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IMPORTANCE SOCIO-ECONOMIQUE ET CARACTERISTIQUES STRUCTURALE ET ECOLOGIQUE DES SYSTEMES AGROFORESTIERS A XYLOPIAAETHIOPICA (Dun)A. RICH. DANS LE SUD DU BENIN

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page i

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

-*-*-*-*-*-

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

(EPAC)

-*-*-*-*-*-*-

DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT

-*-*-*-*-*-*-*-

Option : Aménagement et Protection de l’Environnement (APE)

-*-*-*-*-*-*-*-

Rapport de fin de formation pour l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle

Présenté par:

B. H. Caroline B. GANGLO

Sous la Supervision de:

Dr. Céline DAN Dr. Augustin K.N. AOUDJI Maitre-assistant

Enseignant-Chercheur à la Enseignante-Chercheur à l’EPAC/UAC FSA/UAC

7

ème

promotion

Année académique : 2013-2014

THEME

IMPORTANCE SOCIO-ECONOMIQUE ET

CARACTERISTIQUES STRUCTURALE ET ECOLOGIQUE DES SYSTEMES AGROFORESTIERS A

XYLOPIAAETHIOPICA (Dun)A. RICH. DANS LE SUD DU BENIN

(2)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page i

DEDICACE

A

Mes parents Jean C. GANGLO et Marie-Rose HAMAHOUZO qui m’ont

toujours soutenue et qui continuent de me soutenir à chaque instant de ma vie.

(3)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page ii

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, je tiens à rendre grâce au Seigneur pour tous ses bienfaits.

J’exprime aussi ma profonde gratitude à l’endroit :

- de mon superviseur, Dr Céline DAN qui a accepté superviser ce travail malgré ses multiples occupations professionnelles et qui m’a toujours aidé à surmonter toutes sortes de difficultés ;

- de mon co-superviseur, Dr Augustin K. N. AOUDJI qui, pendant ce travail m’a transmis des valeurs telles que le goût du travail bien fait, l’objectivité et l’ouverture d’esprit ;

- du professeur Jean C. GANGLO qui m’a accueillie dans le Laboratoire des Sciences Forestières de la FSA et n’a ménagé aucun effort pour suivre de près ce travail, à travers ses différents conseils, ses apports de tous genres ;

- de l’Ingénieur, Roméo GBAGUIDI, pour avoir participé à la réalisation de ce travail ; - de l’Ingénieur Jaurès GBETOHO qui a suivi de prêt ce travail ;

- de tout le personnel de l’EPAC, en particulier les enseignants du Département de Génie de l’Environnement, pour leur contribution à ma formation ;

J’adresse aussi mes profonds remerciements :

- à M. Germain NOUNAGNON qui a accepté me conduire tout au long de ma recherche sur le terrain ;

- aux populations enquêtées dans les communes d’Abomey-Calavi, Cotonou, Avrankou et Adjara qui ont accepté répondre à mes différentes questions ;

- à M. Femi E. HOUNNOU pour son aide et soutien ;

- aux ainées, Mlle Mathilde TOGBE et Mlle Sylvie CODJIA, pour leurs conseils et leurs suivis tout au long de ce travail ;

- à mes frères, sœurs, parents et amis qui m’ont comblé de leur amour et de leur affection au cours de ce travail.

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page iii

Liste des sigles et acronymes

AFC: Analyse en composantes Factorielles

CTA : Centre Technique de coopération Agricole et rurale EPAC: Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi

FCFA: Franc de la Communauté Francophone d’Afrique FAO: Food and Agriculture Organization

FSA: Faculté Sciences Agronomiques GPS: Global Positioning System

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique du Bénin MB: Marges Brutes

OMS: Organisation Mondiale de la Santé PFNL : Produit Forestiers Non Ligneux SA: Systèmes Agroforestiers

UAC: Université d’Abomey-Calavi

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page iv

Résumé

Cette étude a été menée dans les communes d’Abomey-Calavi, de Cotonou, d’Adjara et d’Avrankou au sud-Bénin dans le but de générer des informations utiles pour une exploitation durable de Xylopia aethiopica au profit des populations du Bénin. Ce travail comporte deux volets : l’étude socio-économique et l’étude des systèmes agroforestiers à base de Xylopia aethiopica. Pour y parvenir, le travail a été organisé en trois temps : la recherche documentaire, la collecte des données, le traitement et l’analyse des données. La collecte des données socio-économiques a débuté par une enquête auprès des commerçants de plantes médicinales dans les marchés de Dantokpa (Cotonou), Tokpa Zougo (Abomey-Calavi), Godomey, Cocotomey, Cococodji, Adjara et Avrankou, afin de comprendre le circuit de commercialisation des organes de Xylopia aethiopica, identifier les utilisateurs de ses organes et connaitre l’origine de l’espèce. Les enquêtes se sont ensuite étendues aux utilisateurs. Le nombre de répondants enquêtés s’élève à 50 pour commerçants, et 72 pour les utilisateurs.

Grâce aux informations fournies par ses différents acteurs, les systèmes agroforestiers à base de Xylopia aethiopica ont été identifiés. Ainsi, 50 placettes de 0,09 ha ont été installées dans les communes d’Adjara (4 placettes) et Avrankou (46 placettes) qui sont les localités d’occurrence de l’espèce ; et des mesures dendrométriques ont été faites. En outre, la régénération de Xylopia aethiopica a été comptée au niveau de chaque placette. Les données ont été traitées et analysées à l’aide du logiciel CAP, pour différencier les systèmes agroforestiers. Les principaux paramètres dendrométriques ont été calculés : diamètre moyen quadratique, hauteur moyenne, densité et surface terrière.

Les résultats ont montré que l’usage de Xylopia aethiopica varie selon les groupes socio-culturels. Ses fruits constituent l’organe le plus commercialisé dans les différents marchés. Le système de commercialisation comprend les collecteurs, les transformatrices- grossistes, et les détaillantes. La commercialisation des fruits de Xylopia aethiopica génère des revenus aux différents acteurs. La marge brute moyenne est de 4500 FCFA/sac de 100 Kg pour les collecteurs et les transformatrices-grossistes, contre 2500 FCFA/sac de 100 Kg au niveau des détaillantes. Au total, cinq systèmes agroforestiers ont été identifiés. Ces systèmes présentent une structure en diamètre variée. Les valeurs de l’indice de Shannon et de l’équitabilité de Piélou traduisent une faible diversité floristique. Il est nécessaire de promouvoir la plantation de Xylopia aethiopica pour garantir la viabilité de l’espèce.

Mots clés : Xylopia aethiopica, exploitation durable, commercialisation, systèmes agroforestiers.

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page v

Abstract

The study was carried out in the districts of Abomey-Calavi, Cotonou, Adjara and Avrankou in southern Benin in order to generate useful data to support the sustainable valorisation of Xylopia aethiopica by Benin’s people. This work has two components: socio- economic analysis, and the assessment of Xylopia aethiopica based agroforestry systems. The main stages of this study were as follows: bibliographic research, data collection, and data processing and analysis. The collection of socio-economic data started with the survey of medicinal plants traders in the markets of Dantokpa, Tokpa Zougo (Abomey-Calavi), Godomey, Cocotomey, Cococodji, Adjara and Avrankou, so as to understand the marketing channel of Xylopia aethiopica organs, identify organs consumers, and the supply localities.

Consumers were also surveyed in a following stage. The number of respondents was 50 and 72, respectively for traders and consumers. In the study of Xylopia aethiopica based agroforestry systems, 50 plots of 0.09 ha were settled in the districts on Adjara (4 plots) and Avrankou (46 plots); and dendrometric measurements were recorded. The regeneration of Xylopia aethiopica was counted within plots. The following dendrometric parameters were determined: quadratic mean diameter, mean height, tree density, and basal area.

