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Submitted on 12 Mar 2012
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Joe Sarkis
To cite this version:
Joe Sarkis. Mécanismes Moléculaires impliqués dans les Myopathies: Analyses des interactions Dystrophine-Lipides.. Biophysique. Université Rennes 1; Université Européenne de Bretagne, 2011.
Français. �tel-00678400�
THÈSE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1 sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne
pour le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE RENNES 1 Mention : Biologie et Science de la Santé
Ecole doctorale Vie-Agronomie-Santé
présentée par
Joe SARKIS
Préparée à l’unité de recherche UMR CNRS 6026 ICM Interactions Cellulaires et Moléculaires
UFR Sciences de la Vie et de l’Environnement (S.V.E)
Intitulé de la thèse :
Mécanismes moléculaires impliqués dans les myopathies : Analyse des interactions
dystrophine-lipides.
Thèse soutenue à Rennes le 4 Novembre 2011
devant le jury composé de :
Patricia BASSEREAU D.R., CNRS, UMR 168, Institut Curie, Paris / rapporteur
Eric LESNIEWSKA Pr., UMR CNRS 5209, Institut Carnot de bourgogne, Dijon / rapporteur
Steve J. WINDER Pr., Dept. Of Biomedical Science, Sheffield UK / examinateur
Arnaud SAINT-JALMES C.R., CNRS, UMR 6251, Institut de Physique, Rennes1 / examinateur
Véronique VIÉ M.C., UMR CNRS 6251, Institut de Physique, Rennes 1 / examinateur
Jean-François HUBERT Pr., UMR CNRS 6026, Rennes 1 / directeur de thèse
A mes parents, A Yannou, à Gilo,
“Be Happy, Be a Dreamer, Make it REAL”… A toi AROUZ !
Ces travaux ont été réalisés dans l’équipe « Résonnance Magnétique Nucléaire et Interactions Lipides-Protéines » (RMN-ILP) de l’UMR CNRS 6026 de l’Université de Rennes1, en collaboration avec Véronique Vié de l’équipe Biophysique de l’Institut de Physique de Rennes et ont été financés par l’Association Française contre les Myopathies-AFM. Je remercie le Ministère de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie français qui m’a accordé une bourse d’étude pendant ces trois ans de thèse.
Tout d’abord, je tiens à remercier les membres du jury pour avoir accepté de juger ce travail. Patricia Bassereau et Eric Lesniewska qui ont accepté de rapporter ce manuscrit, ainsi que Steve Winder et Arnaud Saint-Jalmes pour leur rôle d’examinateurs.
J’exprime toute ma gratitude à mon directeur de thèse Jean-François Hubert pour avoir dirigé et encadré cette thèse, et à Véronique Vié pour avoir co-encadré ces travaux. Tous ces résultats n’auraient pu voir le jour sans vous deux. Un grand merci pour la liberté dont j’ai bénéficié et qui m’a permis de jongler sur divers sujets.
Nous avons constamment travaillé ensemble et les discussions riches que nous avons eues ont contribué grandement à accroitre mes connaissances, tant sur le plan scientifique que méthodologique. J’ai apprécié tout au long de ces trois ans la confiance que vous m’avez accordée ainsi que votre soutien. Comme disait Henri Poincaré, « On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison ». C’est grâce à vos conseils et vos remarques que j’ai appris à construire ces faits pour qu’il ne reste pas qu’un tas de pierres. Je suis également très reconnaissant que vous m’ayez permis de préparer mon avenir dans les meilleurs conditions.
