k=0
k n
k j N
k 1− j
N
n−k!
= 1 N
XN
j=1
n× j
N (l’espérance de la loi binomiale de paramètresnet j
N estn× j N)
= n
N2×N(N+1)
2 = n(N+1) 2N . En particulier, lim
N→+∞
E(XN) = n 2.
3.3.Soientn∈N∗ puisk∈J0, nK. Pourx∈[0, 1], posonsf(x) =xk(1−x)n−k. La fonctionf est continue sur le segment [0, 1] et donc, quandN tend vers+∞, la somme deRiemann
1 N
XN
j=1
f j
N
= 1 N
XN
j=1
j N
k 1− j
N n−k
,
tend vers Z1
0
f(x)dx= Z1
0
xk(1−x)n−kdx=Ik,n−k= k!(n−k)!
(k+n−k+1)! = k!(n−k)!
(n+1)! d’après la question 1.2. Comme pN(k) =
n k
× 1 N
XN
j=1
j N
k 1− j
N n−k
on a donc
N→lim+∞
PN(k) = n!
k!(n−k)!×k!(n−k)!
(n+1)! = 1 n+1. Ainsi, la suite de variables aléatoires(XN)N∈N∗ converge vers la loi uniforme sur[0, 1].
Problème 2 : fonction exponentielle, évolution d’une population
Partie A : la fonction exponentielle
1.
1.1.Pour x∈R, posonsg(x) =f(x)×f(−x). La fonctiongest dérivable surRet pour tout réelx, g′(x) =f′(x)×f(−x) +f(x)×(−f′(−x)) =f(x)f(−x) −f(x)f(−x) =0.
Donc,g est constante sur R. On en déduit que pour tout réelx, g(x) =g(0) = [f(0)]2= 1. On a montré que pour tout réelx,f(x)×f(−x) =1.
1.2.En particulier, pour tout réelx,f(x)×f(−x)6=0et donc pour tout réel x,f(x)6=0.
1.3.Soitgune fonction dérivable sur Rtelle queg(0) =1et g′=g. Pourx∈R, posonsϕ(x) = g(x)
f(x). La fonctionϕest dérivable surRen tant que quotient de fonctions dérivables sur Rdont le dénominateur ne s’annule pas surR. De plus, pour tout réelx,
ϕ′(x) = g′(x)f(x) −g(x)f′(x)
[f(x)]2 = g(x)f(x) −g(x)f(x) [f(x)]2 =0.
Donc la fonction ϕ est constante surR. On en déduit que pour tout réelx,ϕ(x) = ϕ(0) = g(0)
f(0) =1 et donc que pour tout réelx,g(x) =f(x). Ceci montre l’unicité de la fonctionf.
1.4.Soita∈ R. On sait que f(a)6=0. Pourx∈R, posonsψ(x) = f(a+x)
f(a) . La fonctionψ est dérivable surR et pour tout réelx,
ψ′(x) = f′(a+x)
f(a) = f(a+x)
f(a) =ψ(x).
De plus,ψ(0) = f(0)
f(0) =1. En résumé, la fonctionψ est une fonction dérivable sur Rtelle queψ′= ψet ψ. Par unicité d’une telle fonction, on aψ=fet donc pour tout réelx, f(a+x)
f(a) =f(x)ou encore pour tout réelx,f(a+x) =f(a)×f(x).
On a montré que pour tous réelsaetb,f(a+b) =f(a)×f(b).
1.5.En particulier, pour tout réela,f(a) =h fa
2 i2
>0. Comme d’autre part, la fonctionfne s’annule pas surR, pour tout réela,f(a)> 0.
2.
2.1.Soitx∈R. Soitnun entier naturel tel quen >|x|. Alors,−1 < x
n < 1puis1+x
n > 0et1− x
n> 0.un(x)etun(−x) existent etun(−x)n’est pas nul. Donc,un(x)etvn(x)existent.
2.2.Soita∈] −1,+∞[. Montrons par récurrence que∀n∈N∗, (1+a)n>1+na.
• L’inégalité est vraie quandn=1 puisque(1+a)1=1+a>1+1×a.
• Soitn>1. Supposons que(1+a)n >1+na.
(1+a)n+1= (1+a)n×(1+a)
>(1+na)×(1+a) (par hypothèse de récurrence et car1+a>0)
=1+ (n+1)a+na2
>1+ (n+1)a.