The results showed the variation Xylopia aethiopica use across socio-cultural groups.

Fruits are the main organs of Xylopia aethiopica commercialised. The stakeholders operating in the marketing system included collectors, processors-wholesalers, and retailers. The gross margin averaged FCFA 4,500 per bag of 100 Kg for collectors and processors-wholesalers, and FCFA 2500 per bag of 100 Kg for retailers. Five Xylopia aethiopica based agroforestry systems were identified. Diameter structures were diversified across the systems. The values of Shannon index and Pielou evenness reveal a low diversity. The study shows the necessity to promote the plantation of Xylopia aethiopica to ensure the viability of this species.

Key words: Xylopia aethiopica, sustainable exploitation, commercialisation, agroforestry systems.

(7)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page vi

Sommaire

DEDICACE ... i

REMERCIEMENTS ... ii

Liste des sigles et acronymes ... iii

Résumé ... iv

Abstract ... v

Sommaire ... vi

Liste des figures ... vii

Liste des tableaux ... viii

Liste des photos ... viii

1. Introduction générale ... 1

1.1. Contexte et justification ... 1

1.2. Objectifs ... 2

1.3. Hypothèses ... 2

2. Clarification des concepts et revue de littérature ... 3

2.1. Clarification des concepts ... 3

2.2. Revue de littérature ... 3

3. Caractéristiques physiques du milieu d’étude ... 6

3.1. Situation géographique et étendue... 6

3.2. Climat ... 6

3.3. Géologie et sols ... 7

4. Matériel et méthodes ... 9

4.1. Matériel de collecte des données sur le terrain ... 9

4.2. Méthodes ... 9

5. Résultats ... 14

5.1. Gestion des pieds de Xylopia aethiopica ... 14

5.2. Utilisation des organes de Xylopia aethiopica ... 15

5.3. Retombées financières de Xylopia aethiopica ... 20

5.4. Caractéristiques structurales des systèmes agroforestiers à Xylopia aethiopica ... 24

6. Discussion ... 36

6.1. Usage des organes de Xylopia aethiopica ... 36

6.2. Revenus générés par les organes de Xylopia aethiopica ... 36

6.3. Caractéristiques structurale et écologique des systèmes agroforestiers ... 37

Conclusion et suggestions ... 39

Références bibliographiques ... 40

Annexes ... 44

Table des matières ... 51

(8)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page vii

Liste des figures

Figure 1 : Carte illustrant les départements d’étude ... 8 Figure 2: Formes d’utilisation des organes de Xylopia aethiopica par la population ... 16 Figure 3: Utilisation alimentaire des organes de Xylopia aethiopica selon les groupes ethniques ... 16 Figure 4: Fréquence d’utilisation des organes de Xylopia aethiopica à des fins médicinales. 17 Figure 5: Utilisation des organes de Xylopia aethiopica à des fins médicinales selon groupes socioculturels. ... 17 Figure 6: Distribution des pieds de Xylopia dans la zone d’étude. ... 25 Figure 7: Dendrogramme issu de la classification hiérarchique ascendante des relevés ... 27 Figure 8: Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à Elaeisguineensis et X. aethiopica. ... 30 Figure 9:Structure en diamètre de X. aethiopica dans le système agroforestier à Elaeis guineensis et X. aethiopica. ... 31 Figure 10:Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à Xylopia aethiopica et Raphia hookeri. ... 31 Figure 11:Structure en diamètre de Xylopia aethiopica dans le système agroforestier à Xylopia aethiopica et Raphia hookeri. ... 32 Figure 12:Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à X.

aethiopica et M. indica. ... 32 Figure 13:Structure en diamètre de Xylopia aethiopica dans le système agroforestier à X.

aethiopica et M. indica. ... 33 Figure 14: Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à A.

auriculiformis, X. aethiopica et Elaeis guineensis. ... 33 Figure 15:Structure en diamètre de X. aethiopica dans le système agroforestier à A.

auriculiformis, X. aethiopica et Elaeis guineensis. ... 34 Figure 16:Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à A.

auriculiformis et X. aethiopica. ... 34 Figure 17:Structure en diamètre de X. aethiopica dans le système agroforestier à A.

auriculiformis et X. aethiopica. ... 35

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page viii

Liste des tableaux

Tableau 1: Maladies traitées avec les organes de Xylopia aethiopica, formes d’utilisation et

modes d’administration. ... 18

Tableau 2: Marges brutes moyennes des acteurs de la commercialisation des fruits de Xylopia aethiopica pour un sac (FCFA) ... 23

Tableau 3 : Caractéristiques dendrométriques des systèmes agroforestiers. ... 29

Liste des photos

Photo 1: Pied de Xylopia aethiopica ... 4

Photo 2: Fruits secs de X. aethiopica. ... 4

Photo 3: Lot d’écorces pour la vente en détail à 100 FCFA l’unité ... 20

Photo 4: Lot de racines vendu à 100 FCFA l’unité ... 20

Photo 5: Sac des fruits verts de Xylopia à 6000 FCFA ... 21

Photo 6: Transformation des fruits verts en fruits noirs ... 22

Photo 7: Tas de fruits noirs de Xylopia aethiopica vendu à 500FCFA ... 23

Liste des annexes

Annexe 1: Fiches d’enquêtes auprès des commerçants ... 44

Annexe 2: Questionnaire d’enquête auprès des utilisateurs (Ethnobotanique) ... 45

Annexe 3: Fiche d’enquêtes auprès des collecteurs ... 48

Annexe 4: Carte factorielle issue de l’AFC des relevés ... 49

Annexe 5: Fiche de relevé dendrométrique ... 50

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 1

1. Introduction générale

1.1. Contexte et justification

La nature a gratifié l’Homme des ressources naturelles qu’il peut exploiter pour satisfaire ses besoins en bois de service ou de feu, en fruits, en graines, en feuilles et en plantes médicinales (FAO, 2010). Au nombre de ces ressources, figurent les espèces végétales qui sont à usages multiples. Le Bénin dispose d’environ 171 espèces végétales utilisées pour leurs feuilles, leurs fruits, leurs graines, leur écorce, leur tiges, etc. (Codjia et Assogbadjo, 2001).

D’une façon générale, les espèces de plante contribuent fortement au bien-être des populations locales. A titre d’exemple, l’utilisation des plantes médicinales a été un élément central des soins de santé des cultures de plusieurs sociétés pendant des siècles (OMS, 2001).

L’Organisation Mondiale de la Santé estime que jusqu’à 80% des pays du monde reposent désormais sur les plantes médicinales comme principale source de soin de santé (OMS, 2001).

Parmi les espèces végétales, les plus utilisées font l’objet d’une certaine protection, mais les moins connues sont abattues au profit d’autres formes d’utilisation de la terre, par exemple la production agricole. Le recours des populations locales aux plantes médicinales pour les soins quotidiens et le mauvais prélèvement d’organes sont susceptibles de conduire à la disparition des espèces les plus vulnérables.

En Afrique subsaharienne, l’aménagement et la gestion durable des ressources naturelles sont contrariés par le manque d’informations fiables sur leur potentiel socio- économique. A cela, s’ajoute les connaissances limitées sur les caractéristiques démographiques de leurs populations (Hitimana et al., 2004).

Parmi les espèces végétales dignes d’intérêt de recherche au Bénin, en vue de leur exploitation durable, figure Xylopia aethiopica (Dun)A. Rich., communément appelé

‘’poivrier de Guinée’’. C’est une espèce d’arbre persistante de la famille des Annonacées, présente en Afrique tropicale. Elle est retrouvée au Bénin dans les zones marécageuses.

