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La banque universelle est-elle une variante des structures conglomérales ?

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Academic year: 2022

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Résumé

L’objet de cet article est de montrer que les facteurs à l’origine de l’extension du modèle de la banque universelle dans les pays industrialisés sont similaires à ceux qui sont à l’œuvre dans la formation des conglomérats financiers. On relève, entre autres, la recherche d’économie d’échelle et d’envergure se faisant à travers le double mouvement de concentration- diversification. A ce sujet, nous avons procédé au test de l’hypothèse des économies d’échelle à l’aide d’une fonction de coût de type Cobb-Douglas.

Notre étude empirique, portant sur un échantillon de 25 banques AFB sur la période 1986-1998, a permis de nuancer cet argument et de mettre en exergue un effet de dimension critique.

Au-delà des arguments quantitatifs classiques, nous avons insisté sur le rôle joué par la relation de long terme comme support de la construction sociale de la confiance. En effet, dans le contexte de la globalisation financière, la coordination prêteur-emprunteur devrait reposer sur la confiance et la réduction des asymétries d’information ex ante et ex post. Dans ces conditions, la banque universelle, de par son double statut de créancier et d’actionnaire, possède un avantage en terme de coûts de “monitoring” par rapport au modèle de la banque-dividende. De plus, cette relation de long terme permet d’accréditer l’hypothèse d’un meilleur contrôle du risque financier. En adoptant l’approche de portefeuille, nous avons également pu vérifier cet effet lorsque la diversification est opérée avec suffisamment de prudence.

Abstract

Topic : « Is the universal bank a variant of conglomerate structures ? »

The paper aims at showing that factors motivating the extension of the model of the universal bank in industrialized countries are similar to those which are at work in the formation of the financial conglomerates. Inter alia, it is to be noted that the double movement of concentration- diversification is often justified by the search for large-scale banks and of economies of scale. Using a Cobb-Douglas cost function, we carried out a test of the latter argument. In a sample of 25 banks of the AFB and over

Nicolas Moumni et Abdelkhalek Rifaï

Université de Picardie, CRIISEA

variante des structures

conglomérales ?

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the period 1986-1998, our empirical study enables us to curb the importance of the economies of scale argument and to set forth a critical size effect.

Beyond the usual quantitative arguments, we insisted on the role played by along-term relation as the basis of social construction of confidence.

Indeed, with financial globalization, lender-borrower coordination should rest on the confidence and the decrease in asymmetries of information ex ante and ex post. Under these conditions, the universal bank, from its double statute of creditor and shareholder, has an advantage in term of costs of

“monitoring” compared to the model of the dividend bank. Moreover, that long-term relation allows accrediting the assumption of a better control of financial risk.

Using the portfolio approach, we also could check this effect when diversification is operated cautiously enough.

Introduction

A l’instar d’autres branches industrielles, le secteur bancaire mondial n’a pas résisté aux mouvements de restructurations des années quatre-vingt- dix. L’industrie bancaire et financière mondiale se trouve au deuxième rang dans le classement des industries concernées par les mouvements de fusions- acquisitions. Après d’âpres débats aux USA, le Glass-Steagall Act (1933) et le Mc Fadden Act (1927), qui constituaient les derniers remparts contre la banque universelle dans l’un des plus grands systèmes financiers du monde, ont été abolis en 1999. Ce démantèlement (commencé dès 1994) n’a fait qu’entériner une situation de fait, puisque les banques américaines pratiquaient déjà la banque universelle, dans un arrangement organisationnel de type congloméral. Ce processus qui a démarré aux USA a de plus en plus une dimension universelle. Il s’est étendu d’abord au Royaume-Uni, aux pays du Benelux et scandinaves, pour atteindre l’Espagne, l’Italie, la Suisse et enfin la France. Le Japon n’a été que tardivement concerné par ce phénomène.

En effet, la libéralisation financière des marchés, des produits et des services, en accroissant la concurrence, a entraîné une dégradation de la profitabilité dans le secteur traditionnel de l’activité bancaire. Les limites à l’expansion domestique dues, notamment, aux surcapacités d’investissement et la baisse des revenus ont contraint les banques à adopter une stratégie de réduction de coûts à travers la limitation des réseaux et le développement de services bancaires directs.

Ainsi, pour restaurer leurs marges, les banques ont, d’une part, choisi la voie de la déspécialisation et, d’autre part, se sont lancées dans la course à la taille critique, en initiant des opérations de fusions, acquisitions et participations.

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Mais en plus de la restauration des marges bancaires, ces opérations peuvent être motivées par d’autres objectifs tels que la création de valeur, le complètement des gammes de produits et métiers, la diversification des risques ou la diffusion d’une marque.

Cette recherche d’économies d’échelle et d’envergure qui se fait à travers un double mouvement de concentration et de diversification a favorisé le développement du modèle de la banque universelle et des conglomérats financiers.

Dans la première partie de ce travail, après avoir souligné la tendance à l’extension du modèle de la banque universelle dans les pays industrialisés, notre étude s’attachera à montrer que les facteurs qui sont à l’œuvre dans ce développement seraient similaires à ceux qui sont à l’origine de la formation des conglomérats financiers. On relève, entre autres, la recherche d’économie d’échelle et d’envergure se faisant à travers le double mouvement de concentration-diversification. Cet argument quantitatif présenté comme une justification théorique au développement de la banque universelle fait ici l’objet d’une discussion. A ce sujet, nous procéderons au test de l’hypothèse des économies d’échelle à l’aide d’une fonction de coût de type Cobb-Douglas. Notre étude empirique concerne un échantillon de 25 banques AFB sur la période 1986-1998.

Si la banque universelle et les conglomérats financiers ont les mêmes facteurs d’émergence, en quoi ces deux structures organisationnelles sont- elles différentes ? La comparaison, en mettant en évidence leurs similitudes et leurs différences, nous permet d’avancer l’hypothèse selon laquelle la banque universelle est une variante des conglomérats financiers.

