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Les bénévoles d associations en France : Qui sont-ils? Quelles sont leurs motivations? Comment les manager?

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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HEC Paris

Les bénévoles d’associations en France :

Qui sont-ils ?

Quelles sont leurs motivations ? Comment les manager ?

Projet Type A

Pierre MAURICE

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2 | P a g e

Table des Matières

Introduction ... 4

1. Définitions et état des lieux du secteur associatif et du bénévolat en France ... 6

1. Définition d’une association et poids du secteur associatif en France : ... 6

2. Définition du bénévolat : ... 8

3. Définition du volontariat : ... 10

4. Définition de l’emploi salarié : ... 12

2. Qui sont les bénévoles ? Quelles sont leurs motivations à l’entrée ? ... 13

1. Vers une typologie des bénévoles : ... 13

1. Les seniors :... 13

2. Les étudiants : ... 14

3. Les parents : ... 15

4. Les chômeurs : ... 15

5. Ceux directement touchés par une cause : ... 16

6. Les actifs : ... 16

2. Les motivations à l’entrée :... 17

3. L’évolution des motivations à rester : ... 18

4. « La reconnaissance » : ... 20

1. La reconnaissance en interne : ... 20

2. La reconnaissance sociale : ... 21

3. La reconnaissance ou les jeux politiques ... 21

4. La reconnaissance et le lien social ... 22

3. Comment manager les bénévoles ? ... 23

1 . Comprendre les facteurs de démotivation et leur évolution ... 23

2. La liste des commandements : ... 25

1. « Un entretien d’embauche tu conduiras » ... 25

2. « Un entretien annuel de satisfaction tu rajouteras » ... 25

3. « Une alternance des tâches tu prôneras »: ... 25

4. « Une procédure de formation tu systématiseras » ... 26

5. « Une procédure de promotion démocratique tu appliqueras » ... 26

6. « Des rituels de reconnaissance tu élaboreras » ... 26

7. « Un contact avec les bénéficiaires tu organiseras » ... 27

8. « Sur ton image tu travailleras » ... 27

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3 | P a g e

9. « Tes bénévoles à être recruteurs tu prépareras » ... 28

10. « Les importuns tu écarteras » ... 28

En Guise de Conclusion…. ... 29

Bibliographie récapitulative ... 30

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Introduction

Depuis la loi Waldeck Rousseau dite loi 1901, les français ont la liberté de se réunir par le biais de structures associatives. Ce statut juridique laisse semble t-il une forte marge de manœuvre. De la même manière qu’il est possible de créer des entreprises avec des objets sociaux on ne peut plus divers, les associations ont des objectifs au moins aussi variés et semblent suivre l’évolution de la société et les influences des grandes préoccupations du moment. Cependant certaines associations sont jugées comme de véritables précurseurs ou objecteurs de conscience avant l’heure. L’ONG Greenpeace a ainsi été fondée en 1971 à Vancouver1 avec pour mission auto désignée la défense des causes environnementales à l’échelle globale ; soit bien avant la décennie 2000 et les préoccupations écologiques devenues de nos jours très présentes dans le débat public de la majorité des pays développés.

Les créations d’associations n’ont cessé de s’amplifier en France depuis la loi 1901 et à un rythme qui ne semble pas vouloir ralentir. Ce secteur ne recherchant pas le profit constitue néanmoins aujourd’hui une part importante de l’activité économique française, un peu plus de 3% du PIB (Produit Intérieur Brut) ces dernières années2 pour être précis. Or de par le principe même de ne pas viser la maximisation des profits, fait le plus marquant les distinguant de la structure

« traditionnelle » (id est l’entreprise), les associations doivent compter sur des « bonnes âmes » : des hommes et des femmes prêts à offrir leurs services sans attendre de rémunération en retour.

Certaines associations fonctionnent même sans employer aucun salarié et reposent donc intégralement sur l’engagement de leurs bénévoles. Le bénévolat constitue par conséquent un moteur indispensable au bon fonctionnement du monde associatif mais à la différence des entreprises peu de méthodes formelles existent, peu d’études spécifiques ont été réalisées pour analyser, comprendre et manager cette puissance humaine. Cette étude pouvant intéresser les dirigeants d’associations ou de toute autre structure ayant besoin de bénévoles de manière plus ou moins récurrentes, vise à répondre à plusieurs questions. Tout d’abord qui sont les bénévoles ? Peut- on rationaliser et segmenter cette population et jusqu’à quel point est-elle diverse ? Ensuite quels sont les motivations des uns et des autres pour se lancer dans le bénévolat ? Une fois bénévole, quels sont les moyens pour une association de garder et motiver, en un mot manager, ses troupes non rémunérées dans la durée ?

Nous nous attacherons dans un premier temps à définir précisément les termes et concepts que nous utiliserons tout au long de cette étude, puis nous partirons à la rencontre de cette population diverse et difficile à définir que représentent les bénévoles. Nous tâcherons d’élaborer des catégories de populations puis nous creuserons les motivations poussant à démarrer une activité bénévole. Une

1 D’après le site de Greenpeace rubrique « historique », lien http : http://www.greenpeace.org/france/connaitre-greenpeace/historique

2 Tchernonog V. (2007), « Les Associations en France, Poids, Profils et Evolutions », Revue de l’ADDES

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5 | P a g e fois le décor planté nous réfléchirons sur les évolutions de motivation (affichées et non affichées) au cours d’une « carrière » de bénévole et les moyens pouvant être utilisés par les associations pour garder plus longtemps, et manager de manière « professionnelle » les équipes de bénévoles. Nous établirons ainsi en fin d’étude une table des dix commandements sur le management des bénévoles en association.

N.B : Nous centrerons notre étude sur le monde associatif en France, non par ethnocentrisme mais bien par soucis d’exactitude. En effet bon nombre de sources utilisées dans l’analyse sont le fruit de travaux menés auprès d’associations et de bénévoles français. Considérer ce qui est vrai et s’applique dans ce pays comme universel est un pas que nous ne franchirons pas.

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1. Définitions et état des lieux du secteur associatif et du bénévolat en France

1. Définition d’une association et poids du secteur associatif en France :

Reprendre le texte intégral de la loi Waldeck-Rousseau dite loi 1901 n’est pas pertinent dans le cadre de notre étude. Nous simplifierons donc en reprenant le condensé de définition ci-dessous tiré du Dictionnaire Juridique en ligne3 :

Le droit d'association permet aux personnes qui le souhaitent de se réunir en vue de partager d'une manière permanente un intérêt commun. Le droit d'association qui est indissociable du droit de réunion fait partie des libertés publiques.

L'association, même hors habilitation législative, peut agir en justice au nom d’intérêts collectifs qui entrent dans son objet social.

La loi du 1er juillet 1901 a organisé cette mise en commun et elle a conféré aux associations la personnalité juridique. Elle distingue l'association simple, de l'association reconnue d'utilité publique qui pour exister doit faire l'objet d'un décret pris en Conseil d'Etat qui peut posséder d'autres immeubles que ceux qui sont strictement nécessaires à son objet et recevoir des dons et des legs. Le Titre III de cette loi qui se ressent de la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat détermine le droit des congrégations religieuses.

Comme nous le remarquons cette définition juridique est assez large et laisse de nombreuses possibilités. Malgré les nombreux amendements cette loi est toujours en vigueur plus d’un siècle après son vote et sa promulgation, preuve que son caractère général a permis à des associations de se former au gré des évolutions de la société française sans troubler l’ordre de celle-ci bien au contraire.

