• Aucun résultat trouvé

Quels outils économiques pour analyser les innovations bioéconomiques dans les filières forêt-bois à l’échelle du territoire ?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Quels outils économiques pour analyser les innovations bioéconomiques dans les filières forêt-bois à l’échelle du territoire ?"

Copied!
13
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-01608216

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01608216

Submitted on 25 May 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License

bioéconomiques dans les filières forêt-bois à l’échelle du territoire ?

Sylvain Caurla, Claire Montagné-Huck

To cite this version:

Sylvain Caurla, Claire Montagné-Huck. Quels outils économiques pour analyser les innovations bioé-

conomiques dans les filières forêt-bois à l’échelle du territoire ?. Innovations Agronomiques, INRAE,

2017, 56, pp.59-70. �10.15454/1.5137801193779648E12�. �hal-01608216�

(2)

Quels outils économiques pour analyser les innovations bioéconomiques dans les filières forêt-bois à l’échelle du territoire ?

Caurla S. 1 , Montagné-Huck C. 1

1 UMR INRA - AgroParisTech, Laboratoire d'Economie Forestière, 14 rue Girardet, CS 14216, F- 54042 Nancy Cedex

Correspondance : sylvain.caurla@inra.fr

Résumé

Cet article analyse le concept de bioéconomie et décrit la nature des outils économiques mobilisés pour l’explorer. Il s’inscrit dans le prolongement d’une réflexion initiée au sein du Laboratoire d'Economie Forestière.

Il découle de ce travail que la bioéconomie peut être interprétée par le biais de deux axes principaux : une première vision « disciplinaire » (bioeconomics) et une seconde vision plus « technico-industrielle » (bioeconomy). La vision disciplinaire de la bioéconomie peut elle-même s’ouvrir sur deux approches : le courant de Georgescu-Roegen, qui vise à modifier profondément la conception de l’économie (analyse économique comme cycle ouvert intégré dans un cycle biologique fermé) et le courant visant à intégrer les disciplines économie et biologie, lequel n’est pas forcément incompatible avec les principes de l’analyse économique néoclassique. La vision plus « technico-industrielle » et politique, quant à elle, s’intéresse principalement à la création de richesse (voire de croissance) à partir de la ressource renouvelable biomasse.

Mots-clés : Bioéconomie, Economie, Outils économiques, Filière forêt-bois, Durabilité

Abstract: Which economic tools to analyse bioeconomic innovations for forest sector at regional scale?

This paper analyzes the concept of bioeconomy and describes the nature of the tools economists can use to explore it. It extends a discussion initiated at the Laboratoire d'Economie Forestière (UMR LEF 356 INRA-AgroParisTech). We show that bioeconomy can be interpreted through two main axes: first a

"disciplinary" axe (“bioeconomics”) and, second, a "technico-industrial" axe (“bioeconomy”). We separate the disciplinary axe into two approaches: the Georgescu-Roegen school, which seeks to profoundly alter the conception of economics (economic analysis as an open cycle integrated into a closed life cycle) and the environmental economics approach which seeks to integrate the economics and biology disciplines, which is not necessarily incompatible with the principles of neoclassical economic analysis. The "technico-industrial" and political view, in turn, focuses on the creation of wealth (or even growth) from the renewable biomass resource.

Keywords: Bioeconomy, Bioeconomics, Bio-based economy, Economics, Sustainability

(3)

60 Innovations Agronomiques 56 (2016), 59-70

Introduction

Le concept de bioéconomie est devenu incontournable en l’espace de quelques temps, autant dans les médias, les discours politiques que dans les projets technico-industriels ou les projets de recherche.

Dans la « stratégie nationale bioéconomie » française (2016), la bioéconomie est définie comme

« l’économie de la photosynthèse et plus largement du vivant. Elle se base sur la production et la mobilisation de biomasse pour une valorisation optimale. Elle permet d’utiliser au maximum une énergie abondante, renouvelable et gratuite : l’énergie solaire. La bioéconomie englobe l’ensemble des activités liées à la production, à l'utilisation et à la transformation de bio-ressources [matières d’origine biologique non fossilisées]. Elles sont destinées à répondre de façon durable aux besoins alimentaires et à une partie des besoins matériaux et énergétiques de la société, et à lui fournir des services écosystémiques ».

Pour l’économiste spécialiste des questions d’environnement et de ressources naturelles, le terme peut laisser perplexe : la présence du mot « économie » laisse la porte ouverte à une entrée par la discipline économique mais le préfixe « bio-» laisse entrevoir une vision plus techno-centrée.

Une revue de littérature autour du terme suggère qu’une grande diversité de visions plus ou moins théorisés et/ou politisés l’entoure. Pour Passet (2012), la bioéconomie n’est ni une discipline nouvelle, ni une branche supplémentaire de l’économie, mais celle-ci toute entière subordonnée au respect des mécanismes régulateurs par lesquels la biosphère assure sa reproduction dans le temps. Pour Kleinschmit et al (2014) et Loiseau et al. (2016), la bioéconomie est une sous-partie d’un concept parapluie plus large appelé « Green Economy ».

