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Annexe 5: Fiche de relevé dendrométrique

5.3.1. Système de commercialisation de Xylopia aethiopica

Les organes de Xylopia aethiopica commercialisés sont les fruits, les racines et l’écorce. Toutefois, les racines et écorces (photos 3 et 4) ne font l’objet que d’échanges très limitées. Ainsi, la suite de notredescription du système de commercialisation sera consacréeaux fruits qui constituent de loin l’organe de Xylopia aethiopica le plus échangé sur le marché.

Les acteurs impliqués dans le système de commercialisation des fruits de Xylopia aethiopica sont : les collecteurs, les transformateurs-grossistes, les détaillants et les transporteurs.

Les collecteurs

Les collecteurs enquêtés appartiennent aux groupes socioculturels Goun et des Tori qui sont dominants dans les communes d’Adjara et Avrankou. Ce sont des hommes ayant un âge compris entre 30 et 50 ans. La collecte constitue l’un des plus importantes fonctions impliquées dans la commercialisation des organes de Xylopia. Ces organes sont collectés dans les formations où se trouve l’espèce. Les organes sont ensuite transférés vers les différents marchés pour être livrés aux commerçants. Pour ce faire, ils sont conditionnés dans des grands sacs servants dans les transactions de maïs en gros (Photo 5) ces sacs ont une contenance d’environ 120 kilos de maïs.

Photo 3: Lot d’écorces pour la vente en détail à 100 FCFA l’unité

Cliché: C. GANGLO, marché Adjara

Photo 4: Lot de racines vendu à 100 FCFA l’unité

Cliché: C. GANGLO, marché Adjara

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 21 En moyenne, les fruits sont transportés dans des sacs et un sac des fruits vert est vendu à 6000 FCFA. Il faut noter que la botte de feuille est vendue à 1000 FCFA; 40 lots de racine et 40 attachés d’écorce (Photos 3 et 4) sont vendus chacun à 5000 FCFA.

Photo 5: Sac des fruits verts de Xylopia à 6000 FCFA Cliché : C. GANGLO, marché Adjara

Transformatrices-grossistes

Les transformatrices-grossistes sont des agents qui achètent les fruits auprès des collecteurs. Elles procèdent à la transformation qui consiste à fumer les fruits verts de Xylopia aethiopica afin de les noircir (Photo 6). Cette opération permet la conservation des fruits durant toute la période de vente. Cette étape est très dangereuse et cause des dommages comme les incendies. Les transformatrices-grossistes sont des femmes qui opèrent dans les marchés d’Adjara et d’Avrankou. L’opération de transformation permet d’accroître la valeur du produit. Ainsi, le sac de fruits acheté en moyenne à 6000 FCFA est vendu aux détaillants à 12000 FCFA après transformation.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 22 Photo 6: Transformation des fruits verts en fruits noirs

Cliché : C. GANGLO, marché Adjara

Les détaillants

Les détaillants achètent les fruits de Xylopia aethiopica auprès des transformatrices-grossistes. C’est auprès d’eux que les consommateurs s’approvisionnent en organes de Xylopiaaethiopica dans les différents marchés. Les détaillants ont été rencontrés dans les marchés ci-après : Adjara, Dantokpa à Cotonou, Avrankou, Calavi Kpota, Cococodji et Godomey.

Ces acteurs sont en grande majorité des femmes (91% des enquêtés), âgées de 25 à 70 ans. Leurs activités concernent la commercialisation des plantes médicinales en général. Le reste des détaillants (9 % des enquêtés) est composé des hommes. Ils sont âgés de 40 à 60 ans et exercent aussi la profession de guérisseur traditionnel.

Les sources d’approvisionnement des détaillants en fruits de Xylopia aethiopica chez les transformatrices-grossistes sont les marchés d’Adjara, d’Avrankou et de Dantokpa (Cotonou), avec respectivement une proportion de 52%, 36% et 12% des enquêtés. Les fruits noirs de Xylopia aethiopica sont vendus en détail sous forme de petits lots ou tas (Photo 7).

Le nombre moyen de tas vendu par semaine s’élève à 10, avec un prix unitaire de 500 FCFA.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 23 Photo 7: Tas de fruits noirs de Xylopia aethiopica vendu à 500FCFA

Cliché : C. GANGLO, marché Adjara

Les transporteurs

Généralement, le transport est assuré par les hommes qui utilisent les pirogues et les motos à deux roues pour transporter les organes de Xylopia aethiopica dans des sacs des champs vers les lieux de vente dans les communes d’Adjara et Avrankou. Les bus et les taxis servent à les transporter vers les marchés de vente des autres communes. Ces acteurs ne sont pas spécialisés dans le transport des organes de Xylopia aethiopica mais offrent des prestations de transport des biens et des personnes d’une façon générale. Ils travaillent pour les collecteurs, les transformatrices-grossistes et les détaillants.