Xylopia aethiopica est utilisée sous diverses formes (fruits, feuilles, tiges…) par les populations pour leur bien-être sanitaire (Adjanohoun et al., 1988).

La présente étude est initiée pour générer les informations permettant une gestion durable des ressources phytogénétiques de Xylopia aethiopica au Bénin. Cette recherche

(11)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 2 comprend deux volets à savoir : l’ethnobotanique de Xylopiaaethiopica et les caractéristiques écologiques de l’espèce. L’exploitation durable des ressources phytogénétiques requiert des informations sur leur retombées socio-économiques, ainsi que leurs caractéristiques écologiques et structurales. En effet, les données socio-économiques sont utiles pour éclairer les décideurs sur la pertinence d’actions de conservations de ces ressources. Le deuxième volet de ce travail implique l’analyse de la densité, la distribution des tiges par catégorie de grosseur et la répartition spatiale. Ces paramètres sont importants pour caractériser la population d’une espèce (Herrero-Jáuregui 2012), renseigner sur sa viabilité et élaborer des stratégies d’aménagement et de gestion durable.

1.2. Objectifs

L’objectif général de cette recherche est de générer des informations utiles pour une exploitation durable de Xylopia aethiopica au profit des populations du Bénin. Quatre objectifs spécifiques sont associés à cet objectif général :

1. Recenser les formes d’utilisation de Xylopia aethiopica par les populations ;

2. Evaluer les retombées socio-économiques de l’exploitation et de la commercialisation des organes de Xylopia aethiopica ;

3. Décrire les caractéristiques structurales etécologiquesdes systèmes agroforestiers à Xylopia aethiopica ;

4. Formuler des suggestions pour renforcer les retombées socio-économiques de l’utilisation de Xylopia aethiopica et contribuer à l’aménagement et la gestion durables des systèmes agroforestiers à base de l’espèce.

1.3. Hypothèses

Trois hypothèses de recherche ont été retenues :

1- Les formes d’utilisation de Xylopia aethiopica varient selon les groupes socioculturels despopulations ;

2- L’exploitation et la commercialisation des organes de Xylopia aethiopica contribuent aux revenus des populations ;

3- Les caractéristiques écologiques et structurales traduisent la viabilité et la pérennité des systèmes agroforestiers à Xylopia aethiopica au Sud-Bénin.

(12)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 3

2. Clarification des concepts et revue de littérature

2.1. Clarification des concepts

La présente étude nécessite la clarification de quelques concepts : écologie, Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL), ethnobotanique.

2.1.1. Ecologie

Le dictionnaire Larousse (2012) définit l’écologie comme la science qui étudie les milieux et les conditions d’existence des êtres et les rapports qui s’établissent entre eux et leur environnement.

2.1.2. Produits Forestiers Non Ligneux

Le terme Produit Forestier Non Ligneux (PFNL) est défini par la FAO (1999) comme étant les "biens d’origine biologique autres que le bois, dérivés des forêts, d’autres terres boisées et des arbres hors forêts". Différents termes comme produits forestiers secondaires ou mineurs sont également utilisées par les gouvernements, les institutions et les chercheurs. Des exemples de PFNL comprennent des produits alimentaires et leurs additifs (noix comestibles, champions, fruits, herbes, épices et condiments, plantes aromatiques…), des résines, des gommes, des produits d’origine animale et végétale utilisés à des fins médicinales, culturels. Dans le cadre de notre recherche, les feuilles, les fruits, et les tiges qui forment les organes de Xylopia aethiopica constituent des PFNL.

2.1.3. Ethnobotanique

Le dictionnaire Larousse (1990) définit l’ethnobotanique comme "’l’étude des usages des plantes par les populations locales". Dans la présente étude, ce concept est compris comme les différents usages de Xylopiaaethiopica par les populations.

2.2. Revue de littérature

2.2.1. Nomenclature de Xylopia aethiopica et description de l’espèce

Xylopia aethiopica, plante aromatique, est une espèce d’arbre persistante de la famille des Annonaceae. Selon la classification de Cronquist (1981), cette espèce appartient au règne des Plantae, au sous-règne des Tracheoblonta, à la division des Magnoliophyta, à la classe des Magnoliopsida, à la sous-classe des Magnolidae, à l’ordre des Magnoliales, à la famille des Annonaceae et au genre de Xylopia qui comporte dix espèces. Xylopia aethiopica est connu

(13)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 4 en français sous différents noms: graines de sélim, piment noir, poivrier de Guinée, poivrier d’Ethiopie. Dans notre région d’étude au Sud-Bénin, cette espèce est dénommée

‘’kpédjilékun’’ en langue nationale Fon.

C’est un arbre haut de 8 à 15 m, ou davantage (Photo 1). Ses feuilles, entières alternes, présentent un limbe elliptique long de 10 à 15 cm et large de 4 à 6 cm, avec une base en coin court, légèrement dissymétrique et un sommet en pointe acuminée. Ses fruits (Photo 2) sont des carpelles nombreux en formes de gousses linéaires, de couleur rouge vif à maturité, de longueur 3 à 5 cm et de largeur 8 mm, au sommet du pédoncule ligneux long de 15 à 20 cm.

Ces carpelles deviennent noirs en séchant. Xylopia aethiopica fleurit de novembre à février et fructifie en juin pendant la saison pluvieuse.

2.2.2. Biologie de Xylopia aethiopica

Xylopia aethiopica n’étant pas réellement cultivée, sa régénération est assurée par la germination des graines et le développement de jeunes plants là où les conditions sont favorables. La dissémination des graines est assurée par les oiseaux et chéiroptères. La reproduction se fait par semis des graines. Dans le cadre de la conservation de l’espèce, les exploitants élaguent ou suppriment les arbres environnants, pour permettre un meilleur développement et une floraison abondante (Eyog Matig et al., 2006). Pour améliorer la reproduction des arbres, une tentative de plantation a été initiée par les services des eaux et forêts ; et une pépinière a été installée à Djassin à Porto-Novo (Eyog Matig et al., 2001).

Photo1: Pied de Xylopia aethiopica

Cliché : C. GANGLO, Adjara

Photo2: Fruits secs de X. aethiopica.

Cliché : C. GANGLO,marché Dantokpa

(14)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 5 2.2.3. Utilisations de Xylopia aethiopica

Des recherches antérieures ont révélé que les organes de Xylopia aethiopica sont utilisés à des fins alimentaires, médicinales, commerciales et agricoles. Dans l’alimentation, les fruits de Xylopia aethiopica sont utilisés entiers ou écrasés comme aromatisant (Dupriez et De Leener, 1987). Au Sénégal, ils servent à parfumer le café Touba qui est la boisson traditionnelle des Mourides (Traoré, 1983).

Xylopia aethiopica possède des propriétés curatives ; elle est utilisée comme antibiotique, anti-inflammatoire, anti-sporadique et anti-dermique. Généralement, le fruit séché est utilisé comme épice et pour ses vertus médicinales, en particulier contre la grippe, les bronchites et la dysenterie (Traoré, 1983). Cette espèce entre aussi dans la composition des produits cosmétiques. Ses fruits pilés dans un peu d’eau constituent un remède stimulant et tonique qui est conseillé aux nouvelles accouchées comme reconstituant (Berhaut, 1967). Les racines, aussi aromatiques que les graines, sont plutôt utilisées en décoction concentrée contre les maux de dents (Burkill, 1985). La décoction des feuilles s’emploie contre le rhumatisme ou comme vomitif (Berhaut, 1967). Ses feuilles macérées dans du vin de palme favorisent l’ivresse (Raponda-Walker et Sillans, 1995).

