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Etude sur les <i>Oppelia</i> du groupe <i>Nisus</i> et les <i>Sonneratia</i> du groupe du <i>Bicurvatus</i> et du <i>Raresulcatus</i>

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Etude sur les Oppelia du groupe Nisus et les Sonneratia du groupe du Bicurvatus et du Raresulcatus

SARASIN, Charles

SARASIN, Charles. Etude sur les Oppelia du groupe Nisus et les Sonneratia du groupe du Bicurvatus et du Raresulcatus . Bulletin de la Société Géologique de France , 1893, vol.

3e série, t. 21, p. 149-164,pl.IV-VI

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:146367

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~ .

EXTRAIT DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GitOLOGIQUE DE FRANCE 3' série, t. XXI, page t~9. année 1893.

ÉTUDE SUR LES Of>PELLA DU GROUPE DU Nf8US ET LES SONNEl/JlTl1l DU GROUPE DU BICURVA TUS

ET DU RARESULCATUS, 11ar JI. Chal'les SARASIN (1)

(Pl. IV-VI).

D'Orbigny avait figuré dans sa Paléontologie française, sous le nom d'Amnwnites Nisus, une espèce plate, à ombilic très étroit et ne présentant pas cl'ornementc1tion. Le dessin des cloisons quïl en donne est très inexact, vu la complication extrême de celles-ci. C'est par suite de l'insuffisance de ces données que l'on a constamment confondu, et d'Orbigny semble l'avoir hit lui-même, le Nisu:> avec une série de formes du groupe du bicurvatns qui en sont bien diflé- rerites. Le premier but à atteindre dans ce travail sera donc de dis- tinguer sûrement ces deux groupes et de les caractériser exacte- ment, soit par leurs cloisons, qui ne se ressemblent nullement, soit par leur forme générale. Nous remarquerons ensuite que dans le groupe du Nisus il y a, outre la forme type, plusieurs espèces moins évoluées et s'en distinguant nettement. De même, dans le groupe du biciwvatus, on a jusqu'ici constamment confondu plu- sieurs espèces différentes.

Quant à la position à donner au Nisus et au biwrvatus dans la classification des ammonites, les avis les plus divers ont été émis ; on rapproche en général ces deux formes, tandis qu'elles appar- tiennent évidemment à deux groupes différents, et on les met tantôt dans les A maltlwns, tantôt dans les Oxynoticeras, tantôt dans les Phyltocel'as, tantôt dans les JJesmoceras, en se basant uniquement sur une vague analogie extérieure et sans tenir compte des cloisons, qui sont pourtant très caractéristiques. Après une étude approfon- die, je me vois oblig1~ de séparer les deux groupes et de faire ren- trer le Nisus avec les formes voisines dans les Oppelia, tandis que les espèces du groupe du biciirvatus doivent être rapprochées des Sonnerntia du Gault.

(1) Communication faite clans la séance du '15 l\lai ; manusct·il remis le même jour; ênr<mves corrig·ées par l'auleur parvenues au Secrétariat le 27 octobre.

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c. SARASIN. - ÉTUDE SUR LES OPPELIA DU GROUPE DU NISUS

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Comparaison des Op71elin jurassiques et crétacées

Les formes du groupe du Ni.ms représentent difiérents stades d'évolution d'un même lype, avec toujours la même forme générale et le même plan decloisous. Pourtant les différences qui les séparent sont trop grandes pour qu'on puisse les laisser réunies sous un même nom spécifique, comme elles l'ont été jusqu'ici. Je suis ainsi arrivé à établir, à côté de l'espèce typique, trois autres espèces moins évoluées et. présentant des caractè.res bien nets dans l'orne- mentation. Les difiérenciations consistent dans le nombre, la forme et le développement des côtes. Mais entre ces quatre nouveaux types, j'ai retrouvé une infinité de variétés et en particulier les cloisons diffèrent dans chaque échantillon.

C'est cette variabilité qui fait qu'au premier abord on a quelque peine à distinguer des espèces dans ce groupe, mais au bout de quelque temps d'étude on arrive à retrouver très clairement des caractères communs aux difiérentes variétés et inhérents à l'espèce.