En effet jusque dans les années soixante les principales créations d’associations furent dictées par des courants opposés que sont le christianisme à tendance sociale et le républicanisme laïc.

Révélateurs des mentalités d’une époque il en résulte des mouvements de jeunes, des associations à but médico-social, éducatifs, ou bien encore dédiées au sport. Les associations françaises telles que nous les connaissons aujourd’hui en sont la résultante plus ou moins directe4. Le nombre de création d’associations en France s’est toutefois intensifié de même que leurs objectifs se sont diversifiés suivant par là les évolutions sociales. Ainsi le côté général de la loi 1901 que nous évoquions précédemment a permis l’apparition d’associations aussi bien tournées vers les loisirs (tels le

3 Condensé de définition tirée du Dictionnaire Juridique, lien http : http://www.dictionnaire- juridique.com/definition/association.php

4 Worms J.P. (2008), « Le capital social associatif en France hier et aujourd’hui », France Bénévolat

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7 | P a g e tourisme, la musique) que dédiées à la défense d’une catégorie de personnes (les associations de défense des sans papiers par exemple). Pour synthétiser notre propos nous pouvons reprendre les travaux de J.P Worms et cataloguer les associations selon trois grandes typologies 4:

 Les associations ayant une mission de service au public et faisant principalement de la gestion.

 Les associations que nous qualifierons de défense d’une catégorie de personnes et où les membres militent directement pour leur propre cause. Cette forme « d’altruisme intéressé » correspond à des structures telles que les associations de défense des sans papiers dont nous parlions précédemment ou bien encore des associations d’anciens immigrés voulant une meilleure prise en compte de leur culture d’origine au sein de la République.

 Les associations « altruistes désintéressées ». Même si ce qualificatif peut sembler caricatural il évoque toutes ces associations qui se donne pour mission la défense d’une cause que leurs membres soient directement touchés ou non. On pense ici par exemple à des structures telles Greenpeace ou Reporters sans Frontières qui cherchent à jouer le rôle d’objecteur de conscience et dans certains cas influer sur l’évolution de la législation en sensibilisant l’opinion publique et la classe politique. Ces associations sont celles qui viennent le plus facilement à l’esprit du fait de leur culture militante souvent associée à une communication choc leur accordant la faveur des médias.

Cette brève typologie a son importance car elle nous permet de dresser un premier constat qui sera largement repris dans la suite de nos travaux. Il n’y a pas qu’un type d’association ce qui explique la diversité des membres, de leurs attentes, motivations, implications et plus généralement de leurs caractéristiques. Nous démontrerons que cette diversité se retrouve bel et bien également au niveau des bénévoles et que par conséquent nous avons à faire à une notion plutôt abstraite. Tenter de dresser une typologie de ces derniers constituera donc une étape essentielle avant de réfléchir comment les motiver et les garder actifs dans la durée.

Pour être exhaustifs nous devons enfin préciser dans cette partie l’ampleur du phénomène associatif en France et le rôle majeur joué par les bénévoles. Nous évoquions le chiffre de 3% du PIB français réalisé par des associations, pour être plus précis V. Tchernonog nous apprend que le secteur associatif en France en 2007 représentait un peu plus de un million d’emplois en équivalent temps plein et, plus intéressant encore que quatorze millions de français sont impliqués dans une action bénévole d’une manière ou d’une autre. Traduit en équivalent d’emplois à temps plein cette manne représente plus de neuf cent mille postes2. Comme nous le disions le rythme de création d’associations reste soutenu, le rapport cité ci-dessus nous apprend ainsi que le budget associatif cumulé a progressé de 2,5% par an en moyenne sur l’ensemble du territoire national soit un rythme

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8 | P a g e plus important que celui du PIB2. Plus marquant encore l’évolution du travail bénévole a lui progressé à un rythme de 5% annuel2. La conclusion est donc que malgré l’absence de focalisation sur la réalisation de profits le secteur associatif a été un des plus gros viviers créateur d’emploi dans notre pays. Pour autant les bénévoles continuent d’affluer pour faire profiter les structures de leurs compétences et bonne volonté. En 1996 23% des français déclaraient avoir effectué un travail bénévole au cours de l’année pour une durée moyenne de vingt quatre heures par mois5. Un dernier chiffre pour se convaincre de l’importance des bénévoles : sur les 1,1 million d’associations que compte la France plus de 80% fonctionnent sans salariés2. En exemple illustré ci-dessous la reproduction de la répartition des heures de bénévolat en France par secteur d’activité5.

2. Définition du bénévolat :

La notion de bénévolat est en effet assez floue et mérite que l’on s’y attarde pour bien définir notre sujet d’étude. Le bénévolat est couramment confondu avec le volontariat voire l’activisme ou le militantisme. Pour éviter tout amalgame dans la suite de nos travaux nous allons distinguer dès à présent ces termes avant de définir des catégories de bénévoles.

5 Archambault, E. (1997) « Le bénévolat en France et en Europe », MATISSE, Unité mixte de Recherche CNRS- Université Paris 1, n°8595

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9 | P a g e La définition « officielle » du bénévolat est la suivante6 :

On peut définir les bénévoles comme des personnes qui consacrent une partie de leur temps, sans être rémunérées, aux activités de l’association.

Le bénévolat se distingue d’autres situations juridiques telles : - le salariat (voir fiches Bénévolat et salariat) ;

- le volontariat associatif (voir fiches Bénévolat et volontariat).

En raison de l’importance qualitative et quantitative qui s’attache à leur intervention, la loi leur offre un certain nombre de garanties, sur le plan notamment de la protection sociale (voir Fiche 7), des congés ou autorisation d’absence (voir Fiche 9), des possibilités de remboursement des frais engagés pour la mise en oeuvre de leurs activités bénévoles (voir Fiche 11), ou de la compatibilité entre certaines situations (retraité, préretraité, chômeur) et l’exercice d’activités bénévoles.

-Le cumul des statuts : être bénévole et salarié,

-Le cumul des statuts : être bénévole et retraité ou préretraité -Le cumul des statuts : être bénévole et chômeur)

Un statut assez vague donc et un relatif manque de définition juridique. Un bénévole à la différence d’un salarié n’est donc pas lié par un contrat de travail. Cependant nous reviendrons dans la partie motivation de cette étude sur les possibilités de faire valoir le bénévolat comme une acquisition de compétences pouvant fortement motiver une frange de bénévoles ; les chômeurs ou les étudiants notamment désireux de se rendre utile et dans le même temps souhaitant faire valoir leur expérience associative pour leur recherche d’emploi. Il s’agit bien d’un élément apte à motiver, fidéliser et utiliser efficacement un certain public non dénué de compétences à la base.

Cependant cette définition « officielle » ne saurait nous satisfaire totalement car elle ne prend pas suffisamment en compte les motivations et l’aspect solidarité pouvant pousser à se lancer dans le bénévolat. Source moins académique mais néanmoins intéressante l’encyclopédie Wikipedia nous fournit la définition suivante du bénévolat7 :

Le bénévolat est une activité non rétribuée et choisie qui s'exerce en général au sein d'une association, d'un syndicat ou d'une structure publique. Celui ou celle qui s'adonne au bénévolat est appelé bénévole. L'étymologie du mot vient du latin benevolus qui signifie "bonne volonté".