Je remercie profondément les membres et anciens membres de l’équipe RMN-
ILP, notamment Elisabeth Le Rumeur qui m’a beaucoup encouragé et qui m’a fait
profité de sa connaissance et de son expertise dans le domaine de la dystrophine. Je
remercie également Arnaud Bondon, directeur de l’équipe, pour ses conseils, son
soutien et pour tous les nombreux sujets de discussion abordés, tant sur le plan
scientifique que politique et humain. Merci pour tous ceux qui ont contribué à
l’ambiance du laboratoire, Baptiste Legrand et Sandrine Pottier qui ont partagé le
même bureau durant ma thèse, Liza Mouret, Olivier Delalande, Céline Raguenés-
Nicol, Angélique Chéron, Christophe Tascon, ainsi que tous les doctorants avec qui
j’ai eu le plaisir de passer des bons moments, Aurélie Nicolas, Fabien Balezeau, et
Matthieu Simon. Une pensée particulière pour Chantal, qui était toujours pleine de
Je tiens à exprimer ma reconnaissance à tous les membres de l’équipe Biophysique de l’IPR, qui ont su rendre ces années très agréables et très enrichissantes autant d’un point de vue scientifique que personnel : Sylvie Beaufils, Franck Artzner, Pascal Panizza, Laurent Courbin et Arnaud Saint-Jalmes. Un grand merci pour les non-permanents de l’institut, avec qui j’ai passé des merveilleus moments, que ce soit au cours du déjeuner au « DIAP », durant les pauses cafés ou bien dans les soirées et les sorties du week-end : dans le désordre, Marie Postic, Sarah Ameziane, David Pluchon, Louis Salkin. Une pensée aux anciens doctorants et post-doctorants : Angela Jimenez, Malika Belloul, Mathieu Pinot, Tomas Guilbert, Christophe Tarabout, Matthieu Roché, Lionel Chièze et David Sessons avec qui je ne partage que des bons souvenirs. Je remercie également Estelle Robert, pour toute son aide et soutien.
Comment pourrais je oublié le soutien de Yannou, de Marie St-Cast et Dom qui ont su écouter mes doutes, mes joies et mes petits problèmes. Merci pour toutes les merveilleuses soirées, les discussions enrichissantes qu’on a eu, et surtout pour votre encouragement et votre contribution dans la mise en page de cet ouvrage.
Je pense aussi très fort au soutien de mes amis, Georges, Fadi, Marcos, Nizar, Rita, et Makram. Merci pour ce que vous êtes !
Enfin, je remercie ma famille, qui malgré la distance, était toujours présente pour m’encourager et me soutenir. Je remercie plus particulièrement mes parents, Jean et Claudette, sans qui rien de ceci n’aurait pu être réalisable, ainsi que mes deux frères Georges et Charbel. « A very very big THANKS to you ARROUZ » pour ton amour, ton encouragement et ta confiance en moi.
En Conclusion, c’est avec une certaine émotion que je quitte le laboratoire et
la Bretagne. Une page se tourne mais ces trois années de thèse sont définitivement
dans ma mémoire. Je n’ai aucun regret, bien au contraire. Je vous remercie encore, et
je vous souhaite à chacun d’entre vous une excellente continuation.
Avant propos
PARTIE I : INTRODUCTION BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre 1- Les Membranes 5 I.1.A- Les membranes biologiques 5
I.1.A.1. Composition et structure des membranes biologiques 7 I.1.A.2- Dynamique de la membrane 10
I.1.A.2-1. Phase des lipides dans l’eau 13
I.1.A.2-2. L’effet de la géométrie au sein d’une membrane 14 I.1.B- De la membrane biologique vers les membranes
biomimétiques 17
I.1.B.1- Les vésicules lipidiques 19 I.1.B.2- Les bicouches et les monocouches planes 22
I.1.B.2-1. Fusion de vésicules 24
I.1.B.2-2. Cuve de Langmuir 26
I.1.B.2-2.a. Introduction 26
I.1.B.2-2.b. Dispositif 27
I.1.B.2-2.c. Principe et état physique 28 I.1.B.2-2.d. Transfert de Langmuir-Blodgett (LB) 31 I.1.B.2-2.e. Transfert de Langmuir-Schaefer (LS) 32
Chapitre 2- Interactions Lipides-Protéines 35 I.2.A- Mode d’association protéines-membrane 35 I.2.A.1- Les protéines membranaire ou intrinsèques 36 I.2.A.2- Les protéines extrinsèques 36 I.2.B- Effet des lipides sur la structure/fonction des protéines 37
I.2.B.1- Les têtes polaires lipidiques 38