Toutes les variétés appartenant au groupe du Niws sont des formes plates carénées sans ornementation ou avec des cùles [alci- formes plus ou moins marquées. Quant aux cloisons, elles sou t formées d'un lobe siphonal large. et un peu moins profond que le ter lobe latéral, d'un ter lobe latéral, en général étroit et se termi- nant en 3 parties, d'un 2• lobe latéral, le plus souvent fortement dissymétrique, et de 4 ou 5 autres lobes reproduisant la forme du 2• lobe latéral et dont les 2 ou 3 derniers prennent parfois une forme bifide. La selle siphonale est divisée en deux parties très dissymétriques par un lobule incliné vers l'extérieur, la trc selle latérale est beaucoup plus développée que la selle siphon~le, les selles suivantes sont peu développées et divisées à peu près symé- triquement par un lobule médian. Ce qu'il y a de très caractéris- tique dans les cloisons de ce groupe, c'est la forme falciforme de la tangente aux selles, qui reproduit celle des côtes et probablement celle de la bouche. Cette forme est due au grand développement de la fr• selle latérale, dont le sommet correspond toujours au coude fait par les côtes.

Les quatre espèces d'Oppelia de l'Aptien ont une grande analogie entre elles et cette analogie est plus manifeste encore si l'on con- sidère un grand nombre d'échantillons. Nous avons ici un groupe

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Et LES SÔNNEkAtIA DU GROUPE DU BICURVATUS ET DÜ RARESULCATUS f~f de formes variant seulement quant -au degré de leur évolution.

Ceci dit, j'indiquerai en quelques mots pourquoi j'ai rapproché ces espèces des 01iJ1elia du Bajocien. ·

MM. Zittel et Steinmann placent !'Am. Nisu.s, ainsi que l'Ain.

bicnrvatus, dans le·s Plw:enticcras, mais il est difficile de trouver les raisons qui ont pu poussèr à ce rapprochement, car il n'y a entre ces formes et l' A m. placnita qu'une vague analogie extérieure, et la forme carnctéristique des cloisons de Placenticeras, :ivec leurs lobes adventifs et leurs nombreux lobes auxiliaires, n'a aucun rapport avec celle des cloisons des Nisns. Il me parait de même impossible de rapprocher ces formes aplieones des Ainaltheus, des Phylloceras ou des Desmnceras com111e cela a été fait dans difJérentes collections.

Les Oppelia, au contraire, présentent avec les espèces décrites . une série de caractèrefi co111111uns, soit dans le caractère général de l'ornementation, soit dans le plan et la forme des cloisons. C'est sur ce dernier caractère que je m'étendrai spécialement ici, étant donné que c'est par lui qu'on peut le mieux suivre l'évolution dans un groupe. Dans ·l'Oppr.lia subradiata, dont je donne un dessin de cloisons plus bas (Fig. 6), nous trouvons déjà les principaux caractères des cloisons de l'Ain. Nisus; la selle si phouale est nette- ment dissymétrique, la fre selle latérale présente également cette dissymétrie caractéristique el dépasse toutes les autres selles en hauteur; les selles suivantes présentent exactement le même plan dans les 1lm. snbra1liatiis et les Arn. Nisns. De même les lobes offrent une grnnde analogie ,dans les deux formes. Il y a pourtant des différences importantes à noter; ainsi ln selle siphonale se relève beaucoup à sa partie interne rlans le subradiat1is, tandis que dans le Nisus ses deux parties sont presque à la même hauteur. La fre selle latérale est beaucoup moins large dans l'espèce bajocienne que dans celle de l'Aptien.

Le lobe siphonal est également différent dans les deux formes.

Mais, malgré ces différences, il est indéniable que les deux espèces sont très voisines, d'autant plus que les différences diminuent si l'on compare des formes jeunes. En outre l'on voit déjà, dans les Oppelia de l'Oxfordien et du Tithonique, les caractères des Arn. Nisus se manifester.Enfin, un caractère auquel j'attache une grande impor- tance et qu'on retrouve déjà chez -les Oppelia subradiata, c'est la forme de la tangente aux selles reproduisant celle des côtes. L'or- nementation générale des Am. Nisus reproduit en outre absolument celle des Oppelia typiques.