Dans une deuxième partie, nous considérons qu’au-delà des arguments quantitatifs classiques (économie d’échelle et d’envergure), il faudrait insister sur la dimension qualitative du rôle joué par la relation de long terme comme support de la construction sociale de la confiance interne (banques- déposants-emprunteurs) et externe (vis-à-vis des autres banques). Ainsi, pour analyser la relation prêteur-emprunteur dans la perspective de long terme, il faut mettre en avant la confiance et la réduction des asymétries d’information ex anteet ex post. On montrera, notamment, que dans cette relation de long terme, la banque universelle, de par son double statut de créancier et d’actionnaire, possède un avantage en terme de coûts de

“monitoring” par rapport au modèle de la banque-dividende. De plus, cette relation de long terme permet d’accréditer l’hypothèse d’un meilleur contrôle du risque financier. Aussi, nous soumettrons cette hypothèse à une vérification empirique dans le cadre de l’approche de portefeuille de Markowitz.

La conclusion mettra l’accent sur les conséquences du développement de cette forme organisationnelle sur le risque de système et la nécessité pour les superviseurs d’avoir une approche internationale en matière de prévention des risques financiers.

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II. L’extension du modèle de la banque universelle

L’observation des modes d’organisation des banques universelles montre globalement trois types d’agencement possibles. Le premier modèle est le modèle allemand de la Hausbank caractérisé par une intégration des activités bancaires et de marché au sein d’une structure de base, alors que les activités d’assurance et de crédit hypothécaire sont exercées dans le cadre de filiales spécifiques. Le modèle anglais se définit quant à lui par la filialisation de l’ensemble des activités de marché et d’assurance. Enfin, le modèle français, plus proche du modèle japonais (modèle de la banque principale), est dominé par un réseau de participations réciproques entre la banque et l’industrie. A l’origine de ces configurations organisationnelles se trouvent des déterminants tenant aux caractéristiques propres aux différents systèmes financiers et aux réglementations sur les participations.

Le maillage capitalistique entre les banques, les assurances et l’industrie est à l’œuvre dans l’ensemble des pays industrialisés et dans certains pays en développement. Selon Maycock (1986) (1), ce maillage résulte des participations des banques dans les sociétés d’assurance et inversement. Il est également lié à la création de sociétés holdings et à la conclusion d’accords de commercialisation de produits respectifs. Il est plus marqué en France, en Belgique et aux Pays-Bas. En outre, le phénomène de la bancassurance connaît une évolution importante dont témoigne le niveau des encours de la bancassurance en France. Dans cette logique de finance globalisée, la banque universelle n’apparaît-elle pas comme une variante de la structure conglomérale ?

1. La banque universelle est-elle une variante du conglomérat financier ?

Le paysage financier mondial connaît depuis le début des années quatre- vingt-dix des mutations significatives. Les banques multiplient les opérations de fusion, d’acquisition et de participation. Leur domaine d’intervention s’est nettement diversifié et élargi en matière d’activités bancaires traditionnelles, d’opérations sur titres, d’assurance et parfois de participations industrielles. Cette double stratégie de diversification et de concentration confère aux firmes bancaires une dimension d’activité universelle et souvent une structure conglomérale. D’où notre interrogation sur la définition de la banque universelle en tant que variante du conglomérat financier.

2. Définition du conglomérat financier et de la banque universelle La définition qui semble devenir une référence en la matière est celle donnée par le groupe de travail tripartite Swann (Comité de Bâle et OICV [1995]). Pour celui-ci, le conglomérat est un « groupe de sociétés sous contrôle commun, dont les activités exclusives ou prédominantes consistent

(1) Maycock J. (1986), Financial conglomerates, gower studies in finance and investment, University Press Cambridge.

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à fournir des services dans au moins deux différents secteurs financiers (banque, assurance, activités de marché) ». Le conglomérat qui comporte une composante industrielle sera qualifié de “conglomérat mixte”.

Force est de constater que le mode d’organisation et la stratégie de déspécialisation adoptés par certaines firmes bancaires dites universelles, par opposition aux banques de dépôt, leur confèrent une grande facilité dans la prise de participation et le contrôle du capital d’autres entreprises appartenant au secteur financier, d’assurance ou industriel. De même, la banque universelle est un intermédiaire financier capable d’offrir l’ensemble des services financiers allant de l’activité bancaire traditionnelle, comme l’octroi de crédit, la collecte de dépôts, les opérations sur titres, aux opérations de marché de bilan et de hors bilan (opérations sur instruments dérivés).

Historiquement, la banque universelle est une forme organisationnelle antérieure au conglomérat financier. Après avoir caractérisé l’activité de ces deux structures financières (conglomérats financiers et banque universelle), nous avançons l’hypothèse selon laquelle la banque universelle est une variante des conglomérats financiers. Leur étude comparative nous permettra de vérifier la validité de cette hypothèse.

3. Différences et similitudes

Si la forme organisationnelle du conglomérat constitue la principale différence avec la banque universelle, les deux types de structures ont les mêmes causes d’apparition et de développement, à savoir la recherche d’économies d’échelle et d’envergure.

S’agissant de la différence, la structure conglomérale gagne en flexibilité organisationnelle par rapport au modèle de la banque universelle.

En effet, par rapport au réseau intégré de la banque universelle, le réseau congloméral s’appuie sur des équipes de tailles plus réduites possédant une adaptabilité à des demandes ponctuelles de la clientèle. Par ailleurs, cette organisation en réseau rend les sociétés du groupe facilement réversibles pour résister à d’éventuelles menaces d’O.P.A. Le double mouvement de concentration et de diversification qui a guidé, pendant la décennie quatre- vingt-dix, le développement de l’industrie bancaire montre bien les similitudes qu’il y a entre la banque universelle et les conglomérats financiers.

Dans les pays de l’Union européenne, ces similitudes sont telles qu’il devient difficile de différencier la banque universelle du conglomérat financier. La banque allemande, qui a le moins pratiqué la séparation entre banque de dépôt et banque d’affaires, constitue la référence du modèle de banque universelle.