Cette espèce sert aussi à la confection des toitures, les crosses d’arbalètes, les arcs de chasseurs, des échelles. L’écorce très fibreuse et résistante est souvent employée pour les portes, les cloisons de cases, et la fabrication des cordes.

Dans le domaine agricole, les formulations à base de fruits secs de Xylopia aethiopica servent à une protection durable et à coût peu élevé contre Callosobruchus maculatus F. dans les stocks de niébé (Adjanohoun, et al., 1998). En outre, l’huile essentielle de Xylopia aethiopica est toxique vis-à-vis du charançon du maïs (Kouninki et al., 2005).

2-2-4. Economie de Xylopia aethiopica

Xylopia aethiopica a un potentiel commercial, tant au niveau local qu’au niveau international (Eyog Matig et al., 2006). Cette espèce figure parmi les produits forestiers non ligneux les plus vendus dans les marchés de Rio Muni et de Bioko en Guinée Equatoriale, dans les marchés du Congo Brazzaville et du Gabon (Sunderland et al., 2000). De même, Xylopia aethiopica est exporté et vendu sur les marchés européens (Tabuna, 2000).

(15)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 6

3. Caractéristiques physiques du milieu d’étude

Pour avoir des informations utiles sur notre étude, les travaux ont été effectués dans trois départements dans le sud du Bénin dont: le département de l’Atlantique (commune d’Abomey-Calavi) et le département du Littoral (commune de Cotonou) dans le but de comprendre le circuit de commercialisation de Xylopia aethiopica sur le marché ; le département de l’Ouémé (communes d’Avrankou et Adjara) qui constitue la principale zone de production de l’espèce.Ainsi, les caractéristiques physiques de chacune de ces communes sont récapitulées ci-après.

3.1. Situation géographique et étendue

La commune d’Abomey Calavi, située dans la partie sud de la République du Bénin et du département de l’Atlantique. Elle est limitée au nord par la commune de Zè, au sud par l’océan Atlantique, à l’est par les communes de Sô-Ava et de Cotonou, et à l’ouest par les communes de Tori-Bossito et d’Ouidah. Elle s’étend sur une superficie de 539 Km², soit 0,48% de la superficie du Bénin (Afrique conseil, 2006).

La commune de Cotonou est située sur le cordon littoral, entre le lac Nokoué et l’Océan Atlantique, sur des sables alluviaux d’environ cinq mètres de hauteur maximale. Elle représente la seule commune du département du Littoral et est limitée au nord par la commune de Sô-Ava et le lac Nokoué, au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par la commune de Sèmè-Kpodji et à l’Ouest par celle d’Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie de 79 km2 (Afrique conseil, 2006).

La commune d’Adjara, petit territoire du Sud-Est de la République du Bénin, est située dans le Département de l’Ouémé. D’une étendue de 112 km2, soit 0,07% du territoire national (Afrique Conseil, 2006).

La commune d’Avrankou est située au Sud–Est du Bénin, dans le Département de l’Ouémé. Elle est limitée au Nord par la commune de Sakété, au Sud par les communes d’Adjara et de Porto Novo, à l’Est par la commune d’Ifangni et la République Fédérale du Nigéria, à l’Ouest par la commune d’Akpro Missérété (Afrique Conseil, 2006).

3.2. Climat

Toutes les communes étudiées sont caractérisées par un climat subéquatorial, avec quatre saisons : deux saisons pluvieuses alternant avec deux saisons sèches (Afrique conseil, 2006). La grande saison pluvieuse dure de mars à juillet ; alors que la petite saison pluvieuse s’étale de septembre à novembre. La pluviométrie moyenne annuelle au Sud-Bénin est en moyenne de 1100 mm. La température moyenne journalière s’élève à 27°C.

(16)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 7 3.3. Géologie et sols

Les caractéristiques géologiques et pédologiques sont présentées ci-dessous, pour chacune des communes.

La plus grande partie du territoire de la commune d’Abomey Calavi est occupée par des sols ferrugineux tropicaux et des sols sablonneux peu propices à l’agriculture. Les sols hydromorphes très inondables n’occupent qu’une petite partie au nord du territoire. Les terres cultivables sont estimées à 464,5 Km² (Afrique conseil, 2006).

La commune de Cotonou qui se situe dans la plaine côtière, possède des sols sableux.

La nappe phréatique se trouve à proximité de la surface du sol dont la perméabilité élevée accélère l’infiltration des eaux l’infiltration des eaux pluviales et usées ce qui pourrait générer des risques de pollution (Afrique conseil, 2006).

La Commune d’Adjara dispose de trois (03) types de sols (Afrique conseil, 2006):

- Les sols des plateaux : sols ferralitiques, de couleur rouge et à texture sablo-argileux (terres de barre), ils couvrent environ 80% de la superficie totale de la Commune.

- Les sols de bas de pente : sols de coloration brune claire, à texture sableuse et faciles à travailler, ils se situent en bordures des bas-fonds marécageux, soit dans des dépressions fermées.

- Les sols des bas-fonds : ce sont des sols hydromorphes argileux, riches en matières organiques, situés dans les zones inondables, surtout dans l’Arrondissement d’Aglogbè.

Il existe plusieurs types de sols dans la Commune d’Avrankou. Ce sont :

- les sols ferrugineux formés sur le continental terminal. Ils sont profonds et faciles à travailler. Ils occupent plus de 80% de l’ensemble des sols de la Commune. Ils sont, par endroit, exploités comme carrière de terre rouge pour la construction des routes et la confection des briques en terre stabilisée ;

- les sols hydromorphes très localisés dans les zones humides de la Commune notamment dans la zone marécageuse ;

- le kaolin est présent sous forme d’affleurement rocheux dans l’arrondissement de Atchoukpa ;

- la tourbe est présente en quantité importante le long de la zone marécageuse. Du fait de sa propriété combustible, elle constitue une ressource importante pour la commune mais inexploitée (Afrique conseil, 2006).

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 8 Figure 1 : Carte illustrant les départements d’étude

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 9

4. Matériel et méthodes

4.1. Matériel de collecte des données sur le terrain

La présente étude comprend deux volets : une partie socio-économique et un volet biophysique. Le matériel utilisé est constitué des questionnaires à l’endroit des commerçants et autres acteurs impliqués dans la valorisation des organes de X. aethiopica, un appareil photo numérique permettant de prendre les images pour mieux illustrer l’étude, un cahier de note pour enregistrer des informations diverses. En outre, nous avons utilisé des fiches de relevé dendrométrique, une boussole pour nous orienter lors de l’installation des placettes, un GPS pour enregistrer les coordonnées des pieds de Xylopia aethiopica dans les systèmes agroforestiers, des dendromètres pour mesurer la hauteur des arbres et un mètre à ruban pour mesurer le diamètre des arbres.

4.2. Méthodes

La recherche a été effectuée en trois phases:

- la recherche documentaire;

- la collecte des données;

- le traitement et l’analyse des données collectées.

4.2.1. Recherche documentaire

Le but de la recherche documentaire est de mieux cerner les contours de notre thème de recherche, d’acquérir des informations sur la biologie de Xylopia aethiopica. Aussi de prendre connaissance des travaux réalisés sur l’espèce au Bénin et dans la sous-région ouest africaine sur divers aspects ‘agroforesterie, ethnobotanique, structure et l’écologie des populations). Les centres de documentation visités sont : les bibliothèques de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), de l’Herbier National, de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA). Aussi des mémoires et articles scientifiques ont-ils été consultés sur internet.