Il me semble donc rationnel de faire rentrer les Am . Nisus dan~

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i52 ë. SARASIN. - ETUDE suR LES oi>i>Ei.iA Giwui>E DU Nisus les Oppelia, avec· lesquelles elles .ont eu touL cas uue grande analogie.

Les Oppelia se continueraient donc dans le Crétaèé, jusque dans l'Aptieo, par quelques form es de petites dimensio.us et à ornemen- tation peu marquée. Je n'ai point trouvé de formes analogues ni dans le Barrémien ni dans le Crétacé supérieur.

II

Description des Oppelia de l'Aptien

ÜPPELIA Nisus d'Orb.

(l<'ig. 1 et 2. Pl. IV-VI, fig. !J a. h-. c.)

1840. Ammunites Nis·us d'Orb. Pal. franç. Terr. crét. Cépb., p. 184; Pl. 05, fig. 7-ll.

Coquille ovale très comprimée, à pourtour caréné sans ornementation ou avec de fines stries marquée~ surtout autour de l'ombilic.

Espèce presque embrassante, dont les tours sont très aplatis;

ombilic tombant à angle droit.

'toisons. - Les cloisons son t excessivement d<icoupêes ; le lobe venll·al, large et un peu plus court q ue le prem ier lobe latéral, pré- senle de chaque côté t~ ramiticâtions ; le ·Jcr lohe latéral, symétr i·

q ue, se subdi vise en 3 parties, .2 laté1:a les présentant -chacune 2 ramifications ot 1· médiane se terminaoL Lautôt pa r 3, tantôt par 4 pointes. Le2< lobe latérnl , bea ucoup plus courl que le premier , est fortem ent dissymétrique. Les 4 et 5 lobes suivants reprodui~

sent la form e de ce dernier en la simplifiant; dans certains échan- tillons, Je troisième, cinquième et sixième lobes prennent par exagération de la dissymétrie une Co rme bifide. Les sell.es s9nt plus larges que les lobes ~ l excessivemen t découpées. La selle si.phonale est divisée en 2 p<1rlies inègales par uu lobule, sa partie interne est divisée elle-même en 3 articles.

La 1•0 selle latérale, considtcwablement plus haute et plus large que h1 sellesiphona le, est divisée en 2 parlies plus ou moins inégales suivant les êcbantillons, par un lobule profoud : chac une de ces parties est divisée encore par un lobul e médian. La seconde selle latérale est beaucoup plus peLlte et moios déco upée, elle présente un lobule média n. Les selles sutvanles reproduisent la mème Corme avec moins de complication.

La fo1·1)1e coudée de.la tangente aux cloisons est particulièrement carastéristi que.

Le degré d'évolution variant beaucoup suivant les échantillons, j'ai disLiogue dans les Nims deux variétés dont j'ai donné les cloi-

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ET LES SONNERATIA DU GROUPE DU BICURVATUS ET DU RARESULCATUS f!')3 sons, le Nisus polyphylla à cloisons excessivement découpées et le Nisns oligophylla à cloisons plus simples .

Les jeunes de l'Oppelùi Nisus ont des tours moins aplatis et beau-

l<'ig. 1. - Oppelia 1Ws1is. var. polyphylla. ~rossissement fi fois, diamètre de l'échantillon 2. 8 cent. Aptien de la Montagne de Lure. Sorbonne .

Fig. 2. - Oppelia Nis1is, val'. oligophylla, ~_rOS$issement 6 fois, diamètre de l'échantillon, ll.6 cent. Aptien de Castellane. Sorbonne.

coup moins embrassants avec de fines stries rayonnantes. Les cloi- sons deviennent très simples, la ire selle latérale devient de plus en

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Hi~ C. SARASIN. - ÉTUDE SUR LES OPPELIA DU GROUPE DU NISUS

plus dissymétrique et perd de sa largeur tout en conservant son développement en hauteur; de mêine la partie externe de la selle

Fig. ::1. -- Oppelia Nisoides, cloison typique, grossissement 6 lois, diamètre de l'échantillon 2.8 cent. Aptien de la Haute-Marne. Ecole des Mines.

