• Aucun résultat trouvé

MIEUX RÉUSSIR DANS LA VIE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "MIEUX RÉUSSIR DANS LA VIE"

Copied!
25
0
0

Texte intégral

(1)
(2)

MIEUX RÉUSSIR DANS LA VIE

(3)

CHEZ LE MEME EDITEUR

Déjà parus :

Maigrir sans se priver

Dormir enfin sans problèmes Le plaisir conjugal

A paraître :

Lire dans votre main Le plaisir en amour

(4)

JEAN THARAX

M I E U X R É U S S I R

D A N S L A V I E

BALLAND

(5)

La première édition de ce livre est parue sous le titre

« Comment réussir »

© N.O.E., Paris.

(6)

PREMIÈRE PARTIE

(7)
(8)

CHAPITRE PREMIER

LES FOUS QUI VENDENT LA SAGESSE

L'expérience peut-elle se transmettre ?

Les livres consacrés à la réussite professionnelle sont innombrables. Ce phénomène paraît paradoxal si l'on pense à la répugnance que les hommes ont toujours éprouvée pour les donneurs de conseils. Les gens habitués professionnellement à parler toute la journée en savants à des ignorants sont générale- ment redoutés dans la conversation ordinaire quand ils continuent à morigéner et guider des interlocu- teurs qui ne leur demandaient rien. Cette intolérance aux conseils que l'on retrouve chez les jeunes de toutes les générations s'est incontestablement beau- coup accrue à notre époque. Jamais les jeunes gens n'avaient aussi systématiquement qu'aujourd'hui rejeté les leçons du passé, considérées par eux comme caduques. Un jour, parlant avec un garçon qui me touche de près et qui avait alors seize ans, j'essayai de lui démontrer qu'il avait tort de ne pas écouter ses parents.

- Ce qu'ils te disent est le résultat de l'expérience qu'ils ont des lois de la vie. Les lois de la vie ne

(9)

changeront jamais. Un jour ou l'autre, tu devras les reconnaître et les accepter. Mais ce sera peut-être long et ce sera certainement très dur, car elles s'im- posent aux récalcitrants avec brutalité. En les accep- tant tout de suite, tu gagneras du temps et tu t'épargneras bien des coups sur le nez.

— Tu as certainement raison, me répondit-il très poliment, mais je préfère recevoir des coups et m'en tirer tout seul.

Cette indocilité de principe chez les jeunes qui auraient le plus grand besoin d'être éclairés, et d'ail- leurs chez d'autres, moins jeunes, vivant sur des pré- jugés regrettables, semble confirmer l'inutilité de tous les traités de Réussite. Ce n'est pourtant là qu'une apparence et prendre cette apparence pour une réalité serait méconnaître la puissance extra- ordinaire de l'imprimé.

Supériorité de l'imprimé sur la parole

Tous les dirigeants de partis politiques apprécient et utilisent cette force mystérieuse qui donne une autorité et un poids étonnant aux assertions qu'elle exprime. Ces messieurs encouragent bien évidemment leurs militants à propager leurs doctrines par des conversations particulières. Ils ne se font pas trop d'illusions sur les résultats que l'on peut en espérer.

En fait, a-t-on jamais vu une discussion entre deux hommes d'avis opposés se terminer par le triomphe de l'un et la défaite heureuse de l'autre, éperdu de reconnaissance envers son vainqueur qui lui a ouvert les yeux et découvert la vérité... Tout au contraire, les

(10)

deux adversaires mettent leur point d'honneur à s'obstiner chacun sur sa position et se séparent d'autant plus fiers d'eux-mêmes qu'ils se sont montrés moins conciliants. Or, fort souvent, celui qui paraissait absolument réfractaire aux arguments du camarade qui prétendait l'endoctriner accueille sans la moindre résistance les mêmes arguments pré- sentés dans le journal. Là, son amour-propre n'est plus en jeu et il peut même se persuader qu'il l'a trouvé tout seul.

Que peut-on attendre d'un livre comme celui-ci ?