4.2.2 Collecte de données

4.2.2.1. Recensement des formes d’utilisation de Xylopia aethiopica et évaluation desretombées socio-économiques de son exploitation par les populations

La collecte des données proprement dite a été précédée d’une enquête exploratoire dans quelques marchés et villages des communes d’étude. Cette enquête a consisté à aller sur

(19)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 10 le terrain pour prendre contact avec les acteurs, identifier les potentiels marchés d’étude, tester les questionnaires qui ont été élaborés afin de prendre connaissance des insuffisances, des éventuelles difficultés du milieu et de prendre les dispositions qui s’imposent avant le travail proprement dit.

Les résultatsdes enquêtes exploratoire ont permis en premier lieu de faire le choix des marchés pour l’enquête auprès des commerçants d’organes de Xylopia aethiopica. Ainsi, dans les marchés urbains de Dantokpa (Cotonou), Tokpa Zougo (Abomey-Calavi), Godomey, Cocotomey et Cococodji, tous les commerçants de plantes médicinales présents ont été interviewés, soit 50 répondants au total. La collecte des données auprès de ces acteurs a été faite grâce à des entretiens structurés (questionnaire en annexe 1). Au besoin, des discussions de focus group et des entretiens semi-structurés ont été organisés, pour s’adapter à la disponibilité des acteurs.

Ces entretiens ont permis, d’une part, d’identifier les utilisateurs de l’espèce, et d’autre part d’identifier les communes d’Avrankou et d'Adjara (département de l’Ouémé) comme principales zones de production, compte tenu de leur importance dans les flux des produits de Xylopia aethiopica.

Au total, 72 utilisateurs, dont 25 personnes dans la commune d’Avrankou, 15 dans la commune d’Adjara, 21 dans la commune d’Abomey-Calavi et 11 à Cotonou, ont été sélectionnés pour des entretiens structurés (questionnaire en annexe 2) en vue de recenser les formes d’utilisation de l’espèce.

Dans les communes d’Avrankou et d’Adjara, principales zones de production et de commercialisation, des enquêtes ont été aussi réalisées auprès des acteurs ruraux impliqués dans la culture, la collecte et/ou la commercialisation des organes de Xylopia aethiopica afin d’évaluer les retombées socio-économiques liées à l’exploitation de cette espèce. Les informations recherchées auprès de ces acteurs sont présentées en annexe 3.

4.2.2.2. Description des caractéristiques structurales et écologiques des systèmes agroforestiers à Xylopia aethiopica

Dans les communes d’Avrankou et d’Adjara, la collecte des données dans les systèmes agroforestiers (jardin de case, parc, forêt naturelle, été.) a été effectuée avec l’aide d’un guide de terrain. Le géoréférencement des pieds de Xylopia aethiopica a été fait à l’aide d’un GPS. Les systèmes agroforestiers ont été inventoriés suivant un dispositif

(20)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 11 d’échantillonnage systématique sur des placettes temporaires de 30 m x 30 m soit 900m² chacune, compte tenu des faibles superficies des jardins de case. L’objectif ici est d’avoir au moins 10 à 12 arbres dans chaque placette (Duplat et Perotte, 1983). A l’intérieur de ces placettes, des mesures dendrométriques (diamètre à hauteur de poitrine, hauteur) de Xylopia aethiopica ont été prises. Les espèces compagnes ont également été recensées et ont fait l’objet de mesures dendrométriques. Enfin, trois quadrats (10m *10m) ont été installés dans chaque placette pour le dénombrement de la régénération de Xylopia aethiopica (pieds ayant moins de 10 cm de diamètre).

4.3.3. Traitement et analyse des données

Les informations collectées ont été saisies dans le logiciel Microsoft Excel pour constituer une base de données. Ce logiciel a permis l’établissement des graphiques, le calcul des moyennes, des fréquences et des écarts types. Le traitement de texte a été fait avec le logiciel Microsoft Word.

Le traitement et l’analyse des données ont été faits en trois phases:

 D’abord, une synthèse des utilisations de Xylopiaaethiopica a été faite, avec la détermination du pourcentage de consommateurs concernés par chaque forme (alimentaire, médicinal, magico-religieux, etc.). En ce qui concerne les utilisations médicinales, une liste des différents organes de Xylopia aethiopica concernés a été établie, avec les diverses maladies traitées et les préparations médicinales.

 Une évaluation du revenu issu de la commercialisation de Xylopia aethiopicaa été faite. A cet effet, les marges brutes ont été calculées pour les différents acteurs, notamment les exploitants et les commerçants des organes de Xylopia aethiopica.

Selon (Desbois, 2006) la marge brute s’obtient en faisant la différence entre le prix de vente et les coûts variables qui se ramènent généralement au prix d’achat.

 Calcul des paramètres dendrométriques : - La densité

La densité notée N correspond au nombre d’individus par ha.

N= S

n avec n le nombre d’arbres et s la superficie d’une placette en ha (s = 0,09 ha)

- La surface terrière

(21)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 12 La surface terrière correspond à la somme des sections horizontales des troncs, prises par convention à 1,30 m du sol (Van Laar et Akc, 2007). Elle a été donc calculée, pour l’ensemble des espèces des systèmes agroforestiers par la formule :

G=Σ [(di ²) / 40000) x π] ; Avec G la surface terrière en m² et di le diamètre en cm de l’arbre i.

- Diamètre moyen quadratique

Le diamètre moyen quadratique (Dg) des arbres a été calculé (Van Laar et Akc, 2007).

n

i

di

Dg n

1

1 2

; Avec n le nombre d’arbres et di le diamètre de l’arbre i.

- Hauteur moyenne de Xylopia aethiopica

La hauteur moyenne (Hg) est la hauteur moyenne arithmétique de tous les pieds de Xylopia aethiopica dans chaque système agroforestier. Elle s’exprime en mètre (Philip, 2002).

On a : Hg=n1

Hi ; avec n, le nombre d’arbres et Hi, la hauteur de l’arbre i.

- La richesse spécifique (S) est le nombre d’espèces d’arbres dans le système agroforestier.

Les systèmes agroforestiers (SAF) ont été comparés par rapport à la densité, la surface terrière, la hauteur moyenne et le diamètre moyen, grâce à des analyses de variance (ANOVA) suivies du test de comparaison de moyennes de Student Newman Keuls, pour les données présentant une distribution normale. Dans le cas contraire, le test de Kruskall-Wallis a été utilisé.

- L’indice de diversité de Shannon (H)

L’indice de Shannon (Shannon, 1948 ; Shannon et Weaver, 1963), aussi appelé indice de Shannon-Weaver ou Shannon-Wiener, est dérivé de la théorie de l’information (H, en bits).

H=- G

gi G

gi

n

i1 log2 ; avec gi, la surface terrière de l'espèce i dans chaque système agroforestier;

G, la surface terrière totale du système agroforestier considéré. Cet indice est maximal quand tous les individus sont répartis de façon équitable sur toutes les espèces. Il rend compte de

(22)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 13 l’organisation des espèces et des individus au sein du système agroforestier. Très souvent, la valeur de H est comprise entre 0 et 5 (normalement, la limite supérieure est log2G). Si H est proche de 0, la communauté est peu diversifiée et si H est compris entre 3 et 4,5 bits, la communauté est relativement diversifiée (Marcon, 2010).

- L’équitabilité de Pielou (Eq)

La régularité de la distribution des espèces est un élément important de la diversité. Une espèce représentée abondamment ou par un individu n’apporte pas la même contribution à l’écosystème (Marcon, 2010).