Il convient à présent d’analyser les principales similitudes de la banque universelle et des conglomérats financiers. Ces similitudes apparaissent, notamment, dans la recherche de la taille critique en vue de réaliser des économies d’échelle et d’envergure.

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4. La course à la taille critique et le mouvement de concentration – diversification

La croissance rapide des marchés financiers pendant la dernière décennie s’est déroulée dans un contexte de consolidation de l’industrie bancaire mondiale grâce aux multiples opérations de fusion, d’acquisition et d’O.P.A./O.P.E. Aujourd’hui, les cent plus grandes institutions financières contrôlent environ 40 % des actifs financiers des pays de l’OCDE contre environ 31 % en 1990. Pour illustrer l’ampleur de ces opérations, rappelons qu’au début des années quatre-vingt le montant des fusions ne dépassait pas les 20 milliards de dollars par an. Pour 1998, la valeur de ces opérations a dépassé les 700 milliards de dollars.

Les pays de l’Union européenne ne sont pas en reste dans ce mouvement, puisque leur poids dans les fusions-acquisitions mondiales est passé de 17,5 % en 1992 à 84,5 % en 1998. Après les Etats-Unis et l’Europe, l’Asie a entamé, à son tour, les restructurations de son industrie bancaire. En effet, pour essayer de résoudre sa grave crise bancaire, le Japon a commencé, à partir de 1997-1998, son processus de restructuration. Ce mouvement concerne aujourd’hui d’autres pays asiatiques comme la Corée, la Malaisie ou l’Indonésie.

5. Les économies d’échelle sont-elles opérantes ?

Les économies d’échelle constituent une motivation commune au développement de la banque universelle et du conglomérat financier. Quelle est la portée de cet argument ?

La présence des économies d’échelle s’appuie sur des arguments tenant, selon Diamond (1984) (2), à la centralisation de l’information qui permet d’éviter la duplication des coûts de contrôle des emprunteurs. Pour Chan, Grenbaum et Thakor (1986) (3), ces économies s’expliquent également par la relation de long terme. En effet, cette relation permet la réutilisation des informations obtenues lors des premières opérations dans l’étude des prêts ultérieurs. De plus, comme le souligne Nakamura (1990) (4), la demande diversifiée du client (divers services financiers) permet à la banque d’obtenir de l’information à moindre coût.

Il convient d’indiquer que certaines études empiriques Forestieri, (1993) (5) ont contredit l’argument des économies d’échelle recherchées par les stratégies de concentration.

D’après ces études, les bénéficiaires potentiels des économies d’échelle seraient plutôt des établissements de taille moyenne ; les autres (petites et grandes) ne réaliseraient pas de gain en augmentant leur échelle de production.

La plupart des études empiriques menées sur les économies d’échelle dans la firme bancaire aboutissent à des résultats divergents. Cela étant, les professionnels initiateurs des opérations de concentration restent convaincus de la validité de cet argument.

(2) Diamond D.W.

(1984),« Financial intermediation and delegated monitoring », Review of economic studies,51.

(3) Chan Y., Grenbaum S.I. et Thakor A.V.

(1986), « Information reusability, competition and loans and bank asset quality », Journal of banking and finance,10.

(4) Nakamura L.I.

(1990), « Loan workouts and commercial bank information : why banks are special ? », Mimeo Federal reserve Bank of Philadephia.

(5) Forestieri G. (1993), Economies d’échelle et d’envergure dans le secteur

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6. Vérification empirique des économies d’échelle

Notre étude vise à vérifier la présence ou non d’économies d’échelle dans les firmes bancaires. Nous avons adopté une approche qui considère le processus de production bancaire comme le moyen de transformer les inputs (le capital, le travail et les dépôts) en outputs (les actifs bancaires : crédit, actifs de marché et participations). Pour la fonction de coût, nous avons retenu une spécification Cobb-Douglas de la forme suivante :

Le coût total : CT = CG + CFI ; CG : charges générales ;

CFI : coûts financiers ;

Total des actifs = crédit + actifs de marché + participations = D ; Log CT = a + x – log (D) ;

Log CT : variable expliquée ; Log (D) : variable explicative ;

Si – = 1 : rendements d’échelle constants ; Si – < 1 : rendements d’échelle croissants ; Si – > 1 : rendements d’échelle décroissants ; a : facteur résiduel.

Cette application empirique est effectuée sur 13 années (de 1986 à 1998) pour chaque banque. La faiblesse du nombre de points tient à la difficulté d’obtenir des données antérieures à 1986. Les résultats de cette application sont reproduits dans le tableau 1 de l’annexe de cette étude.

D’après nos résultats, la dimension se pose comme variable explicative significative du coût bancaire dans 16/25, soit 64 % des cas. Les rendements d’échelle sont croissants dans la proportion de 62,5 %, décroissants dans 25 % et constants dans 12,5 % des cas. Cependant, ces résultats laissent présager l’existence d’une taille critique dans le cas français. Les opportunités d’économies d’échelle se présentent dans les banques dont la dimension est inférieure ou égale à celle de la Banque nationale de Paris.

De ce point de vue, les regroupements entre les banques de moyenne et de grande dimension sont appelés à prendre de l’importance au plan national et communautaire. Dans ce mouvement de consolidation, les banques moyennes vont jouer les premiers rôles. L’exemple de la reprise du Crédit commercial de France par la banque anglaise HSBC préfigure ce mouvement de rapprochement.

L’argument habituel de la concentration dans l’industrie étant nuancé pour le secteur bancaire, voyons quels sont les autres facteurs communs à la banque universelle et aux conglomérats financiers.

7. Les économies d’envergure

Il est important de souligner que la banque universelle-variante de la structure conglomérale n’est pas une création ex nihilo. Elle est souvent la continuité d’une holding, d’une banque ou d’une compagnie d’assurance

des services financiers : analyse des publications récentes, OCDE.