Est-ce à dire que tous les manuels de Réussite puissent être abordés sans esprit critique ?

En réalité ce genre d'ouvrage est un de ceux qui est accueilli avec le plus de circonspection par le lecteur prudent. La signature d'un agrégé de l'Université rassure sur la valeur d'un traité de Grammaire; celle d'un professeur de culture phy- sique sur la valeur d'un traité de Gymnastique;

celle d'un ancien prix de Rome sur la valeur d'un traité de dessin. Mais quelle estampille officielle peut certifier la véracité d'un cours de Réussite ? Dans ce domaine les conseils risquent de blesser la vanité du disciple, mais les conseils écrits excitent sa méfiance.

(11)

Suffit-il d'avoir réussi

pour être un bon professeur de succès ?

Le public craint tout naturellement d'être trompé et évoque volontiers le souvenir du fou qui vendait la sagesse, du psychiatre de comédie à la cervelle plus dérangée que celle de ses clients, ou plus fami- lièrement de ces cartomanciennes de foire qui, dans leur misérable baraque, indiquent avec une assurance péremptoire le numéro du billet qui gagnera le gros lot au prochain tirage de la Loterie Nationale.

Une méthode simpliste pour se protéger des décep- tions est celle qu'emploient les paysans pour élire leur maire. Ils choisissent ordinairement le plus riche d'entre eux, convaincus que celui qui a bien réussi dans ses affaires mérite d'être écouté pour la conduite de celle des autres. C'est en vertu de ce raisonne- ment que la foule, notamment aux Etats-Unis, se rue dans les librairies à la parution d'un ouvrage publié par un roi de la margarine ou du stylo aux débuts modestes et dont le nom brille à présent sur les affiches publicitaires.

Il est incontestable que parlant du succès, ces ploutocrates astucieux parlent d'une réalité qui leur est familière; malheureusement leurs livres, tout tournés à leur propre apologie, pèchent très souvent par orgueil, ingratitude et aveuglement.

Napoléon, lui-même

Au soir de sa vie, Napoléon disait à Sainte-Hélène que les circonstances qui avaient favorisé sa carrière

(12)

ne se reproduiraient pas avant deux mille ans. Malgré la mise en scène dont il jugeait utile d'entourer sa personne, l'Empereur était aussi clairvoyant que modeste. Les triomphateurs de médiocre envergure n'ont pas cette humilité.

J'ai connu un jeune homme qui, désespérant de faire son chemin dans la grosse entreprise où il tra- vaillait, décida de donner sa démission. Le chef du personnel essaya de le retenir.

- Prenez donc patience. La maison sait recon- naître les mérites de chacun. J'y suis entré sans le moindre diplôme et je n'ai pas trop à me plaindre de ma situation... Le bon apôtre avait oublié qu'il était le gendre du Président-Directeur Général...

Un peu de modestie, messieurs !

A mesure que se multiplient leurs profits et leurs honneurs, augmente l'ingratitude des lauréats de l'existence. A l'apogée de leur célébrité, grisés par leur fortune, et aussi par l'encens de leurs flagorneurs, ils croient le plus sincèrement du monde que, ne devant rien aux événements ni aux hommes, ils ont traversé la vie, brisant par leur seule épée comme un Chevalier invincible et sans escorte tous les obstacles de la route. Leur autobiographie est très souvent un véritable roman propre à enchanter les amateurs de Contes de Fées et d'histoires romancées de vedettes mais sans efficacité pratique. Les ouvrages signés de noms moins illustres sont-ils donc à coup sûr plus profitables ? On en revient ici à l'objection capitale; l'auteur peut-il parler en oracle de la réussite

(13)

s'il n'a pas fourni des preuves concrètes de l'excel- lence de ses recettes ?

Ceci n'est d'ailleurs qu'une variante particulière d'un problème plus général : peut-on juger de la beauté d'un monument sans être architecte ? de la valeur d'une représentation théâtrale sans être comé- dien ? de la bonne ordonnance d'un menu sans être cuisinier ?