Le tableau 2 récapitule les résultats financiers des acteurs opérant dans le système de commercialisation des fruits de Xylopia aethiopica.

Tableau 2: Marges brutes moyennes des acteurs de la commercialisation des fruits de Xylopia aethiopica pour un sac (FCFA)

Eléments financiers

Collecteurs

Transformatrices-grossistes

Détaillants

Achat des fruits 6000 12000

Main-d’œuvre 500

Transport 800 1000

Achat de sac 200 500

Autres coûts variables

500

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 24 1500FCFA/sac de fruits verts et regroupe les frais liés à la main d’œuvre au transport et aux achats des sacs. Au niveau des transformatrices grossistes, le coût total est de 7500 FCFA/sac et regroupe les frais d’achat de fruits verts, de transport et des bois de feu utilisés. Au niveau des détaillantes ce coût ne regroupe que les frais d’achat de fruits noirs (transformés) et des petits sacs (sachets) il s’élève à 12500 FCFA/sac.

De même, la recette de la vente des fruits de Xylopia aethiopica est fonction des acteurs intervenants dans le domaine. Elle est de 6000 FCFA, 12000 FCFA et 15000 FCFA par sac de fruits vendu respectivement pour les collecteurs, les transformatrices-grossistes et les détaillantes. En ce qui concerne la marge brute moyenne issue de l’exploitation des fruits de Xylopia aethiopica, il ressort du tableau que les collecteurs et les transformatrice-grossistes ont la même marge brute qui est de 4500 FCFA par sac de fruit vendu. Les détaillantes constituent le maillon qui perçoit la faible marge brute (2500 FCFA/sac).

5.4. Caractéristiques structurales des systèmes agroforestiers à Xylopia aethiopica 5.4.1. Identification des systèmes agroforestiers à Xylopia aethiopica

La figure 6 présente la distribution des placeaux d’inventaire des pieds de Xylopia aethiopica dans la zone d’étude.A partir des données de l’inventaire, une matrice binaire a été construite dans le logiciel Excel en mettant les espèces en colonne et les placettes en ligne.

Les cellules sont codées 0 ou 1 qui traduisent respectivement l’absence et la présence des espèces. Cette matrice a été soumise à l’analyse factorielle des correspondances et à classification hiérarchique ascendante dans le logiciel CAP afin d’obtenir respectivement la carte factorielle (annexe 4) et le dendrogramme de la figure 7.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 25 Figure 6: Distribution des pieds de Xylopia dans la zone d’étude.

Le dendrogramme obtenu à partir des résultats de l’analyse des cinquante (50) placettes (figure7) permet de les regrouper en cinq (5) groupes. Il s’agit des groupes G1, G2, G3, G4 et G5. Chaque groupe représente un système agroforestiers (SA). Dans chaque groupe les fréquences d’occurrence des espèces ont été calculées. Les espèces qui ont les plus grandes fréquences sont celles qui ont donné leurs noms aux SA. Ainsi :

Le G1 représente le système agroforestier à Elaeis guineensis et Xylopia aethiopica (SA_EgXa)présentant respectivement 100% et 76% de fréquence relative d’apparition dans les dix-sept (17) placettes inventoriées dans le SA.

Le G2 représente le système agroforestier à Xylopia aethiopica et Raphia hookeri (SA_XaRh)qui ont chacune 100% de fréquence relative dans les six (6) placettes du SA.

Le G3 représente le système agroforestier à Xylopia aethiopica et Mangifera indica (SA_XaMi) qui ont chacune 100% de fréquence relative dans les six (6) placettes du SA.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 26 Le G4 représente le système agroforestier à Acacia auriculiformis, Xylopia aethiopica et Elaeis guineensis (SA_AaXaEg) qui ont respectivement 100% et 92% et 54% de fréquence relative dans les treize placettes (13) du SA.

Le G5 représente le système agroforestier à Acaciaauriculiformis et Xylopia aethiopica (SA_AaXa) qui ont chacune 100% de fréquence relative dans les huit (8) placettes du SA.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 27 5.4.2. Paramètres dendrométriques des systèmes agroforestiers

Les paramètres dendrométriques sont résumés au tableau 3. Dans ce tableau, les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de probabilité 5%. On remarque qu’il n’existe pas une différence significative entre les systèmes agroforestiers en tenant compte des paramètres : densité globale, densité de Xylopia, diamètre moyen quadratique, diamètre moyen quadratique de Xylopia, surface terrière de Xylopia.