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qui a choisi une stratégie de diversification en vue de bénéficier d’économies d’envergure ou de gamme, lorsque la nouvelle structure n’est pas intégrée au niveau des décisions internes. En effet, grâce aux synergies de production, il peut être moins coûteux de produire, dans les entreprises multi-produits, plusieurs biens ou services au sein d’une même entité plutôt que dans différentes entreprises. Il s’agit de montrer que le coût de production jointe des activités de crédit, des activités de prises de participations, de marché et d’assurance est inférieur à la somme des coûts de production de ces différentes activités exercées dans des entités séparées.

Mais la transposition de ce concept à l’industrie bancaire rencontre des difficultés de vérification empirique (Berger , Humphrey et Smith, 1993) (6).

Les résultats de différentes études n’aboutissent pas aux mêmes conclusions.

8. Les autres similitudes

Poursuivant la comparaison entre la banque universelle et les conglomérats financiers, nous avons relevé d’autres similitudes. Il s’agit de la recherche de nouvelles parts de marché, de l’utilisation de l’effet de levier et enfin de la protection implicite que procure le principe du Too big to fail.

L’analyse des différences et des similitudes des deux structures nous permet de confirmer notre hypothèse, à savoir que la banque universelle est une variante des conglomérats financiers.

Nous allons à présent poursuivre, dans une deuxième partie, l’étude de la justification théorique de la banque universelle-variante des structures conglomérales à travers la relation de long terme.

II. Relation de long terme, confiance et asymétrie de l’information Pour notre part, la justification du modèle de la banque universelle repose, en plus des arguments d’ordre quantitatif (cf. 1repartie), sur la dimension qualitative du rôle joué par la relation de long terme comme support de la construction sociale de la confiance interne (banques – déposants – emprunteurs) et externe (vis-à-vis des autres banques).

Pour analyser la relation prêteur-emprunteur, la littérature dominante considère que cette relation est caractérisée par une double asymétrie d’information. Une asymétrie ex antebasée sur l’impossibilité pour le prêteur de délimiter, au début de la relatin, l’ensemble des caractéristiques du projet.

Cette asymétrie est analysée, notamment, dans les modèles de Stiglitz et Weiss (1981, 1983) (7) comme un facteur explicatif de la sélection adverse sur le marché des promesses de remboursement.

1. Le double statut de la banque universelle

Le modèle de Williamson (1986-1987) (8) met l’accent sur l’asymétrie d’information ex posten montrant que le résultat du projet est directement connu de l’emprunteur, alors que le prêteur est acculé à engager des coûts de monitoring pour parer au problème de l’aléa moral pouvant être induit

(6) Berger A., Humphrey D. et Smith F.W. (1993),

« Economies d’échelle, fusions, concentration et efficacité », Revue d’économie financière, n° 27.

(7) Stiglitz J., Weiss A.

(1981),« Credit rationing in markets with imperfect information », American economic review, 71.

Stiglitz J., Weiss A.

(1983), « Incensitive effects of termination : application to the credit and labour markts »,

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par cette asymétrie d’information. Il faut remarquer néanmoins que ce type d’analyse ne tient pas compte des implications du double statut de la banque universelle (actionnaire et créancier) sur la mise en œuvre et l’évolution de la relation de long terme.

La prise en compte de ces implications permet de comprendre l’atténuation de l’asymétrie de l’information et ce, aussi bien ex antequ’ex post. Cette relation élargie est considérée comme le meilleur moyen d’instaurer la confiance. Des travaux récents, comme ceux de Sessin (1997) (9), permettent de poser la confiance comme le moyen ultime de coordination entre les prêteurs et les emprunteurs se substituant à la coordination par les prix. Dans le cadre de la banque universelle-variante des conglomérats financiers, la relation de long terme instaurée se fonde sur le principe de la répétition des jeux de prêts et de participations dans le capital des emprunteurs. La dynamique impulsée par cette répétition contribue à atténuer l’asymétrie d’information à la fois ex anteet ex post par le biais d’un processus cumulatif de renforcement de la confiance.

2. Le revenu et le risque

L’intérêt que présente ce type de relation pour la banque universelle- variante des conglomérats financiers ne peut être mis en évidence qu’au regard du rapport entre le revenu et le risque.

En effet, l’absence de relation de capital renforce chez la banque l’attitude d’aversion pour le financement de projets risqués. En revanche, dans le cas de la banque universelle, l’aversion pour le risque est moindre dans la mesure où son revenu est favorablement affecté par une prise de risque plus importante ex post. La relation prêteur-emprunteur peut être envisagée dans deux cas de figures. D’une part, en tant que relation à l’acte dans le cadre de la banque-dividende (10). D’autre part, en tant que relation à l’engagement s’agissant de la banque universelle.

Dans la configuration de la relation de l’emprunteur – banque dividende, le taux d’intérêt exigé par le prêteur est proche du taux fixé dans un cadre concurrentiel. Il est composé du coût de refinancement de la banque et de la prime de risque liée au projet. Dans ces conditions, comme dans les modèles de l’asymétrie d’information ex post, la banque est amenée à rationner l’emprunteur. Ainsi, le revenu de la banque décroît sous l’effet de la nécessité d’engager des coûts de surveillance.

Dans le cas de la banque universelle-variante des conglomérats financiers, la prise en compte de son double statut de créancier et d’actionnaire autorise une représentation du revenu comme fonction croissante du risque ex post.En effet, cet accroissement du risque provoque un accroissement du rendement qui revient à la banque à hauteur de sa part dans le capital (11).

En outre, il faut noter que la mise à l’épreuve de la relation de confiance contribue selon Huveneers et Steinherr (1993) (12) à la formation de la

Americain economic review,december, vol. 73, n° 5.

(8) Williamson S.D.

(1986),« Cost monitoring, financial intermediation and equilibrium credit rationing », Journal of monetary economy,18.

Williamson S.D. (1987),

« Costly monitoring, loan contracts and equilibrium credit rationning », Quarterly journal of economics, 102.

(9) Sessin T. (1997),

« Organisation de la confiance par les banques et développement du contrôle prudentiel en Europe » , thèse de doctorat, Nanterre.