Un mot qui mériterait d'être historique

Un orateur très écouté d'avant la guerre, le Cha- noine Desgranges, a répondu très spirituellement à ces interrogations. Le Chanoine Desgranges qui sié- geait au Parlement, était intervenu au cours d'un grand débat sur la protection de l'enfance. A peine était-il descendu de la tribune que le Professeur Pinard, professeur d'Obstétrique à la Faculté de médecine de Paris, se leva, frémissant de colère :

« Je propose, dit-il, que l'Assemblée refuse désor- mais la parole dans toute discussion touchant de près ou de loin à l'enfance à ceux de nos collègues qui n'ont pas d'enfants et se sont engagés à ne jamais en avoir... »

« Je souscris immédiatement, répliqua le Chanoine Desgranges, au vœu de notre honorable collègue, mais à la condition expresse que l'Assemblée inter- dise en même temps l'accès à une chaire d'Obsté- trique à tout citoyen qui n'aura pas éprouvé lui- même les douleurs de l'enfantement... »

(14)

Mieux valent mille observations qu'une seule expérience personnelle

Sans pousser les choses au paradoxe, on peut admettre en effet qu'un témoin attentif du compor- tement de beaucoup d'enfants qui ne sont pas les siens, connaît mieux les enfants qu'un père de famille qui ne sait que ce qui se passe chez lui. De même un observateur désintéressé qui a vu autour de lui un grand nombre de réussites et un nombre plus grand encore d'échecs, peut en tirer des lois générales plus facilement qu'un ploutocrate emmuré dans la prison dorée de sa gloire. L'homme dont les propres affaires n'ont jamais fait grand bruit dans le monde, est en outre plus libre qu'un autre pour rendre témoignage, sans s'exposer au ridicule, à toutes les vérités et même à celles qui le condamnent.

Ainsi les critiques d'art qui font eux-mêmes de la peinture se gardent bien de montrer leurs toiles pour garder leur indépendance de jugement.

Aussi bien peut-on dire qu'aucun des écrivains français qui ont émis les réflexions les plus justes sur la réussite professionnelle, n'a connu pour son compte de faveurs exceptionnelles de la fortune.

Directe ou indirecte, l'expérience est donc indis- pensable à qui prétend instruire autrui des quelques secrets de la réussite professionnelle. Mais son ensei- gnement risque d'être faussé soit par l'infatuation soit par la rancune. Tels sont les deux écueils majeurs que nous avons essayé d'éviter.

(15)

ATTENTION

Il n'y a pas de recette magique qui procure infail- liblement la réussite.

Presque tous ceux qui ont réussi avec un éclat particulier, voire foudroyant, oublient volontiers ou cachent délibérément certains éléments — détermi- nants de leur succès mais indépendants de leur volonté

— qui les ont portés au pinacle.

Ce livre ne prétend pas au miracle, il est écrit pour ceux qui savent qu'il faut vouloir réussir pour réussir.

Nous sommes convaincus que ceux qui en aborde- ront la lecture avec — au fond d'eux-mêmes — ce levier puissant qu'est la volonté, trouveront ici, sous forme d'exemples vécus, de mises en garde éprouvées, d'encouragements raisonnés et raisonnables, les points d'appuis indispensables à qui veut s'élever dignement et honnêtement, en un mot réussir au sens le plus noble du mot.

(16)

CHAPITRE II LES DEUX RACES

La Maison de « l'Américain »

En Bigorre, en Béarn et dans les régions basque et landaise, il n'était guère de village qui n'eût, il y a un demi-siècle, sa maison de l'Américain.