En comptabilité nationale, le bénévolat fait partie des services non marchands. La valeur ajoutée de ceux-ci étant comptabilisée essentiellement à partir des coûts de

6 D’après le site Internet associations.gouv.fr, lien http : http://www.associations.gouv.fr/article.php3?id_article=735

7 D’après l’encyclopédie en ligne Wikipédia, url : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bénévolat

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10 | P a g e personnel, lesquels sont par nature insignifiants dans les activités bénévoles, son poids dans le PIB se trouve sous-estimé (à la différence de celui des services non marchands exercés par les collectivités publiques et basés sur le même critère).

L’aspect volontaire de l’engagement est ici mis en valeur, de même qu’une précision quant aux secteurs d’activité concernés à savoir le secteur non marchant.

3. Définition du volontariat :

Même si notre étude est centrée sur les bénévoles en association il est important de préciser que l’on ne peut pas trouver de bénévoles dans les secteurs tels que l’industrie ou l’import export ! Le bénévolat n’est pas l’affaire du secteur marchant. Pour lever les amalgames possibles attardons-nous à présent sur le volontariat et ce qui le distingue du bénévolat. Concordia Volontariat et Mobilité Internationale offre un tableau comparatif synthétique (reproduit ci-après) nous permettant de bien distinguer les deux activités8 :

Bénévolat Volontariat

Activité libre Existence d'un cadre (loi, décret, programme) En dehors de son temps

professionnel, familial, d'étude ou de formation

Activité principale pour une durée déterminée (généralement plusieurs

mois) Aucune compensation

financière Indemnités

Pas d'assurance sociale particulière

Assurrance sociale particulière obligatoire

Dans un souci d’exhaustivité nous citerons l’ensemble des formes de volontariat existantes. D’après France Bénévolat elles sont au nombre de cinq9 :

le volontariat de solidarité internationale initialement prévu par le décret n°94-95 du 30 janvier 1995 et récemment modifié par la loi du 23/2/2005

le volontariat civil de cohésion sociale et de solidarité institué par la loi n°2000-1159 du 14 mars 2000, et ses décrets d’application, inscrit dans le code du service national ;

le volontariat associatif institué par la loi 2006-586 du 23 mai 2006 ;

le service civil volontaire institué par la loi 2006-396 du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances;

8 D’après Concordia Volontariat et Mobilité Internationale, url : http://www.concordia- association.org/pages/volontariat/definition_volontariat_benevolat

9 D’après France Bénévolat Fiche n°1-Définitions : bénévolat, volontariat, salariat, url :

http://www.francebenevolat.org/uploads/documents/Fiche_juridique_definitions_V_12_2006.pdf

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le volontariat des sapeurs-pompiers, inscrit dans le code général des collectivités territoriales (loi n°96-370 du 3 mai 1996 et loi n° 2002-276 du 27 février 2002).

Le site précise néanmoins qu’il n’existe pas de définition juridique générale du volontariat en France et que seules ces cinq formes ont une existence et reconnaissance « officielle ». Le volontariat se situe donc entre l’activité salariale et l’activité bénévole.

L’ambiguïté est ainsi levée. Par conséquent même si un volontaire et un bénévole (voir un salarié) peuvent parfaitement effectuer les mêmes tâches au sein d’une association la nature de l’engagement et les implications juridiques diffèrent. Un bénévole a une relation et une implication à priori moins forte vis-à-vis de l’association. Le volontaire a la reconnaissance de l’Etat, une forme de protection sociale et poursuit sa mission dans une période déterminée. Toutefois du fait de la proximité entre les deux statuts on comprend aisément qu’un bénévole puisse devenir un temps volontaire et inversement qu’un ancien volontaire ayant trouvé un emploi classique revienne dans l’association l’ayant accueilli pour faire du bénévolat durant son temps libre. Nous verrons dans la partie Motivations de cette étude comment les associations peuvent jouer de ce statut de volontaire pour fidéliser leurs membres les plus actifs et les impliquer plus fortement dans le projet associatif.

En termes de tendance le volontariat semble avoir le vent en poupe du fait d’une impulsion des pouvoirs publics dans ce sens. La problématique semble être de rapprocher les jeunes du secteur associatif d’une manière plus organisée et systématique que par le passé. Ce principe peut être vu comme une volonté politique de miser sur une génération future plus impliqué dans les questions sociales et promotrice de valeurs dites « responsable ». A titre d’exemple nous pouvons évoquer le projet lancé par Martin Hirsch du Service Civique. A destination des jeunes entre 16 et 25 ans le Service Civique se définit comme un engagement citoyen et responsable, une expérience valorisable par la suite et une chance de découvrir d’autres problématiques de la société et de s’impliquer directement au service de la collectivité. Si seulement dix mille jeunes vont effectuer un Service Civique en 2010 l’objectif est de multiplier ce chiffre par 7,5 d’ici à cinq ans (http://www.service- civique.gouv.fr/). Ce genre d’initiative de même que les autres formes de volontariat sont susceptible de créer des liens plus forts et plus évidents entre les associations et la génération montante. Le statut de volontaire plus qu’une concurrence pour le bénévolat est susceptible d’apporter sa pierre à l’édifice et de contribuer à l’augmentation du nombre de bénévoles voire même leur niveau d’implications dans les années à venir. En effet après une expérience en tant que volontaire dans une structure associative la personne a eu le temps de voir ce que faisait l’association plus en détail qu’en y passant quelques heures par mois. Les périodes de sous activité et autres démotivations n’auront pas été l’objet d’un départ puisque le volontaire a du rester jusqu’au terme du contrat. Nous développerons cet attachement plus en détail dans la suite de nos travaux.

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4. Définition de l’emploi salarié :

Pour l’heure attachons nous à donner une dernière définition ; celle de l’emploi salarié. En effet nous avons mentionné le fait que salariés et bénévoles se côtoient au sein d’une association. Même si la manière de motiver les uns et les autres varie significativement du fait du niveau d’implication et des liens juridiques il n’est pas impossible que certaines techniques dites managériales et utilisées en entreprises puissent être utiles pour le management des bénévoles en association. Selon l’INSEE la définition d’un emploi salarié est la suivante 10:

Par salariés, il faut entendre toutes les personnes qui travaillent, aux termes d'un contrat, pour une autre unité institutionnelle résidente en échange d'un salaire ou

d'une rétribution équivalente.

Les non salariés sont les personnes qui travaillent mais sont rémunérées sous une autre forme qu'un salaire.

Conclusion : L’ampleur du phénomène associatif et le rôle crucial des bénévoles à présent démontrés nous avons défini les principaux termes et notions que nous utiliserons tout au long de nos travaux.

Nous allons maintenant pouvoir nous attacher à créer une typologie des bénévoles en France et étudier leurs motivations à se lancer dans une telle activité. Ce travail sera réalisé sur la base d’études et sondages réalisés en France (ainsi qu’une étude canadienne). Nous nous pencherons également sur les éléments ne ressortant pas totalement d’une étude académique telle la reconnaissance (motivation multi facettes). Ces avancées nous permettront par la suite de déterminer comment fidéliser les bénévoles et utiliser au mieux leurs compétences dans la durée.

10 D’après l’INSEE, url : http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/emploi-salarie.htm

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2. Qui sont les bénévoles ? Quelles sont leurs motivations à l’entrée ?