(10) Cette notion a été utilisée pour la première fois par H. de Carmoy (1995), elle signifie un modèle de banque fondé sur l’objectif de forte rentabilité (norme de 15 % en termes de R.O.E.).

(11) Dans la même optique, Artus (1996) propose l’entrée des

(10)

réputation des entreprises. La réputation est interprétée par les marchés comme un signal de qualité.

III. Le risque a priori dans la relation de long terme

Après s’être intéressé au risque induit par un comportement déviant de l’emprunteur, nous examinerons le risque a priori. On peut en effet avancer que la relation de long terme permet d’acquérir l’expertise nécessaire pour mesurer ce risque. De plus, la banque universelle, de par son portefeuille diversifié, est plus à même de réduire ce risque par l’effet de compensation.

Il s’agit de la généralisation aux différentes activités de l’établissement de l’indicateur rendement-risque de la théorie du portefeuille développée par Markowitz (1952) (13). La réduction des risques par la diversification des activités financières est un argument souvent mis en avant pour justifier l’extension du modèle de banque universelle. Nous proposons à cet effet une étude empirique dans le cas des banques françaises.

1. Sous-additivité et réduction du risque

L’application de l’approche de portefeuille nous conduit à examiner sur le plan théorique et empirique l’hypothèse de la sous-additivité du risque.

En effet, l’actif de la banque universelle est censé regrouper des activités de crédit, de prises de participation, de marché et d’assurance. En constituant deux classes d’actifs, le crédit bancaire (AC), d’une part, et les autres activités (AA), d’autre part, il faut montrer que le risque du portefeuille global est inférieur à la somme des risques de ces deux classes d’actifs exercées dans des entités différentes.

Soient :

R(AC +AA) – R(AC) + R(AA) ;

R(AC + AA) : le risque du portefeuille global ; R(AC) : le risque du crédit ;

R(AA) : le risque sur activités de participations et de marché.

L’activité de la banque universelle est composée de produits et de services dont le rendement connaît des évolutions adverses. Cet effet est d’autant plus bénéfique que les coefficients de corrélation entre les rendements des différentes activités sont négatifs ou nuls.

2. Vérification empirique de l’efficience financière

Nous appliquons cette théorie en tenant compte du risque et du rendement des crédits bancaires et des autres actifs, dans le cas de 25 banques françaises AFB, sur la période 1986-1998. La représentativité de cet échantillon par rapport à l’ensemble des banques AFB est retracée dans le tableau 2 de l’annexe.

Nous avons défini les indicateurs de rendement des deux classes d’actifs à partir des rapports annuels consolidés provenant de la Commission bancaire.

banques françaises dans le capital des PME, comme solution au problème de rationnement de crédit (qualitatif et quantitatif ) dont elles sont victimes.

(12) Huveneers C. et Steinherr A.

(1993),« Economie industrielle des institutions bancaires, réglementation, structure, performance » , Revue d’économie financière, n° 18.

(13) Markowitz H.

(1952),« Portfolio selection », Journal of finance, mars.

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RT(AA) =RINT + PCB + RTV + NOF + ARNB + COMI - DPRHE : Rendement

AIN + AM + PARTI des actifs de marché

et des participants.

Soient les variables suivantes :

RINTR : le net dégagé sur l’activité d’intermédiation;

NPCB : le net dégagé sur les autres activités bancaires ;

CG : charges générales d’exploitation plus les charges de personnel ; DA : les dotations nettes des reprises aux amortissements ;

DPR : les dotations nettes des reprises sur provisions d’exploitation ; CREDIT : le volume du crédit ;

RINT : le net dégagé sur l’activité interbancaire ;

PCB : le net lié aux locations et aux opérations de crédit-bail ; RTV : le revenu des titres variables ;

NOF : le net sur les opérations sur titres ; COMI : le net des commissions ;

APNB : le net sur les autres activités non bancaires ;

DPRHE : les dotations nettes des reprises de provisions non bancaires ; AIN : actifs interbancaires ;

AM : actifs de marché ;

PARTI : participations industrielles et commerciales.

Il convient cependant de souligner que l’application de cette approche rencontre certaines limites. La plus importante est due aux règles prudentielles. De ce point de vue, les règles de division de risque, de ratio de solvabilité qui reposent sur une conception forfaitaire des risques, peuvent limiter la portée de l’approche de l’efficience financière. Le décalage réglementaire qui a prévalu entre 1993 et 1996 entre les actifs bancaires et les actifs de marché, quant à l’exigence sur les fonds propres, explique à notre avis la recomposition spectaculaire qui s’est opérée en faveur des opérations de marché. Ceci étant, on peut considérer l’actif bancaire comme le résultat d’un choix de portefeuille opéré sous une double contrainte. La première est de nature capitalistique dont le rôle est grandissant sous l’effet de l’entrée des fonds de pension dans le capital des banques. La seconde est liée au respect des règles prudentielles. Les autres indicateurs de cette étude sont :

R : coefficient de corrélation des rendements des deux classes d’actifs ; E(RC) : rendement moyen du crédit bancaire ;

– (RC) : écart-type du rendement du crédit bancaire ; I(RC): E(RC)/– (RC) : rendement par unité de risque ; E(RAA) : rendement moyen des autres actifs ;

– (RAA) : écart-type du rendement des autres actifs (actifs de marché et participations) ;

RT(AC) =RINTR + NPCB – CG – DA – DPR : Rendement du crédit ; CREDIT

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I(RAA) : E(RAA)/– (RAA) : rendement par unité de risque ; E(RF) : rendement moyen de l’ensemble des actifs ;

– (RF) : écart-type du rendement de l’ensemble des actifs ;

I(RF) : rendement par unité de risque pour le portefeuille global ; Pac : poids du crédit dans le portefeuille global ;

FPB : les fonds propres de base ; FPG : les fonds propres globaux ;

– g = fonds propres globaux/(crédit + actifs de marché + actifs interbancaires + participations) : ratio de solvabilité global ; – ac : fonds propres de base /crédit : ratio de solvabilité de l’activité de crédit ; Ig : degré de prudence global = – g/– (RF) ;

Iac : indicateur de prudence de la politique de crédit = – ac/– (RC).