Fig. 4. - Oppelia Haugi, doison Lypique, grossissement fi lois, diamètre de l'échantillon 2.5 <'ent. Aptien de St-DiziPr. Ecole des Mines.

Fig. 5. - Oppeli:a Nisoides jeune, grossissement 6 fois, diamètre de l'échantillon 1.3 cent. Aptien d'Hyèges. Sorbonne.

siphonale perd de son importance et cette selle devient de plus en plus dissymétrique.

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ET LES SONNERATIA DU GROUPE DU BICURVATUS ET DU RARESULCATUS 155 Les échantillons que j'ai eus entre les mains proviennent des mar- nes aptiennes de Gargas, Vaucluse, Carniol, la Bedoule, St-Dizier, etc.

ÜPPELIA APTIANA sp. n.

(Pl. IV-VI, fig. 12 a. b. c.)

Cette espèce se distingue de la précédente par ses tours plus larges et mieux arrondis sur le pourtour: en outre, la partie externe des tours est ornée de côtes falciformes au nombre de 20 à 25 par tour.

Les échantillons que j'ai examinés n'avaient pas de cloisons figura-

Fig-. ri. - Oppelia gubrarliatn, grossissement 4 fois, diamètre de l'échantillon 1, •• 3 cent.. Bajocien de Bayeux. Sorbonne.

bles, mais j'ai pourtaut constaté qu'un caractèl'e constant est donné par l'exagération de la dissymétrie de la 11·0 selle latérale. Du reste, les cloisons de l'Oj;pdia aptùow. se rapprochent heaucoup de l'es- pèce précédente.

ÜPPELIA N1somEs sp. n.

(li'ig. 3. - Pl. IV-VI, fig. 10 a. b. c.)

Cette espèce a exactement la même forme générale que I'Oppelia Nis11s, mais elle s'en distingue par un très grand nombre de côtes fines falciformes allant de l'ombilic à la partie externe. De plus les cloi- sons sont beaucoup moins découpées, tout en conservant exactement le même phrn. La première selle latérale est toujours nettement dis-

symétrique. ·

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156 C. SA BASIN. - ~:TUDE SUR LES OPPELJA DU GROUPE DU NISUS

ÜPPELIA HAUGI sp. nov.

(Fig. 4. - Pl. IV-VI, fig. '11 a. b. c.)

Cette espèce est la moins évoluée de toutes. Les tours de spire, presque complètement embrassnnts, sont légèrement arrondis sur les côtés tnndis que le bord externe en est trnnchant. L'ornementa- tion est très marquée et consiste en 20 à 25 côtes falciformes allant de l'ombilic au pourtour, mai~ en général· mieux marquées clans la région siphonale. Entrn ces côtes principales, il y a. une infinité de stries.

Les cloisons sont encore plus simples que celles de l'espèce précé- dente. Le lobe siphonal présente quatre phyllites simples, le pre- mier lobe latéral absolument symétrique se di vise en trois rameaux presque pas découpés, le second lobe latéral est toujours nettement dissymétrique. Les lobes suivants, moins profonds que dans les espèces précédentes, tendent tous plus ou moins vers la forme bifide. La selle siphonale ne présente plus qu'un lobule important, qui la divise de façon très dissymétrique; de même la première selle latérale a une péirtie interne beaucoup plus développée que la partie externe. Les selles suivantes sont courtes, simples et par- tagées symétriquement par un lobule médian.

Le jeune de cette espèce a des tours de moins en moins ernbras- sants, aigus à leur partie externe el ornés de fines stries falciformes.

Les cloisons varient peu.

III

Description des Sonneratia de l' Aptien et comparaison avec celles du Gault

La série des formes de van L se ni pprocher du uic'l.trvatns présentent des différences fondamentales avec celles du groupe précédent.

D'ailleurs les côtes, au lieu d'être régulièrement falciformes, sont ici flexueuses et entre elles t>'intercalent 4 à 8 sillons par tour. Ensuite les tours soul arrondis sur les côtés, tandis que leur partie externe est tranchante, sans cl:lrène externe proprement dite. Enfin, les cloisons, beaucoup moins découpées, sont absolument diflérentes.