Globalement, on peut regrouper les différentes visions qui se revendiquent de la bioéconomie en trois grandes catégories :

- Une vision politique qui fonde le concept sur l’utilisation de la biomasse pour la production.

- Une vision disciplinaire qui tente de situer le concept dans le cadre disciplinaire économique en vigueur.

- Une vision théorique qui repense et transcende complètement l’approche économique néoclassique.

Un premier objectif de notre contribution est d’explorer ces différentes visions afin de dessiner le(s) contour(s) du concept de bioéconomie. Se pose ensuite la question du choix des outils que l’économiste peut mettre en place pour étudier les innovations bioéconomiques : faut-il mobiliser les outils classiques de l’économie ou faut-il en développer de nouveaux, et si oui, lesquels ? Le second objectif de notre contribution est ainsi d’exposer l’ensemble des outils développés au laboratoire d’économie forestière qui peuvent être mobilisés pour étudier la bioéconomie. Bien sûr, notre contribution ne prétend pas à l’exhaustivité et la réflexion qu’elle porte cherche plus à susciter et alimenter le débat qu’à présenter un état finalisé du savoir sur la bioéconomie.

Nous organisons notre exposé comme suit. Dans un premier temps, nous proposons de situer ce que nous entendons par bioéconomie par rapport aux concepts suivants : l’économie de l’environnement, l’économie des ressources naturelles, l’économie circulaire et l’écologie industrielle, l’économie écologique et l’économie bio-basée (« bio-based economy »). Nous verrons que, dans son acception usuelle, la notion peut être considérée comme un assemblage de différentes approches tout en étant, paradoxalement, assez éloignée de sa signification originelle.

De cette définition protéiforme découle la possibilité de mobiliser des outils d’analyse économique

variés pour la filière bois à l’échelle du territoire, que nous tâcherons d’exposer dans une seconde

partie.

(4)

1. Des fondements historiques de la bioéconomie pour en comprendre le sens Le terme « bioéconomie » en français peut, en réalité, être la traduction de deux termes anglo-saxons qui n’ont pas grand-chose en commun : « bioeconomics » et « bioeconomy » ou « bio-based economy ». Cette distinction fait l’objet de l’article de Zawojska (2016) auquel nous renvoyons le lecteur souhaitant approfondir le débat. Nous analysons ici ces deux notions et les situons par rapport à l’économie de l’environnement et des ressources naturelles, l’économie circulaire et l’écologie industrielle.

1.1 « Bioeconomics » : de la première utilisation (re-)connue à l’économie écologique

L’origine du terme « bioeconomics » remonte aux travaux de Nicholas Georgescu-Roegen sur la

« thermoéconomie ». Dans son ouvrage The Entropy and the Economic Process (Georgescu-Roegen, 1971), il postule que l’activité économique n’est qu’une partie d’un système plus vaste composé de toute l’activité biologique terrestre et ses interactions avec l’environnement. En utilisant les concepts issus du champ de la thermodynamique, et notamment sa seconde loi 1 , il montre que l’activité économique peut être vue comme génératrice d’entropie (Missemer, 2013). En effet, produire des denrées, fabriquer des produits, vendre des services, s’apparente toujours à consommer de l’énergie ou transformer des matières premières. « Autrement dit, le prix à payer pour faire tourner l’économie, c’est une « facture entropique », une dégradation irréversible de l’énergie selon la seconde loi de thermodynamique 2 ». Carton et Sinaï (2013) rappellent d’ailleurs que tout le problème de la bioéconomie (au sens « bioeconomics », donc) découle de l’arbitrage que nous devons réaliser entre deux sources distinctes de basse entropie : l’une terrestre, polluante, rare mais concentrée et facile d’accès (énergie fossile), l’autre, quasi illimitée, non polluante, mais dispersée et difficilement exploitable (énergie solaire).

Cette conception conduira notamment Georgescu-Roegen à remettre en question les théories de l’école néoclassique. Cette dernière fonde son approche sur des outils mécaniques, implicitement réversibles et pense le système économique comme un flux cyclique et infini de biens et services doublé d’un flux monétaire, c’est-à-dire un système fermé et autosuffisant, ce qui s’oppose à l’approche thermodynamique (Maréchal, 2011 ; Missemer, 2013).

Comme la bioéconomie de Georgescu-Roegen, l’économie écologique, née dans les années 80 et initiée par des figures comme Daly, Boulding ou les frères Odum, approche le système économique comme un sous-système ouvert d’un système fermé : l’écosystème (Maréchal, 2011). Dans ce cadre, l’objectif économique néoclassique reflétant la rationalité économique des individus et se traduisant par une volonté de croissance de la richesse est remplacé par un objectif plus large : la recherche d’une soutenabilité englobant à la fois la survie de l’espèce humaine mais également celle des écosystèmes dans lesquels elle s’intègre.

La bioéconomie de Georgescu-Roegen et l’économie écologique diffèrent néanmoins sur la conception de la soutenabilité. Daly considère que la production peut se stabiliser tout en maintenant le niveau de services environnementaux stables (en reprenant à John Stuart Mill son concept d’état stationnaire).