Il était en effet commun que dans cette partie du Sud-Ouest beaucoup de cadets de familles nom- breuses et pauvres quittent de très bonne heure la France pour aller tenter leur chance en Amérique latine. Parmi les volontaires étrangers de la guerre de 1914, on a remarqué la quantité de citoyens sud-américains venus surtout de l'Uruguay, dont les noms trahissaient les origines pyrénéennes. Cela prouve que certains exilés de nos montagnes s'étaient implantés et avaient fait souche dans le pays qui les avait accueillis. Les circonstances les avaient proba- blement détournés de leurs intentions, car leur idéal ordinaire n'était pas là. Dans la règle, cesjeunes gens chassés de leur pays par la peur de la misère, faute de pouvoir être bergers chez eux, ce qui était leur rêve à tous, acceptaient là-bas les métiers les plus humbles et les plus rudes.

(17)

Un équilibre difficile

Pendant une vingtaine d'années, ils travaillaient d'arrache-pied, lésinant sur tout et accumulant avec une persévérance sans relâche un petit magot. Le jour où leurs économies étaient exactement suffi- santes pour leur permettre de payer leur voyage de retour, d'acheter ou de faire construire une petite maison au pays et de se constituer une rente sur l'État de façon à vivre désormais sans le moindre luxe mais sans travail, ils se dépêchaient de dire à l'Amé- rique un éternel Adieu. A présent, la promenade, la pêche à la ligne et le jardinage allaient meubler leurs loisirs et, comme le sage de La Fontaine, ayant vécu sans soins, ils mouraient sans remords. Sans doute cette conception de la vie, d'ailleurs parfai- tement utopique dans l'insécurité du monde d'aujour- d'hui, n'a rien de sublime et d'exaltant, mais elle représentait un équilibre très rare entre une ardeur au travail et une jouissance des fruits du travail également modérées, l'effort et le besoin correspon- dant l'un à l'autre.

« Gagneur » ou « Jouisseur » ?

Les hommes, en effet, inclinent soit vers le type du gagneur, soit vers le type opposé du jouisseur. Le type du jouisseur est certainement le plus répandu.

C'est l'enfant prolongé qui, rebelle à toute discipline, continue, l'âge adulte venu, à suivre l'instinct qui le porte vers toutes les satisfactions immédiates que la vie peut offrir à des privilégiés.

(18)

Le gagneur est celui qui a pu être tenté initiale- ment, comme l'autre, mais qui a vite compris que rien n'est gratuit dans ce monde et que rien ne s'obtient sans effort. Il s'est donc lancé dans le travail et, à l'épreuve, s'est reconnu de telles aptitudes au succès que le moyen a souvent fini par devenir le but.

La joie d'échafauder d'ingénieuses combinaisons, de les réaliser avec ténacité et de les voir triompher de tous les obstacles, l'emporte chez lui sur le prix concret de ses victoires.

Le financier des légendes et celui de la réalité

Un reportage de magazine a révélé récemment au grand public ce qu'était réellement la vie d'un Prince de la Finance, dont le nom est universellement connu.

Comme tous les magnats de sa classe, il possède une écurie célèbre dans le monde du turf. Le cata- logue de sa galerie privée est aussi célèbre pour les amateurs d'art que ceux des grands musées. Il com- mandite un théâtre à la machinerie perfectionnée et où ne sont engagées que des vedettes. Les naïfs l'imaginent comme un sultan des Mille et Une Nuits, aux jours filés d'or et de soie et prospérant volup- tueusement dans les fêtes et les festins. Cette brillante imagerie est sans rapport avec la réalité. Ce grand Seigneur ne va jamais sur les champs de courses. Il ne voit plus les merveilleux tableaux de son décor familier. Il n'a pas le temps de fréquenter son théâtre qu'il ne connaît guère que par les rapports financiers de son administrateur. Il se lève à la pointe du jour, se jette dans l'étude de ses dossiers en face de ses

(19)

téléphones, interrompt sa besogne à midi pour se restaurer d'une tasse de thé et d'une biscotte, renou- velle sa collation vers cinq heures, dîne solitairement et frugalement à huit heures et va se coucher, n'ayant vu au long de sa journée d'ascète que quelques colla- borateurs et secrétaires.