Eq=Hmax

H avec Hmax=log2𝐺

Hmax est l’indice de diversité maximale théorique de Shannon lié au peuplement. L’indice Eq varie de 0 à 1; il est maximal quand les espèces ont des abondances identiques dans le peuplement et minimal quand un petit groupe d’espèces domine tout le peuplement. Lorsque

« Eq » est compris entre 0,7 et 0,9, toutes les espèces sont bien représentées au sein des individus (Marcon, 2010). Lorsque Eq< 0,6, il y a une espèce dominante et les autres le sont moins ou il s’agit d’une communauté peu diversifiée. S le nombre total d’espèce.

-Structures en diamètre

L’aménagement des peuplements forestiers nécessite la connaissance de la structure en diamètre et en hauteur des arbres. Ces structures sont révélatrices des événements liés à la vie des peuplements (Rondeux, 1999). Le logiciel Excel nous a permis d’établir ces diagrammes.

Les individus de toutes les espèces recensées et de Xylopia aethiopica sont répartis par classes de diamètre d’amplitude 5 cm. Les densités d’arbres (en arbres/ha) par classes de diamètre sont déterminées pour établir les histogrammes de fréquence. Les structures en diamètre du système agroforestier et de l’espèce de valeur ont été ainsi établies. La distribution des classes de diamètre a reflété l’état dynamique du peuplement dans son ensemble : rapport jeunes/adultes, etc.

(23)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 14

5. Résultats

5.1. Gestion des pieds de Xylopia aethiopica 5.1.1. Caractéristiques des propriétaires d’arbres

Les propriétaires sont les détenteurs des arbres de Xylopiaaethiopica. Ils constituent aussi les collecteurs dans la filière de commercialisation des organes de l’espèce. Ces propriétaires sont essentiellement des hommes appartenant aux groupes socioculturels Tori et Goun qui sont dominants dans les communes d’Avrankou et d’Adjara. Leurs activités sont : l’agriculture, le commerce, la charpenterie. La prépondérance des hommes parmi les propriétaires est due au fait que la possession de pieds de Xylopia aethiopica est intimement liée à la propriété sur la terre. D’une façon générale, les femmes possèdent peu de terres.

Le nombre de pieds de Xylopia aethiopica varie entre 4 à 16 avec une moyenne de 8 pieds par propriétaire. Les disparités dans le nombre de pieds possédés seraient liées aux disparités dans l’étendue du patrimoine foncier des propriétaires, où à la possession de terres dans les zones marécageuses que l’espèce affectionne.

5.1.2. Origine des pieds et évolution de l’espèce

Xylopia aethiopica est une espèce recensée dans les formations telles que : les palmeraies, les champs, les jardins de cases, et surtout dans les zones marécageuses où elle se développe mieux. Généralement, les pieds proviennent des graines ayant germé naturellement, suite à leur dissémination par les oiseaux. La propriété des pieds de Xylopia aethiopica est liée à la propriété de la terre qui abrite le peuplement. Ainsi, il existe des cas d’une transmission par héritage d’une génération à l’autre.

Xylopia aethiopica est une espèce qui présente un grand intérêt pour les populations d’Adjara et d’Avrankou au Sud-est du Bénin. Toutefois, il existe une tendance régressive de ses peuplements dans le milieu (décroissance du nombre de pieds au fil des années). Deux grands facteurs sont avancés par les populations pour expliquer cette tendance régressive : les pressions anthropiques sur l’espèce et les facteurs socioculturels.

Les pressions anthropiques se traduisent par : l’abattage des pieds pour la construction des habitats (implantations humaines), le prélèvement incontrôlé des organes, la coupe abusive du bois pour divers usages. En effet, l’espèce possède un fût bien droit recherché pour la construction. En outre, le bois a une certaine résistance contre les attaques des insectes grâce à son essence.

(24)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 15 Les facteurs socioculturels : les pieds de Xylopia aethiopica sont considérés comme des refuges des hiboux (oiseau lié à la sorcellerie) et porteraient malchance au propriétaire.

Cette croyance répandue est à l’origine de la destruction des pieds de l’espèce.

5.1.3. Soins culturaux apportés aux arbres

Généralement Xylopia aethiopica n’est pas entretenu par les propriétaires. Dans quelques cas, le désherbage est effectué pour libérer l’espèce de la concurrence des adventices. Cette opération facilite également l’accès aux arbres pour la récolte des organes recherchés.

5.1.4. Produits exploités sur l’arbre et mode d’exploitation

Les feuilles, les fruits les racines et l’écorce constituent les produits exploités sur les pieds de Xylopia aethiopica. Tous les propriétaires (100% des enquêtés) exploitent les fruits qui représentent donc l’organe le plus récolté sur Xylopia aethiopica. L’exploitation des autres organes (feuilles, racines, et écorce) a été observée chez 50% des propriétaires. La majorité des propriétaires (80% des enquêtés) exploitent les organes pendant la saison sèche ; car ils estiment que c’est la période où l’espèce arrive à maturité.

Différentes méthodes sont appliquées pour exploiter les produits. Les feuilles sont obtenues suite à la l’abattage des arbres ou la coupe des branches. Cette méthode de récolte destructive est due à la grande hauteur des arbres. La récolte des fruits se fait en secouant l’arbre, ou en utilisant un long bois pour les faire tomber. Les écorces sont coupées à l’aide d’une machette et les racines sont obtenues après avoir abattu les arbres. Cette action destructive contribue à la régression de Xylopia aethiopica.

5.2. Utilisation des organes de Xylopia aethiopica

5.2.1. Caractéristiques sociodémographiques des utilisateurs

Parmi les 72 personnes enquêtées, 51% sont des femmes. L’âge des enquêtés varient entre 32 et 72 ans. La tranche d’âge la plus représentée est celle comprise entre 32 et 54 ans (85% des enquêtés) et la moins représentée est comprise entre 55 et 72 ans 15% des enquêtés). 32% des consommateurs enquêtés sont non scolarisées, 25% ont le niveau scolaire, 36% le niveau secondaire et 7% le niveau supérieur. Selon l’activité professionnelle, les enquêtés comprennent des agriculteurs (11%), des commerçants (49%), des artisans (4%), des cadres/employés salariés (11%) et des guérisseurs traditionnels (25%).

(25)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 16 5.2.2. Formes d’usage de Xylopia aethiopica selon les groupes socio-culturels

Cinq différentes formes d’usage des organes de X. aethiopica ont été recensées auprès des consommateurs (figure 2). L’analyse de cette figure montre que les usages médicinaux de Xylopia aethiopica sont les plus fréquents ; elles ont été citées par plus de la moitié des consommateurs enquêtés. Les usages magico-religieux viennent en deuxième position. Les usages en tant qu’énergie domestique et ressource alimentaire sont les moins fréquents.

Figure 2: Formes d’utilisation des organes de Xylopia aethiopica par la population Source : Enquêtes terrain juillet 2014

5.2.2.1. Usages alimentaires

La figure 3 récapitule le pourcentage d’enquêté utilisant les organes de Xylopia aethiopica à des fins alimentaires, en fonction des groupes socioculturels

Figure 3: Utilisation alimentaire des organes de Xylopia aethiopica selon les groupes ethniques

Source : enquête de terrain, juillet 2014

De l’analyse de la figure 3, il ressort que seulement les mina et les nagot utilisent les organes de Xylopia à des fins alimentaires. En effet les mina utilisent ses fruits comme

(26)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 17 condiments dans la préparation et les nagot utilisent ses feuilles écrasées aussi dans la préparation, surtout pour les personnes qui souffrent de l’ulcère.

5.2.2.2. Usages médicinaux

Plusieurs organes de Xylopia aethiopica sont utilisés à des fins médicinales : ce sont les racines, les fruits, les feuilles et l’écorce (Figure 4).