Michelin a le premier établi l'espèce de l' ;J 111. /Jù:urvatus, mais, sa figure étant insuflisante et son gisement mal indiqué, d"Orbigny confondit le /1icurrut11;s avec le Cleo11, corn me il le reconnaît lui-même dans le Prodrome. Cette rectification faite, les deux auteurs sont

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ET LES SONNERATIA DU GROUPE DU BICURVATUS ET DU RARESULCATUS 157 d'accord et la figure 3, planche 4 de la Paléontologie française, ter- rains crétacés, Céphalopodes, correspond bien au type de Michelin, contrairement aux assertions de M. Milaschewitz, qui appelle Cleon une forme de l' Aptien qui ne doit être autre que· le bicurvat'Us.

M. Milaschewitz donne comme cloison du hicurvatus une cloison qui me prirait se rapprocher beaucoup rle celle de notre Am. Nisoides.

L'on a souvent confondu également avec le Mcnrvatus, une forme voisine del' Aptien, l' Ani. raresulcatus de Leymerie. Le type de l'au- teur est un jeune orné de sillons très profonds ; je crois avoir retrouvé sûrement l'adulte de cette forme. Toutes ces confusions dans un groupe d'ammonites à ornementation peu caractéristique reposent sur le manque de descriptions et de figures exactes et en particulier sur l'insuffisance des dessins de cloisons donnés jus- qu'ici. C'est pourquoi j'ai cru utile de rechercher soigneusement les véritables types des espèces et d'en redonner une description et des figures en rapport avec les moyens actuellement à notre dispo- sition.

Je donnerai ensuite la description de deux espèces nouvelles de ce même groupe que je crois nécessaire de distinguer.

L'A m. hicurDatus, l'Am.. raresulcatus et l'Am. Heimi, une nouvelle espèce très voisine, forment sans aucun doute un groupe bien déter- miné et essentiellement différent de celui de l'Am. l\'isus. Les caractères essentiels en sont: l'ombilic tombant à pic, les tours presque complètement enveloppants, les cùtes flexueuses et les sillons marqués surtout dans les jeunes, mais indiqués souvent encore dans l'adulte, enfin et surtout les cloisons, dont la forme particulière est donnée par la dissymétrie exagérée du premier lobe latéral. L' Am. undulatus, que je décris plus loin, présente moins d'analogie avec les formes précédentes, mais il me semble naturel de le placer dans le même groupe, la forme générale étant la même et les cloisons présentant un grand nombre de caractères communs.

M. Zittel a placé dans son Traité le bicurDatus à côté du Nisns dans les Placenticeras, mais il est impossible de conserver ce rappro- chement. Le bicttrvatus présente au contraire tous les caractères essentiels de l'Ain. Beudanti qui lui-même est, à mon avis, insépa- rable de l'Arn. Cleon, l'.Am. Duternpleanus, l'Am. qnercifolius et l'Ain. Dupinianns. Il est connu déjà que l'on peut retrouver tous les intermédiaires entre I'Am. Dntempleanus, forme peu évoluée à tours arrondis et à ornementation très marquée et l'A rn. Cleon, espèce plate à pourtour tranchant et sans ornementation. Ainsi, dans la série des formes indiquées ci-dessus, nous aurons des

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158 C. SARASIN. - ÉTUDE SUR LES OPPELIA DU GROUPE DU NJSUS

espèces plus ou moins évoluées, mais présentant les mêmes carac- tères essentiels et formant par conséquent un genre naturel. A ce genre il me paraît indiqué d'étendre le nom de 8onneratia que Bayle a donné à l'Ain. Dutempleanus.

Fi~. 7. - Sonneratia rares11lc:ala (Lcym.), grossissement 6 foi>, diamètre ùt>

l'échantillon 3.7 cent. Aplien dl' St-Dizier. Sorbonne •

f<'ig Il. - Sonneratia bicurvatu (Mich.). grossissement 6 fois, diamètre de l'i~chanlillon 3.2 cent. ApLien de la Haute-Marne. Ecole des Mines.