Le résultat est démontré par récurrence.
2.3. i.Soitx∈R. Soitnun entier naturel tel que n >|x|. Alors,1+ x
n > 0puisun(x)6=0et donc
un+1(x) =un(x)×un+1(x)
un(x) =un(x)×
1+ x n+1
n+1
1+ x
n n
=un(x)× 1+ x
n ×
1+ x n+1 1+ x
n
n+1
.
ii.Soitx∈R. Soitnun entier naturel tel que n >|x|(doncn∈N∗). Soita=
1+ x n+1 1+ x
n
−1= − x n(n+1)
1+ x n
.
Six60, cette dernière expression est positive et donca∈] −1,+∞[. Six > 0, alors
1+ x n+1 1+ x
n
> 0puisa >−1et encore une foisa∈] −1,+∞[. On peut donc appliquer l’inégalité deBernoulliet on obtient
1+ x n+1 1+ x
n
n+1
= (1+a)n+1
>1+ (n+1)a=1+ (n+1)
1+ x n+1 1+ x
n
−1
=n+ (n+1)
1+ x n+1 1+ x
n
= n+x+ (n+1) +x 1+ x
n
= 2n+1+2x 1+ x
n
>2n+1−2|x|
1+ x n
(car1+ x n > 0)
> 1 1+ x
n
(car2n−2|x|=2(n−|x|)>0).
iii.Puisque1+ x
n > 0, on en déduit que 1+ x
n ×
1+ x n+1 1+ x
n
n+1
>1 puis, commeun(x)est positif, on a
un+1(x) =un(x)× 1+ x
n
×
1+ x n+1 1+ x
n
n+1
>un(x)×1=un(x).
Ceci montre que la suite(un(x))n>|x| est croissante.
2.4.Soitx∈R. D’après ce qui précède, la suite (un(−x))n>|x| est croissante et strictement positive. Mais alors la suite (vn(x))n>|x|est décroissante en tant qu’inverse d’une suite strictement positive croissante.
2.5.Soitx∈R. Soitnun entier naturel tel quen >|x|.
i.
vn(x) −un(x) =vn(x)
1−un(x) vn(x)
=vn(x) (1−un(x)un(−x)) =vn(x) 1−
1+ x n
n 1− x
n n
=vn(x) 1−
1− x2 n2
n! .
ii.Puisque|x|< n, on ax2< n2puis061− x2
n2 61puis06
1− x2 n2
n
61(par croissance de la fonctiont7→tn sur [0, 1]) et enfin1−
1− x2
n2 n
>0. Comme d’autre partvn(x)>0, on a montré quevn(x) −un(x)>0.
iii.Puisque06 x2
n2 < 1, on a−x2
n2 ∈]−1,+∞[. On peut donc appliquer l’inégalité deBernoulliqui fournit
1− x2 n2
n
>
1+n
−x2 n2
=1− x2
n puis1−
1− x2 n2
n
6 x2
n. Puisquevn(x)>0, on en déduit que vn(x) −un(x) =vn(x) 1−
1− x2
n2 n!
6vn(x)x2 n.
2.6.D’après la question 2.4, la suite(vn(x))n>|x|est décroissante. Donc, pour tout entier natureln >|x|, on avn(x)×x2 n 6 vE(|x|)+1(x)×x2
n. Mais alors, d’après les questions 2.5.ii et 2.5.iii, pour tout entier natureln >|x|, 06vn(x) −un(x)6vE(|x|)+1(x)×x2
n.
Les deux membres de cet encadrement tendent vers0quandntend vers+∞. D’après le théorème des gendarmes, la suite (vn(x) −un(x))n>|x| converge et a pour limite0.
En résumé, la suite (un(x))n>|x| est croissante, la suite (vn(x))n>|x| est décroissante et la suite (vn(x) −un(x))n>|x|
converge vers 0. Donc les suites (un(x))n>|x| et (vn(x))n>|x| sont adjacentes. On en déduit que ces deux suites sont convergentes de même limite.
2.7. i.Pour tout entier naturel non nuln, un(0) =
1+ 0 n
n
=1. Quand ntend vers+∞, on obtientf(0) =1.
ii.Pour a=x0et k=h, on obtientf(x0+h) −f(x0)>hf(x0).