1. Vers une typologie des bénévoles :

Nous avons vu dans la première partie de cette étude que le terme bénévole est assez vague, qu’il correspond à un vide juridique et plus important qu’il recouvre des réalités bien différentes. Puisque pratiquement un français sur quatre exerce ou a exercé une activité bénévole dans l’année5 il ne faut donc pas s’étonner de retrouver une vraie diversité au sein de cette population. Notre travail va à présent se focaliser sur l’établissement de catégories permettant de mieux segmenter ce public de bonnes volontés. Cette analyse vaut également pour les dirigeants d’associations qui peuvent prendre quelques heures si ce n’est déjà fait afin de bien comprendre qui sont leurs bénévoles, que font-ils dans la vie en dehors de leurs heures passées à aider l’association et quelles sont les motivations les ayant poussés à donner de leur temps et de leur énergie. Nous formaliserons les démarches dans la partie finale avec nos « dix commandements ».

Une association ayant constamment la porte ouverte elle ne sélectionne pas ses bénévoles comme une entreprise recrute un nouveau collaborateur. Il est donc assez fréquent que les motivations spécifiques des individus soient mal ou seulement partiellement connues à l’entrée de même que l’étendue de leurs connaissances et leurs goûts, désirs, attentes. Même s’il s’agit de lieus communs il est intéressant de rappeler que les associations ne disposent pas des CV de leurs bénévoles et ne savent d’eux que le peu qu’ils ont eu le temps ou l’envie de communiquer.

Notre segmentation n’est bien entendu pas exhaustive et une catégorie peut être redécomposée en plusieurs autres (et inversement). Toutefois nous avons essayé de définir un cadre général de réflexion pouvant servir de base de travail à de nombreux dirigeants d’associations.

Un premier constat est à faire ; malgré l’idée reçue que les femmes ont une sensibilité sociale et une préoccupation moindre pour l’argent que les hommes c’est pourtant ces derniers qui étaient plus tournés vers le bénévolat en France en 1997 (25% des hommes contre 23% des femmes déclaraient alors exercer une activité bénévole) 5.

1. Les seniors :

Assez logiquement ce public vient immédiatement à l’esprit lorsqu’il s’agit de bénévolat. Les seniors (considérons les 55 ans et plus) concentrent en effet les caractéristiques ‘rêvées’ pour exercer une activité non rémunératrice pour les simples et bonnes raisons qu’ils n’exercent plus (ou peu) d’activité professionnelle et outre leurs éventuelles économies touchent leurs pension régulièrement.

Selon certaines sources les plus de 55 ans constitueraient environ 40% des bénévoles en France 5.

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14 | P a g e Les motifs de l’engagement sont à la fois altruistes et personnels. Combler le manque d’activité professionnelle et donc se sentir à nouveau utile dans la société est bien entendu une explication courante. D’autres souhaitent tourner une nouvelle page. Du fait de l’allongement de l’espérance de vie beaucoup de seniors considèrent qu’en partant à la retraite à soixante ans en bonne santé une nouvelle vie s’offre à eux et l’avenir n’est pas encore derrière. Après une carrière « classique » se rendre utile autrement pour de grandes ou petites causes alors que l’on a plus besoin de gagner de l’argent est un but que certains jeunes retraités se fixent. Partager et faire partager une passion (sportive par exemple) ou un savoir-faire à de plus jeunes générations peuvent également constituer des raisons valides à l’engagement. Enfin plus généralement faire preuve de solidarité une fois que l’on dispose largement de ce qui est nécessaire pour vivre est une explication logique, le terme anglo-saxon se rapprochant le plus de cet état d’esprit est le principe de « give-back ». Les seniors à la différence d’autres catégories que nous évoquerons par la suite ne cherchent donc pas nécessairement à retirer un bénéfice personnel direct de leur engagement associatif. Ils ne font par exemple pas ce choix dans un but d’insertion professionnelle ou pour améliorer leur parcours sur un CV comme certains étudiants. Rajoutons enfin la sociabilisation recherchée par des retraités en mal de contacts et de routine depuis la fin de leur activité professionnelle.

2. Les étudiants :

Comme nous l’avons vu avec l’exemple du Service Civique les étudiants sont de plus en plus sensibilisés à l’activité des associations à travers leurs études. A certaines occasions de la scolarité, et quelques soit le type ou le niveau d’étude atteint, il y a de fortes chances pour que le programme prévoie un lien quelconque entre une association et un étudiant. HEC Paris prévoit ainsi que les étudiants inscrits dans le Certificate Social Business suivent une période d’immersion d’une semaine dans une association, une structure d’insertion ou toute autre entité dans laquelle les étudiants seront bénévoles le temps de l’engagement. Un système susceptible de créer des vocations.

Pour les étudiants les motifs de l’engagement sont divers. Certains rejoignent des associations de leur propre chef par conviction pure pour défendre une cause et ainsi agir directement pour défendre des idées. Cet objectif plus « politique et idéaliste» de faire avancer la société et contribuer à son changement n’est toutefois pas uniquement l’apanage des moins de vingt cinq ans. D’autres étudiants peuvent avoir des motivations nettement plus pragmatiques à savoir valoriser leur CV afin de se différencier plus tard des autres candidats dans la recherche d’un emploi, les recruteurs étant de plus en plus sensibles à ce genre d’argument. L’idée de se confronter à une autre culture ou un milieu social inconnu peut également motiver certains étudiants ; le service militaire étant aboli et remplacé par la JAPD quelques jeunes ont encore le désir de participer à un brassage des milieux sociaux. Enfin les goûts et les passions drainent effectivement de nombreux jeunes vers les associations (pour pratiquer un sport, de la musique, du théâtre ou toute autre activité culturelle) et il est assez logique que les plus impliqués deviennent bénévoles à un moment ou un autre. De même nombreux établissements d’enseignement supérieur (universités ou écoles) tolèrent voire incitent

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15 | P a g e les étudiants à s’engager dans une association étudiante de l’institution. Certaines écoles financent même en partie ces associations. On pourrait croire alors que l’engagement ne se fait pas dans la durée mais cela serait sans compter sans les associations d’anciens élèves où l’on peut pratiquement être bénévole à vie. Dans les derniers cas évoqués les étudiants font le choix du bénévolat par goût pour l’activité de l’association mais également pour des éléments relationnels. En effet un étudiant arrivant dans une école/université ne connaissant pratiquement personne trouvera ainsi un des chemins les plus rapides vers la sociabilité et l’amitié. Les 18 à 24 ans représenteraient environ un quart des bénévoles français (chiffre à relativiser toutefois car tous ne sont pas étudiants).5

3. Les parents :

Mère au foyer ou jeune cadre dynamique tous partagent le fait d’avoir des enfants. Ainsi souhaitant donner à leur progéniture le maximum de chances dans la vie et désirant donc garder un œil sur l’enseignement donné ainsi que le cadre d’étude, les parents se réunissent souvent par le biais d’associations de parents d’élèves. Leur motivation correspond donc à un intérêt direct : la bonne éducation de leurs enfants. Cependant les pères ou mères au foyer ne travaillant pas ou peu, du fait que le conjoint dispose de revenus suffisants pour faire vivre la famille, peuvent également s’engager dans une activité bénévole pour défendre une cause, pratiquer un sport, une passion ou plus simplement trouver à s’occuper. Les motivations sont alors soit altruistes soit par goût/intérêt personnel. A titre d’information notons que plus de 55% des bénévoles en France ont entre 35 et 54 ans 5.