Pour Georgescu-Roegen en revanche, la loi de l’entropie conduit irrémédiablement à une diminution des capacités de production et de consommation futures ce qui l’emmène à prôner une forme de

« décroissance » 3 .

1

La seconde loi nous apprend que toute transformation d'un système thermodynamique s'effectue avec augmentation de l'entropie globale incluant l'entropie du système et du milieu extérieur. On dit alors qu'il y a création d'entropie qui peut être comprise comme une mesure du « désordre ».

2

http://www.inspire-institut.org/economie-et-thermodynamique-vous-ne-voyez-pas-le-rapport.html

3

Cependant, note A. Missemer (2013), il ne s’agirait pas de la croissance en soi mais de la «croissance actuelle». Georgescu-

Roegen «ne dénonce pas la croissance comme dynamique générale de l’économie, mais la croissance telle qu’elle se

(5)

62 Innovations Agronomiques 56 (2016), 59-70

Aujourd’hui, la portée du terme « bioeconomics » se veut même parfois politique et prône une forme d’anti-capitalisme comme le rappelle Mohammadian (2003). Ainsi, même s’ils portent en eux l’idée d’un développement (limité) durable, la « bioeconomics » originelle et ses descendants (l’économie écologique notamment) sont des visions théoriques assez éloignées de ce que semble être l’acception politique actuelle du mot bioéconomie telle que définie dans la stratégie bioéconomie pour la France présentée en introduction.

1.2 L’économie de l’environnement et des ressources naturelles : des liens disciplinaires entre économie et considérations environnementales

L’économie de l’environnement et des ressources naturelles s’est développée au fur et à mesure de l’apparition des préoccupations environnementales. C’est donc une discipline relativement jeune, très active depuis le milieu des années 70. L’économie de l’environnement et des ressources naturelles a pour objectif d’intégrer l’environnement au modèle économique néo-classique à travers notamment ce que les économistes appellent l’« internalisation » des externalités environnementales. Il ne s’agit pas de changer de référentiel comme le proposent la bioéconomie de Georgescu-Roegen ou l’économie écologique mais bien d’intégrer à l’analyse économique les valeurs des variables environnementales, jusqu’alors extérieures à l’analyse. Même si le cadre reste identique, une modification profonde dans les fonctions de bien-être s’opère: outre la consommation des biens marchands, l’économie de l’environnement suppose en effet que le bien-être dépend aussi de la valeur de services environnementaux non-marchands. Les caractéristiques des biens et services environnementaux obligent par ailleurs à étendre l’analyse à la notion de bien commun et bien public qui complexifient le modèle économique de base en relâchant l’hypothèse sur la propriété privée des biens marchands. En outre, l’économie des ressources naturelles, qui fonde son analyse sur la limitation des ressources naturelles 4 permet d’inclure, sous forme de contrainte, cette limite pour modéliser la production optimale.

Toutefois, comme dans le modèle concurrentiel de base de l’économie néoclassique, ce sont toujours les concepts d’efficacité et d’optimalité qui sont mobilisés pour décrire un système économique équilibré. L’optimum social (situation dans laquelle le bien-être global de la société est le plus élevé) résulte alors de l’efficacité économique de la consommation, de la production et de l’échange.

En définitive, l’économie de l’environnement et des ressources naturelles propose un cadre pour analyser les externalités environnementales et leur impact sur le fonctionnement de l’économie.

L’internalisation au cadre analytique est rendue possible par l’évaluation économique des services environnementaux. Elle permet également d’étudier d’optimum de production en lien avec la dynamique d’épuisement ou de renouvellement des stocks et des ressources. Ces notions, que l’on peut regrouper sous les bannières « multifonctionnalité » et « production durable » sont très présentes dans les discours politiques sur la bioéconomie qui ne peut donc pas être déconnectée de ces disciplines fondatrices.

1.3 Ecologie industrielle et économie circulaire : des concepts émergeants, au croisement des sciences économiques et des sciences de l’ingénieur.

L’écologie industrielle et l’économie circulaire peuvent être considérées comme une réponse opérationnelle au concept de développement durable formalisé par l’économie des ressources naturelles. Elles répondent à la problématique de la raréfaction des ressources en réconciliant les

manifeste dans les sociétés industrielles, c’est-à-dire à travers le prisme d’une prédation excessive des ressources naturelles [...] Ce n’est pas l’activité économique dans l’absolu qui doit être nécessairement remise en cause ».

4

En distinguant les dynamiques des ressources renouvelables de celles non-renouvelables.

(6)

apports théoriques de l’économie des ressources naturelles et l’approche système technologique (une filière, un territoire). Contrairement aux disciplines mères, les notions d’efficacité et d’optimisation sont ici comprises dans le sens de l’utilisation des ressources physiques. La notion d’optimum de Pareto notamment disparaît complètement de l’analyse.