Les Sonneratia sont donc des Ammonites à petit ombilic, à tours tantôt arrondis, tantôt tranchants à leur partie externe. L'ornemen-

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ET LES SONNERATIA DU GROUPE DU BICURVATUS ET DU RARESULCATUS H)9

~·i~. 9. - Sonnm·atilt bic1trvata jeun<> (Mich.), grossissement. 6 fois, diamètre de l'échantillon 1.9 cent. Apt.ien clP <i111·gy. Erole ries Mines.

Fig. 10. - Sownercitia lleim(,'(nov. sp.), grossissement 6 fois, dinmi•lre de l'échunlillon 2.9. Aplien de Gurgy. Ecole des Mines.

Fig. H. - Sonneratia undulata (nov. 5p.), grossissement 6 fois, diamètre de l'échantillon 2,8 cent. Aptien de Gargas. Ecole des Mines.

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160 C. SARASIN. - ÉTUDE SUR LES OPPJ<:LIA DU GROUPE DU NŒUS

tation consiste en côtes ondulées, entre lesqu.elles il y a uo nombre variable de sillons; elle est plus ou moi os marquée et peut même dispara1t1·e complètement chez, certaines espèces. Dans q·uelques formes extrêmes, les côtes pal'lenl de tubercules plus ou moins sail- lants et situés autour de l'ombilic.Les cloisoos,1·elativement simples, sonl caractérisées par leur lobe si phonal court, léu.r pi·emier lobe latéral très large el dissymét1•ique el leu.rs lobes aoxilü1ires termi- nés régulièrement en trois pointes .

Les Sonneratia. sont. surtout développées dans le Gault, mais elles apparaissent dans l'Aptienetmême dans le Barrémien, où M. Nick lès en a trouvé une espèce inconone jnsqu'ici.

Fig. 12. - Srmneratia Du/emplei (Bayle), grossissement !) fois. llaull.

Quant à l'origine des 8onneratia, il m'est impossible d'émettre ici une opinion positive; il me semble devoir 1·approcher ces form es des Hbt>lites du groupe des splè1t1lrns, mais l'origine de cett~ espèce est encore inconnue et du 1·este le genre Hoplites me parl'ltl clevoir lfü'e remanié. L'opinion de M. Uhlig déri vanl l '.11m. 81mda11ti de certains Haploceras me paraît bien difficile à admettre, car l'on ne retrouve dans les Haplocems nj les sillons, ni les cloisons caractéristi<Iues des Sonmemtict. LI est également impossible cle séparer, comme le fait M. Zittel, l'A m. Bw<lant·i de l'A m .. Dutem/)lei pour placer l'un dans les J)r.smoi;ems, l'autre dans les fioplites; le Houda,1iti doit être déllnivement séparé des Desmoi;eras.

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ET LES SONNERAtlA DU GROUPE DU BICURVATUS ET DU RARESULCATUS 161 SoNNERATIA BICURVATA (Mich.).

(Fig. 8 et 9. -

Pl.

IV et V, fig. 1a. 1b. 2a. 2b. 3a. 3b).

1838. A inrnonites bicurvatus Michelin. Note sur une argile dépendant du Gault.

Jl/ém. Soc. Geol. F1· .. 1" sér., t. lll, p. 10'1; Pl. Xll, fig. 7.

Espèce à ombilic étroit et tombant à pic, avec des tours légère- ment arrondis sur l3s côtés et tranchants à la partie externe, mais sans carène proprement dite. L'ornementation consiste en côtes flexueuses, en général peu marquées, entre lesquelles se creusent 6 à 8 sillons par tour. Les sillons sont plus ou moins accentués suivant les échantillons, ils peuvent même disparaître complètement dans les formes adultes, ou bien ne subsister que dans la région ombi- licale. Les cloisons sont simples, comparées à celles de Nisns; le lobe siphonal est large et présente de chaque côté deux ramifi- cations. Le premier lobe latéral a une forme particulièrement caractéristique qui se retrouve chez toutes les Sonneratia; il est très large et profondément dissymé1rique par suite du dévelop- pement très inégal des deux phyllites qui entourent la digitation médiane; ce caractère, déjà très marqué dans le jeune, s'accentue dans l'adulte et atteint son maximum 'd'exagération dans les Sonneralia du Gault. Le second lobe latéral, beaucoup plus court que le premier, est large et ne présente que des lobules sans impor- tance et symétl'iquement disposés de chaque côté. Les cinq ou six lobes qui suivent se terminent régulièrement en trois pointes.