Les hommes de cette espèce ressemblent aux ama- teurs de voitures rapides qui expliquent leur goût pour ces véhicules par les commodités que ceux-ci offrent pour se rendre d'un point à un autre, mais ont depuis longtemps perdu de vue l'utilité pratique pour se livrer exclusivement à la passion de la vitesse.

Rien ne coûte trop cher à l'homme passionné

A première vue le destin des gagneurs ne paraît pas enviable. Ils en sont en réalité très satisfaits, le propre d'une passion étant de tenir tout le reste pour rien. Les jouisseurs du type intégral sont, eux, condamnés à un mécontentement perpétuel. La recherche du plaisir est l'occupation la plus accapa- rante qui soit. Elle empiète dangereusement sur les devoirs d'état. Du même coup, elle entrave la réussite professionnelle et prive par conséquent le jouisseur des ressources nécessaires à l'obtention de ce qu'il convoite.

Ainsi, comme le dit le proverbe espagnol, celui qui sait le mieux gagner l'argent en a le moins besoin et celui qui en aurait le plus besoin, sait le moins bien le gagner.

(20)

Comment concilier le travail et les plaisirs qu'il procure

Tout l'art de vivre consiste à résoudre cette contradiction. Les Allemands, qui ont souvent plus d'esprit qu'on ne croit, disent que les Français tra- vaillent pour vivre tandis qu'eux-mêmes vivent pour travailler. Entre les deux formules la première appa- raît comme la plus raisonnable. Mais gardons-nous de tomber dans une exagération contraire à celle des Allemands caricaturés par eux-mêmes.

Si la réussite professionnelle n'est pas la satisfac- tion majeure de l'existence, il en est tant d'autres qui dépendent d'elle qu'elle doit être recherchée en premier lieu.

Réussir dans la vie consiste à conquérir une situation suffisante pour se procurer des plaisirs conformes à ses goûts. Mais un juste équilibre entre la peine que demande la réussite et les satisfactions qu'elle permet, est difficile à réaliser.

Les jouisseurs sont dominés par l'envie de tous les plaisirs qu'offre la société à ses privilégiés et en perdent de vue la nécessité du travail.

Les gagneurs sont obsédés par la nécessité du travail et en perdent de vue l'attrait du plaisir.

L'art de vivre est de concilier les tendances de ces deux types d'esprit.

(21)

CHAPITRE III DENTS DU BONHEUR ET MAUVAISE ÉTOILE

Croyez-vous à la chance ? Cela dépend des jours J'ai eu un ami qui, très jeune encore et pour satis- faire ses goûts d'entreprise et d'indépendance, avait monté une petite affaire personnelle, qui connut pendant longtemps des périodes alternées de prospé- rité et de détresse.

Célibataires l'un et l'autre à cette époque, nous partagions souvent nos repas qui s'achevaient le soir en interminables conversations. Comme pour la plu- part des jeunes gens à l'entrée de la vie, un de nos sujets favoris était le rôle de la Chance dans la réussite.

La position que prenait mon ami devant ce problème suffisait à me renseigner immédiatement sur l'état de son affaire.

Tantôt il affirmait d'un ton amer que le hasard était le maître du monde, que nous n'étions que de pauvres pantins dont il tirait les ficelles et que toute rébellion de notre part était vaine contre la fatalité.

Son affaire traversait alors à coup sûr une phase de mévente et d'échéances difficiles. Tantôt le seul mot de chance faisait ricaner mon camarade. La

(22)

chance n'était qu'une invention d'imbéciles et d'in- capables pour dénigrer les victoires des autres et excuser leurs propres défaites. Il était clair qu'à ce moment l'affaire de mon petit industriel était en expansion.