L’écologie industrielle s’appuie en premier lieu sur le « métabolisme industriel », c’est-à-dire sur l’analyse des flux de matières sous-jacents à toute activité. L’idée est de représenter le système industriel de manière globale, comme un écosystème. L’objectif de l’écologie industrielle est bien de valoriser les déchets d’une filière comme ressource pour cette filière, ou pour une autre filière, de manière à réduire les déchets ultimes. L’économie circulaire reprend cette représentation en « boucle » mais en la couplant avec son environnement et en distinguant, notamment, les produits d’origine biologique (recyclables dans l’écosystème global) des autres. In fine, certains voient l’économie circulaire comme le modèle global tandis que l’écologie industrielle est une stratégie que l’on applique à une filière, un territoire, etc 5 .

Beaucoup de ces notions sont reprises dans le concept de bioeconomie appliqué à la filière bois notamment. En particulier la circularité (« utilisation en cascade des produits dans la filière »).

1.4 « Bioeconomy » ou « bio-based economy » : le sens restreint mais communément accepté de « bioéconomie »

Enfin, dans son sens le plus largement utilisé, notamment dans les discours politiques, la

« bioeconomie » fait référence aux concepts anglosaxons de « bioeconomy » ou « bio-based economy » (Marchetti et al., 2014 ; Kleinschmit et al., 2014). Ces concepts peuvent être vus comme une des déclinaisons opérationnelles de l’économie des ressources naturelles à travers le concept de développement durable.

Dans ce cadre, la bioéconomie désigne les activités productives qui mobilisent des ressources issues du monde du vivant en les substituant aux ressources minérales et/ou synthétiques et/ou fossiles. La bioéconomie est en ce sens très proche des notions d’éco-conception, d’éco-design, d’éco-innovation, etc.

1.5 La place de la bioéconomie dans la nébuleuse des approches techno-bio- économiques

En France, la stratégie nationale pour la bioéconomie 6 qui découle de l’application de la Loi sur la transition énergétique promeut, aux côtés de l’émergence de produits nouveaux qui font clairement écho à l’éco-innovation (donc à la « bio-based economy »), la « préservation des ressources et des services écosystémiques et le stockage de carbone » qui eux, répondent plutôt à la multifonctionnalité des filières, thématique largement appréhendée par l’économie de l’environnement et des ressources naturelles.

De même, le rapport du Sénat « De la biomasse à la bioéconomie : une stratégie pour la France 7 » embrasse le concept en l’élargissant à la prise en compte de la valeur des externalités et en appelant à une « internalisation » de ces dernières (même si le mot n’est pas explicitement mentionné), et à la mise en place d’une circularité dans les filières biomasses. Deux enjeux explorés par l’économie de l’environnement et l’économie circulaire.

5

http://www.rfeit.fr/actualites/economie-circulaire-et-ecologie-industrielle-et-territoriale-quelle-relation.html

6

http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/bioeconomieok-bd.pdf

7

http://www.senat.fr/rap/r15-380/r15-380.html

(7)

64 Innovations Agronomiques 56 (2016), 59-70

Pour la filière forêt-bois, le récent rapport de l’EFI « Forest bioeconomy – a new scope for sustainability indicators » (Wolfslehner et al., 2016) classe les indicateurs bioéconomiques de la filière en 5 catégories : « sustainable resource management ; independance of non-renewables ; climate change adaptation & mitigation ; food security ; competitiveness & jobs ». La nature des indicateurs dans chaque catégorie dépasse largement la notion d’éco-innovation autour du matériau bois. En particulier, on retrouve l’utilisation en cascade des produits bois, le bilan des gaz à effet de serre de la filière, l’impact sur les services écosystémiques (biodiversité, récréation, etc.), les impacts sur le commerce de bois, etc. En définitive autant de concepts qui sont analysés à travers des outils issus de l’économie de l’environnement, des ressources naturelles ou de l’écologie industrielle (analyse de cycle de vie par exemple, voir infra).

Ces exemples d’utilisation du terme bioéconomie montrent qu’il ne peut être réduit à un seul des concepts que nous avons énumérés au-dessus mais qu’il en est, au contraire, un assemblage. Pour autant, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, le terme ne semble pas être associé à son sens originel dans les discours politiques et les rapports de synthèse. Il semblerait que la césure se situe au niveau de la vision même de la croissance portée par les utilisateurs du terme : le contenu de la bioéconomie ne semble pas remettre en cause une version « faible » de la durabilité, compatible avec la croissance économique. Pas plus qu’il ne semble porteur d’une remise en question des modèles économiques utilisés jusqu’à présent. Il apparait, au contraire, promouvoir une plus grande substituabilité des biens de consommation et des facteurs de production. Autrement dit, les approches issues de la « bioeconomics » semblent hors de la portée de l’acception actuelle du terme. Pour mieux saisir l’étendue du concept nous choisissons de l’étudier selon deux axes thématiques, nous plaçons les différents approches/concepts que nous avons présentés ci-dessus sur ces deux axes et tentons de dessiner les contours de la bioéconomie dans son acception francophone actuelle (Figure 1).