Les résultats de cette étude sont récapitulés dans le tableau 3 de l’annexe.

Ils montrent que les deux rendements RT(AC) et RT(AA) sont faiblement ou négativement corrélés. Ils mettent en exergue ainsi l’opportunité que représente la diversification vers les activités de marché et les prises de participation pour améliorer l’efficience financière du portefeuille global.

Cet effet est d’autant plus bénéfique que le poids des activités bancaires traditionnelles est faible. L’exemple de Sofinco, spécialisée dans le crédit (plus 81 % de son portefeuille), montre comment l’efficience globale s’effrite sous l’effet du poids prédominant du crédit bancaire. A l’inverse, l’efficience de Paribas s’est améliorée grâce à l’activité de marché (de 0,85 à 1,4). Ces deux exemples soulignent la nécessité de concilier la recherche du partage optimal entre les deux actifs avec un degré de prudence tolérable.

Ce redéploiement vers les activités de marché appelle deux remarques. Seules les banques dont le degré de prudence est élevé ont pu tirer bénéfice de cette diversification. Aussi, nous en tirons la conclusion selon laquelle les banques se doivent, en parallèle à ce redéploiement, de perfectionner leurs modèles internes pour évaluer les risques de marché et se doter de fonds propres en adéquation avec ces risques. Ce redéploiement massif vers des activités de marché de toutes les catégories de banques de notre échantillon a permis de compenser, par les marges sur commissions, la baisse de la marge d’intermédiation. Après cette recomposition des portefeuilles bancaires en faveur des actifs de marché, les problèmes de surcapacité commencent à apparaître, renforçant ainsi la dynamique de regroupement des banques commerciales et des banques d’affaires.

3. Risque et fonds propres

Ce qui importe, ce n’est pas tant la prise de risque, mais son adéquation au niveau des fonds propres. Aussi, dans ce qui suit, nous tenterons de mesurer le degré de couverture du risque par les fonds propres des banques de notre échantillon. Un comportement prudent devant se traduire par un degré de couverture croissant de la volatilité du portefeuille. Ainsi, comme le montrent nos résultats (cf. tableau 3 ; colonnes Ig : degré de prudence

(13)

global et Iac : degré prudence pour l’activité de crédit ), nous constatons que le degré de prudence global (Ig) est fonction décroissante de la dimension. Ce qui peut corroborer, notamment, l’hypothèse de l’existence d’un aléa moral induit par la taille. La colonne (Iac) mesurant l’adéquation des fonds propres au risque de crédit montre un niveau de couverture du risque satisfaisant pour l’ensemble des banques, à l’exception de la Banque nationale de Paris, du Crédit du Nord, de la Société générale et de La Hénin.

Ce degré de prudence s’effrite après prise en compte des risques de marché et des participations. En outre, cette dégradation est plus prononcée dans le cas des grandes que des moyennes et petites banques. Ce manque de prudence devant amener le régulateur à opérer une surveillance renforcée des modèles et des procédures de contrôle interne des risques de marché.

Aussi dans le tableau 4 de l’annexe, nous avons rendu compte des effets de cette extension vers les activités de marché et des participations, au double plan de l’efficience et de la prudence.

Nos résultats montrent globalement que l’extension vers les activités de marché a permis une amélioration de l’efficience financière globale.

Cependant, cette amélioration s’accompagne tantôt d’une amélioration du degré de prudence, tantôt de sa dégradation. Sur le plan des enseignements pratiques, nos résultats indiquent la nécessité d’accompagner cette diversification par une politique prudente en matière de suivi et d’évaluation des risques qui en découlent. En effet, à politique de crédit équivalente, l’amélioration de l’efficience est plus forte dans les banques les plus prudentes. Il convient de noter également que cette tendance a bénéficié, sur la période 1986-1995, de ce que l’on peut appeler le décalage réglementaire. En effet, pendant toute cette période, les risques de marché ont eu un traitement de faveur par rapport au risque de crédit.

Aussi sur le plan pratique, après l’entrée en application de la directive européenne sur l’adéquation des fonds propres aux risques de marché depuis le 01/01/1996, les directions générales des banques s’attèlent à impulser la réflexion sur les modèles d’affectation optimale des fonds propres (R.A.R.O.C.) (14). Cette préoccupation est d’autant plus justifiée que ce manque de prudence s’accompagne dans certains cas de la non-amélioration de l’efficience financière. Afin de positionner les différentes banques de notre échantillon par rapport aux critères de l’efficience et de prudence, nous avons appliqué l’approche de l’analyse discriminante à notre échantillon, en retenant deux indicateurs. Le premier mesure la variation du degré de prudence, exprimé sous la forme de .

Rappelons que :

λg = fonds propres globaux/(crédit + actifs de marché + participations) ; σ(RF) : écart-type du rendement de l’ensemble des actifs.

Le second indicateur exprime la variation de l’efficience globale, mesurée par le rapport .

(14) Risk adjusted return on capital (R.A.R.O.C.).

σ(RF)λg

E(RF) σ(RF)

(14)

Ceci nous a permis de repérer quatre groupes de banques homogènes quant aux effets de cette diversification au double plan de l’efficience et de la prudence.

Le premier, composé de la Banque de Picardie et de Sofinco, est caractérisé à la fois par une baisse de l’efficience et de la prudence. Le deuxième, comprenant le Crédit commercial de France et Via Banque, fait apparaître une certaine neutralité sur le plan de l’efficience et une dégradation du degré de prudence. Le troisième, composé du Crédit lyonnais, Paribas, Société parisienne de banque, le Crédit industriel et commercial, Athena Banque et Société générale alsacienne, peut être décrit par un effet positif sur le plan de l’efficience et une dégradation au niveau de la prudence.

Enfin, pour le quatrième groupe constitué par le reste des banques de l’échantillon, cette diversification a permis non seulement d’améliorer l’efficience financière mais également le degré de prudence.

