La Voie technologique,
au service de la démocratisation et de la réussite des jeunes Une réforme, mais pas au détriment des élèves
Exigeons un moratoire !
Madame, Monsieur
Le Ministre Châtel a engagé une réforme du lycée général et technologique.
Depuis toujours, la voie technologique a permis à de nombreux jeunes, notamment des milieux populaires, d’accéder au baccalauréat et de poursuivre des études supérieures (BTS, DUT...).
Cette réussite s’appuie sur des démarches pédagogiques spécifiques qui partent du travail pratique autour d’un système technique pour acquérir des connaissances complexes, générales et technologiques.
Elle s’appuie aussi sur des conditions de travail différentes de celles de la voie générale, reposant sur des travaux pratiques et d’atelier, en petits groupes, cultivant le travail en équipe, avec un temps de travail plus long au lycée, encadré par des enseignants spécialistes de leur discipline, et un temps de travail à la maison réduit.
La réforme proposée remet en cause ces conditions, clés de la réussite des élèves, pour réduire les coûts et supprimer des postes de fonctionnaires. Pour la même raison, elle remplace 13 séries et options industrielles et 3 séries de laboratoire par 4 spécialités industrielles et 2 de laboratoire avec un large tronc commun qui, par exemple en STI2D (Sciences et technologies de l’Industrie et Développement durable, ex-STI), mélange génie mécanique, électrique et civil.
Les noms des options et des spécialités resteront obscurs pour beaucoup d’entre vous, ce qui sera problématique pour l’orientation de vos enfants (« Innovation Technologique et Eco- conception », « Systèmes d’Information et Numérique »…).
C’est pourquoi le Conseil Supérieur de l’Éducation, où siègent des représentants des parents et des personnels, a voté contre les programmes.
Le Ministre n’en tient pas compte et veut imposer cette réforme dès la rentrée 2011 alors que rien n’est prêt, comme l'an dernier pour la seconde :
• Programmes définitifs non publiés.
• Modalités du baccalauréat inconnues.
• Formation des professeurs indécente, très variable selon les académies.
• Manuels, salles et équipements non opérationnels à la rentrée.
• Suppressions massives de postes d'enseignants
La mise en place de cette réforme va entrainer de graves inégalités tant pour les élèves que pour les enseignants.
Une seule solution s’impose : un moratoire.
Pour une véritable concertation, conduisant à une réforme élaborée dans l’intérêt des jeunes, des personnels et de l’économie : des séries technologiques diversifiées, ce sont des atouts contre la désindustrialisation.
Nous avons besoin de vous pour exiger ce moratoire : c’est l’intérêt de vos enfants et de tous les jeunes.