Figure 1: La place de la bioéconomie dans la nébuleuse des concepts techno-bio-économiques

(8)

L’axe vertical propose de distinguer les approches selon leur conception de la soutenabilité. Sur la partie supérieure de l’axe, nous plaçons les approches qui considèrent le capital naturel comme non substituable aux autres capitaux (capital physique, capital humain et capital intellectuel). Dans sa partie inférieure, nous plaçons les approches qui considèrent que le capital naturel est, au moins en partie, substituable ce qui rend la croissance infinie potentiellement possible (Solow, 1993 ; Hartwick, 1977).

Sur l’axe horizontal nous distinguons les approches théoriques (développées par les économistes) des approches opérationnelles (développées par les ingénieurs). Cette double distinction permet d’appréhender l’étendue, à la fois en terme de visions de développement durable et de champs disciplinaires mobilisés, dont fait l’objet la « bioéconomie ».

2. Quelques outils développés au LEF pour l’étude de la bioéconomie 2.1 Outils émanant de l’économie de l’environnement

L’analyse coûts-bénéfices est un outil opérationnel issu du calcul économique. Une décision est collectivement souhaitable et économiquement justifiée si la somme des bénéfices qu’elle engendre est supérieure à la somme des coûts qu’elle occasionne.

Les bénéfices environnementaux qu’elle requiert peuvent être estimés à travers des méthodes d’évaluation des biens environnementaux. Ces méthodes permettent de quantifier en termes monétaires toutes les valeurs (coûts et bénéfices) associées aux biens environnementaux afin de fournir une information objective qu’on peut ensuite intégrer dans la prise de décision.

Les « services écosystémiques » sont définis par les experts du Millenium Ecosystem Assessment comme étant « les bénéfices que les populations tirent des écosystèmes » (MEA, 2005). Ils sont répartis en quatre catégories : 1) les services culturels (récréation, caractère esthétique de la nature, etc.), 2) les services de régulation (e.g. régulation de la qualité de l’eau, de l’air, du climat), 3) les services d’approvisionnement (e.g. production de bois, ressources halieutiques, etc.) et 4) les « supporting services » (e.g. formation des sols, cycles biogéochimiques, etc.) .

Valeur Economique Totale de la forêt

Valeurs d’usage Valeurs de non-usage

Valeurs d’usage direct

Valeurs d’usage indirect

Non consommation

Tourisme / Recréation

Culturel / Spirituel / Historique

Science / Education

Paysage et fonctions écologiques

Valeurs d’option

Valeurs d’existence Valeurs de

legs

Consommation

Commercial Subsistance

Usages directs et indirects

futurs

Usage et non usage pour les

générations futures

Habitats, espèces menacées

Biodiversité, conservation des paysages et habitats

Tangibilité de la valeur décroissante

Figure 2: Décomposition de la valeur économique totale d'une forêt

(9)

66 Innovations Agronomiques 56 (2016), 59-70

Les méthodes d’évaluation sont généralement découpées en 3 catégories :

Approches basées sur les valeurs de marché

Si le bien ou service environnemental fait l’objet d’échange sur un marché, on peut mesurer sa valeur en s’appuyant sur ce marché ou celui d’un proche substitut.

Approches basées sur les préférences révélées

Les méthodes d’évaluation basées sur l’approche des préférences révélées permettent de déterminer la valeur d’un bien ou service environnemental à partir de l’observation des comportements des consommateurs sur des marchés réels de substitution permettant d’identifier certaines valeurs non- marchandes.

Approche basée sur les préférences déclarées

Lorsqu’il est impossible d’observer des marchés, on interroge directement les consommateurs ; ces derniers déclarent leurs préférences, on parle donc des méthodes basées sur les préférences déclarées.

Ces méthodes sont capables de capter toutes les composantes de la valeur économique totale d’un milieu naturel et en particulier les valeurs de non-usage qui ne peuvent être captées par les autres méthodes d’évaluation. Ces méthodes consistent en la construction d’un marché hypothétique dans lequel on considère une modification apportée au bien environnemental au niveau de sa qualité ou de sa quantité. On demande ensuite aux individus d’exprimer leur consentement à payer quand il s’agit d’étudier la possibilité de bénéficier d’une amélioration du bien ou d’éviter sa dégradation ou leur consentement à recevoir quand il s’agit d’étudier le renoncement à une amélioration du bien ou une compensation pour une dégradation du bien

Les outils de l’économie de l’environnement ont depuis longtemps été appliqués à la forêt dans un cadre territorial. Par exemple l'impact de l'utilisation des terres sur la qualité de l'eau a été étudiée via une fonction de production d’eau potable (approche par valeurs de marché, Abildtrup et al., 2013 ; Fiquepron et al., 2013). D’autres études s’intéressent le lien entre valeur récréative des forêts et l’accès aux sites et leurs attributs (Abildtrup et al., 2013), et la présence d’autres sites récréatifs potentiellement substituts (Termansen et al., 2013).

2.2 Outils émanant de l’économie des ressources naturelles

Il existe un grand nombre de modèles économiques forestiers traitant de l’utilisation de la ressource dont le plus emblématique est le modèle microéconomique de décision individuelle de Faustmann (1849).