4. Les chômeurs :

Durant une période d’inactivité professionnelle certains chômeurs peuvent décider de se porter bénévoles dans une association pour occuper leur temps et rester en contact avec des gens, maintenir une routine qu’ils ont perdus (à l’image de certains retraités). Comme les étudiants certains espèrent se servir de leur expérience associative comme d’un plus sur leur CV le jour d’un entretien d’embauche. Certains espèrent même se former à une autre activité par le biais de leur travail dans l’association. Enfin la possibilité à terme de devenir salarié de l’association peut sembler alléchante à certains, notamment aux chômeurs de longue durée ayant du mal à se réinsérer sur le marché du travail. Dans la plupart des cas de figure le bénévolat est vu comme une forme de tremplin par les chômeurs. Leur engagement pourra durer jusqu’à ce qu’ils retrouvent une activité professionnelle correspondant à leurs attentes voire même après. Ils sont un public intéressant pour les associations car ils sont susceptibles d’apporter des compétences réelles et viennent par intérêt fort et non en dilettante.

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16 | P a g e 5. Ceux directement touchés par une cause :

Cette catégorie regroupe tous les individus qui se battent pour l’amélioration de leur propre sort ou celui de leurs proches. Ils n’ont en principe pas trouvé de solution à leur problème et décident de s’unir pour se faire entendre, bien souvent auprès des pouvoirs publics. On pense ici à des gens atteints d’un cancer, d’une maladie rare mais aussi à des victimes d’une catastrophe naturelle par exemple. Les motivations sont plus l’entraide et la volonté de s’en sortir. Leur engagement peut donc être fort et inscrit dans la durée.

6. Les actifs :

Groupe sans doute le plus hétérogène dans notre typologie, les actifs font également dans le bénévolat durant leur temps libre mais leurs motivations diffèrent. Pour simplifier considérons les actifs satisfaits de leur carrière et ceux insatisfaits. Les premiers estiment gagner suffisamment d’argent, avoir une bonne stabilité et un statut social qui leur convient. Ils s’engagent donc par conviction et altruisme ou encore une fois par goût pour une activité déterminée (un sport par exemple). Tant qu’ils seront satisfaits de leur rôle dans l’association ils continueront probablement à s’investir. Le temps qu’ils peuvent consacrer est logiquement moindre que celui des retraités et des étudiants par exemple mais ils peuvent à contrario apporter des compétences intéressantes et des relations utiles à l’association.

Les actifs insatisfaits de leur carrière peuvent choisir de devenir bénévole pour combler un manque ressenti dans l’exercice de leur profession ou plus simplement pour trouver une porte de sortie (par exemple dans l’espoir de devenir à terme salarié de l’association). Leur engagement peut donc également s’inscrire dans la durée. La recherche de reconnaissance et de pouvoir/responsabilités peuvent de même constituer des motivations valides.

Ne perdons pas de vue que ce don de temps (que l’on pourrait considérer comme une monnaie alternative à l’argent) suppose pour chaque catégorie un ‘retour sur investissement personnel’. Pour certaines catégories évoquées (type les actifs) il est même parfois question de développement personnel. Dans un français plus clair et toutes choses égales par ailleurs l’exercice du bénévolat pourrait donc être perçu comme un luxe occasionnel que certains peuvent s’octroyer et améliorer ainsi leur estime de soi, leur conscience.

Nous arrêterons ici notre typologie certes un peu caricaturale et non exhaustive (certains bénévoles pouvant en effet se retrouver dans deux catégories alors que d’autres ne se sentirons appartenir à aucune). Notre but n’est pas de créer un outil d’analyse universel mais simplement de décrypter et mieux comprendre des tendances au sein du public de bénévoles on l’a dit très divers. Nous essayons simplement de mettre en place une démarche qu’un dirigeant d’association pourra lui aussi utiliser.

La première étape avant de se demander comment manager le plus efficacement possible ses bénévoles est donc de bien les connaître et cerner leurs parcours. Vient ensuite le temps de

(17)

17 | P a g e s’interroger sur leurs motivations ; comme nous l’avons vu en établissant notre typologie les motivations à l’intérieur peuvent être variées.

2. Les motivations à l’entrée :

Nous allons à présent nous attacher à définir une deuxième grille de lecture ; celle des motivations individuelles des bénévoles. Nous ne croiserons pas les informations que nous allons mettre en avant avec les catégories définies dans la partie précédente, ce travail n’étant pas très probant. Notre propos n’est bien évidemment pas de mettre les bénévoles dans des cases mais de mettre à disposition de qui le souhaite des grilles de lecture pour mieux comprendre les bénévoles et mieux les manager par la suite. Nous commencerons ainsi de manière logique par les motivations à l’entrée.

Peu d’études ont été faites sur la motivation des bénévoles malgré l’importance du secteur associatif en France. Deux auteurs ont néanmoins repris une étude de l’INSEE faite en 2002 sur la vie associative en France et traitant des motivations des bénévoles11. Les critères de motivation définis par l’INSEE sont les suivants :

1. Pour pratiquer un sport

2. Pour pratiquer une activité culturelle ou artistique 3. Pour défendre une cause

4. Pour faire respecter vos droits ou ceux des autres

5. Pour rencontrer des personnes qui ont les mêmes préoccupations ou les mêmes goûts, pour se faire des amis

6. Pour être utile à la société, pour faire quelque chose pour les autres 7. Pour vous épanouir, pour occuper votre temps libre

8. Pour aider, défendre les intérêts de vos enfants ou d'autres membres de votre entourage

9. Pour avoir accès à des renseignements ou des services 10. Pour une autre raison

11Prouteau L., Wolff F.-C. (2004), Donner son temps : les bénévoles dans la vie associative, Economie et statistique n°372

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18 | P a g e Si aucun critère ne correspondait à la motivation d’entrée les propositions suivantes étaient faites aux sondés :

1. Enseigner un sport ou une activité culturelle 2. Défendre une cause

3. Rencontrer des personnes qui ont les mêmes préoccupations ou les mêmes goûts, pour se faire des amis

4. Acquérir ou exercer une compétence

5. Pour être utile à la société, pour faire quelque chose pour les autres 6. Pour vous épanouir, pour occuper votre temps libre

7. Obligatoire, pour bénéficier des activités de l'association 8. Pour une autre raison

Il est ressorti de cette enquête que les sondés expliquent leur engagement par plusieurs raisons plutôt qu’une seule. La première motivation qui ressorte en tête est « être utile à la société, faire quelque chose pour les autres », le bénévolat est donc bien une forme d’altruisme à la base.

Cependant les deux autres raisons arrivant juste derrière sont plus personnelles à savoir :

« rencontrer des personnes qui ont les mêmes préoccupations ou les mêmes goûts, pour se faire des amis » et « s'épanouir, occuper son temps libre », critères de sociabilité et épanouissement donc. Les autres critères semblent plus marginaux. Les auteurs de l’article ont néanmoins mis en lumière des liens et corrélations entre motivations. Ainsi lorsqu’un bénévole s’engage dans une association sportive il y a également la recherche de relations humaines outre la pratique d’une passion. Les auteurs démontrent également que les motivations dépendent du type d’association auquel appartiennent les bénévoles. En quelque sorte les critères dépendent de l’activité preuve que les bénévoles rejoignent une association avec un but précis et se renseignent au préalable. Les étudiants par exemple sont les plus nombreux à devenir bénévoles pour acquérir de nouvelles compétences, point qui corrobore notre typologie. Le profil du bénévole doit donc être mis en relief face au profil de l’association. Un élément important est néanmoins le fait qu’il y a souvent une combinaison de motivations altruistes et égoïstes au moment de l’entrée.