La selle siphonale est divisée dissymétriqueme11t par un grand lobule repoussé vers la partie externe. La première selle latérale, moins haute et moins large que la précédente, est partagée presque symétriquement par un lobule simple, ses terminaisons sont toutes bifides. La seconde selle latérale, ainsi que les suivantes, reproduiseut la même forme moins découpée.

Le je.une du bicnrvalw; présente une ornementation très atténuée avec 7 à 9 sillons par tour et, entre ces sillons, une série de côtes fines et flex ueuses. Le bord siphonal est moins tranchant et les tours plus arrondis sur les côtés.

Les cloisons présentent le même plan que dans l'adulte, mais sont peu découpées, le lobe siphonal 'y est plus court et la dissymétrie du 1°r lobe est moins accentuée.

SoNNERATIA RARESULCATA (Leym. ).

(Fig. 7.---'- Pl. IV-VI, fig. 4 a. b., 5 a. b., (j a. b. c.)

1840. Ammonites raresulcat'lls Leymerie, in d'Orb. Pal. franç. Terr. cré t. Cépb., p. 288; Pl. 85, fig. 5-7.

L'Ammonites raresnlcallls n'a élé figuré par Leymerie et d'Orbigny que comme jeune. Je crois avoir retrouvé dans les collections de la

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162 C SA1lAStN. - ÉTUDE SUR LES OPPELIA Dti GROUPE DÜ NiSUS

Sorbonne 1111 adulte de cette espèce et c'est cet échantillon (Pl. IV et V, fig. 4 a . tJ.) que je prends c,0mme type. La formegéoérale est très semblable à celle du bicurvatus, mais les tou'rs sont un peu plus arrondis et le pourtour moins tranchant. De plus l'ornementation, diiléreute, 1ist limitée dans l'adulte à la région slphonale, où sont assez marq11ées 2~ à

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côtes flexueuses se réunissant parfois deux ensemble. Les sillons {ont défaut et n'apparaissent qu'à un diamètre d'environ 2 centicnèLres el au-dessous. Les cloisons s~ rapprochent beaucoup d; celles de l' ;1. /Jio1wvat1is, mais sont moins découpées, le lobe siphoual est légèrement plus court et la selle sipbonale prend un aspect plus dissymétrique par le plus grand développement çle sa partie in terne.

Le jeune se distingue de celui du biwrvatns par ses sillons plus marqués, passant sur le pourtour. Eutre ces 9 à 12 sillons par tour, il y a des ondul,ations moins marquées du test, mais pas de côtes proprement dites.

SoNNERATIA HEIMI, nov. sp.

(Fig. fO. - Pl. IV et V, fif! . 7, a et !J.)

· Cette espèce est très rapprochée du bicurvatns mais s'en dis- tingue par divers caractères. L'ornementation, très régulière, con- siste en seize côtes falciformes se partageant en deux lines côtes pa1·allèles vers la partie externe. De plus les tours sont plus aplatis.

Les cloisons, très voisines. de celles du bù;1u·vatus, passent déjà à celles de l'A.ni. Beudanti, la selle siphouale s'élargit et prend un aspect plus symétrique, les selles latérnl es, cte mè111e que les lobes.

sont plus découpées.

Le seul échantillon bien couse1·vé que j'ai eu entre les mains provient des marnes aptiennes de Gurgy.

SoNNERATIA UNDULATA, nov .. sp.

(Fig. 11. - Pl. IV et V, fig. 8, a et !J.)