I.2.B.2- Les propriétés physiques de la membrane 40 I.2.B.2-1. L’épaisseur de la bicouche lipidique 40
I.2.B.2-2. La viscosité membranaire 41
I.2.B.2-3. La courbure membranaire 42
I.2.C- Protéine et courbure membranaire : influence mutuelle? 45
Références 49
Chapitre 1- Introduction 57 II.1.A. Dystrophine et Myopathie 57
II.1.A.1. Historique 57 II.1.A.2. Étiologie 58 II.1.A.3. Gène et mutations 59 II.1.A.4. La dystrophine 59 II.1.A.5. Les différentes isoformes et leurs expressions tissulaires 62 II.1.A.6. Pathologies 65 II.1.A.7. Signes cliniques 68
II.1.A.8. Histopathologie du tissu musculaire 69 II.1.B. Partenaires moléculaires de la dystrophine 71 II.1.B-1. Le complexe DGC 72 II.1.B-2.Le domaine central de la dystrophine et ses partenaires 76 II.1.C. Le point sur les traitements de la myopathie 87
II.1.C-1. Les thérapies géniques 90 II.1.C-2. Les thérapies cellulaires 97 II.1.D. Conclusions et Contexte du travail 98
Chapitre 2 – DYS R1-3 et DYS R20-24 et membrane 101
Chapitre 3 – DYS R11-15 et membrane 103 II.3.A. Adsorption de DYS R11-15 à l’interface liquide/air 105 II.3.B. Analyse d’interaction de DYS R11-15/SUVs
par résonnance plasmonique de surface (SPR) 110 II.3.C. Images AFM de DYS R11-15 et monocouche lipidique 116 II.3.D. Image AFM de DYS R11-15 et bicouche lipidique 121
Chapitre 4- DYS R 11-15 : Un pont de connexion 123 II.4. Cytosquelette et actine 124
II.4.1. L’actine 126
II.4.2. Mécanisme de polymérisation 128 II.4.3. L’actine in vivo 134 II.4.4. Conclusion 142
Résultats 143
Références 157
ANNEXE : PEPTIDES ANTIMICROBIENS
Chapitre 1 –Introduction 173
III.1.A- Historique 173
III.1.B- Différentes classes d’AMPs 174 III.1.B-1. Les AMPs naturels 175
III.1.B-2. Les “de novo” peptides synthétiques 177 III.1.C- Mode d’action des AMPs 178
Chapitre 2 - K4 et membrane 183
Références 187
La biologie moderne montre que les êtres vivants, des plus petits au plus grands, sont d’une incroyable complexité. Aujourd’hui, les scientifiques commencent à comprendre comment les protéines interagissent entre elles. De plus, de nombreuses fonctions essentielles des cellules vivantes sont effectuées grâce à l’association des protéines avec la membrane.
Néanmoins, il reste un pas de géant à faire avant de comprendre comment au sein d’un organisme composé de milliard de cellules, les fonctions biologiques émergent. Les mécanismes fondamentaux qui dictent les interactions entre les différents constituants d’un organisme (cellules, macromolécules, tissus) sont pour la plupart encore inconnus.
Avec cette grande complexité, les systèmes biologiques constituent un nouveau défi et commencent à intéresser de plus en plus les physiciens. Ces derniers affirment que quelques soient les mécanismes à l’origine de l’organisation de la vie, ceux-ci ne peuvent être que des mécanismes physiques (mécaniques, électrostatique, etc…) et que seules les lois de la physique sont nécessaires et suffisantes pour expliquer tout le vivant. Depuis, une nouvelle discipline fait son apparition après la Seconde Guerre mondiale, la biophysique. Elle s’appuie sur des concepts (forces, énergies, ...), des approches expérimentales et des instrumentations physiques pour comprendre les interactions élémentaires qui ont lieu au sein des cellules.
Durant ces vingt dernières années, les méthodologies et concepts biophysiques ont été utilisés pour résoudre beaucoup de questions biologiques notamment dans le contexte du développement des connaissances dans le domaine des interactions protéines-lipides.
L’utilisation de systèmes modèles simplifiés de membrane cellulaire est de plus en plus répandue.
Ma thèse se situe à l’interface entre la physique et la biologie. Nous avons couplé une
approche biomimétique à des techniques de microscopie, de biochimie et d’interface afin
d’explorer les interactions et le comportement des biomolécules (peptides et protéines) avec la
membrane. Nous utilisons des approches interdisciplinaires pour répondre à des questions
d’interactions et de comportements entre fragments de la dystrophine / membranes et peptides
antimicrobiens / membranes.