Les modèles de secteur forestier agrégés représentent quant à eux les comportements économiques agrégés des agents de la filière forêt-bois. La construction de ces modèles agrégés, débute, dans la seconde partie du XXe siècle, notamment pour expliquer les déterminants de la fluctuation des prix des produits bois consécutivement aux chocs pétroliers des années 1970 (voir Caurla (2013) pour une typologie complète de ces modèles). Au niveau français, le développement du French Forest Sector Model (Lecocq et al., 2011 ; Caurla et al., 2013 ; Caurla, 2013 ; Caurla, 2014 ; Caurla et al., 2015 ; Lobianco et al., 2015 ; Lobianco et al., 2016a, 2016b) vient répondre à une lacune méthodologique en proposant un outil construit pour l’échelle nationale afin d’évaluer les conséquences de politiques publiques sur la filière.

En revanche, à notre connaissance il n’existe à l’heure actuelle pas d’outil agrégé pour analyser les

innovations bioéconomiques à l’échelle territoriale.

(10)

L’approche par la théorie de la viabilité constitue une approche alternative toujours dans le cadre de l’économie des ressources naturelles. Le principe est de définir un ensemble de configurations possibles qui respectent les critères de durabilité et d’analyser les décisions permettant d’éviter ou de sortir d’une crise de surexploitation. Par exemple une sylviculture durable doit être(1) rentable pour les propriétaires forestiers, (2) satisfaire l’aval de la filière bois, (3) conduire à une comptabilité carbone positive tout en (4) respectant la ressource bois. Cette approche a notamment été utilisée dans un cadre régional par Andrés-Domenech et al. (2014) dans le cas d’une forêt malgache (région de Androy au sud de Madagascar). Le papier propose d’analyser les actions et les scénarios qui sont compatibles avec une utilisation durable de la ressource bois dans la région et de les comparer au système économique actuel du peuple Tandroy.

2.3 Outils de l’écologie industrielle et de l’économie circulaire

L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) est l’outil privilégié par et présente trois principaux intérêts : (i) il s’agit d’une approche multicritère (évaluation de plusieurs catégories d’impacts : changement climatique, épuisement des ressources, toxicité humaine, écotoxicité, eutrophisation, acidification, …), (ii) c’est une approche globale (prise en compte de l’ensemble des flux environnementaux en lien avec le cycle de vie d’un système) et (iii) c’est une approche fonctionnelle (évaluation des impacts d’un système au regard du service rendu par ce même système).

Initialement conçue pour évaluer les impacts environnementaux d’un produit ou d’un service, des adaptations méthodologiques ont été récemment formulées afin d’élargir l’objet étudié en ACV à l’échelle de territoires. L’« ACV territoriale » permet de réaliser le diagnostic environnemental d’un territoire pour une année donnée en intégrant l’ensemble de ses activités de consommation et de production (Loiseau et al., 2012 ; Loiseau et al., 2013 ; Loiseau et al., 2014) pour une revue de littérature complète sur le sujet, voir la thèse de Loiseau (2014).

L’analyse de flux de matière (AFM) est une approche quantitative permettant de comprendre le fonctionnement physique de systèmes complexes. Cette technique met en avant les relations qui existent entre les différents acteurs d’un territoire en mettant en évidence les liens entre ressource, production et consommation. Il s’agit donc d’une analyse tout au long de la chaîne de transformation, s’intéressant aux entrées et aux sorties de chaque secteur. L’objet de l’étude peut être une molécule (un polluant, un polymère), un élément (carbone, azote, phosphore) ou un matériau comme par exemple le bois. Cette approche a été mobilisée par Lenglet et al. (2016) dans le cas du bois à l’échelle nationale et à l’échelle régionale.

2.4 Les outils transversaux

De plus en plus d’approches transversales couplant les outils de l’économie circulaire et les modèles issu de la théorie économique sont développées. Au sein du Laboratoire d’Economie Forestière, deux projets procèdent de cette démarche. Tout d’abord Lenglet et al. (2016) couplent le modèle FFSM à une analyse de flux de matière (AFM) afin d’évaluer les conséquences de politiques de réduction d’export sur les variables économiques de la filière et les flux de bois au niveau national.

Enfin un doctorant (Thomas Beaussier, début de thèse 01 octobre 2016) travaille actuellement à la

construction d’un outil permettant de combiner la modélisation économique d’un territoire et

l’Analyse de Cycle de Vie territoriale. L’objectif est de modéliser les effets directs et indirects des

décisions d’aménagement prises sur un territoire donné afin d’évaluer l’ensemble des conséquences

environnementales et économiques d’un projet de territoire et de pouvoir comparer ainsi l’éco-efficacité

de différents scénarios d’aménagement à travers une analyse multicritère émanent d’un seul outil

intégré. L’outil devrait notamment répondre à la question des impacts sur le territoire en des termes

(11)

68 Innovations Agronomiques 56 (2016), 59-70

économiques (prix des produits, flux de produits, emploi local), environnementaux (flux de polluants) et sur la ressource forestière de la mise en place d’une chaufferie collective, d’une centrale de cogénération ou de la relocalisation de filières bois-construction par exemple.