Cette espèce nouvelle ressemble beaucoup par son aspect général au 1·aresulcatus", l'ombilic est très étroit et tombe à pic, les tours, arrondis sur les côtés, sonl tranchants sur le pourtour, L'ornemen- tation consiste en H côtes ilexueuses bien marquées allant de l'om- bilic au pourtour, entre lesquelles ~e placent 11 côtes de deuxième ordre, partant du pourtour et s'arrêtant à peu près au milieu des côtés. Quant aux cloisons, elles sont assez différentes de celles des formes précédentes; la selle et le lobe siphonaux se rapprochent de ceux du tJicurvat1is, mais le premier lobe latéral est ici beaucoup plus

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ET LES SONNERATIA DU GROUPE DU BICURVATUS ET DU RARESULCATUS 163 étroit, le grand phyllite, qui le borde extérieurement dans le bù:nr- t1atiis, manque ici et le lobe n'envoie du côté externe que deux peti- tes ramifications simples. Du côté interne, le lobe envoie un bras se terminant eu quatre pointes. La première selle latérale présente le mème plfrn que chez les autres Sonneratia, ainsi que les selles sui- va11tes. Le second lobe latéral est nettement dissymétrique; les lobes suivants se terminent par trois pointes comme chez les autres Sonneratia.

Le seul échantillon de celte espèce que j'aie vu est une am111oaite de '.2,8 centim. de diamètre, faisant partie des collections de l'École des 1\-Iiues el prnvenaat de l'Aptien de Gargas.

li ne me reste plus, à la lin de ce travail, qu'à remercier tous ceux qui m'ont aimablement facilité la besogne, soit en ·me communi- quant des échantillons, soit e11 me guidant de leurs conseils. Je remei·cie M. Douvillé, qui m'a permis de me servir des collections de !'École des Mines, M. Haug et M. Nicklès, qui m'ont fait proliter de leur expérience, et surtout M. Munier-Chalmas qui a bien voulu mettre à ma disposition les ammonites aptiennes des collections de la Sorbonne, me guider constamment de ses conseils et m'initier lui-même à ses procédés pour la reproduction phologTaphique des cloisons.

Les échantillons qui m'ont été communiqués proviennent de Gargas (Vaucluse), de Gurgy (Yonne), de St.-Dizier (Haute-Marne) de la Bedoule (Bouches-du-Rhône) et de la Montagne de Lure .

EXPLICATION DES !'LANCHES IV-Vl

1 a et b.- Sonneratia bicurvata, adulte, grandem· naturelle. Aptien de l'Aube.

Ecole des Mines.

2 a et b.- Sonneratia bicurvata, plus pelit échantillon, grandeur naturelle.

Aptien de la Haute-Marne. Ecole des Mines.

3 a et b.- Sonneratia bicur"vata, échantillon jeune, grandeur naturelle.

Aptien de Gu1·gy. Sorbonne.

4 H et b.- Sonneratia ,.a·resulcata, adulte, grandeur naturelle. Aplien de Saint-Dizier (Haute-Marne). Sorbonne.

5 a et b. - Sonneratia 1·twesuloata, échantillon plus jeune, grandeur n11lu1·elle.

Aptien de Saint-Dizier. Sorbonne.

6 a et b. - Sonneratia ra,.esulcata, échantillon jeune, grandeur naturelle.

Aptien de Saint-Diz\er. Sorbonne.

6 c. - Même échantillon, grossi environ 2 lois.

..

(17)

164

d. SARASIN. - ÉTUDE SlJR tES OPPEtlA DU GROUPE DU NISIJS, ETC.

7 a el b.-Sonneratia Heimi, grandeur naturelle. Aptien de Gurgy. Ecol~ des Mines.

8 a et b.- Sonneràtia undulata, grandeur naturelle. Aptien de Garges. Ecole des Mines.

9 a et b.- Oppelîa Nisus, grandeur naturelle. Aptien de la Beaume (Basses-

Alpes). Sorbonne. ·

9 c. - Oppelia Nisus, grossi environ 2 fois. Aptien de la montagne de Lure. Sorbonne.

10 a et b.- Oppelia Nisoides, grandeur naturelle. Aptien de la Haute-Marne.

Ecole' des Mines.

10 c. - Même échantillon, grossi environ. 2 fois.:

11 a et b.- Oppelia Ha.itgi, g1;and.eur naturelle. Aptien de Saint-Dizier. Ecole des Mines:.

11 c. - Même échantillon, grossi environ 2 fois.

12 a et b.- Oppelia aptiana, grandeur naturelle. Apli~n du Cheiron Œasses- AlpesJ. Sorbonne.

12 c. - Même échantillon, grossi environ 2 fois.

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