Figure 4: Fréquence d’utilisation des organes de Xylopia aethiopica à des fins médicinales.

Source : Enquête de terrain, juillet 2014

De l’analyse de la figure 4, il ressort que les fruits sont plus utilisés (50% des enquêtés). La racine, l’écorce et les feuille sont moins utilisées, mais la proportion n’est pas négligeable.

La figure 5 montre que les Mahi utilisent plus les organes de Xylopia aethiopica à des fins médicinales (100% des enquêtés de ce groupe ethnique). Les Nagot viennent en deuxième position et les Mina au troisième rang. Toutefois, le taux d’utilisation est assez élevé d’une manière générale, quel que soit le groupe ethnique ; car les plus faibles taux avoisinent environ 50 % chez les Fon et Tori (Figure 5).

Figure 5: Utilisation des organes de Xylopia aethiopica à des fins médicinales selon groupes socioculturels.

(27)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 18 Source : enquête de terrain, juillet 2014

Les fruits de Xylopia aethiopica interviennent dans toutes sortes de tisane en tant qu’antibiotique. Les organes utilisés, les modes d’utilisation ainsi que les maladies pour lesquelles ils sont employés sont présentés dans le tableau 1.

Tableau 1: Maladies traitées avec les organes de Xylopia aethiopica, formes d’utilisation et modes d’administration.

Organes Maladies traitées Formes d’utilisation Mode d’administration

Fruit Maux de ventre Infusion/macération Voie orale

Stérilité Infusion Voie orale

Malaise Infusion Voie orale

Bonne santé Macération Voie orale

Règles douloureuses Infusion/macération Voie orale Affection cutanée Ecraser dans de l’huile

rouge chauffée

Voie cutanée

Contre le froid Ecraser dans de l’huile rouge chauffée

Voie cutanée

Démangeaison Ecraser dans de l’huile rouge chauffée

Voie cutanée

Constipation Infusion Voie orale

Faiblesse sexuelle Macération Voie orale

Maladie de foie Infusion Voie orale

Goutte Macération Voie orale

Galle Ecraser dans de l’huile

rouge chauffée

Voie cutanée

Cycle irrégulier Macération Voie orale

Hypertension Macération Voie orale

Kyste Infusion Voie orale

Prostate Infusion Voie orale

Racine Cancer Infusion Voie orale

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 19 Organes Maladies traitées Formes d’utilisation Mode d’administration

Bien-être de femme enceinte

Infusion Voie orale

Bonne santé générale Macération Voie orale

Angine Utiliser comme cure

dents

Voie orale

Feuille Hernie Infusion Voie orale

Plaies dans la gorge Infusion Voie orale/ gargarisme

Maux de dents Infusion Voie orale/rincer la

bouche avec

Ulcère Infusion Voie orale

Ecorce Maladies gastriques Infusion Voie orale

Diabète Infusion Voie orale

Obésité Infusion Voie orale

Source : enquête de terrain, juillet 2014 5.2.2.3. Usages magico-religieux

Selon nos résultats, seules les ethnies Fon, Goun et Tori utilisent les organes de Xylopia aethiopica à des fins magico-religieuses. En effet, les Fon utilisent les fruits pour toute affaire de pari ; alors que les Tori utilisent les feuilles, les fruits et les racines pendant les cérémonies de purification de l’homme ou de la femme qui éprouve des difficultés à fonder un foyer. Par ailleurs, l’espèce constitue un arbre sacré, et est planté dans les couvents.

Les Goun utilisent les fruits lors des cérémonies funéraires.

5.2.2.4. Usages comme énergie domestique, comme bois de construction

Une petite proportion de consommateurs utilisent le bois de Xylopia aethiopica pour l’énergie domestique et à des fins de construction. Ils appartiennent aux groupes socioculturels Goun et Tori, avec 26% des enquêtés de ces groupes pour le bois énergie et environ 8 % pour le bois de construction. Ces usages sont localisés dans l’aire de distribution de Xylopia aethiopica où les deux groupes socioculturels susmentionnés sont majoritaires.

(29)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 20 5.3. Retombées financières de Xylopia aethiopica

5.3.1. Système de commercialisation de Xylopia aethiopica

Les organes de Xylopia aethiopica commercialisés sont les fruits, les racines et l’écorce. Toutefois, les racines et écorces (photos 3 et 4) ne font l’objet que d’échanges très limitées. Ainsi, la suite de notredescription du système de commercialisation sera consacréeaux fruits qui constituent de loin l’organe de Xylopia aethiopica le plus échangé sur le marché.

Les acteurs impliqués dans le système de commercialisation des fruits de Xylopia aethiopica sont : les collecteurs, les transformateurs-grossistes, les détaillants et les transporteurs.

Les collecteurs

Les collecteurs enquêtés appartiennent aux groupes socioculturels Goun et des Tori qui sont dominants dans les communes d’Adjara et Avrankou. Ce sont des hommes ayant un âge compris entre 30 et 50 ans. La collecte constitue l’un des plus importantes fonctions impliquées dans la commercialisation des organes de Xylopia. Ces organes sont collectés dans les formations où se trouve l’espèce. Les organes sont ensuite transférés vers les différents marchés pour être livrés aux commerçants. Pour ce faire, ils sont conditionnés dans des grands sacs servants dans les transactions de maïs en gros (Photo 5) ces sacs ont une contenance d’environ 120 kilos de maïs.

Photo 3: Lot d’écorces pour la vente en détail à 100 FCFA l’unité

Cliché: C. GANGLO, marché Adjara

Photo 4: Lot de racines vendu à 100 FCFA l’unité

Cliché: C. GANGLO, marché Adjara

(30)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 21 En moyenne, les fruits sont transportés dans des sacs et un sac des fruits vert est vendu à 6000 FCFA. Il faut noter que la botte de feuille est vendue à 1000 FCFA; 40 lots de racine et 40 attachés d’écorce (Photos 3 et 4) sont vendus chacun à 5000 FCFA.

Photo 5: Sac des fruits verts de Xylopia à 6000 FCFA Cliché : C. GANGLO, marché Adjara

Transformatrices-grossistes

Les transformatrices-grossistes sont des agents qui achètent les fruits auprès des collecteurs. Elles procèdent à la transformation qui consiste à fumer les fruits verts de Xylopia aethiopica afin de les noircir (Photo 6). Cette opération permet la conservation des fruits durant toute la période de vente. Cette étape est très dangereuse et cause des dommages comme les incendies. Les transformatrices-grossistes sont des femmes qui opèrent dans les marchés d’Adjara et d’Avrankou. L’opération de transformation permet d’accroître la valeur du produit. Ainsi, le sac de fruits acheté en moyenne à 6000 FCFA est vendu aux détaillants à 12000 FCFA après transformation.

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 22 Photo 6: Transformation des fruits verts en fruits noirs

Cliché : C. GANGLO, marché Adjara

Les détaillants

Les détaillants achètent les fruits de Xylopia aethiopica auprès des transformatrices- grossistes. C’est auprès d’eux que les consommateurs s’approvisionnent en organes de Xylopiaaethiopica dans les différents marchés. Les détaillants ont été rencontrés dans les marchés ci-après : Adjara, Dantokpa à Cotonou, Avrankou, Calavi Kpota, Cococodji et Godomey.

Ces acteurs sont en grande majorité des femmes (91% des enquêtés), âgées de 25 à 70 ans. Leurs activités concernent la commercialisation des plantes médicinales en général. Le reste des détaillants (9 % des enquêtés) est composé des hommes. Ils sont âgés de 40 à 60 ans et exercent aussi la profession de guérisseur traditionnel.