Figure 7: Dendrogramme issu de la classification hiérarchique ascendante des relevés

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 28 Néanmoins au niveau de la surface terrière et de la hauteur moyenne de Xylopia, le SA_XaMi présente les plus grandes valeurs alors qu’au niveau de la densité de régénération le SA_AaXa présente la plus grande valeur.

5.4.3. Caractéristiques floristiques des systèmes agroforestiers

La richesse spécifique varie de 3 à 14 espèces/ha dans tous les SA, la plus grande valeur s’observe au niveau du SA_AaXaEg et la plus petite au niveau du SA_AaXa. Ses valeurs expliquent la faible valeur des indices de Shannon et de l’équitabilité de Piélou.

En effet, Les valeurs de l’indice de Shannon des SA varient entre 0,61 et 1,33. La valeur la plus faible s’observe au niveau des SA_XaMi et SA_EgXa et la plus élevée au niveau du SA_XaEg ce qui peut être justifié par le nombre plus élevé d’espèces dans ce dernier SA. Mais il faut noter que toutes ses valeurs sont faibles et impliquent que les SA sont peu diversifiés.

Les valeurs de l’équitabilité de Piélou varient entre 0,05 et 0,10. La plus faible valeur s’observe au niveau des SA_EgXa et SA_XaMi et la valeur la plus élevée est obtenue au niveau des SA_XaRh et SA_AaXaEg. Ses valeurs sont faibles et impliquent une dominance des espèces au sein des SA.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 29 Tableau 3 : Caractéristiques dendrométriques des systèmes agroforestiers.

Systèmes

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 30 5.4.4. Structure en diamètre des systèmes agroforestiers

5.4.4.1. Structure en diamètre du système agroforestier à Elaeis guineensis et Xylopia aethiopica

La figure 8 présente la structure en diamètre de tous les arbres (dbh ≥ 10 cm) du système agroforestier. L’analyse de cette figure montre que les espèces appartenant aux classes de diamètre de 10 à 20 cm sont bien représentées avec une densité de 25 à 30 arbres/ha. On note un déficit des individus des espèces dans les classes supérieures (50 cm et plus). La bonne représentation des classes inférieures de diamètres assure l’avenir du SA. En conséquence, on peut dire que la durabilité du SA est assurée.

Figure 8: Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à Elaeisguineensis et X. aethiopica.

La Structure en diamètre de Xylopia aethiopica est présentée à la figure 9. L’analyse de cette figure montre que les jeunes individus de Xylopia aethiopica sont bien représentés dans le système. La plantation a été installée il n’y a pas longtemps. Cela assure la pérennité de l’espèce.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 31 Figure 9:Structure en diamètre de X. aethiopica dans le système agroforestier à Elaeis guineensis et X. aethiopica.

5.4.4.2. Structure en diamètre du système agroforestier à Xylopia aethiopica et Raphia hookeri

La structure en diamètre de tous les arbres (dbh ≥ 10 cm) du système est présentée à la figure 10. De l’analyse de la structure en diamètre du système il ressort que, les espèces de faibles densités sont les plus représentées dans le système. Ceci assure la pérennité et donc la durabilité du système.

Figure 10:Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à Xylopia aethiopica et Raphia hookeri.

La structure en diamètre de Xylopia aethiopica dans le système agroforestier à Xylopia aethiopica et Raphia hookeri est présentée à la figure 11.De l’analyse de cette figure, on note que les jeunes individus de Xylopia sont bien représentés dans le système, ceci assure la pérennité de l’espèce.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 32 Figure 11:Structure en diamètre de Xylopia aethiopica dans le système agroforestier à Xylopia aethiopica et Raphia hookeri.

5.4.4.3. Structure en diamètre du système agroforestier à Xylopia aethiopica et Mangifera indica

La structure en diamètre de toutes les espèces confondues du système (figure 12) présente la structure en diamètre de tous les arbres (dbh ≥ 10 cm) du système. De l’analyse de cette figure, il en ressort que la structure en diamètre présente une disposition plurimodale dans laquelle les classes les plus jeunes sont les plus représentées avec une densité de 25 à 33 arbres/ha. Mais on remarque un déficit des espèces appartenant aux plus grandes classes.

Néanmoins on peut dire que la durabilité du système est assurée du fait que les individus des premières classes qui représentent l’avenir du système, soient bien représentés.

Figure 12:Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à X.

aethiopica et M. indica.