3. L’évolution des motivations à rester :

Les motivations de manière logique évoluent avec le temps et nous ne saurions nous contenter des motivations à l’entrée pour dresser un portrait fidèle. Une étude de France Bénévolat (plus récente cette fois) a ainsi cherché à mettre en lumière les éléments satisfaisants les bénévoles dans leur engament au jour le jour, le tableau des résultats est reproduit ci-après12 :

12 D’après l’enquête la France Bénévole 2009, url :

http://www.francebenevolat.org/uploads/documents/7a1fa4810b6490cc6ac14b0c73656b964a5fd29a.pdf

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19 | P a g e Quelles principales satisfactions éprouvez-vous dans votre engagement ?

Plusieurs choix possibles (en %) Hommes Femmes Ensemble

Plusieurs choix possibles (en%) Hommes Femmes Ensemble

Le contact et les échanges avec l’autre

68 75 72

Le plaisir d’être efficace et utile 66 70 68

La convivialité 66 60 63

L’épanouissement personnel 49 50 49

Le sentiment de changer (un peu) les choses

45 43 44

Le plaisir d’avoir fait progresser l’association

49 34 42

Le sentiment du devoir accompli 31 25 28

Le plaisir de découvrir un univers inconnu

27 27 27

La liberté de tester des solutions et d’innover

19 13 16

La reconnaissance de votre action 19 12 15

Le moyen d’accéder à des responsabilités

15 8 12

Le moyen de vous lancer ou de vous relancer

professionnellement

7 7 7

Il est donc intéressant de savoir ce qui plaît aux bénévoles une fois en place. On retrouve en tête des éléments assez proches de l’étude établie par l’INSEE mais sur les motifs d’entrée cette fois.

Encore une fois ces études sont indicatives et ne constituent pas nécessairement des preuves irréfutables et universelles. Deux éléments généraux peuvent néanmoins être dégagés et considérés comme relativement universels : se rendre utile, aider les autres et ce que nous baptiserons ‘le lien social’, autrement dit le plaisir d’être avec des gens partageant un intérêt, une passion et permettant ainsi de se sociabiliser hors des cadres traditionnels que sont le lieu de travail, d’études, les amis de longue date, etc.

De plus ces études peuvent servir de base et aider les dirigeants d’associations à accomplir la deuxième étape : connaître les motivations d’entrée des bénévoles et suivre leurs évolutions. Ce qui importe ici est de réaliser son propre sondage dans l’association. Formaliser les choses et le faire systématiquement avec les nouveaux arrivants peut être une solution (sous la forme d’un ‘entretien d’embauche’ par exemple comme nous l’évoquerons dans la partie des dix commandements). Pour les autres bénévoles plus ‘senior’ leur demander de remplir un questionnaire (anonyme ou non) peut être envisageable. L’idée étant de faire les choses d’une manière organisée, équitable et surtout régulière, les motivations, satisfactions ou démotivations évoluant avec la durée d’engagement rendent nécessaire un état des lieux constant des forces en présence.

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20 | P a g e Nous tenterons quoi qu’il en soit dans la dernière partie de ces travaux d’établir un modus operandi des pratique managériales à utiliser vis-à-vis des bénévoles à travers notre liste de commandements.

En effet, et nous reviendrons sur ce point essentiel, un bénévole satisfait constitue le meilleur recruteur pour une association comme le démontre une étude canadienne13. Transformer un bénévole en un futur attracteur de bonnes volontés constitue ainsi un objectif simple et concret justifiant à lui seul une ‘gestion des ressources humaines’ propre que chaque association doit mettre en place quelque soit sa taille et son activité. Comme nous le disions en première partie nombre d’associations françaises ne vivent que par le bénévolat. Il s’agit dès lors d’une question de survie cet argument devant convaincre les plus réfractaires d’investir quelque efforts en la matière.

4. « La reconnaissance » :

Jusqu’à présent nous avons travaillé sur des sources académiques définissant des motivations affichées par les bénévoles et pour la plupart positives, altruistes. Un entretien avec Charles-Edouard Vincent, dirigeant d’Emmaüs nous a fait entrevoir l’opportunité de chercher des motivations moins valorisantes, plus ‘crues’. Ainsi nous ne saurions terminer cette partie sans évoquer des éléments propre à la nature humaine qu’un dirigeant d’association doit néanmoins prendre en compte. Nous avons en effet jusqu’ici dressé un tableau plutôt flatteur du bénévolat et des gens qui s’engagent dans cette voie. Il ne faut pas pour autant négliger le rôle pervers de ‘la reconnaissance’. Ce terme générique nous semble en effet particulièrement approprié car il regroupe de nombreux cas de figure et de réalités humaines au sein du bénévolat. Nous tenterons d’en décrypter quelques uns ce qui nous servira de base pour la dernière partie de nos travaux.

Pour préciser notre propos revenons sur le fait que le temps pouvait être considéré comme un don par opposition au don d’argent. Nous avons même été jusqu’à comparer le temps à une forme de monnaie et qui dit monnaie dit échange. Tout altruisme supposerait donc un retour attendu quelconque de la part du bénévole. La reconnaissance peut dès lors être appréhendée sous différentes facettes. Elle implique dans tous les cas une forme de récompense et de mise en valeur du bénévole13. Par soucis de lisibilité nous distinguerons les quatre cas suivants :

1. La reconnaissance en interne :

Il s’agit plus d’une forme de remerciement que de félicitations qui fait sentir aux bénévoles l’utilité de leur action et par conséquent leur propre utilité. Une étude démontre que les remerciements sont plus efficaces en terme de motivation lorsqu’ils émanent d’une personne ayant directement bénéficié de l’action du bénévole13. Un merci de la part d’un Sans Domicile Fixe ayant reçu une soupe des mains du bénévole sera donc beaucoup plus important qu’un remerciement collectif et ponctuel

13 ‘Pourquoi les gens font du bénévolat’ (1992), Centre d'action bénévole Ottawa-Carleton Un rapport à la direction du Soutien aux organismes volontaires Multiculturalisme et Citoyenneté Canada, url :

http://www.bdaa.ca/ftext/heritage/partncomf/pdfdocs/Pourquoi.pdf

(21)

21 | P a g e fait par le dirigeant de l’association à l’ensemble des troupes. Ce qui ne signifie pas que le dirigeant doit s’abstenir de tous remerciement bien au contraire ! Nous reviendrons sur ce point et les manières d’optimiser son impact dans la dernière partie. Une bonne exposition aux remerciements du bénéficiaire sous entend une bonne exposition ‘dans le feu de l’action’.

2. La reconnaissance sociale :

La reconnaissance ne s’entend pas uniquement en interne mais il s’agit bien d’une notion sociale. Le bénévole comme un salarié se met donc en valeur par rapport à son activité ou son statut (même si la définition sociale d’un individu se fait généralement principalement par son travail et non son expérience bénévole). Il est par exemple agréable de briller devant ses amis ou sa famille sur son expérience de bénévole qui plus est si l’engagement est à priori parfaitement déconnecté de tout intérêt personnel. L’image de l’association est donc tout aussi importante que le statut de bénévole.