Un argument commode pour se justifier

Cette attitude m'avait étonné. J'ai constaté depuis lors qu'elle était habituelle à beaucoup de gens. On la retrouve notamment à des degrés divers dans presque tous les livres de Mémoires. Quand les auteurs y parlent de leurs actions passées, il semble à les entendre que le hasard n'a eu aucune part dans celles qui ont réussi, mais il a tout fait dans celles qui ont abouti au désastre. Certains historiens appli- quent une méthode analogue aux personnages qu'ils aiment et la méthode inverse à ceux qu'ils n'aiment pas. Quand la France apprit en 1914 la victoire de la Marne, elle salua dans un mouvement unanime de reconnaissance le généralissime Joffre. Mais à la fin de la guerre, Joffre qui n'avait pas que des amis se vit contester sa victoire par de nombreux critiques qui l'attribuèrent à des circonstances favorables absolument fortuites. Un journaliste alors très connu voulut en avoir le cœur net.

— Mais enfin, Monsieur le Maréchal, osa-t-il de- mander, est-ce bien vous qui avez gagné la bataille de la Marne ?...

— Je ne sais pas qui a gagné cette bataille, mais je sais bien qui l'aurait perdue...

(23)

La chance n'est-elle qu'un mythe ?

Chance et malchance ne seraient-elles donc que des fictions commodes pour rabaisser les mérites des uns et couvrir les fautes des autres, chacun de nous reconstituant que tel de ses succès, tel de ses déboires ne sont explicables que par l'intervention d'un élément mystérieux qui s'est imposé sur notre route en dehors de notre consentement; certaine- ment pas. A la vérité, cette recherche nécessite une habitude de l'analyse que nous n'avons pas toujours, distraits de nous-mêmes par l'agitation de la vie.

Mais les moins attentifs pressentent l'influence du hasard sur eux et tentent de le connaître par les horoscopes et de se le concilier par d'innombrables recettes superstitieuses. Nous croyons en tout cas qu'il est des hommes et des femmes plus souvent visités que les autres par le bonheur ou le malheur.

On sait que Louis XIV ne manquait jamais, avant d'accorder un poste important à l'un de ses sujets, de poser la question : « Est-il heureux ? » Il a tou- jours été admis en effet que la Fortune — que les Anciens représentaient comme une déesse aux yeux bandés — a ses favoris qu'elle choisit au berceau et accompagne plus ou moins longtemps.

Une certaine prédestination

De ces privilégiés, on dit qu'ils ont les dents du bonheur ou qu'ils sont « nés coiffés ». Dans d'autres pays, on parle « d'enfants nés avec une cuillère d'argent dans la bouche ». Toutes expressions dont

(24)

Vous n'êtes pas apprécié à votre juste valeur?

Vous ne donnez pas toute votre mesure ? Vous travaillez trop?

Vous êtes surmené?

On vous doit une promotion?

Vous voulez gagner davantage?

Vous voulez obtenir ce qui vous est dû?

Ce livre vous concerne : il est écrit pour ceux qui savent qu'il faut vouloir réussir pour réussir.

Ceux qui en aborderont la lecture avec - au fond

d'eux-mêmes - ce levier puissant qu'est la volonté, trou-

veront ici, sous forme d'exemples vécus, de mises en

garde éprouvées, d'encouragements raisonnés et raison-

nables, les points d'appuis indispensables à qui veut

s'élever dignement et honnêtement, en un mot réussir

au sens le plus noble du mot.

(25)

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia

‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.

Références

Documents relatifs

Les compétences que l’apprenant va développer dans ce module vont lui permettre de clarifier, de consolider et d’organiser les acquis du niveau primaire, afin d’être mieux

La date ²permet de ²situer avec ²précision ²un ²évènement dan$ ²le ²temp$.. Le nôtre ²est appelé

La scolarité obligatoire doit garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture... Collège

Dans les établissements d’enseignement agricole, ces enseignements complémentaires peuvent comporter des stages contrôlés par l’Etat et accomplis auprès de

De même, les élèves qui le souhaitent suivent, en complément de l’enseignement pratique interdisciplinaire de Langues et cultures régionales, un enseignement de

[r]

(2) En complément d’un enseignement pratique interdisciplinaire Langues et cultures régionales

En  1984,  Chantal  Richard  et  Thierry  Lanfant,  avaient  réalisé,  sous  la  direction  de  Claude  Leneveu  †  et  de  moi‐même,  un  mémoire  de