La structure en diamètre de Xylopia aethiopica dans le système (figure 13).Il ressort de l’analyse de cette figure que les plus jeunes individus de Xylopia sont bien représentés dans le système, mais on assiste à une décroissance remarquable à partir des individus de diamètre variant entre 20-25 cm. Il faut noter que la pérennité de l’espèce est quand même assurée.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 33 Pour limiter le déclin de l’espèce à l’avenir, il faut procéder à un enrichissement, c’est-à-dire à de nouvelles plantations de Xylopiaaethiopicadans le SA.

Figure 13:Structure en diamètre de Xylopia aethiopica dans le système agroforestier à X.

aethiopica et M. indica.

5.4.4.4. Structure en diamètre du système agroforestier à Acacia auriculiformis, Xylopia aethiopica et Elaeis guineensis

La figure 14 présente la structure en diamètre de tous les arbres (dbh ≥ 10 cm) du système. De l’analyse de cette figure, il ressort que la structure en diamètre de ce système présente une forme plus ou moins décroissante, les espèces jeunes de classe variant entre 10-15cm sont les plus représentées. On peut noter qu’il y a eu une nouvelle plantation représentée dans la première classe de diamètre dans le système. Ceci assure donc la pérennité du système.

Figure 14: Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à A.

auriculiformis, X. aethiopica et Elaeis guineensis.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 34 La structure en diamètre de Xylopia aethiopica dans ce système agroforestier (figure 15) permet de dire que les individus jeunes de Xylopia ont la plus grande densité soit 12 arbres/ha. La pérennité de l’espèce est assurée.

Figure 15:Structure en diamètre de X. aethiopica dans le système agroforestier à A.

auriculiformis, X. aethiopica et Elaeis guineensis.

5.4.4.5. Structure en diamètre du système agroforestier à Acacia auriculiformis et Xylopia aethiopica

La figure 16 rend compte de la structure en diamètre de tous les arbres (dbh ≥ 10 cm) du système. De l’analyse de cette figure il ressort que les espèces jeunes ont les densités les plus élevées, soit près de 90 arbres/ha et on note presqu’une disparition des individus de grandes diamètre. Il s’agit donc d’un système ayant connu une nouvelle plantation et on peut dire que la durabilité est assurée.

Figure 16:Structure en diamètre du peuplement arborescent du système agroforestier à A.

auriculiformis et X. aethiopica.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 35 La structure en diamètre de Xylopia aethiopica dans ce système agroforestier (figure 17) révèle que la population de l’espèce est caractérisée par une structure irrégulière en diamètre avec une densité élevée dans la première classe de diamètre. Cela induit la durabilité de l’espèce.

Figure 17:Structure en diamètre de X. aethiopica dans le système agroforestier à A.

auriculiformis et X. aethiopica.

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 36

6. Discussion

6.1. Usage des organes de Xylopia aethiopica

Les résultats de l’analyse des différents graphes permettent de dire que les usages des organes (feuilles, fruits, racine écorce et tige) de Xylopia aethiopica varient selon les différentes ethnies des personnes enquêtées. Seul les Mina et les Mahi utilisent les organes de Xylopia aethiopica dans l’alimentation, Les Fon, Goun et Tori l’utilisent dans le domaine magico-religieux alors que seul les Goun et Tori l’utilisent comme énergie domestique et dans la construction. Toutes ses ethnies l’utilisent dans le domaine médicinal qui constitue d’ailleurs l’usage le plus répandu. D’où l’acceptation de l’hypothèse1 : les formes d’utilisations de Xylopia aethiopica varient selon les groupes socio-culturels des populations.

En effet, l’usage des produits forestiers ligneux est culturelle, se transmettant verticalement d’une génération à une autre et horizontalement suivant les brassages interculturels dus aux migrations, (Assogbadjo et al, 2012) les mariages, etc…

Berhaut (1967) avait déjà affirmé que l’usage médicinal de Xylopia aethiopica était la forme la plus courante, précisément sous forme de tisane, mais qu’elle est aussi utilisée pour produire du charbon et pour confectionner les toitures. Dans l’alimentation, les fruits de Xylopia aethiopica sont utilisés entiers ou écrasés comme aromatisant (Dupriez et De Leener, 1987). Au total, 5 formes d’usages des organes de Xylopia aethiopica ont été retenues dans notre milieu d’étude : l’usage alimentaire, l’usage médicinal, l’usage magico-religieux, l’usage comme énergie domestique, l’usage dans la construction ; il s’agit d’une espèce à usage multiple. Elle connaît plus d’utilisation que Garcinia kola dans le Sud-est du Bénin où Codjia (2013) a identifié deux formes d’usages (alimentaire et médicinal). Elle connaît autant d’utilisations que Parkia biglobosa dans la commune de Abomey, où Zinsouklan (2013) a identifié quatre formes d’usages (magico-religieux, bois, médicinaux et alimentaire) de cette espèce et Artocarpus altilis au Sud-Bénin pour lequel Akouehou et al. (2014) ont identifié six formes d’usage (alimentaire, médicinal, bois de feu, construction, artisanal et fourrage)..