Conclusion

L’analyse comparative des deux types d’organisation nous a permis d’affirmer l’hypothèse selon laquelle la banque universelle peut être considérée comme une variante des conglomérats financiers. S’agissant de la justification théorique de la banque universelle nous avons montré qu’au delà des arguments classiques (économie d’échelle et d’envergure), il faut insister sur la dimension qualitative du rôle joué par la relation de long terme comme support de la construction sociale de la confiance.

Dans le contexte de la globalisation financière, le développement de la banque universelle-variante des conglomérats financiers pose le problème de la prévention, au niveau international, des risque financiers. L’extension du modèle de la banque universelle-variante des conglomérats financiers appelle une refonte de la doctrine prudentielle qui se structure autour de deux approches. Les approches en termes d’asymétrie d’information qui mettent l’accent sur la nécessité d’évoluer vers des contraintes incitatives et différenciées. Cette thèse est développée dans le modèle de Bensaïd, Pages et Rochet (1995) (15). Elle montre que la contrainte prudentielle doit être formulée sous forme de menus composés (fonds propres, investissement et qualité intérim du portefeuille). Ainsi, les banques présentant une qualité de portefeuille supérieure vont devoir révéler cette information au régulateur pour bénéficier de cette prime de qualité qui prend la forme d’une exigence moindre en fonds propres et des possibilités étendues d’investissement. De ce point de vue, l’évolution de la position du régulateur concernant les risques de marché peut être considérée comme le fruit de ces approches. Pour Dietsch et Godbillon (1997) (16), il faut introduire dans la règle de fermeture une dose d’ambiguïté, en tenant compte par exemple du critère de la valeur sociale moyenne de la banque, pour inciter les managers à fournir l’effort maximum dans la sélection des risques.

La deuxième approche soutenue par M. Aglietta et L. Scialom (1998) (17), prône le dépassement de la vision verticaliste des approches précédentes. Les

(15) Bensaïd B., Pages H.

et Rochet J.C. (1995), Efficient regulation of bank’s solvency,Miméo IDEI.

(16) Dietsch M. et Godbillon B. (1997),

« La règle de fermeture des banques : l’intérêt de l’ambiguïté

constructive », Revue économique, vol. 48, n° 3.

(15)

deux auteurs montrent notamment comment, dans la configuration réglementaire actuelle, la constitution de grands groupes financiers participe d’une démarche visant à se soustraire à une supervision effective. Ces stratégies de contournement de la surveillance induisent des risques d’arbitrage réglementaire et d’utilisation multiple des fonds propres dans des structures de plus en plus opaques. A défaut d’un régulateur unique, les deux auteurs insistent sur la nécessité d’évoluer vers une supervision basée sur le principe solo plus. Ce qui exige une coordination accrue entre les différents superviseurs.

(17) Aglietta M. et Scialom L. (1998), « Vers une nouvelle doctrine prudentielle », Revue d’économie financière, n° 48.

(16)

Annexe

Banques a t Commentaire

Paribas 1,62 0,78 12,2 Rendements croissants

Banque Nationale 2,9 1 7,5 Rendements constants

de Paris

Crédit commercial 0,48 0,83 4,32 Rendements croissants

de France

Crédit industriel et 2,68 0,7 3,06 Rendements croissants

commercial

Crédit lyonnais – 7,75 1,2 – 6,01 Rendements décroissants

Crédit du Nord 7,3 0,4 1,2 Rendements croissants

Compagnie Bancaire 13,7 0,1 0,26 Rendements croissants

Indosuez – 3,3 1 2,77 Rendements constants

Société Générale – 7,5 1,2 11,04 Rendements décroissants

Société Générale – 1,49 0,95 3,16 Rendements croissants

alsacienne de banque

Banque La Henin 6,5 0,4 1,87 Rendements croissants

Société Marseillaise 1,6 0,7 1,97 Rendements croissants

de Crédit

Banque Sofinco 0,2 0,8 7,45 Rendements croissants

Sovac 0,07 0,8 2,5 Rendements croissants

Banque Worms – 7,9 1,3 5,06 Rendements décroissants

Athena Banque 6 0,3 1,7 Rendements croissants

AXA Banque 0,9 0,7 6,7 Rendements croissants

Banque de gestion – 5,2 1,1 3,8 Rendements décroissants

privée

Banque Parisienne 2,4 0,6 3,07 Rendements croissants

de Crédit

Banque de Bretagne 10,9 0,1 0,24 Rendements croissants

Banque de la Cité – ,97 0,8 6,48 Rendements croissants

Banque de Picardie – 0,02 0,8 10,5 Rendements croissants

Société parisienne de 1,2 0,7 3,13 Rendements croissants

Banque

Banque Vernes – 1,17 0,9 9,3 Rendements croissants

VIA Banque – 3,2 1 6,76 Rendements constants

t : le T de student. Le t en gras montre que la corrélation est significative.

Tableau 1

Estimation des économies d’échelle Log CT= a + – Log D

(17)

Tableau 2

Représentativité de l’échantillon

Tableau 3

Les résultats sur l’efficience financière

Echantillon 7 832 525 65,75 2 764 034 79,6 2 142 462 83,7 11 911 498 3 470 019 2 557 391 Source : Calculs des auteurs.