Pour a = x0+h et k = −h, on obtient f(x0) −f(x0+h) > −hf(x0+h) puis −(1 −h)f(x0+h) > −f(x0) puis (1−h)f(x0+h)6f(x0)puisf(x0+h)6 1
1−hf(x0)(car 1−h > 0) puisf(x0+h) −f(x0)6 1
1−h−1
f(x0) et enfinf(x0+h) −f(x0)6 h
1−hf(x0).
iii.Soith∈]0, 1[. D’après la question précédente,f(x0)6 f(x0+h) −f(x0)
h 6 f(x0)
1−h. Quandhtend vers 0 par valeurs supérieures, les deux membres de cet encadrement tendent versf(x0). On en déduit que le taux f(x0+h) −f(x0)
h a une
limite à droite en0et que cette limite à droite est égale àf(x0).
Soith ∈] −1, 0[. D’après la question précédente, f(x0)> f(x0+h) −f(x0)
h > f(x0)
1−h. Quand htend vers 0 par valeurs inférieures, les deux membres de cet encadrement tendent versf(x0). On en déduit que le taux f(x0+h) −f(x0)
h a une
limite à gauche en0et que cette limite à gauche est égale àf(x0).
En résumé,f est dérivable à gauche et à droite enx0et ses dérivées à gauche et à droite sont égales. On en déduit quef est dérivable enx0et quef′(x0) =f(x0).
fest donc l’unique fonction dérivable surR, égale à sa dérivée et telle quef(0) =1.
Partie B : évolution d’une population
1. L’équation différentielle (E) s’écrit y′ =f(x, y)où pour tous réels xet y, f(x, y) = ry 1− y
K
. La fonction f est de classeC1surR2en tant que polynôme à deux variables. D’après le théorème deCauchy-Lipschitz, l’équation(E)admet une solution maximale et une seule prenant la valeurN0en0.
Nétant par définition une solution maximale prenant la valeurN0en0, on a montré l’existence et l’unicité de la fonction N.
2.
2.1.Pour tout réelt∈I,N(t)< Kpuis N(t)
K < 1 (carK > 0) et donc1− N(t)
K > 0. D’autre part,r > 0et pour toutt deI,N(t)> 0. Finalement, pour tout réelt deI,
N′(t) =rN(t)
1−N(t) K
> 0.
La fonctionN est donc strictement croissante surI.
2.2.Icontient[0,+∞[. La fonction fonctionNest croissante surIet est majorée parKsurI. On en déduit que la fonction Na une limite réelleℓquandttend vers+∞et que ℓ6K. Notons d’autre part queℓ>N(0) =N0> 0.
2.3.Supposons par l’absurde ℓ < K. La fonctionN′ tend donc vers rℓ
1− ℓ K
= L. L est un réel strictement positif.
Il existe alors un réel A > 0 tel que pour t > A, on a N′(t) > L
2. Par intégration, pour tout t > A, on a N(t) >
N(A) + L
2(t−A). Puisque L
2 > 0, lim
t→+∞
N(A) +L
2(t−A) = +∞et donc lim
t→+∞
N(t) = +∞. Ceci est faux et doncℓ=K.
3.
3.1.La fonctiong est définie et dérivable surIen tant qu’inverse d’une fonction dérivable sur Iet ne s’annulant pas sur I. Pour tout réeltdeI,
g′(t) = − N′(t)
(N(t))2 = − 1
(N(t))2 ×rN(t)
1−N(t) K
= − r N(t)+ r
K = −rg(t) + r K. La fonctiong est donc solution de l’équation différentielley′ = −ry+ r
K surI.
3.2.(E′)est une équation différentielle linéaire du premier ordre à coefficients constants. Une solution particulière de(E′) sur Rest la fonction constante t7→ 1
K et une solution non nulle surR de l’équation homogène associée est la fonction t7→e−rt. Les solutions de(E′)surRsont donc les fonctions de la forme t7→λe−rt+ 1
K,λ∈R. Il existe un réelλtel que pour toutt∈I, 1
N(t) =λe−rt+ 1
K. La conditionN(0) =N0fournitλ= 1 N0
− 1
K et donc, pour toutt∈I,
N(t) = 1
1 N0
− 1 K
e−rt+ 1 K
= K
1+ K
N0
−1
e−rt .
3.3.Puisque lim
t→+∞e−rt=0, on retrouve lim
t→+∞
N(t) =K.