6.2. Revenus générés par les organes de Xylopia aethiopica

Les fruits constituent l’organe de Xylopia le plus commercialisé. La commercialisation de ses fruits génère des revenus au niveau de chaque acteur. Eyog Matig et al. (2006) affirment que dans les marchés locaux, beaucoup de produits forestiers non ligneux à l’instar des graines de Xylopia aethiopica ont un potentiel commercial qui reste très peu exploité. En

Réalisé par B. H. Caroline B. GANGLO Page 37 effet dans les résultats de cette étude en considérant la marge brute obtenue d’un sac de vente des fruits verts, les collecteurs perçoivent la même marge brute que les transformatrices grossistes tandis que la marge brute au niveau de ces dernières est plus élevée qu’au niveau des détaillants. Cela se justifie par le fait que le coût total au niveau des collecteurs n’inclue pas les coûts de production des plantes de Xylopia aethiopica ce qui agit par conséquent sur leur marge brute. Au niveau des transformatrices grossistes, elles ajoutent de la valeur au sac des fruits verts achetés chez les collecteurs et ensuite transformés en fruits noirs. Ce qui augmente leur marge brute par rapport à celle des détaillantes. Quant aux détaillantes, elles exposent les fruits noirs sur le marché après s’en être approvisionné chez les transformatrices-grossistes. D’où la vérification de l’hypothèse 2 : l’exploitation et la commercialisation des organes de Xylopia aethiopica contribuent aux revenus des populations. D’autres études ont montré que les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) étaient des sources de revenus non négligeables pour les populations rurales en général et en particulier pour les femmes rurales.

C’est le cas des feuilles de teck au Sud-Bénin (Akpovi, 2011).

6.3. Caractéristiques structurale et écologique des systèmes agroforestiers

Un système agroforestier est un système d’exploitation des terres dans lequel des ligneux pérennes (arbres, arbustes, arbrisseaux, palmiers, bambous, etc.) sont cultivées en association avec les cultures vivrières (maïs sorghos haricot) et / ou les animaux sous forme d'un arrangement dans l'espace ou en succession dans le temps (Nair, 1984). En effet au sein des peuplements arborescents et des jardins de cases que nous avons inventoriés dans notre milieu d’étude, les paysans y cultivent du maïs et de haricot, on y retrouve aussi des animaux comme les bœufs. D’où la dénomination de systèmes agroforestiers que nous avons attribuée aux formes d’utilisation des terres inventoriés dans les communes objets de notre travail.

Notons que les densités et les surfaces terrières de ces systèmes agroforestiers varient respectivement entre 135 et 172 pieds/ha et 6,14 et 17,40 m²/ha. Ces valeurs sont inférieures à celles des systèmes agroforestiers à Garcinia kola décrits dans le sud du Benin (222 arbres/ha) (Codjia, 2013). Par contre ces densités sont supérieures à celles des phytocénoses des parcs à néré du département de la Donga (70 arbres/ha) (Koura et al., 2013). Par ailleurs, ces systèmes sont faiblement diversifiés, ce qui suggère une sélectivité par les populations des espèces qui leurs sont plus importantes (Koura et al., 2013). Ainsi, Xylopia aethiopica leur fournit principalement les produits médicinaux dont ils ont besoin pour leur santé.

Notons que les densités et les surfaces terrières de ces systèmes agroforestiers varient respectivement entre 135 et 172 pieds/ha et 6,14 et 17,40 m²/ha. Ces valeurs sont inférieures à celles des systèmes agroforestiers à Garcinia kola décrits dans le sud du Benin (222 arbres/ha) (Codjia, 2013). Par contre ces densités sont supérieures à celles des phytocénoses des parcs à néré du département de la Donga (70 arbres/ha) (Koura et al., 2013). Par ailleurs, ces systèmes sont faiblement diversifiés, ce qui suggère une sélectivité par les populations des espèces qui leurs sont plus importantes (Koura et al., 2013). Ainsi, Xylopia aethiopica leur fournit principalement les produits médicinaux dont ils ont besoin pour leur santé.