Conclusion

Cette réflexion procède de la nécessité de clarifier le concept de bioéconomie pour la société et pour la recherche ainsi que la nature des outils que les économistes peuvent mobiliser pour l’étudier. Elle prolonge une discussion initiée au Laboratoire d’Economie Forestière (UMR LEF 356 INRA- AgroParisTech) au cours de laquelle nous avons pu constater l’étendue des visions entourant le terme en question.

Il découle de ce travail que la bioéconomie peut être interprétée par le biais de deux axes principaux : une première vision « disciplinaire » (bioeconomics) et une seconde vision plus « technico-industrielle » (bioeconomy). La vision disciplinaire de la bioéconomie peut elle-même s’ouvrir sur deux approches : le courant de Georgescu-Roegen, qui vise à modifier profondément la conception de l’économie (analyse économique comme cycle ouvert intégré dans un cycle biologique fermé) et le courant visant à intégrer les disciplines économie et biologie, lequel n’est pas forcément incompatible avec les principes de l’analyse économique néoclassique. La vision plus « technico-industrielle » et politique, quant à elle, s’intéresse principalement à la création de richesse (voire de croissance) à partir de la ressource renouvelable biomasse.

Loin de constituer un état des lieux finalisé, cette contribution se veut au contraire une base pour faire avancer la réflexion autour de ce concept. Les outils présentés ne constituent probablement qu’une infime partie de ceux qui peuvent être mobilisés autour de la bioéconomie. Il serait en outre intéressant de la confronter avec la vision de spécialistes d’autres disciplines.

Références bibliographiques

Abildtrup J., Garcia S. Stenger A., 2013. The effect of forest land use on the cost of drinking water supply: A spatial econometric analysis. Ecological Economics, 92:126-136.

Andrés-Domenech P., Saint-Pierre P., Smala Fanokoa P., Zaccour G., 2014. Sustainability of the Dry Forest in Androy: A Viability analysis. Ecological Economics, 104:33-49.

Carton H., Sinaï A., 2013. La bioéconomie : Vicissitudes d’un concept d’avenir : de Nicholas Georgescu-Roegen à la Commission Européenne. Momentum Institut. 15p.

Caurla S., 2013. Une typologie et une histoire des modèles économiques de secteur forestier. Revue Forestière Française, 2013-2:163-182.

Caurla S., Garcia S., Niedzwiedz A., 2015. Store or export? An economic evaluation of financial compensation to forest sector after windstorm. The case of Klaus hurricane. Forest Policy and Economic, 61: 30-38.

Caurla S., 2014. Le modèle FFSM 1.0: de l’outil de recherche en économie à son utilisation pour l’aide à la décision. Revue Forestière Française, 2014-3 : 313-324.

Caurla S., Delacote P., Lecocq F., Barthès J., Barkaoui A. 2013. Combining an inter-sectoral carbon tax with sectoral mitigation policies: Impacts on the French forest sector. Journal of forest Economics 19(4): 450-461.

Caurla S., Delacote P., Lecocq F., Barkaoui A., 2013. Stimulating fuelwood consumption through public policies: An assessment of economic and resource impacts based on the French Forest Sector Model. Energy Policy 63: 338-347.

Cenci O., Rechberger H., 2008. Material flow analysis with software STAN. J. Environ. Eng. Manag.

18 (1), 3–7.

(12)

Courtonne J-Y., Alapetite J., Longaretti P-Y., Dupre D., Prados E., 2015. Downscaling material flow analysis: the case of the cereals supply chain in France. Ecological Economics, 118:67-80.

Faustmann M., 1849. Berechnung des werthes, welchen waldboden, sowie noch nicht haubare holzbestände für die waldwirtschaft besitzen. Allgemeine Forst und Jagd Zeitung. Traduction française par Jacques Maheut « calcul de la valeur que possèdent, du point de vue de l’économie forestière, les sols forestiers, ainsi que les peuplements non encore exploitables ».

Fiquepron J., Garcia S., Stenger A., 2013. Land use impact on water quality: Valuing forest services in terms of the water supply sector. Journal of Environmental Management 126:113-121.

Georgescu-Roegen N., 1971. The Entropy Law and the Economic Process, Harvard University Press.

Hartwick J.M., 1977. Intergenerational equity and the investing of rents from exhaustible resources.

The American economic reviews 67 (5): 972–4

Kleinschmit D., Lindstad B.H., Thorsen B.J., Toppinen A., Roos A., Baardsen S., 2014. Shades of Green: A social scientific view on bioeconomy in the forest sector. Scandinavian journal of forest research. 29(4): 402-410.

Lecocq F., Caurla S., Delacote P., Barkaoui A., Sauquet A., 2011. Paying for forest carbon or stimulating fuelwood demand? Insights from the French Forest Sector Model, Journal of Forest Economics, 17(2), 157–168.

Lenglet J., Courtonne J-Y., Caurla S., 2016. Material flow analysis of the forest-wood supply chain: a consequential approach for log export policies in France. Cahier du LEF 2016-04.

Loiseau E., Roux P., Junqua G., Maurel P., Bellon-Maurel V., 2014. Implementation of an adapted LCA framework to environmental assessment of a territory: Important learning points from a French Mediterranean case study. J. Clean. Prod. 80, 17–29.