Les sources d’approvisionnement des détaillants en fruits de Xylopia aethiopica chez les transformatrices-grossistes sont les marchés d’Adjara, d’Avrankou et de Dantokpa (Cotonou), avec respectivement une proportion de 52%, 36% et 12% des enquêtés. Les fruits noirs de Xylopia aethiopica sont vendus en détail sous forme de petits lots ou tas (Photo 7).

Le nombre moyen de tas vendu par semaine s’élève à 10, avec un prix unitaire de 500 FCFA.

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Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 23 Photo 7: Tas de fruits noirs de Xylopia aethiopica vendu à 500FCFA

Cliché : C. GANGLO, marché Adjara

Les transporteurs

Généralement, le transport est assuré par les hommes qui utilisent les pirogues et les motos à deux roues pour transporter les organes de Xylopia aethiopica dans des sacs des champs vers les lieux de vente dans les communes d’Adjara et Avrankou. Les bus et les taxis servent à les transporter vers les marchés de vente des autres communes. Ces acteurs ne sont pas spécialisés dans le transport des organes de Xylopia aethiopica mais offrent des prestations de transport des biens et des personnes d’une façon générale. Ils travaillent pour les collecteurs, les transformatrices-grossistes et les détaillants.

Le tableau 2 récapitule les résultats financiers des acteurs opérant dans le système de commercialisation des fruits de Xylopia aethiopica.

Tableau 2: Marges brutes moyennes des acteurs de la commercialisation des fruits de Xylopia aethiopica pour un sac (FCFA)

Eléments financiers

Collecteurs Transformatrices-

grossistes

Détaillants

Achat des fruits 6000 12000

Main-d’œuvre 500

Transport 800 1000

Achat de sac 200 500

Autres coûts variables

500

(33)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 24 Eléments

financiers

Collecteurs Transformatrices-

grossistes

Détaillants

Total des coûts 1500 7500 12500

Recettes (prix de vente)

6000 12000 15000

Marge brute 4500 4500 2500

L’analyse du tableau 2 montre que les coûts totaux de l’exploitation des fruits de Xylopia aethiopica varient d’un acteur à un autre. Ainsi au niveau des collecteurs, il est de 1500FCFA/sac de fruits verts et regroupe les frais liés à la main d’œuvre au transport et aux achats des sacs. Au niveau des transformatrices grossistes, le coût total est de 7500 FCFA/sac et regroupe les frais d’achat de fruits verts, de transport et des bois de feu utilisés. Au niveau des détaillantes ce coût ne regroupe que les frais d’achat de fruits noirs (transformés) et des petits sacs (sachets) il s’élève à 12500 FCFA/sac.

De même, la recette de la vente des fruits de Xylopia aethiopica est fonction des acteurs intervenants dans le domaine. Elle est de 6000 FCFA, 12000 FCFA et 15000 FCFA par sac de fruits vendu respectivement pour les collecteurs, les transformatrices-grossistes et les détaillantes. En ce qui concerne la marge brute moyenne issue de l’exploitation des fruits de Xylopia aethiopica, il ressort du tableau que les collecteurs et les transformatrice-grossistes ont la même marge brute qui est de 4500 FCFA par sac de fruit vendu. Les détaillantes constituent le maillon qui perçoit la faible marge brute (2500 FCFA/sac).

5.4. Caractéristiques structurales des systèmes agroforestiers à Xylopia aethiopica 5.4.1. Identification des systèmes agroforestiers à Xylopia aethiopica

La figure 6 présente la distribution des placeaux d’inventaire des pieds de Xylopia aethiopica dans la zone d’étude.A partir des données de l’inventaire, une matrice binaire a été construite dans le logiciel Excel en mettant les espèces en colonne et les placettes en ligne.

Les cellules sont codées 0 ou 1 qui traduisent respectivement l’absence et la présence des espèces. Cette matrice a été soumise à l’analyse factorielle des correspondances et à classification hiérarchique ascendante dans le logiciel CAP afin d’obtenir respectivement la carte factorielle (annexe 4) et le dendrogramme de la figure 7.

(34)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 25 Figure 6: Distribution des pieds de Xylopia dans la zone d’étude.

Le dendrogramme obtenu à partir des résultats de l’analyse des cinquante (50) placettes (figure7) permet de les regrouper en cinq (5) groupes. Il s’agit des groupes G1, G2, G3, G4 et G5. Chaque groupe représente un système agroforestiers (SA). Dans chaque groupe les fréquences d’occurrence des espèces ont été calculées. Les espèces qui ont les plus grandes fréquences sont celles qui ont donné leurs noms aux SA. Ainsi :

Le G1 représente le système agroforestier à Elaeis guineensis et Xylopia aethiopica (SA_EgXa)présentant respectivement 100% et 76% de fréquence relative d’apparition dans les dix-sept (17) placettes inventoriées dans le SA.

Le G2 représente le système agroforestier à Xylopia aethiopica et Raphia hookeri (SA_XaRh)qui ont chacune 100% de fréquence relative dans les six (6) placettes du SA.

Le G3 représente le système agroforestier à Xylopia aethiopica et Mangifera indica (SA_XaMi) qui ont chacune 100% de fréquence relative dans les six (6) placettes du SA.

(35)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 26 Le G4 représente le système agroforestier à Acacia auriculiformis, Xylopia aethiopica et Elaeis guineensis (SA_AaXaEg) qui ont respectivement 100% et 92% et 54% de fréquence relative dans les treize placettes (13) du SA.

Le G5 représente le système agroforestier à Acaciaauriculiformis et Xylopia aethiopica (SA_AaXa) qui ont chacune 100% de fréquence relative dans les huit (8) placettes du SA.

(36)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 27 5.4.2. Paramètres dendrométriques des systèmes agroforestiers

Les paramètres dendrométriques sont résumés au tableau 3. Dans ce tableau, les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de probabilité 5%. On remarque qu’il n’existe pas une différence significative entre les systèmes agroforestiers en tenant compte des paramètres : densité globale, densité de Xylopia, diamètre moyen quadratique, diamètre moyen quadratique de Xylopia, surface terrière de Xylopia.

Figure 7: Dendrogramme issu de la classification hiérarchique ascendante des relevés

(37)

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 28 Néanmoins au niveau de la surface terrière et de la hauteur moyenne de Xylopia, le SA_XaMi présente les plus grandes valeurs alors qu’au niveau de la densité de régénération le SA_AaXa présente la plus grande valeur.

5.4.3. Caractéristiques floristiques des systèmes agroforestiers

La richesse spécifique varie de 3 à 14 espèces/ha dans tous les SA, la plus grande valeur s’observe au niveau du SA_AaXaEg et la plus petite au niveau du SA_AaXa. Ses valeurs expliquent la faible valeur des indices de Shannon et de l’équitabilité de Piélou.

En effet, Les valeurs de l’indice de Shannon des SA varient entre 0,61 et 1,33. La valeur la plus faible s’observe au niveau des SA_XaMi et SA_EgXa et la plus élevée au niveau du SA_XaEg ce qui peut être justifié par le nombre plus élevé d’espèces dans ce dernier SA. Mais il faut noter que toutes ses valeurs sont faibles et impliquent que les SA sont peu diversifiés.

Les valeurs de l’équitabilité de Piélou varient entre 0,05 et 0,10. La plus faible valeur s’observe au niveau des SA_EgXa et SA_XaMi et la valeur la plus élevée est obtenue au niveau des SA_XaRh et SA_AaXaEg. Ses valeurs sont faibles et impliquent une dominance des espèces au sein des SA.

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