Même si personne ne se vantera dans aucune étude de faire du bénévolat parce que cela ‘est bien vu par son entourage’ cet élément ne peut être qu’un plus motivationnel. Cette ‘reconnaissance sociale’

est implicitement démontrée par l’étude canadienne citée précédemment qui démontre que sur le panel de bénévoles ayant participé à l’enquête 65% se sont engagés soit par demande, incitation ou effet d’exemple de l’entourage13. Le bénévolat donne donc une image, le travail de l’association peut alors être comparé au travail sur l’image de marque et la réputation auquel toute entreprise est confrontée. La communication en externe, l’organisation d’évènements sont autant d’éléments indirects à retombées certes peu quantifiables mais permettant néanmoins de fédérer les troupes sur le long terme. Bien entendu une association parlera plus volontiers de valeurs, de mission que d’image il n’empêche qu’il s’agit d’un investissement, un travail de longue haleine à entreprendre pour pouvoir attirer des bénévoles soucieux d’une forme de reconnaissance sociale. A titre indicatif d’après l’enquête de France Bénévolat et le tableau reproduit en page 18 les hommes sont d’ailleurs plus sensibles à la reconnaissance que les femmes12.

3. La reconnaissance ou les jeux politiques

Par reconnaissance nous entendons également les jeux politiques. De par les statuts d’une association il y a un certain nombre de postes ‘à responsabilité’ tel que secrétaire général, trésorier, membre du comité parfois âprement disputés. Le bénévolat peut alors devenir une affaire d’ego voire de vanités ou de substitut à une carrière peu brillante. Nous pourrions prendre à cet effet l’exemple d’un actif peu satisfait par sa carrière professionnelle mais désireux de se rattraper par son implication associative et les possibilités de promotion qui en découlent comme devenir dirigeant.

Accéder à un poste à responsabilité voire devenir le futur responsable de l’association peut alors devenir un objectif ‘de carrière’. Parler bénévolat c’est également parler pouvoir ; ne perdons pas de vue qu’une association est une structure plus ou moins organisée regroupant des compétences.

Toute organisation suppose une forme de hiérarchie. Les instincts humains étant ce qu’ils sont le thème du pouvoir est sans surprise de la partie. Certains pourraient même considérer que la prise de

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22 | P a g e pouvoir dans une association est encore plus disputée que dans une entreprise du fait de l’engagement ‘idéologique’ des bénévoles. Se battre pour imposer ses idées, défendre une cause selon ses vues peut dans certains cas être le départ d’une lutte féroce et d’une course vers la reconnaissance donnée par l’accès à la fonction suprême de l’association. Pour donner un simple chiffre, en se référant au tableau de France Bénévolat reproduit en page 18 nous constatons que 12%

des bénévoles sondés déclarent être satisfaits de leur engagement associatif leur donnant les moyens d’accéder à des responsabilités12. Le chiffre diffère d’ailleurs fortement selon qu’il s’agit d’hommes ou de femmes interrogés (score de 15% pour les hommes contre 8% seulement pour les femmes)12. Responsabilités ou vanités ?

4. La reconnaissance et le lien social

Enfin la reconnaissance peut être comprise comme une tentative d’insertion, de création ou réparation de lien social. Nous considèrerons cette forme de reconnaissance comme une variante extrême du point numéro deux. Une personne isolée socialement peut utiliser son activité dans l’association pour renouer des contacts avec d’autres individus, avec le travail (cas des chômeurs notamment) et avoir ainsi le sentiment d’exister. Cette forme de recherche de reconnaissance peut aller jusqu’à des cas extrêmes et complexes à gérer pour un dirigeant d’association. Lors d’un entretien avec Charles-Edouard Vincent, dirigeant d’Emmaüs Défi, nous avons évoqué le cas d’une bénévole qui n’avait le sentiment d’exister dans la société que par son travail de tri dans l’association.

Ce besoin pouvant être assimilé à une forme de désespoir a eu des conséquences fâcheuses telles une agression physique sur un salarié ou le refus de prendre en compte les directives et demandes du dirigeant. Se séparer du bénévole trop ‘dépendant’ et incontrôlable de l’association est à fortiori une tâche complexe.

Ces motivations plus basses et propres au genre humain doivent donc être prises en compte et font partie de la connaissance de l’individu indispensable pour réussir un bon management et une bonne fidélisation. Le fait qu’il n’y ait pas d’étude spécifique sur ces comportements peu mesurables et peu reluisant implique une finesse relationnelle de la part du dirigeant d’association ou pour certaines structures de taille importante la mise en place d’une structure de gestion des ressources humaines à la manière de ce qui se fait dans le monde de l’entreprise. Nous allons étudier dans la partie suivante les facteurs de démotivation puis établir notre ‘liste de commandements’ pour le bon management des bénévoles.

Conclusion : Cette partie nous a permis de mieux comprendre les raisons affichées (souvent valorisantes) et les raisons sous jacentes (parfois nettement moins valorisantes) de s’engager et de durer dans le bénévolat. Nous avons établi une typologie plus à titre d’exemple que par désir d’établir une liste exhaustive. La démarche d’étude que nous avons suivie va à présent nous servir pour établir nos ‘commandements du management du bénévole’ à travers des thèmes que nous avons défrichés.

(23)

23 | P a g e

3. Comment manager les bénévoles ?

1 . Comprendre les facteurs de démotivation et leur évolution

Avant d’établir notre liste de commandements et de tous les expliciter un dernier point reste à couvrir pour mieux comprendre l’évolution de l’expérience bénévole : le cas des démotivations et de leur évolution. Dans la partie précédente nous avons terminé par apporter un regard critique sur les motivations des uns et des autres, il est dès lors approprié de débuter la dernière partie par les démotivations. L’étude de France Bénévolat que nous avions citée précédemment nous permet d’avoir une liste de critères reproduits dans le tableau ci-dessous 12:

LES DECEPTIONS

Quelles déceptions éventuelles éprouvez-vous dans votre engagement ? Plusieurs choix possible (en %) Hommes Femmes Ensemble

Source : Baromètre d’Opinion des Bénévoles - Enquête 2008.

Plusieurs choix possibles (en%)

Hommes Femmes Ensemble

Un manque de moyens financiers pour

l’association

29 25 27

Manque d’organisation associative

24 24 24

Un manque de moyens matériels pour

l’association

22 20 21

Des locaux inadaptés 18 15 16

Un manque de moyens pour l’activité

dans laquelle vous êtes engagé

15 12 14

Manque de considération

14 14 14

Manque de capacité à décider, à trancher

13 8 11

Manque d’ambition, de vision à long terme de l’association

13 8 11

Relations difficiles voire conflictuelles avec les

membres ou avec les bénéficiaires

12 10 11

Trop d’autoritarisme

9 9 9

(24)

24 | P a g e Manque de directives

et de consignes 8 8 8

Manque de convivialité entre bénévoles

8 9 8

Une mission peu

intéressante 4 3 4

Une mission trop

légère 4 3 4

Recherche excessive de compétences et de formations

4 3 4

Des relations difficiles

avec les salariés 4 4 4

Vous avez été écarté

par une association 3 4 3

Une mission sans

responsabilité 3 2 2

Les facteurs les plus fréquemment cités constituent des manques de moyens financiers ou matériels ne pouvant pas être directement corrigés par les commandements du management du bénévole que nous tentons d’établir. Plus intéressants sont le manque de considération ressenti, le manque de capacité à décider, le manque d’ambition et de vision à long terme, les mauvaises relations avec les autres bénévoles, les bénéficiaires, les salariés, l’autoritarisme ou le manque de consignes claires.