Loiseau E., 2014. Elaboration d’une démarche d'évaluation environnementale d'un territoire basée sur le cadre méthodologique de l'Analyse du Cycle de Vie (ACV): Application au territoire du Bassin de Thau. Montpellier SupAgro.

Loiseau E., Roux P., Junqua G., Maurel P., Bellon-Maurel V., 2013. Adapting the LCA framework to environmental assessment in land planning. Int. J. Life Cycle Assess. 18, 1533–1548.

Loiseau E., Junqua G., Roux P., Bellon-Maurel V., 2012. Environmental assessment of a territory: an overview of existing tools and methods. J. Environ. Manage. 112, 213–25.

Loiseau E., Saikku L, Antikainen R. Droste N., Hansjürgens B., Pikänen K., Leskinen P., Kuikman P., Thomsen M., 2016. Green economy and related concepts : an overview. J. Clean. Prod. 139, 361- 371.

Lobianco A., Caurla S., Delacote P., Barkaoui A., 2016a. Carbon mitigation potential of the French forest sector under threat of combined physical and market impacts due to climate change. Journal of Forest Economics 23: 4-26.

Lobianco A., Delacote P., Caurla S., Barkaoui A., 2016b. Accounting for active management and risk attitude in forest sector models. An impact study on French forests. Environmental Modeling and Assessment 21(3): 391-405.

Lobianco A., Delacote P., Caurla S., Barkaoui A., 2015. The importance of introducing spatial heterogeneity in bio-economic forest models: Insights gleaned from FFSM++. Ecological Modelling, 309–310: 82-92

Marchetti M. Vizzarri M., Lasserre B., Sallustio L., Tavone A., 2014. Natural capital and bioeconomy:

challenges and opportunities for forestry. Annals of silvicultural research. 38(2) 62-73

Maréchal A., 2011. Économie écologique : principes de base. In Etopia nº 8, http://www.socioeco.org/bdf_fiche-document-1907_fr.html, consulté le 28 février 2017.

Missemer A., 2013. Nicholas Georgescu-Roegen, pour une révolution bioéconomique, Lyon, ENS Éditions.

Mohammadian M., 2003. What is bioeconomics: Biological economics? The journal of interdisciplinary economics. Vol 14, issue 4, pages 319-337

Passet R., 2012. La bioéconomie, un monde à réinventer. Ecologie et Politique 2012/2. N°45. 83-91.

(13)

70 Innovations Agronomiques 56 (2016), 59-70

Schmid O., Padel S., Levidow L., 2012. The bioeconomy concept and knowledge base in a public goods and farmer perspective. Bio-based and applied economics 1(1) 47-63.

Socaciu C., 2014. Bioeconomy and green economy : European strategies, action plans and impacts on life quality. Bulletin UASVM Food Science and Technology. 71(1). 1-10.

Solow R.M., 1993. "An almost practical step towards sustainability". Resources Policy. 16: 162–72.

Termansen M., McClean C.J., Jensen F.S., 2013. Modelling and mapping spatial heterogeneity in forest recreation services. Ecological Economics 92: 48–57.

Wolfslehner B., Linser S. Pülzl H., Bastrup-Birk A., Camia A., Marchetti M., 2016. Forest bioeconomy – a new scope for sustainability indicators. From Science to Policy 4. European Forest Institute.

Zawojska A., 2016. Bioeconomics as an interdisciplinary science. Proceedings of the 2016 international conference: Economic Science For Rural Development. N°41. Jelgava, LLU ESAF, 21-22 April 2016. 273-280.

Cet article est publié sous la licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 3.0)

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/fr/

Pour la citation et la reproduction de cet article, mentionner obligatoirement le titre de l'article, le nom de

tous les auteurs, la mention de sa publication dans la revue « Innovations Agronomiques », la date de

sa publication, et son URL)

Références

Documents relatifs

Suite à nos nombreuses discussions avec les chirurgiens et les concepteurs, nous nous.. développement des outils. Les besoins des utilisateurs de disposer de nouveaux outils

L’objet du moment, ses entrées, ses sorties, ses ac- teurs sont renseignés par les experts et reliés au morceau de carte du moment, ainsi que d’éventuelles ressources spécifiques

[r]

The observation that microfilarial densities are lower in women of reproductive age may be important for a clearer understanding of the epidemiology of filarial infection and

Un exposé critique de Nicholas Georgescu-Roegen, La Décroissance, Entropie, Écologie, Économie, Éditions Sang de la Terre, Paris, 3è édition, 2006..

Je vous l’ai d it, l’amour a deux carquois ; L’un ell rempli de ces traits tout de flamme, Dont la douceur porte la paix dans l’ame, Qui rend plus purs-nos goûts,

D’un autre côté, la supraclusion doit nous inter- peller dès la denture temporaire et nous devons prévoir d’agir lors de l’évolution des incisives définitives, par des

If Georgescu-Roegen’s sense of self-identification with Gossen and its sociological legitimation appeared late, his initial interest in the book was entirely theoretically driven: