Article original
Caractérisation de la résistance au froid de deux espèces sclérophylles méditerranéennes
par la fluorescence de la chlorophylle
M Méthy L Trabaud
CNRS,
Centred’écologie
fonctionnelle et évolutive, BP 5051, 34033Montpellier Cedex,
France(Reçu
le 16 février 1989 ;accepté
le 16 mai1989)
Résumé - La
capacité
de résistance au froid dusystème photosynthétique
de Quercus ilexet Quercus coccifera, 2
espèces sclérophylles
de larégion
méditerranéenne, a été étudiée.Les
cinétiques
d’induction de la fluorescence de lachlorophylle
ont étéanalysées
sur desfeuilles
âgées
de 1 an et sur desjeunes
feuillesâgées
de 1 mois. Pour les 2espèces
etpour les 2 stades de
développement
considérés, la réduction de laréponse
observée est trèsrapide.
Bienqu’apparaissant
comme leplus
résistant, lesystème photosynthétique
deQ ilex est détruit, sans
possibilité
derécupération, après
30 mind’exposition
à -20 °C. L’im- pact destempératures
hivernales sur les aires derépartition
de Q ilex et Q coccifera estévoqué.
fluorescence de la
chlorophylle / gel
/ Quercus ilex / Quercus coccifera /sclérophylle
Summary -
Frost resistance characterisation of two mediterraneansclerophyllous
spe- ciesby chlorophyll
fluorescence. Frost resistance of thephotosynthetic system
of 2 scle-rophyllous species
of the mediterraneanregion,
Quercus ilex and Quercuscoccifera,
has beenanalysed.
Measurements were made on1 year
and 1 month old leavesby
thechlorophyll
fluorescence induction method.
Photosynthetic activity
is inhibited veryquickly
for both the 2species
at thedevelopment stages
studied. Thephotosynthetic system
of Q ilex seemsto be the most resistant but is
destroyed
after half an hour of exposure to cold at-20 °C,
without any recovery after treatment. The effect of wintertemperatures
on the distributionareas of Q ilex and Q coccifera is discussed.
chlorophyll
fluorescence /freezing
/ Quercus ilex / Quercus coccifera /sclerophyll
INTRODUCTION
Quercus
ilex etQuercus coccifera
sont 2espèces
de chêne vivant dans l’aire Correspondance et tirés à partdu climat
méditerranéen
oùelles consti-
tuent despeuplements
forestiersimpor-
tants.
Ce
sont desvégétaux
sclérophylles
etsempervirents. Ces
es-pèces ligneuses
dominantes desgarri-
gues prolongent,
avec unfeuillage
per-sistant,
leurphotosynthèse
toute l’an-née, équilibrant
ainsi un bilanénergétique
amoindri par unerespira- tion estivale importante (Eckardt
etal, 1975). En conditions naturelles, de
nou- velles pousses et desjeunes
feuillesapparaissent,
leplus souvent,
vers lesmois d’avril et mai.
Au cours
des mois d’hiver,
desfroids parfois
intenses(avec,
parexemple,
destempératures
de-25 °C
en 1956 et 1965enregistrées
dans larégion
deMontpellier) peuvent provoquer
desdestructions
surles
végétaux : gel
desjeunes pousses,
parfois même
mortd’individus.
Lapré-
sence de feuilles
persistantes
reflète ce-pendant
une certaine résistance au froid dusystème photosynthétique
de ces 2 es-pèces ; mais,
auprintemps, quand
laphotosynthèse apparente présente
sonmaximum,
lesjeunes
pousses se trouventelles aussi exposées
à unéventuel
brus-que
abaissement de latempérature.
En
outre,
en toutesaison,
des coupesd’exploitation
ou desincendies
- 2
types
detraumatisme
très fré-quents
dans larégion
méditerranéenne(Trabaud, 1981) - peuvent faire dispa-
raître toute la
partie épigée
de ces es-pèces qui, alors,
vontproduire
desrejets portant
desjeunes
feuilles.Quelle
sera l’action du froid sur le sys- tèmephotosynthétique
des feuilles(vieilles
oujeunes) ? Est-ce
que la ré- sistance del’appareil
sera la mêmepour les 2 stades de
développement ?
Permettra-t-il aux
rejets
desurvivre,
ouseront-ils
tués,
et lapartie souterraine de
laplante obligée
deproduire
denouvelles
pousses portant
un nouvelappareil chlorophyllien ?
Lesréponses
à ces
questions peuvent apporter quel-
ques
informations
sur lescapacités
desurvie de ces
espèces
forestières lors-qu’elles poussent
en limitede
leur aired’extension normale.
En dehors des résultats
relatifs
auxespèces sclérophylles
méditerra-néennes, classées
dupoint
de vue deleur
résistance
aufroid
parSakai
et Larcher(1987), peu
de travaux sem- blent avoir étéréalisés
sur ces ques- tions. Il est ànoter, toutefois,
une étudeapprofondie
de Larcher(1970)
à pro- pos dequelques-unes
de cesespèces,
mais le rôle de la durée
d’application
du froid n’est pas abordé.
Le
présent travail
est donc destiné àapprécier l’impact
de ce stress surle
système photosynthétique lui-même
de
feuilles âgées
de 1 an(vieilles feuilles)
ou de 1mois (jeunes feuilles)
de Q
ilex etQ coccifera,
avantmême l’apparition
desymptômes
décelablesvisuellement.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Les méthodes basées sur
l’analyse
de l’in-duction de la fluorescence de la
chlorophylle
sont connues pour bien se
prêter
à la dé-tection
précoce
des stress chez lesvégé-
taux
(Lichtenthaler
et Rinderle,1988).
Pourun
végétal photosynthétiquement
actifplacé préalablement
à l’obscurité durantquelques
dizaines de minutes, la
cinétique
d’induction de la fluorescence, àl’origine
décrite parKautsky
et Hirsch(1931), comporte l’aspect
et les différentes
phases indiquées
dans lafigure
1, en relation avec l’échelle detemps
mise en oeuvre.
Durant les
premières
secondes, onpeut
observer unephase
ascendante(OIDP)
avec passage
rapide
d’un niveau initial(O)
à un maximum
(P).
La fluorescence décroît ensuitejusqu’à
un étatquasi
stationnnaire(S), puis augmente
à nouveau pour atteindreun deuxième maximum
(M),
d’où elle décroît ensuite lentement vers un niveau final(T).
Ces
phases
sont en relation avec les chan-gements
intervenant dans les fonctionspho- tosynthétiques (Lavorel
etEtienne, 1977).
C’est ainsi que la
phase
OIDP(appelée
«fluoresence
variable»)
traduit la réduction del’accepteur primaire
d’électrons Q duPSII,
qui produit
un flux d’électrons à travers lecentre réactionnel P680 du PSII et provoque ainsi un accroissement de la fluoresence. La
phase
décroissante suivante(«quenching»)
est un
phénomène complexe
et a été attri-buée à 3 facteurs : la
re-oxydation
de Q, la création d’un niveaud’énergie
élevé desthy-
lakoïdes et la transition état I-état II. En par- ticulier, dans uneplante
verte, un stress affectant le métabolismephotosynthétique
affectera le rendement de la fluorescence va-
riable. Smillie et
Hetherington (1983)
ontmontré que ce rendement est d’autant
plus
faible que les
accepteurs primaires
du PSIIsont dans l’état
oxydé
etcapables
d’extrairel’énergie
du centre actif et seprête
bien àl’étude de la tolérance au stress de
plantes
cultivées :
plus pécisément,
la vitesse maxi- male FR de l’accroissement de la fluores- cence de lachlorophylle,
mesurable par lapente après
lepoint D,
est à considérer(fig 1b).
Sans toutefoisanalyser
unimpact
direct sur le processus
photosynthétique,
ceparamètre
traduit bien, en effet, les dom- magescellulaires,
avant même l’observation dans la coloration de toutsigne
de nécrose ;sa sensibilité au traitement par le froid ne
semble pas avoir été retrouvée sur les autres caractères de la
cinétique
d’induction.L’appareillage
utilisé a été décrit par Mé-thy
etSalager (1989).
Cedispositif
de labo-ratoire est constitué essentiellement, pour l’excitation, d’une
lampe
auxhalogènes
et d’un filtrepasse-bande
sélectionnant la ré-gion spectrale
350-600 nm ; la détection est réalisée au travers d’un filtrepasse-haut (longueur
d’onde à 50 % du maximum de transmission : 660nm)
par unphotomultipli-
cateur connecté à un micro-ordinateur
équi- pé
pourl’acquisition
etl’analyse
designaux rapides.
Les échantillons étudiés étaient, du- rant les mesures,disposés
sur un buvardhumide dans une
chambre-support
thermo- statable.Ces mesures ont été réalisées en 2
phases
suffisamment brèves pour limiter l’ef- fet d’une évolution de la teneur en chloro-phylle.
Pour l’étude des feuilles de 1 an, les échantillons ont étéprélevés
du 18 au 20janvier
1988. Les feuilles de 1 mois ont été récoltées entre le 16 et le 18 mai 1988, sur les 2 mêmessujets
queprécédemment (1
pour
chaque espèce), poussant
côte à côte.Les
températures
moyennes de l’air obser- vées dans les10 j précédant
les mesuressont restées
comprises
entre6,5
°C et12,4
°C(feuilles
de 1an)
et 16,3 °C et 19,6 °C(feuilles
de 1mois).
Les échantillons ont tou-jours
étéprélevés
sur la mêmeexposition.
Les 2 individus, d’un
âge
estimé àplus
de30 ans, avaient été choisis
parmi
une popu- lation croissantspontanément
sur le terraind’expériences,
situé à 100 m du centre Em-berger,
àMontpellier.
Les matins de
chaque expérimentation,
un rameau de 50 cm de
longueur
étaitpré-
levé pourchaque espèce,
ceci afin de limi- ter l’effet de lasuperposition
d’un stresshydrique, puis transporté
au laboratoire.Avant de
déposer
les rameaux, à l’obscurité, dans une enceintecryogène, réglée
dès laveille à la
température désirée,
des feuillesn’ayant
subi aucun traitement au froid étaientprélevées,
mises à l’obscuritépendant
30 min
(durée d’adaptation
trouvée suffi-sante pour éviter un effet éventuel sur la ci-
nétique d’induction), puis
immédiatementanalysées
par fluorescence. Laréponse
de leursystème photosynthétique
servira de ré- férenceparmi
celles dessystèmes
soumisau froid.
Les essais au froid ont combiné à la fois
températures
et duréesd’exposition (ta-
bleau
I) ;
les feuilles étant, lors del’analyse
de fluorescence,
disposées
la face abaxialesur le
support,
thermostaté de manière à évi- ter toute remontée entempérature. Compte
tenu des résultats en cours
d’expérience
etde l’absence de toute réaction à
partir
decertaines combinaisons, les
expérimenta-
tions basées sur de
longues
durées à bassetempérature
n’ont pas été réalisées.RÉSULTATS
Feuilles
âgées
de 1 anPour les 2
types
dechêne,
la vitesse defluorescence
variabledéfinie
ci-dessus, qui
traduit l’activité duPSII,
semble relativement peu affectée parplusieurs
heuresd’exposition
à -5 °Ccomme à -10 °C
(fig
2a etb).
En re-vanche,
à -15 °C et surtout à-20 °C,
il y a une
réduction
trèsrapide
de l’ac-tivité
photosynthétique, Q
ilexapparais-
sant comme le
plus
résistant des 2.Pour
quantifier
la tolérance aufroid,
on
peut
considérer letemps
correspon- dant à une certaine réduction de la vi- tesse de fluorescence variable(par exemple
90%).
Il est à
remarquer
que, pour la tem-pérature
extrêmede -20 °C,
cetemps
est
environ
2fois plus
élevé pourQ
ilex que pourQ
coccifera.A -5 °C comme à
-10 °C,
les 2 es-pèces
secomportent
de manière sem-blable, l’impact
dufroid
tout d’abord constaté semblant diminueraprès
1 hd’exposition
pour s’annuler à peuprès complètement
ensuite.Cette propriété pourrait
traduire une sorte d’accoutu-mance de la feuille. En
outre,
lestemps d’exposition
relativement courts ne per- mettentpas
denégliger
unéventuel gradient thermique
au seinde
lafeuille.
L’impact
des bassestempératures
esttel que les
dommages subis
par le sys- tèmesemblent généralement irréversi-
bles.
Après
avoir vérifié que, à latempérature ambiante,
une feuille déta- chée du rameau 9 hauparavant pré-
sentait la même
cinétique qu’une feuille analysée immédiatement,
des testscomplémentaires
ont étéeffectués
sur1
feuille
des 2espèces exposées préa- lablement
durant 15 min à -5 °C etqui
font
l’objet
de lafigure
2.Après
unnouveau
séjour
de 30 min à-5 °C,
lescinétiques
observées sur ces feuillessont
comparables
à celles obtenues surdes feuilles soumises seulement 30 min à
-5 °C.
Les
dommages peuvent
sepoursui-
vre
au-delà
de lapériode d’exposition
au froid et être
irréversibles,
comme il ressort de mesureseffectuées
sur des feuilles deQ
ilexexposées
durant 3 h à-15 °C, puis placées durant
2 h à latempérature
ambiante(3 répétitions).
Un repos de 5 h
après
uneexposition
de 2 h à - 20 °C a
permis d’aboutir
aux mêmes
conclusions (2 répétitions) :
le
système chlorophyllien
nerécupère
donc pas ses
capacités
assimilatrices.Feuilles de 1 mois
Les effets décrits ci-dessus sont
ampli- fiés
sur ces dernières. Les résultats rassemblés dans le tableau II montrent là encore uneplus grande
sensibilité deQ coccifera,
lesystème photosyn- thétique
devenant totalementinopérant
en
moins
de 30 min dès-5 °C.
Comme
précédemment,
des testsd’irréversibilité
ont étéréalisés.
Unefeuille de Q
ilex et unede Q coccifera
ont étésoumises
à untraitement de
- 5 °Cpendant
1h, puis
laissées au re-pos à
la température
ambiantependant
1 h et
analysés
à nouveau : aucune ré- ponse n’a été observée.DISCUSSION
ETCONCLUSION
Les résultats mis en
évidence
pour ca-ractériser
la résistance au froid des feuillesde Q
ilex etQ coccifera
sonten
accord
avec ceuxobtenus, parmi
d’autres
sclérophylles méditerra-
néennes
par Larcher (1981). L’épais-
seur des feuilles
analysées
rendprogressive
l’action dugel :
les résul- tatsprésentés, qui font intervenir
ladu-
réed’application
de cestempératures, précisent que chez les feuilles adultes
lesystème chlorophyllien
deQ
ilex etQ coccifera peut supporter -15 °C pen-
dant 5 hou
2h, respectivement ;
à-20 °C,
ces durées sontréduites
à 30 et 15 min.L’effet
estplus accentué
surles feuilles de 1 mois où une
tempéra-
ture de
-5 °C, appliquée
durant 1h,
suffit
àbloquer
leprocessus.
Par
ailleurs, l’application prolongée
de basses
températures entraîne des
dégâts irréversibles
dans lesystème chlorophyllien puisque
desfeuilles
sou-mises à ces traitements
puis
laisséesau repos à
température
ambiante ne ré-cupèrent
pas leuraptitude
à laphoto- synthèse.
Les mesures
confirment,
dupoint
devue de
l’activité photosynthétique,
laplus grande sensibilité
au froid de Qcoccifera. Ces
résultats nedoivent
certespas
êtresuperposés,
sanspré- caution,
à l’aire derépartition des
2 es-pèces, laquelle
est en fait la résultante de diversescaractéristiques fonction- nelles. Cependant, les températures (in- férieures, parfois,
de 13°C) données par
Larcher(1981) pour
larésistance
aufroid des autres
organes végétatifs
in-diquent bien
quec’est essentiellement
ladestruction de l’appareil chlorophyl-
lien
qui
limitel’extension
desespèces méditerranéennes. Si
lesystème chloro- phyllien
esttué, l’espèce doit produire
de nouvelles
feuilles àpartir des
ré-serves
accumulées
dans lesorganes,
ce
qui
lapénalise.
Dans leBassin
mé-diterranéen, d’après
Le Houerou(1974), l’extension
deQ coccifera
se-rait
limitée
par l’isotherme +1 °C(tem- pérature correspondant
à la moyennedes températures minimales
du mois leplus froid,
avec30 j
degelée possible
en
hiver),
tandis que l’isotherme -2 °C limiterait l’aire deQ
ilex(60 j
degelée possible
enhiver).
Enoutre,
ladisper-
sion des données
climatologiques
dis-ponibles
nepermet
pastoujours
d’obtenir un
diagnostic
localprécis.
Les résultats
présentés ci-dessus, qui
necorrespondent qu’à l’effet
intrin-sèque
dufroid, indépendamment
detoute
possibilité
d’interaction avec la lu- mière(photo-inhibition) reflètent
la sen-sibilité du
système photosynthétique
pour 2 stades de
développement
dis-tincts.
Ces observations doivent
être considérées comme desindications
pour mieuxapprécier
lacapacité
desurvie des 2
espèces ;
cette dernièreest en effet liée à
l’impact
dufroid
surchacun des organes
constitutifs
et surleur faculté de
récupération (Larcher
etMair, 1969 ;
Sakai etLarcher, 1987).
L’intérêt
detelles
indicationsapparaît
notamment lors de la
gestion
des taillis.REMERCIEMENTS
Nous remercions
plus particulièrement
JLSalager
pour la mise aupoint
dulogiciel d’acquisition
etd’analyse
designaux
ra-pides
et F Jardon pour sa contribution à la réalisation dudispositif.
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