Actif Crédit Dépôts Banques AFB

En MF En% En MF En% En MF En% Actif en MF Crédit en MF Dépôts en MF

Param E (RC) – (RC) I (RC) E(RAA) – (RAA) I (RAA) E (RF) – (RF) I (RF) Pac – g – ac Ig Iac

Paribas 0,017 0,02 0,85 0,28 0,2 1,4 0,55 2,89 2,06 1,4 27 % 0,15 0,08 0,07 4

Banque 0,13 0,5 0,26 – 0,39 0,76 – 0,5 0,16 – 0,25 0,98 – 0,2 45 % 0,04 0,05 0,04 0,1 nationale

de Paris

Crédit 0,01 0,016 0,62 0,56 0,45 1,24 0,48 0,56 0,45 1,24 32 % 0,05 0,11 0,11 6,8 commercial

de France

Crédit – 0,012 0,022 – 0,5 0,011 0,01 1,1 – 0,48 – 0,001 0,019 – 0,05 37 % 0,04 0,08 2,1 4 industriel et

commercial

Crédit 0,004 0,009 0,44 0,12 0,11 1,1 0,06 0,12 0,16 0,75 43 % 0,02 0,04 0,12 4,44 lyonnais

Crédit du 0,14 0,53 0,26 0,43 1,06 0,4 – 0,11 0,58 1,13 0,5 56 % 0,4 0,03 0,35 0,05 Nord

Compagnie 0,36 0,46 0,78 0,04 0,01 4 0,4 0,36 0,46 0,78 4 % 0,4 0,1 0,86 0,21 bancaire

Indosuez 0,19 0,41 0,46 0,31 0,38 0,8 0,07 0,51 0,58 0,87 40 % 0,12 0,06 0,2 0,14

Société 0,24 0,57 0,42 0,92 0,84 1,1 0,15 0,11 0,1 1,1 40 % 0,04 0,06 0,4 0,1

générale

Société – 0,017 0,02 – 0,85 0,03 0,03 1 – 0,63 0,01 0,02 0,5 40 % 0,05 0,08 2,5 4 générale

alsacienne de banque

La Hénin 0,39 0,95 0,41 0,1 0,15 0,66 0,044 0,11 0,16 0,4 74 % 0,6 0,02 3,75 0,02 Société – 0,05 0,06 – 0,83 0,02 0,02 1 – 0,26 – 0,031 0,05 – 0,62 54 % 0,2 0,04 4 0,66 marseillaise

de crédit

Sofinco 0,05 0,01 5 0,52 1,29 0,4 – 0,23 0,52 1,3 0,4 81 % 0,1 0,06 0,07 6

Sovac 0,14 0,53 0,26 – 0,33 0,12 – 2,75 0,08 0,11 0,55 0,2 23% 0,16 0,12 0,3 0,22 Banque – 0,04 0,2 – 0,2 0,16 0,24 0,66 – 0,75 0,11 0,16 0,68 47 % 0,6 0,06 3,75 0,9 Worms

Athena – 0,02 0,13 – 0,15 0,02 0,1 0,2 – 0,4 – 0,01 1,3 – 0,007 62 % 0,18 0,11 0,13 1,4 banque

AXA Banque – 0,05 0,5 – 0,1 0,16 0,4 0,4 – 0,4 0,01 0,05 0,2 52 % 0,07 0,13 1,4 0,26 Crédit : RT (AC)

Banque PARTI + AM + AIN :

RT (AA)

R Portefeuille global .

lg = FPG/Âctifs ac=FPB/crédit Degré de prudence global Prudence de la politique de crédit

(18)

Banque – 0,06 0,5 – 0,1 0,13 0,2 0,65 – 0,85 – 0,04 0,08 – 0,5 24 % 0,11 0,15 1,3 0,3 de gestion

privée

Banque 0,05 0,16 0,31 0,06 0,04 1,5 0,88 0,06 0,03 2 70 % 0,12 0,12 4 0,75

parisienne de crédit

Banque de 0,04 0,11 0,36 0,04 0,06 0,66 – 0,006 0,04 0,06 0,66 74 % 0,07 0,06 1,16 0,54 Bretagne

Banque de – 0,02 0,01 – 2 0,07 0,031 2,25 – 0,28 0,05 0,03 1,66 70 % 0,04 0,09 1,33 9 la Cité

Banque de 0,08 0,006 13,33 0,61 0,02 3,05 – 0,87 0,69 0,01 6,9 80 % 0,08 0,09 8 15 Picardie

Société 0,01 0,02 0,5 0,05 0,05 1 – 0,74 0,06 0,03 2 60 % 0,09 0,12 3 6

parienne de banque

Banque – 0,02 0,07 – 0,28 0,04 0,05 0,8 – 0,8 0,01 0,04 0,25 45 % 0,11 0,2 2,75 2,85 Vernes

VIA 0,017 0,015 1,13 – 0,01 0,2 – 0,05 – 0,57 0,015 0,017 0,88 43 % 0,11 0,2 6,4 13,3 Banque

Tableau 4

Variations du degré de l’efficience et du degré de prudence induites par la diversification Banques Amélioration (+) ou dégradation Amélioration (+) ou dégradation (–) de l’efficience financière (–) du degré de prudence

Paribas ... GBAS + 0,85 – 3,93

Banque nationale de Paris ... GBNP – 0,46 – 0,06

Crédit commercial de France... GCCF + 0,62 – 6,69

Crédit industriel et commercial ... GCIC + 0,45 – 1,9

Crédit lyonnais ... GCL + 0,31 – 4,32 Crédit du Nord ... GCN + 0,24 + 0,3

Compagnie bancaire... GCOMP 0 + 0,65

Indosuez ... GINDO + 0,41 + 0,06 Société générale ... GSG + 0,68 + 0,3 Société générale alsacienne

de banque ... MSGA + 1,35 – 1,5 La Hénin ... MHEN – 0,01 + 3,73

Société marseillaise de crédit ... MMARS + 0,21 + 3,34

Sofinco ... MSOFI – 4,6 – 5,93 Sovac ... MSOVA – 0,06 + 0,08 Banque Worms... MWOR + 0,88 + 2,85 Athena banque ... PATH + 0,143 – 1,27 AXA Banque ... PAXA + 0,3 + 1,14

Banque de gestion privée ..., PBGP – 0,4 + 1

Banque parisienne de crédit ... PBPC + 1,69 + 3,25

Banque de Bretagne ... PBRE + 0,3 + 0,62

Banque de la Cité...PCIT + 3,66 + 0,33 Banque de Picardie ... PPIC – 6,43 – 7

Société parisienne de banque ..., PSPB + 1,5 – 3

Banque Vernes... PVER + 0,53 – 0,1 VIA Banque... PVIA – 0,25 – 6,9

(19)

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