Enfin la nature des missions confiées déçoit quelque bénévoles. Ces résultats dénotent de manque d’encadrement ou de procédures de management bien établies. Nombre d’associations considèrent sans doute que les relations plus lâches avec les bénévoles les dispensent d’adopter des pratiques similaires à celles du monde de l’entreprise. Cette démarche n’est pas nécessairement due à une absence de compétence ou de moyens. Il y a bien entendu l’incapacité d’imposer trop de règles ou de faire signer un contrat sous peine de voir les bonnes volontés partir. Cependant l’étude des mécontentements démontrent qu’une partie significative des bénévoles réclament un meilleur encadrement, ressemblant à ce qui se pratique en entreprise. Fort des ces résultats et de la partie précédente nous allons donc à présent définir quelques commandements ‘universels’ pouvant être appliqués par les dirigeants d’associations pour la bonne gestion et fidélisation de leurs bénévoles.

Notre propos est de définir des choses simples, pouvant être appliqués par la majorité des associations et non de rentrer dans un niveau de spécialisation poussé. Nous rappelons que chaque dirigeant d’association peut s’inspirer librement de la méthode d’étude que nous avons suivie et créer ses propres outils de lecture. Le point essentiel est de réfléchir sur la meilleure manière de manager ses bénévoles.

(25)

25 | P a g e

2. La liste des commandements :

1. « Un entretien d’embauche tu conduiras »

Dans le souci de dresser sa propre typologie des bénévoles et bien cerner leurs motivations à l’entrée il convient de ritualiser un entretien d’embauche de manière formalisé. Même si une association ne peut sélectionner ses recrues bénévoles comme une entreprise le ferrait avec ses salariés il convient de mettre en place une discussion, même sur le mode informel (l’aspect sélection n’a pas à apparaître de manière affichée). Une liste de questions à poser doit être clairement définie en fonction de l’activité et des besoins spécifiques. Un temps de questions en retour de la part l’interviewé doit être prévu pour que le bénévole comprenne précisément l’activité de l’association et le rôle qu’il aura à jouer. Une grande transparence doit également intervenir sur les tâches à effectuer (par exemple établir d’emblée qu’il y aura des travaux ‘ingrats’ tels que de l’emballage, du collage, du tri à effectuer certains week-end). Le fait de confronter les idéaux et les attentes de la future bonne volonté avec les réalités est une manière de décourager les moins impliqués ou moins susceptibles de convenir à l’association. Enfin évoquer les critères aboutissant à une éviction de l’association (voire faire signer une charte de bonne conduite dans certains cas) permet de parer aux imprévus. L’entretien a donc également l’avantage d’installer une relation de confiance en évitant par exemple les déceptions au bout de quelques semaines. Cela représente certes un investissement en temps pour l’association mais le temps est justement la monnaie que le bénévole s’apprête à donner. Un échange de bon procédé donc.

2. « Un entretien annuel de satisfaction tu rajouteras »

Nous l’avons vu dans la partie précédente les motivations et l’implication des bénévoles évoluent au cours de la durée d’engagement. Faire un état des lieux au moins une fois par an s’impose donc, toujours dans le souci de bien connaître ses troupes, savoir sur qui l’on peut compter et quelles sont les nouvelles aspirations des uns et des autres. Le rituel ne surprendra pas les salariés qui en bénéficient généralement dans leur entreprise (pour faire le point sur leur évolution de carrière). De la même manière que pour l’entretien d’embauche le processus doit être transparent, sur la progression dans la hiérarchie par exemple pour les membres les plus motivés par une prise de responsabilité.

3. « Une alternance des tâches tu prôneras »:

Quoi de plus frustrant en effet que d’arriver dans une association pour défendre une cause, plein d’idéaux et de bonnes volonté et se retrouver pendant les premiers mois à faire de l’emballage de cartons ? Pour éviter de décourager des bénévoles pouvant se révéler utiles par la suite une rotation au niveau des tâches est à préconiser. Cela peut par exemple être l’exposition régulière aux bénéficiaires qui a l’avantage de donner le sentiment au bénévole d’être vraiment utile et de

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26 | P a g e défendre les causes et valeurs de l’association qu’il a rejoint. Chercher à donner une vision d’ensemble de l’activité a également pour avantage de faire rencontrer un nombre plus élevé de bénévoles, de salariés, de bénéficiaires. Le lien social et les relations que l’on peut se forger étant un des piliers de la fidélisation du bénévole l’avantage est évident (une fois qu’un bénévole a noué des contacts humains solides au sein d’une association il aura d’autant plus de réticence à partir). Il s’agit par conséquent d’un bon moyen pour créer un sentiment d’appartenance fort. Un effort de gestion est bien entendu nécessaire (établissement de planning, de programme de rotations systématique dont chaque bénévole bénéficiera…) L’idée est d’une part de développer une polyvalence des compétences et de parer aux démotivations de dernière minute lorsque le dirigeant d’association recherche une ‘bonne âme’ pour effectuer une tâche ingrate. Si le bénévole sait qu’il ne s’agit que d’un coup de main passager et qu’il a eu ou aura prochainement une mission beaucoup plus intéressante la pilule sera sans doute beaucoup plus simple à faire passer ! Pour ne froisser personne ce type de rotation doit être systématiquement proposé aux bénévoles déjà en place.

4. « Une procédure de formation tu systématiseras »

Nous l’avons vu à travers les enquêtes, certains bénévoles se considèrent peu ou pas du tout formés pour les tâches qui leur sont attribués alors que d’autres viennent directement chercher de nouvelles compétences par le biais de l’association. Si nous préconisons une rotation des tâches évitant la lassitude et donnant sans cesse de nouveaux objectifs la formation systématique est le pendant logique du troisième commandement. De la même manière que pour la rotation il s’agit d’un rituel permettant de brasser les individus, contribuant donc à l’intégration sociale et au développement du sentiment d’appartenance. C’est enfin un élément d’équité entre bénévole. Chaque dirigeant doit ainsi définir quel type de formation est la plus pertinente mais la systématisation de celle-ci nous semble être une idée suffisamment universelle.

5. « Une procédure de promotion démocratique tu appliqueras »

Pour ne pas se perdre dans des jeux de chaises musicales, des luttes politiques intestines et sans fin les règles doivent être claires et connues de tous (bénévoles et salariés confondus). Le principe d’élection aux postes clés (par exemple trésorier) doit être transparent. Le but est bien entendu d’éviter les nominations et conflits, jalousies engendrées. Si une ‘campagne électorale’ doit être mise en place avant une période d’élection autant là encore définir sa durée, ses règles et modalités pour en faire un moment bon enfant (type élection d’associations étudiantes) propre encore une fois à fédérer les troupes dans la convivialité.

6. « Des rituels de reconnaissance tu élaboreras »

Nous avons parlé dans la partie précédente de l’importance de la reconnaissance et ses différents aspects. Le remerciement personnel est une des composantes prouvant au bénévole que son

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