La partie I est une revue de la littérature comportant deux chapitres : le premier concernant les membranes biologiques et l’utilisation in vitro des différents modèles biomimétiques, et le deuxième chapitre concerne les interactions protéines-lipides.
La partie II est consacrée à l’étude des fragments de la dystrophine avec les modèles lipidiques d’une part, et/ou avec les filaments d’actines du cytosquelette d’autre part. Elle comporte cinq différents chapitres : le premier est une introduction sur la dystrophine, les trois suivant illustrent les résultats obtenus, et le dernier chapitre est une discussion et conclusion générale de toute la partie.
L’annexe présentera les peptides antimicrobiens, avec une introduction générale
constituant le chapitre 1, suivie par les résultats obtenus et constituant le chapitre 2.
PARTIE I :
INTRODUCTION
BIBLIOGRAPHIQUE
C e travail de thèse s’intéresse aux aspects structuraux des interactions entres protéines/peptides et membranes. Malgré les avancées méthodologiques et cognitives exceptionnelles faites au XX ème siècle dans le domaine de la biologie et de la biochimie, il reste aujourd’hui à élucider et préciser de nombreux phénomènes.
Dans ce contexte de biologie intégrative, de nombreuses recherches s’intéressent notamment à la membrane, barrière contrôlant les échanges et les communications intra et extracellulaires. Biologistes ou physiciens, les chercheurs confirment que d’une manière générale, la fonction biologique d’une membrane repose sur ses propriétés physiques.
C’est sur ce concept que repose notre étude. Une meilleure connaissance de la structure des macromolécules (protéines ou autres) et de leurs interactions et associations, ouvre également des voies quant à la compréhension de leur rôle biologique.
La compréhension des interactions intracellulaires entre membrane plasmique et
biomolécules nécessite quelques définitions fondamentales. Dans le but de positionner le
sujet de ma thèse dans le contexte scientifique actuel, j’introduirai les objets biologiques
que sont les membranes biologiques et leurs différents constituants avec une vision
générale des différentes études utilisant des systèmes biomimétiques. Cela constituera le
chapitre 1 de la première partie. Ensuite, le deuxième chapitre constitue une synthèse
bibliographique sur les interactions protéines-lipides, et les différents points influençant
et/ou intervenant dans ces interactions.
Chapitre 1 – LA MEMBRANE
I.1.A- Les membranes biologiques
Les cellules sont définies comme étant des entités fonctionnelles vivantes.
L’intégralité de la cellule est une unité spatiale, délimitée par une enveloppe externe appelée membrane plasmique. A l’intérieur de la cellule (le cytoplasme) baignent différents organites eux-mêmes compartimentés par un ensemble de membranes (Fig I.1.1.).
Fig I.1.1. Représentation schématique d'une cellule. Les différents organites cellulaires et la cellule elle-même sont délimités par une membrane.
Les membranes biologiques représentent un élément fondamental de l'organisation cellulaire. Elles assurent l'individualité cellulaire et sont responsables de la compartimentation de l'espace cytoplasmique en organites fonctionnellement spécialisés ainsi que des échanges contrôlés entre l’intérieur de la cellule et le milieu extra-cellulaire.
Elles constituent aussi une interface de communication avec l’extérieur via des messagers chimiques ou électriques (1).
Ces membranes sont loin d’être des enveloppes inertes. Le modèle de « mosaïque fluide» a été introduit dès 1972 par Singer et Nicolson (2). Mosaïque car la composition de la membrane est très hétérogène à la fois dans l’espace et le temps. Fluide car les
Réticulum endoplasmique lisse Mitochondries
Centrosome Vacuole Lysosome Cytoplasme
Nucléole
Ribosome Vésicule
Golgi
Microtubule Noyau
Réticulum endoplasmique rugueux
Réticulum endoplasmique lisse Mitochondries
Centrosome Vacuole Lysosome Cytoplasme
Nucléole
Ribosome Vésicule
Golgi
Microtubule Noyau
Réticulum endoplasmique rugueux